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Université Toulouse 3 Paul Sabatier – Année Universitaire 2021-2022

L1S2 – Physique, Mathématiques

UE EPPHP2C1 « Compléments de Physique »

Cahier de Travaux Dirigés – Corrigés


1. Statique des fluides p. 3

2. Tension superficielle p. 15

3. Dynamique des fluides p. 27

4. Collisions p. 41

5. Mécanique des systèmes ouverts p. 53


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1. Statique des fluides

1.1. Unités de pression

1.2. Plongée sous-marine

1.3. Tension artérielle

1.4. Equilibre d’un iceberg

1.5. Décollage d’une montgolfière

1.6. Huile et vinaigre

1.7. Pression atmosphérique


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1.1. Unités de pression


a) Donner le nom et le symbole de l’unité de pression dans le S.I. Rappeler son expression en
fonction des unités fondamentales du S.I.

L’unité de pression est le pascal de symbole Pa. 1 Pa = 1 N.m-2=1kg.m.s-2.m-2 = 1 kg m-1 s-2

b) Donner en Pascal les valeurs de pression exprimées dans les unités suivantes:
· 1 mm Hg,
· 1 PSI ( Pound-force per Square Inch ou livre-force par pouce carré ).
· 1 bar
Données : masse volumique du mercure ρHg = 13600 kg m-3 ,
livre 1 lb = 453.592 g ,
pouce 1 " = 2.54 cm,
accélération de la pesanteur g = 9.81 m s-2.

1 mm Hg : la pression est celle exercée par le poids FP d'une colonne de mercure de hauteur h =1
mm sur une surface S = 1 m2
® P1mmHg = FP / S = mHg g / S = g . ρHg . S . h / S = g . ρHg . h
= 9,81 m s-2 ´ 13600 kg m-3 ´ 10-3 m = 133,42 Pa

1 PSI : la pression est celle exercée par le poids d'une masse m = 1 lb = 0,453592 kg sur une
surface carrée de côté a = 1" = 2,54 cm
® 1 PSI = m g / a2 = 9,81 m s-2 ´ 0,453592 kg / ( 2.54 10-2 m)2 ≈ 6894,76 Pa

1 bar : par définition 1 bar = 105 Pa

c) Exprimer dans ces unités la pression atmosphérique moyenne Patm = 1013,25 hPa

Patm = 101 325 Pa / 133,42 [ Pa / mmHg ] = 759.44 mmHg


Patm = 101 325 Pa / 6890 [ Pa / PSI ] = 14.7 PSI
Patm = 101 325 Pa / 105 [ Pa / bar ] = 1.013 bar

1.2. Plongée sous-marine

Un plongeur évolue à une profondeur h sous le niveau de la mer. La pression atmosphérique


moyenne au niveau de la mer est P0 = 1013,25 hPa. On suppose que les masses volumiques de l'air
( ρair = 1.225 kg m-3 ) et de l'eau de mer ( ρmer = 1025 kg m-3 ) sont constantes.

a) La pression régnant à cette profondeur est P = 501 800 Pa. En déduire h.


Principe fondamental de l’hydrostatique : en A : altitude z=0 PA (0) = P0
en B : profondeur z=h PB (h) = P

PB (h) = P = P0 + ρmer g h (poids de la colonne d'air et d’eau surplombante)

d’où h = P –P0 / ( ρmer g ) = 501 800 Pa - 101325 Pa / (1025 kg m-3 ´ 9.81 m s-2 ) = 39,82 m
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b) Le plongeur a emporté une torche sous-marine étanche dans laquelle règne la pression P0.
Quelles forces de pression s’exercent sur le hublot en verre de diamètre D = 10 cm ? Calculer
la résultante des forces de pression s’exerçant sur le hublot.
Soit """"#! le vecteur unitaire normal au hublot et dirigée vers l’extérieur (de la torche).
Une force de pression est exercée vers l’intérieur de la surface sur laquelle elle s’exerce, donc :
· La résultante des forces de pression de l’eau sur le hublot est :
!"#$%/& = '()*)+,- /.0# !!!!"1

· La résultante des forces de pression de l’air intérieur sur le hublot est :


!"$23/& = 4(5 )*)+,- /.0# !!!!"1
La résultante vaut donc : !" = +(5 ' (0)*)+,- /.0)#
!!!!"1
Comme P > P0, la force est dirigée vers l’intérieur de la torche et
6!" 6 = +789 800 !" # 101325 !") $ (0.1 %)& /4 = 3145 '

c) Le plongeur respire de l’air comprimé de pression égale à la pression ambiante à l’aide d’un
« détendeur » réduisant la pression de l’air comprimé contenu dans sa bouteille. Ceci permet
d’équilibrer les pressions interne et externe et d’évoluer sans danger d’écrasement. Que se
passe-t-il cependant pour les tympans (de surface moyenne s = 0,6 cm2) ne communiquant
pas librement et directement avec les voies respiratoires ?

Les tympans sont particulièrement vulnérables car fragiles et, comme la torche de la question
précédente, soumis directement à la différence de pression entre le milieu externe et la pression
interne (ici F = (P-Po) s = 24,0 N ). Pour diminuer cette différence de pression, il est possiblde de
forcer l’augmentation de pression sur la face interne (coté oreille moyenne) en soufflant par le nez
tout en pinçant celui-ci.

Une telle manœuvre est déjà utile même pour une piscine de faible profondeur : à une profondeur de
3 m, règne 0,3 Po de pression supplémentaire, soit pour un tympan de 0,6 cm2 de surface une force F
= (P-Po) s = 1,8 N ).

1.3. Tension artérielle


Pendant un cycle cardiaque, la pression exercée par le sang (de masse volumique moyenne
-3
s= 1 060 kg m ) dans une artère passe par un maximum (pression systolique) correspondant à la
phase de pompage du cœur et un minimum (pression diastolique) correspondant à la relaxation du
cœur qui se remplit du sang renvoyé par les veines.

On appelle tension artérielle la différence de pression entre l’intérieur d’une artère et la pression
extérieure Patm =1013,25 hPa. Elle est généralement exprimée en cm de hauteur de mercure et on la notera
dans cette exercice TA.
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a) Une valeur normale de la tension artérielle au niveau du cœur est 12/8 : c’est-à-dire que la
tension artérielle systolique vaut TAs = 120 mm Hg et la tension artérielle diastolique vaut TAd
= 80 mm Hg. Quelle est la pression correspondante dans l’artère ?

En utilisant les résultats de l’exercice 1.1, on trouve :


· pour la pression systolique :
Ps = TAs + Patm = 120 mm Hg × 133,42 [ Pa / mmHg ] + 101 325 Pa = 117 335 Pa = 1.17 bar

· pour la pression diastolique :


Pd = TAd + Patm = 80 mm Hg × 133,42 [ Pa / mmHg ] + 101 325 Pa = 111 998 Pa = 1.12 bar

En supposant la vitesse de circulation du sang dans le corps humain uniforme et en négligeant


les effets de viscosité, il est possible d’appliquer le principe fondamental de l’hydrostatique pour
évaluer une différence de pression artérielle entre deux points quelconques du réseau sanguin.
L’accélération de la pesanteur est g = 9,81 m s-2.

b) Pour un individu debout, calculer les tensions artérielles systolique et diastolique au niveau
du cerveau et au niveau des pieds situés respectivement à hT = 0,4 m au-dessus du cœur et à
hP = 1,3 m en dessous du cœur.

Principe fondamental de l’hydrostatique : en T (tête) : altitude z=hT P(hT) = PT


en C (cœur) : altitude z=0 P(0) = Ps ou Pd

P(hT) = PT = P(0) – ρs g hT (moindre poids de la colonne de sang surplombante)

On obtient : PTs = 117 335 Pa – 1060 kg.m-3 × 9.81m.s-2×0.4 m = 112 234 Pa = 1.12 bar
PTd = 111 998 Pa – 1060 kg.m-3 × 9.81m.s-2×0.4 m = 106 897 Pa = 1.06 bar

Principe fondamental de l’hydrostatique : en P (pied) : altitude z=-hP P(-hP) = PP


en C (cœur) : altitude z=0 P(0) = Ps ou Pd

P(-hP) = PP = P(0) + ρs g hP (poids de la colonne de sang surplombante)

On obtient : PPs = 117 335 Pa + 1060 kg.m-3 × 9.81m.s-2×1.3 m = 133 914 Pa = 1.33 bar
PPd = 111 998 Pa + 1060 kg.m-3 × 9.81m.s-2×1.3 m = 128 577 Pa = 1.29 bar

La différence de pression enrtre le haut et le bas du corps est loin d’être négligeable. Elle devient
même considérable pour de grands animaux (girafes, sauropodes dans le passé)...

c) Que deviennent ces tensions lorsque l’individu est allongé ?

Lorsque l’individu est allongé, la tête, le coeur et les pieds sont tous à la même altitude, et les pressions
(diastolique et systolique) s’égalisent dans tout le corps... C’est pourquoi le médecin recommande de
s’allonger en cas d’hypotension...

d) Pourquoi le médecin prend-t-il la tension du patient au niveau de la partie supérieure du bras ?

La partie supérieure du bras est à la même hauteur que le coeur, le médecin a ainsi une mesure directe
de la pression (diastolique et systolique) au niveau du coeur.
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1.4. Equilibre d’un iceberg à la surface de l’océan


Un iceberg de volume total VT = 500 m3 flotte à la surface de l’océan. La masse volumique de
la glace est ρg = 920 kg.m-3 , celle de l'eau de mer est ρo = 1025 kg.m-3. L’accélération de la pesanteur
est g = 9,81 m s-2.

a) Représenter sur un schéma les différentes forces qui s’exercent sur l’iceberg.

b) On néglige la poussée d’Archimède de l’air sur la partie émergée de l’iceberg. En appliquant


la deuxième loi de Newton, déterminer quel est le volume immergé VI dans l'océan.

Système : {iceberg}

Référentiel : terrestre, supposé galiléen


Soit """"#! le vecteur unitaire dirigé selon la verticale ascendante

Bilan des forces : ""# = %&'&(&""""#! = %&)( *+ &(&""""#!


Le poids $
"""""#
La poussée d’Archimède de l’eau sur la partie immergée , - = .&)/ *0 &(&""""#
!

Loi de Newton : Le système est à l'équilibre donc "$


"# . ,
""""# "#
- = 1

Projection sur """"#! : %&)( *+ &( . )/ *0 &( = 1


VI = ( ρg / ρo ) VT = ( 920 kg.m-3 / 1025 kg.m-3 ) ´ 500 m3 = 448.78 m3
( environ 90% de VT )

c) Un iceberg est constitué d’eau douce. S’il fond, quel est le volume V’ occupé par l’eau de la
fonte ? Le niveau de la mer est-il modifié par la fonte de l’iceberg ?

Quand l’iceberg a complétement fondu, la masse d’eau est égale à la masse de glace initiale.
donc V’ = ( ρg / ρeau ) VT

D’après le principe d’Archimède : « Tout corps plongé dans un fluide reçoit de la part de celui-ci
une force verticale dirigée depuis le bas vers le haut et de norme égale au volume de fluide
déplacée. »
Ainsi le volume d’eau déplacée dans l’océan par le vêlage de l’iceberg est VI = ( ρg / ρo ) VT

Comme ρo > ρeau , V’ > VI et le niveau de la mer est donc augmenté par la fonte de l’iceberg. En
revanche, la fonte de la banquise (consituée d’eau salée) ne modifie par le niveau de la mer.
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1.5. Décollage d’une montgolfière

La masse à vide d’une montgolfière (incluant


l’enveloppe du ballon, les équipements, la nacelle et les
passagers) est mV = 250 kg. Le ballon, rempli d’air
réchauffé par le brûleur peut être représenté comme une
sphère de rayon r = 6.5 m.

On modélise l’air comme un gaz compressible


obéissant à la loi des gaz parfaits : sa masse volumique
ρ ( en kg m-3 ) dépend de la température T ( en K ) et de
la pression atmosphérique P ( en Pa ) suivant la
relation :
"#
=!
$

où R = 8.314 J.mol-1.K-1 est la constante des gaz parfait et M = 28.976 g.mol-1 est la masse molaire
de l’air.

a) Donner l’expression du volume V du ballon, puis de la masse totale mT de la montgolfière


incluant la masse à vide mV et la masse mA de l’air à température TA dans le ballon.

! "
= #$
"
%&
! = " + # = " + $(%, !# ). " = " + ."
'!#

b) On suppose que la pression P est la même à l’intérieur et à l’extérieur du ballon. Donner


l’expression du poids !!" de la montgolfière avec le ballon rempli d’air à température TA et de
la force d’Archimède """"#
! exercée sur le ballon par l’air extérieur à température TE.

Système : {montgolfière}

Référentiel : terrestre, supposé galiléen


Soit """"#! le vecteur unitaire dirigé selon la verticale ascendante

Bilan des forces : Le poids


$-
"# = %&'( &)&""""#! = % *'+ ,
"$ 0 +1 &)&""""#!
.(/
La poussée d’Archimède de l’air sur le ballon
$-
"""""#
2 / = ,&34$5 (/ 6+&)&""""#
! =, +&)&""""#!
.(

c) Ecrire la deuxième loi de Newton pour la montgolfière de masse mT soumise aux deux seules
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forces !!" et !!!!"


#$ .

$ = %& . '
Loi de Newton : !!" + #
!!!!!" !"()*

Projection sur ,!!!!"- :


2 2
/ 0%1 + . 14 56 + 156 = %& . '- ()*
3&$ 3&7

d) Montrer que, pour que la montgolfière décolle, il faut que la température de l’air dans le
ballon soit supérieure à une température minimum Tmin dont on déterminera la valeur ( en °C ).
Faire l’application numérique pour une température de l’air extérieur TE = 15°C et une
pression P = 1 bar.

On rappelle que : T ( K ) = T ( °C ) + 273.15 K

La montgolfière décolle si (!) > "


'* '*
# $%& + / &0 12 + &12 > "
,-. ,-3

-3
-. > = -%9:
5 ,-3
4# %
6785 '* &
(;< + ?@A/;<1B)
-%9: = = A<;/A1B = @H/;°U
A H/A;C1I/ FJK LM / B LM × (;< + ?@A/;<1B)
;# × ?<N1ST
CD(E/<1F)G ;NO PQ × N/N?HR@E1ST/ FJK LM

e) Calculer la masse mA de l’air dans le ballon lorsque la température de l’air dans le ballon est
TA = 85°C. Calculer la masse mE de l’air à la température extérieure TE = 15°C occupant le
même volume.
En déduire la valeur de l’accélération verticale de la montgolfière.

"# & " 10# $% × 0.028976&'(. )*+ ,- ?


! = . ! = ,- ,-
× :6.;&)>@ = 1119&'(
$%! ' 8.314&/. )*+ . 5 × :8; < 273.1;&5> "

CD ? " 10# $% × 0.028976&'(. )*+ ,- ?


AB = . ! = ,- ,-
× :6.;&)>@ = 1391&'(
EFB " 8.314&/. )*+ . 5 × :1; < 273.1;&5> "

:AB J AK J AL > 1391 J 2;0 J 1119


GH :I> = M= × 9N81&). O ,P = 0.1;8&). O ,P
AK < AL 2;0 < 1119

Le mouvement de la montgolfière est rectiligne uniformément accéléré.


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1.6. Huile et vinaigre


Un récipient contenant deux parties de même volume est rempli à gauche avec du vinaigre de
masse volumique ρv = 1 020 kg m-3 jusqu’à une hauteur hv = 12 cm, à droite avec de l’huile de masse
volumique ρh = 900 kg m-3 jusqu’à une hauteur hH = 8 cm.
La partie supérieure du récipient est ouverte à l’air libre avec une pression atmosphérique P0 =
101 300 Pa. L’accélération de la pesanteur est g = 9,81 m s-2.

a) Calculer les pressions existant au fond du récipient, dans les parties gauche ( P1 ) et droite
( P2 ).

A gauche : Principe fondamental de l’hydrostatique (PFH) :


en A à l’interface vinaigre/air : altitude z=hv PA (hv) = Pv/air = P0
en B au fond du récipient : altitude z=0 PB (0) = P1

P1 = P0 + ρv g hv
= 101 300 Pa + 1 020 kg m-3 ´ 9,81 m s-2 ´ 0,12 m
= 101 300 Pa + 1 200,74 Pa = 102 500,74 Pa

A droite : Principe fondamental de l’hydrostatique (PFH) :


en A à l’interface huile/air : altitude z=hh PA (hh) = Pv/air = P0
en B au fond du récipient : altitude z=0 PB (0) = P2

P2 = P0 + ρh g hh
= 101 300 Pa + 900 kg m-3 x 9,81 m s-2 x 0,08 m
= 101 300 Pa + 706,32 Pa = 102 006,32 Pa

b) On suppose maintenant qu’une trappe mobile T de surface S = 1 cm2 permet une


communication entre les deux parties du récipient au fond de celui-ci.
Calculer les forces F1 et F2 agissant respectivement sur les côtés gauche et droite de cette
trappe. Les représenter sur un schéma et en déduire le sens dans lequel elle s’ouvre.
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La force de pression est dirigée vers l’intérieur de la surface sur laquelle elle s’exerce

""""#! = − P2 S """"#
$% """"#& = + P1 S $
""""#%

Résultante : "# = """"#& + """"#! = ( P1 – P2 ) S $


""""#%

donc | "# | = | 102 500,74 - 102 006.32 | 10-4 m2 = + 4.94 ´ 10-2 N


!" # $
!!!!"% > 0 ® !" est dirigée de la gauche vers la droite
® la trappe s’ouvre vers la droite

c) Après l’ouverture de la trappe, un état d’équilibre - avec l’égalisation des pressions de fond
à la valeur P3 - s’établit entre les deux parties communicantes.
Calculer les hauteurs hv2 de la partie du vinaigre qui est passée du côté droit, et hv1 de la
partie qui est restée du côté gauche.

A gauche : Principe fondamental de l’hydrostatique (PFH) :


en A à l’interface vinaigre/air : altitude z=hv1 PA (hv1) = Pv/air = P0
en B au fond du récipient : altitude z=0 PB (0) = P3

P3 = P0 + ρv g hv1 car Pv/air = P0

A droite : Principe fondamental de l’hydrostatique (PFH) :


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en A à l’interface huile/air : altitude z=hh+hv PA (hh+hv) = Pv/air = P0


en B à l’interface vinaigre/huile : altitude z= hv PB (hv) = Ph/v

PB (hv) = Ph/v = P0 + ρh g hh

Principe fondamental de l’hydrostatique (PFH) :


en B à l’interface vinaigre/huile : altitude z= hv PB (hv) = Ph/v
en C au fond du récipient : altitude z=0 PC (0) = P3

P3 = Ph/v + ρv g hv2 = P0 + ρh g hh + ρv g hv2

On en déduit que : P0 + ρv g hv1 = P0 + ρh g hh + ρv g hv2


ρv g ( hv1 − hv2 ) = ρh g hh

Or, hv1 + hv2 = hv

d’où : ρv ( 2 hv1 − hv ) = ρh hh

à gauche : hv1 = ( hv + ρh / ρv hh ) / 2
hv1 = [ 0.12 m + ( 900 kg m-3 / 1 020 kg m-3 ) ´ 0,08 m ] / 2
= 9.53 ´ 10-2 m = 9.53 cm

à droite : hv2 = hv − hv1 = 12 cm – 9,53 cm = 2,47 cm

1.7. Pression atmosphérique


La pression atmosphérique moyenne au niveau de la mer est P0 = 101 325 Pa. Elle résulte de
l’équilibre hydrostatique avec la masse d’air située au-dessus. On cherche dans cet exercice à
déterminer l’évolution P(z) de la pression atmosphérique en fonction de l’altitude z .

On suppose tout d’abord que l’atmosphère terrestre est un fluide incompressible et homogène
de masse volumique ρair = 1.225 kg m-3 constante avec l’altitude. L’accélération de la pesanteur est
g = 9,81 m s-2.

a) Donner l’expression de P(z). Calculer la valeur de la pression P(zE) au sommet du mont


Everest qui culmine à une altitude zE= 8848 m. Que remarquez-vous ?

Principe fondamental de l’hydrostatique : en A : altitude z=zE P(zE)


en B : altitude z=0 P(z=0) = P0

P(zE) = P(z=0) – ρair g hE = P0 – ρair g hE (moindre poids de la colonne d’air surplombante)

On obtient : P(zE) = 101 325 Pa – 1.225 kg.m-3 × 9.81m.s-2×8 848 m = - 5003 Pa

Avec ce modèle, la pression serait négative au sommet de l’Everest, ce qui est absurde !!
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On modélise à présent, et pour la suite de l’exercice, l’atmosphère terrestre comme un gaz


compressible obéissant à la loi des gaz parfaits. On rappelle que la constante des gaz parfait est R =
8.314 J.mol-1.K-1 et que la masse molaire de l’air vaut M = 28.976 g.mol-1.

b) On suppose que la température de l’air reste constante avec l’altitude et vaut T0 = 298 K.
Exprimer la masse volumique ρ(z) de l’air à l’altitude z en fonction sa pression P(z), de T0, de
R et de M.

D’après la loi des gaz parfait :


#$% &
(!) = "(!) ''''''*+,-'''''"(!) = (!) '
& #$%

c) On considère deux points A et B de l’atmosphère infiniment proches mais séparés par une
altitude dz. On suppose que la masse volumique de l’air entre A et B reste constante et égale
à ρ(z). Montrer que :
(! + "!) # (!) = #$(!). %. "!

Principe fondamental de l’hydrostatique : en A : altitude z PA=P(z)


en B : altitude z+dz PB=P(z+dz)

PB = PA – ρ(z) g dz ou P(z+dz) = P(z) – ρ(z) g dz (moindre poids de la colonne d’air surplombante)

d) En déduire que P(z) est solution d’une équation différentielle linéaire du premier ordre.

On en déduit que :
!(") '%
= #$(")% = & # !(")
" *+,
P(z) est donc solution de l’équation différentielle linéaire du premier ordre :

!(") '%
- !(") = 0
" *+,

e) Etablir l’expression P(z) solution de cette équation différentielle. Calculer la pression P(zE)
au sommet de l’Everest avec ce nouveau modèle. Conclure.

Une solution générale de cette équation différentielle est :


&'!
(!) = "# exp $% - """""# . /
*+,

On fixe la constante avec la « condition initiale » P(z=0)=P0

&'!
(!) = " , exp $% -
*+,

On obtient à présent que : (!0 ) = 36"715" 2


La pression est désormais positive ! Cela reste une valeur très faible, d’où la nécessité d’utiliser des
bouteilles d’oxygène lors de l’ascension…
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2. Tension superficielle

2.1. Questions préliminaires

2.2. Capillarité, loi de Jurin

2.3. Corps « flottant » sur un liquide moins dense

2.4. Stalagmométrie
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2.1. Questions préliminaires

a) Expliquer pourquoi les liquides se mettent sous forme sphérique en apesanteur (ou en chute
libre sans frottement).

Un volume de liquide qui n'est soumis à aucune autre force tend, comme tout système physique, à
minimiser son niveau énergétique. Comme l'énergie est ici proportionnelle à la surface de ce
volume, l'état d'équilibre correspond à un volume de surface minimum, c'est à dire à une sphère.

Cube d'arête A : Volume VC = A3, Surface SC = 6 A2


→ SC = 6 V2/3
Sphère de rayon R : Volume VS = 4/3 π R3, Surface SS = 4 π R2
→ SS = (4 π)1/332/3 VS2/3 ≈ 4.84 VS2/3 → SS < SC

Selon la légende, c'est en regardant la pluie tomber, que William Watts, plombier de Bristol
en Angleterre, remarqua que les gouttes forment des sphères quasi-parfaites lorsqu'elles tombent.
Pourquoi, se demanda-t-il, le plomb fondu ne formerait-il pas des balles de forme identique, s'il
était lâché d'une certaine hauteur ?
William Watts obtint, le 28 mars 1782, un brevet d'invention pour la production de balles de
plomb de forme sphérique, sans stries, rayures ou imperfections, ce que l'on pouvait trouver alors
sur les balles manufacturées. Pour mettre son invention en pratique, il construisit à Bristol une tour
de style gothique de 49 m de hauteur (elle fut démolie en 1968).Le mode de fabrication est le
suivant : on verse du plomb fondu dans une passoire placée à 40 m au-dessus d'une cuve remplie
d'eau; la solidification des gouttes commence pendant leur chute et se termine au contact de l'eau.

Pourquoi le capitaine Haddock a toutefois raison d’être étonné de voir son whisky sortir de
son verre dans On a marché sur la Lune ?

Le whisky (l’alcool) est un liquide qui mouille le verre : il y a donc à l’interface air/whisky
un ménisque positif de hauteur h sur la paroi (liquide en dépression).
A une distance x proche de la paroi où le liquide s’élève à une hauteur z(x) par rapport au
niveau minimal, la pression P(x) dans le whisky vérifie :
(!) = " # $%/&(!) d’après la loi de Laplace
où R(x) est le rayon de courbure du ménisque en x

(!) + '*,(!) = " d’après la principe fondamental de l’hydrostatique


où z(x) est l’élévation du niveau au point x (0 < x < h)

On a donc la relation : &(!). ,(!) = $%/'*


L1S2 – PM – Compléments de Physique (EPPHP2C1) – Travaux Dirigés 18

En effet, plus le rayon de courbure est grand, plus la hauteur z est petit (à la limite, R infini,
l’interface est plane et il n’y a pas d’élévation du fluide)

En microgravité ! ", cela implique que le ménisque se développe sur toute la largeur du verre.
(quand g diminue, la hauteur z(x) augmente pour une même valeur de R). Ainsi, en apesanteur, le
whisky est donc en dépression dans le verre et n’a aucune raison d’en sortir !!! d’où la surprise du
capitaine Haddock

b) On suppose que l'enveloppe d'un ballon de baudruche de coefficient de tension élastique σ


soumis à une différence de pression a un comportement analogue à une bulle liquide de
coefficient de tension superficielle σ.

1. Rappeler l’unité et la dimension du coefficient de tension superficielle σ ainsi que la


relation de Laplace pour une bulle liquide.

Le coefficient de tension superficielle σ s’exprime en N.m-1 et [σ]=M.T-2.

La relation de Laplace Pint - Pext = 2 σ / R indique que la différence de pression nécessaire


pour former une bulle de rayon R augmente lorsque R diminue.

2. A l'aide de cette relation, expliquer pourquoi il est « plus difficile » de commencer à


gonfler un ballon.

Lorsqu'on gonfle un ballon (ou une bulle de savon), le rayon est initialement petit et la
pression intérieure Pint qu'il faut établir est élevée, ce qui nécessite d'augmenter fortement la masse
d'air présente dans le volume ( puisque l’équation d'état de l'air est P = ρ RT/M ).

Lorsque cet équilibre est atteint, on gonfle plus facilement le ballon car la pression interne
nécessaire pour maintenir l'équilibre diminue (linéairement) quand le rayon augmente. Mais il est
toujours nécessaire de souffler pour augmenter la masse d’air et conserver une valeur suffisante de
la masse volumique alors que le volume augmente comme le cube du rayon. Cela permet de
maintenir une pression interne supérieure à la pression externe.

3. Comment se manifeste l’énergie correspondant au travail des forces de pression ?

Après avoir gonflé le ballon, si on laisse l’opercule ouvert, l’air s’échappe et (cf. systèmes
ouverts) le ballon acquiert une vitesse, manifestation de la transformation du travail de pression en
énergie cinétique.

4. Que se passe-t-il lorsqu'on relie deux ballons différemment gonflés ? On rappelle que
l’air peut être considéré comme un gaz parfait d’équation d’état :
"#
=!
$
où R est la constante des gaz parfait égale à 8.314 J.mol-1.K-1 , P est la pression, V le
volume, T la température et M est la masse molaire de l’air égale à 28.976 g.mol-1.
L1S2 – PM – Compléments de Physique (EPPHP2C1) – Travaux Dirigés 19

Lorsque les deux ballons sont reliés, les pressions tendent à s'équilibrer.
Comme la pression P2 à l'intérieur du petit ballon (2) est plus forte que celle P1 à l’intérieur du
grand ballon (1), l'air contenu dans le petit ballon s’écoule vers le plus grand ce qui augmente sa
masse m1 → m1’. La pression à l’intérieur du grand ballon évolue de P1 à P1’, et son rayon de r1 à
r1’.

L’équation de Laplace impose pour le grand ballon (1) : P1’ = P0 + 2 σ / r1’


P0 est la pression ambiante à l’extérieur des ballons.

L'équation d'état de l’air ( P V = R T, avec V : volume massique, R : rapport de la constante


universelle des gaz parfaits sur la masse molaire du gaz considéré. Pour l'air, R ≈ 287 J·kg-1·K-1 ,
T0 : température ambiante ) impose : P1’ ´ ( 4π/3 r1’ 3 ) / m1’ = R T

On en déduit : ( 4π/3 P0 ) r1’ 3 + ( 8π/3 σ ) r1’ 2 = m1’ R T0

Comme σ et R sont des constantes physiques, P0 et T0 des constantes expérimentales, quand


m1’ augmente r1’ doit également augmenter pour que l'équation d'état soit toujours vérifiée.

Comme le rayon r1’ du grand ballon (1) augmente, son volume V1’ augmente, sa pression
interne P1’ diminue, ce qui maintient la différence de pression avec le petit ballon (2) qui continue
de se vider. A la fin tout l'air est passé dans le grand ballon.

c) Expliquer comment certains insectes (par ex. les « araignées d'eau » ou Gerris) peuvent
« marcher sur l'eau ». Préciser en quoi ils constituent un bio-indicateur de la qualité des eaux.

Le mode de déplacement de ces insectes est différent de celui qui fait flotter des objets creux
ou plus légers que l'eau en surface. Les pattes des Gerris sont munies de poils très hydrophobes qui
exercent une force répulsive sur les molécules d'eau de la surface et empêchent la pénétration dans
l'eau (la tension superficielle de l'eau repousse les substances hydrophobes posées à sa surface).
Ainsi, la tension superficielle de l'eau exerce une force dirigée vers le haut qui s'oppose au poids
l'animal (force dirigée vers le bas).
Comme la force de tension superficielle est proportionnelle à la longueur de la zone de
contact entre le solide et le liquide, les parties de pattes du Gerris au contact de l'eau sont munis de
de poils (hydrophobes) qui augmentent la longueur de contact.
Si on diminue la tension superficielle de l'eau en y ajoutant une ou quelques gouttes de
tensioactifs (typiquement, une goutte de détergent liquide), le Gerris n'est plus porté et crève la
surface de l'eau. C'est pourquoi la présence de Gerris "marchant" sur l'eau est considérée comme
bio-indicateur d'une eau non polluée par un tensioactif.
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2.2. Capillarité, loi de Jurin


Un liquide de densité d = 0.88 s'élève à une hauteur h1 = 1.3 cm dans un tube fin
cylindrique en verre, vertical et de diamètre intérieur D1 = 1 mm. On suppose que le liquide mouille
le verre avec un angle de contact nul = !°.

La densité est égale au rapport entre la masse volumique du liquide et la masse volumique de l’eau
(= 1000 kg m-3 ) .
La masse volumique du liquide est : ρ = 0.88 ´ 1000 kg m-3 = 880 kg m-3

a) Redémontrer la loi de Jurin pour ce liquide. En déduire la valeur du coefficient de tension


superficielle σ du liquide.

Principe fondamental de l’hydrostatique (PFH) :


en A à l’interface liquide/air dans du capillaire : altitude z=h1 PA (h1)
en B à l’interface liquide/air loin du capillaire : altitude z=0 PB (0) = P0

PA (h1) = P0 - ρ g h1

Or, d’après la loi de Laplace, comme le liquide mouille le verre, le liquide sous l’interface est en
dépression et : PA (h1) = P0 - 2σ/R
où R est le rayon de courbure du ménisque.

Ici, comme l’angle de contact est nul, R=D1/2

Et ainsi, P0 - 4σ/D1 = P0 - ρ g h1

= !"/#$% Loi de Jurin

σ = ρ D1 h1 g / 4 = 880 kg m-3 ´ 10-3 m ´ 1,3 10-2 m ´ 9.81 m s-2 / 4


σ = 2.81 10-2 kg s-2 [ N m-1 ]

b) La Loi de Jurin peut aussi s’obtenir en écrivant que la colonne de fluide (supposée
cylindrique) au-dessus du niveau moyen est à l’équilibre. Quelles forces s’exercent sur ce
système ? Exprimer cet équilibre et retrouver l’expression de σ .

Système : {fluide dans le capillaire de hauteur h1}

Référentiel : terrestre, supposé galiléen


Soit !!!!" le vecteur unitaire dirigé selon la verticale ascendante
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-
Bilan des forces : Le poids de la colonne de fluide ! = "#$#%#&'! = "#(#)#*+, /-. #0, #%#&'!
La force exercée par les parois du tube sur le liquide.
1! = σ L &2! = 3#)#+, #&'!
e
D’après la 3 loi de Newton, cette force est l’opposée de la résultante des
forces de tension superficielle du fluide sur la paroi (qui elles sont dirigées
pour minimiser l’interface liquide/air).

où """"#! est le vecteur unitaire dans la direction perpendiculaire (normale) à la longueur de contact
sur laquelle s'exerce la tension superficielle. Comme le liquide mouille le verre, le ménisque qui se
forme dans le capillaire est concave et la force est dirigée vers le haut donc """"#! = + """"#$ (dans le cas
d'un liquide ne mouillant pas le verre, le ménisque serait convexe et la force dirigée vers le bas).

et L est la longueur du cercle de contact % = &'&()

Loi de Newton : ""# + ,


Le système est à l'équilibre donc * "#
"# = -

Projection sur """"#$ : - ρ π (D1/2)2 h1 g + σ π D1=0

σ = ρ D1 h1 g / 4 = 880 kg m-3 ´ 10-3 m ´ 1,3 10-2 m ´ 9.81 m s-2 / 4


σ = 2.81 10-2 kg s-2 [ N m-1 ]

c) À quelle hauteur h2 s'élèverait le liquide entre deux lames de verre verticales parallèles de
longueur l et distantes de D2 = 1 mm ?

Système : {fluide entre les deux lames de hauteur h2}

Référentiel : terrestre, supposé galiléen


Soit """"#! le vecteur unitaire dirigé selon la verticale ascendante

Bilan des forces : ""# = %&'&(&""""#! = %&)&*+ &,&-+ &(&""""#!


Le poids $
La force de tension superficielle . "# = σ L """"#! = /&+,&""""#!

Loi de Newton : ""# 0 .


Le système est à l'équilibre donc $ "#
"# = 1

Projection sur """"#! : - ρ ( D2 l h2 ) g + σ ( 2l ) = 0

h2 = 2σ / ρ D2 g
L1S2 – PM – Compléments de Physique (EPPHP2C1) – Travaux Dirigés 22

= 2 ´ 2.81 10-2 kg s-2 / [ 880 kg m-3 ´ 10-3 m ´ 9.81 m s-2 ]


h2 = 6.51 10-3 m = 6.51 mm

2.3. Une pièce de monnaie à la surface de l’eau

Lorsqu’on dépose une pièce de monnaie en métal à la surface


d'un liquide moins dense (par ex. de l’eau), la force d’Archimède ne
permet pas de le faire flotter, mais la force de tension superficielle
peut – sous certaines conditions – le maintenir en surface.

On considère ici une pièce de monnaie cylindrique de masse


volumique ρS, de rayon r et d'épaisseur h ( ! "), posée à la surface
d’un liquide de masse volumique ρL et de coefficient de tension
superficielle σ.

Pour simplifier, on suppose que l’angle de contact θ0 entre le liquide (eau) et le métal en
l’absence de contrainte extérieure est égal à 90°, la mouillabilité m = cos θ0 = 0. ( En réalité, à
température ambiante T = 20°C, on a : θAl-Eau ≈ 85° et θCu-Eau ≈ 75° )

A l’instant initial, la pièce est posée sur la surface et l’angle de contact est égal à la valeur θ0. La
projection verticale de la résultante des forces de tension superficielle est nulle et la pièce subit une
accélération vers le bas à cause de son poids !!".

Lorsque la pièce s’enfonce dans l’eau, la surface se déforme et l’angle de contact augmente
( θ1 > θ0 ). La résultante des forces de tension superficielle !!!!"
#$ acquiert une composante verticale
dirigée vers le haut. Il faut également prendre en compte la poussée d’Archimède !!!!" #% car une
épaisseur hi ( hi < h ) de la pièce est immergée.

L’instant final est celui où la pièce est totalement immergée ( hi = h ), la déformation de la


surface est alors maximale ( θ2 = π ). La norme de la résultante des forces de tension superficielle
!!!!" a une valeur maximale de même que la norme de la poussée d’Archimède !!!!" #$ car toute la
hauteur h de la pièce est immergée.
L1S2 – PM – Compléments de Physique (EPPHP2C1) – Travaux Dirigés 23

On suppose que la relation entre l’angle de contact θ et la hauteur immergée de la pièce est :
hi = - h cos θ ou θ = arccos( - hi / h ). Cette relation vérifie hi = 0 et θ = π/2 au moment initial et
hi = h et θ = π au moment final.

a) Soit """"#! vecteur unitaire dirigé selon la verticale ascendante. Ecrire la deuxième loi de
Newton vérifiée par la pièce de monnaie à l’équilibre à la surface du liquide et projeter
l’égalité vectorielle sur """"#! .

Système : {la pièce de monnaie}

Référentiel : terrestre, supposé galiléen


avec """"#! le vecteur unitaire dirigé selon la verticale ascendante

Bilan des forces : Le poids "$


"# = %&'() * &+&""""#! = %,- &./01 23&+&""""#!
La poussée d’Archimède 4 """""#
5 = %,6 &7)'' 0+ &+ ""# = 8,6 &./01 2) 3&+&""""#!
La résultante des forces de tension superficielle 4 """"#9 = :&6&""""#! = :&1/&0&&""""#!

b) Quelle condition doit être réalisée entre les différentes grandeurs pour que la pièce reste en
surface ?

Loi de Newton : Si le système est à l'équilibre, !!" + #


!!!!!" !!!!" !"
$ + #% = &

Projection sur '!!!!"( :


- g ρS π r2h '!!!!"( + g ρL π r2hi !!!!" !!!!"( = 0
'( - 2π r σ cosθ '
- g ρS r h + g ρL r hi + 2 σ hi / h = 0
hi ( g ρL r + 2 σ / h ) = g ρS r h
hi = g ρS r h / ( g ρL r + 2 σ / h ) = ( ρL / ρS + 2 σ / g ρS r h ) -1 h

La pièce ne peut rester en équilibre sur la surface que si hi ≤ h, soit :


ρL / ρS + 2 σ / g ρS r h ≥ 1

NB : cette condition est réalisée quelques soient σ, r, h lorsque ρS < ρL ,i.e. cas d’un corps moins
dense flottant sur un liquide plus dense

c) Quelle épaisseur maximum hmax peut avoir une pièce en aluminium de rayon r = 1 cm et de
masse volumique ρS = 2700 kg m-3 pour qu'elle reste à la surface de l'eau ?

Données : coefficient de tension superficielle de l’eau σ = 7.3 10-2 N m-1


masse volumique de l’eau ρL = 1 kg.L -1
accélération de la pesanteur : g = 9.81 m s-2
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La condition précédente donne :

2 σ / g ρS r h ≥ 1 – ρL / ρS = ( ρS – ρL ) / ρS
g ρS r h ≤ 2 σ × ρS / ( ρS – ρL )

→ hmax = 2 σ / g ρS r × ρS / ( ρS – ρL )

hmax = 2 ´ 7.3 10-2 kg s-2 / ( 9.81 m s-2 ´ 2700 kg m-3 × 10-2 m )


´ 2700 kg m-3 / ( 2700 kg m-3 - 1000 kg m-3 ) = 8.75 10-4 m

L’épaisseur de la pièce devrait être au maximum de 0.875 mm

NB : En fait, comme le montrent les figures ci-dessus, à cause de la déformation de la surface, le


volume d’eau déplacé est plus important que le seul volume de la pièce cylindrique. Au moment
final, lorsque la pièce est totalement immergée, ce volume est environ 60% plus important, et le
module de la force d’Archimède augmente d’autant. Cela explique pourquoi il est possible
maintenir à la surface d’un verre d’eau (cf. photo ci-dessus) une pièce d’1 Franc « Morlon » (1931-
1959) en Aluminium, de diamètre d = 23 mm et d’épaisseur moyenne h = 1.16 mm.

d) Quel serait l'effet de l'ajout d'un « agent mouillant » (par ex. détergent) dans l'eau ?

En présence d'un agent mouillant, la tension superficielle σ de l'eau diminue. Pour des pièces
dans un matériau donné, cela impose que le diamètre des pièces soit plus petit.

2.3. Stalagmométrie

La « stalagmométrie » est l’utilisation d’un dispositif expérimental pour


mesurer le coefficient de tension superficielle σ d'un liquide de masse
volumique ρ.

Une méthode consiste à remplir une pipette de volume V du liquide dont on


veut déterminer σ puis de laisser s’écouler goutte à goutte le liquide par
l’orifice du tube capillaire de section circulaire de diamètre d. On note N le
nombre de gouttes nécessaires pour vider la pipette.

a) Faire un bilan des forces s’exerçant sur une goutte, supposée sphérique de rayon r , à
l’équilibre à l’extrémité du tube capillaire.
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Système : {la goutte pendante de rayon r }

Référentiel : terrestre, supposé galiléen


avec """"#! le vecteur unitaire dirigé selon la verticale ascendante

Bilan des forces : Le poids "$


"# = %&'&(&""""#! = %)&*+,-. /.0&(&""""#!
La force de tension superficielle """"#
12 = 3&4&""""#! = 3&,5&&""""#!

b) Ecrire la deuxième loi de Newton et en déduire le rayon r des gouttes d'eau qui se forment à
l'ouverture d’un tube capillaire vertical de diamètre d = 1 mm. Faire le même calcul pour
des gouttes de mercure. Que remarquez-vous ?

Données : masse volumique de l’eau ρeau = 1 g.cm-3,


coefficient de tension superficielle de l’eau σeau = 7.3 10-2 N m-1.
masse volumique du mercure ρHg = 13.6 g.cm-3
coefficient de tension superficielle du mercure σHg = 0.487 N m-1.
accélération de la pesanteur g = 9.81 m s-2.

Loi de Newton : Le système est à l'équilibre, ! + "#! = $!

Projection sur %&! : - 4/3 π r3 ρ g + π d σ = 0

r = ( 3 d σ / 4 ρ g )1/3

Pour l’eau : r = [ ( 3 ´ 10-3 m ´ 7.3 10-2 kg s-2 ) / (4 ´ 1000 kg m-3 ´ 9.81 m s-2) ] 1/3
= 1,77 10-3 m = 1,77 mm

Pour le mercure : r = [ ( 3 ´ 10-3 m ´ 0.487 kg s-2 ) / (4 ´ 13 600 kg m-3 ´ 9.81 m s-2) ] 1/3
= 3 10-4 m = 0,3 mm

Le rayon de la goutte de mercure en équilibre est plus petit que le rayon du capillaire. Il n'y a donc
pas formation de gouttes, le mercure s'écoulera.

c) Lorsqu’on remplit la pipette avec de l’eau, il faut N0 = 29 gouttes pour vider la pipette.
Déterminer une expression reliant la tension superficielle σ , σeau , ρ , ρeau , N et N0.

La masse d’une goutte de liquide est : = !"#/$


La loi de Newton se réécrit : = !"#"$/(%"&"')

La masse d’une goutte d’eau est : *+,- = #+,- "$/'.


La loi de Newton se réécrit : +,- = !"#+,- "$/(%"&"'. )

On en déduit que : = +,- "#"'. /(#+,- '")

d) En déduire la valeur du coefficient de tension superficielle de l'éthanol de densité deth = 0.79


pour lequel on a compté N = 76 gouttes pour vider cette même pipette.

= !"#$ % "&' %() /(


σ = 0.79 ´ 7.3 10 N.m-1 ´ 29 / 76 = 2.2 10-2 kg s-2 (N m-1)
-2
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3. Dynamique des fluides

3.1. Vidange d’un réservoir

3.2. Tube de Venturi

3.3. Dépassement de véhicules

3.4. Coup de vent sur les toits

3.5. Tubes de Pitot

3.6. Effet du vent sur une serre en demi-cylindre (facultatif)


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3.1. Vidange d’un réservoir


Un réservoir de section horizontale S1 est rempli d’un liquide incompressible et parfait de
masse volumique ρ jusqu’à une hauteur z1 = h = 1 m. A sa base, au niveau z2 = 0, une ouverture de
section S2 permet l’écoulement de l’eau à la vitesse v2. Dans le réservoir, le niveau supérieur de
l’eau descend à une vitesse v1. Les deux ouvertures en S1 et S2 sont exposées à la pression
atmosphérique P0. Le module de l’accélération de la pesanteur est g = 9.81 m s-2.

1. En écrivant la conservation du débit et le théorème de Bernoulli, établir l’expression de v2 en


fonction de g , h , S2 et S1.

Le réservoir a une section supérieure ouverte d’aire S1 et, à sa base, un orifice d’aire S2 .

Conservation du débit : car le fluide est incompressible


Q1 = S1 v1 = Q2 = S2 v2
v1 = S2 / S1 v2

Théorème de Bernoulli : car le fluide est incompressible et parfait


P1 + ρ g z1 + ½ ρ v12 = P2 + ρ g z2 + ½ ρ v22

avec P1 = P2 = pression atmosphérique P0

ρ g z1 + ½ ρ ( S2 / S1 v2 )2 = ρ g z2 + ½ ρ v22
½ [ 1 − ( S2 / S1 ) 2 ] v22 = g ( z1 − z2 )

!#($% & $! ) !#,


= =
!
" * ! " * !
% & ' !+ % & ' !+
*% *%

2. Dans la limite où S1 ! S2 , en déduire le principe de Torricelli (Evangelista TORRICELLI,


1608-1647, physicien et mathématicien italien) qui énonce que la vitesse v d'écoulement
d'un liquide par un petit orifice à la base d'un réservoir beaucoup plus large, rempli jusqu'à
une hauteur h est :

" = #$%&, indépendamment de la masse volumique ρ du liquide.

Comment évolue la vitesse d’écoulement au cours du temps ?


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avec S2 / S1 << 1 : ! = "!#$ Principe de Torricelli

Cette vitesse d’écoulement v2 diminue avec le temps car h( t ) = z1( t ) − z2 diminue à mesure que le
réservoir se vide

3. On ferme la grande ouverture du réservoir au niveau z1 , emprisonnant ainsi un volume V1


d’air à l’instant initial. Le réservoir se vide-t-il alors entièrement ?

On rappelle que l’air peut être considéré comme un gaz parfait d’équation d’état :
"#
=!
$
où R =8.314 J.mol-1.K-1 est la constante des gaz parfait, P est la pression, V le volume, T la
température et M est la masse molaire de l’air.

Lorsque la grande ouverture du réservoir est fermée, la diminution du niveau du liquide entraîne
une augmentation du volume V1 d’air entre la surface et le couvercle.

Ce volume V1 varie comme le débit Q du liquide : dV1 /dt = Q = v1 S1 = S2 / S1 v2

L’équation d’état P V = n R T de l’air emprisonné dans le volume V1 implique que la pression P1( t
) ( initialement égale à la pression atmosphérique P0 ) diminue quand le volume V1( t ) augmente.

En effet : P=nRT/V → à T = cste on a dP/dt = - n R T/V 2 dV/dt


Comme dV1 /dt > 0 → dP1 / dt <0

Théorème de Bernoulli : P1 + ρ g z1 + ½ ρ v12 = P2 + ρ g z2 + ½ ρ v22

! )*! ),- # *. -
" '( +
/
=
"! # $% &
% !

avec S2 / S1 << 1 : v2 » { 2 g h + 2 [ P1( t ) – P0 ] }1/2

Le deuxième terme est négatif et sa valeur absolue augmente avec le temps (le réservoir se vide, le
volume V1 augmente, la pression P1 diminue). La vitesse v2 d’écoulement diminue progressivement
et s’arrête lorsque P1( t ) ≤ P0 – g h.
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3.2. Tube de Venturi


(Giovanni Batista VENTURI, 1746-1822, physicien italien)

Un « tube de Venturi » est une conduite à section variable. Il est utilisé en aéronautique pour
mesurer la vitesse relative en vol, sur les sites industriels pour mesurer le débit d'un fluide dans une
canalisation, dans les carburateurs automobiles ainsi que dans les aérographes pour mélanger un
fluide avec de l’air (peinture, enduit, … ).

a) Un fluide incompressible et parfait de masse volumique ρ s’écoule dans une conduite


horizontale de section variable. Indiquer comment varient la vitesse v et la pression P dans
les trois sections de la conduites.

Conservation du débit : car le fluide est incompressible


Q = S1 v1 = S2 v2 v1 = Q / S1 , v2 = Q / S2

Théorème de Bernoulli : car le fluide est incompressible et parfait

P1 + r g z1 + ½ r v12 = P2 + r g z2 + ½ r v22

Comme z1 = z2, P1 – P2 = ½ r ( v22 – v12 )

On en déduit la relation : P1 - P2 = 1/2 r Q2 ( 1 / S22 – 1 / S12 ) Effet Venturi

[ S2 < S1 ] implique [ 1 / S22 > 1 / S12 ] et [ P1 > P2 ] : Dans un rétrécissement, la vitesse augmente
(pour conserver le débit) et la pression diminue (pour conserver la « pression totale »).

La vitesse du fluide et la pression interne en (3), avec S3 = S1, sont égales aux valeurs en (1). [ sauf
s’il y a des pertes … ]

b) Déterminer les hauteurs h1, h2, h3 du fluide dans les tubes verticaux ouverts à la pression
extérieure P0 dans les trois sections de la conduite horizontale.

Les niveaux h1, h2, h3 du liquide dans les tubes équilibrent les pressions internes P1, P2, P3 par effet
hydrostatique.

On a : P1 = P0 + g r h1 , P2 = P0 + g r h2 , P3 = P0 + g r h3
D’où : h1 = (P1 – P0 ) / g r , h2 = (P2 – P0 ) / g r , h3 = (P3 – P0 ) / g r

Les hauteurs du fluide dans les tubes indiquent la pression à l’intérieur de la conduite.
L1S2 – PM – Compléments de Physique (EPPHP2C1) – Travaux Dirigés 32

c) Dans un « carburateur », le principe de Venturi est utilisé comme une pompe – en utilisant
grâce à la dépression dans la section étroite (2) de la conduite nommée « buse » – pour
aspirer une petite quantité de carburant de masse volumique ρ’ avec un débit Q’ à travers un
« gicleur », tube perpendiculaire de section droite s’ relié en (2) à une « cuve » où arrive le
carburant depuis le réservoir.
La conduite principale est exposée à ses extrémités à la pression externe P0. On néglige les
variations d’altitude z des différents éléments.

1. Exprimer la différence de pression P0 - P2 dans la conduite horizontale en fonction du


débit Q d’air entrant dans le carburateur, ρair , S1 et S2 .

Conservation du débit : car le fluide est incompressible


Q = S1 v1 = S2 v2 v1 = Q / S1 , v2 = Q / S2

Théorème de Bernoulli : car le fluide est incompressible et parfait


P0 + ½ ρair v12 = P2 + ½ ρair v22

P0 − P2 = ½ ρair ( 1/S22 – 1/S12 ) Q2

2. Exprimer la différence de pression P0 - P2 dans le tube perpendiculaire en fonction de


l’aire de la section s’ du gicleur, de Q’ et de ρ’essence.

Définition du débit : Q’ = s’ v’ v’ = Q’ / s’

Théorème de Bernoulli : car le fluide est incompressible et parfait


P0 = P2 + ½ ρ’essence v’2

P0 − P2 = ½ ρ’ essence 1/s’2 Q’2

3. On définit le rapport des débits de masse essence/air ε propre à la combustion par la


relation :
!"#$$#%&# '"
=
!()* +'
Ecrire l’expression de s’ en fonction de ε , ρair , ρ’essence , S1 et S2

½ ρair ( 1/S22 – 1/S12) Q2 = ½ ρ’essence 1/s’2 Q’2

S’ = ( 1/S22 – 1/S12 )−1/2 ( ρ’essence/ρair )1/2 Q’/Q

S’ = ε ( ρ/ρ’ ) 1/2 ( 1/S22 – 1/S12 )−1/2


L1S2 – PM – Compléments de Physique (EPPHP2C1) – Travaux Dirigés 33

4. Faire l’application numérique pour un rapport ε = 1 / 17.5 avec ρair = 1.3 kg m-3,
ρ’essence = 750 kg m-3, S1 = 5 cm2 et S2 = 1 cm2.

s’ = ( 1 / 17.5 ) ´ ( 1.3 / 750 ) 1/2 [ 1/( 10−4 )2 – 1/( 5 10−4 )2 ] −1/2 » 2.43 10-7 m2
s’ » 0.24 mm2

3.3. Dépassement de véhicules


Lorsqu’une voiture roule à proximité d’un poids lourd ou le double, celle-ci semble attirée
vers le plus gros véhicule. Pour expliquer ce phénomène, on suppose ici que l’air se comporte
comme un fluide incompressible et parfait de masse volumique ρ = 1.3 kg m-3 et que l’écoulement
est stationnaire et laminaire.

Sur la figure ci-dessous, les lignes de courant de l’écoulement atmosphérique (que l’on
suppose horizontal) séparées par une distance D en amont (en 1) sont défléchies par les deux
véhicules et sont séparées par une distance d plus petite entre les deux véhicules (en 2).

a) A l’aide du schéma ci-dessus, donner l’expression de la différence de pression P2 – P1 entre


les zones (1) et (2) de la veine de courant (ombrée) qui passe entre les deux véhicules.

Le théorème de Bernoulli indique que la « pression totale » P + r g z + ½ r v2 est constante le long


d’une ligne de courant.

L’écoulement est ici horizontal, donc : z1 = z 2


On a donc : P1 + ½ r v12 = P2 + ½ r v22

La conservation du débit impose : Q = v1 S1 = v2 S2


L’écoulement est supposé horizontal sur une hauteur h (= hauteur des véhicules),
on a S1 = D h et S2 = d h
v1 D h = v2 d h
donne : v2 = v1 ( D / d )
comme d < D → v2 > v1

D’où : P2 − P1 = − ½ r v12 [ ( D / d )2 -1 ] <0


P2 = P1 − DP

La pression P2 dans la zone située en (2) entre les 2 véhicules est inférieure à la pression ambiante
P1 qui s’exerce sur les côtés extérieurs des 2 véhicules.
L1S2 – PM – Compléments de Physique (EPPHP2C1) – Travaux Dirigés 34

b) En déduire l’expression de la force transverse """"#! s’exerçant sur la voiture de masse mV et de


la force """"#$ s’exerçant sur le camion de masse mC (en précisant bien leur direction et leur
sens). On note SV la surface latérale de la voiture et SC la surface latérale du camion.

La surface latérale SV de la voiture exposée à cette dépression subit une force de norme FV = DP ´
SV et dirigée vers les basses pressions, donc vers l’intérieur de la zone (2) (ou vers le camion).

La surface latérale SV du camion exposée à cette dépression subit une force de norme FC = DP ´
SV et dirigée vers les basses pressions, donc vers l’intérieur de la zone (2) (ou vers la voiture).

c) Donner l’expression des accélérations """"#! et """"#$ induites par ces forces. Faire l’application
numérique en supposant que d = D / 2 . Conclure.

Application numérique :
v = 30 m s-1 ( = 108 km/h ), mV = 103 kg , SV = 5 m2 , mC = 2 104 kg

L’accélération induite a est égale au quotient de la force F par la masse m.


Pour la voiture : aV = D P ´ S V / m V
Pour le camion : aC = DP ´ SV / mC ( mC >> mV ® aC << aV )

Différence de pression : DP = − ½ r v12 [ ( D / d )2 -1 ]


= − ½ ´ 1.3 ´ ( 4 − 1 ) ´ 302 » −1.76 103 Pa

Force transverse : F = DP ´ SV = 1760 ´ 5 = 8.78 103N

Accélération de la voiture : aV = F / mV = 8.78 103 / 103 = 8.78 m s-2


Accélération du camion : aC = F / mC = 8.78 103 / 2´104 = 0.44 m s-2

NB1 : En raison de sa masse beaucoup plus importante, l’accélération subie par le camion est bien
plus petite que celle de la voiture dont le conducteur doit veiller à ne pas dévier de sa
trajectoire …

NB2 : En fait, l’écoulement de l’air est tridimensionnel car les lignes de courant peuvent aussi
passer au-dessus des véhicules et le resserrement est moins important entre les véhicules
proches. Mais l’accélération qui résulte de ce processus peut être de quelques m s-2 …
L1S2 – PM – Compléments de Physique (EPPHP2C1) – Travaux Dirigés 35

3.4. Coup de vent sur les toits


Lors du passage d’une tempête, les toitures ont tendance à être soulevées, et ce même avant
que le vent ne s’engouffre sous les tuiles.

On considère un bâtiment de hauteur h autour duquel s’écoule l’air, considéré comme un


fluide incompressible et parfait de masse volumique rair = 1,3 kg m-3. Pour simplifier, on supposera
que l’écoulement de l’air est non perturbé à une hauteur 2 h double de celle du bâtiment qui fait
obstacle, et que la vitesse horizontale vA du vent (en amont du bâtiment) est homogène sur cette
hauteur 2h. On note PA la pression atmosphérique au niveau du sol. L’accélération de la pesanteur
est g = 9,81 m s-2.

a) A l’aide de la conservation du débit et du théorème de Bernoulli, déterminer la pression PB


au-dessus du toit du bâtiment.

La conservation du débit : Q = S v implique ( L ´ 2h ) vA = (L ´ h ) vB


où L est la longueur du bâtiment, perpendiculairement au plan du graphique ci-dessus.
On a donc : vB = 2 vA

Le théorème de Bernoulli indique que la « pression totale » P + r g z + ½ r v2 est constante le long


d’une ligne de courant.

Pour la ligne de courant la plus basse ( zA = 0 , zB = h ), on a :


PA + ½ r vA2 = PB + r g h + ½ r vB 2 = PB + r g h + ½ r ( 2 vA )2

d’où : PB = PA - r g h - 3/2 r vA2

b) A l’intérieur du bâtiment, l’air ambiant est au repos. Que vaut la pression P’B sous le toit du
bâtiment ?

D’après le principe fondamental de l’hydrostatique,


P’B = PA - r g h (poids moindre de la colonne d’air)

c) En déduire l’expression de la résultante des forces de pression qui s’exerce sur 1 m² de


toiture. Faire l’application numérique pour h = 20 m et vA = 20 m s-1 (72 km/h) . Pour un
écoulement avec une vitesse deux fois plus importante, que devient cette force ?

La force qui s’exerce sur les tuiles du toit correspond à l’écart entre la pression « normale » P’B
L1S2 – PM – Compléments de Physique (EPPHP2C1) – Travaux Dirigés 36

dans le bâtiment à l’altitude h et la pression plus basse au-dessus du toit à cause de l’accélération
de la vitesse du vent . Cette force de norme F = 3/2 r vA2 est verticale et dirigée vers le haut.

Chaque m2 de toiture subit une force F = 3/2 r vA2 = 3/2 ´ 1.3 ´ 202 » 780 N, équivalente au poids
d’une masse de 780 N / 9.81 m s-2 = 79,5 kg. C’est plus que la masse d’un m2 de tuiles ( 3,5 kg pour
une surface de 25 cm x 35 cm, soit 40 kg m-2 ), mais une solide fixation des tuiles empêche leur
arrachement.

La force exercée étant proportionnelle au carré de la vitesse. Un vent 2 fois plus intense exerce une
force 4 fois plus grande.

3.5. Tubes de Pitot


(Henri PITOT, 1695-1771, ingénieur en hydraulique et physicien français)

Le tube de Pitot est un dispositif simple permettant de mesurer la vitesse d’écoulement d’un
fluide. Ce dispositif est notamment utilisé en hydraulique pour mesurer la vitesse d’un liquide dans
une conduite ou la vitesse d’un bateau, d’un sous-marin etc.

La figure ci-dessus représente ce dispositif constitué de deux tubes placés dans le fluide avec
des ouvertures respectivement parallèle et perpendiculaire à l’écoulement. On suppose que les tubes
ne perturbent pas l’écoulement, que le fluide est incompressible et parfait (de masse volumique ρ)
et que l’écoulement est régulier et stationnaire (à vitesse constante !!),

a) Justifier brièvement pourquoi vA = 0. Que vaut vB ?

En A, l’ouverture du tube dirigée à contre-courant bloque l’écoulement vA = 0


(c’est un point d’arrêt où les lignes de courant vont diverger)

En B, l’ouverture du tube dirigée vers le bas ne perturbe pas l’écoulement vB = v ;

b) Montrer que la différence de pression PA – PB est proportionnelle à v².


L1S2 – PM – Compléments de Physique (EPPHP2C1) – Travaux Dirigés 37

Théorème de Bernoulli : car le fluide est incompressible et parfait en écoulement stationnaire


PA + r g zA + ½ r vA2 = PB + r g zB + ½ r vB2

avec : zA = zB ;

® PA = PB + ½ ρ v2 ® PA − PB = ½ ρ v2

c) Exprimer la différence de pression PA – PB en fonction de Δh = hA − hB la différence de


niveau du fluide entre les tubes en A et B.

Les colonnes du fluide de hauteurs hA+d et hB+d dans les tubes en A et B exposées à la pression
externe P0 génèrent des pressions hydostatiques égales respectivement à PA et PB

Principe fondamental de l’hydrostatique (PFH) :

PA = P0 + g ρ ( hA + d ) et PB = P0 + g ρ ( hB + d )

PA − PB = g ρ Δh où Δh = hA − hB est la différence de niveau du fluide entre les tubes en A et B.

d) En déduire comment la mesure de Δh permet d’évaluer la vitesse v de l’écoulement.

On en déduit immédiatement : v = ( 2 g Δh )1/2

La mesure de la différence de niveau Δh entre les tubes (exposés ou non au courant) permet de
déterminer la vitesse v dans la veine.

e) Les tubes de Pitot sont également très répandus en aéronautique où ils sont utilisés pour
évaluer la vitesse de vol des avions. Un dysfonctionnement de cet instrument (givre du
premier tube en A, par exemple) a été à l’origine de plusieurs catastrophes aériennes.
Pouvez-vous expliquer pourquoi ?

A cause du givre, l’entrée du tube de Pitot en A peut se boucher et la hauteur hA ne peut plus varier.
Lorsque l’avion prend de l’altitude, la pression statique (en B) diminue. Par conséquent hB diminue.
Ainsi, le tube de Pitot va indiquer au pilote une augmentation de vitesse de l’avion, même si, en
réalité elle n’a pas varié. De même, si l’avion perd de l’altitude, le tube de Pitot va indiquer une
diminution de vitesse même si elle n’a pas varié…

3.6. Effet du vent sur une serre en demi-cylindre (facultatif)

Dans un repère (O ;!!!!"#, $


!!!!"#,
% $ !!!!"& ), on considère une serre en forme de demi-cylindre de rayon
R, de longueur L selon l’axe (O ;""""#!), soumise à l’action d’un vent venant de la droite soufflant
perpendiculairement à la serre et à la vitesse "$#% = & '$% &"#( à très grande distance r du centre O de la
serre. La pression dans l’écoulement au niveau du sol et à l’infini est notée Po. On suppose que l’air
se comporte comme un fluide incompressible et parfait de masse volumique ρ et que l’écoulement
est stationnaire et laminaire.
L1S2 – PM – Compléments de Physique (EPPHP2C1) – Travaux Dirigés 38

r

r
z
v
M(x,z)

R j

O x

En utilisant le système de coordonnées polaires, la vitesse de l’écoulement de l’air en tout


point M de coordonnées ( , !) à l’extérieur de la serre s’écrit :
(!) = $ %
, / , /
"""""""""""# "# "#4
& $'* % + . 0 123$4$$5- 6 & $'* 6 + . 0 378$4$5
- -
"""""""# et ">#: .
avec - = 9:/ 6 ;/ et 4 l’angle polaire entre <!

"#- et 5
a) Représenter les vecteurs polaires 5 "#4 sur la figure. Donner leur expression en fonction
"#: et ">#; .
de >

On a : ?
""""#@ = cos A $B!!!" + sin # $%!!!"& et !!!!!"
'( = )sin # $%!!!" + cos # $%!!!"&

(!) = $ %
b) Vérifier que pour r → ¥ (loin de la serre), """""""""""# &'
"#* .

Comme r → ¥ , on obtient """"""""""#


(!) = $ % & $'*+$,$$-
"#. / & $+01$,$-
"#2 =% &3
#4 $

(!) sur la serre en $ = %, &/', &/*, +&/' et &. Comment varie le


c) Quelles sont les composantes de la vitesse de l’écoulement à la surface externe de la serre ?
Représenter les vecteurs """""""""""#
module de la vitesse de l’écoulement entre le pied et le sommet de la serre ?

En faisant r = R on trouve que


-#(.) = 0102"#3 4 0 5-6 7890:02
"#;
La vitesse est donc tangente à la surface de la serre et de module - = 50-6 7890:
La vitesse est nulle au pied de la serre et de module 50-6 à son sommet.

d) A l’aide du théorème de Bernoulli, déterminer l’expression de la pression Pext ( ) en un


point M!(", ) situé à la surface externe de la sphère. On négligera les effets de la pesanteur
sur le fluide.

Considérons une ligne de courant venant de l’infini et passant par le point M.


Le théorème de Bernoulli donne
" # "
! + # $%& = + # $% #
" # -1
En utilisant % = 2%& '()*, on obtient = ! + # $%& . 4'()# ,/
L1S2 – PM – Compléments de Physique (EPPHP2C1) – Travaux Dirigés 39

e) La serre n’étant pas étanche, elle laisse entrer un peu d’air extérieur mais sa vitesse y est
quasiment nulle. On supposera donc l’air ambiant dans la serre au repos. Déterminer
l’expression de la pression Pint en tout point M à l’intérieur de la serre, en fonction de P0, ρ
et ! .
$ %
Le théorème de Bernoulli donne cette fois "# + % &'! = "()*

f) Montrer que la différence de pression !(") = !#$% (") & !'*% +entre deux points M et M’
situés respectivement juste au-dessus et juste en-dessous de la surface délimitant la serre
vaut :
!(") = ++,-.,/ +012, "

On déduit des deux questions précédentes que !(") = ++,-.,/ +3'*, "

g) En déduire que la résultante des forces de pression qui s’exerce sur la serre s’écrit :
-
!" = # !"4 5 '267'&''3
$%(&)'*+',& '('012'&''3 !"8 ')
&./

Considérons la surface élémentaire dS de serre, de longueur L selon y et de largeur Rdφ centrée sur
un point M(R,φ). La force de pression en ce point est dirigée selon !"# et vaut :

$%" = &'($) = &'(*+($,( !"# = &'(*+($,(-(./0(,(( !"1 2 (034(,(( !"5 (6(

La résultante des forces de pression sur toute la serre est donc :


8
%" = 7 &'-,6(*+($, (-(./0(,((<"1 2 (034(,((<"5 (6
9:;

h) Calculer l’expression de la composante verticale de !". Pour une vitesse de vent suffisante,
qu’observera-t-on ?

La composante verticale de la force est donc

#$ = %1 &'()*(+,-(.((/. = &' 3 456


0 3 2 0
(7 %1 +,-8 .(/.(

En faisant le changement de variable u = cos φ, on obtient


2
7 C 3
#$ = 9456 3
(&' : ;< > ?3 @(/?(( =( 9456 3
(&'( ( = 456 (&'
A2 B B
Pour une vitesse de vent suffisante (supérieure à la force linéique d’ancrage de la serre dans le sol),
la serre peut donc s’envoler…

La composante horizontale est quant à elle nulle, ce qui n’est pas le cas en réalité (frottements non
pris en compte).
L1S2 – PM – Compléments de Physique (EPPHP2C1) – Travaux Dirigés 40
L1S2 – PM – Compléments de Physique (EPPHP2C1) – Travaux Dirigés Corrigés 41

4. Collisions

4.1. Collision rectiligne

4.2. Ralentissement des neutrons

4.3. Pendule balistique

4.4. Billard
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L1S2 – PM – Compléments de Physique (EPPHP2C1) – Travaux Dirigés Corrigés 43

4.1. Collision rectiligne


Deux palets de masse m1 et m2 et de vitesse initiale !"$%# = %# $& !!!!"' et !"$%( = %( $&
!!!!"' de sens
opposés, pouvant se déplacer sans frottement dans une rigole rectiligne de direction unitaire & !!!!"' ,
$) $)
entrent en collision. On note !"# et !"( leur vitesse respective après le choc.

Système : {les deux palets m1 et m2}

Référentiel : terrestre, supposé galiléen


#
Etat avant le choc : !"$%# = +# !"$%# = +#
palet 1 : * %
!!!!"'
# $& ,%-$# = +# %$$(
# avec %
# >0
(
#
palet 2 : !"$%(
* = +( !"$%( = %
!!!!"'
+( ( $& ,%-$( = + %$$(
avec %
<0
( ( ( (

a) Ecrire la conservation de la quantité de mouvement et la projeter sur l’axe """"#! .


&' ' &' '
On pose : "#% = $% &""""#!
$ et "$#( = $( &""""#!

&' &'
Conservation de la quantité de mouvement totale : "#&*% + )
) "#&*( = )
"#% + )
"#(
&* &* &' &'
,% $ "#% + ,( $ "#( = ,% "$#% + ,( "$#(
En projection sur l’axe du mouvement (""""#! ) : m1 v1 i + m2 v2 i = m1 v1 f + m2 v2 f

b) La collision étant supposée élastique, écrire une seconde relation entre les vitesses avant et
après les chocs.

Conservation de l’énergie cinétique totale :


#$ #$ #& #&
!" + !% = !" + !%
" " " &##% " &##%
'" ($##%
" + '% (% =
$##%
'" (" + '% (%
% % % %
&##% &##%
'" ($##% $##%
" + '% (% = '" (" + '% (%

c) En déduire les expressions des vitesses )(*#& #&


)*% après le choc.
" et (

D’après a) : m1 v1 i + m2 v2 i = m1 v1 f + m2 v2 f
#$$% #$$% &$$% &$$%
D’après b) : ! "! + % "% = ! "! + % "%

Il faut résoudre un système de 2 équations à 2 inconnues (les composantes v1 f et v2 f des


vitesses finales des 2 particules).

D’après a) : m1 ( v1 f − v1 i ) = m2 ( v2 f − v2 i )
L1S2 – PM – Compléments de Physique (EPPHP2C1) – Travaux Dirigés Corrigés 44

#$$% #$$% &$$% &$$%


D’après b) : ! "! + % "% = ! "! + % "%
® m1 [ ( v1 f )2 − ( v1 i )2 ] = m2 [ ( v2 f )2 − ( v2 i )2 ]
® m1 ( v1 f − v1 i ) ( v1 f + v1 i ) = m2 ( v2 f − v2 i ) ( v2 f + v2 i )
® v1 i + v1 f = v2 i + v2 f

m1 v1 i + m2 v2 i = m1 v1 f + m2 v2 f = m1 v1 f + m2 ( v1 i + v1 f − v2 i )
m1 v1 i + m2 v2 i = m1 v1 f + m2 v2 f = m1 ( v2 i + v2 f − v1 i ) + m2 v2 f

####$"
v1 f = [ 2 m2 v2 i + ( m1 – m2 ) v1 i ] / ( m1 + m2 ) ! = v1 f %$
####$"
v2 f = [ 2 m1 v1 i + ( m2 – m1 ) v2 i ] / ( m1 + m2 ) & = v2 f %$

d) Discuter les cas m1 = m2 , m1 << m2 et m1 >> m2

· Cas m1 = m2 : v1 f = v2 i < 0
v2 f = v1 i > 0
® Les 2 palets rebondissent l’un sur l’autre et échangent leur vitesse respective

· Cas m1 << m2 : v1 f » 2 v2 i – v1 i < 0


® Le palet 1, moins massif, « rebondit » sur le palet 2
v2 f » v2 i
® La vitesse du palet 2, plus massif, est quasiment inchangée

· Cas m1 >> m2 : v1 f » v1 i
® La vitesse du palet 1, plus massif, est quasiment inchangée
v2 f » 2 v1 i – v2 i > 0
® Le palet 2, moins massif, « rebondit » sur le palet 1

e) Application numérique : Calculer la composante des vecteurs vitesses !"$% $%


# et !"& après le choc
dans les 6 cas suivants :

m1 = 5 kg m2 = 5 kg m1 = 9 kg m2 = 1 kg
' "
# = +1 m s-1 ! = −5 m s
-1 "
! = −0.2 m s
-1
'
= −5 m s-1 " -1 " -1
# = +1 m s # = +5.8 m s
&
$
! = +3 m s-1 "
! = −3 m s
-1 "
! = +1.8 m s
-1
$
= −3 m s-1 " -1 " -1
# = +3 m s # = +7.8 m s
#
$
! = +6 m s-1 "
! =0ms
-1 "
! = +4.8 m s
-1
$
= 0 m s-1 " -1 " -1
# = +6 m s # = +10.8 m s
#

Qu’observe-t-on lorsque les 2 masses sont très différentes ?

Lorsque les 2 masses sont très différentes, la particule la moins massive a le plus grand
vecteur vitesse après la collision.
L1S2 – PM – Compléments de Physique (EPPHP2C1) – Travaux Dirigés Corrigés 45

Vérifier que les quantités de mouvement et les énergies cinétiques totales sont bien
conservées entre l’état initial et final.

m1 = 5 kg m2 = 5 kg m1 = 9 kg m2 = 1 kg
"
= +1 m s-1
!
( p1 + p2 ) i,f = −20 kg m s-1 ( p1 + p2 ) i,f = +4 kg m s-1
"
# = −5 m s-1
"
= +3 m s-1
!
( p1 + p2 ) i,f = 0 kg m s-1 ( p1 + p2 ) i,f = +24 kg m s-1
"
# = −3 m s-1
"
= +6 m s-1
!
( p1 + p2 ) i,f = +30 kg m s-1 ( p1 + p2 ) i,f = +54 kg m s-1
"
# = 0 m s-1

m1 = 5 kg m2 = 5 kg m1 = 9 kg m2 = 1 kg
"
! = +1 m s-1
( EC1 + EC2 ) i,f = 65 J ( EC1 + EC2 ) i,f = 17 J
"
# = −5 m s-1
"
! = +3 m s-1
( EC1 + EC2 ) i,f = 45 J ( EC1 + EC2 ) i,f = 45 J
"
# = −3 m s-1

4.2. Ralentissement de neutrons

Dans un réacteur nucléaire, la fission de l’uranium 235 #$% !" génère des neutrons (particules
sans charge électrique associées aux protons dans les noyaux atomiques) très énergétiques, appelés
« neutrons rapides », qu’il est nécessaire de ralentir pour qu’ils ne sortent pas du cœur du réacteur
et qu’ils participent à l’entretien des réactions nucléaires de fission.

Ces neutrons rapides ont initialement une vitesse qui dépasse 13 000 km s-1 et une énergie
cinétique supérieure à 0,9 MeV (on rappelle que l’électron-volt (de symbole eV) est une unité de
mesure de l’énergie : 1 eV »1.6 10-19 J , 1 MeV = 1 Méga-eV = 106 eV ). Leur ralentissement
s’obtient par une succession de collisions avec les noyaux des atomes d'un « modérateur »,
substance dans laquelle sont immergés les éléments radioactifs. Les « neutrons lents » qui en
résultent ont une énergie cinétique inférieure à 0,025 eV et une vitesse inférieure à 2 km s-1.

'()* = &* )+
On considère ici la collision entre un neutron, de masse m et de vitesse initiale & ''''(, ,
et un noyau atomique du modérateur, considéré comme initialement immobile et de masse
approximativement égale à Am, où A est le « nombre de masse ».

On suppose que les collisions sont élastiques et que les vitesses initiale et finale des
)- )-
neutrons sont colinéaires : &'( = & )+ ''''(, (i.e. les neutrons « rebondissent » sur les noyaux ). On note
)
'&(. la vitesse du noyau après la collision.

Système : {le neutron et le noyau atomique du modérateur}

Référentiel : terrestre, supposé galiléen


+
Etat avant le choc : neutron : !"#$ = % & !"#$ = % &$ #'
!!!!"( )$*# = % &$##,
,
noyau : ##$ !"
!"- = # . )$*#- = .
L1S2 – PM – Compléments de Physique (EPPHP2C1) – Travaux Dirigés Corrigés 46

!" !# !
a) Ecrire la conservation de la quantité de mouvement totale et montrer que : – = $! %

!# #
On pose : &' = &&&&')
!( et &'!% = &&&&')
% !(

!#
Conservation de la quantité de mouvement totale : &*'!" + *
&'!"% = * &'!%
&' + *
!#
, &'!" = , &' + $, &'!%
&(
En projection sur l’axe du mouvement (""""#! ) : $%&' = $% + )$&%&*
® &(
%&' – % = )&%&*

b) Quelle autre grandeur physique est également conservée au cours de cette collision ? En
déduire une seconde relation entre&%&' &, %&( et %&*

Conservation de l’énergie cinétique totale :


"# "# "% "%
! + !$ = ! + !$
& & %""' &
( )#""' = ( ) + *( )""' $
' ' '
#""' %""'
) = ) + *")""' $

c) A partir des deux relations obtenues, montrer que :

&,* "
)"% = ")
&+* #
!# !#
D’après b) %""'
)#""' = ) + *")""'
$ ® ( !"
– )( !"
+ ) = $! !&
%
!" !# !
En utilisant a) , on en déduit que : + =! %

!# !# ./$ !
Et ainsi : '* !"
+ ,= !"
- ® !
# = !
.0$ "

"
d) Calculer le rapport entre l’énergie cinétique finale ! et initiale !# du neutron lors de cette
collision et montrer qu’elle ne dépend que de $. Que se passe-t-il si le neutron entre en
collision avec un atome d’hydrogène (A=1) ?

EC f = ½ m ( v f )2 = ½ m [ ( 1 – A ) / ( 1 + A ) v i] 2

EC f / EC i = [ ( 1 –A) / ( 1 +A) ]2

Si A = 1 (hydrogène) : ECn f / ECn i =0 ® 1 seule collision arrête le neutron


( lors d’un choc linéaire entre 2 particules de même masse, l’une étant mobile l’autre fixe, la
première confère à la seconde toute sa quantité de mouvement et toute son énergie cinétique )

e) On suppose à présent que le modérateur a un nombre de masse A>1. A l’issue de N


collisions, que vaut l’énergie cinétique d’un « neutron rapide » ?

au bout de N collisions, on a : EC N = [ ( 1 – A ) / ( 1 + A ) ] 2N EC i
® ln( EC N / EC i ) = N ln{ [ ( 1 – A ) / ( 1 + A ) ] 2 }
L1S2 – PM – Compléments de Physique (EPPHP2C1) – Travaux Dirigés Corrigés 47

Nombre de collisions nécessaires pour réduire l’énergie cinétique de EC N à EC i

N = ln( EC N / EC i ) / ln{ [ ( 1 – A ) / ( 1 + A ) ] 2 }

f) En déduire le nombre de collisions nécessaires pour ralentir des « neutrons rapides » en


« neutrons lents ». Faire l’application numérique pour les différents modérateurs suivants et
commenter les résultats.

Avec EC i = 9 10 5 eV et EC N = 2.5 10 -2 eV , ln( ECn N / ECn 0 ) » −17.4

Modérateur A Ln{ [ ( 1 – A ) / ( 1 + A ) ] 2 } N
Deutérium
( hydrogène « lourd » )
2 − 2.197 7.92 ® 8

Hélium 4 − 1.022 17.02 ® 18

Carbone 12 − 0.334 52.10 ® 53

Fer 56 − 0.071 245.07 ® 246

Uranium 238* − 0.017 1023.53 ® 1024

Commentaires :
· les éléments « légers » ( A << ) sont plus efficaces que les éléments « lourds »
( A >> ) pour ralentir les neutrons ; en particulier, l’uranium des barres de
combustible et le fer présent dans l’acier de la cuve ne sont pas efficaces pour
freiner les neutrons. Il est donc nécessaire d’ajouter un « modérateur » ;

· l’hydrogène naturel ( A=1 ) ou le deutérium ( A=2 ) sont utilisés comme


modérateurs sous forme d’eau liquide (H2O) pressurisée afin d’augmenter le
nombre de noyaux par unité de volume ;

· l’hélium n’existe (aux températures usuelles) que sous forme gazeuse, avec une
faible densité donc un nombre relativement petit de noyaux par unité de volume ;

· on utilise également le carbone sous la forme de barres de graphite qui sont


descendues dans la cuve du réacteur selon les besoins.

· Les collisions des neutrons avec les noyaux atomiques plus lourds leur transfèrent
de l’énergie cinétique, dont la résultante macroscopique est une énergie thermique.
Le modérateur s’échauffe, et la chaleur peut être récupérée par un circuit de
refroidissement « primaire » qui actionne un circuit « secondaire » utilisé comme
machine thermique pour produire de l’énergie électrique.
L1S2 – PM – Compléments de Physique (EPPHP2C1) – Travaux Dirigés Corrigés 48

4.3. Pendule balistique


En 1742, Benjamin Robins mit au point le pendule balistique. Ce dispositif a pour but de
mesurer la vitesse d'un projectile, comme une balle de fusil.

On considère un projectile de masse m lancé avec une vitesse initiale !"#$ = $ #% !!!!"& vers le
pendule initialement immobile composé d’une tige de longueur L et de masse négligeable et d’une
cible de masse M. Le projectile se loge dans la cible qui s’élève d'une hauteur h. Nous allons voir
qu’il est possible de déterminer la vitesse initiale du projectile en mesurant la valeur de h.

Système : {le projectile et la cible}

Référentiel : terrestre, supposé galiléen


+
Etat avant le choc : projectile : !"#$ = % & !"#$ = % &$ #'
!!!!"( )$*# = , % &$##,
cible : ##$ !"
!"*$-.' = # / )$*#*$-.' = /

a) Comment caractériseriez-vous la collision entre le projectile et le pendule ?

Le choc est « parfaitement mou » car les deux corps sont solidaires dans l’état final.

b) Ecrire la conservation de la quantité de mouvement totale pendant la collision. En déduire


l’expression de la vitesse finale ! de l’ensemble {cible+projectile} après le choc.

%!
Conservation de la quantité de mouvement totale : #$%& + "
" #$%&'&()* = "
#$
%!
, #$%& = -, + ./%#$
%& %!
En projection sur l’axe du mouvement (*####$0 ) : , = -, + ./
!"
® = #! $
/(# + %)

c) On considère à présent l’ensemble {cible+projectile} après le choc. On néglige tout type de


frottement. Montrer que le système est conservatif et établir une relation entre la hauteur h et
la vitesse ! .

Système : {le projectile et la cible}

Bilan des forces : le poids qui dérive d’une énergie potentielle "# ($) = %. &. $
(avec '++++,* vers le haut)
la tension de la tige qui ne travaille pas

Le système est donc conservatif.


$
Conservation de l’énergie mécanique : entre l’instant juste après le choc où z=0 et !"#$ = !!!!"&
#%
et l’instant où z=h et !"# = '!"
( $#) $
*+ , -. = *+ , -./0### 1 #### = 2)#/#0
)
L1S2 – PM – Compléments de Physique (EPPHP2C1) – Travaux Dirigés Corrigés 49

!
d) En déduire l’expression de la vitesse du projectile en fonction de m, M, h et de
l’accélération de pesanteur g.

"! %
= #$ + ' ()"*",
&

e) Faire l’application numérique avec m = 10 g , M = 2,5 kg , h = 3,4 cm et g = 9,81 m.s-2

%, &
!"
= #$ + ( )% × *. -$ × '. ''/0 = %'&!1. 23$
'. '$

f) Calculer la différence entre l’énergie cinétique totale avant et après la collision. Commenter.

# 1 1 1 & 1 &/' ,
! = !" $ !"% = (& + ')*#, $ &*%, = & - $ 1. *%, = $ * = $034/5
2 2 2 &+' 2& + ' %

L’énergie cinétique totale du système n’est pas conservée (le choc n’est pas élastique). L’énergie est
dissipée (d’où son signe négatif) sous forme de chaleur, de bruit,…

4.4. Billard
Une bille de billard de masse m et de rayon R heurte une seconde bille initialement
immobile ( v2 i = 0 ) de même masse et de même rayon. A la suite de la collision, la première bille
qui avait une vitesse initiale !"$%# = %# $&!!!!"' se déplace à une vitesse !"$( (
!!!!"# , faisant un angle θ1
# = # $)
$( $(
avec la direction !!!!"
&' de sa vitesse initiale. La deuxième bille se déplace à une vitesse !"* = * $) !!!!"* ,
faisant un angle θ2 avec la direction !!!!".
&' La collision est supposée élastique.

Système : {les deux billes de billard}

Référentiel : terrestre, supposé galiléen


#
Etat avant le choc : Bille 1 : !"$%# = , !"$%# = ,
+ %
!!!!"'
# $& -%.$#$ = * , %$$*
#
Bille 2 : !"$$%
+ * =$/
!" -%.$* = /

a) Ecrire la conservation de la quantité de mouvement totale au cours de la collision.


$& $&
Conservation de la quantité de mouvement totale : !"$%# = !"# + !"'
$& $&
!"$%# = (
( !"# + (
!"'
L1S2 – PM – Compléments de Physique (EPPHP2C1) – Travaux Dirigés Corrigés 50

b) Quelle autre grandeur physique se conserve au cours de la collision ? En déduire que les
vitesses finales !"$% $%
# $et !"& $sont orthogonales.

Conservation de l’énergie cinétique totale :


$% $%
'$)(# + '$)(& = '(# + '(&
# # %$$& # %$$&
* )$$&
# = * # + * &
& & &
)$$& %$$& %$$&
# = # + &

)$$& $% $% $% $%
D’après a), on a aussi : # = ( !"# + !"& ) . ( !"# + !"& )
(v1 i )2 = (v1 f )2 + (v2 f )2 + 2 !"$% $%
# , !"&

Ainsi, !"$% $% $% $%
# , !"& = - et les vitesses finales !"# $et !"& $sont orthogonales.

c) Exprimer %# et %
& en fonction de '
# et θ1. La seule connaissance de "
! est-elle suffisante
# #
pour déterminer ! et $ ?

θ1 + θ2 = π/2 ® v1 f = v1 i cos θ1 et v2 f = v1 i cos θ2 = v1 i sin θ1 ( θ2 = π/2 – θ1 )

d) Si on ne prend pas en compte les effets de rotation ou de frottement, la force de contact qui
s’exerce entre les billes est dirigée suivant la droite passant par leurs deux centres. La
deuxième bille qui était immobile acquiert alors une vitesse parallèle à cette droite.

Faire un schéma illustrant cette situation et en déduire une relation permettant de déterminer
l’angle θ1. Quelle configuration doit avoir la collision pour que l’angle θ1 soit minimum ou
maximum ?

cos θ1 = d / 2R
où d est la distance entre les centres des 2 billes, projetée sur la direction perpendiculaire à la
vitesse initiale v1 i, R est le rayon des billes.

On a : v1 f = v1 i cos θ1 et v2 f = v1 i sin θ1

Et 0 ≤ d ≤ 2R (sinon pas de collision) → 0 ≤ cos θ1 ≤ 1 → 0 ≤ θ1 ≤ π/2


L1S2 – PM – Compléments de Physique (EPPHP2C1) – Travaux Dirigés Corrigés 51

Cas θ1 = 0 → cos θ1 = 1
θ1 = π/2 - θ1 = π/2 d = 2R ( la trajectoire de la bille 1 est rasante, elle effleure la bille 2 )
v1 f = v1 I, après la collision la bille 1 suit une trajectoire inchangée
v2 f = 0, après la collision la bille 2 « devrait » suivre un trajectoire
perpendiculaire à la trajectoire initiale de la bille 1

Cas θ1 = π/2 → cos θ1 = 0


θ1 = π/2 - θ1 = 0 d = 0 ( la trajectoire de la bille 1 passe par le centre de la bille 2
immobile)
v1 f = 0, après la collision la bille 1 est immobile
v2 f = v1 i, après la collision la bille 2 suit la trajectoire
que suivait initialement de la bille 1 (« carreau »)

e) Comment doit être lancée la première boule pour qu’elle aille, après une collision avec la
deuxième, dans le trou en A, en B ou en C (voir schéma ci-dessous) ? Quelle trajectoire suit
alors la deuxième boule ? Quelles proportions de la vitesse initiale v1 i sont réparties sur les
vitesses finales v1 f et v2 f ?

Pour aller en A : θ1A = Atan( −1 ) = 3π/4 (135°) cos θ1A = −Ö2 / 2


® pas de valeur de d telle que d / ( 2 R ) = cos θ1A < 0
® impossible

Pour aller en B : θ1B = Atan( 1 ) = π/4 (45°) cos θ1B = Ö2 / 2


® d = 2 R cos θ1B = Ö2 R
On sait que v1 f ┴ v2 f ® θ1B − θ2B = π/2 ® θ2B = − π/4
® la deuxième boule se dirige vers le trou E
v1 = cos θ1B v1 i » 0.707 v1 i , v2 f = sin θ1B v1 i » 0.707 v1 i
f

NB : v1 f ┴ v2 f

Pour aller en C : θ1C = Atan( 1/3 ) » 18.4° cos θ1C » 0.949


® d = 2 R cos θ1C » 0.949 R
® On sait que v1 f ┴ v2 f ® θ1C − θ2C = 90° ® θ2C = − 71.6°
v1 f = cos θ1C v1 i » 0.949 v1 i , v2 f = sin θ1C v1 i » 0.316 v1 i i
NB : v1 f ┴ v2 f

Remarque :
· la vitesse des billes diminue lorsque l’angle θ augmente

· On n’a pas pris en compte le mouvement de rotation qui peut être donné à la bille 1.
Cela permet d’obtenir après collision θ1 > π/2, i.e. une « rétro-trajectoire » … On
confère à la bille un mouvement de rotation en la frappant avec la queue à droite ou à
gauche de son centre.
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5. Mécanique des systèmes ouverts

5.1. Fonctionnement d’un turboréacteur

5.2. Propulsion d’une fusée


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5.1. Fonctionnement d’un turboréacteur

Un « Turboréacteur » est un système de propulsion qui transforme en énergie cinétique la


chaleur produite par la combustion du kérosène dans l’air. On peut le représenter de façon très
simplifiée par un tube cylindrique de masse mT comportant 3 parties :

1. une entrée d’air avec un débit de masse φE et une vitesse entrante !!!!" = # $ %!!!!"& ;
2. une chambre de combustion où arrive le kérosène avec un débit de masse φK et une vitesse """""#
! ,
nulle en moyenne car l’injection s’effectue sur tout le pourtour du réacteur ;
3. un échappement d’où sortent les gaz résultant de la combustion du kérosène dans l’air entrant,
avec un débit de masse φS et une vitesse sortante """"#! = ! $ %""""#& .

a) Détermination du débit de masse entrant :

1) Exprimer le débit de masse entrante φE d’air en fonction de la masse volumique ρA de


l’air, de la surface S de la section d’entrée du turboréacteur et de la vitesse !!!!" = # $%
!!!!!".
&

Par définition : φE ( kg s-1 ) = ρA ( kg m-3 ) × S (m2 ) × vE ( m s-1 )

2) Faire l’application numérique avec : ρA = 1 kg m-3 , S = 3 m2 et ! = 30 m s-1.

φE = 1 ( kg m-3 ) × 3 (m2 ) × 30 ( m s-1 ) = 90 kg s-1

b) Bilan de masse :

1) Ecrire l’équation de conservation de la masse dans le turboréacteur.

D’après l’équation de conservation de la masse, la variation de masse dans le


turboréacteur est égale à la somme algébrique des débits de masse entrants et sortants.

! !(" + ") # !(")


= = $ % + $& # $'
" "
2) On considère que le régime est stationnaire. En déduire une relation entre les débits de
masse φE , φK , φS .

Comme le régime est stationnaire (dM/dt=0), on en déduit que : φE + φ K = φS

3) Calculer la valeur du débit de masse sortant φS, sachant que φK = 2 kg s-1


L1S2 – PM – Compléments de Physique (EPPHP2C1) – Travaux Dirigés Corrigés 56

φS = 90 kg s-1 + 2 kg s-1 = 92 kg s-1

c) Bilan de quantité de mouvement :

Pour réaliser le bilan de quantité de mouvement, on considère un système fermé fictif entre deux
instants t et t+dt. Ce système fermé fictif est composé à l’instant initial t :

· de la masse mT du turboréacteur ayant une vitesse !("#") " = "$("#")"%!& ,


· de la masse d’air qui entrera dans le turboréacteur entre t et t+dt et qui a une vitesse
""""#
! $=$ """"#&
! $%
· et de la masse de kérosène qui entrera dans le turboréacteur entre t et t+dt et qui a une
vitesse ######$ ###$
!" = "% , nulle en moyenne car l’injection s’effectue sur tout le pourtour du
réacteur.

A l’instant final t + dt , le système fermé fictif est composé de :


· la masse mT du turboréacteur qui a une vitesse !"(# + $#) = %(&# + '#&)&*
!",
· la masse des gaz de combustion qui est sorti entre t et t+dt et qui a une vitesse !!!!"- =
& !!!!",
- &*

1) Vérifier que la masse M du système fermé fictif ainsi défini est bien constante.

Etat initial : M ( t ) = mT + φE dt + φK dt
Etat Final : M ( t+dt ) = mT + φS dt

D’après la relation obtenue en b) 2), on a bien : M ( t )= M ( t+dt )=M

2) Ecrire l’expression de la quantité de mouvement totale P du système fermé fictif par


rapport au référentiel terrestre R à l’instant initial t et à l’instant final t + dt

Etat initial : !!"(#) = $% &'


!"(#) + *, &-#&'
!!!!" !!!!!"
, + *. &-#&' !!!!"0
. = [&$% &'(#) + *, &-#&', &]&/

Etat Final : !!"(# + -#) & = &$% &'


!"(# + -#) & + & *1 !"#
%%%%%&$ = " ["'( "#)! + !* " + " ,$ !"#$ "]"-
%%%%&.

3) En l’absence de toute autre force extérieure et en supposant le référentiel R galiléen,


écrire la loi fondamentale de la dynamique pour le système fermé fictif.

Système : {le système fermé fictif}

Référentiel : terrestre, supposé galiléen

Bilan des forces : aucune

Loi de Newton : d !!" / dt = Σi """#! = 0

4) En déduire une relation sous la forme :


L1S2 – PM – Compléments de Physique (EPPHP2C1) – Travaux Dirigés Corrigés 57

"#
$%
$$$$$%
! =' (
"&

où """""#
! est la « pseudo-force de poussée » dont on précisera l’expression, l’unité et la direction.

La dérivée temporelle de la quantité de mouvement d !!" / dt du système fermé fictif s’écrit :


d !!" / dt = [ !!"( t+dt ) – !!"( t ) ] / dt
= [#$% #&(' + )'*# + # ,- )'#&- #]#.
!!!!"##–##[#$
/ % #&('* # + # ,0 #)'#&0 #]#.
!!!!"##}#1#)'
/

!!!!"/
= $% #[#&(' + )'*– ##&('*]. )' + (#,2 ##&2 ##–#,0 ##&0 #*#
!"
)&
= $% # + (#,2 ##&2 ##–#,0 ##&0 #*#
)'

Et ainsi : !"
d !!" / dt = 3 →
"#
$%
! "&
$$$$$%
=' (

$$$$$% $$$$%0
'( ) = ) *)+, ))#, ))–)+- ))#- ).)/

Cette « pseudo-force de poussée » est bien homogène à une force (12 3 45 × 62 3 45 = 12 62 3 47),

$$$$$%
5) Calculer la composante de ' $$$$%0 , sachant que
( sur / ! = 600"#. $ %& . Dans quel sens
)))))*
s’exerce '( ?

+, "" , ""–"+! "" ! " = 90 kg s-1 × 30 m s-1 – 92 kg s-1 × 600 m s-1 = – 52 500 kg m s-2 = – 52.5 kN

La pseudo-force !!!!!" est dirigée dans le sens opposé à #!!!"$

d) Application :

Dans le référentiel terrestre R, un avion, équipé de 2 turboréacteurs de ce type, a une masse


totale (incluant celle des 2 réacteurs) MA = 70 t. Au décollage, grâce à la double « force de poussée »
des réacteurs, l’avion acquiert de la vitesse. On note !"# ($) = % # ($)%&!!!!"%
' la vitesse de l’avion par
rapport à R.

1) Faire un bilan des forces s’appliquant à l’avion, en négligeant tout type de frottement et
en incluant la pseudo-force de poussée produite par les 2 réacteurs.

Système : {l’avion}

Référentiel : R terrestre, supposé galiléen

Bilan des forces : le poids """""#! = $%&!&'


""""#(
la réaction normale du sol sur les roues de l’avion ")
"# = )&'
""""#(
la pseudo-force de poussée 2 """""#
*&

2) Appliquer le principe fondamental de la dynamique à l’avion, le projeter sur l’axe """"#.


!
Caractériser le mouvement de l’avion. Dans quel sens se déplace-t-il ?
L1S2 – PM – Compléments de Physique (EPPHP2C1) – Travaux Dirigés Corrigés 58

Loi de Newton : MA d """""# """""# """""# ""#


! / dt =2 $% + $& + '((

Projection sur """"#! :


(% )*+
$% &' & = &&,&)&-. &&/. &&–&-0 &&/0 &+
'*

L’accélération de l’avion est constante, donc le mouvement est uniformément accéléré.

"#&. Etablir l’expression de la


1) On suppose l’avion initialement au repos : "(#% )* = 1+ = & 1
vitesse de l’avion au cours du temps. Dans quel sens se déplace-t-il ?

# '*"+ ""-, ""–"+. ""-. "/


! ("# = %") = " &
,
! ("#") $ 1#""
% 0!
"+, ""-, ""–"+. ""-. "
! (#) = "'" × "#
"0!

23 car 67 > 68
L’avion, initialement au repos, se déplace vers -44445

2) Au bout de quelle durée TD l’avion atteint-il sa vitesse de décollage | VD | = 70 m s-1 »


250 km/h ) ? Quelle distance L a-t-il alors parcourue sur la piste avant le décollage ?

| VD | = | 2 ( !
""#! ""–" $
""#$ ) / M × TD | → TD = MA | VD | / 2 | ! ""#! ""–" $ ""#$ |

TD = 7 104 kg × 70 m s-1 / ( 2 × (90 kg s-1 × 30 m s-1 – 92 kg s-1 × 600 m s-1) ) » 46.7 s

La distance parcourue pendant cet intervalle de temps est :


,- ,-
%" = " & '("*")"+* " = "/"|"01 "|"2"34 "& *"+* " = "" |"01 "|"2"34 " × " ,- /
. .
L = 52 500 kg m s-2 / 7 104 kg × ( 46.7 s)2 » 1635 m
L1S2 – PM – Compléments de Physique (EPPHP2C1) – Travaux Dirigés Corrigés 59

5.2. Propulsion d'une fusée

Une fusée est un système matériel ouvert de masse (!) qui se déplace à une vitesse !"(#) =
!!!!"% (verticale vers le haut) croissante grâce à l'éjection de masse, généralement des gaz résultant
(#)$
de la combustion de « propergols » (liquides ou solides). On note φS le débit de masse sortant avec
!!!!"% par rapport à la fusée. Il n’y pas de débit de masse entrant ( φE =
!!!!"' = * +*&, *$
une vitesse relative &
0 ).

a) Bilan de masse :

1) Ecrire l’équation de conservation de la masse pour la fusée.

D’après l’équation de conservation de la masse, la variation de masse de la fusée est égale à la


somme algébrique des débits de masse entrants et sortants.

! !(" + ") # !(")


= = #$%
" "

2) En supposant que le débit de masse φS est constant, déterminer l'expression de la masse


m(t) de la fusée en fonction du temps t après la mise à feu. On note mi la masse initiale
de la fusée.

En intégrant l’équation précédente entre 0 et t : (!) = " # $% !

3) On note mf la masse « sèche » ( i.e. sans les propergols ) de la fusée. Etablir l’expression
de la durée de la phase de combustion Tc au bout de laquelle la totalité de la masse des
propergols a été consommée.

Durée de la phase de combustion : Tc = ( mi – mf ) / φs


L1S2 – PM – Compléments de Physique (EPPHP2C1) – Travaux Dirigés Corrigés 60

b) Bilan de quantité de mouvement :

1) Définir un « système fermé fictif » adapté à la description de ce problème. Vérifier que sa


masse est bien conservée entre deux instants t et t + dt.

Au cours d'un intervalle de temps dt, la masse de la fusée (système ouvert) a évolué d'une quantité
δm < 0 résultant uniquement du débit sortant φs , car il n’y a pas de débit entrant φe :

m( t + dt ) = m( t ) + δm = m( t ) – φs dt

On peut définir le système fermé fictif constitué :


· à l'instant t : de la masse m( t ) de la fusée
· à l'instant t+dt : de la masse plus petite m( t +dt ) de la fusée et de la masse éjectée φs dt
pendant l'intervalle de temps dt.

La masse totale M( t ) de ce système fermé fictif est conservée entre l’instant t et t + dt

M( t ) = m( t ) = m( t + dt ) + φs dt = M( t + dt )

2) Ecrire l’expression de la quantité de mouvement totale P de ce système fermé fictif par


rapport au référentiel terrestre R à l’instant t et à l’instant t + dt.

A l'instant t, la quantité de mouvement !!"( t ) du système fermé fictif est égale à celle de la fusée de
masse m( t ) et de vitesse #!"( t ) :
!!"( t ) = m( t ) #
!"( t )

A l'instant t + dt, la quantité de mouvement !!"( t + dt ) du système fermé fictif inclut


· celle de la fusée de masse m( t + dt ) = m( t ) – φs dt et de vitesse !"( t + dt )
· celle de la masse éjectée φs dt sortant à vitesse relative """"#! par rapport à la fusse, donc à la
"#(% + &%) + ' """"#! par rapport à R :
vitesse $

""#( t + dt )
* = m( t + dt ) $ "#( t + dt )+ φs dt ['$
"#( t + dt ) + """"#! ]
= [ m( t ) – φs dt ] !"( t + dt )+ φs dt [!"( t + dt ) + !!!!"
#$ ]
= m( t ) !"( t + dt ) + φs dt !!!!"
#$

3) En l’absence de toute autre force extérieure et en supposant R galiléen, écrire la loi


fondamentale de la dynamique pour le système fermé fictif. En déduire une relation sous
la forme :
"#
$%
$$$$$%
(!) =& '
"!

où $$$$$%
&' est la « pseudo-force de poussée » dont on précisera l’expression, l’unité et la direction.
L1S2 – PM – Compléments de Physique (EPPHP2C1) – Travaux Dirigés Corrigés 61

Système : {le système fermé fictif}

Référentiel : terrestre, supposé galiléen

Bilan des forces : aucune

Loi de Newton : d !!" / dt = Σi #


!!!"$ = 0

La dérivée temporelle de la quantité de mouvement d !!" / dt du système fermé fictif s'obtient par :

d !!" / dt ≈ [ !!"( t+dt ) – !!"( t ) ] / dt = m( t ) [ #


!"( t + dt ) – #
!"( t ) ] / dt + φs $
!!!!"%

L'équation (vectorielle) du mouvement pour la fusée (système ouvert) devient :

"#
m( t ) d !"( t ) / dt + φs """"#! = $

m( t )d % """""#
"#( t ) / dt = & ' =- φs """"#
!

L’opposé du flux de quantité de mouvement sortant [– φs """"#! ] est analogue à une pseudo-force
"""""#
$% ( homogène à une force, d’unité le newton) qui accélère la fusée vers +&""""#' .

4) Comment est modifiée cette relation si on prend également en compte la force de


pesanteur qui s’exerce sur la fusée ?

Bilan des forces : la force de pesanteur de la fusée """""#


! = – m( t ) g """"#!

Loi de Newton : d "$


"# / dt = %
"""""#
&

et donc m( t )d ' """""#


"#( t ) / dt =% """""#
& + %$ == – m( t ) g """"#
! + φs ! $$$$%#
"

5) En supposant que la vitesse du flux sortant $$$$%& est constante, déterminer l'expression de
la vitesse v( t ) de la fusée de masse initiale mi en fonction du temps t après la mise à feu.
On supposera que v( t=0 )=0.

$$$$%# :
Projection du PFD sur " m( t ) d ( t ) / dt = – m( t ) g + φs!"

dv( t ) / dt = uS φs / ( mi – φs t ) – g

Remarque : La fusée ne peut décoller que si le terme de droite est positif


(i.e. accélération dirigée vers le haut) à t = 0, il faut donc que : us φs > mi g

La vitesse verticale à l'instant t est l'intégrale de 0 à t de l’accélération (verticale) de la fusée dv( t )


L1S2 – PM – Compléments de Physique (EPPHP2C1) – Travaux Dirigés Corrigés 62

/dt avec la condition initiale v( 0 ) = 0 :


# !"
v( t ) = % !#
($)!$ + v( t=0 )
& !"
→ v( t ) = uS + (#$ %!" &)
'*– gt + cste [ =0 car v(t=0) = 0 ]

On a : d[ ln( a + bx ) ]/dx = b / ( a + bx ) d’où d[ ln( mi – φs t ) ] / dt = – φs / ( mi – φs t )


%
→ !
* (" $ %)
&' = + ,[-.(/0 , 12 ')]%3 → v( t ) = – uS [ ln( mi – φs τ ) ]0t – g t
# !

La vitesse verticale v( t ) de la fusée à l'instant t est :

78
v( t ) = us [ ln( mi ) – ln ( mi – φs t ) ] – g t = us 45 6 < – gt
78 $9: ;

Cette équation, dite « de Tsiolkovski », est l’équation fondamentale de l'astronautique reliant


accélération, vitesse et altitude d'un astronef (fusée ou missile) de masse initiale
(astronef+propergols) mi propulsé par un moteur-fusée caractérisé par un débit de masse φS de gaz
éjectés à vitesse uS. On la doit au russe Constantin Tsiolkovski (1857-1935) et, indépendamment, à
l’autrichien Hermann Oberth (1894-1989).

6) En déduire la valeur de la vitesse v(Tc) de la fusée quand la totalité de la masse des


propergols a été consommée.

Vitesse à t = Tc : vc = uS ln[ mi / ( mi – φs Tc ) ] – g Tc

vc = us ln( mi / mf ) ] – g Tc

7) Faire l’application numérique avec les paramètres suivants * : mi = 12 500 kg, mf = 3 800
kg, φS = 135 kg s-1, uS = 1 800 m s-1, g = 9.81 m s-2.

Le décollage est bien possible :

uS φS = 1 800 m s-1 x 135 kg s-1 ≈ 2.43 105 N > mi g = 12 500 kg x 9.81 m s-2 ≈ 1.23 105 N

Durée de combustion : Tc = ( mi – mf ) / φS = ( 12500 – 3 800 ) / 135 ≈ 64.4 s (1 min 4s)

La vitesse à t = Tc : vc = uS ln( mi / mf ) ] – g Tc = 1 800 x ln( 12 500 / 3 800 ) – 9.81 x 64.4


≈ 1 510 m s-1 ≈ 5 440 km h-1

La vitesse v(Tc) est-elle suffisante pour que la fusée soit en orbite autour de la Terre ?

Cette vitesse est d'environ 5 fois la vitesse du son au sol (Mach 5),
mais elle est bien inférieure à la vitesse nécessaire pour la satellisation (environ 7 900 m s-1)
L1S2 – PM – Compléments de Physique (EPPHP2C1) – Travaux Dirigés Corrigés 63

Remarques :

· La plupart des fusées et missiles intercontinentaux possèdent donc plusieurs « étages ».


Chacun est une fusée comportant une structure et des propergols. Lorsque la combustion des
propergols est terminée, l'étage est largué et l'étage supérieur prend le relais. Une fusée peut
avoir entre 2 et 5 étages selon son objectif. Cela permet de minimiser le rapport entre la charge
utile et la masse totale de la fusée au décollage.

· En intégrant une seconde fois, on peut calculer l’altitude et on trouve alors :

zc = uS [ Tc + ( mf / φS ) ln( mf / mi ) ] – ½ g Tc 2
= 1 800 x [ 64.4 + ( 3 800 / 135 ) x ln( 3 800 / 12 500 ) ] – ½ x 9.81 x 64,42
≈ 3.52 104 m ≈ 35.2 km

· La force de frottement de l'air dans les couches les plus denses de l'atmosphère ( z ≤ 30 km )
réduit de 5 à 10 % la vitesse et l'altitude maximum

· La Terre tourne sur elle-même en 24 h, et le référentiel terrestre n'est pas galiléen. Il faut
prendre en compte l' « accélération d'entrainement » qui dévie les trajectoires vers l'est par
rapport à la surface (qui se déplace vers l'ouest avec le temps).

· Un tir exactement vertical aurait l'inconvénient de faire retomber la fusée ayant épuisé son
propergol à proximité de son point de départ. Un tir militaire vise une cible distante et pour
l'atteindre en bout de course, il est nécessaire d'incliner la trajectoire (en tenant compte de
l'accélération d'entrainement). Un lancement de fusée en vue de mettre un satellite sur orbite
doit conférer une vitesse de satellisation (environ 7900 m s-1) orientée perpendiculairement à
la verticale, il est donc nécessaire d’incliner plus encore la trajectoire.

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