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UNIVERSITE SULTAN MOULAY SLIMANE

Faculté polydisciplinaire de Khouribga

Filière «SCIENCES DES MATIERES PHYSIQUE-CHIMIE »


SMPC

THERMODYNAMIQUE II

CHAPITRE I

PRINCIPES DE LA THERMODYNAMIQUE
POUR SYSTEMES OUVERTS

➢ Premier principe de la thermodynamique


➢ Deuxième principe de la thermodynamique
➢ Applications pour certains dispositifs : compresseur,
turbine, pompe, chambre de combustion, …
➢ Applications pour certains cycles :
- Cycles de moteurs à 4 temps : Beau De Rochas,
Diesel…
- Cycle de Brayton-Joule : Turboréacteurs et Turbines
à gaz

Pr Sanaa HAYANI MOUNIR Année universitaire 2022-2023


TABLE DES MATIERES
I. Le premier principe pour les systèmes ouverts ............................................................... 3
I.1 Définitions et hypothèses ..................................................................................................... 3
I.2. Bilan de masse........................................................................................................................ 3
I.3 Premier principe pour système ouvert ............................................................................. 5
II. Notion de travail technique ................................................................................................ 8
II.1 Définition .................................................................................................................................. 8
II.2 Travail technique pour les différentes transformations de base .......................... 10
III. Deuxième principe de la thermodynamique de systèmes ouverts ............................ 11
IV. Applications pour quelques dispositifs industriels ........................................................ 13
IV.1 Rappels thermodynamiques ........................................................................................... 13
IV.2 Famille W : les machines de compression et de détente ....................................... 14
IV.2.1 Compression et détente isentropique ..................................................................... 14
IV.2.2 Compression et détente polytropique ..................................................................... 15
IV.2.3 Les compresseurs ........................................................................................................ 16
IV.2.4 Pompes ............................................................................................................................ 16
IV.2.5 Turbine ............................................................................................................................ 17
IV.3 Famille Q : Echangeur, chaudière, chambre de combustion .............................. 18
IV.3.1 Echangeurs ................................................................................................................... 18
IV.3.2 Mélangeur ou séparateur ......................................................................................... 18
IV.3.3 Chaudières .................................................................................................................... 19
IV. 4 Le Laminage ........................................................................................................................ 19
IV. 5 Echange d’énergie cinétique .......................................................................................... 20
IV.5.1 Les tuyères .................................................................................................................... 20
IV.5. 2 Les diffuseurs, les distributeurs, les déflecteurs ............................................ 20

2
I. LE PREMIER PRINCIPE POUR LES SYSTEMES OUVERTS
I.1 DEFINITIONS ET HYPOTHESES
Un système ouvert est un système qui peut échanger de la matière avec
l’extérieur. On s’intéresse seulement à des systèmes fluides. On supposera dans ce
cas deux hypothèses :
- L’écoulement est unidimensionnel : dans toute section de l’écoulement, les
grandeurs intensives sont supposées uniformes.
- L’écoulement est permanent (stationnaire) : l’état de l’écoulement est
indépendant du temps.

I.2. BILAN DE MASSE


Nous considérons un système ouvert en fonctionnement continu : il reçoit
en permanence un flux de matière qu'il transforme en débit de sortie (avec des
propriétés thermodynamiques en général différentes). Soient :
𝑀̇𝑒 : le débit de matière en entrée,
𝑀̇𝑠 : le débit de matière en sortie.

Sortie
S 𝑀̇𝑠
Entrée

𝑀̇𝑒
Zs

Ze

Figure 1-: Schématisation d'un système ouvert


On définira dans ce qui suit un système fermé à partir du système ouvert S.

Entrée Sortie

𝑃𝑒 𝑃𝑠
S S ሬԦ𝑠
𝑉
ሬԦ𝑒
𝑉
𝑍𝑠
Z
s
e

t t+∆𝑡
Figure N°2 - Définition d'un système fermé, à partir du système ouvert

3
☼ On considère donc le système F défini par :
À l'instant "initial" t : le contenu du système S + la quantité de matière (dMentrée)
qui va pénétrer par l’entrée e dans S à t,
à l'instant "final" 𝑡 + ∆𝑡 , le contenu du système S + la quantité de matière
(dMsortie) quittant par la sortie s à t+∆𝑡.
On a alors :
MF (t) = MS (t) + dMentrée

MF (𝑡 + ∆𝑡) = 𝑀𝑆 (𝑡 + ∆𝑡) + 𝑑𝑀𝑠𝑜𝑟𝑡𝑖𝑒

En retranchant 2 de 1, on obtient :

dMF = dMS + dMsortie − dMentrée

D’autre part, on a l’entrée et à la sortie les schémas suivants :

𝑛ሬԦ
𝑛ሬԦ

ሬԦ𝑒 ሬԦ𝑠
𝑉
𝑉

A l’entrée A la sortie
On a :
ሬሬሬሬԦ . 𝑆Ԧ = −𝜌. 𝑆. 𝑉𝑒 . 𝑑𝑡
𝑑𝑀𝑒𝑛𝑡𝑟é𝑒 = 𝜌𝑑𝑉 = 𝜌𝑑𝑥
De même, on a :
ሬሬሬሬԦ . 𝑆Ԧ = 𝜌. 𝑆. 𝑉𝑠 . 𝑑𝑡
𝑑𝑀𝑠𝑜𝑟𝑡𝑖𝑒 = 𝜌𝑑𝑉 = 𝜌𝑑𝑥

D’autre part, la masse du système fermé se conserve entre t et t+∆𝑡 : 𝑑𝑀𝐹 = 0


La variation de masse de système ouvert par rapport au temps s’annule également
(régime permanent) : 𝑑𝑀𝑆 = 0
𝑑𝑀𝑠𝑜𝑟𝑡𝑖𝑒 𝑑𝑀𝑒𝑛𝑡𝑟é𝑒
On conclut : 𝑑𝑡
= 𝑑𝑡

Soit alors dans le cas général, le bilan de masse d’un système ouvert en régime
permanent :

∑𝒊 𝑴̇𝒆𝒊 = ∑𝒋 𝑴̇𝒔𝒋

4
I.3 PREMIER PRINCIPE POUR SYSTEME OUVERT
Le système F ainsi défini est bien fermé, et on peut lui appliquer le premier principe.
L'énergie interne du système F à l'instant initial est :

UF (t) = US (t) + Ue

𝑈𝑒 étant l'énergie interne de la matière qui va entrer à t.


De même, l'énergie interne du système à l'état final est :

UF (t + ∆t) = US (t + ∆t) + Us

Us étant l'énergie interne de la matière qui va sortir à t+∆t.


La variation d'énergie interne du système fermé F entre t et t+∆t s'écrit donc :

∆UF = ∆US +Us −Ue

► De même, la variation d'énergie cinétique du système F :

∆𝐸𝑐𝐹 = ∆𝐸𝑐𝑆 +𝐸𝑐𝑠 −𝐸𝑐𝑒

∆𝐸𝑐𝑆 : Variation d'énergie cinétique du système S : la vitesse des éléments


qui le composent peut varier),
Ece et Ecs : Variations d'énergie cinétique entre l’entrée et à la sortie :

► Le système F a été soumis à une force de pression 𝑃𝑒 dans la canalisation


d'entrée dont le travail est 𝑃𝑒 𝑉𝑒 ; de même, la pression dans la canalisation de
sortie exerce un travail−𝑃𝑠 𝑉𝑠 sur le système F.
► Enfin, si les canalisations d'entrée et de sortie n'ont pas la même altitude, Le travail
de la pesanteur dû au fait que le fluide qui traverse le système change d'altitude. Ce
travail est exprimé par la diminution d'énergie potentielle de pesanteur entre l'entrée
et la sortie :

Epe − Eps = Wpes = −Ms gzs + Me gze

Le premier principe s'écrit finalement :

∆US + ∆EcS + Us − Ue + Ecs − Ece − Pe Ve + Ps Vs + (Ms zs − Me ze )g = W + Q

5
On fait apparaître les enthalpies des quantités de matières échangées :

∆US + ∆EcS = He − Hs + Ece − Ecs + W + Q

Dans cette équation, 𝐻𝑒 est l'enthalpie de la masse M de matière qui va pénétrer dans
le système pendant le temps∆𝑡. Si on divise cette grandeur par le temps∆𝑡, on fait
apparaître le débit d'enthalpie apporté par le courant de matière qui pénètre dans S :

He Mhe
Ḣe = = = he Ṁe
∆t ∆t

où ℎ𝑒 est l'enthalpie de l'unité de masse dans le courant d'entrée et 𝑀̇𝑒 = 𝑀̇ le débit


massique du courant d'entrée.
1 ሬሬሬሬሬԦ
𝑒 est l'énergie cinétique de la matière qui va entrer dans le système
𝐸𝑐𝑒 = 𝑀𝑣 2
2

ሬሬሬሬሬԦétant la vitesse du fluide dans la canalisation d'entrée.).


pendant l'intervalle∆𝑡 (𝑣 𝑒

Remarque :
Pour éviter toute confusion avec un volume, nous garderons le symbole "vecteur"
pour les vitesses telles queሬሬሬሬሬሬԦ
𝑣𝑒 .
On peut définir le débit d'énergie cinétique transporté par le courant d'entrée comme :

∆Ece 1 ሬሬሬሬԦ2
Ėce = = Ṁve
∆t 2

En divisant l'équation trouvée précédemment par , on obtient :

dUS dEcS
+ = Ḣe − Ḣs + Ece − Ecs + (Ṁe ze − Ṁs zs )g + Ẇ + Q̇
dt dt

ce qui s'écrit aussi :

𝑑𝑈𝑆 𝑑𝐸𝑐𝑆 1 ሬሬሬሬԦ2 1 ሬሬሬሬԦ2


+ = 𝑀̇𝑒 (ℎ𝑒 + 𝑣 + 𝑔𝑧 ) − 𝑀̇ (ℎ + 𝑣 + 𝑔𝑧𝑠 ) + 𝑊̇ + 𝑄̇
𝑑𝑡 𝑑𝑡 2 𝑒 𝑒 𝑠 𝑠
2 𝑠

C'est l'écriture générale du premier principe, pour un système ouvert.


Une situation particulièrement importante est rencontrée lorsque le système ouvert
en fonctionnement continu atteint un régime permanent : un système ouvert en

6
régime permanent échange de façon continue de la matière avec l'extérieur, mais ses
variables d'état restent constantes dans le temps.
Le premier principe de la thermodynamique pour les systèmes ouverts en régime
permanent s’écrit finalement comme suit :

𝟏 𝟐 𝟏 𝟐
𝑴̇𝒔 (𝒉𝒔 + ሬሬሬሬԦ
𝒗𝒔 + 𝒈𝒛𝒔 ) − 𝑴̇𝒆 (𝒉𝒆 + ሬሬሬሬԦ
𝒗 + 𝒈𝒛𝒆 ) = 𝑾̇ + 𝑸̇
𝟐 𝟐 𝒆

Exemple de systèmes industriels fonctionnant en régime permanent :


➢ Une turbine tournant à vitesse constante, après une phase de mise en route,
atteint un régime permanent : les températures et pression sont constantes
dans le temps en tout point.
➢ Un moteur à essence, une fois mis en régime, est aussi assimilable à un système
ouvert en régime permanent. Malgré son fonctionnement alternatif, si on
s'impose de l'observer sur un nombre entier de cycles, on constate que les
variables d'état (pression, température, composition) sont les mêmes à chaque
instant d'observation.
➢ Les installations industrielles "à feu continu" se rapprochent toutes de systèmes
ouverts en régime permanent.

Si le système S atteint un régime permanent, par conséquent les débits massiques


d'entrée et de sortie doivent être égaux :

𝑀̇𝑒 = 𝑀̇𝑠 (Bilan de masses)

Les variables d'état du système étant constantes, son énergie interne (fonction
𝑑𝑈𝑠
d'état) l'est aussi, et 𝑑𝑡
= 0.

Pour un système ouvert en régime permanent, parcouru par un débit de matière 𝑀̇


et échangeant avec l'extérieur une puissance mécanique 𝑊̇ et une puissance
thermique 𝑄̇ , on a :

𝐻𝑠 − 𝐻𝑒 + 𝐸𝑐𝑠 − 𝐸𝑐𝑒 + 𝑀̇𝑔(𝑧𝑠 − 𝑧𝑒 ) = 𝑊̇ + 𝑄̇

Ce qui s'écrit aussi :

𝟏 𝟏 𝟐
𝑴̇ (𝒉𝒔 + ሬ𝒗Ԧ𝟐𝒔 + 𝒈𝒛𝒔 − 𝒉𝒆 − 𝒗
ሬԦ − 𝒈𝒛𝒆 ) = 𝑾̇ + 𝑸̇
𝟐 𝟐 𝒆
7
Important :
C'est l'expression du premier principe pour un système ouvert en régime permanent.
On constate que par rapport à l'expression pour des systèmes fermés :
- Les variations temporelles de grandeurs comme l'énergie interne ou l'énergie cinétique
sont remplacées par des variations dans l'espace, entre l'entrée et la sortie
- L'enthalpie transportée par les débits matériels remplace l'énergie interne du système
fermé.
- Les puissances mécanique et thermique remplacent le travail et la chaleur

Dans ce cas, le premier principe pour un système ouvert en régime permanent


s'écrira :
𝐻̇𝑠 − 𝐻̇𝑒 = 𝑊̇ + 𝑄̇

En cas général d’un système qui échange plusieurs écoulements, travaux et chaleur,
on écrit :

𝑘 𝑚
𝑛 𝑚
∑ 𝐻̇𝑠 − ∑ 𝐻̇𝑒 = ∑ 𝑊̇ + ∑ 𝑄̇
𝑖 𝑗
𝑖 𝑗

Pour appliquer le premier principe :


➢ Définir le système et la transformation
➢ Déterminer si le système est ouvert ou fermé pendant cette transformation ;
pour un système ouvert en régime permanent, lister les débits de matière qui
entrent ou qui sortent,
➢ Lister forces extérieures appliquées au système, calculer leur travail,
➢ Lister les échanges de chaleur avec l'extérieur,
➢ Calculer la variation d'énergie cinétique (translation et rotation) lors de la
transformation (système fermé) ou entre les débits d'entrée et de sortie
(système ouvert en régime permanent),
➢ Appliquer le premier principe,

II. NOTION DE TRAVAIL TECHNIQUE


II.1 DEFINITION
La plupart des processus thermodynamiques sont réalisés dans des systèmes
ouverts où un fluide entre dans le système et le quitte. Le fluide dans ce système

8
subit différentes transformations par suite d'échange d'énergie avec le milieu
extérieur.
On ne considèrera que des processus stationnaires et réversibles en négligeant les
variations d'énergies cinétique et potentielle du fluide
(∆Ec = ∆Ep = 0) dans le système.
En effet, pour les systèmes fermés, on s’intéresse qu’au travail reçu ou fourni par le
gaz (dans le piston) de l'état 1 à l'état 2. Or pour dimensionner une machine
(compresseur par exemple), ce n'est pas vraiment W12 qui nous intéresse mais plutôt
le travail total Wtotal que le piston doit fournir, non seulement pour transformer le gaz
mais également pour admettre et refouler le gaz hors du cylindre. Ce travail
d'admission et d'échappement est appelé "travail de transvasement" et est noté Wtrans :

𝑊𝑡𝑜𝑡𝑎𝑙 = 𝑊12 + 𝑊𝑡𝑟𝑎𝑛𝑠

2
avec : 𝑊12 = − ∫1 𝑝𝑑𝑉

Le premier principe, relatif au travail total (c'est-à-dire avec transvasement) s'écrit :

∆𝐻12 = 𝑊𝑡𝑜𝑡𝑎𝑙 + 𝑄12

C'est l'analogue de ∆𝑈12 = 𝑊12 + 𝑄12 pour les systèmes sans transvasement (en
général fermés) : il suffit de remplacer ΔU12 par ΔH12 pour évaluer un Wtotal et non un
travail de transformation uniquement.
On va appeler par la suite ce travail total, le travail technique :
- Système fermé : travail volumétrique
2
⇒ 𝑊𝑣12 = −𝑝 ∫1 𝑑𝑉 et ∆𝑈12 = 𝑊𝑣12 + 𝑄12

- Système ouvert : travail technique


2
⇒ 𝑊𝑡12 = ∫1 𝑣𝑑𝑝 et ∆𝐻12 = 𝑊𝑡12 + 𝑄12

Dans les systèmes ouverts, on distingue entre les processus d'écoulement et les
processus de travail :
• dans les processus d'écoulement : La pression est généralement constante
(dp = 0) et le travail technique :
𝟐
W12 = ∫𝟏 𝑽𝒅𝒑12=0

9
Exemples de tels processus : les échangeurs et les lignes de transport des fluides (ex :
pipeline)
• dans les processus de travail : il y a un échange de travail technique
(Wt12≠ 0) avec le milieu extérieur
Exemples de tels processus : les turbines, compresseurs et pompes.

II.2 TRAVAIL TECHNIQUE POUR LES DIFFERENTES TRANSFORMATIONS DE


BASE

Les énergies cinétiques et potentielles sont supposées constantes, donc leurs


variations sont nulles :
2
- Transformation isochore : 𝑊𝑡12 = ∫1 𝑉𝑑𝑝 = 𝑉(𝑝2 − 𝑝1 ) = 𝑚𝑟(𝑇2 − 𝑇1 )

- Transformation isobare : Wt12 = 0 (car dp = 0)

2
- Transformation isotherme : Wt12 = ∫1 𝑚𝑟dp/p = mrTlnp2/p1 = Wv12

- Transformation isentropique : Wt12 = H2 -H1 = mcp(T2- T1)

- Transformation polytropique : Wtpol12 = n Wv12

Systèmes ouverts
Q W(technique) ∆𝑈 ∆𝐻
Isochore Q12 = mcv (T2 − T1 ) 𝑊12 = 𝑚𝑟(𝑇2 − 𝑇1 ) ∆U = Q12 ∆H = mcp (T2 − T1 )

Isobare 𝑄12 = 𝑚𝑐𝑝 (𝑇2 − 𝑇1 ) ∆𝑈 = 𝑚𝑐𝑣 (𝑇2 − 𝑇1 ) ∆𝐻 = Q12


W12 = 0
Isotherme 𝑄12 = −𝑊12 W12 = mrTlnp2/p12 ∆𝑈 = 0 ∆𝐻 = 0
isentropique Q12 =0 Wt12 = mcp(T2- T1) ∆𝑈 = W12 ∆𝐻 = 𝑚𝑐𝑝 (𝑇2 − 𝑇1 )
𝒏−𝟏
Q12 𝐧 𝐩𝟐 𝟏
𝐖𝟏𝟐 = 𝐩𝟏 𝐕𝟏 [( ) − 𝟏]
polytropique = ∆U − W12 𝒏−𝟏 𝐩𝟏 ∆𝑈 = 𝑚𝑐𝑣 (𝑇2 − 𝑇1 ) ∆𝐻 = 𝑚𝑐𝑝 (𝑇2 − 𝑇1 )

10
III. DEUXIEME PRINCIPE DE LA THERMODYNAMIQUE DE SYSTEMES
OUVERTS

Considérons maintenant un système ouvert, qui échange donc de la matière


avec l'extérieur. Ainsi que nous l'avons fait au chapitre précédent, nous remplaçons
le système S ouvert, par le système F constitué :
• à l'instant t, de la réunion du système S et de la matière qui va y entrer
pendant l'intervalle de temps ∆𝑡.
• à l'instant 𝑡 + ∆𝑡 de la réunion du système S et de la matière sortie pendant
l'intervalle de temps ∆𝑡.

Sortie
S 𝑀̇𝑠
Entrée

𝑀̇𝑒
Zs

Ze
Figure 3-: Schématisation d'un système ouvert.

Entrée
Sortie 𝑃𝑠
𝑃𝑒 S S
ሬԦ𝑠
𝑉
ሬԦ𝑒
𝑉 Zs
Ze
t t+∆𝑡

Figure N°4 - Définition d'un système fermé, à partir du système ouvert.

Ce système F est bien fermé pendant l'intervalle de temps ∆𝑡


L'entropie du système F aux instants initial (t) et final 𝑡 + ∆𝑡 s'écrit :

𝑆𝐹 (𝑡) = 𝑆𝑆 (𝑡) + 𝑆𝑖𝑛

𝑆𝐹 (𝑡 + ∆𝑡) = 𝑆𝑆 (𝑡 + ∆𝑡) + 𝑆𝑜𝑢𝑡

où 𝑺𝒊𝒏 et 𝑺𝒐𝒖𝒕 sont les entropies respectives de la matière qui est entrée dans le
système et de celle qui en est sortie pendant l'intervalle de temps ∆𝑡.

11
∆𝑆𝐹 = ∆𝑆𝑆 + 𝑆𝑜𝑢𝑡 − 𝑆𝑖𝑛

Appliquons donc le second principe au système F :

𝑄̇𝑝 ∆𝑡
∆𝑆𝐹 = ∆𝑖 𝑆𝑆 + ∑
𝑇𝑃

A somme du second membre portant sur tous les échanges de chaleur du


système S : l'élément P du système, à la température 𝑇𝑃 , reçoit de l'extérieur la
puissance thermique 𝑄̇𝑝 .
Il vient donc :
𝑄̇𝑝 ∆𝑡
∆𝑖 𝑆𝑆 = ∆𝑆𝑆 + 𝑆𝑜𝑢𝑡 − 𝑆𝑖𝑛 − ∑
𝑇𝑃

Le premier membre de cette équation représente la génération d'entropie au sein


du système S.
En divisant cette équation par ∆𝑡, et en faisant tendre ∆𝑡 vers 0, il vient :

𝑑𝑆𝑆 𝑄̇
̇
𝑆𝑔𝑒𝑛 = + 𝑆𝑜𝑢𝑡 ̇ −∑ 𝑃 ≥0
̇ − 𝑆𝑖𝑛
𝑑𝑡 𝑇𝑃

̇
Où 𝑆𝑔𝑒𝑛 est la vitesse de génération d'entropie (en W/K), liée aux irréversibilités ̇
̇ et
dont le système S est le siège. Cette grandeur est toujours positive ou nulle. 𝑆𝑖𝑛
̇
𝑆𝑜𝑢𝑡 sont les entropies transportées par les débits de matière (produit du débit
massique par l'entropie massique).
Pour un système ouvert en régime permanent (𝑺𝒔 = 𝑐𝑜𝑛𝑠𝑡𝑎𝑛𝑡𝑒), il vient :

𝑄̇𝑃
̇
𝑆𝑔𝑒𝑛 ̇ − 𝑆𝑖𝑛
= 𝑆𝑜𝑢𝑡 ̇ −∑ ≥0
𝑇𝑃

Même si le système S a une entropie constante, il peut générer de l'entropie (dès qu'il
est le siège de phénomènes irréversibles). Cette entropie produite est évacuée, soit
par les débits de matière, soit en cédant de la chaleur avec l'extérieur.

12
IV. APPLICATIONS POUR QUELQUES DISPOSITIFS INDUSTRIELS
Les dispositifs industriels ont pour but de produire :
- de la chaleur, du froid,
- ou de l’énergie mécanique.

Ce sont des assemblages de dispositifs élémentaires, ils fonctionnent par cycles. Les
dispositifs élémentaires sont des machines à transvasement, chacun est spécialisé
dans la production d’une grandeur précise (Q, W).

Notons enfin que d’une façon générale, dans les équipements fonctionnant en
régime permanent que :
– L’apport ou l’extraction de chaleur se fait donc préférablement sans transfert
de travail, c’est à dire à pression constante (de façon isobare). Idéalement, ces
transferts se feront à température constante (de façon isotherme).
– L’apport ou l’extraction de travail, nécessitant une variation de pression et le
mouvement de pièces mécaniques au sein du fluide, se fait donc préférablement sans
transfert de chaleur (de façon adiabatique).

Idéalement, ces transferts se feront sans variation d’entropie (de façon isentropique).

IV.1 RAPPELS THERMODYNAMIQUES


Pour simplifier l’application du premier principe sur certains organes ou
équipements utilisés en industrie, on rappelle dans ce paragraphe certaines relations,
lois et hypothèses dont on fera appel par la suite du cours :
Equation d’état des gaz parfaits : elle permet de calculer la troisième variable d’état à
partir des deux autres, nous retiendrons la loi des gaz parfaits sous sa forme établie
par Mariotte :

𝑃
= 𝑟𝑇
𝜌
Avec r : constante du gaz.
On démontre que pour les gaz parfaits, on peut écrire :

𝑑ℎ = 𝐶𝑝 𝑑𝑇

Suivant la nature du gaz, 𝐶𝑝 et 𝐶𝑣 varient faiblement ou non en fonction de la


température.

13
𝐶𝑝 𝛾𝑟 𝑟
Rappels : 𝛾= 𝑟 = 𝑐𝑝 − 𝑐𝑣 𝑐𝑝 = 𝑐 =
𝐶𝑣 𝛾−1 𝑣 𝛾−1

Pour l’air, on retiendra généralement :

𝛾 = 1,4𝑟 = 287 𝐽/𝑘𝑔/𝐾𝑐𝑝 = 1000𝐽/𝑘𝑔/𝐾𝐶𝑣 = 713𝐽/𝑘𝑔/𝑘

IV.2 FAMILLE W : LES MACHINES DE COMPRESSION ET DE DETENTE


Je désigne par la famille W la famille les équipements qui échangent principalement
du travail à savoir:
- Les compresseurs et les pompes,
- Les turbines.
On suppose en général les approximations suivantes :
- Le gaz séjourne peu de temps dans le compresseur ⇒ Fonctionnement
adiabatique.
- Les variations d’énergies cinétiques et potentielles sont supposées négligeables
∆𝑒𝑝 ≅ 0 et ∆𝑒𝑐 ≅ 0
Le premier principe appliqué entre l’entrée et la sortie donnera :

∆h = w

∆h est la différence d’enthalpie massique entrée l’entrée et la sortie de la machine


w est la puissance mécanique massique échangée au cours de l’évolution
‘compression ou détente)

IV.2.1 Compression et détente isentropique


C’est l’évolution retenue pour les fluides compressibles dans le cas particulier
simultanément les deux conditions :
- Evolution adiabatique : Q=0
- Fluide non visqueux : (pas de frottement)
- Soit encore : TdS =0 ou S=Cte
L’équation de Laplace est l’équation retenue pour décrire cette évolution
isentropique :
𝑃
𝑃𝑉 𝛾 = 𝐶𝑡𝑒 ou encore = 𝑐𝑡𝑒
𝜌𝛾

14
𝑃2
T 𝑃1
T

𝑃1 𝑃2

S S
Compression Détente
Figure-3 : Evolution isentropique dans le diagramme T-S

En tenant compte de :
- La variation négligeable de l’énergie cinétique (et potentielle),
- Des relations qui résultent pour le gaz parfait
On obtient :

𝑊𝑖𝑠 = ∆ℎ𝑖𝑠 = 𝐶𝑝 (𝑇2𝑠 − 𝑇1 )

Cp est supposé constante (ne dépend pas de la température).


A l’aide de l’équation de Laplace, on exprime la température finale de l’évolution
isentropique comme suit :

𝛾−1
𝑃 𝛾
𝑇2𝑠 = 𝑇1 ( 2 )
𝑃1

IV.2.2 Compression et détente polytropique


En fluide réel, les frottements internes se dissipent en chaleur et conduisent,
en fin de compression ou de détente, à une température différente de celle
correspondant à l’évolution isentropique, a ce phénomène se superpose en
s’additionnant ou se retranchant, l’échange de chaleur avec l’extérieur. La
connaissance précise de l’évolution réelle nécessiterait une mesure continue de la
pression et de la température en un grand nombre de points à l’intérieur de la
machine. Seules les données d’entrée et de sortie étant généralement disponibles, on
cale l’évolution sur une caractéristique de forme similaire à celle de l’isentropique.
On définit ainsi un exposant polytropique k à partir de la relation :

𝐾−1
𝑃2 𝐾
𝑇2𝑃 = 𝑇1 ( )
𝑃1

15
Dans une machine calorifugée (évolution adiabatique) les mesures effectuées à
l’entrée et à la sortie de la machine permettent le calcul de k :

Isentropique polytropique Réelle Isentropique polytropique Réelle


𝑃2
h 𝑃1
h
𝑇2𝑠 𝑇1
𝑃1 𝑃2

𝑇1

S 𝑇2𝑠

S
Compression Détente
Figure N°5 - Evolution polytropique et réelle dans le diagramme h-S

IV.2.3 Les compresseurs


Les compresseurs se présentent sous des formes très variées en fonction de leurs
conditions d’utilisation de leurs caractéristiques de pression et de débit. Deux
grandes classes de machines peuvent être retenues :
- Les compresseurs rotodynamiques ou turbocompresseurs axiaux (on va les
voir en détail dans le chapitre des turbomachines
- Les compresseurs volumétriques.
Remarque : une compression optimale serait isotherme, on l’approche par une
succession de compressions adiabatiques séparées par des refroidissements : on
parle de compression étagée.
La compression des mélanges liquide-vapeur est particulière. La compression
d’un fluide, déjà un défi majeur en mécanique des fluides dans le cas des gaz, est
rendue extrêmement délicate lorsque le fluide est en mélange diphasique. Pour cette
raison, l’ingénieur se concentrera en général soit sur la compression de vapeur, soit
sur la compression de liquide.

IV.2.4 Pompes
Les pompes véhiculant des liquides se divisent en deux catégories
principales :
• les pompes centrifuges : le mouvement du liquide résulte de l’accroissement
d’énergie qui lui est communiqué par la force centrifuge.

16
• les pompes volumétriques : l’écoulement résulte de la variation d’une capacité
occupée par le liquide.
En sachant que le volume spécifique de l’eau liquide est environ mille fois plus
faible que celui de la vapeur d’eau, ceci nous pousse à préférer la compression des
liquides à celle des gaz.

IV.2.5 Turbine
Les applications des turbines à gaz ou à vapeur sont nombreuses et variées.
Elles sont justifiées par la grande puissance massique de ces machines
- Application aéronautiques : turboréacteurs et turbomoteurs
- Application spatiales : turbopompes.
- Production électriques centralisée par unités de plusieurs de MW
- Production décentralisée avec ou sans cogénération et/ou cycles combinés
La turbine est la pièce maîtresse de toute installation à vapeur. Longue de
plusieurs dizaines de mètres dans les installations modernes, elle est équilibrée avec
grand soin, mise en place dans son coffrage et, si elle fait l’objet d’attention adéquate,
fonctionnera plusieurs dizaines d’années sans interruption.
Techniquement, outre les gradients de température qui la traversent, c’est
surtout le titre de l’eau dans les derniers étages (en cas de turbine multiétagée) qu’il
faut surveiller. Les gouttelettes liquides, beaucoup plus denses que la vapeur qui les
entoure, percutent en effet violemment les pales et en provoquent l’érosion.
L’ingénieur thermodynamicien veillera ainsi à garder un haut titre (massique de
vapeur), usuellement sans descendre en deçà de 95%.
C’est un dispositif permettant d’obtenir de l´énergie mécanique (w < 0) grâce à la mise
en rotation d’un système arbre + aubes entrainées par un fluide. On distingue les
turbines suivantes :
– Turbines hydrauliques : température ordinaire, entrainement par un flux d’eau.
– Turbines à gaz : détente du gaz à haute température et haute pression.

Figure N°9 - La turbine à gaz (TAG)

17
Caractéristiques : fonctionnement adiabatique, ∆𝑒𝑝 ≅ 0 et ∆𝑒𝑐 ≅ 0
Le premier principe appliqué entre l’entrée et la sortie donnera :

∆h = w< 0

La puissance s’exprime toujours en fonction des propriétés du fluide à l’entrée et à la


sortie de la turbine :
𝑤̇ = 𝑚̇(ℎ2 − ℎ1 )

IV.3 FAMILLE Q : ECHANGEUR, CHAUDIERE, CHAMBRE DE COMBUSTION

IV.3.1 Echangeurs
Dispositif statique (w= 0), sans échange de matière permettant un échange
thermique entre 2 fluides par conduction thermique.
– Les 2 fluides circulent soit à co-contre-courant ou à contre-courant.
– Le transfert thermique est favorisé par de grandes surfaces d’échange thermique.
– Gammes d’utilisation : fluides monophasiques ou changement d’´état : vaporisation
(évaporateur) ou condensation (condenseur).
Propriétés : w = 0, ∆𝑒𝑝 ≅ 0 et ∆𝑒𝑐 ≅ 0 Fluide 1
Le premier principe appliqué entre l’entrée
et la sortie donnera : Fluide 2

∆h = q = 0

Si le fonctionnement est réversible, alors l’échangeur est isobare.

IV.3.2 Mélangeur ou séparateur


C’est une enceinte calorifugée à n entrées et p sorties, à l’intérieur de laquelle
divers fluides sont mélangés.
On aura :
- Un mélangeur possède plusieurs entrées et une sortie.
- Un séparateur à 1’entrée et 2 sorties : pour des installations diphasiques :

𝑚̇1 ℎ1 = 𝑚̇2 ℎ2 + 𝑚̇3 ℎ3

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IV.3.3 Chaudières
L’ajout de chaleur dans les installations en régime permanent se fait à
pression constante. L’eau du circuit thermodynamique est réchauffée par contact
avec une autre canalisation : d’air dans le cas des centrales à combustion (déchets,
charbon, gaz), ou d’eau (d’un circuit secondaire) dans le cas des centrales nucléaires
(on verra des applications dans des chapitres futurs).
Le rendement des transferts de chaleur des chaudières à gaz fonctionnant à haute
température, dans les installations importantes, avoisine usuellement les 80%.
Parce qu’elle fonctionne à haute pression (jusqu’à 60 bars pour les
installations modernes), et est le théâtre de transferts de chaleur et gradients de
température importants, la chaudière est un élément coûteux et lourd.
La déférence de masse volumique entre les deux phases (liquide et vapeur dans
la chaudière fait qu’il est difficile de surchauffer la vapeur en présence de liquide.
Nous considérerons ainsi toujours que l’eau est sous forme de vapeur saturée à
la sortie de la chaudière.
En l’absence de travail mécanique la puissance fournie par la chaudière
s’exprime selon :
𝑄̇𝑐ℎ𝑎𝑢𝑑𝑖è𝑟𝑒 = 𝑚̇(ℎ2 − ℎ1 )

Ce pour éviter de faire passer l’eau du circuit thermodynamique à haute pression


dans le cœur même du réacteur.
Le principe de la chaudière : L’eau y pénètre à l’état liquide à gauche, et en ressort
en haut à droite à l’état de vapeur saturée. L’apport de chaleur est assuré par la
traversée des gaz chauds.

IV. 4 LE LAMINAGE
Ecoulement d’un fluide dans un conduit à parois fixes permettant la détente
du fluide à travers un obstacle (c’est une détente de Joule-Thomson). On le réalise
par un passage à travers un poreux ou une vanne à pointeau.

Propriétés : Q=0, W = 0, ∆𝑒𝑝 ≅ 0 et ∆𝑒𝑐 ≅ 0

Le premier principe appliqué entre l’entrée et la sortie donnera :

∆h = q (∆h = 0 si le dispositif est calorifugé)

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La détente est irréversible. On l’utilise dans des systèmes de refroidissement comme
les machines frigorifiques.

IV. 5 ECHANGE D’ENERGIE CINETIQUE


Il existe aussi des équipements qui échangent principalement entre l’entrée et la
sortie de l’énergie cinétique. Le rôle de ces équipements est souvent d’accélérer la
vitesse du fluide.
IV.5.1 Les tuyères
A la sortie de l’équipement, le fluide atteint une vitesse supérieure qu’à l’entrée
comme le cas dans les tuyères

Figure13 - Exemple de tuyère utilisée en aéronautique

Ce type d’équipement n’échange ni de chaleur ni de travail avec le milieu extérieur,


le premier principe simplifié appliqué à ce type d’équipement s’écrit comme suit :

1 1
∆ℎ + 2 𝑉22 − 2 𝑉12 = 0 avec : 𝑉2 > 𝑉1

IV.5.2 Les diffuseurs, les distributeurs, les déflecteurs


A la sortie de l’équipement, le fluide atteint une vitesse inférieure qu’à l’entrée comme
le cas dans les distributeurs, les déflecteurs et les diffuseurs. Le rôle de ces
équipements et de ralentir la vitesse du fluide pour préparer sa répartition dans le
volume et l’endroit où ces équipements sont installés
Ce type d’équipement n’échange ni de chaleur ni de travail avec le milieu extérieur,
le premier principe simplifié appliqué à ce type d’équipement s’écrit comme suit :

1 1
∆ℎ + 2 𝑉22 − 2 𝑉12 = 0 avec : 𝑉2 < 𝑉1

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