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COURS

D’ElEctrocinétiquE
Volume Horaire : 36 h CT : 24 h TD : 12 h

Niveau : 1ère année

Parcours : MPSI

Etablissement : CPGE/EPO

Dr Drissa BORO
Chargés de cours : Enseignant-Chercheur à l’Ecole
Polytechnique de Ouagadougou
Nbre d’évaluation : 2

Cours d’électrocinétique Dr Drissa BORO CPGE-EPO 2022/2023 Page 1


PROGRAMME
DESCRIPTIF SOMMAIRE

Chapitre 1 : LOIS GENERALES DE L’ELECTROCINETIQUE DANS


L’APPROXIMATION DES REGIMES QUASI-STATIONNAIRES
•Utiliser les lois de Kirchhoff
•Connaitre la modélisation et les caractéristiques courant-tension des composants usuels
Objectifs : •Donner la représentation de Thévenin et de Norton d’un dipôle linéaire
•Connaitre les caractéristiques de l’associations de dipôles linéaires
Chapitre 2 : CIRCUITS LINÉAIRES DU PREMIER ORDRE SOUMIS À UN ÉCHELON DE
TENSION

• Relations tension-courant pour une bobine idéale et un condensateur idéal


• Étude du régime libre d’un circuit comportant des dipôles passifs
Objectifs : • Étude de l’établissement d’un régime permanent par l’intermédiaire d’un régime transitoire
• Étude énergétique de ces circuits
Chapitre 3 : CIRCUITS LINEAIRES DU SECOND ORDRE SOUMIS A UN ECHELON DE
TENSION

• Relations tension-courant pour une bobine idéale et un condensateur idéal


• Étude du régime libre d’un circuit comportant des dipôles passifs
Objectifs : • Étude de l’établissement d’un régime permanent par l’intermédiaire d’un régime transitoire
• Étude énergétique de ces circuits
Chapitre 4 : CIRCUITS LINEAIRES EN REGIME SINUSOIDAL FORCE
• Méthodes d’étude des circuits linéaires en régime sinusoïdal forcé : représentation complexe,
Objectifs : représentation de Fresnel
• Puissance en régime sinusoïdal forcé
Chapitre 5 : Résonance du circuit RLC série
Objectif : Étude des résonances du circuit (R, L, C)

Chapitre 6 : FILTRES LINEAIRES DU PREMIER ET DU SECOND ORDRE


• Notion de filtrage
Objectifs : • Tracés de diagramme de Bode en gain et en phase
• Réponse d’un filtre à un signal périodique non sinusoïdal
• Caractère dérivateur ou intégrateur d’un filtre

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Chapitre 4 : CIRCUITS LINEAIRES EN REGIME SINUSOIDAL
FORCE
• Prérequis
o Lois générales des circuits électriques
o Nombres complexes
• Objectifs spécifiques
o Utiliser les représentation complexe et de Fresnel pour l’étude des circuits en régime forcé.
o Déterminer la puissance en régime sinusoïdal forcé.

Introduction
Dans les premiers chapitres d’électrocinétique, nous avons travaillé sur les régimes transitoires des circuits
comportant conducteur ohmique, bobine et condensateur : on leur appliquait un échelon de tension et regardions
l’évolution de la tension et/ou de l’intensité.
Nous allons garder les mêmes circuits, mais cette fois-ci leur comportement sera étudié dans le cas d’un régime
permanent (ces variations sont périodiques) variable (la tension et l’intensité varient au cours du temps).
Après avoir défini les grandeurs électriques en régimes variables, on introduira la notation complexe qui est un
outil d’aide à la résolution des équations.

I. GRANDEURS ELECTRIQUES EN REGIME SINUSOÏDAL


1. Caractéristiques d’une grandeur sinusoïdale
1.1 Amplitude, phase, pulsation et fréquence
Un signal sinusoïdal est un signal dépendant du temps t (on dit qu’il est variable) et dont l’expression en fonction
de t est :
x(t ) = X m cos(t +  ) ou x(t ) = X m sin(t +  ) (4.1)

Xm : est l’amplitude maximale du signal (dimension de la grandeur x) ;


ω : est la pulsation du signal en rad. s- ;
(ωt + φ) : est la phase instantanée ou phase à l’instant t (rad) ;
φ : est la phase initiale à t = 0 (rad) ;

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Figure 4.1 Signal sinusoïdal

Un signal sinusoïdal est donc défini par sa valeur maximale, sa pulsation et sa phase à l’origine. La pulsation
ω représente la vitesse de périodicité du signal (vitesse que met le signal à reprendre la forme qu’il avait avant).
La pulsation est donc directement reliée à la période T exprimée en seconde et à la fréquence f exprimée en
hertz (Hz) :
2 1
= ;  = 2f et f = (4.2)
T T

La période temporelle est la durée au bout de laquelle le signal se reproduit identique à lui-même. La fréquence
du signal est le nombre de périodes (ou cycles) par seconde.

1.2. Valeur moyenne et valeur efficace


On définit d’une manière générale pour un signal périodique la valeur moyenne notée  x  par :
1 T
 x=
T  x( t )dt
0
(4.3)

Cette intégrale représente l’aire ou la surface du signal x(t) et pour une grandeur sinusoïdale
 x  =0
On définit d’une manière générale pour un signal périodique la valeur efficace notée Xeff par :
T

1
2
X eff = x 2 ( t )dt (4.4)
T 0

Pour une grandeur sinusoïdale :


Xm
X eff =
2

2. Déphasage entre deux signaux sinusoïdaux


Cette notion est vue généralement en travaux pratiques et se mesure à l’aide d’un oscilloscope. On mesure le
déphasage entre deux signaux synchrones, c’est-à-dire de même fréquence.

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1. 1. Définition
Le déphasage est la différence de phase à l’origine des signaux étudiés. Ce déphasage est déterminé au signe
près et est généralement compris entre -π et +π.

1. 2. Détermination
Voyons cela sur des exemples :
Figure 4.2 : La tension VS est en avance de phase sur la tension VE (elle atteint son maximum avant VE). Le
déphasage Δφ de VS sur VE est positif. Pour obtenir sa valeur à l’aide d’un oscillogramme, on utilise une règle
de trois : le nombre de division D correspond à une période des signaux pour un déphasage de 2π ; alors le
nombre de division d correspond à un déphasage de Δφ :
d  2
 = (4.5)
D
Le décalage temporel t entre les deux courbes correspond à un déphasage   :

 2
t =   = t. = t
 T

Figure 4.2 Exemple de déphasage positif entre deux signaux synchrones

Figure 4.3 : la tension VS est en retard sur la tension VE, le déphasage Δφ de VS sur VE est négatif.

Figure 4.3 Exemple de déphasage négatif

II. NOTATION COMPLEXE D’UN SIGNAL PERIODIQUE


1. Définitions
Afin de simplifier l’étude des circuits (notamment la somme ou le rapport de grandeurs sinusoïdales) non utilise
la représentation complexe.

Soit un signal sinusoïdal d’expression mathématique x(t ) = X m cos (t +  ) , on lui associe une grandeur
complexe :

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x(t ) = X m e j (t + ) = X m e jt e j (4.6)
On peut également définir une amplitude complexe :

X = X m e j , donc x(t ) = X e jt (4.7)


On travaillera donc en notation complexe mais il sera facile de revenir au signal réel :
- retour au signal réel complet grâce à la partie réelle du complexe :
x(t ) = Rex(t )
- retour à l’amplitude du signal réel grâce au module de l’amplitude complexe ou du signal complexe :

Xm = X
- retour à la phase initiale grâce à l’argument de l’amplitude complexe :
 = arg ( X )
Ainsi, toutes les informations dont nous avons besoin pour reconstituer le signal réel sont contenues dans
l’amplitude complexe.

Conclusion x(t ) = X m cos(t +  )  X = X me j (4.8)

2. Représentation de Fresnel
Il s’agit d’une représentation vectorielle qui permet une visualisation géométrique de la grandeur sinusoïdale.

A la grandeur x(t ) = X m cos (t +  ) , on associe dans le plan complexe un vecteur de longueur Xm et dont
l’angle avec l’axe horizontal est (ωt + φ).

Figure 4.5 Représentation de Fresnel d’un signal

En général, on représente le vecteur de Fresnel à l’instant t = 0.

Conclusion : x(t ) = X m cos(t +  )  OM ( X m , ) : vecteur de Fresnel (4.9)

3. Dérivation des signaux complexes


3.1. Méthode de Fresnel
A la grandeur sinusoïdale x(t) correspond la représentation vectorielle OM

x(t ) = X m cos(t +  )  OM ( X m , )

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dx(t )  
xd (t ) = = − X m sin(t +  ) = X m cos t +  + 
dt  2

Ainsi, à la grandeur sinusoïdale xd(t) on fait correspondre la représentation vectorielle OM d

   
xd (t ) = X m cos t +  +   OM d  X m , +  , pour t = 0 (4.10)
 2  2

La dérivation de la grandeur sinusoïdale fait


tourner le vecteur OM de π/2 et son module
est multiplié par ω.

Figure 4.6 Représentation de Fresnel

3.2. Méthode des complexes


d x(t )
= jX m e j (t + ) = j x(t )
dt
d x(t )
= j x(t ) (4.11)
dt
La dérivée d’un signal complexe est obtenue en multipliant le signal complexe par jω. Pour une dérivée
seconde se sera une multiplication par (jω)2…

Conclusion : Si à x (t ) → X alors x d (t ) → j X (4.12)

4. Intégration des signaux complexes


4.1. Méthode de Fresnel
A la grandeur sinusoïdale x(t) correspond la représentation vectorielle OM

x(t ) = X m cos(t +  )  OM ( X m , )

Xm Xm  
x p (t ) =  x(t )dt = sin(t +  ) = cos t +  − 
   2

Ainsi, à la grandeur sinusoïdale xp(t) on fait correspondre la représentation vectorielle OM p

  X 
x p (t ) =
Xm
cos t +  −   OM p  m , −  (4.13)
  2   2

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La primitive du
vecteur OM est un
vecteur qui a tourné
de -π/2 et dont le
module est divisé par
ω.
Figure 4.7 Représentation de Fresnel
4.2. Méthode des complexes

x(t )dt = X me j (t + ) = x(t )


1 1
 j j

x(t )dt = x(t )


1
 j (4.14)

La primitive d’un signal complexe est obtenue en multipliant celui-ci par 1/jω.
1
Conclusion Si à x (t ) → X alors x p (t ) → X (4.15)
j

III. IMPEDANCE COMPLEXE


1. Définition
L’impédance complexe d’un dipôle linéaire est le rapport de la tension complexe et du courant complexe. Ce
rapport est un nombre complexe indépendant du temps. L’intérêt de cette impédance complexe réside dans
l’écriture d’une loi d’ohm valable pour nos composants classiques (R, L, C) en régime sinusoïdal forcé. On
pourra donc écrire : u = Z . i , pour chaque composant du circuit, ce qui simplifie les calculs.
Par ailleurs, l’utilisation de la notation complexe permet d’obtenir l’amplitude complexe de la réponse en régime
permanent sinusoïdale du circuit (R, L, C). Le module et la phase de cette amplitude complexe permettent
d’obtenir l’expression de la solution du régime sinusoïdal forcé.

i (t ) = I m cos(t + i ) → i (t ) = I m e j (t +i ) → I = I m e ji = I e ji

u (t ) = U m cos(t + u ) → u (t ) = U m e j (t +u ) → U = U m e ju = U e ju

u U m e ( u ) U m e ju e jt U
j t +
Z= = = = (4.1)
i I m e j (t +i ) I m e ji e jt I

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La relation U = Z I constitue la loi d’Ohm en régime sinusoïdal. L’impédance complexe peut se mettre sous la

forme : Z = R0 + jX 0
- R0 est la résistance du circuit (partie réelle) s’exprime en Ω.
- X0 est la réactance du circuit (partie imaginaire) s’exprime en Ω.
X0
Z = R0 + X 0 tg ( Z ) =
2 2
et
R0
Forme polaire :

U U m e ju U m e ju U m j (u −i ) U m j z


Z= = = = e = e soit Z =Z =
Um
et arg (Z ) = arg (U ) − arg (I ) ou
I I m e ji I m e ji Im Im Im

 Z = u − i ; (u − i ) est le déphasage entre la tension et le courant.

Z = Ze jZ = Z ( cos  z + j sin  z ) = Z cos  z + jZ sin  z


1
NB : Pour les circuits où il y’a des dérivations, on utilise la grandeur Y = appelée admittance.
Z
2. Impédance de dipôles de base
▪ Résistance

Fig. : Symbole et convention de la résistance


Equation : u(t)=Ri(t) (Loi d’Ohm en régime sinusoïdal)
En régime sinusoïdal i (t ) → i (t ) → I et u (t ) → u (t ) → U

u U m e ( u ) U m e ju e jt U m .e ju U RI


j t +
ZR = = = = = = =R
i I m e j (t +i ) I m e ji e jt I m .e ji I I

 ZR = R

 R = u − i = 0
Le module de l’impédance est constant, son argument est nul. Donc, u(t) et i(t) sont en phase.

Représentation de Fresnel :

▪ Inductance pure ou self :

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di (t ) d i (t )
Equation différentielle : u (t ) = L  u (t ) = L = jL i (t )  U = jL I
dt dt
L’impédance complexe est :
di
L
u
ZL = = dt = Lj i = jL
i i i
Z L = jL
  Z L = L
j
j ZL 
Forme polaire : Z L = L e 2
= Ze    u(t) est en avance de π/2 sur i(t) (4.18)
 ZL = +
 2
Représentation de Fresnel :

Le module de l’impédance de la bobine est directement proportionnel à la fréquence. Son argument est
indépendant de la fréquence et égale à 90.
Cette impédance nous permet de définir le comportement du condensateur à basses et hautes fréquences.
• En basses fréquences (ω → 0), l’impédance de la bobine tend vers zéro, celle-ci étant homogène à une
résistance, on peut dire que la bobine se comporte comme un interrupteur fermé (court-circuit).
• En hautes fréquences (ω → ∞), l’impédance de la bobine tend vers l’infini, on peut dire que le
condensateur se comporte comme un interrupteur ouvert (circuit ouvert).

▪ Condensateur parfait ou capacité :

du du du
Equation différentielle : i (t ) = c  i (t ) = c avec = j u
dt dt dt

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u u u 1 1
L’impédance complexe est : Z C = = = = = -j
i c du jc u jc c
dt
1 1
ZC = = -j
jc c

 1

 Z = 
j 1 C
-j C
Forme polaire : Z C = − = e 2
= Z C e j Z   u(t) est en retard de sur i(t) (4.19)
C C  2
 Z C = −
 2
Représentation de Fresnel :

Le module de l’impédance du condensateur est inversement proportionnel à la fréquence. Son argument est
indépendant de la fréquence et égale à-90.
Cette impédance nous permet de définir le comportement du condensateur à basses et hautes fréquences.
• En basses fréquences (ω → 0), l’impédance du condensateur tend vers l’infini, celle-ci étant homogène
à une résistance, on peut dire que le condensateur se comporte comme un interrupteur ouvert (circuit
ouvert)
• En hautes fréquences (ω → ∞), l’impédance du condensateur tend vers zéro, on peut dire que le
condensateur se comporte comme un interrupteur fermé (court-circuit)

3. Retour aux grandeurs réels


- Le module de l’impédance complexe donne le rapport de l’amplitude de la tension par l’amplitude de
l’intensité.
j (t +i )
u (t ) = U me j (t +u ) et i (t ) = I m e

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j (t +u )
u U me U m . e jt . e ju
Z =Z = = j (t +i )
=
i I me I m . e jt . e ji

Avec e ju = e ji = 1

- L’argument de l’impédance complexe donne le déphasage entre la tension u (t ) et i (t ) l’intensité.

u
Arg ( Z ) = Arg   = Arg ( u ) − Arg ( i ) = u − i =  =  z
i 
Exemple 1 : Cas de la bobine
L’impédance à pour expression Z = 0 + jL
 Re ( Z ) 0
cos  = = =0
 Z L
   =  2
sin  = Im a ( Z ) = L = 1
 Z L

La tension est donc en avance de phase sur l’intensité de  2 .

Exemple 2 : Cas du condensateur.


1
L’impédance à pour expression Z = 0+ = 0 − jc
jc
 Re ( Z ) 0
cos  = = =0
 Z 1 c
   = − 2
sin  = Im a ( Z ) =−
1 c
= −1
 Z 1 c

La tension est donc en retard de phase sur l’intensité de  2 .

IV. LOIS DE L’ELECTROCINETIQUE EN NOTATION COMPLEXE


Toutes les lois et théorèmes donnés pour les circuits en régime statique (continu) que nous avons rencontrées
au chapitre 1 restent valables à condition de raisonner dans le domaine complexe. Nous pouvons citer le diviseur
de tension ou de courant ou encore les théorèmes de Thévenin ou de Norton.
• Association en série d’impédance :
Soit Z1 et Z 2 ,deux impédances placées en série, alors Zeq l’impédance équivalente vérifie :

Z eq = Z1 + Z 2

n
Z eq =  Z i
i =1

• Association en parallèle d’impédance :

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Soit Z1 et Z 2 ,deux impédances placées en parallèles, alors Zeq l’impédance équivalente vérifie :

1 1 1
= +
Z eq Z1 Z 2

n n
1 1
= ou Y =  Y i (Admittance)
Z eq i =1 Z i i =1

• De même pour la loi des nœuds, la loi des mailles, les ponts diviseurs de courant et de tension, les modèles
de Thévenin et de Norton, le théorème de Millman, théorème de superposition.

V. PUISSANCE EN REGIME SINUSOÏDAL FORCEE


Soit un dipôle, constitué par un ou plusieurs éléments simples. Ce dipôle est traversé par un courant sinusoïdal
i(t). Nous trouvons à ses bornes une tension sinusoïdale u(t). Nous pouvons définir plusieurs types de
puissances.

1. Puissance instantanée
La puissance instantanée consommée par un dipôle est définie comme le produit de la tension u(t) qui apparaît
aux bornes du dipôle par l’intensité du courant i(t) qui le parcourt. Elle s’exprime en watt (W). La puissance
instantanée reçue par un dipôle à un instant t est définie par :

p(t ) = u(t )  i(t ) .

En régime sinusoïdal permanent, le courant et la tension instantanées se mettent sous la forme :

i(t ) = I m cos(t + i ) = I 2 cos(t + i ) et u (t ) = U m cos(t + u ) = U 2 cos(t + u )


La puissance instantanée s'écrit :
p ( t ) = u ( t ) i ( t ) = U m I m cos (t + u )  cos (t + i ) = 2UI cos (t + u )  cos (t + i )

En utilisant la relation trigonométrique classique suivante :


1
cos ( p ) .cos ( q ) = cos ( p − q ) + cos ( p + q ) 
2
Nous trouvons l’expression de la puissance instantanée :

( ) (
p ( t ) = UI  cos (t + u − (t + i ) ) + cos (t + u + (t + i ) ) 
  )
L’expression précédente peut se mettre sous la forme :

p ( t ) = UI cos (u − i ) + cos ( 2t + u + i ) = UI cos (u − i ) + UI cos ( 2t + u + i )

U m = U 2 et Im = I 2 .

La puissance instantanée a pour expression :

p ( t ) = UI cos (u − i ) + UI cos ( 2t + u + i ) (4.20)

La puissance instantanée exprimée par la relation précédente comporte alors un terme constant qui représente
la valeur moyenne de la puissance et un terme sinusoïdal.

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La puissance instantanée oscille deux fois plus vite que la tension et l’intensité (pulsation 2ω).

2. Puissance moyenne (active) et facteur de puissance


La puissance instantanée étant variable au cours du temps, il est souvent plus intéressant de connaître la
puissance moyenne sur une durée T à partir de l’instant t0. Cette puissance effectivement consommée par la
charge pendant une période est appelée puissance active :

1 t0 + T 1 1 t0 + T
p ( t ) dt = u ( t ) .i ( t ) dt
T
Pmoyenne = Pactive = P =
T t0 T 
0
p (t )dt =
T 
t0

1 t0 + T
Pmoyenne = Pactive = P =  UI cos (u − i ) + UI cos ( 2t + u + i )  dt
T t0

1 t0 +T 1 t 0 +T
Pmoyenne = Pactive =  UI cos (u − i ) dt +  UI cos ( 2t + u + i ) dt
T t0 T t0

UI t0 + T UI t0 +T
Pmoyenne = Pactive =  cos (u − i ) dt +  cos ( 2t + u + i ) dt
T t0 T t0

Pour que le résultat de l’intégration soit indépendant de l’instant t0, il faut intégrer sur une période entière. De
ce fait, le deuxième terme de l’équation précédente est nul. Il ne reste alors que les termes indépendants du
temps d’où :

UI t0 + T
Pmoyenne = Pactive =  cos (u − i ) dt = UI cos (u − i )
T t0

Pmoyenne = Pactive = UI cos (u − i ) = UI cos (  )

Avec  = u − i représentant le déphasage entre le courant circulant dans le dipôle considéré et la tension à

ses bornes. La puissance moyenne est toujours positive ou nulle, à U et I donnés. La puissance active est
maximale dans le cas particulier d’une charge purement résistive : Z = R. La tension u(t) et le courant i(t) sont
donc en phase ce qui donne : cos (  ) = 1 . Le terme cos( ) est appelé facteur de puissance comprise entre

0 et 1.
Aux bornes d’une résistance P = UI
• Pour une inductance pure L ou une capacité C idéale, la partie réelle de l’impédance est nulle. En
conséquence, p = 0. Une inductance pure et une capacité idéale ne consomment pas en moyenne d’énergie.
Ces éléments échangent réversiblement de l’énergie avec le circuit. Ainsi, en régime
harmonique(sinusoïdal), ils restituent, en moyenne, autant d’énergie qu’ils en reçoivent.
• Une résistance absorbe de l’énergie et n’en restitue jamais au circuit. Elle transforme irréversiblement
l’énergie qu’elle absorbe : c’est un élément dissipatif.

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3. Puissance active et réactive
Lorsqu’un réseau comporte des condensateurs et (ou) des bobines, une partie de l’énergie qui lui est fournie par
la source est stockée par les éléments réactifs (condensateurs et bobine) pour être ensuite restituée à la source.
Pendant la restitution de l’énergie, la puissance est négative. La puissance impliquée dans cet échange est
désignée par la puissance réactive.

La puissance est le produit de la tension par le courant. Il faut manipuler la notation complexe avec

précaution. p(t ) = u(t )  i(t ) ne s’identifie pas à Re u ( t )  i ( t ) .

Notons que nous avons :


u ( t )  i * ( t ) = U m e j (t +u ) .I m e − j (t +i )

u ( t )  i * ( t ) = U m I m e j (u −i ) = U m I m e j (  ) = U m I m e j ( z ) = 2U .Ie j ( z )

Où   est le déphasage entre la tension u ( t ) et le courant i ( t ) . Dans ces conditions, la puissance moyenne

absorbée par un dipôle en régime sinusoïdal est en convention récepteur :

Re ( u ( t )  i * ( t ) )
1
p (t ) =
2
P = UI cos( z ) + jUI sin( z ) = P + jQ

3.1. Puissance active ou moyenne


Si nous comparons cette expression de la puissance avec celle trouvée auparavant, nous constatons que le
premier terme correspond à la puissance active qui met en jeu la partie résistive R de l’impédance Z. La
deuxième partie de l’expression correspond à la puissance réactive qui met en jeu la réactance X de l’impédance
Z. On appelle puissance active ou puissance moyenne P, la partie réelle de la puissance complexe.

P = UI cos(  Z ) (4.22)
P s'exprime en Watt (W).

3.2. Puissance réactive


La puissance réactive Q est la partie imaginaire de la puissance complexe.
Q = UI sin(  Z ) (4.23)
Q s'exprime en Volt Ampère Réactif (VAR).

3.3. Puissance apparente


La puissance apparente S est le module de la puissance complexe.

S = UI = P 2 + Q 2 = S (4.24)

S s'exprime en Volt Ampère (V.A).

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Application

Soit le circuit RC ci-dessous fonctionnant suivant un regime permanent sinusoidal. e ( t ) = Em cos (t + 1 )
Determiner :
1. L’expression du courant i ( t ) .

2. L’expression de la tension u ( t ) .

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