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COURS

D’ElEctrocinétiquE
Volume Horaire : 41 h CT : 24 h TD : 17 h

Niveau : 1ère année

Parcours : MPSI

Etablissement : CPGE/EPO

Dr Drissa BORO
Chargés de cours : Enseignant-Chercheur à l’Ecole
Polytechnique de Ouagadougou
Nbre d’évaluation : 2

Cours d’électrocinétique Dr Drissa BORO CPGE-EPO 2022/2023 Page 1


PROGRAMME
DESCRIPTIF SOMMAIRE

Chapitre 1 : LOIS GENERALES DE L’ELECTROCINETIQUE DANS


L’APPROXIMATION DES REGIMES QUASI-STATIONNAIRES
•Utiliser les lois de Kirchhoff
•Connaitre la modélisation et les caractéristiques courant-tension des composants usuels
Objectifs : •Donner la représentation de Thévenin et de Norton d’un dipôle linéaire
•Connaitre les caractéristiques de l’associations de dipôles linéaires
Chapitre 2 : CIRCUITS LINÉAIRES DU PREMIER ORDRE SOUMIS À UN ÉCHELON DE
TENSION

• Relations tension-courant pour une bobine idéale et un condensateur idéal


• Étude du régime libre d’un circuit comportant des dipôles passifs
Objectifs : • Étude de l’établissement d’un régime permanent par l’intermédiaire d’un régime transitoire
• Étude énergétique de ces circuits
Chapitre 3 : CIRCUITS LINEAIRES DU SECOND ORDRE SOUMIS A UN ECHELON DE
TENSION
• Relations tension-courant pour une bobine idéale et un condensateur idéal
• Étude du régime libre d’un circuit comportant des dipôles passifs
Objectifs : • Étude de l’établissement d’un régime permanent par l’intermédiaire d’un régime transitoire
• Étude énergétique de ces circuits
Chapitre 4 : CIRCUITS LINEAIRES EN REGIME SINUSOIDAL FORCE
• Méthodes d’étude des circuits linéaires en régime sinusoïdal forcé : représentation complexe,
Objectifs : représentation de Fresnel
• Puissance en régime sinusoïdal forcé
Chapitre 5 : Résonance du circuit RLC série
Objectif : Étude des résonances du circuit (R, L, C)

Chapitre 6 : FILTRES LINEAIRES DU PREMIER ET DU SECOND ORDRE


• Notion de filtrage
Objectifs : • Tracés de diagramme de Bode en gain et en phase
• Réponse d’un filtre à un signal périodique non sinusoïdal
• Caractère dérivateur ou intégrateur d’un filtre

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Chapitre 2 : CIRCUITS LINÉAIRES DU PREMIER ORDRE SOUMIS À UN
ÉCHELON DE TENSION

• Prerequis : (voir chapitre 1)


• Objectifs specifiques
o Donner les relations tension-courant pour une bobine idéale et un condensateur idéal.
o Faire l’étude du régime libre d’un circuit comportant des dipôles passifs.
o Faire l’étude de l’établissement d’un régime permanent par l’intermédiaire d’un régime transitoire.
o Faire l’étude énergétique de ces circuits.

INTRODUCTION
Au chapitre 1 nous avons donné une définition réductrice de ce qu’est un dipôle linéaire (sa caractéristique est
une droite) et le cas le plus simple correspond au conducteur ohmique.
En réalité, tout dipôle pour lequel u et i sont reliés par une équation différentielle linéaire à coefficients constants
est un dipôle linéaire. c’est le cas de la bobine et du condensateur que nous étudierons dans ce chapitre. Nous
allons également, dans ce chapitre, étudier les circuits linéaires RC série et RL série soumis à un échelon de
tension, c’est-à-dire au régime transitoire de ces circuits entre deux régimes continus. Pour cette étude, on reste
dans le cadre de l’approximation des régimes quasi-stationnaires, à savoir qu’on néglige tout phénomène de
propagation.

I. LA BOBINE
1. Constitution et symbole
Une bobine est constituée d’un enroulement de spires conductrices autour d’un isolant d’une inductance L. Elle
admet donc une certaine résistance interne r du fait de cette grande longueur de fil. La bobine sera donc
symbolisée en convention récepteur de la manière suivante :

Figure 2.1 Symbole d’une bobine réelle en convention récepteur

2. Relation tension-intensité
Le phénomène qui caractérise la bobine est l’auto-induction : le passage d’un courant i qui varie dans les spires

de la bobine créé un champ magnétique B qui fait apparaître une tension u aux bornes de celle-ci.
Mathématiquement, pour une bobine idéale (sans résistance interne), cette auto-induction u s’écrit :
di
u=L (2.1)
dt

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L est appelée inductance de la bobine et s’exprime en henry, de symbole H. En tenant compte de la résistance
interne de la bobine, la tension aux bornes de celle-ci s’écrit :
di
u=L + ri (2.2)
dt
Avec r la résistance interne de la bobine qui s’exprime en Ohm (Ω).
Remarque :
En régime continu, i est une constante et la relation précédente (2.1) implique que u = 0 : la bobine idéale
constitue alors un court-circuit (fil). Par contre la bobine réelle se comporte comme un conducteur ohmique de
faible résistance (r = 10 − 12) .
Si on utilise la convention générateur (u et i même sens) pour une bobine idéale, on a alors la relation :
di
u  = −u = − L
dt
3. Energie emmagasinée dans une bobine
En convention récepteur, la relation tension-courant s’écrit pour une bobine idéale d’inductance L :
di
u=L
dt
d 1  dE
La puissance reçue se met alors sous la forme : P = u (t )  i (t ) = L  i (t ) =  Li 2  =
di
dt dt  2  dt
Sachant que la puissance est la dérivée de l’énergie par rapport au temps, l’expression précédente fait apparaître
l’énergie instantanée d’une bobine d’inductance L, c’est-à-dire présente dans la bobine à un instant donné :
1 2
E= Li (2.3)
2
L’énergie reçue entre deux instants t1 et t2 est la somme des énergies élémentaires ( P ( t )  dt ) entre t1 et t2 d’où :

d 1 2
 Li dt = Li (t 2 ) − Li (t 1 ) = E (t 2 ) − E (t 1 )
t2

1 2 1 2
W =
t1 dt  2  2 2

L’énergie est une fonction continue du temps c’est-à-dire qu’elle ne peut pas apparaître subitement. On déduit
de la relation précédente que l’intensité parcourant une bobine est une fonction continue du temps. La
puissance reçue par une bobine peut changer de signe au cours du temps.
- Si E diminue, P est négative (énergie et puissance varie dans le même sens) : la bobine cède
effectivement de l’énergie à l’extérieur et se comporte comme un générateur.
- En revanche, si E augmente, P est positive : la bobine reçoit effectivement de l’énergie de l’extérieur et
se comporte comme un récepteur.
4. Association d’inductances
4-1 Association en série
Soit une association en série de bobines d’inductances L1, L2, ..., LN. Une même intensité traverse toutes les
bobines et la tension aux bornes de l’ensemble est la somme des tensions aux bornes de chaque bobine :
di di di di di di
u = u1 + u2 + u3 + ... + u N = L1 + L2 + L3 + ... + LN = ( L1 + L2 + L3 + ... + LN ) = Leq
dt dt dt dt dt dt

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L’association en série de bobines d’inductances L1, L2, ..., LN est donc une bobine d’inductance :
Leq = L1 + L2 + L3 + ...+ LN (2.4)

On retrouve la même loi d’association que pour les résistances.


4-2 Association en parallèle
Soit une association en parallèle de bobines d’inductances L1, L2, ..., LN. La tension aux bornes de toutes les
bobines est la même et l’intensité entrant ou sortant de l’association parallèle est la somme des intensités qui
di di1 di2 di3 di
traversent chaque bobine : i = i1 + i2 + i3 + ... + i N donc = + + + ... + N
dt dt dt dt dt

di u u u u 1 1 1 1  u
Soit = + + + ... + =  + + + ... + u =
dt L1 L2 L3 LN  L1 L2 L3 LN  Leq

L’association en parallèle de bobines d’inductances est donc une bobine inductance L telle que :
1 1 1 1 1
= + + + ... + (2.5)
Leq L1 L2 L3 LN

On retrouve les mêmes lois d’association en parallèle que celles obtenues pour des résistances.

II. LE CONDENSATEUR
1. Constitution et symbole
Un condensateur est constitué de deux armatures conductrices séparées par un isolant appelé diélectrique. Les
condensateurs peuvent être plans, cylindriques ou sphériques. Les condensateurs sont caractérisés par leur
capacité C qui s’exprime en Farad (F).’’ C’’ est la capacité qu’ils ont à accumuler des charges lorsqu’ils sont
soumis à une certaine différence de potentiel. L’armature qui reçoit le courant porte la charge +q, l’autre porte
la charge -q. On symbolisera ainsi le condensateur de la manière suivante :

Figure 2.2 Symbole d’un condensateur, convention récepteur

2. Relation tension-intensité
On montre que l’intensité du courant qui traverse une capacité est liée à sa charge par la relation :
dq
i= (2.6)
dt

Où q est la charge de l’armature qui voit arriver le courant d’intensité i. Comme q = Cu, on peut en déduire la
relation entre l’intensité i parcourant le condensateur et la tension u à ses bornes :
du
i=C (2.7)
dt

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Remarque : En régime continu, la tension aux bornes du condensateur est constante et l’intensité du courant
est donc nulle : i = 0. Par conséquent, un condensateur se comporte en régime continu comme un interrupteur
ouvert.
3. Energie emmagasinée dans un condensateur
En convention récepteur, la relation tension-courant s’écrit pour un condensateur de capacité C :
du
i=C .
dt
La puissance reçue par le condensateur se met sous la forme :
du d  1 2  dE
P = u (t )  i (t ) = u (t )  C =  Cu  =
dt dt  2  dt
Comme dans le cas de la bobine, l’expression précédente fait apparaître l’énergie instantanée d’un condensateur
de capacité C, c’est-à-dire présente dans le condensateur à un instant donné :
1
E= Cu 2 (2.8)
2
L’énergie reçue entre deux instants t1 et t2 est donc :
d 1 2
 Cu dt = Cu (t 2 ) − Cu (t 1 ) = E (t 2 ) − E (t 1 )
t2

1 1
W = 2 2
t1 dt  2  2 2
L’énergie est une grandeur continue dans le temps. De l’expression de l’énergie instantanée, on déduit que la
tension aux bornes d’un condensateur de capacité C est une fonction continue du temps ainsi que la
charge qui lui est proportionnelle. Il s’agit du même raisonnement que celui qui a permis d’établir que
l’intensité traversant une bobine d’inductance L est continue. La puissance reçue par un condensateur peut
changer de signe au cours du temps.
Si E diminue, P est négative (énergie et puissance varie dans le même sens) : le condensateur cède effectivement
de l’énergie à l’extérieur et se comporte comme un générateur. En revanche, si E augmente, P est positive : le
condensateur reçoit effectivement de l’énergie de l’extérieur et se comporte comme un récepteur.
4. Association de condensateurs
4-1 Association en série
Soit une association en série des condensateurs de capacité C1, C2, ..., CN. Une même intensité traverse tous les
condensateurs et la tension aux bornes de l’ensemble est la somme des tensions aux bornes de chaque
du du1 du 2 du 3 du
condensateur : u = u1 + u 2 + u 3 + ... + u N donc = + + + ... + N
dt dt dt dt dt
du i i i i  1 1 1 1  i
Soit = + + + ... + = + + + ... + i =
dt C1 C2 C3 CN  C1 C2 C3 CN  Ceq

L’association en série de condensateurs de capacité C1, C2, …, CN est donc un condensateur de capacité C telle

que :
1 1 1 1 1
= + + + ... + (2.9)
Ceq C1 C 2 C 3 CN

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L’association en série de capacités est donc analogue à celle des conductances.

4-2 Association en parallèle


Soit une association en parallèle de condensateurs de capacité C1, C2, ..., CN. La tension aux bornes de tous les
condensateurs est la même et l’intensité entrant ou sortant de l’association parallèle est la somme des intensités
qui traversent chaque condensateur :
du du du du du du
i = i1 + i2 + i3 + ... + iN = C1 + C2 + C3 + ... + C N = ( C1 + C2 + C3 + ... + C N ) = Ceq
dt dt dt dt dt dt

L’association en parallèle de condensateurs est donc un condensateur de capacité C telle que :


Ceq = C1 + C2 + C3 + ...+ C N (2.10)

Elle est donc analogue à l’association en parallèles des conductances.

III. Régimes de fonctionnement des circuits


1. Régime continu ou variable
Le régime continu correspond au fonctionnement d’un circuit lorsque toutes les intensités et toutes les tensions
du circuit sont indépendantes du temps. Toutes les grandeurs électriques sont des constantes par rapport au
temps. Cela sous-entend qu’aucun paramètre des sources n’est modifié. Par opposition, on parle de régime
variable quand intensités et tensions varient au cours du temps.

2. Régime permanent ou stationnaire


Quand on connecte les différents éléments d’un circuit, après une durée suffisamment longue, théoriquement
infinie, l’évolution est indépendante des conditions initiales ; le régime est permanent.
On appelle régime permanent le fonctionnement où pendant un certain temps les caractéristiques des
intensités et des tensions ne varient pas au cours du temps. Le régime continu est un cas particulier de régime
permanent.
Un régime variable peut être permanent : c’est le cas du régime sinusoïdal qui est variable (l’intensité et la
tension sont des fonctions trigonométriques périodiques), mais comme les caractéristiques de i(t) et u(t) restent
les mêmes, ce régime est aussi permanent.
Il sera donc nécessaire de bien distinguer un régime permanent d’un régime continu et de ne pas faire
d’amalgame entre ces deux notions.

3. Régime transitoire
il est rare qu’un phénomène dure toute l’éternité : il y a un instant où par exemple quand on connecte les
différents éléments d’un circuit, les grandeurs électriques telles que l’intensité et la tension évoluent au cours
du temps. On dit que le régime est transitoire. Il dépend des conditions initiales. On peut donc passer d’un
régime permanent à un autre.
On appelle régime transitoire le régime durant lequel on passe d’un régime permanent à un autre.
C’est par exemple ce qui se passe à l’établissement ou à l’arrêt d’une source de courant ou de tension. Il s’agit
d’un régime temporaire par opposition aux précédents régimes. Malgré son caractère éphémère, il est cependant

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d’une grande importance. Il peut en effet se produire des phénomènes très brefs durant lesquels intensité et/ou
tension risquent de prendre des valeurs très grandes, ce qui risque d’endommager les composants en les
soumettant à des contraintes en dehors de leur domaine de fonctionnement.
On s’intéresse donc dans ce chapitre à ce type de régime (régime transitoire) sur le cas simple des circuits
électriques linéaires ne comprenant que des résistances, des bobines, des condensateurs et des générateurs
modélisables à l’aide des modèles de Thévenin ou de Norton.

IV. Circuit RC soumis à un échelon de tension-charge et décharge d’un condensateur


1. Échelon de tension
L’interrupteur K est dans la position (a) (fig. 1). L’intensité du courant et la tension aux bornes du condensateur
sont nulles.

Figure1

Quand on bascule l’interrupteur K de la position (a) à la position (b), la tension e passe instantanément de la
valeur nulle à la valeur E. On dit que le circuit RC est soumis à un échelon de tension (figure b)). Un échelon
de tension est le passage brusque d’une tension continue à une autre tension continue. Le laps de temps pour
passer de l’un à l’autre est infinitésimal. Nous allons soumettre différents circuits à un échelon de tension : on
fait passer la tension aux bornes du circuit à étudier d’une valeur E1 à une valeur E2 en un temps très court
considéré comme nul.

Dans la suite nous supposerons que l’interrupteur bascule à la date t = 0. A la date t = 0− ,il est à la position (a).
A la date t = 0+ ,il est dans la position (b).

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Figure 2.3 Echelons de tension

Pour cela, on a deux possibilités :


– on ferme ou on ouvre un interrupteur qui relie un générateur de tension continue au circuit à étudier.
– on utilise un générateur basses fréquences (GBF) qui peut délivrer une tension créneau de fréquence variable.
Dans ce cas, il faut régler la fréquence du GBF en fonction de ce que l’on souhaite observer (généralement on
la règle par rapport à la durée du régime transitoire à observer).

2. Equation différentielle de la tension aux bornes d’un condensateur.


On étudie le circuit RC soumis à une tension E = cste, on s’intéresse à l’allure de la tension aux bornes du
condensateur et à l’intensité du courant parcourant le circuit.
Initialement, le condensateur est déchargé.

Figure 2.4 Circuit R, C


On applique la loi des mailles donne :
E − Ri − u = 0
E = u + Ri
du du u E
E = u + RC  + =
dt dt RC RC
du
Or la relation entre l’intensité traversant un condensateur et la tension à ses bornes s’écrit : i = C
dt
du u E
On obtient alors l’équation différentielle suivante : + = soit
dt RC RC
du u E
+ = (2.11)
dt  

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En posant τ = RC.
Il s’agit d’une équation différentielle linéaire du premier ordre à coefficients constants et à second membre non
nul dont la solution s’écrit comme la somme :
– de la solution générale de l’équation homogène associée (c’est-à-dire à second membre nul) qui correspond à
la réponse du circuit RC sans excitation : c’est ce que l’on appelle le régime libre ;
– d’une solution particulière qui correspond au régime permanent.
On s’intéressera ici au circuit soumis à un échelon de tension : le générateur délivre E pour la charge du
condensateur, 0 pour sa décharge dans la résistance.

2-1 Charge du condensateur


On doit trouver une solution à l’équation :
du u E
+ =
dt  
• Solution de l’équation homogène : On cherche une solution à l’équation homogène (équation sans second
membre) suivante :
du u
+ =0
dt 
1 1
Son équation caractéristique est de la forme : r + =0r =−
 

La solution homogène est de la forme uh ( t ) = A exp ( rt ) ,avec A une constante et r un réel.

 t
uh ( t ) = A exp  − 
 
• Solution particulière : On cherche une solution particulière u p constante qui correspond au régime

permanent. Soit up la solution particulière de l’équation différentielle. On a :


du p up E
+ = .
dt  
du p
Or up étant une solution particulière, elle est indépendante du temps, soit = 0 . On déduit l’expression :
dt

u p = E.

• Solution générale : elle s’écrit :


 t
u ( t ) = uh ( t ) + u p ( t ) = E + A exp  − 
 

• Condition initiale :
L’équation différentielle que nous étudions est du premier ordre, une seule condition initiale suffit à trouver la
seule constante à déterminer. On utilise alors la condition initiale imposée au circuit à savoir, la propriété
importante que la tension d’un condensateur est une fonction continue du temps ( u ( t = 0− ) = u ( t = 0+ ) ).

En supposant que le condensateur est initialement déchargé, on a : A t = 0, u ( 0 ) = 0 .

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 u ( 0 ) = E + A = 0 , soit A = − E

Finalement la solution de l’équation différentielle complète qui satisfait aux conditions initiales est :

  t 
u (t ) = E 1 − exp  −  (2.12)
   
L’intensité peut s’en déduire :
du( t ) 1  t E  t
i( t ) = C = CE  exp  −  = exp  −  (2.13)
dt    R  

Les allures de la tension et de l’intensité en fonction du temps sont donc :

Figure 2.5 Charge d’un condensateur

Comme le montre la figure ci-dessus, on peut vérifier que la fonction u(t) est bien continue tandis que la fonction
i(t) est discontinue.
On constate également que, la constante de temps τ = RC peut être facilement obtenue graphiquement. Ce temps
permet de caractériser la vitesse de charge du condensateur, plus il est faible plus le condensateur se charge vite.
On dit aussi souvent qu’au bout d’un temps t égal à 5 τ, le condensateur est totalement chargé. On est ainsi passé
du régime transitoire au régime permanent. Le régime permanent continu est atteint au bout d’une durée infinie.
u ( 5 )
En réalité, il est pratiquement atteint à 1 près, au bout d’une durée de 5 puisque = 0,99 .
E
En régime permanent continu :
u = U = E; i = I = 0, q = Q = CE

Du point de vue des courants et des tensions, un condensateur est équivalent à un interrupteur ouvert en régime
permanent continu (figure 3).

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2-2 Décharge du condensateur : Régime libre
Le régime libre, ou régime propre, d’un circuit est le régime que nous observons lorsque ses sources libres sont
éteintes.
 Q 
Il s’agit de l’effet inverse : on suppose que le condensateur possède une charge initiale Q = CE  u0 = = E 
 C 
Ceci est rendu possible par l’existence d’une valeur limite (obtenue au paragraphe précédent) de la tension aux
bornes du condensateur.
Le régime permanent continu étant atteint, la tension e passe instantanément de la valeur E à la valeur nulle
quand on bascule brutalement l’interrupteur K de la position (b) à la position (a). On dit que le circuit RC est
en régime libre (fig.4). Soit t , la date du basculement. L’équation différentielle de la tension u se réduit à :
du u
+ =0
dt 
La solution est :
 t
u ( t ) = B exp  − 
 
Avec, par continuité de u u ( 0 ) = B = E soit

 t
u (t ) = E exp − 
 
On en déduit l’intensité :
du(t ) E  t
i (t ) = C = − exp − 
dt R  
Les allures de l’intensité et de la tension au cours du temps sont donc les suivantes :

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Figure 2.6 Décharge d’un condensateur

On vérifie bien sur les courbes de la figure 2.6 que la fonction u(t) est bien continue tandis que la fonction i(t)
est discontinue. Au bout d’un temps de 5τ (régime permanent continu), on peut considérer :
• que la tension u et l’intensité i sont nulles lors de la décharge du condensateur.

u = U = 0; i = I = 0, q = Q = 0

Toute l’énergie stockée par le condensateur pendant le régime transitoire a été dissipée par effet Joule dans le
résistor.

3. Aspect énergétique
On se place dans le cas où la charge et la décharge sont complètes. L’étude énergétique d’un tel circuit peut se
du dq q
faire à partir de la loi des mailles : E = u + Ri où i = C = et u = :
dt dt C
dq q
R + =E
dt C
dq
En multipliant cette relation par idt = dt ,on obtient :
dt
1 dq
Ri 2 dt + q dt = Eidt , soit :
C dt
 q2 
Ri 2 dt + d   = Eidt
 2C 
L’interprétation des différents termes donne :
• Eidt , est l’énergie fournie par la source de tension entre t et t +dt,

• Ri 2 dt , correspond à l’énergie dissipée par effet Joule dans la résistance lors du passage du courant
entre t et t + dt.

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 q2 
• d   , correspond à l’énergie reçue ou « stockée » par le condensateur sous forme d’énergie

 2 C 
électrostatique.
Pendant la charge

• Pendant la charge (régime transitoire), le générateur (source) fournit l’énergie :


 Q
WG =  Eidt = E  dq = EQ = CE 2 , avec Q = EC
0 0

• Pendant la charge (le régime transitoire), le condensateur stocke de l’énergie :


 d  q2  Q  q 
2
1 Q 2 CE 2
WC =    dt = 0 d  = Q 2 − 0 = =
0 dt  2C   2C  2C 2C 2

• Pendant la charge (le régime transitoire), l’énergie dissipée par effet Joule dans le résistor est :
1
WR = WG − WC = CE 2
2
Le condensateur stocke donc la moitié de l’énergie fournie par le générateur et l’autre moitié est dissipée par
effet Joule dans la résistance.
En régime permanent continu, le courant est nul donc la puissance reçue par le circuit RC est nulle.
Pendant la decharge

Pendant la décharge, il n’y a plus d’énergie fournie : le générateur est éteint. Le condensateur « stocke »
l’énergie :
 d  q2  0  q 
2
Q2 CE 2
WC =   dt =  d   = − =−
0 dt  2C  Q
 2C  2C 2

Le condensateur restitue l’énergie qu’il a stockée lors de la charge. Cette énergie est dissipée par effet Joule
dans la résistance, en l’absence de toute autre utilisation.
 CE 2
WR =  Ri dt = −WC =
2
0 2
Remarque : On retiendra qu’un condensateur peut stocker et restituer de l’énergie alors qu’une résistance ne
fait que dissiper l’énergie sous forme de chaleur par effet Joule.

V. Circuit RL - Établissement et rupture du courant dans une bobine


1. Équation différentielle de l’intensité qui traverse la bobine
Supposons qu’à la date t = 0 la tension e passe de la valeur nulle à la valeur E. Le circuit RL (figure 5) est alors
soumis à un échelon de tension. On étudie le circuit R L soumis à une tension e(t), on s’intéresse à l’allure de
l’intensité dans le circuit et à la tension aux bornes de la bobine. On considère de plus que la bobine est idéale
(r =0).

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Figure 2.7 Circuit R, L
di
La loi des mailles donne : e = Ri + L et on obtient l’équation différentielle suivante :
dt
di Ri e e R
+ = =
dt L L L R
Il s’agit d’une équation différentielle linéaire du premier ordre à coefficients constants avec second membre non
nul du même type que celle obtenue lors de l’étude du circuit RC. On peut l’écrire sous la forme :
di i e
+ =
dt  R
En posant τ = L/R qu’on interprète comme un temps caractéristique.
La solution pour t > 0 s’écrit comme la somme :
• De la solution générale de l’équation homogène associée (sans second membre) qui correspond à la réponse
du circuit RL sans excitation (e = 0) : c’est ce que l’on appelle le régime libre :

 t
i (t ) = A exp − 
 
• d’une solution particulière qui correspond au régime permanent :
 di 
 e = E et = 0
 dt 
E
ip =
R
Car e(t) = E est constant pour tout instant t > 0. On s’intéressera ici au circuit soumis à un échelon de tension,
donc la tension e(t) est égale à une constante : E pour l’établissement du courant dans la bobine, 0 pour sa
rupture.
2. Établissement du courant dans une bobine
Il s’agit du cas analogue à la charge du condensateur. La solution générale de l’équation différentielle (2.16) est
:
 t
i (t ) =
E
+ A exp − 
R  
Pour déterminer la constante A, on utilise cette propriété importante : l’intensité qui traverse une bobine est
une fonction continue du temps ( i ( t = 0− ) = i ( t = 0+ ) = 0 ).

E
A t = 0, i (0 ) =
E
+ A = 0 soit A = −
R R

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Finalement la solution de l’équation différentielle qui satisfait aux conditions initiales est :
E  t 
i (t ) = 1 − exp −  (2.17)
R   
L’expression de la tension aux bornes de la bobine s’obtient par dérivation :
 t
u (t ) = L
di
= E exp −  (2.18)
dt  
Les allures de la tension et de l’intensité sont données ci-dessous.

Figure 2.8 Établissement du courant dans une bobine.

Comme le montre la figure ci-dessus, on peut vérifier que la fonction i(t) est bien continue tandis que la
fonction u(t) est discontinue. La constante de temps τ = L/R peut être facilement obtenue graphiquement.
Ce temps permet de caractériser la vitesse d’établissement du courant, plus il est faible plus le courant
s’établit vite. On dit aussi souvent qu’au bout d’un temps t égal à 5τ, on est passé du régime transitoire au
régime permanent continu. En régime permanent continu :
E
U p = 0 ; et I p =
R

3. Rupture du courant dans une bobine


Le régime permanent continu étant atteint, la tension e passe instantanément de la valeur E à la valeur nulle
quand on éteint la source ; le circuit est en régime libre. Soit t = 0 ,la date de l’extinction. On résout l’équation
différentielle et en supposant que l’intensité du courant qui traverse une bobine est une fonction continue du
temps, on en déduit l’expression suivante de l’intensité :

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 t
i (t ) =
E
exp  − 
R  
Et de la tension :
 t
u (t ) = L
di
= − E exp  − 
dt  
Les allures de l’intensité et de la tension au cours du temps sont données à la figure 2.7.

Figure 2.9 Rupture du courant dans une bobine.

On vérifie bien sur les courbes de la figure 2.9 que la fonction i(t) est bien continue tandis que la fonction u(t)
est discontinue.

4. Aspect énergétique.
On se place dans le cas où l’établissement et la rupture sont complets. L’étude énergétique d’un tel circuit peut
se faire directement à partir de l’équation différentielle écrite pour l’intensité i :
Ldi
+ Ri = e
dt
En multipliant cette relation par idt , on obtient :
di
Li dt + Ri 2 dt = eidt
dt
Soit :

 Li 2 
d   + Ri 2 dt = eidt

 2 
L’interprétation des différents termes donne :
• eidt est l’énergie fournie par la source de tension entre t et t +dt.

• Ri 2 dt correspond à l’énergie dissipée par effet Joule dans la résistance R lors du passage du courant entre
t et t + dt,

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 Li 2 
• d   correspond à l’énergie reçue ou « stockée » dans la bobine sous forme d’énergie magnétique.

 2 
Pendant l’établissement du courant,

• Le générateur fournit l’énergie :


2
  I0 1  E  di E
WG =  eidt =  Lidi = L  idi = L  i 2  = L   = LI 02 , Car e = L et t → , i = I 0 = 
0 0 0
2  R  dt R
• La bobine stocke une partie de l’énergie :
 d  Li  I 0  Li 
2 2 2
LI
WL =   dt =  d   = 0
0 dt
 2  0
 2  2

Le reste est dissipé par effet Joule dans la résistance.


Pendant la rupture du courant, il n’y a plus d’énergie fournie : le générateur est éteint.
• La bobine « stocke » l’énergie :
d  Li 2  0  Li 
2 2
 LI
WL =   dt =  d   = − 0
0 dt  2  I0
 2  2

La bobine restitue l’énergie qu’elle a stockée lors de l’établissement du courant. Cette énergie est alors dissipée
par effet Joule dans la résistance, en l’absence de toute autre utilisation. On retiendra qu’une bobine peut stocker
et restituer de l’énergie alors qu’une résistance ne fait que dissiper l’énergie sous forme de chaleur par effet
Joule.
En régime permanent continu (pendant la rupture) : La puissance reçue par la bobine est nulle :
PL = U .I = 0

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