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D’ElEctrocinétiquE
Volume Horaire : 41 h CT : 24 h TD : 17 h
Parcours : MPSI
Etablissement : CPGE/EPO
Dr Drissa BORO
Chargés de cours : Enseignant-Chercheur à l’Ecole
Polytechnique de Ouagadougou
Nbre d’évaluation : 2
INTRODUCTION
Au chapitre 1 nous avons donné une définition réductrice de ce qu’est un dipôle linéaire (sa caractéristique est
une droite) et le cas le plus simple correspond au conducteur ohmique.
En réalité, tout dipôle pour lequel u et i sont reliés par une équation différentielle linéaire à coefficients constants
est un dipôle linéaire. c’est le cas de la bobine et du condensateur que nous étudierons dans ce chapitre. Nous
allons également, dans ce chapitre, étudier les circuits linéaires RC série et RL série soumis à un échelon de
tension, c’est-à-dire au régime transitoire de ces circuits entre deux régimes continus. Pour cette étude, on reste
dans le cadre de l’approximation des régimes quasi-stationnaires, à savoir qu’on néglige tout phénomène de
propagation.
I. LA BOBINE
1. Constitution et symbole
Une bobine est constituée d’un enroulement de spires conductrices autour d’un isolant d’une inductance L. Elle
admet donc une certaine résistance interne r du fait de cette grande longueur de fil. La bobine sera donc
symbolisée en convention récepteur de la manière suivante :
2. Relation tension-intensité
Le phénomène qui caractérise la bobine est l’auto-induction : le passage d’un courant i qui varie dans les spires
de la bobine créé un champ magnétique B qui fait apparaître une tension u aux bornes de celle-ci.
Mathématiquement, pour une bobine idéale (sans résistance interne), cette auto-induction u s’écrit :
di
u=L (2.1)
dt
d 1 2
Li dt = Li (t 2 ) − Li (t 1 ) = E (t 2 ) − E (t 1 )
t2
1 2 1 2
W =
t1 dt 2 2 2
L’énergie est une fonction continue du temps c’est-à-dire qu’elle ne peut pas apparaître subitement. On déduit
de la relation précédente que l’intensité parcourant une bobine est une fonction continue du temps. La
puissance reçue par une bobine peut changer de signe au cours du temps.
- Si E diminue, P est négative (énergie et puissance varie dans le même sens) : la bobine cède
effectivement de l’énergie à l’extérieur et se comporte comme un générateur.
- En revanche, si E augmente, P est positive : la bobine reçoit effectivement de l’énergie de l’extérieur et
se comporte comme un récepteur.
4. Association d’inductances
4-1 Association en série
Soit une association en série de bobines d’inductances L1, L2, ..., LN. Une même intensité traverse toutes les
bobines et la tension aux bornes de l’ensemble est la somme des tensions aux bornes de chaque bobine :
di di di di di di
u = u1 + u2 + u3 + ... + u N = L1 + L2 + L3 + ... + LN = ( L1 + L2 + L3 + ... + LN ) = Leq
dt dt dt dt dt dt
di u u u u 1 1 1 1 u
Soit = + + + ... + = + + + ... + u =
dt L1 L2 L3 LN L1 L2 L3 LN Leq
L’association en parallèle de bobines d’inductances est donc une bobine inductance L telle que :
1 1 1 1 1
= + + + ... + (2.5)
Leq L1 L2 L3 LN
On retrouve les mêmes lois d’association en parallèle que celles obtenues pour des résistances.
II. LE CONDENSATEUR
1. Constitution et symbole
Un condensateur est constitué de deux armatures conductrices séparées par un isolant appelé diélectrique. Les
condensateurs peuvent être plans, cylindriques ou sphériques. Les condensateurs sont caractérisés par leur
capacité C qui s’exprime en Farad (F).’’ C’’ est la capacité qu’ils ont à accumuler des charges lorsqu’ils sont
soumis à une certaine différence de potentiel. L’armature qui reçoit le courant porte la charge +q, l’autre porte
la charge -q. On symbolisera ainsi le condensateur de la manière suivante :
2. Relation tension-intensité
On montre que l’intensité du courant qui traverse une capacité est liée à sa charge par la relation :
dq
i= (2.6)
dt
Où q est la charge de l’armature qui voit arriver le courant d’intensité i. Comme q = Cu, on peut en déduire la
relation entre l’intensité i parcourant le condensateur et la tension u à ses bornes :
du
i=C (2.7)
dt
L’association en série de condensateurs de capacité C1, C2, …, CN est donc un condensateur de capacité C telle
que :
1 1 1 1 1
= + + + ... + (2.9)
Ceq C1 C 2 C 3 CN
3. Régime transitoire
il est rare qu’un phénomène dure toute l’éternité : il y a un instant où par exemple quand on connecte les
différents éléments d’un circuit, les grandeurs électriques telles que l’intensité et la tension évoluent au cours
du temps. On dit que le régime est transitoire. Il dépend des conditions initiales. On peut donc passer d’un
régime permanent à un autre.
On appelle régime transitoire le régime durant lequel on passe d’un régime permanent à un autre.
C’est par exemple ce qui se passe à l’établissement ou à l’arrêt d’une source de courant ou de tension. Il s’agit
d’un régime temporaire par opposition aux précédents régimes. Malgré son caractère éphémère, il est cependant
Figure1
Quand on bascule l’interrupteur K de la position (a) à la position (b), la tension e passe instantanément de la
valeur nulle à la valeur E. On dit que le circuit RC est soumis à un échelon de tension (figure b)). Un échelon
de tension est le passage brusque d’une tension continue à une autre tension continue. Le laps de temps pour
passer de l’un à l’autre est infinitésimal. Nous allons soumettre différents circuits à un échelon de tension : on
fait passer la tension aux bornes du circuit à étudier d’une valeur E1 à une valeur E2 en un temps très court
considéré comme nul.
Dans la suite nous supposerons que l’interrupteur bascule à la date t = 0. A la date t = 0− ,il est à la position (a).
A la date t = 0+ ,il est dans la position (b).
t
uh ( t ) = A exp −
• Solution particulière : On cherche une solution particulière u p constante qui correspond au régime
u p = E.
• Condition initiale :
L’équation différentielle que nous étudions est du premier ordre, une seule condition initiale suffit à trouver la
seule constante à déterminer. On utilise alors la condition initiale imposée au circuit à savoir, la propriété
importante que la tension d’un condensateur est une fonction continue du temps ( u ( t = 0− ) = u ( t = 0+ ) ).
Finalement la solution de l’équation différentielle complète qui satisfait aux conditions initiales est :
t
u (t ) = E 1 − exp − (2.12)
L’intensité peut s’en déduire :
du( t ) 1 t E t
i( t ) = C = CE exp − = exp − (2.13)
dt R
Comme le montre la figure ci-dessus, on peut vérifier que la fonction u(t) est bien continue tandis que la fonction
i(t) est discontinue.
On constate également que, la constante de temps τ = RC peut être facilement obtenue graphiquement. Ce temps
permet de caractériser la vitesse de charge du condensateur, plus il est faible plus le condensateur se charge vite.
On dit aussi souvent qu’au bout d’un temps t égal à 5 τ, le condensateur est totalement chargé. On est ainsi passé
du régime transitoire au régime permanent. Le régime permanent continu est atteint au bout d’une durée infinie.
u ( 5 )
En réalité, il est pratiquement atteint à 1 près, au bout d’une durée de 5 puisque = 0,99 .
E
En régime permanent continu :
u = U = E; i = I = 0, q = Q = CE
Du point de vue des courants et des tensions, un condensateur est équivalent à un interrupteur ouvert en régime
permanent continu (figure 3).
t
u (t ) = E exp −
On en déduit l’intensité :
du(t ) E t
i (t ) = C = − exp −
dt R
Les allures de l’intensité et de la tension au cours du temps sont donc les suivantes :
On vérifie bien sur les courbes de la figure 2.6 que la fonction u(t) est bien continue tandis que la fonction i(t)
est discontinue. Au bout d’un temps de 5τ (régime permanent continu), on peut considérer :
• que la tension u et l’intensité i sont nulles lors de la décharge du condensateur.
u = U = 0; i = I = 0, q = Q = 0
Toute l’énergie stockée par le condensateur pendant le régime transitoire a été dissipée par effet Joule dans le
résistor.
3. Aspect énergétique
On se place dans le cas où la charge et la décharge sont complètes. L’étude énergétique d’un tel circuit peut se
du dq q
faire à partir de la loi des mailles : E = u + Ri où i = C = et u = :
dt dt C
dq q
R + =E
dt C
dq
En multipliant cette relation par idt = dt ,on obtient :
dt
1 dq
Ri 2 dt + q dt = Eidt , soit :
C dt
q2
Ri 2 dt + d = Eidt
2C
L’interprétation des différents termes donne :
• Eidt , est l’énergie fournie par la source de tension entre t et t +dt,
• Ri 2 dt , correspond à l’énergie dissipée par effet Joule dans la résistance lors du passage du courant
entre t et t + dt.
• Pendant la charge (le régime transitoire), l’énergie dissipée par effet Joule dans le résistor est :
1
WR = WG − WC = CE 2
2
Le condensateur stocke donc la moitié de l’énergie fournie par le générateur et l’autre moitié est dissipée par
effet Joule dans la résistance.
En régime permanent continu, le courant est nul donc la puissance reçue par le circuit RC est nulle.
Pendant la decharge
Pendant la décharge, il n’y a plus d’énergie fournie : le générateur est éteint. Le condensateur « stocke »
l’énergie :
d q2 0 q
2
Q2 CE 2
WC = dt = d = − =−
0 dt 2C Q
2C 2C 2
Le condensateur restitue l’énergie qu’il a stockée lors de la charge. Cette énergie est dissipée par effet Joule
dans la résistance, en l’absence de toute autre utilisation.
CE 2
WR = Ri dt = −WC =
2
0 2
Remarque : On retiendra qu’un condensateur peut stocker et restituer de l’énergie alors qu’une résistance ne
fait que dissiper l’énergie sous forme de chaleur par effet Joule.
t
i (t ) = A exp −
• d’une solution particulière qui correspond au régime permanent :
di
e = E et = 0
dt
E
ip =
R
Car e(t) = E est constant pour tout instant t > 0. On s’intéressera ici au circuit soumis à un échelon de tension,
donc la tension e(t) est égale à une constante : E pour l’établissement du courant dans la bobine, 0 pour sa
rupture.
2. Établissement du courant dans une bobine
Il s’agit du cas analogue à la charge du condensateur. La solution générale de l’équation différentielle (2.16) est
:
t
i (t ) =
E
+ A exp −
R
Pour déterminer la constante A, on utilise cette propriété importante : l’intensité qui traverse une bobine est
une fonction continue du temps ( i ( t = 0− ) = i ( t = 0+ ) = 0 ).
E
A t = 0, i (0 ) =
E
+ A = 0 soit A = −
R R
Comme le montre la figure ci-dessus, on peut vérifier que la fonction i(t) est bien continue tandis que la
fonction u(t) est discontinue. La constante de temps τ = L/R peut être facilement obtenue graphiquement.
Ce temps permet de caractériser la vitesse d’établissement du courant, plus il est faible plus le courant
s’établit vite. On dit aussi souvent qu’au bout d’un temps t égal à 5τ, on est passé du régime transitoire au
régime permanent continu. En régime permanent continu :
E
U p = 0 ; et I p =
R
On vérifie bien sur les courbes de la figure 2.9 que la fonction i(t) est bien continue tandis que la fonction u(t)
est discontinue.
4. Aspect énergétique.
On se place dans le cas où l’établissement et la rupture sont complets. L’étude énergétique d’un tel circuit peut
se faire directement à partir de l’équation différentielle écrite pour l’intensité i :
Ldi
+ Ri = e
dt
En multipliant cette relation par idt , on obtient :
di
Li dt + Ri 2 dt = eidt
dt
Soit :
Li 2
d + Ri 2 dt = eidt
2
L’interprétation des différents termes donne :
• eidt est l’énergie fournie par la source de tension entre t et t +dt.
• Ri 2 dt correspond à l’énergie dissipée par effet Joule dans la résistance R lors du passage du courant entre
t et t + dt,
La bobine restitue l’énergie qu’elle a stockée lors de l’établissement du courant. Cette énergie est alors dissipée
par effet Joule dans la résistance, en l’absence de toute autre utilisation. On retiendra qu’une bobine peut stocker
et restituer de l’énergie alors qu’une résistance ne fait que dissiper l’énergie sous forme de chaleur par effet
Joule.
En régime permanent continu (pendant la rupture) : La puissance reçue par la bobine est nulle :
PL = U .I = 0