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CIRCUITS ELECTRIQUES

Dr. OUATTARA BERENGER

ANNEE ACADEMIQUE : 2022 – 2023

NIVEAU D’ETUDE : LICENCE 1


Volume horaire : 20h CM, 10h TD

Bibliographie :

Fundamentals of electric circuits (Charles K.


Alexander, Matthew N. O. Sadiku)
Electricité générale (Yves Granjon)
Programme
• Chapitre 1 : Sinusoïdes et phaseurs

• Chapitre 2 : Puissance électrique


• Chapitre 3:Réponse fréquentielle des circuits électriques

• Chapitre 4: Notion de résonance des circuits électriques


Chapitre 1: Sinusoïdes et Phaseurs
Un cours de circuit électrique est constitué du :
- Régime transitoire
Etude d’un système électrique n’ayant pas atteint son état
permanent ( ouverture d’un interrupteur). Les circuits sont
excité par des impulsions électriques .

- Régime sinusoïdal
C’est un régime permanent dans lequel le courant et la
tension dans le système évoluent dans le temps de
manière sinusoïdale alimenté par un générateur alternatif.

C’est le régime sinusoïdal que nous


aborderons cette année
Le régime sinusoïdal
Objectifs : Analyser des circuits électriques dans lesquels le
courant et la tension varient continument dans le temps et
prennent la forme de fonctions sinusoïdales. Ces circuits
alimentés par des sources également sinusoïdales. Ces circuits
sont constituées de résistances, de condensateurs et de bobines.

i1(t)
Régime sinusoïdal
A la fin de ce cours, l’étudiant devra savoir :

• Passer du sinusoïdal temporel permanent au phasoriel et


inversement

• Utiliser les lois de base de l’électrocinétique pour


déterminer les grandeurs d’un circuit fonctionnant en
régime sinusoïdal permanent

• Effectuer le bilan de puissance d’une installation électrique

• Améliorer le facteur de puissance d’une installation


électrique
I.1 Une sinusoïde
Soit un signal de tension v(t) évoluant dans le temps de la manière
suivante

Expression mathématique de v(t) :


v(t ) = Vm sin (t +  )
avec : Vm : Amplitude maximale de la tension (V)
: pulsation du signal ( rad/s)
t: Phase instantanée (rad) ou en degré
φ : Phase à l’origine des temps (rad) ou en degré
t+ φ : l’argument de la fonction sinus (rad) ou en degré
Le signal est périodique de période T (s): v(t+T) = v(t)

1
La fréquence de la tension : f = en Hz
T
2𝜋
On a également :  = 2f = 𝑇
I.3 Déphasage entre deux signaux sinusoïdaux
On mesure le déphasage entre deux signaux dit synchrones (de même
fréquence). Le déphasage est la différence de phase à l’origine de deux
signaux étudiés.

Soit les signaux et

Les comparaisons s’effectuent entre


les signaux:
- De même fréquence
- Quelque soit leurs amplitudes
- Exprimés dans la même fonction
sinusoïdale sinus ou cosinus

•   0 La tension v1(t) et v2(t) sont en


déphasage de 
•  = 0 La tension v1(t) et v2(t) sont en phase
Passage sinus-cosinus

sin (t  180) = − sin t sin (t  90) =  cos t


cos(t  180) = − cos t cos(t  90) =  sin t

Cercle trigonométrique

sin(t)

- Cos(t)
t
Cos(t+90°) Cos(t)

- sin(t)
Notion d’avance ou de retard de phase
Retard de phase: La tension V2(t) est en
retard de phase  sur la tension V1(t). Dans
ce cas les signaux peuvent s’écrire : 𝑣1 t = 𝑉1𝑠𝑖𝑛𝑡
V1 V2 𝑣2 t = 𝑉2sin(𝑡 − )

La mesure de la phase :

𝑑×2𝜋
𝜙= (radian )
𝐷
Avance de phase: La tension V2(t) est
en avance de phase  sur la tension V1(t).
Dans ce cas les signaux peuvent s’écrire :
𝑣1 t = 𝑉1𝑠𝑖𝑛𝑡
𝑣2 t = 𝑉2sin(𝑡 + )
Exercice d’application 1 :
Trouver l’amplitude, la fréquence , la période et la phase de la
sinusoïde v(t)

Exercice d’application 2 :

Calculer le déphasage entre les signaux :


Addition graphique de deux sinusoïdes de même
fréquence

A cos t + B sin t = C cos(t − )


Avec

3 cos t − 4 sin t = 5 cos(t + 53.1)


1.2 Les Phaseurs
A toute grandeur sinusoïdale v(t ) = Vm cos(t + ) , on peut
lui associer un nombre complexe tel que:

𝑣(t)=𝑉𝑚 𝑒 𝑗(𝜔𝑡+𝜙) = 𝑉𝑚 𝑒 𝑗𝜔𝑡 𝑒 𝑗𝜙


Avec 𝑉=𝑉𝑚 𝑒 𝑗𝜙 est l’amplitude complexe de 𝑣(t)

Donc 𝑣(t)=𝑉 𝑒 𝑗𝜔𝑡

On peut travailler en notation complexe et facilement revenir sur le


signal initial:

𝑣 𝑡 = 𝑅𝑒(𝑣(t)) Un phaseur est la notation en


Amplitude et Phase de l’amplitude
𝑉𝑚 = 𝑣(𝑡) = 𝑉 complexe d’une sinusoïde:

𝜙 = 𝐴𝑟𝑔(𝑉) V = Vm e j = Vm 
Les formes sinusoïdales peuvent être facilement exprimées sous forme
des phaseurs qui sont plus aisées à utiliser que les sinus et les cosinus.

Un Phaseur est un nombre complexe représentant l’amplitude


et la phase d’une sinusoïde

Les phaseurs fournissent des outils simples pour l’analyse des circuits
linéaires excités par des sources sinusoïdales ; les solutions de tels
circuits seraient très difficiles à obtenir autrement.

v(t ) = Vm cos(t + )  V = Vm 
(représentation (représentation
Temporelle) phasorielle)
Un phaseur est une représentation complexe de l’amplitude
et de la phase d’une sinusoïde.
1.3 Le diagramme de Fresnel
La représentation de Fresnel ou diagramme de Fresnel est
un outil graphique dans le plan complexe permettant d'ajouter,
de soustraire, de dériver et d'intégrer des fonctions
sinusoïdales de même fréquence .

Soit la grandeur sinusoïdale:

La représentation graphique dans le


diagramme de Fresnel :

Vecteur de longueur Xm et d’angle avec


l’axe horizontale est t +
Cas des phaseurs de tension et de courant

Le phaseur ayant une amplitude et une phase (direction), il se


comporte donc comme un vecteur.
1.5 Rappels sur les nombre complexes
Expression d’un nombre complexe Z

Forme rectangulaire z = x + jy
• Forme polaire z = r
• Forme exponentielle z = re j

Relation entre forme rectangulaire et forme polaire :

z = x + jy = r = r (cos  + j sin )

r= x 2 + y2
Calcul de l’argument  d’un nombre complexe:

 = Arg( Z)

z = x + jy
Avec :
x = r cos  y = r sin 
Opérations sur les nombres complexes :

z1 = x1 + jy1 = r11 z 2 = x 2 + jy 2 = r2  2

•Addition : z1 + z 2 = (x1 + x 2 ) + j(y1 + y 2 )

•Soustraction : z1 − z 2 = (x1 − x 2 ) + j(y1 − y 2 )

•Multiplication : z1 z 2 = r1r2 1 +  2

z1 r
•Division : = 1 1 −  2
z2 r2
1.6 Opérations sur les sinusoïdes

Intégration d’une sinusoïde:

➢ Soit un sinusoïde de la forme : x(t) =𝑋𝑚 cos(t + )

On associe une forme complexe à cette sinusoïde : x(t) =𝑋𝑚 e j(t + )

𝑋𝑚 e j(t + ) x(t)
Intégrale du signal complexe :  x(t)dt =
j
=
𝑗
L’intégrale d’un signal complexe est de diviser le nombre complexe par
j .
Dérivée d’une sinusoïde:

➢ Soit un sinusoïde de la forme : x(t) =𝑋𝑚 cos(t + )

On associe une forme complexe à cette sinusoïde : x(t) =𝑋𝑚 e j(t + )

𝑑
La dérivée du signal complexe : x(t) = j 𝑋𝑚 e j(t + ) = j x(t)
𝑑𝑡

La dérivé un signal complexe est de multiplier le nombre complexe par


j .
1.7 Opérations sur les phaseurs
▪ Addition ou soustraction de phaseurs
On doit transformer les phaseurs en forme complexe avant de faire l’addition
ou la soustraction.

Exemple : Additionner les phaseurs

X1 = 20-30° et X2= 40 60°


En forme complexe:
X1 = 20 cos(-30°) + j 20sin(-30°) = 17,32-10j
X2 = 40 cos(60°) + j 40sin(60°) = 20 + 34,64j

XT = X1 + X2 = (17.32-10j )+ (20 + 34,64j) = 37,32 + 24,64j

𝑋𝑇 = (37,32) 2 +(24,64)²  tan-1 (24,64/ 37,32)°

𝑋𝑇 = 44,72 33,43°
▪ Multiplication des phaseurs
On multiplie les amplitudes et on additionne les phases

Exemple : Multiplier les phaseurs

X1 = 20-30° et X2= 40 60°

XT = X1 ∙ X2 = (20)∙ (40) (-30°+60°) = 800  +30°

▪ Division des phaseurs


On divise les amplitudes et on soustrait les phases
Exemple : Diviser les phaseurs

X1 = 20-30° et X2= 40 60°

XT = X1 / X2 = (20) / (40) (-30°- 60°) = 0.5 -90°


1.8 Application des phaseurs aux éléments d’un circuit
électrique
Les lois générales de l’électricité restent valables en régime sinusoïdale
❑ Le RESISTOR de résistance R

Soit un courant i transversant la résistance R

Sous forme temporelle:

i = I m cos(t + ) Ce qui donne par la loi d’Ohm: v = iR = RI m cos(ωt + φ )


Sous la forme phasorielle:

I = I m  V = RI
Dans le plan de Fresnel :

Les vecteurs courant et tension sont alignés , de même sens donc


sont en phase.
Bobine d’Inductance L

•Forme temporelle :

i = I m cos(t + ) = −LI m sin (t + )


di
v=L
dt
− sin A = cos( A + 90) v = LI m cos(t +  + 90)
▪ Forme phasorielle

I = I m  V = ωLIm e j(+90 ) = ωLIm e j e j90 = jωLIm 

L’amplitude complexe de la tension aux bornes d’une inductance :

V = jL I Avec I = I m 

Diagramme de FRESNEL

V = ωLIm  e + j90

Diagramme phasoriel d’une inductance :


Le courant I est en retard de phase sur V
Condensateur de capacité C:

Soit un condensateur dont la tension aux bornes est:

Sous forme temporelle :


v = Vm cos(t + ) = −CV sin (t +  )
dv
i=C
dt

soit : i = CV cos(t +  + 90)


Sous forme phasorielle :

V = Vm  I = CVm e j(+90 ) = CVm e je j90 = CVm e j90


e j90 = j I = jCV

I
V=
jC
Diagramme de FRESNEL

I = CVm  e + j90

Diagramme phasoriel d’un condensateur :


le courant I est en avance de phase sur V
Tableau récapitulatif
1.9 Impédance et admittance des éléments passifs

L’impédance Z d’un circuit est le rapport entre le phaseur V et le


phaseur I , mesuré en ohms (Ω):

V V = ZI
Z= ou (L’admittance Y est l’inverse
I
de l’impédance)
On a Z = R + jX : l’impédance (en Ohms)

Avec:
R = Re(Z) : la résistance (en Ohms)
X = Im(Z) : la réactance (en Ohms)

X positif réactance inductive


X négatif réactance capacitive
X nulle Impédance purement résistive

Forme phasorielle :

Avec Z = Z  et Z = R2 + X 2

−1X
 = Arg( Z) = tan  

R
On a Y = G + jB : l’admittance (Siemens)

Avec :
G = Re(Y ) : la conductance (en Siemens)
B = Im(Y ) : la susceptance (en Siemens)

Passage Impédance – Admittance

R X
Remarque : si Y = 1 = I alors G= B=−
Z V R 2 + X2 R 2 + X2

1
X0 G
R
1.10 Impédance et Admittance équivalente
Impédances en série

Zeq = Z1 + Z 2 + ... + Z n

Impédances en parallèle
1 I 1 1 1
= Y eq = = + + ... +
Zeq V Z1 Z2 Zn
= Y1 + Y 2 + ... + Y n

pour n=2
1 Z Z
Z eq = = 1 2
1/ Z 1 + 1/ Z 2 Z 1 + Z 2
1.11 THEORIE DES CIRCUITS EN RÉGIME SINUSOIDALES
1.11.1 LE PONT DIVISEUR DE COURANT ET LE PONT DIVISEUR DE TENSION

Pont diviseur de tension

Z1
V1 = V
Z1 + Z 2
Z2
V2 = V
Z1 + Z 2

Pont diviseur de courant


Z2
I1 = I
Z1 + Z 2
Z1
I2 = I
Z1 + Z 2
1.11.2 Théorème de Kennely

Conversion étoile-triangle Conversion triangle-étoile


Zb Zc
Z1  Z 2 + Z 2  Z3 + Z3  Z1 Z1 =
Za = Za + Zb + Zc
Z1
Z  Z + Z 2  Z3 + Z3  Z1 Zc Za
Zb = 1 2 Z2 =
Z2 Za + Zb + Zc

Z1  Z 2 + Z 2  Z3 + Z3  Z1 Za Zb
Zc = Z3 =
Z3 Za + Zb + Zc
1.11.3 Les Lois de Kirchhoff
Loi des nœuds
La somme algébrique des courants circulant I k = I l
dans les branches adjacentes à un nœud est nulle. ⎯⎯→
k
• •⎯
⎯→
l

On peut aussi dire que la somme algébrique des k


courants entrants dans un nœud est égale à la
somme des l courants sortants.

Exemple :

ou I1 − I 2 + I3 − I 4 = 0

I1 + I3 = I 2 + I 4
Loi des mailles
La somme algébrique des tensions rencontrées en parcourant la maille
dans le sens prédéfini est nulle.

+ si V k est dans le sens de parcours


 ( )V k = 0− si V est dans le sens contraire
 k

Exemple :
E1 − U1 + U 2 − E 2 = 0
Exercice d’application

Pour le circuit suivant, où vS(t) = 750cos(5000t + 30°), calculer le courant i(t).


On détermine l’impédance de composants du circuit :

Le phaseur de tension d’alimentation : 𝑉 s= 75030°

L’impédance équivalente du circuit:

Le phaseur de courant qui traverse le circuit:

𝐼= Vs/Zeq =
Et, en fonction du temps,
1.11.3 Théorème de superposition

L’intensité du courant circulant dans une branche (resp. la


tension de branche) d’un réseau contenant plusieurs
branches est égale à la somme algébrique des intensités
(resp. tensions) créées dans cette branche par chaque
générateur supposé seul (les autres étant éteints).

Remarque : Il y a autant de cas à superposer que de


générateurs intervenant dans le réseau.
Théorème de superposition

Exemple :

Montage global Montage 1 Montage 2

E1 (Z2 + Z)
Ia = Ib =
Z1 E 2
Z1 Z2 + ZZ1 + ZZ2 Z1 Z2 + ZZ1 + ZZ2

I1 = I a + I b
Z1 E 2 + Z2 E1
=
Z1 Z2 + Z  Z1 + Z  Z2
Théorème de Thévenin
Un réseau compris entre deux noeuds A et B est équivalent à un
générateur indépendant de tension parfait E 0 en série avec le dipôle
composé Z0
E 0 représente la tension lorsque la portion de réseau débite dans un
circuit ouvert (tension à vide).
Z0 est l’impédance entre les points A et B lorsque toutes les sources
indépendantes sont éteintes.
Théorème de Thévenin
Exemple :

Z1 Z2
Lorsqu’on éteint les sources : Z0 =
Z1 + Z2
Z1 E 2 + Z2 E1
Sans charge, on a une tension : E0 =
Z1 + Z2
Théorème de Norton

Un réseau compris entre deux noeuds A et B est équivalent à une source


indépendante de courant réelle I 0 en parallèle avec un dipôle composé
d’admittance Y 0 .
I 0 est le courant électromoteur, c’est à dire lorsque la portion de réseau
débite dans un court-circuit.
Y 0 est obtenue lorsque toutes les sources indépendantes sont éteintes
(comme pour Thévenin).
Théorème de Norton
Exemple :

Z1 Z2
Z0 =
Lorsqu’on éteint les sources : Z1 + Z2

E1 − E 2
I0 =
Sans charge, on a un générateur de courant : Z1 + Z2
Equivalent Norton-Thevenin

On peut passer de Thévenin à Norton et inversement


Théorème de Millman

Dans un réseau électrique de branches en parallèle, comprenant chacune


un générateur de tension parfait en série avec un élément linéaire, la
tension aux bornes des branches est égale à la somme des forces
électromotrices respectivement multipliées par l'admittance de la branche,
le tout divisé par la somme des admittances :

Y E i i
V= i =1
n

Y
i =1
i

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