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Chapitre 2, Étd - L'ANALYSE DES COÛTS
Chapitre 2, Étd - L'ANALYSE DES COÛTS
Cette méthode repose sur la distinction entre des charges directes (charges pouvant
être quasiment en totalité affectées sur l’élément considéré) et indirectes (charges communes
à plusieurs éléments qui nécessitent des calculs intermédiaires pour être affectées sur l’élément
considéré). La méthode des coûts complets repose sur un modèle de représentation de
l’entreprise fondée sur les centres de responsabilité représentant des sections
homogènes.
Exemple de la méthode des centres d’analyse
–les centres principaux qui mettent en œuvre les moyens de production et de vente
(correspondant au cœur de métier de l’entreprise) ;
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–les centres auxiliaires ayant pour rôle de gérer les moyens de production mis en
œuvre et d’aider les centres principaux (fonction de support).
Dans cette méthode, l’activité de chaque centre d’analyse est caractérisée par une
grandeur physique appelée unité d’œuvre qui sert de critère d’imputation des charges à
l’objet de coûts (ex. : coût des produits de l’entreprise).
Dans les années 1990, une autre méthode de coût complet basée sur les activités
(Activity based costing) fut développée. Cette méthode de coût propose d’introduire une
relation causale dans le rattachement des charges à l’objet de coût en fondant son
analyse sur la notion d’activité. L’objectif de la méthode est de partir des besoins et de la
satisfaction des clients à travers une modélisation transversale de l’organisation et
d’analyser les activités créatrices de valeur.
Les calculs de coûts partiels reposent sur la volonté de ne pas imputer la totalité des
charges à l’objet de coût.
La principale méthode, celle du coût variable, repose sur la distinction entre charges
variables (appelées également « charges opérationnelles » et correspondant à des
dépenses liées au fonctionnement de l’organisation) et charges fixes (ou « charges de
structure », correspondant à une capacité de production donnée et qui sont
indépendantes du niveau d’activité). La méthode du coût variable permet d’analyser la
rentabilité et de mesurer le niveau du risque financier encouru par l’entreprise.
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II. La méthode des coûts variables
1. Principe de la méthode
La méthode des coûts variables ne retient que les charges variables, qu’elles soient
directes ou indirectes, dans le coût des produits. Elle est aussi connue sous d’autres
appellations :
–Direct costing
Pour ce calcul, il est donc indispensable d’identifier les charges variables des centres
d’analyse. Cette démarche concerne essentiellement les centres opérationnels
principaux et certains centres opérationnels auxiliaires. L’imputation des charges
indirectes variables s’effectue, en général, sans difficulté puisque les charges variables
sont, par définition même, normalement liées aux opérations de production et de vente.
Les coûts variables obtenus permettent le calcul d’une marge sur coût variable par
produit. Chaque produit est jugé sur sa contribution à la couverture des charges non
réparties à savoir ici les charges de structure.
Application :
Une étude des coûts de revient, pour la période de référence, donne les résultats
suivants :
Produits Total A B C
Quantités vendues 400 200 600
Chiffre d’affaires 2 000 000 800 000 360 000 840 000
Coût de revient des produits vendus 1 970 000 802 000 484 400 683 600
Résultat analytique 30 000 – 2 000 – 124 400 156 400
L’étude plus précise des conditions d’exploitation met en évidence que certaines charges
sont proportionnelles aux quantités.
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Produits Total A B C
Charges variables unitaires – 1 250 1 200 400
Les dirigeants décident de calculer la marge sur coûts variables de leurs produits afin
de vérifier les résultats précédemment retenus.
Produits Total A B C
Quantités vendues (400) (200) (600)
Chiffre d’affaires 2 000 000 800 000 360 000 840 000
Coûts variables des produits vendus -
Marge sur coûts variables
Charges fixes –
Résultat + 30 000
Toutes les marges sur coûts variables sont positives et donc tous les produits
concourent à la couverture des charges fixes. La suppression éventuelle des produits
déficitaires A et B aurait conduit à imputer les charges fixes de 990 000 sur la marge du
produit C et à provoquer une perte de 390 000.
Par rapport à l’hypothèse initiale, ce résultat présente une détérioration de 420 000 ,
équivalente à la somme des marges sur coûts variables générées par les produits A et B.
Le seuil de rentabilité d’une entreprise est le chiffre d’affaires pour lequel l’entreprise
couvre la totalité de ses charges (CV + CF) et donc dégage un résultat nul. Il est aussi
appelé chiffre d’affaires critique (CAC) ou point mort.
Relation 2 : S* Résultat = 0
On a défini précédemment le taux de marge sur coût variable (t MCV) comme le rapport
entre la MCV/CA. Il vient donc que :
S* = CF/tMCV
Ou S* = CF× CA/MCV
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SR en valeur = Charges fixes/taux de MCV
Application :
Chiffres d’affaires
Cette présentation du résultat met l’accent essentiellement sur l’analyse des charges
variables et impute globalement, et donc sans arbitraire, les charges fixes sur la marge
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sur coût variable. Le gestionnaire ressent alors son objectif de rentabilité comme
l’obligation de maximiser la marge sur coût variable sur laquelle viendront s’imputer
des frais fixes sur lesquels il n’a pas prise.
S* = CF/tMCV=
Ou S* = CF× CA/MCV=
Sous l’hypothèse d’une réalisation régulière du chiffre d’affaires, il est possible d’utiliser
les règles de proportionnalité pour déterminer la date à laquelle le seuil a été, ou sera
atteint.
Exemple (suite)
Plus un seuil de rentabilité est atteint tôt dans l’année civile, plus l’entreprise est à l’abri
d’un retournement de tendance qui ferait chuter ses ventes. Elle est donc plus tôt en
sécurité. La date du point mort est donc un premier indice de sécurité.
Elle se définit comme la différence entre le chiffre d’affaires annuel et le chiffre d’affaires
critique.
MS = CA – S*
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La marge de sécurité représente le montant de chiffre d’affaires qui peut être supprimé
par une conjoncture défavorable sans entraîner de perte pour l’entreprise.
Cette marge est souvent rapportée au chiffre d’affaires annuel. On parle, alors d’indice
de sécurité (IS).
CA – S*
IS =
CA
Il se définit comme le pourcentage du chiffre d’affaires qui sert à couvrir les charges
fixes.
IP = CF×100 /CA
Plus la valeur de cet indice est faible, plus l’entreprise peut facilement atteindre son seuil
de rentabilité.
(∆Rt ⁄ Rt )
(∆CA ⁄ CA)
En cas de structure de coûts inchangée, on peut utiliser la formule suivante : MCV / Rt
Par exemple un LO de +2 signifie que pour une variation positive de 10 % du chiffre
d’affaires, le résultat augmenterait de :
∆R = LO ×10 % = 20 %
La méthode des coûts spécifiques prolonge la démarche de celle des coûts variables. Elle
impute, à chaque produit, les charges directes fixes qui lui sont propres. Elle permet
ainsi de dégager une marge sur coûts spécifiques (du produit) qui doit permettre la
couverture des charges fixes indirectes réputées charges communes à l’entreprise.
Exemple :
Produits Total A B C
Charges de structure spécifiques 410 000 70 000 140 000 200 000
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Les résultats par produits deviennent donc :
Produits Total A B C
Quantités vendues (400) (200) (600)
Chiffre d’affaires 2 000 000 800 000 360 000 840 000
Coût variables des produits vendus – 980 000
Marge sur coûts variables 1 020 000
Charges fixes spécifiques – 410 000
Marge sur coûts spécifiques + 610 000 230 000 – 20 000 400 000
Charges fixes communes – 580 000
Résultat + 30 000
Cette méthode permet de faire apparaître la «réelle» mauvaise performance du produit
B dont la marge sur coûts variables ne permet pas de couvrir ses propres charges fixes.
En conséquence, sa suppression entraîne :
–la disparition de la marge sur coûts variables qu’il génère soit 120 000,
–l’économie de charges fixes qui lui sont spécifiques soit un montant de 140 000, ainsi le
résultat total augmenterait de 20 000 (la différence entre 140 000 et 120 000).