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Synchronisation et couplage:

Fonctionnement d'un synchroscope

Un synchroscope nécessite simplement une connection au réseau


(barres) et une connection au générateur qu'on veut synchroniser.
On utilise une connection entre neutre et phase ou entre deux
phases (selon la tension), mais il faut dans les deux cas utiliser la
même phase et la même connection. La tension d'alimentation est
réduite par deux petits transfos identiques.

Le synchrocope se compose d'un stator avec bobinage monophasé


et d'un rotor avec deux bobinages montés en quadrature dont l'un
des champs est déphasé de 90° par une self. Les bobinages du
rotor sont alimentés par des anneaux pour que chaque bobinage
est toujours connecté soit à la résistance (bobinage P), soit au self
(bobinage Q), P=phase, Q=quadrature). Il ne s'agit donc pas d'un
collecteur comme une dynamo (commutateur).

Pour expliquer le fonctionnement d'un synchroscope, nous nous


concentrons sur un instant bien précis, quand le courant dans le
stator est maximal positif, cela se produit chaque période, donc 50
fois par seconde. Le fonctionnement est identique quand le courant
est négatif, et quand le courant est nul, il n'y a aucun effet.

1. Quand les deux alimentations sont en phase (ou qu'on alimente


le stator et le rotor par le même courant, ce qui est le cas quand
le générateur est couplé au réseau), le stator et le bobinage P
reçoivent le même courant. Au moment ou le courant est
maximal dans le stator, il est également maximal dans le
bobinage P. Le bobinage Q dont le courant est déphasé ne reçoit
pas de courant à ce moment. Le champ magnétique qui est créé
fait s'aligner le rotor sur le champ du stator, l'aiguille pointe vers
le haut.
2. Si maintenant le générateur est en avance de 90°, le courant
dans le bobinage P est nul quand celui dans le stator est maximal
puisque les deux courants sont déphasés de 90°. Le courant dans
le bobinage Q sera alors maximal, puisque la self retarde la phase
de 90° et élimine donc l'avance. Le champ magnétique fait
s'aligner le bobinage Q sur le champ du stator et l'aiguille pointe
vers la droite.
3. Si le générateur est en opposition de phase, le courant est
maximal dans le bobinage P quand le courant dans le stator est
maximal, mais en opposition de phase. Le bobinage P s'aligne sur
le champ du stator, mais dans le sens inverse que lors de la
situation 1. L'aiguille pointe vers le bas.
4. Si le générateur est en retard de 90°, le courant dans le
bobinage P est nul et le courant dans le bobinage Q est
maximal, mais retardé deux fois, donc en opposition de
phase. Le champ magnétique fait s'aligner le bobinage Q,
mais dans le sens inverse à la situation 2. L'aiguille pointe
vers la gauche.

Si la vitesse du générateur est plus rapide que celle du réseau, le synchroscope tourne dans le sens
des aiguilles d'une montre (les situations 1-2-3-4 se présentent à tour de rôle).

Le contrôle du synchroscope s'effectue en alimentant le stator et le rotor par un même courant. Un


déphasage peut être produit par le transfo abaisseur de tension ou par l'induction différente des
bobinages du stator et du rotor. Le stator peut être tourné pour éliminer le déphasage. L'aiguille doit
pointer vers le haut.
Alternateur:
Enroulements amortisseur (damper) ou amortisseur Leblanc

Souvent le rotor dispose d'enroulements amortisseurs (amortisseurs


Leblanc). Il s'agit en fait d'une cage d'écureuil comme un moteur
asynchrone, mais elle est généralement incomplète, elle n'est présente
qu'au endroits des pôles (pôles saillants). La cage est complète en cas de
rotor à pôles lisses.

Tant que l'alternateur fonctionne en mode stable, aucun champ variable


n'est produit dans le rotor puisque l'alternateur fonctionne en mode
synchrone.

La cage d'amortisseur absorbe les variations de couple (stabilisation de la


vitesse de rotation instantanée) causées par une brusquue variation de la
charge et agit en cas de charge asymmétrique (une des phases
interrompues) ou en cas de cours-circuit. Il facilite également la mise et le
maintien en synchronisme de plusieurs alternateurs (amortissement des
oscillations de phase entre alternateurs).

L'enroulement amortisseur absorbe également les variations de couple


mécanique (moteur diésel), c'est moins nécessaire en cas de turbine qui
produit un couple constant.

L'accouplement magnétique entre le rotor et le stator d'une machine


synchrone n'est pas un accouplement rigide mais élastique. Le décalage
peut aller de -70 à +70° (fonctionnement en moteur ou en générateur).
Cet accouplement élastique peut provoquer des oscillations. l'amortisseur
Leblanc agit ici comme un accouplement visqueux qui vient s'ajouter à
l'accouplement élastique.

Sur la seconde image (rotor): en rouge et orange l'amortisseur Leblanc et


en jaune un des bobinages du rotor (nous n'avons dessiné qu'un seul
bobinale pour ne pas alourdir le dessin).

L'amortisseur Leblanc joue le role d'un amortisseur de voiture: il amortit


les oscillations de la voiture.

Fonctionnement parallèle

Fonctionnement parallèle
Pour obtenir plus de puissance, il est possible de faire travailler plusieurs alternateurs en
synchronisme
Le courant continu a un avantage indéniable: il est plus facile à mettre en œuvre. On peut tout simplement
ajouter des dynamos à un réseau existant pour augmenter la puissance. Il n'est pas nécessaire de synchroniser
les génératrices, puisqu'il n'y a pas de fréquence. On "monte en puissance" en augmentant le régime du
générateur.

Mais avec le courant alternatif est apparu un problème inconnu avec le courant continu: la synchronisation de
l'alternateur avec le réseau. Connecter un alternateur non synchronisé au réseau produit un appel de courant
qui ferait directement sauter les disjoncteurs. L'entreprise Westinghouse avec Nicolas Tesla (concurrente de
General Electric avec Edison) s'est finalement rendu compte que le problème pouvait facilement être résolu.

Fonctionnement en îlot ou en réseau infini

La marche en parallèle consiste à faire tourner plusieurs


alternateurs en parallèle pour alimenter une forte charge. Le
but est que chaque alternateur participe de façon équilibrée à
l'alimentation de la charge, aussi bien en puissance active
qu'en puissance réactive. Le fonctionnement des alternateurs
est considéré comme un fonctionnement en îlot puisqu'il n'est
pas connecté au réseau.

En cas de fonctionnement en réseau infini, l'alternateur est


connecté au réseau de distribution et injecte de l'énergie dans
le réseau (le compteur électrique tourne à l'envers). Le réseau
est si grand et se compose de tellement de générateurs qu'un
seul générateur ne peut pas influencer les paramètres du
réseau de distribution. Un alternateur couplé au réseau de
distribution peut se passer de régulateur de vitesse. Il marche
alors à puissance active constante (marche dite “sur
programme”). C'est la marche la plus souvent adoptée, le
régulateur étant remplacé par un simple limiteur de puissance.

Il n'est pas toujours nécessaire que l'alternateur fournisse de


l'énergie au réseau: l'alternateur peut être utilisé pour absorber Quand l'indicateur de puissance fournie par le générateur va da
les pics de consommation à certaines heures (certains c'est que le générateur absorbe de la puissance du réseau
consommateurs industriels doivent payer un supplément pour fonctionne en fait en moteur et entraine le diésel).
les pics de consommation). Dans ce cas le réseau et le C'est une situation qui n'est pas normale et le relais de retour
générateur local fournissent chacun une partie de la puissance devrait fonctionner pour sectionner la connection avec le réseau. C
requise. peut se produire s'il y a une perte de puissance du diésel (al
carburant bouchée).
Les conditions de marche en parallèle isolé et en réseau infini
sont assez identiques (les différences sont indiquées à chaque
fois). Le comportement en parallèle isolé est la moyenne de
fonctionnement de tous les générateurs (tension et fréquence).

Puissance active et puissance réactive

Un générateur produit une puissance active, qui est déterminée


par l'énergie mécanique apportée à l'alternateur et une
puissance réactive déterminée par le courant d'excitation.

 Quand la génératrice est sous-excitée, sa force electro-


motrice (fem) est plus basse que la tension du secteur et la
génératrice absorbe de la puissance réactive, de la même
manière qu'un transfo ou un moteur asynchrone absorbe de
la puissance réactive pour créer son champ magnétique.

Le courant est déphasé en arrière par rapport à la tension. Le


courant est maximal quand la tension est déjà en train de
diminuer, ce qui fait que la puissance maximale théorique ne Courbe de Mordey
peut pas être fournie. Le déphasage est indiqué par
l'angle φ et le facteur de puissance est indiqué cosφ.

 Quand la génératrice est surexcitée, sa fém. est plus élevée


que la tension du secteur et elle produit de la puissance
réactive. Le courant est déphasé en avant par rapport à la
tension et ici aussi la puissance maximale de l'alternateur
ne peut pas être obtenue.
Ce n'est que la génératrice est correctement excitée que le courant
dans l'induit est le plus faible pour une puissance donnée. Le
courant se compose de la puissance active et réactive, et la
puissance réactive est minimale quand l'excitation est correcte.

Dans le schéma, la puissance réactive (en fait le courant, mais cela


ne change rien au raisonnement), ce sont les lignes violettes. Le
courant est nul quand l'excitation est correcte. A ce courant vient
s'ajouter le courant effectivement envoyé dans le réseau et
consommé par les utilisateurs.

La courbe verte indique un fonctionement optimal de l'alternateur. Il


n'y a pas de déphasage, le facteur de puissance (cosφ) est donc de
1.. La courbe penche vers la droite: le courant d'excitation doit
augmenter avec la charge (puissance active).

La partie à gauche, caractérisée par un courant d'excitation très


faible indique une zone de fonctionnement instable où le champ
magnétique n'est pas assez fort pour maintenir l'alternateur en
synchronisme. L'alternateur décroche et ne tourne plus à sa vitesse
synchrone. Un fort appel de courant peut se produire ce qui fait
fonctionner les sécurités.

Pas du bobinage

Les générateurs ont un pas dans le branchement du bobinage du


rotor. La plupart des alternateurs ont une roue polaire à 4 poles,
l'alternateur tourne ainsi à 1500 tours pour une fréquence de 50Hz.

Le bobinage du stator n'englobe pas complètement le pole (90° =


full pitch), mais un peu moins. On retrouve principalement deux
systèmes de bobinages. Nous partons d'un alternateur avec 48
encoches, donc en théorie 12 encoches pour un bobinage:

 10 encoches (pas de 10/12 généralement indiqué pitch 5/6).


Ce type de bobinage est utilisé principalement pour les groupes
travaillant à haute tension (plus de 1000V) et haute puissance.
 8 encoches (pas de 8/12, indiqué pitch 2/3).
Ce type de bobinage a un moins bon rendement (le bobinage
n'englobe pas tout le champ magnétique d'un pole) mais
permet une légère réduction de la quantité de cuivre
nécessaire.

Ces deux types de bobinages produisent une forme d'onde un peu différente. Cela ne pose normalement pas
de problème dans la plupart des cas, les différences de tension (forme de la sinusoidale) sont limitées à
quelques pourcents. Mais les conducteurs des alternateurs sont réalisés en très gros fil, et cela produit malgré
tout des courants très importants (harmoniques).
On remarque qu'il y a une incompatibilité entre alternateurs s'il n'est jamais possible de réduire le courant de
traverse à zéro, quel que soit l'excitation. Le courant de traverse est le courant qui circule d'un générateur à
l'autre. Dans la plupart des cas, il est produit par une excitation différente des générateurs, et donc une tension
de sortie différente, mais il peut également être produit par une différence dans le pas du bobinage statorique
et donc la forme de la tension générée qui n'est pas parfaitement sinusoidale.
Cette incompatibilité de rend pas le fonctionnement en parallèle impossible, mais peut réduire la puissance
totale disponible.
Il n'est en principe pas nécessaire d'avoir une connection de neutre pour les groupes connectés à un
transformateur (c'est généralement le cas pour les alternateurs haute tension). Le neutre est produit au
secondaire du transfo si nécessaire. Les générateurs produisant de l'énergie domestique (230/400V) doivent
avoir une connection de neutre.
Le couplage étoile ou triangle n'a pas d'influence dans la mise en parallèle, il faut simplement que les tensions
soient identiques. Le couplage étoile permet de faire sortir le neutre du générateur (à connecter à la masse
locale).
Sur la page suivante nous indiquons les conditions qu'un groupe doit remplir pour pouvoir fonctionner en
parallèle.
Un synchroscope, un voltmètre
Conditions pour pouvoir synchroniser et un fréquencemètre
un fréquencemètre
Il faut
unque 5 conditions
voltmètre et soient remplies pour pouvoir synchroniser. Il y a des
conditions intemporelles (compatibilité), des conditions à régler (tension et
un fréquencemètre
fréquence) et une condition instantanée (phase):

1. Les générateurs doivent être compatibles


Voir conditions à remplir
2. Les générateur doivent être branchés correctement (phase).
Ce controle se fait le plus facilement avec les lampes de synchronisation.
Quand la phase n'est pas correcte, il est impossible que toutes les
lampes soient simultanément éteintes.
3. La tension du générateur doit être identique à celle du réseau à
connecter
Le générateur à coupler peut avoir une tension légèrement supérieure
4. La fréquence doit être identique
On s'arrange pour que la fréquence du générateur à connecter soit
légèrement supérieure (période de battement environ 5 à 10 secondes)
5. Le couplage doit être effectué quand la différence de phase est
minimale
La différence de phase entre le générateur et les "barres" doit être la
plus faible possible
Le couplage ne peut se faire que quand toutes les conditions sont remplies.
Pour établir le synchronisme, on utilise un synchroscope (avec un nom pareil, on
est sûr qu'il ne s'agit pas d'une machine à éplucher les pommes de terres). En fait
on utilise 3 appareils: un synchroscope, un voltmètre et un fréquencemetre.
 On règle le courant d'excitation de l'alternateur pour produire une
tension un peu plus élevée que le réseau (voltmètre). Il faut une
excitation minimale pour éviter que le groupe générateur ne décroche.
On est sûr, avec une tension légèrement supérieure au réseau que le
générateur va fournir de la puissance au lieu d'absorber des vars en pure
perte.
 On règle la vitesse de l'alternateur avec le fréquencemètre. Il s'agit d'un
indicateur qui se compose de languettes de longueur différente qui sont
mise en mouvement par un champ magnétique. Une languette va entrer
en résonance et vibrer plus que les autres: on voit ainsi la fréquence
approximative de l'alternateur. Cette mesure n'est qu'un contrôle.
 Avec le synchroscope, on controle la phase du générateur. Il s'agit d'un
indicateur rotatif qui indique la différence de phase entre l'alternateur et
le réseau. Tant qu'il y a une différence de fréquence, l'indicateur tourne
dans un sens ou l'autre.

Au lieu d'utiliser un voltmètre double, on utilise parfois un voltmètre différentiel.


Celui-ci indique la différence de tension entre le générateur et le réseau. Dans ce
cas, la zone verte indique quand la synchronisation peut être effectuée (en plus
des autres conditions à remplir): tension de générateur supérieure de 1% à la
tension de réseau (pour éviter l'appel de courant).

Un système de controle (en plus du synchroscope) est l'utilisation d'ampoules


connectées entre l'alternateur et le réseau (feux battants). Tant que la vitesse
de rotation (= fréquence) n'est pas correcte, les ampoules clignotent lentement.
Quand le synchronisme est correct, les ampoules sont éteintes. Les ampoules ne
sont jamais éteintes si les phases sont mal branchées. Il suffit alors d'interchanger
deux des phases du générateur.

On règle la vitesse du générateur pour avoir une fréquence légèrement plus


élevée que celle du réseau (l'aiguille tourne lentement dans le sens des aiguilles,
maximum 4 tours/minute). Un peu avant que la différence de phase est nulle, on
connecte l'alternateur au réseau (couplage).

Une fois le couplage établi, l'alternateur reste en synchronisme tant que la


connection au réseau est stable et que l'excitation est suffisante. On peut
augmenter la puissance du générateur, celui-ci restera en synchronisme. On peut
comparer la mise en synchronisation d'un générateur à la synchronisation d'une
boite de vitesse: il faut embrayer pour pouvoir engager une vitesse si on ne veut
pas casser les engrenages!

Actuellement, l'opération de synchronisation et de couplage s'effectue


automatiquement. Les modules de synchronisation controlent la puissance du
générateur (sa vitesse de rotation) et le courant d'excitation (le voltage).

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