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Après l’échec du « Putsch »

des généraux, apparaissait


l’OAS

Il faut que les Français, surtout les plus jeunes, ceux qui
n’ont pas vécu cette époque, soient éclairés sur les
événements qui se sont développés après l’échec du « Putsch »
et ont provoqué la création de l’OAS (Organisation de l’Armée
Secrète) car, comme je l’ai mentionné lors de mon dernier
article, ce n’est pas auprès des historiens “officiels” qu’ils
approcheront la vérité, pas plus en écoutant les idioties de
ces quelques politologues qui, sur tous les plateaux de
télévision (et même parfois sur CNews), l’étiquettent à
“l’extrême droite”.

*Qui a créé l’OAS ?

*De quels bords politiques étaient-ils ?

*Comment a-t-elle fonctionné ?

*Qu’en pensaient les Pieds Noirs ?


*Pourquoi était-elle numériquement faible ?

*Pourquoi a-t-elle duré si peu de temps ?

*A-t-elle subi des dissensions politiques ?

Je pense être mieux placé que quiconque pour éclairer


leurs esprits car je me trouvais justement à Madrid, au
domicile de Pierre Lagaillarde, Résidence La Torre, Plaza
d’España, à l’époque de Pâques 1961, auprès du général Salan,
de Jean-Jacques Susini, du Capitaine Ferrandi, afin de
représenter M. Georges Bidault (sans l’impossibilité de se
déplacer puisque sous surveillance des Renseignements
Généraux) lors de la création officielle de l’OAS et que, par
la suite, j’ai créé le “Bulletin de liaison du CNR/OAS”, à
Paris, toujours sous les ordres de Georges Bidault qui,
quelques mois plus tard, prenait la responsabilité de l’OAS en
lieu et place du général Salan, arrêté par les autorités
françaises.

L’OAS s’est organisée après l’échec du « putsch » des


généraux.

Les quatre plus prestigieux généraux de l’armée française


avaient pris la décision de se révolter contre le chef de
l’État français qui s’était parjuré et les avait trahis.

Cette trahison mettait en danger la vie de leurs soldats qui


allaient tomber pour une politique d’abandon de l’Algérie,
alors que la guerre était gagnée sur le terrain.

Le général Challe, chef d’état-major de toutes les armées,


refusait de dresser une partie de l’armée contre l’autre et ne
souhaitait pas que les Unités Territoriales (200 000 hommes
Pieds Noirs), qui avaient été dissoutes un an plus tôt, soient
réarmées. Il jetait donc l’éponge et se rendait aux autorités.

Dès lors, certains officiers et leurs régiments prenaient la


décision de se dresser contre l’État français et sa politique
incompréhensible et désastreuse.

En février 1961, les généraux Jouhaud, Gardy, les colonels


Godart, Gardes, les patriotes Jean-Jacques Susini et le
docteur Jean-Claude Pérez lançaient l’opération OAS et les
premiers messages “OAS vaincra” s’affichaient sur les murs
d’Alger.

Un mois plus tard, l’organisation se constituait


officiellement à Madrid, sous le commandement du général
Salan, de Pierre Lagaillarde, de Jean-Jacques Susini, du
capitaine Ferrandi et de quelques autres patriotes qui
refusaient l’abandon de l’Algérie française.

Il est totalement faux d’adhérer aux informations véhiculées


par le gouvernement de l’époque et une certaine presse au
service exclusif des communistes, des gauchistes et des
gaullistes, qui alarmaient les citoyens en proclamant que
l’OAS était une organisation de fascistes d’extrême droite.

Il suffit de rappeler que son chef, le général Salan, était


étiqueté à gauche, au point même qu’un attentat avait été
organisé afin de l’éliminer physiquement, justement par la
droite française, et notamment Michel Debré qui pensait qu’il
avait été placé à ce poste de gouverneur militaire de
l’Algérie dans l’objectif d’un rapprochement avec le FLN, et
ce sera le commandant Rodier qui fut tué à sa place, alors
qu’il occupait le bureau du général.

Quant aux autres officiers, ils n’avaient aucune autre


idéologie que de servir la Patrie et défendre la présence
française.

L’OAS Algérie était confiée au général Paul Gardy et l’OAS


Métropole au capitaine Pierre Sergent.

L’action était confiée aux commandos « Delta », sous les


ordres du Dr Jean-Claude Pérez et du lieutenant Degueldre. 80
% des membres de ces commandos, aussi bien à Alger qu’à Oran,
se composaient notamment d’officiers et de sous-officiers
déserteurs, sans aucune appartenance politique et motivés
uniquement par la défense de « Leur honneur devant la parole
donnée aux populations (européennes et arabes que l’on avait
engagées et placées sous leur protection) et de ce petit
peuple en grande majorité membres et sympathisants de la
gauche communiste et socialiste et des « Républicains
espagnols antifranquistes ». Comme par exemple le plus actif,
celui de « Jésus de Bab-el-Oued ».

Il n’y avait au sein de l’OAS aucune agressivité contre


l’ensemble des musulmans.

90 % de la population approuvait l’action de l’OAS, sans


participer aux opérations armées ni aux exécutions nécessaires
mais, effectivement, trop peu nombreux furent ceux qui
participèrent activement à la défense de leur pays.

La France avait connu une situation identique lors de la


dernière guerre 39/45 où il y eut bien peu de résistants
contre l’occupant nazi et beaucoup plus dès la libération !

Si l’action de l’OAS n’a duré que 16 mois (février 61 à


juillet 62), c’est qu’il n’y avait plus rien à espérer après
le départ de la presque totalité des Européens d’Algérie qui
n’avait eu le choix qu’entre « la valise ou le cercueil »,
promis par le FLN et l’ALN qui ne voulaient en aucun cas qu’il
ne reste un seul non musulman sur la terre algérienne.

Les ennemis à exécuter étaient les terroristes du FLN et les


traîtres français qui étaient leurs complices, les « porteurs
de valises » qui finançaient et fournissaient armes et
explosifs et aidaient à organiser des attentats et à
assassiner aussi bien en Algérie qu’en métropole.

L’OAS a-t-elle commis des crimes, comme cela se dit depuis des
décennies en France métropolitaine ? L’OAS a exécuté des
traîtres qui apportaient leur soutien physique et financier
aux ennemis de leur Patrie, la France. Je ne peux les citer
tous, ils furent très nombreux parmi la gauche et l’extrême
gauche française qui, il est utile de le rappeler, collabora
avec les nazis jusqu’en octobre 1941 et sabota la défense
française.

L’OAS a exécuté des policiers et des “barbouzes” qui étaient


les complices du FLN et avaient pour seul objectif de
l’éliminer, sur ordre de De Gaulle. Rappelons que 200
commissaires et officiers de police furent recrutés pour
constituer la « Mission C » et que l’on comptabilise plus de
500 victimes à l’actif de cette organisation d’État, en
collaboration très étroite avec les services de renseignement
du FLN. Également des membres du FLN, des tueurs responsables
d’attentats contre des populations innocentes.

L’OAS a-t-elle organisé des attentats sur le territoire


métropolitain, donc en France ? Certes mais pas tous les
attentats qu’on lui attribue car environ 50 % furent l’œuvre
d’organisations françaises et j’en veux pour preuve les
déclarations de Constantin Melnik, conseiller pour la sécurité
du ministre Michel Debré et responsable de certains services
secrets : « Il avait reçu l’ordre de provoquer des attentats
spectaculaires pour monter l’opinion française contre l’OAS ».
Ce furent, par exemple, l’attentat du Quai d’Orsay, 1 tué et
20 blessés et celui de la voiture piégée à Issy-les-
Moulineaux, 3 morts et 46 blessés, etc.

L’OAS a-t-elle commis des « bavures » ? Certes, dans toutes


guerres de résistance se commettent des bavures, par des
éléments incontrôlés et sans en avoir reçu les ordres. Ce
n’est pas l’histoire de la résistance française, entre 1940 et
1945, qui me contredira, elles furent nombreuses et bien plus
préjudiciables qu’elles ne le furent pour l’OAS, à une autre
époque.

Il n’y a eu aucune dissension d’ordre politique au sein de


l’OAS, seulement une divergence de tactique entre l’un des
dirigeants, Jean-Jacques Susini qui, manipulé par le maire
très libéral d’Alger, Jacques Chevalier (qui se convertira à
la religion musulmane par la suite), œuvrait sous les ordres
de la CIA et de Washington, qui souhaitait une entente de
dernière heure avec certains dirigeants du FLN (Farès et
Mostefaï) et la quasi-totalité des autres dirigeants qui
considéraient que « c’était foutu », qu’il fallait dégager,
alors que l’armée française se mettait, sur ordre du chef de
l’État français, au service des nouveaux dirigeants du pays en
pratiquant un « cessez-le-feu » unilatéral.

Ce qui a permis les massacres du 26 mars 62, rue d’Isly à


Alger et du 5 juillet 62 à Oran. (Les autorités françaises
avaient alors tenté d’accuser des actions de l’OAS qui
auraient permis ce massacre. Un mensonge ignoble car les tout
derniers « patriotes » de l’OAS avaient quitté Oran à bord de
deux navires, envoyés par Franco, le 27 juin de cette même
année, malgré l’opposition de De Gaulle !)

Jamais l’OAS n’a conseillé le départ des Européens d’Algérie,


bien au contraire, preuve en est les nombreux plasticages des
entreprises et des commerces de ceux qui abandonnaient le
pays, avant 1962, pour se mettre à l’abri en métropole.

Interrogé en novembre 2009, lors d’un reportage du magazine «


Historia », Alain Duhamel, chroniqueur à RTL et l’un de nos
plus éminents journalistes politiques, répondait à la question
posée :

« Quel est, selon vous, l’acte de trahison le plus


retentissant de la Ve république ?

– Sans aucune hésitation, celui du général de Gaulle vis-à-vis


des Français d’Algérie. De Gaulle et l’Algérie, c’est vraiment
une trahison de nature politique. Si j’ose dire, c’est une
trahison d’État ».

Il est certain que l’OAS n’aurait jamais vu le jour si De


Gaulle avait respecté sa parole et n’avait pas trahi.
Pour conclure, en ce qui concerne l’OAS, deux déclarations qui
en expliquent la brève existence, celle d’Alain Peyrefitte.
« L’OAS c’est le sursaut d’un peuple qui ne veut pas mourir »
et il cite cette confidence de De Gaulle, dans son livre
C’était de Gaulle : « Les gens de l’OAS me haïssent parce
qu’ils sont aveuglés par leur amour de la France.

Manuel Gomez

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