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Chapitre 3 : VARIATION DE VITESSE DU MOTEUR ASYNCHRONE

Chapitre 3 :

VARIATION DE VITESSE DU MOTEUR ASYNCHRONE


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Introduction

Les moteurs électriques sont de nos jours, à l’exception des dispositifs d’éclairage,
les récepteurs les plus nombreux dans les industries et les installations tertiaires. Leur
fonction, de convertir l’énergie électrique en énergie mécanique, leur donne une
importance économique toute particulière qui fait qu’aucun concepteur d’installation
ou de machine, aucun installateur et aucun exploitant ne peut les ignorer.

Parmi tous les types de moteurs existants, les moteurs asynchrones triphasés
notamment les moteurs à cage sont les plus utilisés dans l’industrie et au-delà d’une
certaine puissance dans les applications du bâtiment tertiaire. De plus, bien que leur
commande par des équipements à contacteurs soit parfaitement adaptée pour un grand
nombre d'applications, l'emploi de matériels électroniques en constante progression
élargit leur champ d’application. C’est le cas pour contrôler le démarrage et l'arrêt avec
les démarreurs-ralentisseurs progressifs, comme lorsqu'un réglage précis de la vitesse
est également nécessaire avec les variateurs-régulateurs de vitesse.

La machine asynchrone fait partie des plus utilisées en industrie. Elle présente
l'avantage d'être robuste, peu coûteuse, de
construction simple et de maintenance réduite, en
particulier lorsqu’il s’agit de la machine
asynchrone à cage d'écureuil. Cette dernière est la
machine la plus utilisée pour obtenir de la
puissance mécanique à partir du réseau alternatif ; Figure 3.1 : Moteur asynchrone
mais elle présente un système d'équations très complexe à étudier qui exige un recours
aux calculs matriciels. Par suite de cette complexité, on doit développer un modèle dont
le comportement dynamique soit aussi proche que possible de celui de la réalité.

Par conséquent, la théorie générale a pour but de traiter une large gamme de
machines de façon unifiée, en les ramenant à un modèle unique. Ce modèle est
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caractérisé par un système d'axes en quadratures indicé (d,q), dans la mesure où l'on
admet comme première approximation les hypothèses simplificatrices suivantes :

✓ La saturation dans le circuit magnétique est négligée, cela permet d’exprimer les
flux comme fonctions linéaires des courants.
✓ Le circuit magnétique est parfaitement feuilleté, afin de négliger les courants de
Foucault.
✓ Les pertes par hystérésis et effet de peau sont négligées.
✓ L’épaisseur de l’entrefer est considérée constante sur toute la périphérie de la
machine, en négligeant l’effet des encoches.
✓ La force magnétomotrice créée par chacune des phases est à répartition
sinusoïdale, ce qui revient à ne considérer que la fondamentale. Ce qui signifie
que le flux d’enroulement à travers chaque phase et l’inductance mutuelle entre
un enroulement rotorique et statorique suivent une loi sinusoïdale en fonction de
l’angle rotorique.
✓ De même, la machine est considérée comme symétrique et équilibrée.

Dans ce chapitre, nous décrirons le modèle triphasé de la machine utilisant les


hypothèses simplificatrices mentionnées ci-dessus, et le modèle biphasé équivalent.

3.1.- GENERALITES SUR LE MOTEUR ASYNCHRONE

3.1.1.-Constitution

Le moteur asynchrone est un convertisseur électromécanique qui utilise l’énergie


en courant alternatif. Il comprend un stator et un rotor.

❖ Stator

Le stator est en tôles magnétiques feuilletées et comprend des encoches qui reçoivent
les conducteurs de l’enroulement inducteur alimenté par le système de tension du
réseau. Selon sa réalisation, l’enroulement peut être monophasé ou triphasé et
comporter un ou plusieurs paires de pôles. Nous nous intéresserons seulement aux
moteurs triphasés.

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❖ Rotor

Le rotor est également constitué d’un empilement de tôles sur l’arbre du moteur.

L’enroulement rotorique qui porte le même nombre de pôles que le stator, se


présente sous deux formes pour les moteurs triphasés :

✓ Rotor bobiné à bagues : un bobinage triphasé multi spire dans des encoches est
couplé en étoile ou en triangle et une extrémité de chacune des phases est relié à une
des trois bagues isolées montées en bout d’arbre ; sur ces bagues frottent des balais en
graphite : on peut ainsi mettre momentanément en série avec les enroulements du rotor
des résistances additionnelles utiles lors du démarrage.
✓ Rotor à cage : l’enroulement est constitué par des barres nues disposées dans des
encoches. Ces barres sont court-circuitées en permanence aux deux extrémités par des
anneaux, constituant ainsi une cage dite d’écureuil.

3.1.2.- Fonctionnement

L'enroulement statorique, alimenté par un système triphasé de courants


sinusoïdaux équilibrés dont la pulsation est ws, génère, d’après le théorème de Ferraris,
un champ magnétique circulaire tournant, dans l’espace lié au système d’enroulement,
à une vitesse Ωs = ωs /pp ; la quantité pp est le nombre de paires de pôles de
l’enroulement. Ωs est dite vitesse synchrone. Le sens de rotation du champ dépend de
l'ordre des phases d'alimentation.

❖ Vitesse de rotation

Le champ tournant statorique induit dans les enroulements rotoriques des courants qui
créent à leur tour un champ magnétique rotorique tournant à la même vitesse par
rapport au stator ; ce champ entraîne à sa poursuite le rotor à une vitesse ωm toujours
inférieure à la vitesse synchrone Ωs.

❖ Glissement

La pulsation ωg des courants induits rotoriques (et de la force électromagnétique


induite résultante) est donnée par :

ωg = ωs – ωm avec ωm = pp.Ωm.

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La pulsation ωp est appelée pulsation de glissement et la vitesse Ωg = ωg/pp est appelée


vitesse de glissement.

On appelle glissement g :

g = Ωg /Ωs = (Ωs – Ωm)/ Ωs = 1 – Ωm/ Ωs.

❖ Puissance électromagnétique et puissance mécanique

La puissance électromagnétique Pe est la puissance transmise au rotor. Elle est donnée


par l’expression :

Pe = Pa – pjs – pfe

Avec :

Pa = puissance absorbée au réseau

pjs = pertes dues à l'effet Joule dans le cuivre au stator

pfe = perte par hystérésis et par courant de Foucault dans le fer du circuit magnétique.

La puissance électromagnétique peut encore s'écrire en fonction du couple


électromagnétique Cem développé par le moteur :

Pe = Cem. Ωs

La majeure partie de la puissance électromagnétique est convertie en puissance


mécanique Pm sur l'arbre du moteur :

Pm = Cem. Ωm

Le reste de la puissance électromagnétique est dissipée en pertes Joule pjr dans les
cuivres du rotor. On a les relations :

Pjr = Pe - Pm = Cem (Ωs – Ωm) = Cem.Ωg

3.2.- MODELE TRIPHASE DU MOTEUR ASYNCHRONE

Le modèle de la machine asynchrone présenté traditionnellement en cours est un


modèle "régime permanent". C'est à dire que la machine est supposée fonctionner en

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régime établi, qu'elle est alimentée sous un système triphasé de valeur efficace
constante et qu'elle tourne à une vitesse constante.

Les grandeurs sont alors sinusoïdales et l'approche dans l'espace complexe est
valable (vecteurs de Fresnel).

3.2.1. Représentation et hypothèses d’études

La structure de principe d’un moteur triphasé à induction avec armatures


cylindriques au stator et au rotor est celle de la figure 3.2. La fréquence fs des tensions
vsa, vsb, vsc de l’alimentation triphasée impose la pulsation du champ synchrone ωs ; elle
influence la vitesse mécanique Ωm qui dépend aussi du nombre de paire de pôles pp du
moteur et de la charge entraînée (la dépendance par rapport à la charge se traduit par
l’effet de glissement).

Les hypothèses d’étude généralement admises sont : symétrie des armatures,


isotropie magnétique (pôles lisses), linéarité magnétique (pas de saturation, pas
d’hystérésis), répartition sinusoïdale des forces magnétomotrices dans l’entrefer.

3.2.2. Définitions et notations

En considérant la figure 3.2 et en se référant aux lois d’électromagnétisme, on


peut noter :

Φra, Φrb, Φrc : flux d’induction des phases a, b et c du rotor

Φsa, Φsb, Φsc : flux d’induction des phases a, b et c du


stator

𝜽𝒎 : angle mécanique instantané du rotor par


rapport au stator

𝜽𝒔𝒓 : angle électrique instantané du rotor par


rapport au stator

ira, irb, irc : courants des phases a, b et c du rotor

isa, isb, isc : courants des phases a, b et c du stator Figure 3.2 : Modèle triphasé du moteur à
induction.

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Lraa : inductance propre d’une phase du stator (Lraa = Lrbb = Lrcc)

Lrab : inductance mutuelle entre deux phases du stator (Lrab = Lrac = Lrbc)

Lsaa : inductance propre d’une phase du stator (Lsaa = Lsbb = Lscc)

Lsab : inductance mutuelle entre deux phases du stator (Lsab = Lsac = Lsbc)

M : inductance mutuelle maximale entre une phase du stator et une phase du rotor

Rr : résistance d’une phase du rotor

Rs : résistance d’une phase du stator

vra, vrb, vrc : tensions des phases a, b et c du rotor

vsa, vsb, vsc : tensions des phases a, b et c du stator

Les grandeurs vectorielles et matricielles sont définies comme suit :

[𝑣𝑠𝑎𝑏𝑐 ]𝑡 = [𝑣𝑠𝑎 𝑣𝑠𝑏 𝑣𝑠𝑐 ] ; [𝑣𝑟𝑎𝑏𝑐 ]𝑡 = [𝑣𝑟𝑎 𝑣𝑟𝑏 𝑣𝑟𝑐 ] ;

[𝑖𝑠𝑎𝑏𝑐 ]𝑡 = [𝑖𝑠𝑎 𝑖𝑠𝑏 𝑖𝑠𝑐 ] ; [𝑖𝑟𝑎𝑏𝑐 ]𝑡 = [𝑖𝑟𝑎 𝑖𝑟𝑏 𝑖𝑟𝑐 ]

[∅𝑠𝑎𝑏𝑐 ]𝑡 = [∅𝑠𝑎 ∅𝑠𝑏 ∅𝑠𝑐 ] ; [∅𝑟𝑎𝑏𝑐 ]𝑡 = [∅𝑟𝑎 ∅𝑟𝑏 ∅𝑟𝑐 ]

𝑅𝑠 0 0 𝑅𝑟 0 0
[𝑅𝑠 ] = [ 0 𝑅𝑠 0]; [𝑅𝑟 ] = [ 0 𝑅𝑟 0]
0 0 𝑅𝑠 0 0 𝑅𝑟

𝐿𝑠𝑎𝑎 𝐿𝑠𝑎𝑏 𝐿𝑠𝑎𝑏 𝐿𝑟𝑎𝑎 𝐿𝑟𝑎𝑏 𝐿𝑟𝑎𝑏


[𝐿𝑠𝑠 ] = [𝐿𝑠𝑎𝑏 𝐿𝑠𝑏𝑏 𝐿𝑠𝑎𝑏 ] ; [𝐿𝑟𝑟 ] = [𝐿𝑟𝑎𝑏 𝐿𝑟𝑏𝑏 𝐿𝑟𝑎𝑏 ]
𝐿𝑠𝑎𝑏 𝐿𝑠𝑎𝑏 𝐿𝑠𝑐𝑐 𝐿𝑟𝑎𝑏 𝐿𝑟𝑎𝑏 𝐿𝑟𝑐𝑐
2𝜋 2𝜋
cos 𝜃𝑠𝑟 cos (𝜃𝑠𝑟 + ) cos (𝜃𝑠𝑟 − )
3 3
2𝜋 2𝜋
[𝐿𝑠𝑟 ] = 𝑀 cos (𝜃𝑠𝑟 − ) cos 𝜃𝑠𝑟 cos (𝜃𝑠𝑟 + )
3 3
2𝜋 2𝜋
[cos (𝜃𝑠𝑟 + 3
) cos (𝜃𝑠𝑟 −
3
) cos 𝜃𝑠𝑟 ]

3.2.3. Equations générales du modèle triphasé

De manière classique, les équations électriques du moteur sous forme matricielle


sont :
𝒅[𝜱𝒔𝒂𝒃𝒄 ]
[𝒗𝒔𝒂𝒃𝒄 ] = [𝑹𝒔 ][𝒊𝒔𝒂𝒃𝒄 ] +
𝒅𝒕

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𝒅[𝜱𝒓𝒂𝒃𝒄 ]
[𝒗𝒓𝒂𝒃𝒄 ] = [𝑹𝒓 ][𝒊𝒓𝒂𝒃𝒄 ] +
𝒅𝒕

[𝜱𝒔𝒂𝒃𝒄 ] = [𝑳𝒔𝒔 ][𝒊𝒔𝒂𝒃𝒄 ] + [𝑳𝒔𝒓 ][𝒊𝒓𝒂𝒃𝒄 ]

[𝜱𝒓𝒂𝒃𝒄 ] = [𝑳𝒔𝒓 ][𝒊𝒔𝒂𝒃𝒄 ] + [𝑳𝒓𝒓 ][𝒊𝒓𝒂𝒃𝒄 ]

Le couple électromagnétique Cem est donné par :


𝒅[𝑳𝒔𝒓 ]
𝑪𝒆𝒎 = 𝒑𝒑 [𝒊𝒔𝒂𝒃𝒄 ]𝒕 [𝒊𝒓𝒂𝒃𝒄 ] avec θsr=Pp.θm
𝒅𝜽𝒔𝒓

Les équations (équations des tensions, des flux et du couple) sont non linéaires à
cause de la fonction cosinus dans la matrice inductance [ Lsr], d’où la nécessité d’utiliser
des modèles équivalents supprimant cette non linéarité.

3.3. Les modèles d’axes orthogonaux

3.3.1. Principe général

Les modèles d’axes orthogonaux permettent d’obtenir un système d’équation à


coefficients constants en remplaçant le système d’enroulements à 120° par un système
d’enroulements orthogonaux d’axes direct d, quadrature q et homopolaire h, tournant à
une vitesse ω = d𝜃/dt, 𝜃 étant l’angle électrique entre la phase a de l’enroulement 120°
(stator ou rotor) et l’axe d du référentiel orthogonal (la phase a du stator étant prise
comme référence).

Les relations de la transformation qui lient une grandeur triphasée initiale (tension,
courant ou flux) de composantes xa, xb et xc à sa transformée de composantes xd, xq et
xh dans le système orthogonal sont les suivantes :
𝑥𝑑 𝑥𝑎 𝑥𝑎 𝑥𝑑
[𝑥𝑞 ] = [𝑃(𝜃)] [𝑥𝑏 ] et [𝑥𝑏 ] = [𝑃(𝜃)] [𝑥𝑞 ]
−1

𝑥ℎ 𝑥𝑐 𝑥𝑐 𝑥ℎ

[P(θ)] est la matrice de passage du référentiel 120° au référentiel orthogonal et [P(θ)]-


1 est son inverse pour le passage du référentiel orthogonal au référentiel 120°.

3.3.2. Les principaux modèles orthogonaux

3.3.2.1. La transformation de PARK originale

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Cette transformation conserve les forces magnétomotrices et les amplitudes


entre les deux systèmes d’enroulements. Les matrices de passage directe et inverse sont
les suivantes :
2𝜋 2𝜋
𝑐𝑜𝑠𝜃 cos (𝜃 − ) cos (𝜃 + )
3 3
2 2𝜋 2𝜋
[𝑃(𝜃)] = −𝑠𝑖𝑛𝜃 −sin (𝜃 − ) −sin (𝜃 + )
3 3 3
1 1 1
[ 2 2 2 ]

𝑐𝑜𝑠𝜃 −𝑠𝑖𝑛𝜃 1
2𝜋 2𝜋
[𝑃(𝜃)]−1 = [cos (𝜃 − ) 3
−sin (𝜃 − ) 1]
3
2𝜋 2𝜋
cos (𝜃 + ) −sin (𝜃 + ) 1
3 3

3.3.2.2. La transformation de CLARKE

C’est un cas particulier de la transformation originale de Park et correspondant à


un angle de transformation θ=0. La matrice de passage [C] est donnée par :

1 −1/2 −1/2
[𝐶 ] = [ 0 √3/2 −√3/2]
1/2 1/2 1/2

3.3.3.- Equations du modèle orthogonal.

3.3.3.1.- Préliminaire

Nous considérerons le cas de la transformation originale de Park. Les résultats


qu’on obtiendra sont généralisables aux autres types de transformations.

Soient [𝑣𝑠𝑑𝑞ℎ ], [𝑖𝑠𝑑𝑞ℎ ], [𝛷𝑠𝑑𝑞ℎ ], [𝑣𝑟𝑑𝑞ℎ ], [𝑖𝑟𝑑𝑞ℎ ] et [𝛷𝑟𝑑𝑞ℎ ] respectivement en


référence orthogonale de [𝑣𝑠𝑎𝑏𝑐 ], [𝑖𝑠𝑎𝑏𝑐 ], [𝛷𝑠𝑎𝑏𝑐 ], [𝑣𝑟𝑎𝑏𝑐 ], [𝑖𝑟𝑎𝑏𝑐 ] et [𝛷𝑟𝑎𝑏𝑐 ]. Les équations
de passage pour le stator sont :

[𝑣𝑠𝑑𝑞ℎ ] = [𝑃(𝜃𝑠𝑎𝑑 )][𝑣𝑠𝑎𝑏𝑐 ] => [𝑣𝑠𝑎𝑏𝑐 ] = [𝑃(𝜃𝑠𝑎𝑑 )]−1 [𝑣𝑠𝑑𝑞ℎ ]

[𝑖𝑠𝑑𝑞ℎ ] = [𝑃(𝜃𝑠𝑎𝑑 )][𝑖𝑠𝑎𝑏𝑐 ] => [𝑖𝑠𝑎𝑏𝑐 ] = [𝑃(𝜃𝑠𝑎𝑑 )]−1 [𝑖𝑠𝑑𝑞ℎ ]

[𝛷𝑠𝑑𝑞ℎ ] = [𝑃(𝜃𝑠𝑎𝑑 )][𝛷𝑠𝑎𝑏𝑐 ] =>[𝛷𝑠𝑎𝑏𝑐 ] = [𝑃(𝜃𝑠𝑎𝑑 )]−1 [𝛷𝑠𝑑𝑞ℎ ]

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L’angle de la transformation pour le stator est


l’angle 𝜃sad entre l’axe d du référentiel et l’axe
sa du stator (voir figure 3.2).

On obtiendra de manière similaire les


Figure 3.3: Définition des angles de
équations de passage pour les grandeurs du
transformation
rotor ; l’angle de la transformation est l’angle rad entre l’axe d du référentiel et l’axe ra
du rotor.

3.3.3.2.- Equation des tensions, de flux et du couple électromagnétique

Posons [Ps] = [P(θsad)] ;

Les équations de tensions au stator donnent :


𝑑𝛷𝑠𝑑
𝑣𝑠𝑑 = 𝑅𝑠 𝑖𝑠𝑑 + − 𝜔𝑠 . 𝛷𝑠𝑞
𝑑𝑡
𝑑𝛷𝑠𝑞
𝑣𝑠𝑞 = 𝑅𝑠 𝑖𝑠𝑞 + + 𝜔𝑠 . 𝛷𝑠𝑑
𝑑𝑡
𝑑𝛷𝑠ℎ
{ 𝑣𝑠ℎ = 𝑅𝑠 𝑖𝑠ℎ +
𝑑𝑡

Les équations de tensions au rotor donnent :


𝑑𝛷𝑟𝑑
𝑣𝑟𝑑 = 𝑅𝑟 𝑖𝑟𝑑 + − 𝜔𝑟 . 𝛷𝑟𝑞 = 0
𝑑𝑡
𝑑𝛷𝑟𝑞
𝑣𝑟𝑞 = 𝑅𝑟 𝑖𝑟𝑞 + + 𝜔𝑟 . 𝛷𝑟𝑑 = 0
𝑑𝑡
𝑑𝛷𝑟ℎ
{ 𝑣𝑟ℎ = 𝑅𝑟 𝑖𝑟ℎ + =0
𝑑𝑡

En appliquant les transformations aux équations de flux dans abc, on obtient :

𝛷𝑠𝑑 = 𝐿𝑠 𝑖𝑠𝑑 + 𝐿𝑚 . 𝑖𝑟𝑑 𝛷𝑟𝑑 = 𝐿𝑟 𝑖𝑟𝑑 + 𝐿𝑚 . 𝑖𝑠𝑑


{ 𝛷𝑠𝑞 = 𝐿𝑠 𝑖𝑠𝑞 + 𝐿𝑚 . 𝑖𝑟𝑞 et { 𝛷𝑟𝑞 = 𝐿𝑟 𝑖𝑟𝑞 + 𝐿𝑚 . 𝑖𝑠𝑞
𝛷𝑠ℎ = 𝐿𝑠ℎ 𝑖𝑠ℎ 𝛷𝑟ℎ = 𝐿𝑟ℎ 𝑖𝑟ℎ

𝐿𝑠 = 𝐿𝑠𝑎𝑎 − 𝐿𝑠𝑎𝑏 et 𝐿𝑠ℎ = 𝐿𝑠𝑎𝑎 + 2𝐿𝑠𝑎𝑏

𝐿𝑟 = 𝐿𝑟𝑎𝑎 − 𝐿𝑟𝑎𝑏 et 𝐿𝑟ℎ = 𝐿𝑟𝑎𝑎 + 2𝐿𝑟𝑎𝑏


3
𝐿𝑚 = 𝑀
2

L’inductance Ls est appelée inductance cyclique propre du stator et l’inductance Lsh est
appelée inductance homopolaire du stator.
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L’inductance Lr est appelée inductance cyclique propre du rotor et l’inductance Lrh est
appelée inductance homopolaire du rotor.

L’inductance Lm représente l’inductance cyclique mutuelle entre stator et rotor : on


l’appelle inductance principale ou inductance magnétisante.
𝑑[𝐿𝑠𝑟 ]
𝐶𝑒𝑚 = 𝑝𝑝 [𝑖𝑠𝑎𝑏𝑐 ]𝑡 [𝑖𝑟𝑎𝑏𝑐 ]
𝑑𝜃𝑠𝑟

Son développement donne ;


3 𝐿𝑚 3 𝐿𝑚
𝐶𝑒𝑚 = 𝑝𝑝 (𝛷𝑟𝑑 𝑖𝑠𝑞 − 𝛷𝑟𝑞 𝑖𝑠𝑑 ) ou 𝐶𝑒𝑚 = 𝑝𝑝 (𝛷𝑠𝑑 𝑖𝑠𝑞 − 𝛷𝑠𝑞 𝑖𝑠𝑑 )
2 𝐿𝑟 2 𝐿𝑟

3.3.3.3.- Choix du référentiel

Le référentiel orthogonal est défini par sa vitesse de rotation w et son angle


instantané q par rapport à l’axe des enroulements, la phase a du stator étant prise
comme référence. Trois types de référentiels sont intéressants en pratique.

✓ Référentiel fixe lié au stator

Il correspond à ωsad = 0 et θsad = 0.

Si nous repérons dans ce référentiel les composantes de l’axe direct par l’indice a à
la place de d et les composantes de l’axe orthogonal par l’indice b à la place de q, les
équations de Park des tensions, sans les composantes homopolaires, deviennent :
𝑑𝛷𝑠𝛼 𝑑𝛷𝑟𝛼
𝑣𝑠𝛼 = 𝑅𝑠 𝑖𝑠𝛼 + 𝑣𝑟𝛼 = 𝑅𝑟 𝑖𝑟𝛼 + + 𝜔𝑚 . 𝛷𝑟𝛽 = 0
𝑑𝑡 𝑑𝑡
{ 𝑑𝛷𝑠𝛽 et { 𝑑𝛷𝑟𝛽
𝑣𝑠𝛽 = 𝑅𝑠 𝑖𝑠𝛽 + 𝑣𝑟𝛽 = 𝑅𝑟 𝑖𝑟𝛽 + − 𝜔𝑚 . 𝛷𝑟𝛼 = 0
𝑑𝑡 𝑑𝑡

✓ Référentiel mobile lié au rotor :

Il correspond à ω = ωm et θrad = 0, soit θsad = θsr = ppθm =∫ 𝜔𝑚 𝑑𝑡 . L’angle θm est la


position mécanique instantanée du rotor.

Si nous repérons dans ce référentiel les composantes de l’axe direct par l’indice x à
la place de d et les composantes de l’axe orthogonal par l’indice y à la place de q, les
équations de Park des tensions, sans les composantes homopolaires, deviennent :
𝑑𝛷𝑠𝑥 𝑑𝛷𝑟𝑥
𝑣𝑠𝑥 = 𝑅𝑠 𝑖𝑠𝑥 + − 𝜔𝑚 . 𝛷𝑠𝑦 𝑣𝑟𝑥 = 𝑅𝑟 𝑖𝑟𝑥 + =0
𝑑𝑡 𝑑𝑡
{ 𝑑𝛷𝑠𝑦 et { 𝑑𝛷𝑟𝑦
𝑣𝑠𝑦 = 𝑅𝑠 𝑖𝑠𝑦 + + 𝜔𝑚 . 𝛷𝑠𝑥 𝑣𝑟𝑦 = 𝑅𝑟 𝑖𝑟𝑦 + =0
𝑑𝑡 𝑑𝑡
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✓ Référentiel mobile lié au champ tournant synchrone

Il correspond à ω = ωs et θrad = 0, soit θsad = θsr =∫ 𝜔𝑠 𝑑𝑡 . L’angle θs est l’angle


instantané du champ synchrone et ωs sa pulsation. Nous conserverons les indices d et q
pour les composantes de ce référentiel. Les équations de Park des tensions sont :
𝑑𝛷 𝑑𝛷𝑟𝑑
𝑣𝑠𝑑 = 𝑅𝑠 𝑖𝑠𝑑 + 𝑠𝑑 − 𝜔𝑠 . 𝛷𝑠𝑞 𝑣𝑟𝑑 = 𝑅𝑟 𝑖𝑟𝑑 + − 𝜔𝑟 . 𝛷𝑟𝑞 = 0
𝑑𝑡 𝑑𝑡
{ 𝑑𝛷𝑠𝑞 et { 𝑑𝛷𝑟𝑞
𝑣𝑠𝑞 = 𝑅𝑠 𝑖𝑠𝑞 + + 𝜔𝑠 . 𝛷𝑠𝑑 𝑣𝑟𝑞 = 𝑅𝑟 𝑖𝑟𝑞 + + 𝜔𝑟 . 𝛷𝑟𝑑 = 0
𝑑𝑡 𝑑𝑡

3.4.- Modèle équivalent monophasé conventionnel

C’est un modèle est établi en considérant un fonctionnement en régime


permanent. On étudie le fonctionnement d’une seule phase au stator et au rotor à partir
du principe des phaseurs complexes: ce principe consiste à caractériser la valeur
instantanée d’une variable périodique par la projection, sur l’axe des réels d’un plan
complexe, d’un vecteur tournant de module constant ; le module et la vitesse de rotation
de ce vecteur sont respectivement égaux à la valeur crête et à la pulsation de la grandeur
périodique.

En désignant par x le phaseur spatial d’une grandeur x, on démontre que la


transformation initiale de Park permet d’écrire :

x=xsd + jxsq => X =(xsd + jxsq)/ √2

Les équations de tensions et de flux dans le régime permanent se résument aux


équations ci-dessous :

𝑉𝑠 = 𝑅𝑠 𝐼𝑠 + 𝑗𝜔𝑠 𝐿𝜎𝑠 𝐼𝑠 + 𝑗𝜔𝑠 𝐿𝑚 𝐼𝑚


𝑅𝑟
𝑉𝑟 = 𝐼 + 𝑗𝜔𝑠 𝐿𝜎𝑟 𝐼𝑟 + 𝑗𝜔𝑠 𝐿𝑚 𝐼𝑚 = 0 Où
𝑔 𝑟

𝐿𝜎𝑠 = 𝐿𝑠 − 𝐿𝑚 ; 𝐿𝜎𝑟 = 𝐿𝑟 − 𝐿𝑚 et 𝐼𝑚 = 𝐼𝑠 + 𝐼𝑟

Le phaseur Im est appelé courant magnétisant ; les inductances Lσs et Lσr sont
appelées inductance de fuite respectivement du stator et du rotor.

Ces expressions sont similaires à celles d’un transformateur dont le primaire est
représenté par le stator et le secondaire en court-circuit représenté par le rotor; la
résistance variable Rr/g est la résistance du secondaire. On peut donc ramener les
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équations du secondaire au primaire ou vice versa en introduisant le rapport de


transformation. Si nous supposons un rapport de transformation stator à rotor égal à
l’unité, on obtient à la figure 3.4 le schéma équivalent monophasé conventionnel du
moteur à induction.

Figure 3.4 : Modèle équivalent du moteur asynchrone

Le modèle comporte une résistance Rm qui n’a pas été prise en compte lors de
l’étude. Cette résistance est fictive et permet de tenir compte des pertes “fer” dans la
machine (pertes par hystérésis et pertes par courants de Foucault). Rm est faible pour
les moteurs de grande puissance, moyenne pour les moteurs de moyenne puissance et
élevée pour les moteurs de petite puissance.

Il est souvent intéressant d’indiquer les inductances de fuite Lσs et Lσr à l’aide des
coefficients de dispersion σs du stator et σr du rotor :
𝐿𝑠
𝐿𝜎𝑠 = 𝜎𝑠 . 𝐿𝑚 => 𝜎𝑠 = − 1
𝐿𝑚

𝐿𝑟
𝐿𝜎𝑟 = 𝜎𝑟 . 𝐿𝑚 => 𝜎𝑟 = − 1
𝐿𝑚

Le coefficient de dispersion totale 𝜎 est défini par :

1 𝐿2𝑚
𝜎 = 1 − (1+𝜎 )(1+𝜎 ) = 1 −
𝑠 𝑟 𝐿𝑠 𝐿𝑟

Le modèle équivalent monophasé conventionnel convient pour l’étude des


régimes permanents avec une alimentation en tensions équilibrées sinusoïdales.
Toutefois, il ne convient pas pour l’étude des régimes déséquilibrés et des régimes
transitoires. Les modèles dynamiques permettent de pallier à cette insuffisance.

3.5.- Modèle dynamique du moteur asynchrone

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Pour les applications d’automatique, le modèle dynamique d’un moteur doit


inclure la charge mécanique et mettre clairement en évidence la grandeur de commande
(courant ou tension) et la sortie réglée (vitesse ou position). Nous allons considérer le
cas naturel du moteur commandé par un système de tensions triphasées.

Le principe consiste à utiliser les équations du moteur pour une commande par
la tension, mais avec orientation du flux rotorique dans le référentiel synchrone.

3.6- Variation de vitesse de la machine asynchrone

Le réglage de la vitesse d’une machine à induction n’est pas simple que celui d’un
moteur à courant continu. Les onduleurs à fréquence de sortie variable sont la
principale application des dispositifs de puissance à semi-conducteurs pour la
commande de moteur à courant alternatif. Pour obtenir des caractéristiques de
commande comparables à celle d’un moteur à courant continu, il faut utiliser un
équipement de commande et de puissance plus compliqué.

Pour bien choisir un système d’entrainement à vitesse variable, il est absolument


nécessaire de connaître les contraintes imposées par la charge à l’ensemble
réseau/convertisseur statique/machine :

✓ Caractéristiques couple vitesse de la machine entraînée ;


✓ Inertie de la machine entrainée ;
✓ Performances statiques et dynamiques attendues ;
✓ Régime et service dans tous les cas d’exploitation.

3.6.1.- Caractéristique couple-vitesse

L’expression du couple électromagnétique en régime permanent est donnée par


la formule :
𝑝𝑝 2 𝑅𝑟
𝐶𝑒𝑚 = 3 𝐼
𝜔𝑠 𝑟 𝑔

Le courant rotorique peut être calculé à partir du modèle équivalent monophasé :


𝑉𝑠 −𝐼𝑠 (𝑅𝑠 +𝑗𝜔𝑠 𝐿𝜎𝑠 ) 𝑉𝑠
I𝑟 = 𝑅 ≅ 𝑅𝑟 (en supposant que la chute de tension est négligeable
( 𝑟)+𝑗𝜔𝑠 𝐿𝜎𝑟 ( )+𝑗𝜔𝑠 𝐿𝜎𝑟
𝑔 𝑔

de Vs) :

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Chapitre 3 : VARIATION DE VITESSE DU MOTEUR ASYNCHRONE

𝑉𝑠2
𝐼𝑟2 ≅ 𝑅 2
( 𝑟 ) +(𝜔𝑠𝐿𝜎𝑟 )2
𝑔

Le couple devient alors en remplaçant Ir par sa valeur :

3𝑝𝑝 𝑔𝑉𝑠2 𝑅𝑟
𝐶𝑒𝑚 =
𝜔𝑠 [𝑅𝑟2 +(𝑔𝜔𝑠 𝐿𝜎𝑟)2 ]

En exprimant 𝜔𝑠 et 𝑉𝑠 en fonction de la pulsation nominale et de la tension


nominale telles que : 𝜔𝑠 = 𝑘𝜔𝑠𝑛 et 𝑉𝑠 = 𝑘𝑉𝑠𝑛 , l’expression du couple devient :

𝟑𝒑𝒑 𝒈(𝒌𝑽𝒔𝒏)𝟐 𝑹𝒓
𝑪𝒆𝒎 =
𝒌𝝎𝒔𝒏 [𝑹𝟐 𝟐
𝒓 +(𝒈𝒌𝝎𝒔𝒏 𝑳𝝈𝒓 ) ]

A ce couple, on ajoute l’expression de la vitesse.


𝑘𝜔𝑠𝑛 (1−𝑔)
Ω𝑚 =
𝑝𝑝

La vitesse du moteur 𝛀𝒎 dépend des trois (03) paramètres que sont : la fréquence
𝒇 à travers la pulsation 𝝎, le glissement g et le nombre de paires de pôles 𝑝𝑝 . Varier la
vitesse du moteur revient à agir sur l’une de ces trois grandeurs individuellement.

3.6.2- Variation de vitesse des machines asynchrone par le nombre de paires de pôle
Une action sur le nombre de paires de pôles d'un moteur asynchrone triphasé
permet d'obtenir des fréquences de rotation différentes mais fixes et la plage de vitesse
n'est pas variée (moteur à couplage de pôles type DAHLANDER et moteurs à
enroulements indépendants).

De manière que :

✓ Si le nombre de paires de pôles augmente, la fréquence de rotation d'un moteur


diminue ;
✓ Si le nombre de paires de pôles diminue, la fréquence de rotation d'un moteur
augmente.

Dans cette catégorie, on retrouve les moteurs à plusieurs stators à enroulement


indépendants et les moteurs DAHLENDER qui sont souvent appelés les moteurs à
couplage de pôles.

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Chapitre 3 : VARIATION DE VITESSE DU MOTEUR ASYNCHRONE

Les moteurs DAHLENDER n'ont qu'un seul bobinage triphasé. Il ne permet qu'un seul
rapport de vitesse de 1 à 2 Ce rapport est obtenu par couplage des enroulements. Deux
couplages sont possibles :

3.6.2- Variation de vitesse des machines asynchrone par action sur le glissement
Action sur la tension d'alimentation statorique (autotransformateur, gradateur)

Rhéostat de glissement au rotor

Cascade de récupération (cascade hyposynchrone)

Ce résultat montre qu'il est possible d'obtenir le couple maximal, pour différentes
vitesses de rotation, à condition que le rapport tension d'alimentation / fréquence de la
tension soit constant ( U/ f constant).

3.6.2.1.- L'action sur la tension statorique

La figure 3.4 présente une alimentation du moteur à travers un gradateur qui


modifie les caractéristiques de cette tension.

Figure 3.4 : Variation de vitesse par action sur la tension statorique

Du fait de sa faible plage de variation de vitesse sur moteur à cage standard, le


gradateur statorique est surtout utilisé comme procédé de démarrage sur des machines
dont le couple résistant est de type parabolique.

3.6.2.2.-Rhéostat de glissement au rotor

L'action se fait sur la tension statorique

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Chapitre 3 : VARIATION DE VITESSE DU MOTEUR ASYNCHRONE

Figure 3.5 : Variation de vitesse par action sur les enroulements rotoriques

L’utilisation de résistance rotorique permet un réglage de la vitesse au-dessous


de la vitesse nominale mais avec un très mauvais rendement.

Un choix judicieux de la valeur des jeux de résistances insérées au rotor, permet


de régler la vitesse de ce type de moteur dans une plage intéressante. L’insertion
permanente d’une résistance aux bornes du rotor abaisse la vitesse et ce, d’autant plus,
que la valeur de la résistance est élevée. Ce procédé est intéressant pour démarrer très
progressivement des charges d’inertie élevée. Par contre, s’il s’agit de régler réellement
la vitesse, ce procédé cumule 3 inconvénients : - instabilité à de faibles vitesses (<40%)
- pertes actives importantes dans les résistances - instabilité de la vitesse lorsque la
charge varie ; cette variation de vitesse peut se visualiser sur le graphe en dessinant une
horizontale Ccharge = 0,85 CN par exemple

3.6.3- Variation de vitesse des machines asynchrone par action sur la fréquence
d’alimentation
L'alimentation à fréquence variable des machines asynchrones se fait à l'aide d'un
convertisseur statique généralement continu-alternatif (Fig. 3.4). La source d'entrée
peut être du type source de courant ou du type source de tension. En sortie du
convertisseur, on contrôle l'amplitude des tensions ou des courants statoriques ainsi
que leur fréquence fs

Figure 3.6 : Synoptique d’un convertisseur alternatif-continu-alternatif

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Chapitre 3 : VARIATION DE VITESSE DU MOTEUR ASYNCHRONE

Son principe est de maintenir V/f=Constant ce qui signifie garder le flux constant.

En effet, le flux est sensiblement proportionnel à la tension et inversement


proportionnel à la fréquence :

𝑉𝑠 = 𝑅𝑠 𝐼𝑠 + 𝑗𝜔𝑠 Φ𝑠
𝑉𝑠 −𝑅𝑠 𝐼𝑠 𝑉𝑠
Φ𝑠 = ≅
𝑗𝜔𝑠 𝑗𝜔𝑠

Par conséquent, une variation de la fréquence à tension fixe entraîne une variation du
flux.

Ainsi le couple électromagnétique peut s'exprimer par :


𝜔𝑟 𝑅𝑟
𝐶𝑒𝑚 = 3𝑝𝑝 ∅2𝑠 2 avec 𝜔𝑟 = 𝜔𝑠 − 𝜔 = 𝑔𝜔𝑠
[𝑅𝑟 +(𝜔𝑟 𝐿′𝑟)2 ]

Pour contrôler le couple électromagnétique de la machine asynchrone, nous


voyons d'après la relation précédente qu'il faut contrôler le flux statorique ∅𝑠 et la
pulsation des courants rotoriques 𝜔𝑟 (grandeur qui n'est pas directement accessible).

3.6.3.1- Contrôle des tensions statoriques


✓ Principe de la commande en boucle ouverte.
Principe de la commande en boucle ouverte. A flux constant, le couple
électromagnétique de la machine asynchrone ne dépend que de la pulsation 𝜔r. Ainsi,
pour différentes valeurs de la pulsation des grandeurs statoriques 𝜔s obtient-on une
famille de caractéristiques Couple-Vitesse, Cem = f(𝜔).

Figure 3.7: caractéristique couple-vitesse

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Chapitre 3 : VARIATION DE VITESSE DU MOTEUR ASYNCHRONE

Dans la zone linéaire (faibles glissements), cette famille de caractéristiques Couple-


Vitesse est tout à fait analogue à celle d'une machine à courant continu où la tension
d'induit constitue le paramètre de réglage de la vitesse. Ainsi pour faire varier en boucle
ouverte la vitesse d'une machine asynchrone doit-on faire varier la fréquence
d'alimentation au stator tout en maintenant le flux constant. Les réglages de tension et
de fréquence au stator de la machine sont obtenus grâce à un onduleur de tension MLI.

Ainsi, pour maintenir le flux 𝜔s constant, il faut que la tension efficace Vs soit
proportionnelle à la fréquence d'alimentation statorique.

Toutefois, cette relation n'est pas valable pour des faibles valeurs de la pulsation
𝜔s car la chute de tension due à la résistance des enroulements du stator n'est plus
négligeable.

Aussi envisage-t-on sur la plupart des variateurs une compensation de cette chute
de tension en augmentant l'amplitude des tensions statoriques pour les faibles valeurs
de 𝜔s de façon à maintenir ∅s constant. D'autre part, si un fonctionnement en survitesse
de la machine asynchrone est envisagé, il n'est pas possible de dépasser la tension
statorique nominale (claquage des isolants). Le flux ∅s est alors diminué de même que
le couple électromagnétique maximum.

La commande en boucle ouverte ne permet pas de contrôler parfaitement la


vitesse de rotation de la machine puisque à pulsation 𝜔s constante, la vitesse de rotation
dépend du couple résistant de la charge entraînée (glissement).

✓ Réalisation de l'asservissement de vitesse

Pour assurer l'asservissement de vitesse de rotation, on rajoute une boucle


externe sous forme d’un correcteur, généralement de type PI, qui permet d'estimer la
pulsation rotorique.

L'erreur de vitesse, permet d'augmenter la fréquence des tensions statoriques.

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Chapitre 3 : VARIATION DE VITESSE DU MOTEUR ASYNCHRONE

Figure 3.8: Synoptique de la commande avec asservissement de vitesse

La pulsation de la tension de sortie du correcteur notée 𝜔r est additionnée à la


pulsation de tension image de la vitesse de rotation 𝜔 et ceci de façon à obtenir la valeur
adéquate pour la pulsation statorique. La pulsation statorique est calculée par la relation
: 𝜔s = 𝜔r + 𝜔. C'est l'autopilotage fréquentiel.

Dans cette stratégie de commande le contrôle de l'amplitude des courants


statoriques est assuré uniquement en régime permanent. Lors des régimes transitoires,
les valeurs instantanées des courants ne sont pas contrôlées. Par suite, il est préférable
d’asservir les courants de sortie de l'onduleur MLI de façon à contrôler parfaitement les
valeurs instantanées des courants statoriques de la machine asynchrone.

3.6.3.2- Contrôle des courants statoriques


Une boucle de courant est nécessaire pour assurer le contrôler le courant en sortie
de chaque bras de l'onduleur MLI.

Il faut maintenir le flux statorique constant et contrôler la pulsation 𝜔r, pour que le
couple électromagnétique de la machine asynchrone soit contrôlé. Etant donné que la
machine est ici alimentée en courant et non en tension, alors la loi de variation Is = f(𝜔r)
permettre de maintenir le flux ∅s constant.

Le schéma synoptique de la figure 3.9 décrit le principe de l'asservissement de


vitesse de la machine asynchrone.

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Chapitre 3 : VARIATION DE VITESSE DU MOTEUR ASYNCHRONE

Figure 3.9: Synoptique de l’asservissement de vitesse de la MAS

La pulsation rotorique 𝜔r est estimée grâce au correcteur PI. Pour déterminer la des
courants statoriques, il faut additionner l'image de la vitesse de rotation et l'image de la
pulsation rotorique. Ceci permet de vérifier l'équation 𝜔s =𝜔r + ω et de réaliser
l'autopilotage fréquentiel. Etant donné que 𝜔r << 𝜔s, le capteur de vitesse utilisé doit
être numérique (codeur incrémental) afin d'avoir une grande précision sur la mesure
de 𝜔. L'amplitude des courants de références is1réf, is2réf, is3réf qui sont générés par un
oscillateur commandé en tension est fixé par la loi Is = f (𝜔r). La commande de la figure
est complexe et est généralement réalisée en faisant appel aux techniques numériques.

3.6.4.-Variateur de vitesse ALTIVAR

Le variateur de vitesse ALTIVAR est un convertisseur de fréquence destiné à


l’alimentation des moteurs asynchrones à cage. Ils fonctionnent suivant le principe MLI.
Cette technique assure une rotation des moteurs régulière et sans à coup à basse vitesse.

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Chapitre 3 : VARIATION DE VITESSE DU MOTEUR ASYNCHRONE

Figure 3.10: Branchement d’un variateur de vitesse ALTIVAR 66

Caractéristiques des ALTIVAR 66

Figure 3.11: Caractéristiques d’un variateur de vitesse ALTIVAR

Les variateurs de vitesse peuvent être équipés en option des éléments suivant :

✓ Résistance externe pour le freinage ;


✓ Inductances de lignes pour la réduction des courants harmoniques.

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Chapitre 3 : VARIATION DE VITESSE DU MOTEUR ASYNCHRONE

Un schéma structurel d’un ALTIVAR peut se présenter comme la figure 3.12.

Figure 3.12: Schéma structurel d’un variateur de vitesse ALTIVAR

On retrouve :

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