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Glossaire de L'ACA
Glossaire de L'ACA
La version française du cours a été réalisée par une petite équipe internationale
francophone qui a entrepris ce grand défi de traduction et de révision en mars 2017. La
motivation principale de l’équipe, tout au long de cette phase du projet, était de produire
une version française de LHTL qui soit accessible à tous et toutes au sein de la
francophonie. Cet objectif a nécessairement influencé le choix de certains termes afin, dans
la mesure du possible, d’éviter les régionalismes.
La nécessité de trouver les termes appropriés pour certains concepts clés du cours dont
chunk e t chunking a certainement été un grand défi de recherche et de réflexion. Il fallait
d’abord bien comprendre les sens donnés à ces termes dans les divers contextes du cours
et ensuite trouver quels étaient les termes français porteurs des mêmes sens et en usage
en sciences de l’éducation, en psychologie cognitive, en neuroscience et dans le domaine
de la créativité. Il est aussi important de souligner que même en anglais, la signification de
ces termes varie selon le contexte et les domaines et que leur usage peut être ambiguë.
(Gobet, F., Lloyd-Kelly, M., & Lane, P. C. (2016). What's in a Name? The Multiple Meanings of
"Chunk" and "Chunking". Frontiers in psychology, 7, 102. doi:10.3389/fpsyg.2016.00102).
ACA : Acronyme d’Apprendre comment apprendre: Des outils mentaux puissants qui vous
aideront à maîtriser des sujets difficiles.
Analogie ou métaphore visuelle : Image utilisée pour représenter une personne, un endroit
ou une chose à la place d'une autre, afin de suggérer une similarité ou une association. Cette
technique est souvent utilisée pour relier de nouvelles informations à des informations
connues ou familières, par exemple en décrivant des fractions sous la forme de parts de
pizza.
Angle mort (apprentissage) : Domaine ou point qu'on a tendance à ignorer ou que l'on
connaît peu (ou mal).
Apprendre comment apprendre (ACA) : Des outils mentaux puissants qui vous
aideront à maîtriser des sujets difficiles : Version française officielle du titre du cours
Learning How to Learn: Powerful mental tools to help you master tough subjects (LHTL). Voir
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CANOE : Test psychométrique, plus précisément un test de personnalité qui est aussi connu
sous le nom du Modèle des 5 facteurs. Ce test a bonne réputation : il est considéré valide et
fidèle. Les acronymes CANOE, en français, et OCEAN, en anglais, sont des acronymes
mnémoniques formés par la réunion de la première lettre des noms des 5 facteurs :
« Consciencieusité », « Agréabilité », « Neuroticisme », « Ouverture » et « Extraversion ».
(Hansenne, M. (2018). Psychologie de la personnalité. 5e édition. Louvain-la-Neuve, France :
De Boeck Supérieur.)
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Conviction (habitude) : Certitude qu'une habitude est un comportement inévitable. Vouloir
changer cette habitude revient donc à changer cette certitude sous-jacente.
Einstellung : Mot allemand qui désigne une attitude rigide ou peu flexible. Cela se produit
lorsqu'on est prédisposé à résoudre les problèmes d'une certaine manière et que cela nous
empêche de trouver une meilleure idée ou solution ou de conserver la flexibilité nécessaire
pour accepter de nouvelles idées et de meilleures solutions.
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État de flow : État mental d’épanouissement ressenti par une personne lorsqu’elle est
complètement absorbée et pleinement engagée dans l’accomplissement d’une tâche aux
exigences élevées mais qu’elle se sent capable de réaliser. L’état de flow s’accompagne d’un
haut degré de concentration sur l’action en cours, le sens du contrôle sur soi et sur son
environnement, une perte de conscience de soi et une sensation de distorsion du temps.
Le concept de flow a été repris dans différents domaines tels que les arts, le sport, le
développement personnel et l’éducation. On lui associe plus généralement des retombées
positives dont notamment une meilleure estime de soi, de meilleures performances, le
développement de la créativité et le bien-être. On s’intéresse notamment aux conditions
susceptibles de favoriser l’atteinte de l’état de flow puisque cette expérience optimale
favorise la motivation intrinsèque et l’autonomie, deux conditions essentielles à
l’apprentissage tout au long de la vie.
Pour en apprendre davantage sur les liens entre l’état de flow et l’apprentissage, et
notamment sur le phénomène des hyperconnectants dans le contexte de MOOC, voir :
Heutte, Jean (2017). L’environnement optimal d’apprentissage : contribution de la recherche
empirique sur les déterminants psychologiques de l’expérience positive subjective aux
sciences de l’éducation et de la formation des adultes. Sciences et bonheur, 2017, pp.82-99.
〈https://sciences-et-bonheur.org/2017/09/〉.
Le fichier d’une carte-mémoire peut contenir une seule donnée ou un groupe de données
unies par un sens. Ex. de fichiers :
● Fichier A : contient une seule lettre - la lettre A
● Fichier voyelles françaises : contient un groupe de lettres réunies sous la catégorie
voyelles : a, e, i, o, u, y
● Fichier alphabet français : contient les 26 lettres de l’alphabet francais
● Fichier contenant les lettres suivantes : CCCDEDCEDDC (quel est le lien ?)
La capacité de notre mémoire de travail, son empan mnésique, serait ainsi limitée au contenu
de quatre cartes-mémoire, chacune contenant un fichier qui contient lui-même plusieurs
données que l’on veut apprendre, mémoriser et rappeler à l’esprit, au besoin. Voir aussi «
Empan mnésique »
Fiche aide-mémoire : Une fiche (cartonnée ou numérique) avec quelques informations sur
le recto et de plus amples détails au verso, utilisée par les étudiants ou les professeurs pour
tester le rappel et améliorer la mémorisation, ce qui permet de renforcer la trace mnésique
dans la mémoire à long terme.
Il est par exemple difficile de se souvenir de chaînes de lettres ou de nombres sans d’abord
les scinder, puis les regrouper en blocs contenant 4 caractères et moins. C’est notamment la
technique utilisée pour faciliter la mémorisation des numéros de téléphone ou de cartes de
crédit. L’efficacité de la technique peut être accrue lorsqu’on peut coller une étiquette unique
à chacun des blocs. Voici quelques exemples spécifiques de l’application de cette technique :
● la chaîne « fbinbaciaibm » devient FBI NBA CIA IBM
● la chaîne « 1776149218121941 » devient 1776 1492 1812 1941, des dates
importantes dans l’histoire des É.U.
● la chaîne « 1357111317192329 » c’est la suite des 10 premiers nombres premiers
Loi de la sérendipité : Expression qui ne traduit pas une loi scientifique mais qui décrit le
simple fait que ceux qui tentent quelque chose ont plus de chance de réussir. C’est à cette loi
que Barbara fait référence dans le cadre du cours ACA lorsqu’elle utilise l’adage « Lady luck
favors the one who tries » dont la signification est proche des propos de Pasteur dans un
discours à Douai en 1854 : « ...dans les champs de l’observation, le hasard ne favorise que
les esprits préparés » ( Pasteur Vallery-Radot, (1922). Oeuvres de Pasteur réunies, Tome 7,
p. 129. Paris, Fr : Masson et Cie).
Mémoire à court terme : Terme proche de celui de « mémoire de travail » - les différences
entre les deux concepts sont techniques et minimes. Dans ce cours, l'utilisation de
l'expression « mémoire à court terme » est synonyme de « mémoire de travail ». Voir aussi
« Mémoire de travail »
Mémoire à long terme : Composante du système mémoriel qui stocke l'important volume
des souvenirs permanents stockés dans le cerveau. Vous pouvez vous la représenter
comme un entrepôt de stockage dédié à vos souvenirs, aux savoirs et savoir-faire acquis.
Mémoire spatiale : Composante du système mémoriel qui retient « où sont les choses »,
c'est-à-dire un compte rendu mental de la place où sont rangées (entreposées) les choses.
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Métaphore : Image ou concept relativement simple qui permet d'évoquer les caractéristiques
essentielles d'une notion ou d’un concept plus complexe. Par exemple, l’expression « La vie,
c'est comme les montagnes russes » permet de décrire comment chaque individu fait dans
sa vie l'expérience de hauts et de bas, de moments heureux et de moments malheureux. Voir
également « Analogie ».
Mode concentré : Mode de pensée qui consiste à concentrer ou focaliser toute son attention
de manière délibérée sur une chose que l'on veut apprendre, comprendre ou accomplir.
L'emploi de l'expression « en mode concentré » signifie qu'on est en train d'utiliser
essentiellement notre mémoire de travail.
Mode diffus : Mode de pensée détendu au cours duquel les pensées sont libres de
vagabonder, de se diffuser. On est susceptible d'être en mode diffus lorsqu'on prend une
douche, lorsqu'on marche vers le prochain arrêt d'autobus (dans la mesure où on ne fixe pas
son attention de manière délibérée sur un objet) ou encore lorsqu’on dort. Barbara Oakley
emploie l’expression « mode diffus » pour désigner les nombreux états neuronaux de repos.
À ce jour, on a identifié des dizaines de ces états dont le principal est le réseau du mode par
défaut. Dans le cadre de ACA, l’expression « mode diffus » désigne de façon plus globale
non seulement le « réseau du mode par défaut » mais aussi les nombreux et différents états
neuronaux de repos qui correspondent à des régions du cerveau qui s’activent quand on est
détendu ou lorsqu’on sommeille. (Pour une description plus large de ces états neuronaux de
repos (voir notamment Moussa, M, N., Steen, M.R., Laurienti, P.J. et Hayasaka, S. (2012).
Consistency of network modules in resting-state fMRI connectome data. PLoS ONE 7 (8) :
e44428 doi: 10.1371/journal.pone.0044428).
Mortier neuronal : Métaphore qui s’inspire des bonnes pratiques en maçonnerie. Elle fait
appel à l'image d'un mur construit à base de briques et de mortier et l'associe aux
changements neuronaux du cerveau qui sont nécessaires pour ancrer fermement les
nouvelles choses apprises dans votre mémoire. Dans cette métaphore, les nouvelles choses
apprises sont les briques et les connexions synaptiques sont le mortier qui les maintient dans
votre mémoire. Il faut du temps pour que les connexions synaptiques se forment, tout comme
il faut du temps pour que sèche le mortier. Si l'apprentissage est réalisé à la va-vite ou à la
dernière minute, la construction neuronale formée est faible, comme un mur monté trop vite
reste friable parce que le mortier n'a pas pu sécher correctement en profondeur.
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Neural chunk : Microcircuit neuronal qui résulte de la consolidation des PIECE. Voir
également « Configuration neuronale ; représentation mentale ».
OCEAN : Test psychométrique, plus précisément un test de personnalité qui est aussi connu
sous le nom de Big Five ou Modèle des 5 facteurs. Voir « CANOE ».
Phrase mnémonique : Mnémonique qui utilise une phrase pour aider à se rappeler une liste
de choses. Par exemple, la phrase « Mais où est donc Ornicar ? » pour se rappeler des
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quet d’ In
PIECE : Acronyme de Pa formations ou E
n
semble C
o
mpact Encodé. Voir « Chunk »
Plan B : Action ou ensemble d’actions à enclencher lorsque le plan initial (plan A) tombe à
l'eau. Par exemple, si le plan initial consistait à étudier les mathématiques au sein d'un
groupe d'étude, mais que celui-ci est trop souvent distrait et pas suffisamment studieux, le
plan B pourrait être de trouver un autre groupe ou un autre collègue de travail ou simplement
de travailler de manière indépendante puis de vérifier les réponses avec le professeur.
Pratique délibérée : Approche qui consiste à concentrer ses efforts de manière volontaire à
l'étude des aspects les plus difficiles qu'il faut encore maîtriser, afin de compenser l'illusion
de compétence qui peut, entre autres, résulter d’une certaine propension à répéter les
exercices portant sur des aspects déjà acquis. (Pour une discussion complète sur ce concept
important, réalisée par un chercheur reconnu dans ce domaine, voir Ericsson, A., et Pool, R.
(2016). Peak: Secrets from the new science of expertise. Boston, MA : Houghton Mifflin
Harcourt)
Procrastination : Action de remettre à plus tard une tâche qui réclame une attention
immédiate. La procrastination consiste en général à faire des choses plus plaisantes (comme
de surfer sur les médias sociaux) plutôt que de faire des choses moins agréables (son travail)
ou de mener des tâches moins urgentes au lieu de celles qui ne peuvent pas attendre.
Produit : Un résultat, souvent tangible (concret). Par exemple, un devoir terminé ou
complété.
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Représentation mentale : « Structure mentale » qui correspond à un objet, une idée, une
collection d’informations, concrète ou abstraite, à laquelle notre cerveau peut penser (ou
manipuler en mémoire de travail). Ce concept de représentation mentale est analogue au
concept de configuration neuronale : le résultat de la consolidation de la trace mnésique
associée à un PIECE (Ericsson et Pool, 2016). Selon ces auteurs, ce qui distingue les
experts des novices, c’est la quantité et la qualité des représentations mentale. Une
bibliothèque de représentations mentales de qualité se traduit par une capacité accrue de
traitement de l’information, de reconnaissance des patrons de répétition, de résolution de
problème et de prise de décision. Plus on approfondit ses connaissances sur un sujet, plus la
représentation mentale qu’on s’en fait devient détaillée ce qui en retour améliore la capacité
d’assimilation. Autrement dit, plus on apprend, plus on développe des représentations
mentales détaillées, plus on apprend facilement. (Ericsson, A., et Pool, R. (2016). Peak:
Secrets from the new science of expertise. Boston, MA : Houghton Mifflin Harcourt). Voir
également « Configuration neuronale ; neural chunk ; PIECE ».
Réseau du mode par défaut : Ensemble des régions du cerveau dont l'activité augmente
lorsque celui-ci est à l'état de repos, c'est-à-dire lorsqu'il n'est pas concentré sur une activité
externe. Voir Raichle, M. (2015). The brain's default mode network. Annu. Rev. Neurosci. 38,
433-447. Voir aussi « mode diffus ».
Routine (habitude) : Réaction suivant un signal : une réponse habituelle initiée par le
cerveau lorsqu'il reçoit un signal particulier. Par exemple : votre réveille-matin déclenche une
réaction « sortir du lit » ou « envoyer valser le réveil »... :)
Signal (habitude) : Déclic mental provoqué par un stimulus externe qui déclenche une
réponse habituelle (ou automatique). Les stimuli peuvent être un lieu, un moment de la
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Stockage : Seconde phase du processus de mémorisation qui a pour objet la rétention dans
la mémoire à long terme d’informations encodées dont notamment des souvenirs ou des
apprentissages récemment acquis, et des souvenirs et des savoirs anciens et consolidés.
Différentes dimensions d’un apprentissage ou d’un souvenir sont mises en mémoire, sous
plusieurs formats, dans différentes régions du cerveau reliées par des réseaux de neurones,
temporaires ou permanents, et dont dépendent le stockage et la récupération du souvenir
dans sa globalité. Voir également « Mémoire à long terme » ; « récupération » ;
« mémorisation ».
Stratégies d’encodage : Stratégies ou approches que l’on peut mettre en place pour
optimiser l’encodage de nouvelles informations. Voir Boulet, A., Savoie-Zajc,L. et Chevrier, J.
(1996). Les stratégies d’apprentissage à l’université. Sainte-Foy, Québec : Presses de
l’Université du QUébec.
● Les stratégies cognitives sont celles qui interviennent directement sur les informations
à apprendre lors de l’encodage. On peut distinguer différentes catégories de
stratégies cognitives dont :
o Stratégies de répétition : chercher à retenir une information en la répétant
plusieurs fois, résultant en un encodage peu profond.(répéter, relire les notes,
surligner) ;
o Stratégies d’élaboration : chercher une signification en reliant les nouvelles
connaissances à des connaissances acquises et mémorisées; . ;
o Stratégies d’organisation : établir des liens entre les nouvelles connaissances ;
o Stratégies de généralisation : savoir reconnaître les patrons, repérer des
similitudes, identifier d’autres contextes d’application du concept ;
o Stratégies de discrimination : savoir différencier les concepts, repérer des
différences, savoir reconnaître quand le concept ne s’applique pas ;
o Stratégies de compilation appliquées aux connaissances procédurales :
pratiquer en partie puis pratiquer globalement et comparer sa performance.
● En plus des stratégies cognitives qui interviennent directement sur les informations à
traiter, lors de l’encodage, on compte parmi les stratégies d’apprentissages des
stratégies affectives, métacognitives et de gestion des ressources. Ces stratégies ne
s’appliquent pas directement sur les informations traitées lors de l’encodage, mais
peuvent néanmoins influencer la qualité de l’encodage :
o Stratégies affectives pour développer et maintenir la concentration, soutenir sa
concentration et gérer son stress ;
o Stratégies métacognitives pour planifier (fixer des objectifs, identifier les
étapes, estimer le temps nécessaire), contrôler (évaluer les progrès, la qualité,
les alternatives) ;
o Stratégies de gestion des ressources dont la gestion du temps, des
ressources matérielles, des ressources humaines.
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Test de réalité : Évaluation d'un résultat pour vérifier qu’il est en adéquation avec la réalité,
les faits et le contexte.
Transférabilité : Concept selon lequel des schémas, que l'on a maîtrisés dans une matière,
peuvent être applicables, pertinents et utiles à l'apprentissage d'une autre matière. Par
exemple, des schémas de résolution de problèmes appris en physique peuvent
éventuellement être appliqués dans des domaines similaires, tels que l'anatomie, voire des
domaines complètement différents comme la finance.
Vampires métaboliques : Métaphore utilisée dans le cadre d’ACA pour désigner les
processus naturels du cerveau qui entraînent la disparition graduelle des traces mnésiques
des éléments en mémoire (ou les rendent inaccessibles) si ceux-ci ne sont pas utilisés ou
revisités.
Vue d’ensemble : Compréhension générale d'une situation (ou d'un problème) prise dans
son ensemble, placée dans son contexte.
Zombies : Analogie utilisée dans ce cours pour personnifier les habitudes. Ce sont des
réponses de routine, automatiques, déclenchées par le cerveau suite à des signaux
spécifiques.
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