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Afin de pouvoir lire et interpréter de telles courbes, on s’intéresse ici au comportement de circuits
linéaires, commandés par un signal sinusoïdal de valeur efficace constante et de fréquence variable.
1 . Introduction.
Nos circuits assurent le traitement d’un signal : En ce sens, ils possèdent 2 bornes d’entrée et 2 bornes
de sortie, comme schématisé à droite.
Nous étudierons leur réponse harmonique à partir de leurs iE iS
fonctions de transfert. (on parle encore de transmittances)
uE Circuit linéaire uS
1.1 Fonctions de transfert.
US
TU = est le transfert complexe en tension ; c’est une grandeur sans dimension.
UE
I
TI = S est le transfert complexe en courant ; c’est également un nombre sans dimension.
IE
US
TZ = est l’impédance de transfert ; sa dimension est celle d’une impédance.
IE
IS
TY = est l’admittance de transfert (ou transconductance) ; elle a la dimension d’une admittance.
UE
Attention : Les grandeurs d’entrée et de sortie peuvent éventuellement évoluer, selon la nature du générateur
de commande ou de la charge du circuit ! Chaque fonction de transfert est définie dans des conditions bien
spécifiées de commande et de charge.
Dans ce chapitre, nous considérerons par défaut des transferts en tension. Le lecteur transposera aisément les
notions abordées ici aux autres types de transmittances électriques, voire à des transmittances concernant
divers systèmes physiques, pourvu qu’ils fussent linéaires.
Lorsqu’on parle de réponse en fréquence, la première fonction électronique qui vient à l’esprit est le filtrage.
Filtrer un signal consiste à le discriminer sur sa fréquence : Ou bien la fréquence appartient à une gamme
« intéressante », et le circuit doit transmettre ce signal (réponse = 1), ou bien la fréquence est « indésirable »
et le circuit ne transmettra pas le signal (réponse = 0).
1 1
0 0
réponse réponse
1 1
0 0
Remarques : - Les réponses passe bande et coupe bande résultent de la combinaison judicieuse d’une
réponse passe bas et passe haut.
- Il s’agit là de réponses de base ; il en existe d’autres, plus « exotiques » que nous
découvrirons par la suite.
Les réponses représentées ci-dessus sont idéalisées : Dans la réalité, le transfert d’un filtre ne passe pas
brutalement de 100% à 0, mais décroît progressivement (on parlera de pente d’atténuation)
Afin de représenter une grandeur qui varie dans une large mesure (rapport de 1 à 100 au moins), une
échelle linéaire ne convient plus : Soit on n’a plus aucune précision de lecture pour les faibles valeurs, soit la
taille du graphique devient utopique !
- La précision de représentation est la même pour les faibles et les fortes valeurs de cette variable.
- On ne peut représenter que des variables à valeurs strictement positives ; le zéro est rejeté à l’infini
vers la gauche.
Niveaux en décibels : Quand un rapport de 2 tensions U2 varie dans une large mesure, on préfère repré-
U1
senter la différence de niveaux (ou gain) 20 log U2 , exprimée en dB. C’est également une échelle
U1
logarithmique, mais sa graduation est toutefois linéaire en décibels !!
2 . Fonctions de transfert principales.
2 m 2 n
soit, par exemple : a0.e(t) + a1. de + a 2. d 2e + + a m. d me = b0.s(t) + b1. ds + b2. d 2s + + bn. d ns
dt dt dt dt dt dt
L’ordre du circuit est le rang le plus élevé de dérivée apparaissant dans l’équation différentielle.
(La plus grande des 2 valeurs m et n dans l’exemple donné ci-dessus)
Pour le régime sinusoïdal permanent, l’équation différentielle du circuit donnée plus haut peut s’écrire à l’aide
des grandeurs complexes associées à e(t), s(t) et leurs dérivées :
soit, en factorisant :
(a0 + a1.jω + a2.(jω)2 + + am.(jω)m ).E = (b0 + b1.jω + b2.(jω)2 + + bn.(jω)n ).S
S
Nous pouvons en tirer une expression du rapport , fonction de transfert complexe du circuit :
E
S (a0 + a1.jω + a 2.(jω)2 + + a m.(jω)m )
=
E (b0 + b1.jω + b2.(jω)2 + + bn.(jω)n )
On obtient la forme la plus générale pour une fonction de transfert d’un circuit linéaire : C’est le rapport
N(jω)
de 2 polynômes de la variable complexe jω .
D(jω)
Les coefficients des différents termes de ces 2 polynômes ne sont autres que les coefficients des fonctions
e(t), s(t) et de leurs dérivées apparaissant dans l’équation différentielle régissant le circuit considéré.
Dans ce qui suit, nous écrirons généralement les fonctions de transfert en fonction de la variable ω ; il est
également possible de les exprimer en fonction de la fréquence f = ω / 2π !
2.2 Fonctions du 1er ordre.
a + b. j ω
La forme la plus générale est : T(jω) = , où a, b, c et d sont 4 réels.
c + d. j ω
2.2.1 Dérivateur.
Circuit caractérisé par la relation : s(t) = Kd de , où Kd , homogène à un temps, est une constante typique du
dt
circuit.
En régime sinusoïdal permanent, il vient : T(jω) = K d.jω = j ω ; ω0 = 1 / Kd se nomme pulsation propre.
ω0
2.2.2 Intégrateur.
On écrit cette fois : e(t) = Ki ds , où Ki, également homogène à un temps, est une constante du circuit.
dt
Il existe 4 fonctions principales du 2ème ordre ; elles correspondent aux 4 réponses fondamentales pour les
filtres : Passe-bas, passe-haut, passe-bande et coupe-bande.
On peut les définir à partir du circuit RLC, modèle des circuits du second ordre.
uR uL
R L
uLC uC
e(t)
C
En régime sinusoïdal permanent, et en sortie à vide, nous obtiendrons :
1
jCω 1
- Sortie en uC : T(jω) = =
R + jLω + 1
jCω 1 + jRCω + j LCω
2
( )
Il s’agit d’une réponse passe-bas.
- Sortie en uL : T(jω) =
jLω
=
(j LCω )2
1 + jRCω + (j LCω )
R + jLω + 1 2
jCω
Il s’agit d’une réponse passe-haut.
R jRCω
- Sortie en uR : T(jω) = =
R + jLω + 1
jCω 1 + jRCω + j LCω ( )2
Il s’agit d’une réponse passe-bande.
Ces transmittances ont le même dénominateur ; de plus, leurs numérateurs sont formés d’un ou de plusieurs
termes du dénominateur
Normalisation de l’écriture : On définit une forme canonique du dénominateur standard du second ordre :
2
D(jω) = 1 + 2mj ω + j ω
ω0 ω0
ω0 est la pulsation propre et m se nomme facteur d’amortissement ; m est un réel positif.
2
Dans le cas du circuit RLC pris comme exemple, D(jω) = 1 + jRCω + (j LCω)
Par identification avec la forme standard, il vient : ω0 = 1 et m = R C
LC 2 L
Avec ces conditions de notation, les 4 fonctions principales du second ordre s’écrivent :
- Passe-bas : T(jω) = 1
2
1 + 2mj ω + j ω
ω0 ω0
2
j ω
ω0
- Passe-haut : T(jω) = 2
1 + 2mj ω + j ω
ω0 ω0
2mj ω
- Passe-bande : T(jω) = ω0
2
1 + 2mj ω + j ω
ω0 ω0
2
1+ j ω
ω0
- Coupe-bande : T(jω) = 2
1 + 2mj ω + j ω
ω0 ω0
Remarque : Nous verrons plus loin que dans un cadre plus général, on peut affecter ces 4 fonctions de
transfert d’un coefficient multiplicateur A0 , traduisant une amplification différente de l’unité dans la bande
passante.
3 . Représentations graphiques .
Les fonctions de transfert T(jω) définies et écrites précédemment sont des fonctions complexes de la
variable ω, évoluant sur l’ensemble des réels positifs ou nuls.
Le module et l’argument de ces fonctions évoluent ainsi avec la pulsation ω des signaux.
- Méthode de BODE.
La méthode de BODE consiste à représenter séparément 2 courbes : Le module et l’argument de T en
fonction de ω.
Sauf cas très particuliers, l’échelle des pulsations (ou des fréquences, à 2π près) est logarithmique.
Pour le module, on utilise plutôt le gain en tension : G = 20 log(mod T) = 20 log US , en dB
UE
La courbe de gain se nomme réponse en amplitude ; la courbe d’argument, ϕ en fonction de ω se
nomme réponse en phase.
Exemple : Diagramme de Bode d’un filtre passe-bas du 1er ordre :
- Méthode de NYQUIST.
La méthode de Nyquist consiste à représenter 1 seule courbe, dans le plan complexe :
Cette courbe est le lieu des points M, extrémité du vecteur image du nombre T(jω), lorsque la
pulsation ω varie sur l’espace des réels positifs. On oriente la courbe dans le sens des ω croissantes.
Cette courbe peut avoir une forme rectiligne, circulaire ou quelconque ; voir ci-dessous l’exemple du
diagramme de Nyquist du filtre passe-bas précedent :
Dans ces conditions, les fonctions de transfert vont s’écrire en fonction de la variable complexe jx.
f
3.2.1 Dérivateur. T=j = jx
fo
Bode Nyquist
! "#$
' (!
&
1 1
3.2.2 Intégrateur. T = =
f jx
j
fo
Bode Nyquist
(!
! "#$
' (!
! "#$
)
' ) (!
Remarques : - Courbe de gain : Elle admet 2 asymptotes ; une asymptote horizontale d’équation G = 0,
ainsi qu’une asymptote oblique d’équation G = 20logx, de pente + 20dB / décade. Ces 2
asymptotes se coupent pour x = 1 (ω = ω0) et G = 0dB.
On peut assimiler la courbe à son asymptote horizontale pour x < 0,1 et à son asymptote
oblique pour x > 10.
- Courbe d’argument : Elle admet 2 asymptotes horizontales , ϕ = 0° (valable pour x < 0,1)
et ϕ = +90° (valable pour x > 10). En outre, nous conviendrons de modéliser la courbe
correspondant aux valeurs de x comprises entre 0,1 et 10 par une oblique de pente +45°
par décade, comme représenté sur le diagramme.
1 1
3.2.4 Filtre passe-bas du 1er ordre. T= =
f 1 + jx
1+ j
fo
Bode Nyquist
(!
! "#$
(!
Remarques : - Courbe de gain : Elle admet une asymptote horizontale G = 0dB et une asymptote
oblique G = -20logx, de pente –20dB / décade ; ces 2 asymptotes se coupent pour x = 1
La aussi, on peut confondre la courbe de gain et ses asymptotes au delà d’une décade
de part et d’autre du point d’intersection des asymptotes. ( point de cassure )
- Diagramme de Nyquist : Il a la forme d’un ½ cercle, centré au point d’abscisse 0,5 sur
()
l’axe réel. Ce ½ cercle est parcouru du point de coordonnées 10 vers l’origine.
(T correspond à l’inversion de la droite d’équation 1 + jx !)
f
j
fo jx
3.2.5 Filtre passe-haut du 1er ordre. T= =
f 1 + jx
1+ j
fo
Bode Nyquist
! "#$
' (!
) (!
Remarques : - Courbe de gain : Une asymptote horizontale G = 0dB et une asymptote oblique
G = 20logx, de pente + 20dB / déc ; ces 2 asymptotes se coupent pour x = 1.
La courbe se confond avec ses asymptotes pour x < 0,1 et x > 10.
- Diagramme de Nyquist : C’est également un ½ cercle, centré à l’abscisse 0,5 sur l’axe
réel. Il est parcouru à partir de l’origine quand x croît.
3.3 Fonctions du second ordre.
Le problème est un peu plus délicat : Pour une pulsation propre ω0 donnée, les courbes de réponse
évoluent suivant la valeur du facteur d’amortissement m, surtout pour ω voisin de ω0 .
Pour ω << ω0 et ω >> ω0, l’effet de m est inexistant, comme on le constatera sur les diagrammes qui suivent.
1 1
3.3.1 Passe-bas . T= =
2
f f 1 − x 2 + 2mjx
1 + 2mj + j
fo fo
& *
& *% %
% % %
Diagramme de NYQUIST
Du plus petit au plus gros :
m = 1,1 ; 0,707 ; 0,3
Diagramme de BODE
Courbe de gain :
Un phénomène de surtension apparaît
& * pour les valeurs de m < 2/2 (0,707)
Asymptotes :
& *% %
Horizontale G = 0dB pour x >> 1
& * Oblique G = +40logx pour x << 1
(pente +40dB / décade)
Intersection pour x = 1
Diagramme de NYQUIST
Du plus petit au plus gros :
m = 1,1 ; 0,707 ; 0,3
% % %
f
2mj
fo 2mjx
3.3.3 Passe bande. T= =
2
f f 1 − x 2 + 2mjx
1 + 2mj + j
fo fo
Diagramme de BODE
Courbe de gain :
La réponse est centrée sur la
fréquence propre (x = 1).
Elle admet 2 asymptotes obliques de
pentes ± 20dB/ déc, se coupant pour
x = 1.
& *
Selon la valeur de l’amortissement
& *% % m, l’intersection des asymptotes se
fait au dessus ou au dessous du
& * maximum.
% %
) Courbe de phase :
Les limites de ϕ sont ± 90° (2
asymptotes horizontales) ; pour tout
& * m, ϕ = 0 pour x = 1.
& *% %
& *
Sélectivité et bande passante :
f0
On peut toujours écrire B = ;
Q0
Q0 est lié à m par Q0 = 1
2m
% %
Diagramme de Nyquist
%
2
f
1+ j
fo 1 − x2
3.3.4 Coupe bande. T= =
2
f f 1 − x 2 + 2mjx
1 + 2mj + j
fo fo
Diagramme de Bode
& *
& *% %
& *
% %
Diagramme de Nyquist
Comme pour la réponse passe bande,
c’est un cercle entier, indépendant de la
valeur de l’amortissement.
Il est parcouru dans le sens horaire,
$+ , "" depuis le point d’abscisse +1 sur l’axe
&
réel, en passant par l’origine pour x = 1,
& et de nouveau jusqu’au point +1 de l’axe
réel.