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Université Ibn Zohr

École Nationale des Sciences Appliquées


Agadir

Cycle préparatoire
***
1ère année cycle préparatoire

Électrocinétique 2
Cours

Pr. Marouane EL AZZAOUI


m.elazzaoui@uiz.ac.ma

Année universitaire 2019/2020


Régime sinusoı̈dal permanent (RSP)
1
1.1 Introduction
Dans le cours d’électrocinétique 1, nous avons travaillé sur les régimes transitoires des
circuits comportant conducteur ohmique, bobine et condensateur : on leur appliquait un
échelon de tension et regardions l’évolution de la tension et/ou de l’intensité.

Nous allons garder les mêmes circuits, mais cette fois-ci leur comportement sera
étudié dans le cas d’un régime variable (les tension et intensité varient au cours du
temps) permanent (ces variations sont périodiques).

Après avoir défini les grandeurs électriques en régimes variables, on introduira la


notation complexe qui est un outil d’aide à la résolution des équations. Il sera alors
temps de parler des résonances du circuit RLC et de filtres électriques.

1.2 Grandeurs caractéristiques des signaux


périodiques
Une grandeur physique (courant,
tension, etc.) est dite périodique si elle x(t)
reprend identiquement la même valeur à
intervalles de temps égaux (Fig 1.1). T
10
Période T en (seconde) : temps
minimal nécessaire pour retrouver la même
valeur de la fonction (A.N. T = 2 s)
1.5 2 4 t(s)
Fréquence f (en hertz) correspond au
nombre de périodes par unité de temps :
Figure 1.1 – Signal périodique
1
f= (1.1)
T
A.N. f = 0.5 Hz
Pulsation ω : la valeur de la fréquence angulaire. Elle est définie par :

ω = 2πf = (1.2)
T
A.N. ω = 3.1416 rad/s

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Électrocinétique 2 1.3. Grandeurs électriques en régimes sinusoı̈daux

Valeur moyenne : On note < x > x ( t)


la valeur moyenne dans le temps du signal
x(t) (Fig 1.2) : T
10
 T
1
< x >= x(t)dt (1.3) <x>
T 0

0.75T T t( s )
1
A.N. < x >= 4
× 10 = 2.5
Valeur efficace (Root Mean Square Figure 1.2 – Signal périodique avec valeur
(RMS)) : Par définition, la valeur efficace moyenne
Xef f du signal x(t) est :


1T 2
Xef f = x (t)dt (1.4)
T 0

1
A.N. Xef f = 100 × 4
=5

1.3 Grandeurs électriques en régimes sinusoı̈daux

1.3.1 Écriture mathématique et caractéristiques d’une grandeur


sinusoı̈dale
Les circuits que nous allons étudier
serons soumis à une tension sinusoı̈dale. x ( t)
Graphiquement, on peut dessiner cette
fonction comme illustré à la Fig 1.3. Xm

0
Comment écrit-on mathéma-
Xcac t
tiquement ce type de signal ?
− Xm

Figure 1.3 – Signal sinusoı̈dal


Il a la forme suivante :

x(t) = Xm sin(ωt + φ) (1.5)

Avec,
Xm : amplitude du signal
ω : Pulsation en rad/s
ωt + φ : est la phase instantanée
φ : phase à l’origine des dates en rad

En effet, sur la Fig 1.3, le signal vérifie x(t = 0) = 0 et on a φ = 0.

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1.3. Grandeurs électriques en régimes sinusoı̈daux Électrocinétique 2

Remarque
On peut de la même façon utiliser une fonction cosinus plutôt qu’une fonction sinus
pour décrire un signal sinusoı̈dal.
Si on écrit x(t) = Xm cos(ωt + φ), alors φ = π/2

Compléments
— L’amplitude ne doit pas être confondue avec le signal crête-crête (Xcac = 2Xm ).
— ω représente la vitesse de périodicité du signal (vitesse que met le signal à reprendre
la forme qu’il avait avant). Elle est donc directement reliée à la période T exprimée
en seconde et à la fréquence f exprimée en hertz (Hz) :

2π 1
ω= ω = 2πf f= (1.6)
T T

— La phase permet de fixer l’origine des temps, la valeur de la grandeur sinusoı̈dale à


t=0

1.3.2 Déphasage entre deux signaux sinusoı̈daux


Cette notion est vue généralement en travaux pratiques et se mesure à l’aide d’un
oscilloscope.
On mesure le déphasage entre deux signaux synchrones, c’est à dire de même
fréquence.

Définition
Le déphasage est la différence de phase à l’origine des signaux étudiés. Ce déphasage
est déterminé au signe près et est généralement compris entre −π et π.

Détermination
Voyons cela sur des exemples :
Fig 1.4 : La tension Vs est en avance sur la
tension Ve , le déphasage Δφ de Vs sur Ve Ve
est positif. Vs

Pour obtenir sa valeur à l’aide d’un


oscillogramme, on utilise une règle de trois :
τ
Le nombre de division T correspondant
à une période des signaux correspond à 0 t
un déphasage de 2π ; alors le nombre de
division τ correspond à un déphasage de
Δφ :
T
τ × 2π
Δφ = (1.7)
T Figure 1.4 – Exemple de déphasage positif

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Électrocinétique 2 1.4. Notation complexe d’un signal périodique

Fig 1.5 : La tension Vs est en retard sur


la tension Ve , le déphasage Δφ de Vs sur Ve Vs
est négatif. Ve

τ
0 t

T
Figure 1.5 – Exemple de déphasage négatif

Fig 1.6 : Si la tension Vs est en avance de


plus d’une demie période sur la tension Vs Ve
Ve , le déphasage Δφ est théoriquement
supérieur à π. On préfèrera plutôt dire que
Ve est en avance sur Vs d’un déphasage
τ τ
Δφ = 2π − Δφ.
0 t

Figure 1.6 – Exemple de déphasage


supérieure à π

1.4 Notation complexe d’un signal périodique


1.4.1 Rappels mathématiques
Un nombre complexe dans sa forme cartésienne a pour expression :
z = a + jb (1.8)
Avec, a la partie réelle et b la partie imaginaire, et j le nombre complexe vérifiant j 2 = −1.

Le module de z noté |z| a pour expression :



|z| = a2 + b2 (1.9)
Son argument θ est défini par :
 
b
θ = arctan (1.10)
a
Un nombre complexe écrit sous sa forme polaire a pour expression :
z = r(cosθ + jsinθ) = rejθ (1.11)

Avec r = |z| = a2 + b2 son module et θ son argument.

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1.4. Notation complexe d’un signal périodique Électrocinétique 2

1.4.2 Définitions
Soit un signal sinusoı̈dal d’expression mathématique x(t) = Xm cos(ωt + φ), on lui associe
une grandeur complexe :
x(t) = Xm ej(ωt+φ) = Xm ejωt ejφ (1.12)
On pourra également définir une amplitude complexe :
X = Xm ejφ ⇒ x(t) = Xejωt (1.13)
On travaillera donc en notation complexe mais il sera facile de revenir au signal réel :
— Retour au signal réel complet grâce à la partie réelle du complexe :
x(t) = (x(t)) (1.14)

— Retour à l’amplitude du signal réel grâce au module de l’amplitude complexe ou du


signal complexe :
Xm = |X| (1.15)
— Retour à la phase initiale grâce à l’argument de l’amplitude complexe :
φ = arg(X) (1.16)

Ainsi, toutes les informations dont nous avons besoin pour reconstituer le signal réel
sont contenues dans l’amplitude complexe.

Exemple 1.1
Soient deux courants sinusoı̈daux :
 
π
i1 (t) = 2 cos 2t +
4
 

i2 (t) = 4 sin 2t +
4
1. Écrire l’amplitude complexe I m de la somme i(t) = i1 (t) + i2 (t)
2. Donner l’expression de i(t)
Solution

π
1. L’amplitude complexe de i1 (t) est I 1m = 2ej 4

Il faut transformer i2 (t) sous la forme : i2 (t) = 4 cos π2 − 2t + 5π
4
j ( π2 − 5π ) −j 3π
Son amplitude complexe
est √ 4e √
4 soit

√ 4e 4 √ √ √
π 3π
I m = 2ej 4 + 4e−j 4 = 2 22 + j 22 + 4 − 22 − j 22 = − 2 − j 2
⇒ |I m | = 2
√ √ 5π
⇒ I m = 2 − 22 − j 22 = 2ej 4



2. i(t) = 2cos 2t + 4

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Électrocinétique 2 1.4. Notation complexe d’un signal périodique

1.4.3 Représentation de Fresnel


Il s’agit d’une représentation vectorielle
qui permet une visualisation géométrique de Imaginaire
la grandeur sinusoı̈dale.

Xm

A la grandeur x(t) = Xm cos(ωt + φ),


on associe dans le plan complexe un vecteur ωt + φ
de longueur Xm et dont l’angle avec l’axe
horizontal est ωt + φ.
Réel

Figure 1.7 – Représentation de Fresnel


d’un signal sinusoı̈dal

Exemple 1.2
Soient les trois tensions sinusoı̈dales de même pulsation
√ :
u1 (t) = 2 cos(3t) ; u2 (t) = 2 cos(3t + 2 ) ; u3 (t) = 2 2 cos(3t − π4 )
π

1. Placer, dans le repère orthonormé xOy , les vecteurs associés à u1 (t), u2 (t),
et u3 (t).
2. Faire la somme vectorielle u = u1 + u2 + u3 .
(a) Quelle est la norme de u ?
(b) Quel angle fait u avec l’axe Ox ?
3. En déduire la tension sinusoı̈dale u(t) associée à u
Solution

1. Diagramme de Fresnel,

y
u1 + u2
u2
u1
u x

u3

2. (a) Norme de u : 4
(b) Angle que fait avec l’axe Ox : 0rad
3. u(t) = 4 cos(3t)

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1.5. Notion d’impédance en régime sinusoı̈dal permanent Électrocinétique 2

1.4.4 Dérivation de signaux complexes


La présence d’une exponentielle en notation complexe facilite la dérivation du signal :
dx(t)

= Xm ej(ωt+φ) = jωXm ej(ωt+φ) (1.17)
dt
dx(t)
= jωx(t) (1.18)
dt
La dérivée d’un signal complexe est obtenue en multipliant le signal complexe par jω.
Pour une dérivée seconde se sera une multiplication par (jω)2 ...

1.4.5 Intégration de signaux complexes


Sur le même principe, la primitive d’un signal complexe est obtenue :
 
1
x(t) = Xm ej(ωt+φ) = Xm ej(ωt+φ) (1.19)


1
x(t) = x(t) (1.20)

Exemple 1.3

Calculer la dérivée du courant suivant : i(t) = 3 cos(2t + π4 )

Solution

π
i(t) = 3ej(2t+ 4 )

   
di(t) π π π
= j2i(t) = j2 × 3ej(2t+ 4 ) = j6 cos 2t + + j sin 2t +
dt 4 4
di(t) π
= −6 sin(2t + )
dt 4

1.5 Notion d’impédance en régime sinusoı̈dal


permanent
1.5.1 Dipôles simples, relation entre courant et tension
Conducteur Ohmique
Soit un conducteur 1 ohmique parcouru par un courant d’intensité i(t) = Im cos(ωt)
(Fig 1.8)

1. Milieu dans lequel les charges électriques peuvent se déplacer facilement quand on applique un
champ électrique.

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