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Chapitre II

Machine Synchrone

1
1. Introduction

 Le terme de machine synchrone regroupe toutes les machines dont la vitesse de rotation de l’arbre
mécanique est égale à la vitesse de rotation du champ tournant.
Une machine synchrone est une machine électrique tournante réversible

 En fonctionnement moteur, elle est alimentée par une source de tension alternative le plus souvent triphasée
pour entraîner une charge mécanique à une vitesse de rotation constante.

 En fonctionnement générateur, elle est entraînée par un dispositif mécanique pour produire de l’énergie
électrique alternative dont la fréquence est proportionnelle à la vitesse de rotation.

La machine synchrone classique est le plus souvent utilisée en générateur. C’est elle qui équipe actuellement la
majorité des centrales de production de l’électricité, Sous le nom d’Alternateur.

2
2. Constitution
2.1 stator (Induit):
 La partie fixe de la machine. Il est formé par un empilage de disques de tôles ferromagnétique isolées entre elles pour
minimiser les pertes par courants de FOUCAULT.
 Il porte des encoches dans lesquelles sont logées un bobinage généralement triphasé à 2p pôles

3
Stator d’un alternateur
2. Constitution
2.1 Rotor (Inducteur):

 C’est la partie tournante de la machine (appelé aussi roue polaire) ayant pour rôle de générer le champ d’induction
(inducteur).
 Le rotor est composé d'un empilement de disques ferromagnétiques.

 Il doit porter le même nombre de paire de pôle que le stator.

 A l’extérieur du rotor, on trouve des enroulements qui doit être alimentés par une source de tension continue.
- Le flux inducteur peut être aussi créé par des aimants permanents.

4
On distingue donc trois grandes familles de machine synchrone :

 Les rotors bobinés à pôles lisses

 Les rotors bobinés à pôles saillants

 Les rotors à aimants permanents

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Les rotors bobinés à pôles lisses

 Les machines à grande vitesse, le rotor est formé d’une seule pièce d’acier forgé (entrefer constant).
 Les enroulements sont logés dans des encoches pratiquées sur le rotor.
 L'alimentation en courant continu s'effectue via l'ensemble bagues-balais.
 Par la disposition des encoches et leur remplissage, on essaie d’approximer une onde d’induction dans l’entrefer qui soit
proche d’une sinusoïdale.

Machines à pôles lisses


6
Les rotors bobinés à pôles saillants

 On les retrouve dans des machines à faible vitesse.


 Les bobines inductrices sont placées autour des noyaux polaires.
 Les pièces polaires ont un profil tel que l’épaisseur de l’entrefer augmente quand on se déplace du centre
vers les bords (entrefer variable).
Cette configuration permet d’obtenir une forme d’induction dans l’entrefer proche d’une sinusoïde.

Machines à pôles saillants 7


Les rotors aimants permanents

 Les machines de faible puissance

 Les aimants permanents sont disposés directement sur la périphérie du rotor. Les machines à aimant
permanent sont disponibles depuis une vingtaine d’années, mais ce n’est que récemment que le faible prix des
composants et une meilleure technologie les ont rendus accessibles à une large gamme d’applications.

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3. Types d’excitations des machines synchrone :
Pour fournir le courant continu d’excitation d’une machine synchrone, il est nécessaire de disposer d’une source
de tension continue, variable dans d’assez larges proportions, puisque, entre le fonctionnement à vide et le
fonctionnement en régime nominal, le courant d’excitation d’une machine à pôles saillants varie du simple au
double et, dans le cas d’une machine à pôles lisses, il peut varier du simple au triple.

On peut distinguer quatre grandes catégories de sources principales d’excitation :

 Excitatrice à courant continu;

 Alternateur-excitateur débitant sur redresseurs

 Redresseur alimenté directement à partir des bornes de la machine synchrone principale (auto-alimentation).

9
3.1 Excitatrice à courant continu :
Pour les machines de puissance moyenne, le dispositif le plus fréquemment utilisé est une génératrice à courant continu,
appelée excitatrice, montée sur l'arbre de la machine synchrone.
 L’excitatrice doit être à excitation séparée. Elle permet ainsi une variation de flux sur une grande plage.

 L'induit tournant de l’excitatrice est relié directement aux bornes de l’inducteur au rotor de la machine synchrone. Le
courant d'excitation est réglé par le rhéostat d'excitation de l'excitatrice.
 Il faut noter que le courant d’excitation débité par l’induit de l’excitatrice est transféré au rotor de la machine
synchrone par l’intermédiaire d’un contact glissant constitué de bagues et balais.
 L’excitatrice est généralement accouplée sur le même arbre que le rotor de la machine principale.

Principe de l’excitation par machine à courant continu 10


3.2 Alternateur-excitateur débitant sur redresseurs

On utilise un petit alternateur d’excitation dont l’inducteur est fixe et l’induit triphasé tournant et il alimente
l’inducteur de la machine synchrone via un redresseur à thyristors fixé lui aussi à la partie tournante

Principe de l’excitation par alternateur-excitateur

 Cette méthode est utilisée actuellement pour l’excitation des très gros turboalternateurs
11
3.3 Auto-alimentation

Le pont à thyristors alimentant l’enroulement inducteur est lui-même alimenté par un système de tensions alternatives par le
secondaire d’un transformateur triphasé dont le primaire est connecté aux bornes de la machine synchrone principale

Il est important que les redresseurs soient à thyristors, et non à diodes, de façon à pouvoir varier la tension Vf, en fonction de la
charge, de telle sorte que la tension aux bornes de la machine synchrone reste constante.

En général, la tension, due au flux rémanent de la machine principale, est trop faible pour permettre l’amorçage compte tenu
de la chute de tension dans les thyristors. Pour y remédier, il faut prévoir une source auxiliaire.

Principe de l’excitation par auto-alimentation à dérivation pure 12


4. Symboles électriques

Les symboles électriques utilisés pour représenter une machine synchrone triphasée et monophasée à rotor
bobiné sont reportés sur la figure suivante:

Symboles électriques de la machine synchrone

13
.
III. Principe de fonctionnement de la machine synchrone (machine à pôles lisses)

A
Flux statoriques:

B C
Flux rotoriques:

Représentation d’une machine synchrone

14
.
III. Principe de fonctionnement de la machine synchrone (machine à pôles lisses)

A III.1 Fonctionnement générateur


- Le rotor de la machine est entrainé à une vitesse angulaire 

E
- Seul l’enroulement de l’inducteur est alimenté

- Les flux à travers les différents enroulements sont uniquement


θ
créés par le courant de l’inducteur

- La position du rotor par rapport au stator

B C
Avec:
position initiale du rotor par rapport au stator
Représentation d’une machine synchrone position initiale du rotor par rapport au stator
 Vitesse d’entrainemnet
P Nombre de paire de pôles
15
.
III.1 Fonctionnement générateur
- Flux à travers les enroulements statoriques
A

- FEM induite dans les phases statoriques

B C

Représentation d’une machine synchrone


Amplitude :

Fréquence:
16
.
III.2 Fonctionnement moteur
Les trois phases statoriques reliées à un récepteur, débitent dans celui-ci un système triphasé de courants

Ce un système triphasé de courants créent au niveau de l’entrefer un champ tournant à la même vitesse de champ
créé par les pôles du rotor.

Le couple électromagnétique développé par la machine

17
.
III.2 Fonctionnement moteur

Les trois phases statoriques: créent un champ tournant :

Le courant continu de l’enroulement rotorique crée un champ qui tourne à la vitesse du rotor:

Position du rotor par rapport au stator:

L’inducteur produit au niveau des trois bobines du stator de Fem induites:

Le couple électromagnétique:

18
.
III.2 Fonctionnement moteur

Condition d’une conversion continue d’énergie

Le couple électromagnétique développé par la machine doit avoir une valeur moyenne non nulle

La vitesse de rotation de la machine doit être proportionnelle à la fréquence de ses courants induits

Définition de l’angle de charge:


19
.
IV. Modèles d’une machine synchrone à pôles lisses

Hypothèses:
 Entrefer supposé constant
 Fonctionnement en régime permanent

 Phénomène de saturation négligé

 Phénomène d’hystérésis négligé

 Les seules pertes considérées sont les pertes joules

 Les courants statoriques, les forces électromotrices et les tensions des phases sont à variations
sinusoïdales

 Signe pour un fonctionnement moteur

20
.
IV. Modèles d’une machine synchrone à pôles lisses

Expressions des flux statorique

Si on développe la première ligne de l’équation pour calculer le flux dans la phase A:

Pour les phases B et C:

21
.
IV. Modèles d’une machine synchrone à pôles lisses

Expressions des flux rotorique

Le flux rotorique est indépendant du temps


. L’inducteur n’est donc le siège d’aucune force électromotrice

22
.
Ecriture en notation complexe
Expressions des flux statorique

En introduisant le nombre complexe associé au courant

En définissant l’inductance synchrone∶

Expression de flux en complexe:

Equation Electrique de la machine synchrone

La loi des mailles:

L’équation peut aussi s’écrire: Avec:

23
(aussi au déphasage entre la tension et la fem)
.

Equation Electrique de la machine synchrone

Fonctionnement moteur: Avec:

Fonctionnement Alternateur: (Il suffit d’inverser le signe du courant)

24
Diagramme des tensions d’une machine synchrone à
Diagramme des tensions d’une machine synchrone à pôles lisses (fonctionnement moteur)
pôles lisses (fonctionnement générateur) 25
.

V. Fonctionnement en charge de la machine synchrone

V.1 Réaction d’induit des machines synchrones à pôles lisses

I1
Jex

I2

I3
Inducteur Induit
Charge

 A vide les courant dans l’induit sont nuls Le flux ϕex (champs Hex ) est crée seulement par le courant d’excitation Jex

 En charge pour un fonctionnement générateur et en fonctionnement moteur, l’induit parcouru par un système
triphasé de courants crée le flux de réaction d’induit ϕi (champs Hi) .
 Le flux de réaction d’induit ϕi se superpose avec le flux d’excitation ϕex pour donner le flux résultant en charge
ϕr qui crée la fem en charge Er.
 Ce phénomène est dit la réaction magnétique de l’induit 26
.

V. Fonctionnement en charge de la machine synchrone


V.1.1 Charge purement inductive

I1
Jex
Charge Hi Hex
I2
Purement
inductive Hr
I3
Inducteur Induit

 Charge purement inductive


 Les deux ondes de l’inducteur et de l’induit sont sur le même axe mais sont en opposition..

 Les pôles magnétiques de l’induit tendent à démagnétiser les pôles résultants

 On dit que la réaction magnétique de l’induit est longitudinale et démagnétisante


27
.

V. Fonctionnement en charge de la machine synchrone


V.1.1 Charge purement capacitive

I1
Jex
Charge
I2 Hi Hex
Purement
capacitive Hr
I3
Inducteur Induit

 Charge purement capacitive


 Les deux ondes de l’inducteur et de l’induit sont sur le même avec la même direction, les pôles d’induits se
superposent aux pôles réels

 Les pôles magnétiques de l’induit tendent à magnétiser les pôles résultants

 On dit que la réaction magnétique de l’induit est longitudinale et magnétisante


28
.
V. Fonctionnement en charge de la machine synchrone
V.1.1 Charge purement résistive

H Hi Hr

Hex
 Charge purement résistive

 Les pôles magnétiques de l’induit sont régulièrement intercalés entre les pôles résultants ; on dit que la réaction
magnétique de l’induit est transversale.
 Dans ce cas les lignes de champ du flux de l’induit coupent perpendiculairement les axes des pôles inducteurs.

Les déphasages intermédiaires des courants et des fem correspondent à des décalages
intermédiaires entre pôles d’induits et pôles résultants. 29
.
V.2. Coefficient d’équivalence entre Jex et I
I1
Jex + αI
Jex
 Les courants des trois phases créent une fmm tournante
I2
dont l’amplitude vaut: Inducteur

I3
Induit
 Le courant passant dans l’inducteur crée une onde de fmm, tournant à la vitesse du rotor, Charge
dont le fondamental a une amplitude constante égale à :

 Le coefficient d’équivalence α est tel que I ampères alternatifs passant dans l’induit produise la même fmm
que αI ampères continus passant dans l’inducteur.
αI Est le courant de l’induit ramené à l’inducteur.
ns et nc , Le nombre de spires en série par phase statorique et le nombre de spires
dans l’’inducteur respectivement .
K1 et Kc Les coefficient de bobinage de l’induit et de l’inducteur 30
.
V.3. Equation électrique et diagramme de la machine synchrone en charge

I1
Jex
I2
Inducteur

I3
Induit
Charge

Lorsque la machine est en charge, les enroulements de l’induit sont traversés par deux champs:

 Le champ inducteur crée par Jex Le flux à vide ϕex La FEM à vide E
 Le champ de la réaction d’induit I Le flux de RMA ϕi La FEM de RMA Ei

La FEM résultante (en charge)


La FEM à vide
La FEM de RMA 31
.
V.3. Equation électrique et diagramme de la machine synchrone en charge

I1
Jex
I2
Inducteur

I3
Induit
Charge

Lorsque la machine est en charge, les enroulements de l’induit sont traversés par deux champs:

 Le champ inducteur crée par Jex Le flux à vide ϕex La FEM à vide E
 Le champ de la réaction d’induit I Le flux de RMA ϕi La FEM de RMA Ei

Er : La FEM résultante (en charge)


E : La FEM à vide
32
Ei : La FEM de RMA
.
V.3.1 Diagramme à une seule réactance (Diagramme Behn-Eshenburg)
Ce diagramme est utilisé pour la machine synchrone à pôles lisse en régime linéaire (pas de saturation du circuit
magnétique) :

Si on néglige la saturation, les FEM sont donc proportionnelles aux courants d’excitation qui les créent, et on
peut résonner sur les flux de l’inducteur et de l’induit d’une façon séparée:

La FEM à vide La FEM de RMA La FEM résultante (en charge)

Avec: : Le courant résultant


: Le coefficient d’équivalence

A partir du régime aux bornes (V, I, cos(φ), on construit la fem résultante :

33
.
V.3.1 Diagramme à une seule réactance (Diagramme Behn-Eshenburg)

A partir du régime aux bornes (V, I, cos(φ), on construit la fem résultante :

Puisque:

Et: Charge

:Étant la réactance synchrone

: représentant le flux utile (réaction du flux d’induit)


Donc la réactance synchrone est décomposée en:
: correspond aux flux de fuites (réactance de fuite)
34
.
V.3.2 Diagramme à une seule réactance (Diagramme Behn-Eshenburg)

Et:

:Étant la réactance synchrone


Elle tient compte de la totalité des chutes inductives

: Déphasage courant tension

: Angle de charge

: Angle interne

35
.
V.3.2 Diagramme à une seule réactance (Diagramme Behn-Eshenburg)
Pour déterminer les éléments du diagramme:
 On mesure en courant continu la résistance du stator.
 On relève la caractéristique d’excitation à vide
 On relève la caractéristique en court circuit

E=K J  Le rapport k correspondant à la pente de la partie


linéaire de la courbe de magnétisation

E=K J

J
E Icc
E=K J C
Icc (Jex)
 Le rapport k correspondant à la pente
de la partie linéaire de la courbe de
magnétisation
E(Jex)
B

E=K J

A
J Jex

37
.
V.3.3 Diagramme de Potier (prise en compte de la saturation)

Ce diagramme est utilisé pour la MS à pôle lisse en tenant compte de la saturation du circuit magnétique.
Donc les FEM ne sont plus proportionnelles aux courants qui les créent.
1_ On trace d’abord le diagramme donnant la f.é.m résultante.

Potier désigne par λ la réactance de fuite

2_ Ensuite, on lit le courant réel 𝐽𝑟 correspondant à 𝐸𝑟 depuis la caractéristique à vide.

3_ On trace le vecteur 𝛼 𝐼 qui est perpendiculaire


au vecteur courant 𝐼

4_ à partir de l'expression on trouve Jex

5_Le sens du vecteur 𝐸 est le même que le vecteur 𝐽 et le module sera déduit de la caractéristique à vide.
E
Er

Jr Jex

39
.
V.3.3 Diagramme de Potier (prise en compte de la saturation)
Détermination de α et λ (Principe de la détermination graphique)
 α : Coefficient d'équivalence
Afin de déterminer les paramètres de diagramme Potier:
 λ : La réactance de fuit (lw)

On mesure la résistance 𝑅 et on relève à la vitesse nominale:


 La caractéristique à vide E(Jex)

 La caractéristique en court-circuit Icc(Jex)

 Un point en déwatté, c’est à dire qu’on fait débiter l’alternateur sur un récepteur très inductif, On
mesure Idw, Jdw et Vdw. Vdw doit être suffisant pour qu’on soit dans la zone de saturation (Vdw supérieur à
Emax au coude de saturation)
.
Principe de la détermination graphique de α et λ

1_ On trace la caractéristique à vide E(Jex), ensuite on place le


point en déwattée M(Jdw,Vdw) sur cette caractéristique.

2_ Du point M, on trace MO’ égal à Jcc, Jcc étant le courant


d’excitation qui en court-circuit donne Icc égal à Idw

3_ On trace O’X’ parallèle à la partie linéaire de E(Jex).


L’intersection de O’X’ avec Ej(Jex) donne le point T. La
projection de T sur l’axe O’M donne le point S.

Sur l’axe des courants on a:

Sur l’axe des tensions on a :


.
VI. Régime de fonctionnement et mise en marche
VI. 1 Caractéristiques d’un alternateur isolé
Afin de prédéterminer les caractéristiques de l’alternateur, nous utilisons le diagramme à une seule réactance
(Behn-Eschenburg).
Le fonctionnement de l’alternateur est caractérisé par un ensemble des grandeurs à savoir :
 le courant d’excitation (ou bien la f.é.m à vide),
 la tension à ces bornes,
 le courant de charge (amplitude et déphasage)
 l a vitesse de rotation.
Lors de l’étude de la variation d’une grandeur en fonction d’une autre, il faut fixer le reste des grandeurs à ces valeurs
nominales.

 Sa fréquence f

 Sa tension composée nominale Un


 Sa puissance apparente nominale Sn
 Et une valeur du facteur de puissance cos(φ);
.
VI. Régime de fonctionnement et mise en marche
VI. 1 Caractéristiques d’un alternateur isolé
A- Caractéristiques naturelles
 Ce sont les courbes V(I), à Jex et cos(φ) constants, à la Charge résistive: la chute de tension s’accroit avec
vitesse nominale la croissance du courant de charge.
 Les courbes suivantes ont été tracées afin de mettre en
évidence la variation de la chute de tension en fonction de Charge inductive: l’allure de la courbe s’explique
la nature du circuit alimenté. de la même façon que pour la charge résistive.

Charge capacitive: nous retrouvons aussi la chute


de tension résistive allant dans le sens de réduire la
tension aux bornes de la machine.

- Le flux rotorique résultant sera donc plus


important en augmentant automatiquement la valeur
de la tension.
.
VI. Régime de fonctionnement et mise en marche
VI. 1 Caractéristiques d’un alternateur isolé
B- Caractéristiques de réglage
 Ce sont les courbes Jex(I), à V et cos(φ) constants, à la vitesse nominale. On les relève pour la tension
nominale.

 Afin de maintenir une tension aux bornes de l’alternateur


constante, nous devons ajuster pour chaque variation de
charge, la valeur du courant d’excitation.

 Cette variation sera donc d’autant plus importante que la


somme des différentes chutes de tension sera élevée
.
VI. Régime de fonctionnement et mise en marche
VI. 1 Caractéristiques d’un alternateur isolé
.
VI. 2 Marche en alternateur
Considérons le cas le plus simple d’une machine synchrone à pôles lisses non saturée et supposons (R<<X),
hypothèses admise pour des machines ou P>100kW
L’équation de fonctionnement s’écrit :

L’alternateur fournit une puissance active et réactive

Portant l’axe AQ dans le prolongement de V et en


avance de π/2 de l’axe AP

Donc: On a aussi:

Donc:

Donc AP et AQ peuvent être gradués respectivement en


puissances active et réactive
.
VI. 2 Marche en alternateur

Si I et en retard sur V on dit que l’alternateur et surexcité et on a : {P>0 et Q>0}. L’alternateur fournit au réseau
à la fois la puissance active et la puissance réactive.

Si I est en avance sur V, l’alternateur est sous-excité (cas rare dans la pratique) {P>0 et Q<0}. Il fournit la
puissance active mais il consomme de la puissance réactive.
.
VI. 3 Couplage d’un alternateur sur le réseau
L’énergie absorbée par un réseau est fournie par un ensemble d’alternateurs débitant en parallèle sur le réseau par
l’intermédiaire de transformateurs.

Condition de couplage:
 L’égalité de la fréquence

 L’ordre de succession des phases est le même

 Les tension de l’alternateur et de réseau sont les même


.
VI. 3 Couplage d’un alternateur sur le réseau

Les étapes de couplage d’un alternateur au réseau sont les suivantes:


1_ On raccord les trois phases de l’alternateur au réseau à l’aide d’un interrupteur tripolaire ouvert.

2_ L’alternateur est entrainé au vitesse de synchronisme (W = Ws) (f = fs).


3_ On excite l’alternateur progressivement jusqu’à obtenir à ses bornes une FEM E égale en module la tension V
coté réseau.
4_ On installe 3 lampes de couplage au bornes des interrupteurs.
 Les trois lampes doivent s’allumer et s’éteindre en même temps.
 Sinon, on corrige l’ordre de succession des phases.
.
VI. 4 réglage des puissances active et réactive.

Au moment du couplage, l’alternateur ne fournit théoriquement aucune puissance:

Donc à l’instant du couplage:

On dispose de deux moyens pour débiter l’alternateur:

1_ Le fonctionnement de l’alternateur à courant d’excitation constant:

On augmente la puissance débitée (par le couple mécanique sur l’arbre de la machine),

L’excitation J reste constante. Donc E reste constant. Le point de fonctionnement M se déplace sur un cercle
de centre O et de rayon E.

En passant de B1 à B2 par exemple, la puissance active P augmente, la puissance réactive Q diminue.


.
VI. 4 réglage des puissances active et réactive.

1_ Le fonctionnement de l’alternateur à courant d’excitation constant:

On augmente la puissance débitée (par le couple mécanique


sur l’arbre de la machine),

l’excitation J reste constante. Donc E reste constant. Le point


de fonctionnement M se déplace sur un cercle de centre O et
de rayon E.

En passant de B1 à B2 par exemple, la puissance active P


augmente, la puissance réactive Q diminue.
.
VI. 4 réglage des puissances active et réactive.

2_ Le fonctionnement de l’alternateur à puissance fornie constante:

On agit sur le courant d’excitation J. Dans ce cas la


puissance active P reste constante

Le point M se déplace sur une horizontale.

En passant du point B1 à B2, P reste constante I garde la même


composante active et Q augmente
.
VI. 5 Couple électromagnétique, stabilité

En négligeant les pertes, le couple électromagnétique est égale à :

On note que:
Fonctionnement alternateur
Fonctionnement moteur
Dans ce cas deux cas peuvent se présenter:

 La machine revient à sa vitesse initiale après


perturbation. La machine a un fonctionnement stable

 La machine accélère, la machine rentre dans une


zone d’instabilité. : Est la limité de la zone de stabilité.
.
VI. 6 Marche en moteur
- En moteur c’est le stator qui fait tourner le rotor, c'est-à-dire que la fem est conséquence de la tension
d’alimentation V.
- E est donc en retard par rapport à V. Les expressions des puissances restent inchangées.

Et La puissance active reçue par la machine.

 En surexcitation la machine fournit de l’énergie réactive (Q>0) (le moteur peut fonctionner en compensateur
d’énergie réactive)
 Quant la machine est sous excitée, elle aura tendance à consommer de l’énergie réactive (Q<0)
.
VI. 6 Marche en moteur

 Le couple électromagnétique est négatif

 La stabilité est acquise là aussi pour

 Le domaine de fonctionnement est symétrique à celui de l’alternateur


. VI. 6 Marche en moteur
 Courbes de Mordey (Courbes en V)
- L’analyse du fonctionnement d’un moteur synchrone se fait à tension V et à fréquence f Constantes et à couple
de charge (résistant) constant,
- On étudie alors les conséquences d’une action du courant d’excitation J sur le courant d’induit I, on relève les
courbes I=f(J) pour f, V constantes pour différentes valeurs du couple résistant.

Le lieu des minimums sépare deux parties :

A gauche : puissance absorbée par le


moteur. Dans ce cas le moteur est sous-excité.

A droite : puissance fournie par le


moteur. Dans ce cas le moteur est surexcité.
. VI. 6 Marche en moteur
 Courbes de Mordey (Courbes en V)

 Le moteur synchrone peut fonctionner à vide. Son rôle


consiste alors à produire ou à absorber de la puissance
réactive par action sur l’excitation.

 C’est le fonctionnement en compensateur synchrone. Il


permet de régler ou d’améliorer le facteur de puissance. Il
contribue ainsi à la stabilité d’un réseau électrique.
. VI. 6 Marche en moteur
 Démarrage d’un moteur synchrone
Le gros inconvénient des moteurs synchrones réside dans le démarrage. Il faut dans ce cas prévoir un artifice de
démarrage. Il est à noter que ce moteur ne peut être chargé qu’après l’avoir accroché à vide au réseau.
 Utilisation d’un moteur auxiliaire
Le moteur auxiliaire est de puissance très inférieure à celle du moteur synchrone à démarrer (Ce moteur auxiliaire
permet de fournir les pertes à vide durant le temps de démarrage). On entraine le moteur jusqu’à sa vitesse de
synchronisme puis il est couplé au réseau comme dans le cas d’un alternateur.

 Démarrage en asynchrone
En court-circuite l’inducteur, le moteur démarre en asynchrone grâce aux courants d’induits dans le rotor. A la
vitesse synchrone deux cas se présentent :
- le moteur s’accroche tout seul.
- la vitesse est légèrement inférieure à la vitesse de synchronisme. On l’accroche par l’envoi d’un courant dans
l’inducteur.

 Moteur synchrone alimenté à fréquence variable


Etant donné que la vitesse de rotation dépend de la fréquence, on peut varier la vitesse en l’alimentant par une
tension à fréquence variable par l’utilisation d’un convertisseur statique (Onduleur,).
Chapitre III

Machine Asynchrone

59
.

1. Constitution

1.1. Disposition générale

La machine asynchrone est formée:


 D’un stator analogue à celui d’une machine synchrone ;
 D’un rotor cylindrique formé par l’empilage sur l’arbre de disques de tôles. Dans les encoches
ouvertes vers l’entrefer est logé un bobinage polyphasé mis en court-circuit.
Les bobines du stator est du rotor doivent avoir le même nombre de pôles 2p, leurs nombres de phases
peuvent être différents.
.

1.2. Types de Rotors


1.2. 1 Rotor bobiné
Le rotor peut porter un bobinage triphasé analogue à celui du stator. Les trois bobines sont
reliées à trois bagues sur lesquelles appuient trois balais constituant les bornes fixes
accessibles du rotor.

Rotor bobiné
.
1.2. Types de Rotors
1.2. 2 Rotor à cage
Il est constitué de barres conductrices très souvent en aluminium. Les extrémités de ces barres
sont réunies par deux couronnes également conductrices. Le bobinage du rotor forme ainsi une
cage d’écureuil.

Rotor à cage
.

2. Principe de fonctionnement

 Les courants statoriques, de fréquence f ou de pulsation


ω=2πf, créent un champ tournant à la vitesse synchrone.

 Le flux de ce champ balayant le bobinage rotorique y induit des f.e.m. Ce bobinage étant
en court-circuit, ces fem y produisent des courants.

 C’est l’action du champ tournant sur les courants induits qui crée le couple.
 Le rotor tourne à une vitesse Ω’ inférieure à Ω. elle est d’autant plus inférieure que la
charge entrainée augmente.

 Le paramètre caractérisant le fonctionnement du moteur est appelé glissement g:

 La pulsation des fem et des courants induits au rotor est: et

Avec W et f la pulsation et la fréquence statorique, WR et fR la pulsation et la fréquence rotorique


.

2. Principe de fonctionnement

 Le paramètre caractérisant le fonctionnement du moteur est appelé glissement g:

 La pulsation des fem et des courants induits au rotor est: et

Avec W et f la pulsation et la fréquence statorique, WR et fR la pulsation et la fréquence rotorique

 Les flux tournants ψs du stator et ψr du rotor se composent pour donner le flux tournant réel
dans l’entrefer ψ.
.
3. Mise en équations
Les enroulements des trois phases statoriques et des trois phases rotoriques dans l’espace
peuvent être représentés comme indiqué sur la figure. Nous désignons par :

(A, B , C): phases statoriques;


(a, b , c): phases rotoriques;
g : glissement.
.
3. Mise en équations
3.1 Equations électriques dans le repère ABC
D’après la loi de faraday appliquée sur une phase statorique ou
rotorique présenté par la Figure, nous avons:

Sous la forme matricielle, les équations des tensions statoriques et rotoriques en fonction
des courants et des flux s’écrivent :
.
3. Mise en équations
3.1 Equations électriques dans le repère ABC
D’après la loi de faraday appliquée sur une phase statorique ou
rotorique présenté par la Figure, nous avons:

Sous la forme matricielle, les équations des tensions statoriques et rotoriques en fonction
des courants et des flux s’écrivent :
:Vecteur tensions appliquées aux trois phases statoriques.
:Vecteur tensions appliquées aux trois phases rotoriques.
:Vecteur courants qui traverse les phases statoriques.
:Vecteur courants qui traverse les phases rotoriques.
:Vecteur flux à travers les enroulements statoriques.
:Vecteur flux à travers les enroulements rotoriques.
:Matrices résistances.
. 3. Mise en équations
3.2. Equations des Flux
Les flux totalisés couplés avec les courants statoriques et rotoriques s’expriment sous la forme:

Avec: : Matrice des inductances propres et mutuelles des phases statoriques

: Matrice des inductances propres et mutuelles des phases rotoriques

: Matrice des inductances mutuelles entre phases


statoriques et rotoriques.
. 3. Mise en équations
3.3. Equations de la machine en régime permanent
En régime permanent les courants statoriques et rotoriques, sous forme vectorielle s’écrivent :

: sont respectivement les phases des courants statoriques et rotoriques par rapport aux tensions
prises comme origines des phases.

Il est possible d’exprimer les flux totaux par phase statorique et rotorique :
. 3. Mise en équations
3.3. Equations de la machine en régime permanent
Pour la suite, nous développons uniquement les expressions des flux des phases A et a du stator et du rotor
respectivement.

θ : exprime la position du rotor par rapport au stator (en angle électrique), elle est donnée par :

Si on remplace les courants par leurs expressions en fonction du temps, il vient :

De même pour le flux rotorique:


. 3. Mise en équations
3.3. Equations de la machine en régime permanent
Les expressions des flux par phases du stator et du rotor sont des grandeurs sinusoïdales de pulsations
respectives et Il est alors possible d’exploiter la notation complexe.

En adoptant les notations complexes suivantes:

Les équations des flux deviennent :


.
3.3. Equations de la machine en régime permanent

Pour les autres phases statoriques et rotoriques, on obtient des expressions similaires.
 Il est alors possible de définir des expressions par phase pour décrire le fonctionnement de la machine en
régime permanent. A cet effet, on adopte les variables suivantes:
.
3.3. Equations de la machine en régime permanent

Les équations des flux deviennent


.
3.3. Equations de la machine en régime permanent
Les équations des flux deviennent

Pour une machine alimentée au stator par un système de tensions triphasées équilibrées de valeur efficace V1
et est en court circuit au rotor, on peut écrire :

Donc:

En divisant tous les termes par g, on ne change pas cette relation. En remplaçant les expressions des flux dans
les expressions des flux dans des tensions, on obtient:
.
4. Schémas équivalents
Les équations électriques du stator et du rotor sont celles d’un transformateur.

Ce transformateur présente deux particularités :


 Le secondaire est en court-circuit;
 La résistance du secondaire varie avec le glissement.
 Le transformateur apparaissant sur ce schéma équivalent a un rapport de transformation

: Représente les pertes par effet Joule au stator

: correspond à la puissance globale transmise au rotor (convertie en puissance mécanique


et les pertes Joule au rotor)
.
4. Schémas équivalents
On peut ramener au primaire l’impédance des enroulements secondaires. A cet effet, nous posons:
: Courant rotorique « ramené » au stator

: Résistance d’une phase rotor ramenée au statror ;

Avec: : inductance de fuite totale vue du rotor

Schéma équivalent ramené au primaire (stator) tenant compte des pertes fer
.
4. Schémas équivalents
On peut ramener au primaire l’impédance des enroulements secondaires. A cet effet, nous posons:

En reportant ces changements de variables dans les équations, il vient :


.
4. Schémas équivalents

Le schéma simplifié est souvent utilisé pour l’étude du


moteur alimenté par le réseau à tension et fréquence
constantes. Pour déterminer ses éléments, on fait les
essais suivants :

 On mesure, en courant continu, la résistance R1 du stator.

 On fait l’essai à vide. On alimente le moteur sous sa tension et sa fréquence nominales.


On mesure : U10 ; I10 ; P10

Si on ne sait pas départager l’ensemble des pertes mécaniques et des pertes dans le fer, on les suppose égales.

On en déduit :
.
4. Schémas équivalents

 On fait l’essai à rotor calé (bloqué). Le rotor immobile, on alimente le moteur à sa fréquence nominale,
mais sous une tension réduite de façon que le courant absorbé n’excède pas sa valeur nominale.
On mesure : U1cc ; I1cc ; P1cc

On en déduit :

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