Vous êtes sur la page 1sur 15

Département Électronique Électrotechnique Automatique

Équipe Automatique et Traitement du Signal


Première année - Traitement du Signal

Examen de TRAITEMENT du SIGNAL


Année 2016-2017
Session 1

- CORRIGÉ -

QUESTIONS DE COURS : Conversion analogique numérique


Barème : 6 points

1. Expliquer la(les) différence(s) entre un signal analogique, un signal discret et un


signal numérique.
CORRECTION : Un signal analogique x correspond à une fonction à valeurs
dans R et définie pour tout t ∈ R.
Un signal discret correspond également à une fonction à valeurs dans R, mais définie
uniquement pour t = kTs avec k ∈ Z.
Un signal numérique est un signal discret mais à valeurs dans un ensemble fini et
dénombrable {rq}r=0:M .
2. Pourquoi la conversion des signaux analogiques vers des signaux numériques est-elle
indispensable dans les systèmes technologiques modernes ?
CORRECTION : La majorité des signaux rencontrés dans le monde physique
sont des signaux analogiques. Cependant, les systèmes de gestion de l’information
modernes sont fondés sur un format numérique de l’information. La conversion
analogique numérique est donc indispensable pour pouvoir traiter les signaux du
monde physique avec les systèmes modernes de gestion de l’information.
3. La conversion analogique numérique engendre-t-elle une perte d’information ?
CORRECTION : La conversion analogique numérique comprend deux étapes qui
sont l’échantillonnage (de l’analogique au discret) et la quantification (du discret au
numérique). En vertu du théorème de Shannon (voir ci-dessous), l’échantillonnage
d’un signal analogique peut être réalisé sans perte d’information. En revanche, la
quantification engendre toujours une perte d’information.

1
4. Énoncer le théorème d’échantillonnage (théorème de Shannon).
CORRECTION : L’échantillonnage d’un signal analogique x n’engendre pas de
perte d’information ssi :

a- le spectre de x est à support borné à νmax


b- la fréquence d’échantillonnage est choisie telle que νs > 2νmax

5. Qu’est-ce qu’un filtre antirepliement ? Quel est son objectif ?


CORRECTION : Un filtre antirepliement est filtre analogique passe-bas. Placé
juste avant l’opération d’échantillonnage, son objectif est de limiter le support fréquentiel
des signaux afin d’assurer le respect des conditions du théorème d’échantillonnage.

6. Donner l’expression du spectre X ∗ du signal discret x∗ échantillonné à la fréquence


νs en fonction du spectre X du signal analogique x correspondant. Quelle propriété
du spectre d’un signal discret apparaı̂t dans cette expression ?
CORRECTION : La relation entre X ∗ et X est
1
X∗ = X ⋆ Pgn 1
Ts Ts

soit aussi ( )
1 ∑
+∞
∗ n
∀ν ∈ R, X (ν) = X ν−
Ts n=−∞ Ts
Cette relation met en évidence le fait que le spectre d’un signal discret échantillonné
à Ts est périodique de période νs = 1/Ts .

7. En théorie, quelle opération permet de reconstruire le signal analogique x à partir


du signal discret x∗ ? En pratique, une telle opération est-elle réalisable ? Expliquer
pourquoi.
CORRECTION : Les spectres X et Ts X ∗ étant égaux sur l’intervalle [−νs /2; νs /2],
un filtre passe-bas de gain Ts et de fréquence de coupure νc = νs /2 permet en théorie
de reconstruire le signal analogique x à partir du signal discret x∗ . Ce filtre est
cependant non-causal et nécessite la connaissance d’une infinité d’échantillons ce
qui ne le rend pas réalisable en pratique.

EXERCICE 1 : Filtrage harmonique


Barème : 6 points

L’objectif de cet exercice est d’étudier le filtre numérique à réponse impulsionnelle


finie défini par l’équation de récurrence

yk = xk − xk−r (1)

dans lequel r est un entier naturel strictement positif.

2
1. Donner l’expression puis représenter la réponse impulsionnelle h∗ du filtre.
CORRECTION : La sortie yk d’un filtre numérique est liée au signal d’entrée x∗
par la relation de convolution


+∞
yk = hn xk−n
n=−∞

dans laquelle les hn sont les coefficients de la réponse impulsionnelle h∗ qui s’exprime
selon

+∞

h = hn δnTs
n=−∞

Par identification avec l’équation de récurrence, la réponse impulsionnelle du filtre


vaut ici
h∗ = δ − δrTs .
La représentation de h∗ est donnée figure 1

Figure 1: Réponse impulsionnelle h∗ du filtre

2. Ce filtre est-il causal ? Est-il stable ? Justifier.


CORRECTION : l’échantillon de sortie yk à l’instant kTs dépend uniquement des
échantillons de l’entrée aux instants présent et passé kTs et (k − r)Ts . Le filtre est
donc causal.
Le filtre étant à réponse impulsionnelle finie, il est nécessairement stable.

3. Donner l’expression de la réponse fréquentielle H ∗ du filtre en faisant apparaı̂tre la


fonction sinus.
CORRECTION : Par définition on a H ∗ = F[h∗ ], donc en utilisant la propriété
de linéarité de la transformée de Fourier et sachant que F[δa ] = e−i2π•a , on obtient

H ∗ (ν) = F[δ − δrTs ](ν)


= F[δ](ν) − F[δrTs ](ν)
= 1 − e−i2πνrTs

3
Afin de faire apparaı̂tre la fonction sinus, on place e−i2πνrTs /2 en facteur de sorte
que
( )
H ∗ (ν) = e−iπνrTs eiπνrTs − e−iπνrTs
= 2ie−iπνrTs sin (πνrTs )
= 2e−iπνrTs +iπ/2 sin (πνrTs )

4. Donner l’expression du module M = |H ∗ | et de la phase φ = arg(H ∗ ) de la réponse


fréquentielle H ∗ , sorte que

∀ν ∈ R, H ∗ (ν) = M (ν)eiφ(ν) ,

avec M (ν) ≥ 0 pour tout ν ∈ R.


CORRECTION : Le module de la réponse fréquentielle s’obtient immédiatement
sous la forme
M (ν) = 2| sin (πνrTs ) |.
Concernant la phase, on remarque que
{
| sin (πνrTs ) | pour ν ∈ [2m/rTs ; (2m + 1)/rTs ]
sin (πνrTs ) =
eiπ | sin (πνrTs ) | pour ν ∈ [(2m + 1)/rTs ; (2m + 2)/rTs ]
avec m ∈ Z. On en déduit donc que
{
−πνrTs + π2 pour ν ∈ [2m/rTs ; (2m + 1)/rTs ]
φ(ν) =
−πνrTs + 3π 2
pour ν ∈ [(2m + 1)/rTs ; (2m + 2)/rTs ]
avec m ∈ Z.
5. Le filtre est-il à phase linéaire ? Que vaut le temps de groupe τg ?
CORRECTION : La phase du filtre obtenue dans la question précédente est affine
par morceaux. Par définition, le filtre est donc à phase linéaire. En conséquence, le
temps de groupe τg est constant et on a
1 dφ(ν) rTs
∀ν ∈ R, τg (ν) = − =
2π dν 2

6. Représenter le module de la réponse fréquentielle sur l’intervalle [−νs /2; νs /2] pour
r = 4.
CORRECTION : Le module de la réponse fréquentielle s’annule pour πνrTs = mπ
avec m ∈ Z, soit pour
1 νs
ν=m =m .
rTs r
Pour r = 4, la réponse fréquentielle s’annule donc tous les νs /4, ce qui donne la
représentation donnée figure 2.

Dans un système d’acquisition fonctionnant à la fréquence d’échantillonnage νs =


1000Hz, on souhaite utiliser ce filtre afin d’éliminer une composante parasite de fréquence
50Hz ainsi que ses harmoniques de fréquence n × 50Hz avec n = 2, 3, .., 10.

4
2.5

module |H *(ν)|
1.5

0.5

0
-ν s/2 -ν s/4 0 ν s/4 ν s/2
fréquence ν

Figure 2: Module de la réponse fréquentielle H ∗ pour r = 4

7. Pourquoi le filtre étudié est-il intéressant quant à l’objectif visé ?


CORRECTION : Le module de la réponse fréquentielle du filtre s’annulant tous
les multiples de νs /r, le filtre permet d’éliminer une composante parasite de fréquence
νs /r ainsi que toutes ses harmoniques.

8. Quelle valeur doit-on choisir pour le paramètre r ?


CORRECTION : Il faut choisir r de sorte que νs /r = 50Hz. Pour νs = 1000Hz,
il faut donc choisir r = 20.

EXERCICE 2 : Traitement des signaux Radar


Barème : 15 points

Figure 3: Signaux émis et reçu par un système radar

Un système radar émet un signal déterministe analogique x composé d’une sinusoı̈de


oscillant à la fréquence porteuse νm modulée par un signal m, soit

∀t ∈ R, x(t) = m(t). cos(2πνm t). (2)

Le signal m est à valeur positive (∀t ∈ R, m(t) ≥ 0), à énergie finie et de spectre à
support borné, c’est-à-dire qu’il existe νmax telle que ∀ν ∈ R \ [−νmax , νmax ], M (ν) = 0.

5
On a de plus νm > νmax .

Lorsque ce signal rencontre une cible située à une distance d et se déplaçant à la vitesse
v, il est réfléchi vers le radar (voir figure 3) et l’on mesure un signal y tel que

∀t ∈ R, y(t) = m(t − tp ). cos (2π(νm + νd )(t − tp )) + b(t) (3)

dans lequel
• tp = 2d/c est le temps de trajet aller-retour, c étant la vitesse de propagation de
l’onde radar ;

• νd = 2νm v/c est la fréquence doppler imposée par la vitesse de déplacement v de la


cible. On supposera νd ≥ 0 pour tout l’exercice ;

• b est un bruit blanc indépendant de m, de moyenne nulle et de variance σ 2 .


Dans cet exercice, on se propose d’étudier une méthode de traitement des signaux
radar permettant d’estimer la distance d et la vitesse v de la cible à partir des signaux
émis et reçu x (ou m) et y.

Partie I : Cas d’une cible immobile


Barème = 3 points

On étudie dans un premier temps le cas d’une cible immobile, c’est à dire que l’on
pose v = 0. Dans ce cas, on cherche uniquement à estimer la distance d de la cible.

1. Donner, dans le cas d’une cible immobile, l’expression du signal reçu y en fonction
du signal émis x et du bruit b.
CORRECTION : Pour v = 0, le signal reçu y est donné par

∀t ∈ R, y(t) = m(t − tp ) cos(2πνm (t − tp )) + b(t)


= x(t − tp ) + b(t)

2. Établir l’expression de la fonction d’intercorrélation Ryx entre le signal reçu y et le


signal émis x en fonction de la fonction d’autocorrélation Rx du signal émis.
CORRECTION : D’après la question précédente, on a

Ryx = R(x(•−tp )+b)x = Rx(•−tp )x + Rbx .

b étant un bruit blanc indépendant de m, b est également indépendant de x. Comme


b est de plus de moyenne nulle, on a Rbx = 0. De plus, comme Rx(•−tp )x = Rx (•−tp ),
on a finalement
∀τ ∈ R, Ryx (τ ) = Rx (τ − tp )

3. Montrer que Ryx (τ ) atteint son maximum pour τ = tp .


CORRECTION : On sait que Rx (τ ) est maximum pour τ = 0. On en déduit que
Rx (τ − tp ) et donc Ryx (τ ) est maximum pour τ = tp .

6
4. En déduire une procédure permettant d’estimer la distance d d’une cible immobile
à partir des signaux émis et reçu x et y.
CORRECTION :

1- On calcul et on trace la fonction d’intercorrélation Ryx en fonction de τ ;


2- On repère l’abscisse pour laquelle cette fonction atteint son maximum, cela
permet de déterminer tp ;
3- On en déduit la distance d de la cible en utilisant la relation tp = 2d/c.

Partie II : Cas d’une cible en mouvement à une distance connue


Barème = 6 points

Dans cette seconde partie, on étudie le cas d’une cible se déplaçant à la vitesse v
autour d’une position connue située à une distance d du radar. Dans ce cas, on cherche
uniquement à estimer la vitesse v de la cible et il est équivalent de poser tp = 0 dans
l’expression (3) et de considérer le signal reçu y tel que

∀t ∈ R, y(t) = z(t) + b(t)

avec z le signal défini selon

∀t ∈ R, z(t) = m(t). cos (2π(νm + νd )t) (4)

Pour la suite, on pourra poser νz = νm + νd .

5. Le signal z est-il à énergie finie ? à puissance finie ? Justifier.


CORRECTION : Puisque cos(2πνz t)2 ≤ 1, on a
∫ +∞ ∫ +∞ ∫ +∞
2
z(t) dt = [m(t). cos(2πνz t)] dt ≤
2
m(t)2 dt
−∞ −∞ −∞

Puisque le signal m est à énergie finie, on en déduit que le signal z est également
à énergie finie. Étant à énergie finie, ce signal est de puissance nulle et il n’est pas
pertinent de le considérer comme un signal à puissance finie.

6. Établir l’expression de la transformée de Fourier de z en fonction de la transformée


de Fourier de m. La représenter pour M = F[m] = tri.
CORRECTION : Soit Z = F[z]. D’après la propriété F[f.g] = F[f ] ⋆ F[g] et
puisque F[cos(2πν0 •)] = 12 (δν0 + δ−ν0 ), on a

1
Z=M⋆ (δν + δ−νz ) .
2 z
Puisque f ⋆ δa = f (• − a), on obtient finalement
1
Z= [M (• − νz ) + M (• + νz )] .
2
La représentation graphique obtenue pour M = tri est donnée figure 4.

7
0.6

0.5

0.4
Z(ν)
0.3

0.2

0.1

0
-(ν m+ν d) 0 (ν m+ν d)
fréquence ν

Figure 4: Représentation graphique de Z pour M = tri

Afin d’estimer la vitesse de la cible on introduit le signal référence r, de paramètre


α > 0, défini selon
∀t ∈ R, r(t) = m(t). cos (2παt) . (5)
et on définit l’énergie croisée entre les signaux y et r par
∫ +∞
Eyr = y(t)r(t)dt. (6)
−∞

7. Montrer que l’espérance de l’énergie croisée Eyr entre les signaux y et r est égale à
l’énergie croisée Ezr entre les signaux z et r.
CORRECTION : Par définition de l’énergie croisée on a
∫ +∞
Eyr = y(t).r(t)dt
−∞
∫ +∞
= [z(t) + b(t)] .r(t)dt
−∞
∫ +∞ ∫ +∞
= z(t).r(t)dt + b(t).r(t)dt
−∞ −∞

Par passage à l’espérance, on obtient


∫ +∞ [∫ +∞ ]
E [Eyr ] = z(t).r(t)dt + E b(t).r(t)dt
−∞ −∞

car les signaux z et r sont déterministes.


Comme b est un bruit blanc indépendant de m, b est également indépendant de r.
Comme b est de plus de moyenne nulle, c’est à dire que ∀t ∈ R, E [b(t)] = 0, on en
déduit que [∫ ] ∫
+∞ +∞
E b(t).r(t)dt = E [b(t)] .r(t)dt = 0,
−∞ −∞

et donc finalement ∫ +∞
E [Eyr ] = z(t).r(t)dt = Ezr
−∞

8
8. Montrer que pour des signaux x et y à valeurs réelles et à énergie finie, on a l’égalité
∫ +∞ ∫ +∞
Exy = x(t)y(t)dt = X(ν)Y (ν)dν. (7)
−∞ −∞

On utilisera la définition de la transformée de Fourier inverse.


CORRECTION : En utilisant la définition de la transformée de Fourier inverse,
il vient
∫ +∞
Exy = x(t)y(t)dt
−∞
∫ +∞ ∫ +∞
= X(ν)ei2πνt dν y(t)dt
−∞ −∞
∫ +∞ (∫ +∞ )
i2πνt
= X(ν) y(t)e dt dν
−∞ −∞
∫ +∞
= X(ν)Y (−ν)dν
−∞

y étant un signal à valeurs réelles, sa transformée de Fourier vérifie Y (−ν) = Y (ν),


ce qui montre l’égalité (7).

9. A partir de l’égalité (7), donner l’expression de l’énergie croisée Ezr en fonction de


α, de νz et du spectre M du signal m.
CORRECTION : D’après l’égalité (7), on a
∫ +∞ ∫ +∞
Ezr = z(t)r(t)dt = Z(ν)R(ν)dν
−∞ −∞

Puisque
1
Z= [M (• − νz ) + M (• + νz )] .
2
et de même
1
R= [M (• − α) + M (• + α)] .
2
on obtient
∫ +∞
1[ ]
Ezr = M (ν − νz )M (ν − α) + M (ν + νz )M (ν + α) dν
−∞ 4
car α > 0 et νz > νmax > 0 donc les termes croisées sont nuls.

10. Représenter sur un même graphe le spectre de z et le spectre de r pour M = F[m] =


tri. Pour quelle valeur de α l’énergie croisée Ezr atteint-elle son maximum ?
CORRECTION : La représentation graphique obtenue pour M = tri est donnée
figure 5. L’énergie croisée Ezr est maximale lorsque les supports fréquentiels de
M (ν − νz ) et M (ν − α) sont confondus, c’est à dire pour α = νz .

11. En déduire une procédure pour estimer la vitesse v de la cible à partir des signaux
émis et reçu m et y.
CORRECTION :

9
Figure 5: Représentation graphique de Z et R pour M = tri

1- on calcul et on trace l’énergie croisée Eyr en fonction de la fréquence α;


2- on repère l’abscisse pour laquelle cette fonction atteint son maximum, cela
permet de déterminer νz ;
3- On en déduit la vitesse v de la cible en utilisant la relation νz = νm + νd =
νm (1 + 2v/c).

Partie III : Cas d’une cible en mouvement à une distance inconnue


Barème = 6 points

Dans cette dernière partie, on s’intéresse au cas général dans lequel ni la distance d
ni la vitesse v de la cible ne sont connues. On cherche donc à estimer conjointement ces
deux paramètres à partir du signal reçu y donné en (3).

Soit G la quantité, fonction des variables τ et α, définie selon


∫ +∞
G(τ, α) = y(t).m(t − τ ) cos (2πα(t − τ )) dt (8)
−∞

12. Donner la relation entre G et la fonction d’intercorrelation Rzr entre les signaux z
et r définis en (4) et (5) dans la partie précédente.
CORRECTION : En utilisant la définition du signal r, on observe que
∫ +∞
G(τ, α) = y(t).r(t − τ )dt
−∞
= Ryr (τ )
En utilisant le signal z, le signal reçu y s’exprime selon
y(t) = z(t − tp ) + b(t)
duquel on déduit que
Ryr = R(z(•−tp )+b)r = Rz(•−tp )r + Rbr
Comme Rbr = 0 et Rz(•−tp )r = Rzr (• − tp ), on en déduit finalement que
G(τ, f ) = Rzr (τ − tp ). (9)

10
13. Montrer que la densité spectrale d’énergie croisée Szr entre les signaux z et r est
donnée par
1( )
∀ν ∈ R, Szr (ν) = M (ν − νz )M (ν − α) + M (ν + νz )M (ν + α) (10)
4
avec α > 0 et νz > νm > νmax > 0.
CORRECTION : Par définition de la densité spectrale d’énergie croisée :

∀ν ∈ R, Szr (ν) = Z(ν)R(ν).

On reprend donc simplement ici le calcul effectué à la question 9 pour calculer


l’énergie croisée Ezr .

14. Établir que pour f une fonction de R dans C :


[ ]
F −1 F[f ] = f (−•). (11)

On utilisera la définition de la transformée de Fourier inverse.


CORRECTION :
[ ] ∫ +∞
−1
F F[f ] (t) = F[f ](ν)ei2πνt dν
−∞
∫ +∞
= F[f ](ν)e−2πiνt dν
−∞
∫ +∞
= F[f ](ν)e2πiν(−t) dν
−∞

= F −1 [F[f ]] (−t)
= f (−t)

15. Déduire des trois questions précédentes que la quantité G s’exprime selon
∫ +∞
G(τ, α) = 2 m(t)m(t + τ − tp ) cos (2πνz (τ − tp ) − 2π(α − νz )t) dt (12)
−∞

CORRECTION : La démonstration se fonde sur le calcul de Rzr , ce qui permettra


ensuite de trouver l’expression de G en utilisant la relation (9) établie à la question
12, à savoir
G(τ, α) = Rzr (τ − tp ).
Par définition, on a
Rzr = F −1 [Szr ]
Par suite, en utilisant l’expression (10) de Szr établie à la question 13, on a
1 [ −1 [ ]
−1
[ ]]
Rzr = F M (ν − νz )M (ν − α) + F M (ν + νz )M (ν + α)
4
1[ − ]
= Ω + Ω+
4
11
Or F −1 [f.g] = F −1 [f ] ⋆ F −1 [g], donc
[ ]
Ω− = F −1 [M (ν − νz )] ⋆ F −1 M (ν − α)

D’après la propriété de modulation, ∀ν ∈ R, F[ei2πν0 • f (•)](ν) = F[f ] (ν − ν0 ), on


a
F −1 [M (ν − νz )] = ei2πνz • m(•)
D’après la propriété (11) établie dans la question 14, on a
[ ]
F −1 M (ν − α) = ei2πα• m(−•)

Par suite, d’après la définition du produit de convolution, à savoir


∫ +∞
x ⋆ y(t) = x(t − u)y(u)du
−∞

on a
∫ +∞

Ω (τ ) = ei2πνz (τ −u) m(τ − u)ei2παu m(−u)du
−∞
∫+∞
= m(−u)m(τ − u)ei2π[νz τ +(α−νz )u] du
−∞

En posant t = −u, on obtient finalement


∫ +∞

Ω (τ ) = m(t)m(t + τ )ei2π[νz τ −(α−νz )t] dt
−∞

En remplaçant νz par −νz et α par −α dans l’expression de Ω− , on obtient l’expression


de Ω+ : ∫ +∞
+
Ω (τ ) = m(t)m(t + τ )e−i2π[νz τ −(α−νz )t] dt
−∞
+ −
En sommant Ω et Ω , en factorisant et en utilisant la formule d’Euler du cosinus,
on obtient l’expression de Rzr suivante :

1 +∞
Rzr (τ ) = m(t)m(t + τ ) cos (2π[νz τ − (α − νz )t]) dt
2 −∞

En remplaçant finalement τ par τ − tp , on obtient l’expression (12) demandée pour


G(τ, α).

16. Montrer que G(τ, α) atteint son maximum pour τ = tp et α = νz .


CORRECTION : Pour tout τ et pour tout α, on a
∫ +∞
G(τ, α) ≤ 2 m(t)m(t + τ − tp )dt ≤ 2Em
−∞

car cos ≤ 1 et m ≥ 0 d’une part et Rm est max en 0 et vaut alors Em d’autre part.
Or G(tp , νz ) = 2Em donc G atteint son maximum pour τ = tp et α = νz .

12
17. En déduire une procédure pour estimer la distance d et la vitesse v de la cible à
partir des signaux émis et reçu m et y.
CORRECTION :

1- on calcul et on trace la quantité G en fonction du décalage τ et de la fréquence


α;
2- on repère le point pour laquelle cette fonction atteint son maximum, cela permet
de déterminer tp et νz ;
3- On en déduit la distance d de la cible en utilisant la relation tp = 2d/c et la
vitesse v de la cible en utilisant la relation νz = νm + νd = νm (1 + 2v/c).

13
Annexe 1 : Quelques rappels

Transformée de Fourier : ∫ +∞
X(ν) = x(t)e−i2πνt dt
−∞

Transformée de Fourier inverse :


∫ +∞
x(t) = X(ν)ei2πνt dν
−∞

Fonction d’intercorrélation pour les signaux à énergie finie :


∫ +∞ ∫ +∞
Rxy (τ ) = x(t + τ )y(t)dt = x(t)y(t − τ )dt
−∞ −∞

Densité spectrale d’énergie croisée :

Sxy (ν) = F[Rxy ](ν) = X(ν)Y (ν)

Signal aléatoire b de moyenne nulle :

∀t ∈ R, E [b(t)] = 0

14
Annexe 2 : Tables de propriétés des Transformées de Fourier et
de Laplace

Linéarité F[af + bg] = aF[f ] + bF[g]

Symétrie F[f (−•)](ν) = F (−ν)


[ ]
Conjugaison complexe F f (•) (ν) = F (−ν)
( )
Changement d’échelle F[f (a•)](ν) = |a|
1
F νa

Translation temporelle F[f (• − t0 )](ν) = e−2πiνt0 F (ν)

Modulation F[e2πiν0 • f ](ν) = F (ν − ν0 )

Dérivée F[f (n) ](ν) = (2πiν)n F (ν)


[∫ • ]
Intégrale F g(τ )dτ = 2πi• 1
F[g] + 12 F[g](0)δ
−∞

Table 1: Propriétés de la Transformée de Fourier

Linéarité L[af + bg] = aL[f ] + bL[g]


( )
Changement d’échelle L[f (a•)](s) = |a|
1
L[f ] as

Translation temporelle L[f (• − t0 )](s) = e−st0 L[f ](s)

Modulation L[es0 • f ](s) = L[f ] (s − s0 )


(
Dérivée L[f (n) ](s) = sn L[f ](s) − sn−1 f (0) + sn−2 ) f (1) (0)
+ · · · + sf (n−2) (0) + f (n−1) (0)
[∫ • ]
1
Intégrale L f (u)du (s) = L[f ](s)
0 s

Table 2: Propriétés de la Transformée de Laplace monolatérale

15

Vous aimerez peut-être aussi