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René GIRARD

Éditions Bernard Grasset, 1972


Hachette-Pluriel, 1980

Par : M. CASTELLAN @Lycée Fénelon


2012
 Le religieux dit vraiment aux hommes ce qu'il faut faire et
ne pas faire pour éviter le retour de la violence destructrice.
Quand les hommes négligent les rites et transgressent les
interdits, ils provoquent, littéralement, la violence
transcendante à redescendre parmi eux, à redevenir la
tentation démoniaque, l'enjeu formidable et nul autour
duquel ils vont s'entre-détruire, physiquement et
spirituellement, jusqu'à l'anéantissement total, à moins que
le mécanisme de la victime émissaire, une fois de plus, ne
viennent à les sauver, à moins que la violence souveraine, en
d'autres termes, jugeant les "coupables" suffisamment punis,
ne condescende à regagner sa transcendance, à s'éloigner
juste autant qu'il le faut pour surveiller les hommes du
dehors et leur inspirer la vénération craintive qui leur
apporte le salut.
 Le religieux vise toujours à apaiser la violence, à
l'empêcher de se déchaîner. Les conduites religieuses et
morales visent la non-violence de façon immédiate
dans la vie quotidienne et de façon médiate,
fréquemment, dans la vie rituelle, par l'intermédiaire
paradoxal de la violence. Le sacrifice rejoint l'ensemble
de la vie morale et religieuse mais au terme d'un
détour assez extraordinaire. Il ne faut pas oublier,
d'autre part, que pour rester efficace, le sacrifice doit
s'accomplir dans l'esprit de piétas qui caractérise tous
les aspects de la vie religieuse. Nous commençons à
entrevoir pourquoi il fait figure à la fois d'action
coupable et d'action très sainte, de violence illégitime
aussi bien que de violence légitime. (page 38)
 La conception mimétique détache le désir de
tout objet; (pour Freud) le complexe d'Oedipe
enracine le désir dans l'objet maternel; (à
l’inverse, pour Girard) la conception mimétique
élimine toute conscience et même tout désir
réel du parricide et de l'inceste; la
problématique freudienne est au contraire
toute entière fondée sur cette conscience. (page
149)
 Les interdits ont une fonction primordiale; ils
réservent au cœur des communautés humaines
une zone protégée, un minimum de non-
violence absolument indispensable aux
fonctions essentielles, à la survie des enfants, à
leur éducation culturelle, à tout ce qui fait
l’humanité de l’humain . (page 323)
 Le Royaume de Dieu, c’est l’élimination
complète et définitive de toute vengeance et de
toutes représailles dans les rapports entre les
hommes . (Page 289)
 L’appellation Fils de l’Homme correspond
aussi, de toute évidence, à cet accomplissement
par le seul Jésus d’une vocation qui est celle de
tous les hommes . […] Les hommes ont tué
Jésus parce qu’ils sont incapables de se
réconcilier sans tuer (Pages 310-311)

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