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Université Ibn Zohr Année Universitaire : 2019/2020

Faculté Polydisciplinaire Ouarzazate Filière : SMP


Département de Physique-Chimie Semestre : 6

Travaux dirigés de la théorie des matériaux

Exercice 1

Les électrons de conduction, dans une plaque en cuivre, sont assimilés à un gaz des électrons
libres, occupant une surface de côtés 𝐿𝑥 et 𝐿𝑦 . Le système est en équilibre thermodynamique,
à la température T.

1. Etablir la densité d’états 𝑔(𝜀) du système.


2. La température est supposée très élevée.
a. Etablir la relation entre le niveau de Fermi 𝜀𝐹 et le nombre de particules N.
b. Exprimer l’énergie interne U en fonction de N et de la température T.
c. En déduire la chaleur spécifique 𝐶𝑉 .
3. On suppose que la température est nulle (𝑇 = 0 K).
a. Exprimer le niveau de Fermi 𝜀𝐹0 en fonction de N.
b. Calculer l’énergie interne du système.
c. Exprimer la vitesse moyenne des électrons en fonction de N.
d. Définir la température de Fermi 𝑇𝐹 .
e. On donne 𝜀𝐹0 = 7,2 eV, calculer, numériquement, 𝑇𝐹 .
4. La température est différente de zéro mais très basse.
a. En utilisant le développement de Sommerfeld, établir l’expression de 𝜀𝐹 en
fonction de 𝜀𝐹0 .
b. Calculer l’énergie interne du système.
c. En déduire la chaleur spécifique et donner son allure en fonction de T.

Exercice 2 : Effet Hall

On considère une plaque d’un conducteur électrique, de forme d’un parallélépipède rectangle
d’épaisseur a, de largeur b et de longueur L. La conduction électrique est assurée par des électrons
mobiles dont le nombre par unité de volume est n. Le système est soumis à l’action d’un champ
électrique ⃗⃗⃗𝑬 dans le plan OXY.

1. Etablir l’équation du mouvement d’un électron.

1
2. Exprimer la vitesse ⃗⃗⃗𝒗 de l’électron en fonction de la densité de courant ⃗𝒋, n et e.
Déduire la conductivité électrique 𝜎0 .

A ce champ électrique, on associe un champ magnétique ⃗𝑩


⃗ , appliqué suivant la direction 𝑂𝑍.

3. Ecrire l’équation du mouvement d’un électron soumis à l’action de ⃗⃗⃗𝑬, de ⃗𝑩⃗ et d’une
force de frottement de la forme ⃗𝒇 = −𝑚𝑒 𝒗 ⃗ /𝜏 (𝜏 est une constante physique et 𝑚𝑒 la
masse de l’électron).
4. Etablir les expressions des composantes de la vitesse 𝒗 ⃗ en régime continu (on pose
𝜔𝑐 = 𝑒𝐵⁄𝑚𝑒 )
5. Déterminer les composantes de la densité de courant⃗𝒋.
6. En déduire l’expression la conductivité électrique 𝜎.
7. Calculer le coefficient de Hall 𝑅𝐻 en fonction de n.
8. Quel est l’intérêt de la mesure de la tension de Hall ?

Données :

∞ 𝜀 𝜋2 𝑑𝑔(𝜀)
Le développement de Sommerfeld : ∫0 𝑔(𝜀)𝑓( 𝜀)𝑑𝜀 = ∫0 𝐹 𝑔(𝜀) 𝑑𝜀 + (𝑘𝐵 𝑇)² )
6 𝑑𝜀 𝜀=𝜀𝐹

𝑘𝐵 = 1.38 10−23 JK-1, 𝑚𝑒 = 0.91 10−30 𝑘𝑔

Exercice 3 : Paramagnétisme de Pauli

On soumet un système de N électrons à l’action d’un champ magnétique. Le moment de spin


d’un électron est ∓𝜇 et son énergie est 𝜀 = ±𝜇B, selon que 𝝁 ⃗⃗ est orienté suivant⃗⃗⃗𝑩, ou
suivant le sens contraire. Calculer la susceptibilité magnétique à basse et haute température
⃗⃗ est faible pour un système tridimensionnel.
dans le cas où 𝑩

Exercice 4 : Paramagnétisme de Langevin

On considère un solide formé d’atomes (ou ions) portant un moment magnétique spontané 𝝁 ⃗⃗
dû à un moment cinétique total J non nul (J est la somme des moments cinétiques orbitaux et de
spin des divers électrons de l’atome). Le solide est en équilibre avec un thermostat à une
température T et est placé dans un champ magnétique 𝑩 ⃗⃗ orienté suivant l’axe (OZ).

1. Calculer l’aimantation moyenne.


2. Déterminer le comportement dans la limite d’un champ faible.
3. Montrer que la susceptibilité magnétique est inversement proportionnelle à la
température (loi de Curie).

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Correction de travaux dirigés de la théorie des matériaux

Exercice 1 : Gaz des électrons à 2D

1. Etablir la densité d’états 𝑔(𝜀) du système.


Le nombre d’états accessibles est donné par :
𝜋𝑘² 𝑆𝑘²
Ω=𝑔 =𝑔
2𝜋 2𝜋 4𝜋
𝐿𝑥 𝐿𝑦

On a un électron libre, donc :

1 ℏ²𝑘²
𝜀 = 𝑚𝑣 2 =
2 2𝑚
2𝑚𝜀
𝑘2 =
ℏ²
Alors,

𝑆 2𝑚𝜀
Ω=𝑔
4𝜋 ℏ²
D’où,

𝜕Ω 𝑆 2𝑚
𝑔(𝜀) = =𝑔 =𝐴
𝜕𝜀 4𝜋 ℏ²
A est une constante qui dépend du matériau.

2. La température est supposée très élevée.


a. Etablir la relation entre le niveau de Fermi 𝜀𝐹 et le nombre de particules N.
Aux hautes températures la distribution de Fermi-Dirac peut être remplacée par celle de
Maxwell-Boltzmann (voir cours).
1
≃ 𝑒 −𝛽(𝜀−𝜀𝐹)
𝑒𝛽(𝜀−𝜀𝐹) +1
+∞ +∞

𝑁 = ∫ 𝐴𝑒 −𝛽(𝜀−𝜀𝐹) 𝑑𝜀 = 𝐴𝑒 𝛽𝜀𝐹 ∫ 𝑒 −𝛽𝜀 𝑑𝜀


0 0

On pose : 𝑥 = 𝛽𝜀

3
+∞
𝐴𝑒 𝛽𝜀𝐹 −𝑥
𝐴𝑒 𝛽𝜀𝐹
𝑁= ∫ 𝑒 𝑑𝑥 =
𝛽 𝛽
0

b. Exprimer l’énergie interne U en fonction de N et de la température T


+∞ +∞

𝑈 = ∫ 𝐴𝜀𝑒 −𝛽(𝜀−𝜀𝐹) 𝑑𝜀 = 𝐴𝑒 𝛽𝜀𝐹 ∫ 𝜀𝑒 −𝛽𝜀 𝑑𝜀


0 0
+∞
𝐴𝑒 𝛽𝜀𝐹 −𝑥
𝐴𝑒 𝛽𝜀𝐹
𝑈= ∫ 𝑥𝑒 𝑑𝑥 =
𝛽² 𝛽²
0

𝐴𝑒 𝛽𝜀𝐹
𝑈 𝛽²
= = 𝑘𝐵 𝑇
𝑁 𝐴𝑒𝛽𝜀𝐹
𝛽
𝑈 1 1
= 𝑘𝐵 𝑇 + 𝑘𝐵 𝑇
𝑁 2 2
C’est l’expression classique de l’énergie interne d’un système classique. On retrouve le
1
théorème de l’équipartition, 𝑘𝐵 𝑇 par un degré de liberté.
2

c. En déduire la chaleur spécifique 𝐶𝑉 .


𝜕U
𝐶𝑉 = ( ) = 𝑁𝐾 = 𝑐𝑠𝑡𝑒
𝜕𝑇 𝑣
On retrouve la loi de Dulong et Petit.
3. On suppose que la température est nulle (𝑇 = 0 K)
a. Exprimer le niveau de Fermi 𝜀𝐹0 en fonction de N.
+∞ 𝜀𝐹0
𝐴
𝑁=∫ 𝑑𝜀 = ∫ 𝐴𝑑𝜀
𝑒𝛽(𝜀−𝜀𝐹) + 1
0 0

𝑁 = 𝐴𝜀𝐹0
Donc,
𝑁
𝜀𝐹0 =
𝐴
b. Calculer l’énergie interne du système.
𝜀𝐹0
𝐴𝜀²𝐹0
𝑈 = ∫ 𝐴𝜀𝑑𝜀 =
2
0

𝐴𝜀²𝐹0
𝑈
= 2
𝑁 𝐴𝜀𝐹0

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𝑁𝜀𝐹0
𝑈=
2
c. La vitesse moyenne d’un électron
𝑈 1 𝜀𝐹0
= 𝑚𝑣 2 =
𝑁 2 2

𝜀𝐹0
𝑣=√
𝑚
A.N.

7.2 ∗ 1.62 ∗ 10−19


𝑣=√ = 1.13 106 𝑚/𝑠
0.91 ∗ 10−30

Les électrons dans un métal sont animés d’une vitesse importante à T=0K (Conséquence du
principe de Pauli), par contre pour une classique, sa vitesse est nulle lorsque T=0K.
d. Définir la température de Fermi 𝑇𝐹 .
La température de Fermi est une température caractéristique du matériau qui sépare le
domaine des basses températures au domaine des hautes températures.
Pour 𝑇 < 𝑇𝐹 : on traite les électrons en tenant compte des effets quantiques.
Pour 𝑇 > 𝑇𝐹 : on traite les électrons étant des particules classiques.
e. calculer, numériquement, 𝑇𝐹 .
𝜀𝐹0
𝑇𝐹 =
𝑘𝐵
7.2 ∗ 1.6 ∗ 10−19
𝑇𝐹 = = 83478 𝐾
1.38 ∗ 10−23
Pour traiter les électrons dans ce métal comme des particules classiques, il faut avoir des
températures supérieures à 83478 𝐾 : Il est impossible, donc, de traiter les électrons comme
des particules classiques à des températures ordinaires.
4. La température est différente de zéro mais très basse.
a. En utilisant le développement de Sommerfeld, établir l’expression de 𝜀𝐹 en fonction de 𝜀𝐹0 .
On 𝑁 = 𝑐𝑠𝑡𝑒
𝜀𝐹0 𝜀𝐹
𝜋² 𝑑𝑔(𝜀)
𝑁 = ∫ 𝐴𝑑𝜀 = ∫ 𝐴𝑑𝜀 + (𝑘𝐵 𝑇)² ( )
6 𝑑𝜀𝐹 𝜀=𝜀𝐹
0 0

5
𝜀𝐹 = 𝜀𝐹0
b. . Calculer l’énergie interne du système.
𝜀𝐹
𝜋² 𝑑𝜀𝑔(𝜀)
𝑈 = ∫ 𝐴𝜀𝑑𝜀 + (𝑘𝐵 𝑇)² ( )
6 𝑑𝜀𝐹 𝜀=𝜀𝐹
0

𝐴𝜀²𝐹 𝜋²
𝑈= + (𝑘𝐵 𝑇)²𝐴
2 6
𝑁𝜀𝐹0 𝜋² 𝑘𝐵 𝑇 2
𝑈= (1 + ( ) )
2 3 𝜀𝐹0

c. En déduire la chaleur spécifique


𝜕U
𝐶𝑉 = ( ) = 𝐵𝑇
𝜕𝑇 𝑣

Exercice 2 : Effet Hall


1. L’équation du mouvement d’un électron dans un champ électrique :
𝐹 = 𝑞𝐸⃗ = −𝑒𝐸⃗
𝑑𝑣
𝑚 = −𝑒𝐸⃗
𝑑𝑡
𝑒𝜏
𝑣 = − 𝐸⃗
𝑚
Avec 𝜏 le temps de libre parcours moyen.
2. Exprimer la vitesse ⃗⃗𝑣 de l’électron en fonction de la densité de courant ⃗𝑗, n et e. Déduire la
conductivité électrique 𝜎0 .

La densité de courant est donnée par :


𝑗 = 𝑛𝑞𝑣 donc 𝑣 = 𝑗/𝑛𝑞
𝑛𝑒 2 𝜏
𝑗 = −𝑛𝑒𝑣 = 𝐸⃗ = 𝜎0 𝐸⃗
𝑚

𝑛𝑒 2 𝜏
𝜎0 =
𝑚

Avec 𝜎0 la conductivité électrique.


3. Ecrire l’équation du mouvement d’un électron soumis à l’action de ⃗⃗⃗𝐸 , de 𝐵
⃗ et d’une force de

frottement de la forme 𝑓 = −𝑚𝑣 /𝜏

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𝑑𝑣
𝑚 = −𝑒(𝐸⃗ + 𝑣⋀𝐵
⃗ )+𝑓
𝑑𝑡

𝑓 : force de frottement due aux collisions (chocs) dans le matériau.


𝑑𝑣
𝑚 = −𝑒(𝐸⃗ + 𝑣⋀𝐵⃗ ) − 𝑚𝑣/𝜏
𝑑𝑡
𝑑 1 −𝑒
( + )𝑣 = (𝐸⃗ + 𝑣⋀𝐵⃗)
𝑑𝑡 𝜏 𝑚
4. Etablir les expressions des composantes de la vitesse 𝑣 en régime continu

𝑑𝑣
En régime continu = ⃗0
𝑑𝑡

L’équation de mouvement devient :


𝑣 −𝑒
= (𝐸⃗ + 𝑣⋀𝐵
⃗)
𝜏 𝑚
Déterminons 𝑣𝑥 , 𝑣𝑦 et 𝑣𝑧 en projetant l’équation suivant les trois directions.
𝑒𝜏
𝑣𝑥 = − (𝐸 + 𝑣𝑦 𝐵)
𝑚 𝑥
𝑒𝜏
𝑣𝑦 = − (𝐸𝑦 − 𝑣𝑥 𝐵)
𝑚
{ 𝑣𝑧 = 0
Donc,
𝑒𝐵𝜏 𝑒𝜏
𝑣𝑥 + 𝑣𝑦 = − 𝐸𝑥
𝑚 𝑚
𝑒𝐵𝜏 𝑒𝜏
− 𝑣𝑥 + 𝑣𝑦 = − 𝐸𝑦
𝑚 𝑚
{ 𝑣𝑧 = 0
Méthode de Cramer :

𝑒𝐵𝜏
1
Δ=| 𝑚 | = 1 + 𝜔2 𝜏 2
𝑒𝐵𝜏 𝑐
− 1
𝑚

𝑒𝜏 𝑒𝐵𝜏
− 𝑚 𝐸𝑥 𝑚
| 𝑒𝜏 | 𝑒𝜏 𝑒 2𝜏 2 𝐵
− 𝑚 𝐸𝑦 1 (− 𝐸 + 𝐸 )
𝑚 𝑥 𝑚2 𝑦
𝑣𝑥 = =
Δ 1 + 𝜔𝑐2 𝜏 2
𝑒𝜏 (−𝐸𝑥 + 𝜔𝑐 𝜏𝐸𝑦 )
𝑣𝑥 =
𝑚 1 + 𝜔𝑐2 𝜏 2

7
Et ,
𝑒𝜏
1 − 𝑚 𝐸𝑥
| 𝑒𝜏𝐵 𝑒𝜏 |
− 𝑚 − 𝑚 𝐸𝑦 𝑒𝜏 (𝜔𝑐 𝜏𝐸𝑥 + 𝐸𝑦 )
𝑣𝑦 = =−
Δ 𝑚 1 + 𝜔𝑐2 𝜏 2
Donc,
𝑒𝜏 (−𝐸𝑥 + 𝜔𝑐 𝜏𝐸𝑦 )
𝑣𝑥 =
𝑚 1 + 𝜔𝑐2 𝜏 2
𝑒𝜏 (𝜔𝑐 𝜏𝐸𝑥 + 𝐸𝑦 )
𝑣𝑦 = −
𝑚 1 + 𝜔𝑐2 𝜏 2
{ 𝑣𝑧 = 0

5. Déterminer les composantes de la densité de courant⃗𝑗.


On a :
𝑗 = −𝑛𝑒𝑣
Donc,
−𝑛𝑒 2 𝜏 (−𝐸𝑥 + 𝜔𝑐 𝜏𝐸𝑦 )
𝑗𝑥 = −𝑛𝑒𝑣𝑥 =
𝑚 1 + 𝜔𝑐2 𝜏 2
𝑛𝑒 2 𝜏 (𝜔𝑐 𝜏𝐸𝑥 + 𝐸𝑦 )
𝑗𝑦 = −𝑛𝑒𝑣𝑦 =
𝑚 1 + 𝜔𝑐2 𝜏 2
{ 𝑗𝑧 = 0
𝜎0
𝑗𝑥 = (𝐸 − 𝜔𝑐 𝜏𝐸𝑦 )
1 + 𝜔𝑐2 𝜏 2 𝑥
𝜎0
𝑗𝑦 = (𝜔 𝜏𝐸 + 𝐸𝑦 )
1 + 𝜔𝑐2 𝜏 2 𝑐 𝑥
{ 𝑗𝑧 = 0
𝑗𝑥 𝜎0 1 −𝜔𝑐 𝜏 𝐸𝑥
(𝑗 ) = ( ) (𝐸 )
𝑦 2
1 + 𝜔𝑐 𝜏 2 𝜔𝑐𝜏 1 𝑦

6. En déduire l’expression la conductivité électrique 𝜎.


𝜎0 1 −𝜔𝑐 𝜏
𝜎= ( )
1 + 𝜔𝑐2 𝜏 2 𝜔𝑐 𝜏 1
En présence d’un champ magnétique, la conductivité électrique devient un tenseur.
La conductivité électrique diminue en présence d’un champ magnétique, ceci est dû au fait
⃗ , et d’un
que l’électron est animé d’un mouvement circulaire, de pulsation 𝜔𝑐 , suivant 𝐵
mouvement de translation suivant 𝐸⃗ . Donc, la résistivité augmente avec la champ
magnétique : c’est le phénomène de magnétorésistivité.
Sous l’effet du champ magnétique, il y a une accumulation des électrons sur la face arrière de
l’échantillon. Ces électrons vont laisser des ions sur la face avant de l’échantillon.

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Ce dernier devient équivalent d’un condensateur chargé. Une différence de potentiel apparait,
donc, suivant la direction (oy). Cette tension est la tension de Hall.
7. Calculer le coefficient de Hall 𝑅𝐻 en fonction de n.
Le coefficient de Hall est défini par :
𝐸𝑦
𝑅𝐻 =
𝑗𝑥 𝐵
𝑗𝑦 = 0 car le courant n’existe que suivant (ox).

𝑗𝑦 = 0 ⇒ 𝐸𝑦 = −𝜔𝑐 𝜏𝐸𝑥
L’expression de la densité 𝑗𝑥 devient :
𝜎0
𝑗𝑥 = (𝐸 + (𝜔𝑐 𝜏)2 𝐸𝑥 ) = 𝜎0 𝐸𝑥
1 + 𝜔𝑐2 𝜏 2 𝑥
−𝜎0 −𝑛𝑒
𝑗𝑥 = 𝐸𝑦 = 𝐸
𝜔𝑐 𝜏 𝐵 𝑦
Donc
𝐸𝑦 1
𝑅𝐻 = =−
𝑗𝑥 𝐵 𝑛𝑒
8. Quel est l’intérêt de la mesure de la tension de Hall ?

La tension de Hall 𝑉𝐻 est liée à 𝐸𝑦 par la relation :


⃗⃗⃗⃗ ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗ 𝑉𝐻
𝐸𝑦 = −𝑔𝑟𝑎𝑑
𝑑𝑉𝐻 𝑉𝐻
𝐸𝑦 = − ⇒ 𝐸𝑦 = −
𝑑𝑦 𝑏
𝑉𝐻 1
= − 𝐵𝑗𝑥
𝑏 𝑛𝑒
𝐼 𝐼
Et on sait que 𝑗 = 𝑆 = 𝑎𝑏, donc,
𝑉𝐻 1 𝐼
=− 𝐵
𝑏 𝑛𝑒 𝑎𝑏
1 𝐼𝐵
𝑉𝐻 = −
𝑛𝑒 𝑎
La tension de Hall permet de déterminer la concentration des porteurs libres dans un matériau.

9
Exercice 3 : Paramagnétisme de Pauli

Un gaz d’électrons libres constitue un système paramagnétique. Le système possède une


aimantation lorsque 𝐵⃗ ≠ ⃗0 , on parle du paramagnétisme de Pauli (électronique).

On a un gaz d’électrons libres, le système obéit à la statistique de Fermi-Dirac.

L’aimantation magnétique s’écrit sous la forme :

𝑀 = (𝑁1 − 𝑁2 )𝜇

Avec,

 ⃗.
𝑁1 le nombre d’électrons dont le moment est parallèle à 𝐵
 ⃗.
𝑁2 le nombre d’électrons dont le moment est antiparallèle à 𝐵
 𝑁 = 𝑁1 + 𝑁2

 Aux hautes températures


La distribution de Fermi-Dirac peut être remplacée par celle de Maxwell-Boltzmann ;

1
𝑓(𝜀) = ≈ 𝑒 −𝛽(𝜀−𝜀𝐹)
𝑒𝛽(𝜀−𝜀𝐹) +1
Donc,

1
𝑁1 = ∫ 𝑔(𝜀) 𝑒 −𝛽(𝜀′−𝜀𝐹) 𝑑𝜀
2
0

1
𝑁2 = ∫ 𝑔(𝜀) 𝑒 −𝛽(𝜀′′−𝜀𝐹) 𝑑𝜀
2
{ 0

Avec, 𝜀 ′ = 𝜀 − 𝜇𝐵 et 𝜀 ′′ = 𝜀 + 𝜇𝐵

D’où,

1
𝑁1 = 𝐴𝑒 −𝛽(−𝜇𝐵−𝜀𝐹) ∫ 𝜀 1/2 𝑒 −𝛽𝜀 𝑑𝜀
2
0

1
𝑁2 = 𝐴𝑒 −𝛽(𝜇𝐵−𝜀𝐹) ∫ 𝜀 1/2 𝑒 −𝛽𝜀 𝑑𝜀
2
{ 0

Donc,

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1
𝑁1 − 𝑁2 = 𝐴𝑒 𝛽𝜀𝐹 (𝑒 𝛽𝜇𝐵 −𝑒 −𝛽𝜇𝐵 ) ∫ 𝜀 1/2 𝑒 −𝛽𝜀 𝑑𝜀
2
0

1
𝑁 = 𝑁1 + 𝑁2 = 𝐴𝑒 𝛽𝜀𝐹 (𝑒 𝛽𝜇𝐵 +𝑒 −𝛽𝜇𝐵 ) ∫ 𝜀 1/2 𝑒 −𝛽𝜀 𝑑𝜀
2
{ 0

𝑀 𝑁1 − 𝑁2
= 𝜇 = 𝜇𝑡ℎ(𝛽𝜇𝐵)
𝑁 𝑁1 + 𝑁2

L’aimantation résultante est : 𝑀 = 𝑁𝜇𝑡ℎ(𝛽𝜇𝐵)

⃗ est faible : (𝑡ℎ(𝑥) ≈ 𝑥)


Dans le cas où 𝐵

𝑁𝜇²𝐵
𝑀=
𝑘𝐵 𝑇

Donc la susceptibilité magnétique s’écrit sous la forme :

𝑀 𝑁𝜇² 𝐶
𝜒= = =
𝐵 𝑘𝐵 𝑇 𝑇

Où 𝐶 est la constante de Curie

 Aux basses températures

On utilise le développement de Sommerfeld :


𝜀′𝐹
1 𝜋² 𝑑𝑔(𝜀)
𝑁1 = ∫ 𝑔(𝜀)𝑑𝜀 + (𝑘𝐵 𝑇)2 ( )
2 12 𝑑𝜀 𝜀=𝜀′
0 𝐹

Avec 𝜀′𝐹 = 𝜀𝐹 + 𝜇𝐵

𝜀′𝐹
1 𝜋² 𝐴 −1/2
𝑁1 = ∫ 𝐴𝜀 1/2 𝑑𝜀 + (𝑘𝐵 𝑇)2 ( 𝜀′𝐹 )
2 12 2
0
1 𝜋²
𝑁1 = 𝐴(𝜀𝐹 + 𝜇𝐵)3/2 + 𝐴(𝑘𝐵 𝑇)2 (𝜀𝐹 + 𝜇𝐵)−1/2
3 24

1 𝜇𝐵 3/2 𝜋² 𝑘𝐵 𝑇 2 𝜇𝐵 −1/2
𝑁1 = 𝐴𝜀𝐹 3/2 [(1 + ) + ( ) (1 + ) ]
3 𝜀𝐹 8 𝜀𝐹 𝜀𝐹
Si 𝜇𝐵 ≪ 𝜀𝐹 (les faibles champs)

11
1 3/2
3𝜇𝐵 𝜋² 𝑘𝐵 𝑇 2 𝜇𝐵
𝑁1 = 𝐴𝜀𝐹 [(1 + )+ ( ) (1 − )]
3 2𝜀𝐹 8 𝜀𝐹 2𝜀𝐹

De même pour 𝑁2 avec 𝜀′′𝐹 = 𝜀𝐹 − 𝜇𝐵

1 3 3𝜇𝐵 𝜋 2 𝑘𝐵 𝑇 2 𝜇𝐵
𝑁2 = 𝐴𝜀𝐹 [(1 −
2 )+ ( ) (1 + )]
3 2𝜀𝐹 8 𝜀𝐹 2𝜀𝐹

Donc,
1 3 3𝜇𝐵 𝜋 2 𝑘𝐵 𝑇 2 𝜇𝐵
𝑁1 − 𝑁2 = 𝐴𝜀𝐹 2 [ − ( ) ]
3 𝜀𝐹 8 𝜀𝐹 𝜀𝐹
1 𝜋 2 𝑘𝐵 𝑇 2
𝑀 = (𝑁1 − 𝑁2 )𝜇 = 𝐴𝜀𝐹 2 𝜇²𝐵 [1 − ( ) ]
24 𝜀𝐹
Pour un système tridimensionnel, on a :
2
𝜋 2 𝑘𝐵 𝑇
𝜀𝐹 = 𝜀𝐹0 (1 − ( ) )
12 𝜀𝐹0

Donc,
2
1 𝜋 2 𝑘𝐵 𝑇
𝑀= 𝐴𝜀𝐹0 2 𝜇²𝐵 [1 − ( ) ]
12 𝜀𝐹0

Et on a (Pour 𝑇 = 0 K) :
𝜀𝐹0
2
𝑁 = ∫ 𝐴𝜀 1/2 𝑑𝜀 = 𝐴𝜀 3/2
3 𝐹0
0

D’où,
2
3 𝑁𝜇 2 𝐵 𝜋 2 𝑘𝐵 𝑇
𝑀= [1 − ( ) ]
2 𝜀𝐹0 12 𝜀𝐹0

La susceptibilité magnétique s’écrit, donc, sous la forme ;


2
𝑀 3 𝑁𝜇 2 𝜋 2 𝑘𝐵 𝑇
𝜒= = [1 − ( ) ]
𝐵 2 𝜀𝐹0 12 𝜀𝐹0

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Exercice 4 : Paramagnétisme de Langevin

L’idée initiale de la théorie de Langevin est que l’aimantation est créée par l’orientation des
moments dans la direction du champ extérieur. En absence du champ, les moments sont orientés
au hasard, dans toutes les directions. L’agitation thermique est responsable de ce désordre.
L’application du champ extérieur tend à orienter les moments, mais l’agitation continue à
détruire cet ordre. L’aimantation résultante est le résultat de la compétition entre l’orientation
due au champ et l’agitation thermique. La théorie néglige complètement l’influence des
moments les uns sur les autres (Théorie classique  statistique de Maxwell-Boltzmann).

1. Calculer l’aimantation moyenne.


On doit, d’abord, déterminer la probabilité de trouver un moment dans un angle solide 𝑑Ω =
𝑠𝑖𝑛𝜃𝑑𝜃𝑑𝜑

L’énergie d’un moment magnétique est 𝜀 = −𝜇𝐵𝑐𝑜𝑠𝜃

Le système obéit à la statistique de Maxwell-Boltzmann :

𝑑𝑁
𝑃= = 𝐴𝑒 −𝛽𝜀 𝑑Ω
𝑁

La probabilité P est normalisée  ∫ 𝐴𝑒 −𝛽𝜀 𝑑Ω = 1

Donc,

1 1
𝐴= =
∫ 𝑒 −𝛽𝜀 𝑑Ω 𝑍

Avec Z la fonction de partition.


𝜋

𝑍 = ∫ 𝑒 −𝛽𝜀 𝑑Ω = 2𝜋 ∫ 𝑒 𝛽𝜇𝐵𝑐𝑜𝑠𝜃 𝑠𝑖𝑛𝜃𝑑𝜃


0

On pose 𝑥 = 𝛽𝜇𝐵
𝜋

𝑍 = 2𝜋 ∫ 𝑒 𝑥𝑐𝑜𝑠𝜃 𝑠𝑖𝑛𝜃𝑑𝜃
0

−1

𝑍 = −2𝜋 ∫ 𝑒 𝑥𝑐𝑜𝑠𝜃 𝑑(𝑐𝑜𝑠𝜃)


+1

13
2𝜋 𝑥 𝑠ℎ(𝑥)
𝑍= (𝑒 − 𝑒 −𝑥 ) = 4𝜋
𝑥 𝑥

𝑑𝑁 𝑒 𝑥𝑐𝑜𝑠𝜃 𝑠𝑖𝑛𝜃𝑑𝜃𝑑𝜑
𝑃= =
𝑁 𝑠ℎ(𝑥)
4𝜋 𝑥

⃗ :
L’aimantation de la substance suivant la direction du champ 𝐵

𝑑𝑀 = 𝑑𝑁𝜇 𝑒𝑧

𝑑𝑀 = 𝜇𝑑𝑁𝑐𝑜𝑠𝜃

𝑁𝑒 𝑥𝑐𝑜𝑠𝜃 𝑠𝑖𝑛𝜃𝑑𝜃𝑑𝜑
𝑑𝑁 = 𝑁𝑃 =
𝑠ℎ(𝑥)
4𝜋 𝑥

∫ 𝑁𝜇𝑒 𝑥𝑐𝑜𝑠𝜃 𝑐𝑜𝑠𝜃𝑠𝑖𝑛𝜃𝑑𝜃𝑑𝜑


𝑀=
𝑠ℎ(𝑥)
4𝜋 𝑥

Or

𝑍 = ∫ 𝑒 𝑥𝑐𝑜𝑠𝜃 𝑠𝑖𝑛𝜃𝑑𝜃𝑑𝜑

Donc,

𝜕𝑍⁄𝜕𝑥 𝜕
𝑀 = 𝑁𝜇 = 𝑁𝜇 (𝑙𝑛𝑍)
𝑍 𝜕𝑥

𝜕 𝑠ℎ(𝑥)
𝑀 = 𝑁𝜇 (𝑙𝑛 (4𝜋 ))
𝜕𝑥 𝑥

𝑐ℎ𝑥 1
𝑀 = 𝑁𝜇 [ − ]
𝑠ℎ𝑥 𝑥
1
𝑀 = 𝑁𝜇 [𝑐𝑜𝑡ℎ𝑥 − ]
𝑥
C’est l’expression de Langevin.

2. Déterminer le comportement dans la limite d’un champ faible

 Examinons le cas où B est élevé (𝛽𝜇𝐵 ≫ 1):


Lorsque ⟶ ∞ , 𝑐𝑜𝑡ℎ𝑥 → 1 donc, 𝑀 → 𝑀𝑚𝑎𝑥 = 𝑁𝜇 : l’orientation de tous les moments.

 Examinons le cas où B est faible :


1 𝑥
D.L. : 𝑐𝑜𝑡ℎ𝑥 = 𝑥 + 3

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Donc,

1 𝑥 1 𝑁𝜇𝑥 𝑁𝜇 2 𝐵
𝑀 = 𝑁𝜇 [ + − ] = =
𝑥 3 𝑥 3 3𝑘𝐵 𝑇

3. Montrer que la susceptibilité magnétique est inversement proportionnelle à la température


(loi de Curie).

On a :

𝑁𝜇 2 𝐵
𝑀=
3𝑘𝐵 𝑇

𝑀 𝑁𝜇 2 𝐶
𝜒= = =
𝐵 3𝑘𝐵 𝑇 𝑇
𝑁𝜇 2
C’est la loi de Curie ( 𝐶 = la constante de Curie)
3𝑘𝐵

15

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