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TP 1

Transformée de Fourier discrète (TFD)

1 Rappels théoriques
1.1 Transformée de Fourier discrète (TFD)

La transformée de Fourier à temps discret (TFTD) d’un signal numérique est donnée par :

+∞
X
X(f ) = x(n)e−j2πnf (1.1)
n=−∞

où x(n) désigne la séquence discrète (généralement obtenue par échantillonnage d’un signal continu dans le temps).
X(f ) est une fonction continue de la variable f , qui est calculée à partir d’un nombre infini d’échantillons temporels
{x(n)}. La transformée de Fourier discrète (TFD) consiste à faire une estimation discrète de X(f ) (sur L points fréquen-
tiels) à partir d’un nombre limité (N ) d’échantillons temporels. Ce qui donne :

N −1
k
X
XN (k) = x(n)e−j2πn L (1.2)
n=0

k
où L représente la fréquence normalisée; k : 0 · · · L − 1.
On se propose ici d’étudier, dans un premier temps, les propriétés de la TFD. Ensuite, l’effet de la troncature temporelle
et de la discrétisation fréquentielle sur le contenu spectral du signal.

Analyse spectrale

• Effet de la troncature temporelle : le fait de choisir un nombre limité N d’échantillons revient à multiplier, dans le
domaine temporel, le signal x(n) par une fenêtre rectangulaire de largeur N . Ce qui se traduit, dans le domaine
fréquentiel, par un produit de convolution des transformées de Fourier correspondantes. La transformée de Fourier
de la fenêtre rectangulaire est donnée par :

sin(πf N ) −jπ(N −1)f


HN (f ) = e (1.3)
sin(πf )

Ainsi, la convolution avec un tel signal fait apparaître des ondulations dans le spectre du signal x(n) :

– sur la bande utile, l’effet est d’autant plus important que la largeur du lobe principal est importante.
– hors bande utile, l’effet est d’autant plus important que l’amplitude des lobes secondaires est importante.

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Transformée de Fourier discrète (TFD)

Ce qui affecte la résolution spectrale, définie par, l’aptitude à distinguer deux fréquences voisines contenues dans
le spectre du signal. Cette résolution dépend directement du nombre d’échantillons temporels choisi ainsi que des
caractéristiques spectrale de la fenêtre appliquée au signal : fenêtre rectangulaire, fenêtre de Hamming, Hanning,
Blackman,...

• Effet de la discrétisation fréquentielle : le choix du nombre d’échantillons fréquentiels affecte la précision fréquen-
tielle, la précision de mesurer une fréquence donnée. En fait, l’erreur commise sur la mesure d’une fréquence
fe
donnée est de l’ordre de L.

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Transformée de Fourier discrète (TFD)

2 Travail demandé
2.1 Exercice 1 : Analyse spectrale de la TFD

Soit le signal x défini par :


x(t) = a1 sin(2πf1 t) + a2 sin(2πf2 t) (1.4)

Avec f1 = 270Hz, f2 = 290Hz, a1 = a2 = 1 et fe = 1200Hz (fréquence d’échantillonnage).

1. Donner les représentations temporelles et spectrales du signal x pour deux valeurs de N (nombre d’échantillons
temporels), N = 32 et N = 64, respectivement. Le nombre d’échantillons fréquentiels étant fixé à Lf f t = 512.
Interpréter en se basant sur la représentation spectrale de la fenêtre rectangulaire utilisée.
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2. Maintenant pour N = 128, représenter le spectre d’amplitude de x pour Lf f t = 64 et Lf f t = 512. Interpréter en


relevant pour chaque cas les valeurs des fréquences f1 et f2 à partir des spectres tracés.
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3. On se place maintenant dans le cas où f1 = 270Hz, f2 = 320Hz, a1 = 1, a2 = 0.1, N = 64 et Lf f t =


512. Appliquer la fenêtre de Hamming (fonction hamming) au signal x et représenter le spectre correspondant.
Comparer par rapport à la fenêtre rectangulaire et interpréter.
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2.2 Exercice 2 : Repliement de spectre (Aliasing)

Un signal modulé en fréquence est défini par :

s(t) = A. cos [θ(t)]

avec :

• θ(t) : la phase instantannée.

• La fréquence instantannée est définie par :

1 d [θ(t)]
fi (t) = . (1.5)
2π dt
Nous considérons un signal dont la fréquence instannée est définie par :

fi (t) = f0 + λt

avec : λ = 1000 Hz.s−1

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Transformée de Fourier discrète (TFD)

1. En supposant fi (0) = 0 représenter le signal sur une durée de T = 2s en choisissant une fréquence
d’échantillonnage Fe = 8000 Hz.

2. Représenter son spectre d’amplitude.

3. Procéder à l’écoute du signal avec la commande soundsc(s, Fe ).

4. Refaire la même chose pour λ = 2000 Hz.s−1 . Interpréter

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TP 2

Filtres à Réponse Impulsionnelle Finie (RIF)

1 Rappels théoriques
1.1 Généralités

Soit h(n), la réponse impulsionnelle d’un filtre numérique. La relation entrée-sortie de ce filtre est donnée par :
+∞
X
y(n) = h(n) ∗ x(n) = h(m)x(n − m) (2.1)
m=−∞

Cette relation peut être exprimée par l’équation aux différences :


N
X M
X
ak y(n − k) = bk x(n − r) (2.2)
k=0 r=0

En appliquant la tranformée en z, on obtient :

Y (z) = Hz (z).X(z) (2.3)


avec H(z) : fonction de transfert en z.
Y (z) b0 + b1 z −1 + · · · + bM z −M
H(z) = = (2.4)
X(z) a0 + a1 z −1 + · · · + aN z −N

Si elle existe, la réponse fréquentielle du filtre est définie par : H(f ) = H(z = ej2πf ).
Le comportement du filtre est décrit par sa réponse fréquentielle :

• gain en amplitude : |H(f )|.

|Y (f )| = |H(f )| |X(f )|

• phase : ΦH (f ) = arg(H(f )).

ΦY (f ) = ΦX (f ) + ΦH (f )

Le gabarit d’un filtre est défini par les paramètres suivants :

• taux d’ondulations en bande passante (δp ou Rp ),

• bande de transition (wp et ws ),

• atténuation en bande coupée (δs ou As ).

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Filtres à Réponse Impulsionnelle Finie (RIF)

Figure 2.1: Gabarit d’un filtre passe-bas

1.2 Filtres à réponse impulsionnelle finie (RIF)

• Equation aux différences :

y(n) = h0 x(n) + h1 x(n − 1) + · · · + h(p−1) x(n − p + 1)

Nombre fini des coefficients de la réponse impulsionnelle, h.

• Fonction de transfert en z : polynômiale

Hz (z) = h0 + h1 z −1 + · · · + h(p−1) z −(p−1)

• Filtres toujours stables.

• Permet d’avoir une phase linéaire (pour des coefficients symétriques de la réponse impulsionnelle).

1.3 Synthèse : méthode de la fenêtre

Partant du gabarit d’un filtre idéal, on détermine la réponse impulsionnelle par transformée de Fourier (à temps discret)
inverse. Sans perte de généralités, soit le cas d’un filtre passe-bas :

(
1 si |f | ≤ fc
H(f ) = (2.5)
0 sinon

Ce qui correspond à la réponse impulsionnelle :

sin(2πnfc )
h(n) = (2.6)
πn
Il s’agit d’une suite infinie de coefficients → troncature sur une fenêtre finie de largeur N . Ceci revient à multiplier
h(n) par une fenêtre rectangulaire. Ce qui correspond, dans le domaine fréquentiel, à une convolution entre les transfor-
mées de Fourier correspondantes. La réponse fréquentielle H(f ) du filtre est donc affectée par les propriétés de la fenêtre
de troncature.

• la largeur de la bande de transition : fonction de la largeur du lobe principal (de la fenêtre utilisée), qui dépend de
N et du type de la fenêtre utilisée (rectangulaire, Hamming, Hanning,...).

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Filtres à Réponse Impulsionnelle Finie (RIF)

• les ondulations en bande passante et en bande coupée : fonction de l’amplitude des lobes secondaires, qui ne dépend
que du type de la fenêtre.

2 Travail demandé
2.1 Exercice 1

On se propose de synthétiser un filtre RIF de type passe-bande qui laisse passer des signaux pour des fréquences dans la
bande [6.5 8.5] kHZ.

1. Sachant que la fréquence d’échantillonnage est fe = 32 kHZ, réaliser un tel filtre en utilisant une fenêtre rectan-
gulaire de largeur N = 15. (fonction fir1)

2. Représenter sa réponse fréquentielle (gain en amplitude).

3. Que se passe t-il si l’on augmente l’ordre, N = 25. Interpréter.

4. Refaire le même travail en considérant une fenêtre de type Hamming ou Blackman. Comparer et interpréter le
résultat.

2.2 Exercice 2

Le filtre à moyenne glissante est une technique de filtrage basée sur les filtres RIF et généralement utilisée comme un filtre
passe-bas pour éliminer les fluctuations présentes dans un signal. La relation entrée sortie est décrite par :

1
y[n] = (x[n] + x[n − 1] + · · · + x[n − M + 1])
M
où M désigne la largeur de la fenêtre glissante.
Soit le signal xd (fichier data.mat)

1. Déterminer l’expression de la fonction de transfert en z du filtre à moyenne glissante.

2. Télécharger le signal de données à partir du fichier ¨data.mat.̈

3. Représenter le signal dans le domaine temporel et spectral.

4. Représenter la réponse fréquentielle du filtre à moyenne glissante de largeur M = 1 ; M = 3 et M = 9 sur la


même figure. Interpréter.

5. Appliquer ces filtres au signal considéré. Observer le signal obtenu dans le domaine temporel et commenter.

6. Appliquer maintenant deux fois de suite le même filtre pour M = 3 et interpréter le résultat obtenu en se basant sur
la réponse fréquentielle du filtre résultant.

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TP 3

Filtres à Réponse Impulsionnelle Infinie (RII)

1 Rappels théoriques

Appelés aussi filtres récursifs, ils sont définis par l’équation aux différences de la forme :
N
X N
X
ak y(n − k) = bl x(n − l) (3.1)
k=0 l=0

ce qui correspond à une fonction de transfert en z de la forme :

Y (z) b0 + b1 z −1 + · · · + bM z −M
H(z) = = (3.2)
X(z) a0 + a1 z −1 + · · · + aN z −N

Ou encore :

QM
(1 − qm z −1 )
H(z) = Qm=1
N −1 )
n=1 (1 − pn z

Avec, {qm } et {pn } représentent, respectivement, les zéros et les pôles de H(z). On s’intéresse ici au cas de sys-
tèmes causaux et stables. Les pôles sont donc tous à l’intérieur du cercle unité.
Comparés aux filtres RIF, les filtres RII permettent une meilleure sélectivité fréquentielle pour le même ordre de complex-
ité. Cependant, ils présentent des limitations en termes de stabilité, de linéarité de la phase et de sensibilité aux erreurs
d’arrondi (des coefficients).
Non-linéarité de la phase
Les filtres RII sont caractérisés par une phase non linéaire en fonction de la fréquence. Le filtre introduit un retard de
phase, défini (à la fréquence f0 ) par :

 
1 ΦH (f )
τp (f0 ) = − (3.3)
2π f f =f0

Le temps de propagation de groupe (group-delay) est défini par :

 
1 dΦH (f )
τg (f0 ) = − (3.4)
2π df f =f0

A cause de la non-linéarité de la phase, le temps de propagation de groupe n’est pas constant. Il varie selon la valeur
de la fréquence. Ce qui induit une distorsion du signal à la sortie du filtre.

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Filtres à Réponse Impulsionnelle Infinie (RII)

Synthèse de filtres à partir de modèles analogiques


Il s’agit de chercher les coefficients d’un filtre permettant de réaliser un gabarit bien défini (bande de transition,
ondulations en bande passante et en bande coupée).

En analogique, certains modèles de filtres prédéfinis, tels que par exemple les filtres de Chebyshev, Butterworth,
elliptic, permettent d’établir une relation directe entre les paramètres du gabarit et les coefficients du filtre.
Le passage entre un modèle analogique et un modèle numérique peut se faire, moyennant une transposition entre le plan
p et le plan z par la méthode de la transformation bilinéaire. Sous Matlab, des fonctions prédéfinies (tq butter, cheby1,
cheby2,...) permettent de calculer les coefficients d’un filtre à partir de la donnée des paramètres du gabarit souhaité.

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Filtres à Réponse Impulsionnelle Infinie (RII)

2 Travail demandé
2.1 Exercice 1

On considère le filtre défini par la fonction de transfert en z suivante :

4  2
(1 − z1 .z −1 )(1 − z1∗ .z −1 ) Y (c∗k − z −1 )(ck − z −1 )
H(z) = .
(1 − p1 .z −1 )(1 − p∗1 .z −1 ) (1 − ck .z −1 )(1 − c∗k .z −1 )
k=1

où :

• z1 = 0.98expj0.8π ;

• p1 = 0.8expj0.4π ;

• ck = 0.95expj(0.15+0.02k)π .

1. Représenter les pôles et les zéros de ce système sur le plan z. fonction zplane

2. Représenter le gain en amplitude , la phase ainsi que le temps de propagation de groupe de ce filtre (fonctions :
freqz, abs, phase, grpdelay). Interpréter.

3. On considère le signal xn défini par :

x(n) = x1 (n) + x2( n − n0 ) + x3 (n − 2n0 )

avec,


(1 + si (n)).sin(2πfi n) si n ∈ [0, N − 1]
xi (n) =
0 sinon

• si (n) = 0.5sin(2πF ci n)

• F c1 = 0.01, F c2 = 0.012, F c3 = 0.015

• f1 = 0.4, f2 = 0.1, f3 = 0.2

• N = 50; n0 = 80; Nt = 500 (longueur totale du signal x);

4. Représenter graphiquement le signal x.

5. Représenter son spectre d’amplitude.

6. Appliquer le filtre H à ce signal et représenter le signal résultant y dans le domaine temporel.

7. Expliquer le résultat obtenu en se référant à la réponse fréquentielle du filtre (gain en amplitude et group-delay).

8. Réaliser un filtre RIF, de même ordre que Hg , permettant d’éliminer la composante f1 . Représenter sa réponse
fréquentielle (gain et group-delay).

9. Représenter le signal yrif , obtenu par application de ce filtre sur le signal x. Interpréter.

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Filtres à Réponse Impulsionnelle Infinie (RII)

2.2 Exercice 2 : Filtre rejecteur (notch filter)

On considère le filtre défini par la fonction de transfert en z suivante :

1 − 2cos(θ)z −1 + z −2
G(z) = Avec
1 − 2ρcos(θ)z −1 + ρ2 z −2
pi
ρ = 0.75 et θ = 4 (3.5)

1. Représenter les pôles et les zeros dans le plan z (fonction zplane).

2. Représenter le gain en amplitude de la réponse fréquentielle de ce filtre.

3. De quel type de filtre s’agit-il? (passe-bas, passe-bande,...)

4. Choisissez différentes valeurs de ρ ∈ {0.8 , 0.9 , 0.6} et examinez la réponse fréquentielle.

5. On considère maintenant le signal audio (voix1.wav). Enregistrer le signal dans la variable x.

6. Ajouter une composante sinusoidale à la fréquence f0 = 500Hz au signal. Le signal bruité résultant sera noté xb .

7. Appliquer maintenant le filtre G avec un choix approprié des paramètres ρ et θ pour débruiter le signal xb .

8. Examiner la qualité du signal ainsi obtenu avec la commande soundsc.

9. Réaliser un filtre FIR de même ordre que G pour débruiter les signal xb . Comparer.

2.3 Exercice 3

On se propose ici de synthétiser et de comparer des filtres numériques obtenus à partir de modèles analogiques (Butter-
worth, Chebyshev).

1. Déterminer les coefficients d’un filtre passe-bas de type Butterworth d’ordre n = 2 et de fréquence de coupure
normalisée fc = 0.1. (fonction butter)

2. Déterminer les coefficients d’un même filtre de type Chebyshev(fonction cheby1).

3. Représenter et comparer les réponses fréquentielles des deux filtres (gain et phase).

4. On se fixe maintenant un gabarit défini par :

• fp = 0.1, Rp = 1dB
• fs = 0.15, As = 15dB

5. Déterminer l’ordre de chaque type de filtre permettant de réaliser ce gabarit.

6. Comparer les réponses fréquentielles respectives.

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