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COURS DE COMPTABILITE APPROFONDIE

INTRODUCTION GENERALE ET CADRE CONCEPTUEL DU SYSTEME


COMPATABLE OHADA

Chapitre introductif : Les principes comptables fondamentaux

PREMIERE PARTIE : OPERATIONS RELATIVES AU PATRIMOINE DE


L’ENTREPRISE
Chapitre 1 : L’acquisition des immobilisations à titre onéreux
Chapitre 2 : La production d’immobilisation par et pour l’entreprise elle-même
Chapitre 4 : L’acquisition d’une immobilisation par crédit-bail
Chapitre 5 : L’acquisition d’une immobilisation contre le versement d’une rente viagère
Chapitre 6 : Construction sur le sol d’autrui
Chapitre 7 : La modification du plan d’amortissement

DEUXIEME PARTIE : LES DIFFICULTES COMPTABLES


Chapitre 8 : Les abandons de créances
Chapitre 9: les amortissements différés et les amortissements réputés différés
Chapitre 10 : les contrats pluriannuels

1
CHAPITRE 2 : LES PRINCIPES COMPTABLES FONDAMENTAUX
Les principes comptables fondamentaux structurent la représentation comptable issue
historiquement de la pratique comptable, ces princes sont intégrés dans les cadres conceptuels et les
normes comptables, et tirent leur légitimité de leur reconnaissance par les acteurs du monde comptable.
Ces principes sont particulièrement importants, car leur respect doit permettre à la comptabilité
d’atteindre son objectif.

SECTION 1 : LES PRINCIPES DE L’AUDC OHADA DE MARS 2000


Le système comptable OHADA énonce de façon explicite huit principes de base sur lesquels il
se fonde.

1- LE PRINCIPE DE PRUDENCE
La prudence est définie comme « l’appréciation raisonnable des évènements et des opérations
». En claire, selon ce principe, il vaut mieux pécher par pessimisme que par optimisme.
Exemple : la règle de prudence nous interdit de compter comme bénéfice l’accroissement de la
valeur boursière d’une action. A l’inverse, une variation en baisse d’une action sera considérée comme
une perte. Les plus-values potentielles ne sont pas comptabilisées, alors que les moins-values le sont.
La règle de prudence nous dicte de ne compter que les oiseaux que l’on tient en main et non
ceux que l’on voit voltiger dans les cieux. Le but est de ne pas porter tort aux tiers en relation avec
l’entreprise en donnant à cette dernière une image plus favorable qu’elle ne l’est en réalité. La
constitution des amortissements et la constitution des provisions sont des illustrations du principe de
prudence, surtout lors de l’arrêté des comptes.
NB : Se méfier de tomber dans l’excès de prudence qui fausserait l’image de l’entreprise, car
l’excès de prudence aboutit à minimiser le potentiel de l’entreprise, rendant difficile les relations avec
les investisseurs et entrainant le découragement des actionnaires.
Enfin de compte, selon le principe de prudence, les plus-values ne sont enregistrées en
comptabilité que lorsqu’elles sont réalisées, alors que les moins-values sont comptabilisées lorsqu’elles
sont probables.

2- LE PRINCIPE DE PERMANENCE DES METHODES OU PRINCIPE DE FIXITE


Les utilisateurs des états financiers ont besoin de comparer les états financiers de l’année qui
s’achève à ceux des années précédentes : une permanence des méthodes s’avère indispensable. En effet,
évaluer les stocks à l’année N-1 par la méthode FIFO et l’évaluer par la méthode du CMUP à l’année N
enlève toute possibilité de comparaison. Les méthodes comptables peuvent changer pour trois raisons :

Enseignement dispensé par le Dr. Fidèle DJOUMESSI, Chargé de cours en Comptabilité –Contrôle-Audit (FSEG-
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Du fait de l’extérieur
On peut citer les changements dus à la règlementation comptable (passage du plan comptable OCAM
au système comptable OHADA) ; les changements dus à la règlementation fiscale. Exemple : les
changements des taux d’impôts ;
Du fait de l’intérieur
Les dispositions du droit comptable OHADA empêchent les changements de présentation, de mode
d’évaluation et de référentiel comptable. Malgré cela, certains changements restent possibles si on peut
les justifier par les modifications substantielles d’activité ou par la recherche d’une image fidèle.
Exemple : changement de la méthode d’évaluation des stocks en passant de la méthode du CMUP au
système FIFO.
Du fait des erreurs commises dans la comptabilité au cours des exercices antérieurs
S’il s’agit d’erreurs simples, c’est-à-dire erreurs de négligence ou fraude, erreur de méthode
comptable (passer une immobilisation en charge par exemple), erreur de calcul ou d’estimation. Il faudra
les inscrire normalement en comptabilité et si le montant s’avère significatif, porter mention dans l’état
annexé.
3- LE PRINCIPE DE CORRESPONDANCEBILAN DE CLOTUREBILAN D’OUVERTURE
Le bilan de clôture d’un exercice doit correspondre au bilan d’ouverture de l’exercice suivant.
La conséquence de ce principe est la suivante : les corrections résultant des changements des méthodes
comptables ou résultant des omissions des charges et produits se rapportant aux exercices antérieurs ne
peuvent s’imputer sur les capitaux propres, mais doivent s’enregistrer au compte du résultat du nouvel
exercice. Le système comptable OHADA n’admet que deux cas d’imputation sur les capitaux propres :
le cas des changements de la règlementation comptable et le cas de correction d’une erreur fondamentale.

4- LE PRINCIPE DE L’INDEPENDANCE DES EXERCICES OU DE SPECIALISATION DES


EXERCICES
La vie de l’entreprise est décomposée en période appelé « exercice ». Au Cameroun, l’exercice
commercial a une durée d’un an, allant du 1er Janvier au 31 Décembre de l’année. Ces exercices ne
correspondent pas à la durée d’action des forces économiques de l’entreprise, mais à un découpage
arbitraire sur le calendrier et imposé de l’extérieur. Ils sont en principe rigoureusement indépendants les
uns des autres et on considère chaque exercice comme un tiers vis-à-vis des autres exercices de telle
sorte qu’apparaissent entre eux des créances et des dettes.
Les difficultés d’application de l’indépendance des exercices apparaissent, car il n’est pas aisé
d’établir une coupure dans la vie de l’entreprise, alors que les opérations sont en cours pour que des
évènements surviennent après la clôture de l’exercice apportant des informations complémentaires
susceptibles de modifier les évaluations faites dans le bilan ou dans le compte du résultat.
Exemple :
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 Les contrats à long terme : ce sont ceux qui peuvent s’étendre sur plusieurs exercices différents
;
 Les éléments postérieurs à la clôture de l’exercice ; Ex : au mois de décembre on n’a pas
encore la facture d’électricité, il faut l’estimer.
 La règlementation fiscale : certaines charges comptabilisées ne sont pas admises comme
charges déductibles fiscalement. En plus, le bénéfice comptable peut se trouver déformer,
parce que pour payer moins d’impôts, on cherche à bénéficier au maximum de certaines
dispositions fiscales.
En pratique, l’application du principe de l’indépendance des exercices conduit à utiliser les
comptes de régularisation (charges à payer, produits à recevoir, charges et produits constatés d’avance,
charges à repartir sur plusieurs exercices) qui assurent la répartition des charges et des produits dans le
temps de manière à rattacher à chaque exercice les éléments qui le concerne effectivement et ceux-là
seulement.

5- LE PRINCIPE DU COUT HISTORIQUE OU PRINCIPE DU NOMINALISME

Le principe du nominalisme demande de respecter la valeur nominale de la monnaie sans tenir


compte de la variation de son pouvoir d’achat. Ce principe suppose que la monnaie est une unité de
mesure stable.
Le coût historique est donc la valeur de l’élément à son entrée dans le patrimoine. C’est ainsi
que les actifs sont enregistrés pour le montant des liquidités payées pour les acquérir (coût d’acquisition)
ou la somme dépensée pour les fabriquer (coût de production) et que les dettes figurent pour le montant
des liquidités nécessaires pour les régler ou elles sont nées.
Le principe du coût historique est universellement appliqué pour sa simplicité (au moment de
l’entrée de l’élément dans le patrimoine, on saisit sa valeur qui est conservée en comptabilité) et son
objectivité (il est fondé sur les mouvements réels de valeur constatés par les écrits : factures, chèques,
traites, etc.)
L’adoption au principe d’évaluation au coût historique est sans doute acceptable dans les
périodes où le niveau général des prix varie peu. Mais en situation inflationniste, l’utilisation de ce
principe entraine des conséquences néfastes, comme la déformation des résultats, l’expansion artificielle
de l’économie et la surévaluation de l’impôt.
En réalité, le coût historique n’est pas le seul système utilisé par les entreprises, puisqu’il est
habituellement combiné avec d’autres. En fin d’exercice par exemple, l’entreprise procède au
recensement et à l’évaluation de ses biens. On distingue alors une valeur d’inventaire qui est une valeur
actuelle estimée en fin d’exercice au cours du marché et en fonction de l’utilité du bien pour l’entreprise.
A l’arrêté des comptes, on compare la valeur actuelle et la valeur d’entrée et on retient la plus petite de
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ces deux valeurs conformément au principe de prudence.
En situation inflationniste, différentes méthodes ont été préconisées pour tenir compte des effets
de variations des prix. Nous pouvons citer :
 La méthode des coûts historiques indexés ;
 La méthode des valeurs actuelles en unités monétaires courantes ;
 La méthode des valeurs actuelles en unités monétaires constantes.
On peut également parler de la réévaluation des bilans qui est utilisée dans le cadre de la
comptabilité en coût historique.

6- LE PRINCIPE DE CONTINUITE DE L’EXPLOITATION


Ce principe préconise que les états financiers doivent être construits et lus comme si l’entreprise
devrait continuer son exploitation. La continuité de l’exploitation est une convention comptable de base
selon laquelle lors de l’arrêté des comptes annuels, il convient d’apprécier si l’entreprise est en activité,
s’il n’existe aucun fait qui pourrait l’empêcher de rester en activité dans un avenir prévisible.
Lorsque la continuité de l’exploitation parait assurer, les comptes annuels sont arrêtés
normalement, c’est-à-dire dans le respect des différentes conventions comptables et des principes
comptables généralement admis. Lorsque la continuité de l’exploitation n’est pas assurée, les comptes
annuels doivent être établis sur la base de la valeur liquidative. La continuité de l’exploitation est une
notion facile à concevoir, mais difficile à apprécier. La difficulté d’appréciation résulte de la
combinaison d’un certain nombre de facteurs objectifs et subjectifs à prendre en considération.
Généralement, les professionnels publient une liste de critères défavorables au maintien de la continuité
de l’exploitation. A cet effet, on distingue :
 Les critères défavorables fondés sur la situation financière : une situation financière négative,
une situation de trésorerie négative, la recherche de financement supplémentaire nécessaire ;
 Les critères défavorables fondés sur l’exploitation de l’entreprise : une sous- activité notable
et continue, une capacité d’autofinancement négative, des pertes de marchés importantes ;
 Les critères défavorables au caractère non habituel : ce sont des évènements qui ont des
conséquences néfastes sur l’activité. Ex : des conflits sociaux graves, la destruction d’un outil
de production, les catastrophes naturelles, les conflits graves avec les clients ou les
fournisseurs.

7- LE PRINCIPE DE TRANSPARENCE
Ce principe a d’autres appellations : sincérité, objectivité, clarté, régularité. Pour ce principe, les
états financiers doivent donner une vision sincère du patrimoine de l’entreprise, de sa situation financière

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ainsi que des résultats de sa gestion. La conformité aux procédures, la communication claire, le respect
de la règle de non compensation sont les corolaires à ce principe.

8- LE PRINCIPE DE L’IMPORTANCE SIGNIFICATIVE


Il est aussi appelé principe de l’importance relative. Pour ce principe, les états financiers doivent
relever toute opération dont l’importance peut affecter les évaluations et les décisions. Il appartient aux
comptable-éditeur et dirigeant la lourde responsabilité de sélectionner les informations qui ont une
importance significative. Par ce principe, le comptable est tenu :
 Tantôt d’alléger les comptes en regroupant au niveau de la présentation de certains postes ou en
estimant raisonnablement certains comptes de régulation. Ex : les charges à payer. Afin
d’accélérer l’arrêté des comptes, le comptable est tenu de ne pas fournir dans l’état annexé les
informations qui n’atteignent pas le seuil de l’importance significative ;
 Tantôt de détailler les comptes : le comptable doit fournir tous les détails ayant une importance
significative, même non prévus par le système. Exemple : la démission en vue d’un haut cadre
pouvant influencer la productivité ; les nouveaux procédés de fabrication rendant obsolète
l’équipement.

SECTION 2 : LES PRINCIPES DE L’AUDCIF OHADA DE FEVRIER 2017

Ce sont les postulats et conventions comptables qui sont couramment regroupés sous le terme
générique de principes comptables.

I- LES POSTULATSCOMPTABLES
Les postulats permettent de définir le champ du modèle comptable. Ce sont des principes acceptés
sans démonstration mais cohérents avec les objectifs fixés.
Les postulats retenus pour définir le champ du modèle comptable sont les suivants :
- Postulat de l’entité ;
- Postulat de la comptabilité d’engagement ;
- Postulat de la spécialisation des exercices ;
- Postulat de la permanence des méthodes ;
- Postulats de la prééminence de la réalité économique sur l’apparence juridique.

1- Postulat de l’entité
L’entité est considérée comme étant une personne morale ou un groupe autonome et distinct de
ses propriétés et de ses partenaires économiques.
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2- Postulat de la comptabilité d’engagement
Les effets des transactions et autres événements sont pris en compte dès que ses transactions ou
événements se produisent et non pas au moment des encaissements ou paiements.
3- Postulat de la spécialisation des exercices
Il faut rattacher à chaque exercice tous les produits et les charges qui le concernent (nés de
l’activité de cet exercice, et ceux-là seulement. (art. 59)
4- Postulat de la permanence des méthodes
Les mêmes méthodes de prise en compte, de mesure et de présentation doivent être utilisées par
l’entité d’une période à l’autre. (art.40).
5- Postulats de la prééminence de la réalité économique sur l’apparence juridique
Selon ce postulat, pour que l’information représente d’une manière pertinente les transactions
et autres événements qu’elle vise à représenter, il est nécessaire qu’ils soient enregistrés et présentés en
accord avec leur substance et la réalité économique et non pas seulement selon leur forme juridique.

II- LES CONVENTIONSCOMPTABLES


Les conventions comptables sont destinées à guider le préparateur des comptes dans l’évolution et
la présentation des éléments devant figurer dans les états financiers. Elles ont un caractère de
généralité moins grand que les postulats comptables et peuvent varier d’un pays à un autre ou d’un
espace géographique à un autre.
Les conventions comptables servant de guide pour l’élaboration des états financiers annuels sont les
suivantes :
• la convention du coût historique ;
• La convention de prudence
• la convention de régularité et de transparence ;
• la convention de la correspondance bilan de clôture –bilan d’ouverture ;
• la convention de l'importance significative ;
1- LA CONVENTION DU COUT HISTORIQUE
En vertu du principe du coût historique, la valeur d'entrée d'un élément inscrit en comptabilité pour son
montant exprimé en unités monétaires courantes à la date d'entrée reste intangible quelle que soit
l'évolution ultérieure du pouvoir d'achat de la monnaie ou de la valeur actuelle de l'élément, sous réserve
de l'application du principe de prudence. (Article 35 et 36 de l’AUDCIFSC OHADA)

2- LA CONVENTION DE PRUDENCE
En vertu de cette convention, les incertitudes présentes susceptibles d'entraîner un
accroissement des charges ou une diminution des produits de l'exercice doivent être prises en
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considération dans le calcul du résultat de cet exercice. Cette convention évite de transférer sur des
exercices ultérieurs ces charges ou ces minorations de produits, qui doivent grever le résultat de
l'exercice présent.
La plus-value constatée entre la valeur actuelle d'un élément d'actif et sa valeur d'entrée n'est pas
comptabilisée. La moins-value doit toujours être inscrite en charges, même si elle apparaît comme
temporaire à la date d'établissement des états de synthèse.
Selon le principe de clarté :
• Les opérations et informations doivent être inscrites dans les comptes sous la rubrique
adéquate, avec la bonne dénomination et sans compensation entre elles;
• Les éléments d'actif et de passif doivent être évalués séparément ;
• Les éléments des états de synthèse doivent être inscrits dans les postes adéquats sans
aucune compensation entre ces postes.
En application de cette convention, l’entreprise doit organiser sa comptabilité, enregistrer ses
opérations, préparer et présenter ses états de synthèse conformément aux prescriptions du présent plan
comptable.
(Articles 3 et 6 de l’AUDCIFSC OHADA)
3- LA CONVENTION DE REGULARITE ET TRANSPARANCE
Cette convention a été affirmée dans les articles 6 à 11 de l’acte uniforme. En fait, il imprègne tous les
textes relatifs à l’information externe.
Il faut inclure dans ce concept :
- La conformité aux règles et procédures du système comptable OHADA, a un plan comptable et
à sa terminologie, à ses présentations d’états financiers (notion de régularité) ;
- La présentation et la communication claire et loyale de l’information, sans intention de
dissimuler la réalité derrière l’apparence (art. 6) ;
- Le respect de la règle de non compensation (art. 34).
4- LA CONVENTION DE LA CORRESPONDANCE DU BILAN DE CLOTURE -
BILAN D’OUVERTURE
Le bilan d’ouverture d’un exercice doit correspondre au bilan de clôture de l’exercice précédent ;
(Art. 34)
5- LA CONVENTION DE L'IMPORTANCE SIGNIFICATIVE
Les états de synthèse doivent révéler tous les éléments dont l'importance peut affecter les évaluations
et les décisions. Est significative toute information susceptible d'influencer l'opinion que les lecteurs des
états de synthèse peuvent avoir sur le patrimoine, la situation financière et les résultats (Art. 33).

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Tous ces principes ont pour but ultime, l’obtention d’une image fidèle de la situation patrimoniale,
de la situation financière et de leur variation.

III- LA FINALITE DES PRINCIPES COMPTABLES : L’IMAGE FIDELE


Les principes comptables cités plus haut ont pour finalité de permettre la compréhension de l’objectif
assigné aux états financiers, c’est donner du patrimoine de l’entreprise, de sa situation financière et
de son résultat une « image fidèle », une présentation non trompeuse, loyale et claire ».
L'image fidèle ne constitue donc pas un principe de plus. C'est plutôt le but ultime de tous les
principes devant concourir tous et de manière simultanée à l'obtention de cette image fidèle de la
situation de l'entreprise, ainsi que de son résultat.
La finalité d'image fidèle est un aspect essentiel du modèle comptable. Elle transcende les notions de
régularité et de sincérité des anciens plans comptables. Elle doit être vue sous l’angle des utilisateurs
des états financiers. Elle conduit les dirigeants à exercer une responsabilité de production
d'informations significatives dans l’état annexé, les choix opérés lorsque le Système Comptable
OHADA offre des solutions alternatives.
Le respect des normes comptables du Système devrait aboutir à l’image fidèle. Et dans le cas contraire,
le comptable devrait soit fournir des compléments d’informations dans l’état annexé, soit déroger aux
règles du Système Comptable OHADA dans certains cas extrêmes ; mais tout cela doit être indiqué et
justifié.

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PREMIERE PARTIE : OPERATIONS RELATIVES AU PATRIMOINE DE
L’ENTREPRISE

Chapitre 1 : L’acquisition des immobilisations à titre onéreux


L’entrée d’une immobilisation en comptabilité doit s’enregistrer au coût d’acquisition du bien. D’après le
plan comptable, ce coût correspond au prix d’achat majoré de certains frais accessoires.
La difficulté de la détermination de ce coût provient de l’existence de multiples frais accessoires
susceptibles d’accompagner une telle opération. Une distinction doit être effectuée entre les frais accessoires
qui font obligatoirement partie du coût d’acquisition et ceux qui sont à exclure.
Il convient également de s’interroger sur l’origine des frais financiers que l’opération peut faire naître.

I- La détermination du coût d’acquisition d’une immobilisation corporelle


une immobilisation corporelle est un actif physique détenu, soit pour être utilisé dans la production ou
la fourniture de biens ou de services, soit pour être loué à des tiers, soit à des fins de gestion interne et dont
l’entité attend qu’il soit utilisé au-delà de l’exercice en cours.
Une immobilisation corporelle acquis doit être évaluée au coût d’acquisition. (C'est-à-dire Prix d’achat
majoré de tous les coûts directement attribuables engagés pour mettre l’actif en place et éventuellement de
l’estimation initiale des coûts de démantèlement et de restauration du cite sur lequel elle est située).

a. Le prix d’achat
Il s’agit du prix d’argent en francs, net de toute réduction de caractère commercial (rabais, remises) ,
diminué de la TVA récupérable au titre de cette opération.
b. Les frais accessoires à comprendre obligatoirement dans le coût d’entrée
Les frais constitutifs du coût d’acquisition correspondent aux charges directement ou indirectement
liées à l’acquisition du bien. Il s’agit entre autre :
 Des Droits de Douane pour les biens importés ;
 De la TVA et taxes assimilées non récupérables par l’entreprise ;
 Des Frais de transport, d’installation et de montage nécessaires à la mise en service du bien ;
Dans l’hypothèse où ces dernières opérations ont été effectuées par l’entreprise elle-même, il
convient alors d’enregistrer une production immobilisée (722).
 De l’estimation initiale des coûts de démantèlement, d’enlèvement et de restauration du site sur le
quel elle est située, en contrepartie de l’obligation encourue, soit lors de l’acquisition, en cours
d’utilisation de l’immobilisation pendant une période donnée à des fins autres que de produire des
stocks. Ces coûts font l’objet d’un plan d’amortissement propre tant pour la durée que le mode.
On peut remarquer qu’est incorporée dans le coût d’acquisition, l’estimation initiale des coûts de
démantèlement, d’enlèvement et de restauration du site. Ce coût est un coût estimé car il s’agit d’une
dépense non effectuée. Dans les comptes individuels, ces coûts font l’objet d’un plan d’amortissement

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propre. Les coûts de démantèlement, d’enlèvement et de restauration du site sont la contrepartie de la
provision constatée au passif.
Sur le plan fiscal, les provisions constituées pour faire face aux coûts de démantèlement, d’enlèvement
et de restauration ne sont pas déductibles. Par contre, l’amortissement des coûts de démantèlement est
déductible.
 Et plus généralement semble-t-il, tous les frais accessoires nécessaires pour rendre le bien conforme
à sa destination. Autrement dit de tous les coûts directement attribuables engagés pour mettre l’actif en
place et en état de fonctionner selon l’utilisation prévue par la direction.

c- Les frais accessoires à comprendre facultativement dans le coût d’acquisition


Tous les coûts directement ou indirectement attribuables engagés pour mettre l’actif en place et en état
de fonctionner selon l’ « utilisation prévue par la direction »1 doivent être incorporé au coût d’acquisition
de l’immobilisation.
Le plan comptable a laissé la possibilité de comptabiliser les coûts d’emprunts, les droits de
mutation, honoraires ou commission et frais d’actes liés à l’acquisition selon deux options :
- Rattachement au coût d’acquisition ;
- Comptabilisation en charges.
Le rattachement au coût d’acquisition est plus conforme aux normes IFRS. D’ailleurs en matière de comptes
consolidés, elle est la seule méthode autorisée.

 Traitement des coûts d’emprunt


Les coûts d’emprunts pour financer l’acquisition ou la production d’un actif qui exige une longue
période de préparation ou de construction avant de pouvoir être utilisé ou vendu (actif appelé par le plan
comptable « actif éligible), qu’il s’agisse des immobilisations incorporelle, corporelle ou d’un stock,
peuvent être inclus dans le coût de l’actif lorsqu’il concerne la période de production de cet actif, jusqu’à la
date d’acquisition ou de réception définitive.
Les éléments de coûts d’emprunt sont :
- intérêts sur découverts bancaires et emprunts à court terme et long terme ;
- amortissement des primes d’émission ou de remboursement relatives aux emprunts ;
- amortissements des coûts accessoires encourus pour la mise en place des emprunts (frais d’émission) ;
- différences de change résultant des emprunts en monnaie étrangère, dans la mesure où elles sont assimilées
à un ajustement des coûts d’intérêt.
Deux traitements sont autorisés : comptabilisation des coûts d’emprunt en charges ou incorporation
au coût de l’actif. La méthode comptable adoptée pour le coût d’emprunt doit être explicitement mentionné
en annexe.

1
Cette notion correspond généralement au niveau de performance nécessaire pour atteindre le rendement initial
attendu.

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Dans le cadre de l’incorporation au coût de l’actif, il faut distinguer le cas des coûts d’emprunt
directement attribuable du cas des coûts d’emprunt non directement attribuables.
Les coûts d’emprunts qui sont directement attribuables à l’acquisition, ou à la période de
construction ou de production d’un actif éligible sont incorporés dans le coût de cet actif lorsqu’il est
probable qu’ils généreront des avantages économiques futurs pour l’entité et qu’ils peuvent être évalués de
façon fiable.
Dans la mesure où les fonds sont empruntés de façon générale et utilisés en vue de l’obtention d’un
actif éligible, le montant des coûts d’emprunt incorporables au coût de cet actif doit être déterminé en
appliquant un taux de capitalisation aux dépenses relatives à l’actif. Ce taux de capitalisation doit être la
moyenne pondérée des coûts d’emprunt applicables aux emprunts de l’entité en cours au titre de l’exercice,
autres que les emprunts contractés spécifiquement dans le but d’obtenir un actif éligible.
Les autres coûts d’emprunt sont comptabilisés en charges de l’exercice au cours duquel ils sont
encourus.

 Conséquences fiscales
Sur le plan fiscal, la comptabilisation en charges permet de déduire immédiatement les coûts
d’emprunts, droits de mutation, honoraires, commissions et frais d’actes. Le rattachement au coût
d’acquisition ne permet de déduire la charge qu’en fonction des amortissements. Si le bien n’est pas
amortissable, la déduction ne se fera qu’au moment de la cession de l’immobilisation (la plus-value sera
moins importante si la charge est rattachée au coût d’acquisition). Dans le cas contraire (hypothèse de
poursuite d’activité avec le bien), l’entreprise perd définitivement cette déductibilité fiscale, notamment
pour les terrains.

d- les frais accessoires à ne pas comprendre dans le coût d’acquisition


Tous les coûts qui ne font pas partie du prix d’acquisition de l’immobilisation et qui ne peuvent pas être
rattachés directement aux coûts rendus nécessaires pour mettre l’actif en place et en état de fonctionner
conformément à l’utilisation prévue par la direction, sont comptabilisés en charges.
Exemples de coûts qui ne peuvent être inclus :
- Coûts d’ouverture d’une nouvelle installation ;
- Coûts d’introduction d’un nouveau produit ou service (incluant les coûts de publicité et de
promotion) ;
- Coûts de relocalisation d’une affaire dans un nouvel emplacement ou avec une nouvelle catégorie
de clients (incluant le coût de formation du personnel)
- Coûts administratifs et autres frais généraux à l’exception des coûts des structures dédiées ;
- Coût des rémunérations et autres avantages au personnel ne résultant pas directement de la
construction ou de l’acquisition de l’immobilisation
- Coûts encourus lorsque des actifs, en état de fonctionner conformément à l’utilisation prévue par la
direction ne sont pas encore mis en production ou fonctionnent en dessous de leur pleine capacité ;

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- Pertes d’exploitation initiales ;
- Inefficiences clairement identifiées et les pertes opérationnelles initiales encourues avant qu’un
actif n’atteigne le niveau de performance prévu ;
- Coûts de réinstallation ou de réorganisation d’une partie ou de la totalité des activités de l’entité.

Les coûts sont attribués au coût de l’immobilisation à compter de la date à la quelle la direction a pris
–et justifie au plan technique et financier la décision de l’acquérir ou de la produire pour l’utiliser ou la
céder ultérieurement, et démontre qu’elle générera des avantages économiques futurs
Les coûts cessent d’être activés lorsque l’immobilisation est en place et en état de fonctionner selon
l’utilisation prévue par la direction. En conséquence, les coûts supportés lors de l’utilisation effective
(dépenses courantes d’entretien ou de maintenance) ou de redéploiement de l’actif sont exclus du coût de
cet actif.
Certaines opérations pouvant intervenir avant ou pendant la construction ou l’aménagement d’une
immobilisation corporelle, qui ne sont pas nécessaires afin de mettre l’immobilisation en place et en état de
fonctionner conformément à l’utilisation prévue par la direction, sont comptabilisées en charges.

II- La détermination du coût d’acquisition d’une immobilisation incorporelle


Une immobilisation incorporelle est un actif non monétaire sans substance physique. Elle identifiable
si elle séparable des activités de l’entités, c'est-à-dire susceptible d’être vendue, transférée, louée ou
échangée de manière isolée ou avec un contrat, un autre actif ou passif ou si elle résulte d’un droit légal ou
contractuel même si ce droit n’est pas transférable ou séparable de l’entité ou des autres droits et obligations.
Les coûts d’entrée des immobilisations incorporelles se déterminent de manière semblable aux coûts
d’entrée des immobilisations corporelles. Ainsi, le coût d’acquisition d’une immobilisation incorporelle
acquise séparément est constitué de son prix d’achat, y compris les droits de douane et taxes non
récupérables, après déduction des remises, rabais commerciaux et escomptes de règlement, et de tous les
coûts directement attribuables à la préparation de cet actif en vue de l’utilisation envisagée. Les droits de
mutations, honoraires ou commissions et frais d’actes, liés à l’acquisition, peuvent sur option, être rattachés
au coût d’acquisition de l’immobilisation ou comptabilisés en charges.
Les coûts sont attribués au coût de l’immobilisation à compter de la date à la quelle la direction a pris
–et justifie au plan technique et financier la décision de l’acquérir ou de la produire pour l’utiliser ou la
céder ultérieurement, et démontre qu’elle générera des avantages économiques futurs. Les coûts d’emprunt
peuvent être rattachés au coût d’acquisition selon les mêmes dispositions qu’en matière d’immobilisation
corporelle.
Les coûts cessent d’être activés lorsque l’immobilisation incorporelle est en place et en état de
fonctionner selon l’utilisation prévue par la direction. En conséquence, les coûts supportés lors de
l’utilisation effective ou de redéploiement de l’actif sont exclus du coût de cet actif.

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Certaines opérations pouvant intervenir avant ou pendant le développement de l’immobilisation
incorporelle, qui ne sont pas nécessaires afin de mettre l’immobilisation en place et en état de fonctionner
conformément à l’utilisation prévue par la direction, sont comptabilisées en charges au compte de résultat.
Le coût d’une immobilisation incorporelle générée en interne, comprend toutes les dépenses
pouvant lui être directement attribuées et qui sont nécessaires à la création, la production et la préparation
de l’actif afin qu’il soit en mesure de fonctionner selon l’utilisation prévue par la direction.
Toutefois, les dépenses engagées pour créer en interne des fonds commerciaux, des marques, des
titres de journaux et de magazines, des listes de clients et autres éléments similaires en substance, ne peuvent
pas être distinguées du coût de développement de l’activité dans son ensemble. Par conséquent ces éléments
ne sont pas comptabilisés en tant qu’immobilisations incorporelles. Il en est de même pour les coûts engagés
ultérieurement relatifs à ces dépenses internes.

Exercice d’application 1
En N, l’entreprise LEGER a acquis une machine industrielle auprès d’un fournisseur français. Le 15
octobre, elle a reçu la facture suivante :
Matériel (prix catalogue) 530 000
Remise spéciale 30 000
NC 500 000
TVA (19,6%) 98 000
TOTAL 598 000

Les frais de transport et de montage ont été pris en compte par le fournisseur. Par contre, les travaux évalués
à 20 000 francs ont été faits par le personnel de l’entreprise pour permettre l’installation. Enfin, les
honoraires fixés à 15 000 francs ont été réglés à un ingénieur-conseil au titre de cette opération.
TAF : Enregistrer ces opérations dans les livres de l’entreprise LEGER, qui comptabilité en charge les frais
liés à l’acquisition des immobilisations.
Application 2 :
La société Alkatara réalise l’acquisition au 1er mars d’un matériel industriel et effectue les dépenses
suivantes :
- Prix d’achat du matériel (acquis à l’étranger) : 50 000 €
- Remise accordé par le fournisseur : 2 500 €
- Escompte accordé par le fournisseur: 475 €
- Droits de douane : 6 000 €
- TVA : 10 393 €
- Frais de transport, d’installation et de montage nécessaires à la mise en œuvre du bien2 (dont TVA
588) : 3 588 €

2
Ces frais ont été pris en compte par le fournisseur

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- Frais de transport postérieurs à la mise en
utilisation (dont TVA 392) : 2392 €
- Charges financières exposées pour l’acquisition du bien : 1 000 €
TAF : Déterminer le coût d’acquisition du matériel industriel et passer les écritures comptables
correspondantes.

Application 3
La société BARNABE réalise l’acquisition au 1er avril d’un ensemble immobilier à rénover et effectue les
dépenses suivantes :
- Prix d’achat du terrain : 36 000 f
- Prix d’achat de la construction : 164 000 f
- Droits d’enregistrement : 9 600 f
- Frais d’acte : 700 f
- Honoraires du notaire (dont TVA 490 f) : 2 990 f
- Commissions (dont TVA 980 f) : 5 980 f
- Frais d’architectes (dont TVA 784) : 4 784 f
- Grosses réparations (dont TVA 8 624) 52 624f
- Charges financières exposées pour l’acquisition
du terrain et de la construction (période allant
de la signature de l’acte à la mise en service) : 1 000 f
par ailleurs, la société BARNABE prévoit en N+30 la remise en état du site sur le quel est bâtie la
construction et a provisionné pour cela une dépense de 20 000 f.
TAF : Calculer le coût d’acquisition de chacun des éléments de l’ensemble immobilier et passer les écritures
comptables nécessaires dans les hypothèses suivantes :
Hypothèse 1 : l’entreprise cherche la méthode comptable qui permette de minimiser son résultat
Hypothèse 2 : l’entreprise cherche la méthode comptable qui permette d’optimiser son résultat
N.B : - les charges financières sont d’offices incorporées au coût d’acquisition de l’immobilisation

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Chapitre 2 : La production d’immobilisation par et pour l’entreprise elle-même

I- généralités
Le coût d’une immobilisation produite par l’entité pour elle-même est déterminé en utilisant les mêmes
principes que pour une immobilisation acquise. Il peut être déterminé par référence au coût de production
des stocks si l’entité produit des biens similaires pour la vente (cas par exemple d’une entreprise de
machines-outils qui produirait une machine à commande numérique pour ses propres besoins).
Le coût de production d’une immobilisation corporelle est égal au coût d’acquisition des matières
consommés augmenté des autres coûts engagés, au cours des opérations de production, c'est-à-dire des
charges directes et indirectes qui peuvent être raisonnablement rattachées à la production du bien ou du
service.
Les charges directes sont des charges qu’il est possible d’affecter, sans calcul intermédiaire, au coût
d’un bien ou d’un service déterminé. On retient en particulier la main-d’œuvre ainsi que les charges
opérationnelles ou de structure directement liées à la réalisation du bien (amortissements du matériel utilisé
par exemple).
La détermination des charges indirectes de production à retenir est une question de fait. Le plan comptable
prévoit, en principe, d’en exclure les charges financières, les frais de recherche et de développement, les
charges d’administration générale.
Toutefois, le coût de production d’une immobilisation peut comprendre certaines charges
financières. Il s’agit exclusivement des intérêts3 se rapportant aux capitaux empruntés pour le financement
de l’immobilisation. Mais les intérêts à retenir sont seulement ceux correspondant à la période de fabrication
du bien4.
La quote-part de charge correspondant à la sous-activité n’est pas incorporable au coût de
production.

Eléments pris en compte dans le coût de production d’une immobilisation


Eléments Prise en Observations
compte
Coût d’acquisition des matières premières OUI
Charges directes de production OUI
Charges indirectes variable de production OUI
Charges indirectes Fixe de production OUI A l’exception de la quote-part de
charge correspondant à la sous
activité

3
Ces charges financières auraient pu être évitées si l’entreprise n’avait pas effectué de dépenses pour l’opération
en cause
4
D’une manière générale, il s’agit d’ actif qui exige une longue période de préparation ou de construction avant
d’être utilisé.

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Immobilisations de sécurité ou pièces de rechange OUI
indispensables
Coût d’emprunt OUI Option si l’actif est éligible
Frais de transport, d’installation, de montage OUI
nécessaires à la mise en utilisation du bien
Frais de déplacement du bien postérieurs à la mise NON
en utilisation
Coût de formation du personnel à l’utilisation du NON
bien
Dépenses prévisionnelles de gros entretien ou de OUI Option pour la constatation
grande révision d’une provision
Coûts de maintenance et d’entretien NON
Coûts administratifs et autres frais généraux NON A l’exception des coûts de
structure dédiés
Estimation des coûts de démantèlement, OUI
d’enlèvement et de restauration du site

II- Comptabilisation de la production d’immobilisations


Lorsque la production du bien est achevée, c'est-à-dire lors de sa mise en service, il convient d’enregistrer
le coût de l’immobilisation au débit du compte de classe 2 concerné. Si l’opération n’est pas achevée à la
clôture de l’exercice, c’est le compte 239, 249 «Immobilisations corporelles en cours» qui doit être utilisé.
La contrepartie est comptabilisée au crédit du compte 722 «Production immobilisée». Cette écriture est
destinée à neutraliser l’impact sur le résultat d’exploitation des charges supportées au titre de cette
opération. Ces charges ont en effet été comptabilisées dans les différents comptes de classe 6 au fur et à
mesure de leur réalisation.
Si des charges financières ont été incorporées au coût de production, il convient, semble-t-il, pour
l’enregistrement de leur contrepartie d’utiliser le compte 787 «Transfert de charges financières» plutôt
que le compte 722, afin de ne pas majorer abusivement le résultat d’exploitation.

III- Les incidences fiscales de la production d’immobilisations


Sur le plan fiscal, la production d’immobilisations par l’entreprise constitue une livraison à soi-même,
toujours passible de la TVA. Celle-ci est due lors de la mise en service du bien. Dans la mesure où elle peut
être récupérée par l’entreprise, hypothèse la plus fréquente, l’on est en présence d’une opération blanche
qu’il convient cependant de déclarer sur le plan fiscal et d’enregistrer en comptabilité dans les comptes
4451 et 4434.

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IV- APPLICATIONS
Application 1
La société BAT a réalisé en N un bâtiment à usage d’atelier amortissable en 20ans ; la mise en service a été
effectué le 01er octobre. Son coût s’élève à 500 000 francs et comprend :
Des matières 100 000
Des frais de main d’œuvre 200 000
Des frais divers 160 000
Des frais financiers 40 000
TAF : Indiquer les écritures enregistrées au journal en date du 01er octobre et 31 décembre N à l’occasion
de l’inventaire.

Application 2 :
La société TABIT a engagé les dépenses suivantes pour la production d’une machine outil complexe :
- Matières consommables : 15 000 f
- Charges directes de productions : 22 000 f
- Quote-part de charges indirectes de production : 4 800 f
D’autre part, pour financer cette production, l’entreprise a dû emprunter une somme de 30 000 F au taux
de 6 %. La période de fabrication a duré du 1er mars n au 31 Aout n+1.
TAF : déterminer le coût de production de cette machine.
N.B: la société TABIT cherche la méthode comptable qui optimise son résultat.

Exercice 3 : Coût de production d’immobilisation– Incorporation des charges financières


L’entreprise CHADRACK a procédé au cours de l’exercice N, à l’installation d’une nouvelle chaine de
production dans ses ateliers. Les diverses phases de l’opération ont été les suivantes :
- le 05/03/N : réception des matériel livré par le fabriquant ;
- du 15/03/N au 05/09/N : installation effectuée par une entreprise extérieure ;
- du 05/09/N au 30/10/N : réalisation de tests et de réglage effectuée par des salariés de l’entreprise ;
- le 01/11/N : les installations sont en état de fonctionner.
Les couts directement attribuables à cet investissement sont les suivants :

Date de facturation Date de paiement Montant HT


Facture du fabriquant 08/03/N 15/03/N 900 000
Facture d’installation 08/09/N 15/09/N 200 000
Tests de réglages :
- en septembre - - 120 000
- en octobre - - 50 000
1 270 000

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Au titre de l’exercice N, les divers emprunts contractés par l’entreprise ont été les suivants :
Organismes Montant Taux affectation
annuel
1 BICEC 24 000 7,55 % Acquisition d’un véhicule
2 SGBC 800 000 8,18 % Non affecté
3 CBC 600 000 5,28 % Non affecté
4 Afriland First Bank 500 000 6,32 % Non affecté
Les dirigeants ont opté pour l’incorporation des couts d’emprunt au cout d’acquisition de la nouvelle chaine
de production. Celle-ci sera amortie selon le système linéaire sur 5 ans.
On demande de présenter les enregistrements comptables de l’exercice N relatifs à l’acquisition de la
chaine de production.

Application 4:
La société « le prosélyte d’Antioche » est spécialisée en bâtiment et travaux publics, elle a consommé les
charges suivantes pour la construction d’une brouette à usage personnel :
- Barre de fer : 100 000 F ;
- Charges directes de production : 200 000 F (dont 35 % sont fixes) ;
- Quotte part de charges indirectes de production : 40 000 F (dont 35% sont fixes).
Pour réaliser ce projet, la société a engagé d’une part 30 000 F HT de frais de recherche, en grande partie
due à la conception du modèle et, d’autre part pour financer cette production, l’entreprise a dû emprunter
une somme de 350 000 FCFA à un taux d’intérêt de 12 %. La période de fabrication coure du 1er janvier au
30 juin 2014.
TAF : Evaluer cette immobilisation et comptabiliser tous les frais sachant que l’entreprise a utilisé 85 % de
sa capacité productive et que le projet de construction de la brouette offre de sérieuse chance de réussite
technique.

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Chapitre 3 : L’acquisition d’une immobilisation par crédit-bail
I- Généralités
1.1. Définition d’un contrat de location
Un contrat est, ou contient, un contrat de location s’il confère le droit de contrôler l’utilisation d'un actif
déterminé, pour une certaine période en échange d’une contrepartie. Le contrôle est conféré lorsque le client
a le droit de décider de l’utilisation de l’actif déterminé et de tirer la quasi-totalité des avantages
économiques de cette utilisation.

II- Critères de qualification des contrats de location


1. Contrat de location acquisition/ location financement
Sont considérés comme contrat de location acquisition (coté preneur) et contrat de location financement
(coté bailleur), les contrats de crédit-bail, de location-vente, et tout autre contrat de location assortie d’une
option d’achat dont le preneur est raisonnablement certain de lever l’option.

2. Contrat de location simple


Sont spécifiquement considérés comme contrat de location simple :
 les contrats de crédit-bail, de location-vente et tout autre contrat de location assortie d’une option
d’achat ayant une durée inférieure ou égale à douze (12) mois ;
 les contrats de crédit-bail et tout autre contrat de location assortie d’une option d’achat dont la levée
d’option en fin de contrat est hypothétique ( un contrat de crédit-bail qui prévoit un prix de levée d’option
assez élevé, par exemple 30% du prix d’achat ou un contrat de location dont le preneur décide de ne pas
lever l’option en fin de contrat).
 les contrats de crédit-bail, de location-vente et tout autre contrat de location assortie d’une option
d’achat dont le montant n’est pas significatif. L'appréciation de la faible valeur d'un actif est basée sur sa
valeur à neuf. Cette appréciation doit être effectuée contrat par contrat et indépendamment des données
propres au preneur telles que sa taille. En principe, des entités de nature et de taille diverses doivent donc
parvenir à la même conclusion quant à l’appréciation du seuil de signification. Ainsi par exemple, sera
considérée comme étant une location portant sur un bien de faible valeur, la location d’ordinateurs de bureau
ou portables, de petits éléments de mobilier de bureau .Par contre, la location d'une automobile ne peut pas
bénéficier de l'exemption au titre de la faible valeur car le prix à neuf d'une automobile ne peut être considéré
comme de faible valeur .

III- Comptabilisation des contrats de location chez le preneur


1. Comptabilisation des contrats de location acquisition
1.1. Règles générales de comptabilisation
Un contrat de location acquisition est comptabilisé chez le preneur comme une acquisition d’immobilisation
financée par un emprunt.

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Le preneur comptabilise un actif lié au droit d’utilisation et une obligation locative (dette de location
acquisition). L’actif lié au droit d'utilisation est traité comme l’acquisition d’une immobilisation corporelle
(actif sous-jacent) de manière similaire à d'autres actifs corporels de même nature. Un passif externe
correspondant sera comptabilisé séparément.

1.2. Evaluation initiale de la dette de location acquisition


La dette de location acquisition est évaluée initialement à la valeur actualisée des paiements locatifs, sur la
durée de location. Les paiements locatifs sont actualisés au taux implicite du contrat de location.
Les paiements locatifs représentent :
 les loyers fixes, diminués des paiements à recevoir du bailleur (par exemple remboursement au
preneur des frais de l’agent immobilier, des frais d’installation de l’immobilisation…) ;
 les loyers variables (*) qui dépendent d’un indice ou d’un taux (pour l’évaluation initiale, ces
paiements variables sont évalués en retenant l’indice ou le taux en vigueur au commencement du contrat) ;
 les montants que le preneur s’attend à payer au titre d’une garantie de valeur résiduelle (**) ;
 le prix d’exercice d’une option d’achat, dès lors que le preneur est raisonnablement certain d’exercer
cette option.
Remarque :
(*) Sont exclus des paiements du contrat, les loyers variables autres que ceux qui dépendent d’un indice ou
d’un taux, c’est-à-dire ceux fondés sur l’utilisation ou la performance de l’actif (chiffre d’affaires par
exemple) qui doivent être comptabilisés en charges par nature au fur et à mesure.
(**) Garantie de valeur résiduelle : la valeur résiduelle d'un actif est la fraction des droits sur cet actif
conservée par le bailleur pendant le contrat de location. En effet, le bailleur peut obtenir d'un tiers, au titre
de la valeur résiduelle, l'assurance de la récupération d'un montant fixe à l'issue du bail, ce tiers pouvant
être le preneur. Cette assurance est appelée garantie de valeur résiduelle.
Par exemple, le contrat peut prévoir que si la cession du bien loué par le bailleur à la fin de la
location ne permet pas d'obtenir un montant prédéterminé, le preneur accepte de prendre en charge la
différence entre ce montant et le prix de vente obtenu par le bailleur.

1.3. Taux d’actualisation


Le taux d’actualisation (taux implicite du contrat) est le taux qui égalise la valeur actualisée des
loyers et de la valeur résiduelle non couverte par une garantie, avec la valeur actuelle de l’actif sous-jacent
et des coûts directs initiaux du bailleur.

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Si le preneur ne peut pas aisément déterminer le taux d’intérêt implicite du contrat de location, il
utilise son taux marginal d’emprunt.
Le taux marginal d’endettement du preneur est le taux d’intérêt que le preneur aurait à payer pour
un contrat de location similaire ou, si celui-ci ne peut être déterminé, le taux d’intérêt qu’obtiendrait le
preneur, au commencement du contrat de location, pour emprunter sur une durée et avec une garantie
similaires, les fonds nécessaires à l’acquisition de l’actif.
En pratique, le taux d’actualisation (i) chez le preneur peut être obtenu, par l’égalité suivante :

1.4. Enregistrements comptable à la date d’entrée dans le patrimoine


A la date d’entrée dans le patrimoine, les immobilisations acquises en location-acquisition sont inscrites au
débit des différents comptes usuels de la classe 2 selon leur nature (immobilisation corporelles – location
acquisition). En contrepartie, sera crédité un compte de dettes financières, notamment le compte 17 Dettes
de location acquisition.
1.4. 1. Comptabilisation ultérieure
 Comptabilisation en cours d’exercice
Les loyers de location acquisition seront enregistrés en cours d’exercice au débit du compte 623
Redevances de location acquisition.
 Comptabilisation à la clôture de l’exercice
A la clôture de l’exercice :
- le compte 623 Redevances de location acquisition est crédité par le débit des comptes 17 Dettes
de location acquisition et 672 Intérêts dans loyers de location acquisition. Les charges liées à la location
seront en principe dégressives sur la durée du contrat de location ;
- les intérêts courus sont comptabilisés au débit du compte 672 Intérêts dans loyers de location
acquisition par le crédit du compte 176 Intérêts courus sur dettes de location acquisition ;
- l’immobilisation corporelle doit faire l’objet d’un amortissement au débit du compte 6813
Dotations aux amortissements des immobilisations corporelles par le crédit du compte 28
Amortissement des immobilisations, si l’actif sous-jacent est un bien amortissable ;
- en cas d’indice de perte de valeur, le droit d’utilisation de l’actif doit être déprécié et comptabilisé
au débit du compte 69 Dotations aux dépréciations des immobilisations par le crédit du compte 29
Dépréciations des immobilisations.
1.4.2. Cas spécifique des contrats de location acquisition assortis d’option d’achat
En principe, la levée ou la non-levée, de l'option d'achat est assez faible sur les caractéristiques économiques
et financières du contrat. En effet, le taux i’ est peu différent de i et les annuités sont quasi-identiques dans
leur répartition, en amortissements et intérêts.

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En revanche, quels que soient les montants en cause, les écritures comptables doivent traduire fidèlement
la réalité juridique de ces opérations.

 L'option est levée (prix de rachat payé P)


Dans ce cas, la fiction juridique d'appropriation cesse et le bien devient la propriété effective de l'entité.
Cependant aucune écriture n'est à passer car, initialement, c'est l'hypothèse retenue dans le schéma de
comptabilisation et dans le calcul financier.
En conséquence l'amortissement du bien est poursuivi jusqu'à son terme et le compte courant de l’emprunt
équivalent s’arrête avec cet ultime paiement.

 L'option n'est pas levée


Ce cas, en pratique beaucoup plus rare que le précédent, entraîne les conséquences comptables suivantes :
 Constatation de la "cession" du bien à la société de crédit-bail
En effet, ce bien entré à l'actif, comme un bien en propriété doit donc "sortir" du bilan à la date de levée de
l'option.
A cette date, il figure au bilan pour une valeur comptable nette après amortissement de X.
 Annulation de la "dette" d'emprunt équivalent
A cette date, le prix de rachat P représente la dernière "annuité" de l'emprunt équivalent, échéant ce jour.
Ce prix P est donc le "capital restant dû" de l'emprunt.
La valeur comptable nette X et le prix de rachat P sont d'un montant différent, et, le plus souvent, X > P (ce
qui explique que, habituellement, l'option est levée).
 Constatation d'un résultat de cession
En renonçant à verser le prix P pour acquérir le bien, de valeur comptable X supérieure à P (en général),
l'entité subit une perte égale à X – P.
Cette perte doit être constatée dans le résultat "hors activités ordinaires", ou dans le résultat d'exploitation,
si ces cessions ont un caractère répétitif (exemple : loueurs de voitures, transporteurs).
Exemple d’application :

TAF :
1- Qualifier ce contrat ;

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2- Calculer le taux d’intérêt implicite ;
3- Calculer la valeur initiale de la dette et du coût d’acquisition ;
4- Présenter le tableau d’amortissement de la dette d’acquisition location ;
5- Passer toutes les écritures comptables nécessaires.

1.5. Comptabilisation des contrats de location simple


Pour les contrats de location simple, le bien n'est pas inscrit au bilan du preneur. Les paiements, au titre de
la location, sont comptabilisés en charges dans le compte de résultat, sur une base linéaire, pendant toute la
durée du contrat, à moins qu'une autre base systématique soit plus représentative de l'échelonnement dans
le temps des avantages qu'en retirera le preneur.
Lorsque le preneur bénéficie d’une franchise de loyer, il doit comptabiliser les avantages cumulés, comme
une diminution de la charge locative, sur la durée du bail, sur une base linéaire, à moins qu'une autre
méthode systématique soit représentative de la façon dont le locataire tire avantage, dans le temps, de
l'utilisation du bien loué.

IV. Comptabilisation des contrats de location chez le bailleur


1. Comptabilisation des contrats de location financement chez le bailleur
1.1. Principes généraux
Le bailleur, dans un contrat de location financement (dénommé contrat de location-acquisition du côté du
preneur), transfère la quasi-totalité des risques et avantages attachés à l'actif loué, au preneur.
Cette opération peut être assimilée à une « vente » à crédit. Ainsi, le bailleur doit comptabiliser, dans son
bilan les actifs détenus en vertu d'un contrat de location-financement et les présenter comme des créances
pour un montant égal à l'investissement net dans le contrat. En conséquence, il doit :
 sortir du bilan l'immobilisation louée, la quasi-totalité des risques et avantages inhérents à la
propriété de l'actif ayant été transférée au preneur ;
 constater une créance pour une valeur égale à son investissement net dans le contrat de location ;
L'investissement brut dans le contrat de location est la somme des paiements minimaux au titre de la
location-financement du point de vue du bailleur, majorée de toute valeur résiduelle, non garantie, revenant
au bailleur.
L'investissement net dans le contrat de location est égal à la valeur actualisée de l'investissement brut
(paiements minimaux du point de vue du bailleur, augmentés de la valeur résiduelle non garantie lui
revenant) au taux d'intérêt implicite du contrat.
Les produits financiers non acquis, correspondent à la différence entre l'investissement brut et
l'investissement net.
Les coûts directs initiaux encourus par le bailleur sont automatiquement incorporés dans la créance
initiale, de par la définition du taux implicite du contrat de location. Ils sont ainsi étalés sur la durée du
contrat, selon le même rythme que les produits financiers, et en réduction de ces derniers.

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Les coûts directs initiaux sont définis comme les coûts marginaux directement attribuables à la négociation
et à la rédaction du contrat de location, à l'exception des coûts encourus par les bailleurs fabricants
distributeurs.
Il peut ainsi s'agir de commissions, honoraires, coûts internes marginaux directement attribuables à
la conclusion du contrat, à l'exclusion des frais généraux administratifs du service commercial et marketing
etc.

1.2. Taux d’intérêt implicite


Le taux d’intérêt implicite du contrat de location est le taux d’actualisation qui donne, au
commencement du contrat de location, l’égalité suivante :
Valeur actuelle de l’actif loué + Coûts directs initiaux du bailleur = Paiements minimaux au
titre de la location + Valeur résiduelle non garantie.
1.3. Cas spécifique du bailleur fabricant ou distributeur (location-vente)
Lorsqu'un fabricant ou distributeur d'un bien le donne en location-financement à un client,
l'opération s'analyse économiquement comme comprenant : une vente du bien et un financement générant
des produits financiers.

1.3.1. Vente de bien


Le produit des ventes est égal à la plus faible des valeurs entre :
 la valeur actuelle du bien à la conclusion du contrat (équivalent généralement au prix normal de
vente, déduction faite des éventuels rabais et ristournes) ;
 la valeur actualisée des paiements minimaux revenant au bailleur, calculée en utilisant le taux
d'intérêt implicite (et non le taux d'intérêt affiché du contrat).

Lors de la vente, le compte de créance à long terme, 2714 Créances de location


financement/location-vente est débité par le crédit du compte 70 Vente.
Le coût des ventes correspond au coût (ou à la valeur nette comptable si elle est différente) du bien
loué, diminué de la valeur résiduelle non garantie actualisée.
1.3.2. Financement générant des produits financiers
Les produits financiers constatés doivent être calculés sur la base du taux d'intérêt implicite. A cet
effet :
 à la réception des loyers, le compte 52 Trésorerie est débité par le crédit des comptes 2714
Créances de location-financement et 775 Intérêts dans loyers de location-financement ;

 à la clôture de l’exercice, les intérêts courus éventuels seront enregistrés au crédit du compte 775
Intérêts dans loyers de location-financement par le débit du compte 2766 Intérêts courus
créances de location-financement.

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30
Les coûts directs initiaux encourus par un bailleur fabricant ou distributeur ne peuvent pas être
étalés, ces coûts étant principalement liés au résultat de cession. Ils doivent donc être constatés
intégralement en charges lors de la comptabilisation du résultat de cession (c'est-à-dire, lors de la prise
d'effet du contrat de location).
Exemple d’application :

TAF :
1- présenter le tableau d’amortissement de la créance de location ;
2- passer toutes les écritures comptables nécessaires.

2. Comptabilisation des contrats de location simple


Le bailleur, dans un contrat de location simple, n’a pas transféré la quasi-totalité des risques et
avantages attachés à l'actif loué, au preneur.
2.1. Au niveau du bilan
Les actifs faisant l'objet de contrats de location simple doivent être présentés au bilan du bailleur
selon la nature de l'actif.
2.2. Au niveau du compte de résultat
Au compte de résultat, les revenus locatifs doivent être comptabilisés en produits de façon linéaire,
sur toute la durée du contrat de location, à moins qu'une autre base systématique ne soit plus représentative
de l'échelonnement dans le temps de la diminution de l'avantage retiré de l'utilisation de l'actif loué.
Les coûts encourus pour acquérir les revenus locatifs sont constatés en charges. En revanche, les
coûts directs initiaux engagés pour la conclusion du contrat (tels que les honoraires juridiques) sont à
intégrer dans le coût des immobilisations (et repris en compte de résultat de manière étalée, sur la durée du
contrat de location, au même rythme que les revenus locatifs).

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31
Chapitre 5 : L’acquisition d’une immobilisation contre le versement d’une rente viagère
Pour la gestion de son patrimoine privé, il n’est pas rare de voir un particulier recourir à un contrat
de rente viagère. Cette technique peut également être mise en œuvre par les entreprises dans le
cadre de l’acquisition de leur immobilisation. Il s’agit en définitive de l’achat d’un bien à crédit
puisque l’acheteur s’engage au versement d’une rente périodique jusqu’au décès du crédirentier
(bénéficiaire de la rente viagère).
Sur le plan juridique, le contrat de rente viagère entre dans la catégorie des contrats aléatoire
l’aléa constitué par le décès du vendeur donc la date est bien évidemment inconnue. Chaque partie
a donc une chance de gain ou de perte.

I- Les caractéristiques du contrat

1) Le contrat immédiat de la propriété du bien


La rente viagère repose sur un contrat. Dès l’accord des volontés c'est-à-dire en pratique dès la
signature des contrats il y a transfert de propriété du bien. L’acquéreur exerce a compté de cet
instant tous les prérogatives attachées à ce droit (l’abusus, le fructus, l’usufruit). S’agissant d’une
entreprise le bien doit être immédiatement enregistré en comptabilité ; il doit également faire
l’objet de l’amortissement.

2) Le paiement différé du prix


Selon la volonté des parties, c’est la totalité des prix qui peut être convertie en rente ou
seulement une partie.
Mais dans toutes les hypothèses l’acheteur s’engage au paiement de la rente jusqu’au décès
du vendeur quel que soit la date à laquelle cet évènement surviendra ; il doit donc enregistrer sa
dette en comptabilité pour le montant évalué lors de la transaction.

II- Le traitement comptable


1) A la date d’acquisition du bien
a) L’évaluation du bien acquis au moyen d’une rente viagère
D’après le plan comptable, les biens ainsi acquis doivent être enregistrés en comptabilité
pour « le montant qui résulte d’une stipulation du prix ou, à défaut d’une estimation ».
Ces opérations portent fréquemment sur des immeubles ; une indication de prix doit donc
nécessairement figurée dans le contrat ou la perception des droits d’enregistrement. A défaut, il
conviendra de rechercher la valeur vénale du bien, c'est-à-dire le prix présumé qu’accepterai d’en
donner un acquéreur éventuel de l’entreprise dans l’état et le lieu où se trouve le dit bien.

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32
b) L’enregistrement de l’acquisition en comptabilité
C’est une écriture de type suivant qui convient d’enregistrer :
2.. Valeur d’acquisition
1681 La somme des termes
521 Montant payé au comptant

2) Lors de chaque échéance périodique


Dès lors que le vendeur est toujours en vie à l’échéance, l’acquéreur va effectuer le
versement prévu à l’accord initial bien que le contrat de rente viagère s’apparente à crédit consenti
par le vendeur à l’acheteur, la somme versée à chaque échéance est considérée comme constituant
un tout indivisible.
La doctrine comptable ne fait pas de distinction entre la partie qui pourrait dans le cadre
d’une analyse économique correspondre aux intérêts calculés sur le capital emprunté et celle qui
correspondrait au remboursement de ce capital. La totalité du versement contribue à l’extinction
de la dette envers le crédirentier ; on enregistre au débit du compte 1681 « rentes viagères
capitalisées ».
Toutefois, lorsque le montant cumulé des arrérages (différents versements) versés c'est-à-dire des
versements effectués, a permis l’extinction de la dette originelle. Les versements postérieurs
constituent une charge exceptionnelle pour le débirentier. En application du principe du coût
historique ces règlements constituent une simple modalité de paiement d’une dette ; il n’entraine
aucune modification de la valeur d’entrée de l’immobilisation. D’après le plan comptable, il
convient à l’échéance d’enregistrer la dette constitutive d’une charge exceptionnelle avant d’en
constater le règlement. D’où le schéma d’écriture suivant :
831
1681
Constatation de la dette
1681
521
Paiement de la dette
Il semble possible de contracter ces deux écritures en une seule.

3) Lors de la survenance du décès du crédirentier


L’obligation qui incombait au débirentier disparait. Mais la valeur de l’immobilisation n’est pas
influencée par cet événement quelle soit la date à la quelle il survient.

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Si le montant de l’arrérage n’a pas encore permis de solder le compte 1681, l’entreprise
doit enregistrer un produit exceptionnel (841). Dans l’hypothèse inverse, il n’y a aucune écriture à
enregistrer ; le compte 1681 a déjà été soldé.

III- Le régime fiscal


La position adoptée par l’administration fiscale en matière d’immobilisation contre une
rente viagère. En conséquence, les différences éventuelles constatées entre le montant initial de la
rente et le total des sommes initialement versés constituent sur le plan fiscal des charges déductibles
ou les produits imposables.

Application 1 :
Le 1er avril N, la société OTHNIEL acquiert un ensemble pour une valeur de 700 000 F dont
100 000 F de terrain. Cette acquisition donne lieu à un règlement immédiat de 230 000 F, le solde
faisant l’objet d’une rente viagère annuelle de 40 000 F payable le 1er avril de chaque année. TAF :
1- Présenter les enregistrements relatifs à cette opération au titre de l’exercice N et N+1.
2- Présenter l’écriture consécutive au décès du crédirentier, dans l’hypothèse où il surviendrait
le 20 septembre N+8.
3- Présenter les écritures des exercices N+12 et N+13, dans l’hypothèse où le décès du
crédirentier surviendrait le 15 juillet N+13.

Application 2 :
L’entreprise « la belle cité » a acquis en N-8 et N-2 deux immeubles A et B dont le paiement
s’effectuera par une rente viagère.
 L’immeuble A a été acquis le 1er janvier N-8 dans les conditions suivantes :
- Paiement au comptant d’une somme de 50 000 F (valeur estimée du terrain) ;
- Paiement annuel le 31 décembre de chaque année d’une rente de 26 300 F, cette rente ayant
été déterminée contractuellement en fonction d’une espérance de vie du crédirentier
estimée à 15 ans, avec un taux d’actualisation de 10%.
La durée d’utilisation de cet immeuble est fixée à 20 ans (valeur résiduelle 60 000 F).
Après le décès du crédirentier en N-5, l’immeuble est revendu le 31 décembre N pour une valeur
de 150 000 F.
 L’immeuble B a été acquis en juin N-2 pour 300 000 F (dont 50 000 F pour le
terrain) contre versement d’une rente viagère de 45 000 F l’an payable chaque 1er juillet. Le
montant de la rente est indexé sur le coût de construction.
La durée d’utilisation de cet immeuble est fixée à 20 ans (valeur résiduelle : 80 000 F).

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TAF : 1- Immeuble A
a- Passer les écritures relatives aux exercices N-8, N-7, N-5 (lors du décès du crédirentier),
N (vente de l’immeuble).
b- Passer les écritures relatives à l’exercice N+7, si le crédirentier était encore vivant (et
l’immeuble non revendu).
1- Immeuble B
Enregistrer les écritures relatives à l’exercice N concernant le compte « Rentes viagères
capitalisées ».
Annexe : Indices du coût de construction
Juin N-2 1 000
Décembre N-1 1 030
Juillet N : 1 035
Décembre N : 1 038

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Chapitre 6 : Construction sur le sol d’autrui
Lorsqu’une construction est édifiée sur un terrain appartenant à autrui, le propriétaire du
terrain acquiert la propriété de la construction à l’expiration du bail par application du droit
d’accession. Cependant s’il le préfère, le propriétaire peut exiger la démolition de la construction.
Jusqu’à l’expiration du bail, c’est donc le locataire du terrain qui possède la propriété de la
construction. S’il s’agit d’une entreprise, le bien doit être inscrit au bilan, au compte 232
« construction sur sol d’autrui » et faire l’objet d’amortissement nécessaires. Par contre, à
l’expiration du bail, l’immobilisation doit être sortie du bilan.
1- Le régime applicable pendant la durée du bail
A compter de son enregistrement en comptabilité, il convient d’amortir cette construction.
La perte de la propriété du bien à l’issue du bail devrait conduire à étaler son amortissement sur la
durée du bail. Ce ne sera pas toujours possible. Sur le plan fiscal en effet, l’amortissement doit
être réparti sur la durée normale d’utilisation du bien et non sur la durée du bail. Cette solution
s’impose même dans l’hypothèse où le bien revient au propriétaire du bien sans aucune indemnité
à la fin du bail. Dans l’hypothèse où c’est la durée du bail qui est la plus courte, il convient de
constituer une provision destinée à faire face à la perte que subira l’entreprise lors de la sortie du
bien du bilan. Il s’agit d’une provision pour charges à répartir, fiscalement non déductible. Son
montant annuel est égal à la fraction de la charge d’amortissement calculée en fonction de la durée
du bail diminuée de la dotation effectivement comptabilisée.

2- Le régime applicable à l’expiration du bail


Sur le plan comptable, la construction doit être sortie du bilan ; il s’agit d’une cession sans
prix de vente dans la mesure où le contrat ne prévoit aucune indemnité à cette occasion. La
provision constituée doit être reprise.
Sur le plan fiscal, la valeur résiduelle constitue en principe une charge déductible. Par
contre, la reprise de la provision n’est pas imposable.
Application :
Le 1/04/1985, l’entreprise « APHA-OMEGA » a reçu les clés d’un atelier d’une valeur de 480 000
HT édifié sur un terrain dont elle est locataire aux termes d’un bail qui expire le 31 Mars 1997.
Indiquer les écritures enregistrées en comptabilité en 1985 et 1997 au titre de cette opération.
Aucune indemnité n’est prévue à la fin du bail. La durée normale d’utilisation du bien est de 20
ans. L’entreprise clôture son exercice le 31 décembre.
TVA : taux en vigueur

Chapitre 8 : La modification du plan d’amortissement

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Le principe de permanence des méthodes s’applique à l’amortissement des
immobilisations. Il n’est cependant pas interdit d’apporter une modification à un plan
d’amortissement antérieurement établi. Le principe même de la modification possible d’un plan
d’amortissement est prévu depuis 1983 dans la Réglementation française et est enregistré de façon
transversale dans tous les dispositifs comptables connus jusqu’à nos jours. Cette modification peut
naturellement porter sur les exercices futurs, comme elle peut également être portée au titre des
exercices antérieurs.
I- La révision d’un plan d’amortissement au titre des exercices antérieurs
C’est essentiellement à la suite d’une erreur de l’entreprise qu’une telle situation peut se
rencontrer. L’on s’est trompé par exemple dans l’estimation de la durée de vie d’un bien dont
l’obsolescence est plus rapide que prévu. Lorsqu’il apparaît, à la clôture d’un exercice, que la
valeur actuelle d’un bien est notablement inférieure à la valeur qui résulte du plan d’amortissement
initialement fixé, une correction doit être apportée au plan initial. Elle conduit à la constatation
d’une dotation HAO.

II- La révision d’un plan d’amortissement au titre des exercices futurs


C’est le plan comptable qui prévoit cette hypothèse. Elle trouve essentiellement à s’appliquer dans
l’hypothèse d’une modification significative des conditions d’utilisation d’un bien, par exemple
du fait du passage d’une équipe/jour à deux équipes/jour sur une machine. La révision d’un plan
d’amortissement ne peut pas être envisagée en l’absence d’une modification significative des
conditions d’utilisation. Ainsi, la baisse de la production au titre d’un exercice motivée par des
évènements non récurrents n’autorise pas à rallonger la durée d’amortissement d’une
immobilisation. L’opération constitue un changement de méthode comptable qui implique le
respect des normes en vigueur.

III- La révision d’un plan d’amortissement comptable


En présence d’une modification apportée a un plan d’amortissement, il convient de s’interrogé
sur, la mise en œuvre et la réglementation relative aux changements comptable. Elle distingue
quatre (04) catégories de changements :
 Changement des méthodes ;
 Changement de destination et des modalités d’application ;
 Changement d’option fiscale ;
 Les corrections des erreurs.
Il faut souligner que la mise en œuvre d’un changement d’option fiscale doit exclusivement obéir
a d’opportunité fiscale et non de recherché l’image fidèle.

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Exemple : reprise anticipée d’amortissements dérogatoire

Application 1 :
L’entreprise Redon utilise une machine spéciale pour la fabrication d’un produit Z. cette
immobilisation acquise 100 000 (HT) le 1/07/1994 est amortie selon le système dégressif sur une
durée de 8 ans. Fin 1995, il est envisagé de passer de deux équipes de production à compter du 1er
janvier 1996, afin de satisfaire la demande de produit Z. la direction estime que cette décision
réduira la durée d’utilisation totale du bien à 5 ans. Présenter le plan d’amortissement révisé de ce
matériel et comptabiliser les amortissements au 31/12/1998.
Application 2 :
La société ABED-NEGO avait acquis le 15 février de l’année N-3 un matériel industriel d’une
valeur de 144 000F dont la durée de vie était estimée à 6 ans (durée d’usage et d’utilisation).
L’amortissement linéaire était considéré comme amortissement pour dépréciation, le matériel étant
amorti fiscalement de manière dégressive5. La société a comptabilisé les amortissements
« comptables » et dérogatoires suivants en N-3, N-2et N-1, les exercices étant clôturés chaque 31
décembre.
Exercices Amortissement « comptable » Amortissement
« dérogatoire »
N-3 24 000 18 000
N-2 24 000 5 750
N-1 24 000 -2 927

Au 1er janvier N, les conditions d’exploitation étant modifiées, il est décidé d’amortir le matériel
jusqu’au 14 février N+2 (soit une durée de 5 ans).
TAF : 1- Présentez le plan d’amortissement de ce matériel avant et après modification ;
2- Passez les écritures qui vous semblent nécessaires au 31 décembre N ;
3- Qualifier les changements constatés et présenter les informations devant figurer en
annexe ;
4- Indiquer quelles sont les conditions nécessaires pour qu’une modification du plan
d’amortissement soit un changement de méthode comptable.

DEUXIEME PARTIE II : LES DIFFICULTES COMPTABLES

5
Exceptionnellement dans le cas d’espèce, considérer un coefficient de 1,75.

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38
Chapitre 7 : Les Abandons de créances

Il est parfois de l’intérêt d’une entreprise d’apporter son soutien à un partenaire en difficulté
en lui consentant un abandon de créance. En principe, l’opération constitue une charge pour celui
qui consent l’abandon et un produit pour celui qui en bénéficie. La décision doit cependant
procéder d’un acte normal de gestion. Il en est ainsi lorsque l’opération permet à une société de
sauvegarder un débouché, une source d’approvisionnement ou encore de préserver la notoriété du
groupe auquel appartiennent les deux partenaires. Il n’en est autrement lorsqu’elle a pour finalité
la remontée au niveau de la société mère des déficits subis par filiale ou encore la localisation
optimale des résultats imposables d’un groupe.
Sur le plan fiscal, il convient en premier lieu d’analyser l’opération au regard du champ
d’application de la TVA. Un abandon de créance d’analyse comme une opération soumise à TVA
lorsque l’aide accordée constitue :
- soit la contrepartie d’une prestation de service individualisée et précise rendue par le bénéficiaire
à l’entreprise qui a consentie l’aide,
- soit le complément de prix d’une opération imposable.
En effet, dans l’un et l’autre cas, l’abandon ne constitue pas pour son auteur une opération
désintéressée ; il s’analyse au contraire comme le prix payé en contrepartie de l’obtention d’un
bien ou d’un service. Dès lors, l’opération entre dans le champ d’application de la TVA.
C’est seulement en l’absence de l’une ou l’autre des deux conditions énoncées ci-dessus
que l’opération échapperait à la TVA.
Par contre, au regard de l’impôt sur les bénéfices, le régime applicables repose sur la
distinction entre les abandons à caractère commercial et ceux à caractère financier.

I- Les abandons de créances à caractère commercial


A. L’appréciation du caractère commercial de l’aide consentie
L’opération présente un caractère commercial lorsque la créance abandonnée trouve son
origine dans les relations d’affaires qui unissent les deux partenaires et que la décision est motivée
par l’intérêt que présente la poursuite de ces relations. Ces deux partenaires peuvent être
juridiquement indépendants l’un de l’autre. Ils peuvent aussi appartenir à un même groupe ; c’est
par exemple le cas d’une filiale qui commercialise les produits de sa société mère.

B. L’analyse de l’opération au regard de l’impôt sur les bénéfices


L’abandon de créance à caractère commercial constitue :
- pour son auteur, une charge déductible,

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- pour son bénéficiaire, un produit imposable.
C. La comptabilisation
Le montage de la créance abandonnée constitue :
- une charge exceptionnelle pour l’entreprise qui consent l’abandon,
- un produit exceptionnel pour l’entreprise qui en bénéficie.
Exemple de comptabilisation d’un abandon de créance à caractère commercial.
15 mars N – La société Filatrex adresse à son client une facture de 14 950 dont TVA : 2 450.
20 décembre N – Filatrex abandonne sa créance au profit de Tréfilex. La société Tréfilex délivre à
son fournisseur une facture de 12 500 HT (TVA : 19,60%). L’opération entre dans le champ
d’application de la TVA.
On demande d’enregistrer les opérations dans les deux comptabilités.

II- Les abandons de créances à caractère financiers


A. L’appréciation du caractère financier de l’aide consentie

L’opération présente un caractère financier lorsque la créance abandonnée est de nature


financière (prêt, avance, que les liens entre les deux partenaires sont exclusifs de tout aspect
commercial et que les motivations de l’abandon présentent un caractère strictement financier.
En fait, ces aides ne se conçoivent qu’au sein des groupes, la société mère participant au
soutient de sa filiale en l’absence de toute relation de nature commerciale entre les deux sociétés.
C’est donc la nature des relations existantes entre les deux sociétés et non la nature de la créance
qu’il convient de prendre en considération pour apprécier le caractère financier de l’abandon.

B. L’analyse de l’opération au regard de l’impôt sur les bénéfices.

1° Pour la société qui consent l’abandon

Le régime présente alors un caractère moins libéral, l’abandon de créance pouvant être
considéré, en totalité ou en partie, selon la situation nette de na société bénéficiaire :
- soit comme une charge déductible,
- soit comme un complément d’apport de la société mère à sa filiale.
L’administration fiscale retient à cet égard trois hypothèses :

a) La situation nette de la filiale est positive avant l’abandon

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40
L’aide consentie alors à accroître la situation nette positive de la filiale dont une fraction
appartient à la société mère.
En conséquence, l’abandon ne constitue une charge déductible pour la société mère qu’en
proportion du pourcentage de participation des associés autres qu’elle-même dans le capital de la
filiale.
L’autre fraction s’analyse comme un complément d’apport.

b) La situation nette de la filiale est négative et le demeure après l’abandon


L’aide consentie ne conduit alors à aucun accroissement de la valeur de la participation de
la société mère puisque la situation nette de la filiale demeure négative.
En conséquence, l’abandon constitue dans son intégralité une charge fiscalement
déductible.

c) La situation nette de la filiale, négative avant l’abandon, devient positive après


l’opération
A la suite de l’abandon, la valeur de la participation de la société mère redevient positive
puisque la situation nette de la filiale cesse d’être négative. La valeur des titres de la société mère
correspond alors à la part qu’elle détient dans la situation nette positive de la filiale telle que celle-
ci apparaît après l’abandon. A concurrence de ce montant, l’aide consentie est assimilée par
l’administration fiscale à un apport de la société (élément du coût d’acquisition des titres de
participation) et non à une charge fiscalement déductible.
On déduit de ce raisonnement que la fraction déductible de l’abandon de créance
correspond au montant :
- de la situation nette négative antérieure à l’abandon,
- et de la situation nette positive postérieure à l’abandon en proportion du pourcentage de
participation détenu pars les associés autres que la société mère.

2° Pour la société bénéficiaire de l’aide


La fraction non déductible pour la société mère, réputée constituer un complément d’apport,
est assimilée à un produit non imposable pour la filiale. Cette exonération est cependant
subordonnée à l’engagement pris par la société bénéficiaire de l’aide d’augmenter son capital au
profit de la société ayant consenti l’abandon avant la clôture du deuxième exercice suivant celui
au cours duquel l’opération a été réalisée.
Quant à la fraction déductible pour la société mère, elle constitue un produit imposable pour
la filiale.

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41
C. La comptabilisation
1° Pour la société qui consent l’abandon
Selon l’analyse comptable, l’abandon de créance constitue une charge dans la mesure où
la créance abandonnée devient irrécouvrable.
Par contre, sur le plan fiscal, l’abandon s’analyse parfois en un complément d’apport non
déductible. Dans cette hypothèse, la comptabilisation de ce complément semble pouvoir être
enregistrée en augmentation de la valeur de la participation.

2° Pour la société bénéficiaire de l’abandon


L’annulation de la dette se traduit en général par la constatation d’un produit exceptionnel.
Dans l’hypothèse où l’opération conduirait à une augmentation de capital, celle-ci
trouverait sa contrepartie dans l’annulation de la dette.

Application :
La société « Le prosélyte d’Antioche » a acquis pour une valeur de 800 000 F 90 % du capital de la société
« la cité des bienheureux ». Cette dernière présentait au 31 décembre N une situation nette négative qui a
conduit la société « Le prosélyte d’Antioche »à doter une dépréciation de ses titres égale au coût
d’acquisition des ces derniers. Au cours de l’exercice N+1, la société « Le prosélyte d’Antioche » a consenti
un prêt de 250 000 F à sa filiale.
A la clôture de l’exercice N+1, compte tenu de la situation financière de sa filiale, la société « Le
prosélyte d’Antioche » décide d’abandonner sa créance. L’opération n’entre pas dans le champ
d’application de la TVA.
Le bilan de la société « la cité des bienheureux » se présente ainsi, avant et après l’abandon :
Bilan de société « la cité des bienheureux » au 31 décembre N+1
Avant abandon Après abandon
Actifs divers 120 000 Capitaux propres (130 000) 120 000
120 000 Dettes société « Le prosélyte 250 000 0
d’Antioche »
120 000 120 000
Il est demandé :
1- D’étudier le régime fiscal de l’abandon de créance au regard de l’impôt sur les bénéfices ;
2- D’enregistrer l’opération dans la comptabilité de chacune des deux sociétés.

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42
CHAPITRE 8: LES AMORTISSEMENTS DIFFERES ET LES AMORTISSEMENTS REPUTES
DIFFERES

L’amortissement des immobilisations constitue d’une manière générale une condition de la


sincérité des comptes des entreprises. Comme il constitue par ailleurs une charge calculée qui influence
directement le résultat de l’exercice, la tentation peut parfois être grande d’en diminuer le montant, voire
même de ne pas comptabiliser pour masquer ou réduire un mauvais résultat.
Le système comptable OHADA précise que : « même en l’absence ou d’insuffisance du bénéfice, il doit
être procédé aux amortissements et provisions nécessaires ». Ne pas pratiquer d’amortissement constitue
donc une faute comptable et même, dans les cas les plus graves, une faute pénale puisqu’une telle abstention
relève du délit de présentation de faux bilan.
Sur le plan fiscal, il pourrait sembler à priori que la non comptabilisation des amortissements ne
constitue pas une fraude puisqu’elle conduit à augmenter le résultat imposable (ou réduire le déficit).
Cependant, le droit fiscal exige de son côté l’enregistrement d’un amortissement minimum.
Ainsi, le caractère obligatoire de l’amortissement apparaît aussi bien en droit comptable qu’en droit
fiscal. En la matière, au terme d’une longue évolution historique, coexistent deux régimes dont les finalités
sont fortes différentes : « le régime des amortissements différés » d’une part, et le régime des
« amortissements réputés différés en période déficitaire » d’autre part.

I-REGIME D’AMORTISSEMENTS REPUTES DIFFERES EN PERIODE DEFICITAIRE


A- Définition et condition d’application
A la différence des amortissements réellement différés, les amortissements réputés différés en
période déficitaire sont constatés en comptabilité dans la période normale. Les prescriptions du droit
comptables sont alors parfaitement respectées. Mais si le résultat fiscal de l’entreprise est déficitaire, cette
comptabilisation contribue à aggraver le déficit, l’entreprise peut alors être pénalisée dans le cadre de l’IS,
de la limitation des reports déficitaires aux quatre (04) exercices suivants.
La décision d’ordre fiscale de réputer différé les amortissements ainsi comptabilisés permet au
contraire le report illimité de la fraction du déficit provenant de cette comptabilisation. Ainsi, par application
de ce régime, on concilie l’objectif fiscal de report illimité de la déductibilité de ceux-ci et celui comptable
de l’enregistrement de l’amortissement.
Il faut toutefois relever que dans les entreprises individuelles ou dans les sociétés relevant de l’IR
(impôt sur le revenu), la décision de réputer différé les amortissements est exceptionnelle puisque dans ce
cas le déficit s’impute sur le revenu global de l’exploitant ou de l’associe.
L’application de ce régime est subordonnée à l’existence d’un résultat fiscal déficitaire au titre
de l’exercice considéré.

Application

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Université de Ngaoundéré) Parcours : Licence
43
A la clôture de l’exercice 90, le résultat comptable de la SA « la cité des bienheureux » s’élève à 120 000
avant impôt. Pour la détermination de ce résultat, il est tenu compte des réintégrations diverses pour 180 000
et des déductions diverses de 500 000. Il vous est demandé le montant des amortissements de l’exercice
susceptible d’être réputé différé ainsi que le montant du résultat fiscal selon que les dotations des
amortissements de l’exercice s’élèvent d’une part à 160 000, et d’autre part à 300 000.
Solution
Pour les deux hypothèses le résultat fiscal (RF) avant application éventuelle du régime des
amortissements réputés différés est :
Résultat comptable 120 000
Réintégrations 180 000
Déductions 500 000
Résultat fiscal -200 000

Présentation schématique de l’imprimé fiscal


Éléments Hypothèse 1 Hypothèse 2
Bénéfice comptable de l’exercice 120 000 120 000
Réintégrations 180 000 180 000
Déductions -500 000 -500 000
RF avant imputation des déficits reportable et
des amortissements réputés différés -200 000 -200 000
Amortissements réputés différés 160 000 +200 000
Résultat fiscal -40 000 0
A la clôture de l’exercice, la situation fiscale de l’entreprise est alors la suivante :
Hypothèse 1 Hypothèse 2
Déficit fiscal reportable (report limité)…………………... 20 000 0
Amortissements réputés différés (Report illimité)…......... 80 000 100 000

B- L’Imputation des amortissements réputés différés


Le déficit correspondant aux amortissements réputés différés doit être déduit des résultats des premiers
exercices suivants laissant apparaitre un bénéfice fiscal suffisant. Ce bénéfice fiscal est celui qui apparaît
après imputation des déficits fiscaux reportables et de la dotation de l’exercice aux amortissements.
Les entreprises sont dont autorisées à appliquer l’ordre d’imputation suivant :
1- Déficits reportables des exercices antérieurs, en commençant par les plus anciens ;
2- Amortissements de l’exercice ;
3- Amortissements réputés différés des exercices antérieurs.
Toutefois, les entreprises peuvent, si elles le souhaitent, « rajeunir » leurs amortissements réputés
différés en imputant ceux-ci avant les amortissements de l’exercice.
L’intérêt d’un tel « rajeunissement » provient du fait qu’en certaines circonstances (notamment en cas
de fusion, changement d’activité ou d’objet social), et sauf agrément ministériel, les amortissements réputés
différés peuvent être requalifiés en déficits ordinaires reportables dans le délai de 4 ans, le décompte de ce
délai étant effectué en considération de la date d’origine de ces amortissements.

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44
Application 1
On vous fournit les renseignements suivants concernant la société CF2
ANNEES 2011 2012
Pertes (après amortissement) - 800 000 - 5 00 000
Amortissement fiscaux 900 000 200 000
TAF : qualifier les différents déficits
Solution
Application2
A L’issue de l’exercice N une société dispose :
- D’un déficit fiscal reportable de 20 000 ;
- D’amortissements réputés différés de 80 000.
Concernant les exercices N+1 et N+2, les données sont les suivantes :
N+1 N+2
Résultat comptable de l’exercice……………………….. -20 000 105 000
Réintégrations diverses………………………………….. + 75 000 + 135 000
Déductions diverses……………………………………… -185 000 -175 000

Résultat fiscal avant imputation des déficits reportables et des -130 000 + 65 000
amortissements

Dotation de l’exercice aux amortissements………………… 120 000 150 000

Sachant qu’à la clôture de l’exercice N+1, la société a réputé différée la totalité des amortissements
susceptibles de l’être, on demande de déterminer le résultat fiscal de l’exercice N+2 ainsi que le montant
des amortissements réputés différés dont dispose la société à la clôture de exercice.

II- LE REGIME DES AMORTISSEMENTS DIFFERES


A- Définitions
Contrairement aux amortissements réputés différés, les amortissements différés n’ont pas été
comptabilisés. Cette pratique peut être intentionnelle, relever d’un oubli ou d’une erreur involontaire. En la
matière, s’il y’a infraction par rapport a la pratique comptable, la sanction fiscale n’est pas automatique,
celle-ci n’apparait que si l’entreprise n’a pas comptabilisé un amortissement minimum car la loi fiscale
distingue dans son effectivité des amortissements irrégulièrement différés de ceux régulièrement différés.
Seuls les premiers sont exclus de la possibilité d’un report sur les résultats ultérieurs.

B- Le régime comptable des amortissements différés


Comme cela a été rappelé en introduction du chapitre, le droit comptable OHADA prévoit que « Même
en cas d’absence ou d’insuffisance de bénéfice, il doit être procéder aux amortissements et provisions
nécessaires ». Cette exigence procède du double rôle que l’on attribue aux amortissements :

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45
- Ils constituent un processus de correction des valeurs immobilisées destiné à la prise en compte de
leur dépréciation ;
- Ils constituent un élément fondamental de la capacité d’autofinancement de l’exercice.
Les amortissements doivent être donc être enregistrés conformément au plan fixé lors de l’acquisition
de l’immobilisation afin que les comptes annuels puissent donner une image fidèle du patrimoine, de la
situation financière et du résultat de l’entreprise.
Concernant la régularisation des comptes à la suite d’un différé d’amortissement, aucune disposition
particulière ne figure dans la législation comptable.
Cette régularisation devra, semble-t-il, être effectuée lors du premier arrêté des comptes à venir, par
l’enregistrement des annuités différées en plus de l’annuité de l’exercice, ceci indépendamment du sort
fiscal réservé à ces amortissements. Les différences éventuelles de traitement entre le droit comptable et le
droit fiscal feront alors l’objet d’un ajustement dans le tableau de passage du résultat comptable au résultat
fiscal

C- Le régime fiscal des amortissements différés


1- distinction entre amortissements régulièrement différés et amortissements irrégulièrement
différés
la distinction n’a de sens qu’en matière fiscale ; plus précisément dans le respect des règles de
l’amortissement minimum : « à la clôture de chaque exercice, la somme des amortissements effectivement
pratiqués depuis l’acquisition ou la création d’un actif donné ne peut être inférieure au montant cumulé des
amortissements calculé suivant le mode linéaire et répartis sur la durée normale d’utilisation. A défaut de
se conformer à cette obligation, l’entreprise perd définitivement le droit de déduire la fraction des
amortissements qui a été ainsi différée ».
Application :
Une entreprise acquiert le 15 juillet N pour un prix de 2 00 000 F HT un matériel qui est mis en service le
15 Août N suivant. Après avoir constaté normalement au 31 décembre les dotations aux amortissements
des exercices N et N+1, elle omet de comptabiliser celle de l’exercice N+2. On demande de qualifier au
regard du droit fiscal les amortissements ainsi différés dans les deux hypothèses suivantes :
- le matériel est amorti selon le mode linéaire sur une durée de cinq ans ;
- le matériel est amorti selon le mode dégressif sur une durée de cinq ans.

2- Sort fiscal des amortissements irrégulièrement différés


Que le résultat de l’exercice au titre duquel les amortissements ont été différés soit bénéficiaire ou
déficitaire, la sanction est identique : l’entreprise perd définitivement la déductibilité ultérieure des
amortissements irrégulièrement différés.
En outre, en cas de cession d’immobilisation, pour le calcul de la plus-value, les amortissements
irrégulièrement différés sont assimilés à des amortissements déduits. A concurrence de leur montant, la
plus-value est qualifiée de plus –value à court terme.

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46
3- Le sort fiscal des amortissements régulièrement différés
Le sort de ces amortissements varie selon que le résultat comptable de l’exercice au titre duquel ils ont été
différés est bénéficiaire ou déficitaire.
 Le résultat comptable de l’exercice est bénéficiaire
Si l’immobilisation faisait l’objet d’un amortissement linéaire, les amortissements régulièrement
différés ne viendront en déduction des bénéfices imposables qu’à l’expiration de la période normale
d’utilisation du bien ou lors de sa mise hors service.
Si l’immobilisation faisait l’objet d’un amortissement dégressif, les amortissements régulièrement
différés seront répartis sur la durée d’utilisation restant à courir. Pour ce faire, les nouvelles annuités seront
calculées par application du taux dégressif à la valeur comptable résiduelle de l’immobilisation.
 Le résultat comptable de l’exercice est déficitaire
Les amortissements régulièrement différés doivent être imputés sur les premiers résultats bénéficiaires
ultérieurs, en plus de l’annuité normale de ces exercices. Cette imputation pourra être effectuée sans
limitation de délai. Il s’agit donc d’une méthode de récupération globale.
Cependant, en présence d’un bien amortissable selon le mode dégressif, l’entreprise peut également
choisir la méthode de récupération étalée décrite précédemment sans attendre, dans ce cas la survenance
d’un exercice bénéficiaire.
APPLICATION
Reprendre les données de l’application précédente dans l’hypothèse de l’amortissement dégressif en
supposant toutefois que c’est l’annuité de l’exercice N+1 qui a été totalement différé. On demande de
déterminer le montant des amortissements déductibles en N+2 :
1) Dans l’hypothèse où l’exercice N+1 était bénéficiaire ;
2) Dans l’hypothèse où l’exercice N+1 était déficitaire.

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Chapitre 9 : Les contrats pluri-exercices
Les dispositions du présent chapitre s’inspirent des traitements préconisés par les normes comptables internationales,
notamment :
 de la norme comptable internationale IAS 11 « Contrats de construction » (date de publication : Décembre
1993);
 de la norme comptable internationale IFRS 15 « Produits des activités ordinaires tirés des contrats conclus
avec des clients » (date de publication : Mai 2014).

I. Définition et champ d'application


1. Définition
Un contrat pluri-exercices est un contrat spécifiquement négocié pour la construction d'un actif ou d'un ensemble
d'actifs qui sont étroitement liés ou interdépendants en termes de conception, de technologie et de fonction, de finalité
ou d'utilisation.
Compte tenu de la nature de l'activité de l’entité dans le cadre des contrats de construction, la date de démarrage et la
date d'achèvement des contrats se situent généralement sur des périodes comptables différentes, c'est-à-dire sur
plusieurs exercices.
Il existe deux types de contrats de construction :
 le contrat à forfait, dans lequel l'entrepreneur accepte un prix fixe ou une rémunération fixée, par référence à
une estimation du nombre d'unités d'oeuvre à un prix unitaire fixé, soumis dans certains cas à des clauses de
révision de prix.
 le contrat en régie, dans lequel l'entrepreneur est remboursé des coûts autorisés (ou autrement définis), plus
un pourcentage de ces coûts ou d'une rémunération fixe.

Certains contrats peuvent comporter des caractéristiques à la fois d'un contrat à forfait et d'un contrat en régie (par
exemple, un contrat en régie assorti d'un prix maximum).

2. Champ d’application
La présente disposition traite :
 de la comptabilisation des produits et coûts relatifs aux contrats de construction dans les états financiers des
entrepreneurs ;
 les contrats de prestations de services directement liés à la construction d'un actif, par exemple les contrats
d’architecture ou d’ingénierie ;
 les contrats de destruction ou de remise en état d'actifs ainsi que les contrats de remise en état de
l'environnement, suite à la démolition d'actifs.

N'entrent pas dans cette catégorie les contrats pour lesquels les services rendus à l'arrêté des comptes peuvent être
facturés.
Il en est ainsi :
 pour les prestations continues, telles que les loyers ou les intérêts, sur la période du bail ou la durée du prêt
consenti ;

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48
 pour les prestations discontinues à échéances successives échelonnées sur plusieurs exercices, telles que les
contrats d'entretien, de maintenance ou d'abonnement de services.

3. Regroupement ou division des contrats de construction


Lorsqu’un contrat porte sur plusieurs actifs, la construction de chaque actif doit être traitée séparément si :
 des propositions et des négociations séparées ont été faites pour chaque actif,
 l'acceptation ou le rejet ont été possibles pour chaque actif, et
 les coûts et revenus de chaque actif sont identifiables.

Un ensemble de contrats, qu'ils soient passés avec un même client ou avec des clients différents, doit être traité comme
un contrat de construction unique lorsque :
 cet ensemble de contrats est négocié comme un marché global ;
 les contrats sont si étroitement liés qu'ils font, de fait, partie d'un projet unique avec une marge globale ; et
 les contrats sont exécutés simultanément ou à la suite l'un de l'autre, sans interruption.

II- Règles générales de comptabilisation des contrats pluri-exercices


Conformément à l'article 49 de l'Acte uniforme, "Il doit être procédé dans l'exercice à tous les amortissements et
provisions nécessaires pour couvrir les dépréciations, les risques et les charges probables, même en cas d'absence ou
d'insuffisance de bénéfices".
En application de cette règle générale, toute perte probable sur un contrat pluri-exercices doit être provisionnée pour
sa totalité. Le montant de cette provision n'est pas lié à celui des travaux ou services effectivement réalisés à la date
de l'arrêté des comptes, mais à la connaissance de la perte probable qui peut résulter de l'exécution totale du contrat
pluri-exercices.
Comme l'exécution d'un contrat pluri-exercices s'étale au moins sur deux exercices successifs, les règles définies à
l’article 59 de l'Acte uniforme s'appliquent. "Le résultat de chaque exercice est indépendant de celui qui le précède et
de celui qui le suit. Pour sa détermination, il convient de lui rattacher et imputer les événements et opérations qui lui
sont propres et ceux-là seulement."
De la conjugaison de ces règles générales, l’entité doit en principe, utiliser la méthode à l’avancement dès lors qu’elle
est en mesure d’évaluer le résultat à terminaison de manière fiable. En revanche, lorsque l’entité n’est pas en mesure
d’évaluer le résultat à terminaison de manière fiable, elle doit utiliser la méthode à l’achèvement. Par conséquent,
l’application de la méthode à l’achèvement ne résulte pas d’un choix opéré par l’entité mais plutôt d’une obligation
dès lors que celle-ci n’est pas en mesure d’évaluer le résultat à terminaison du contrat de manière fiable.

III- Méthode à l’avancement


1. Définition et principe
La méthode à l'avancement consiste à comptabiliser le chiffre d'affaires et le résultat au fur et à mesure de l'avancement
des contrats. Le résultat est déterminé en appliquant le pourcentage d'avancement au résultat à terminaison. Cette
méthode n’est appliquée que lorsque l'entité est en mesure d'évaluer le résultat à terminaison de manière fiable. La
méthode à l’avancement permet une meilleure application du postulat de spécialisation de l’exercice (art 59 de l’Acte
uniforme) et est considérée comme la principale méthode de comptabilisation des contrats pluri-exercices retenue par
le Système comptable OHADA.

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2. Critères d’estimation de la fiabilité du résultat à terminaison
L’entité considère qu’elle a la capacité d’estimer de façon fiable le résultat à terminaison lorsque les trois critères
suivants sont réunis :
 a possibilité d'identifier clairement le montant total des produits du contrat ;
 la possibilité d'identifier clairement le montant total des coûts imputables au contrat ;
 l'existence d'outils de gestion, de comptabilité analytique et de contrôle interne permettant de valider le
pourcentage d'avancement et de réviser, au fur et à mesure de l'avancement, les estimations de charges, de
produits et de résultat liés.

3. Détermination du pourcentage d'avancement


Les méthodes possibles pour évaluer l'avancement peuvent être classées en deux catégories :
 celles basées sur la valeur des éléments dont le contrôle a été transféré au client,
 et celles basées sur les moyens mis en oeuvre.
Le choix de la méthode dépend de la nature des biens ou services à transférer au client.

3.1. Méthodes basées sur les éléments transférés


Les méthodes de la première catégorie impliquent par exemple l'examen des prestations déjà accomplies, l'appréciation
des réalisations, le franchissement d'étapes clés, le temps écoulé et les unités produites ou livrées.
Il convient de choisir la méthode qui décrit le mieux le degré d'avancement de l'obligation de prestation. Par exemple,
l'entité peut comptabiliser le chiffre d'affaires sur la base de son droit à facturer. Tel est le cas d'un contrat en régie,
prévoyant la facturation périodique des heures de prestation accomplies.
Lorsque l'évaluation des éléments dont le contrôle a déjà été transféré est peu pratique, notamment en raison de
l'absence de données observables, il peut être nécessaire de recourir à des méthodes basées sur les moyens mis en
oeuvre.

3.2. Méthodes basées sur les moyens mis en oeuvre


Ces méthodes évaluent l'avancement en faisant le rapport entre les moyens déjà mis en oeuvre pour exécuter
l'obligation de prestation et ceux restant à mettre en oeuvre jusqu'à son exécution complète.
Les moyens mis en oeuvre comprennent, par exemple, les ressources consommées, les heures de travail, les
coûts encourus, le temps écoulé, les heures de machines, etc.
Si les moyens mis en oeuvre sont basés sur les coûts encourus, le pourcentage d’avancement sera mesuré par
le rapport suivant :

Si les moyens sont mis en oeuvre de manière uniforme pendant toute la durée de la prestation, il peut être jugé approprié
de comptabiliser le chiffre d'affaires de manière linéaire.
Les méthodes basées sur les moyens peuvent ne pas créer une relation directe entre les moyens mis en oeuvre et le
transfert du contrôle des biens et services au client. Dès lors, les moyens qui ne permettent pas de refléter le degré
selon lequel le contrôle est transféré au client ne doivent pas être pris en considération.

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Les coûts liés à des pertes non prévues sur des matières, sur des frais de personnel ou sur d'autres ressources sont
exclus de la mesure de l'avancement s'ils n'ont pas été pris en considération pour déterminer le prix. Il en va de même,
d'une manière générale, pour toutes les inefficacités non reflétées dans le prix de l'obligation de prestation.

4. Inventaire des produits et charges relatifs à un contrat pluri-exercices


Le résultat à terminaison, est déterminé en prenant en considération les produits et charges suivants :
4.1. Produits
- les produits initialement fixés par le contrat, y compris les révisions de prix ;
- les produits issus des changements dans les conditions d'exécution des biens ou services ; dès lors que le client a
approuvé la modification ou qu'il est raisonnablement certain qu'il l'approuvera, et qu'il est possible d'évaluer de façon
fiable le montant des produits correspondants ;
- les réclamations qui ont été acceptées par le client ou pour lesquelles l'état d'avancement des négociations ou des
procédures en cours (contractuelles, arbitrales ou contentieuses) rend raisonnablement certaine leur règlement par le
client, et dont le montant accepté ou susceptible d'être accepté, peut être évalué de façon fiable ;

- les réclamations qui ont été acceptées par le client ou pour lesquelles l'état d'avancement des négociations ou
des procédures en cours (contractuelles, arbitrales ou contentieuses) rend raisonnablement certaine leur
règlement par le client, et dont le montant accepté ou susceptible d'être accepté, peut être évalué de façon
fiable ;
- les primes incitatives (liées par exemple à l'achèvement anticipé du contrat) dès lors que les niveaux de
performance ont été atteints ou qu'il est raisonnablement certain qu'ils le seront et qu'il est possible d'évaluer
de façon fiable le montant de ces primes ;
- les produits financiers, directs ou indirects, résultant de conditions financières contractuelles se traduisant par
des excédents significatifs de trésorerie pendant tout ou partie de la durée du contrat (le résultat dégagé à
l'avancement en étant exclu) ainsi que les différences de change et résultats d'opérations de couverture liés.

4.2. Charges
4.2.1. Définition des charges
Les charges relatives à un contrat pluri-exercices comprennent :
-les coûts directement imputables à ce contrat (main-d’oeuvre, sous-traitance, matériaux, amortissement du matériel,
coûts d'approche, de repliement et de remise en état, location des équipements, conception et assistance technique,
impôts et taxes, frais de commercialisation, honoraires, garantie, etc.) ;
- les coûts indirects, rattachables aux contrats en général, pour la quote-part susceptible d'être affectée à ce contrat
(assurance, conception et assistance technique générale, frais généraux d'exécution des contrats, etc.) ;
- les provisions pour risques correspondant aux dépassements des charges directement prévisibles que l'expérience de
l'entité, notamment statistiques, rend probables.
Sont exclus tous les coûts qui ne peuvent être imputés aux contrats en général ou à un contrat donné (par
exemple : frais administratifs d'ordre général, frais de recherche et développement, et frais de commercialisation non
imputables à un contrat donné, etc.).

4.2.2. Charges encourues antérieurement à la signature du contrat

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Les charges relatives à un contrat pluri-exercices comprennent les coûts engagés antérieurement à sa signature, en vue
de son obtention, dès lors qu’ils sont identifiables séparément, mesurables de façon fiable et qu’il est probable que ce
contrat sera conclu.
Si ces coûts ont été inscrits en charges au cours d’un exercice antérieur clos, ils ne peuvent être imputés rétroactivement
au contrat.
4.2.3. Charges financières
Les charges relatives à un contrat pluri-exercices peuvent comprendre les charges financières résultant de conditions
financières contractuelles, se traduisant par des besoins ou insuffisances significatifs de trésorerie pendant tout ou
partie de la durée du contrat, les différences de change, ainsi que les résultats d'opérations de couverture. Le montant
des charges financières, sous déduction des produits financiers, imputées à l’ensemble des contrats pendant une
période donnée, ne saurait excéder le montant des charges financières directement ou indirectement encourues par
l’entité.
5. Comptabilisation
Les opérations relatives au contrat pluri-exercices sont comptabilisées au cours de l’exercice puis donnent lieu, le cas
échéant, à des régularisations à la clôture de l'exercice comptable.
Au cours de l’exercice :
*Les avances et acomptes versés par le client au cours de la période d’exécution du contrat sont, le cas échéant,
enregistrés au crédit du compte 4191 Clients, avances et acomptes reçus par le débit du compte de trésorerie ;
*Les retenues de garanties prélevées par le client seront enregistrées au compte 4117 Clients retenues de garantie ;
*les charges concourant à l'exécution du contrat sont enregistrées dans les comptes appropriés : achats de matières
premières, frais de personnel, etc. ;
*les chiffres d’affaires contractuels sont comptabilisés le cas échéant, au crédit du compte 70 Ventes, par le débit des
comptes de créances clients. Les acomptes versés et les retenues de garanties viennent en diminution des créances
correspondantes.

A la clôture de l’exercice, il convient de :


*porter en stocks, travaux en cours ou comptes de régularisation, les charges qui ne correspondent pas à l’avancement
et qui sont donc rattachables à une activité future (notamment achats livrés qui ne sont ni consommés, ni mis en oeuvre,
facturations de sous-traitants qui correspondent à des travaux restant à réaliser) ;

*régulariser, le cas échéant, à la hausse comme à la baisse les chiffres d’affaires contractuels constatés au cours de
l'exercice de telle sorte que, après déduction des charges ayant concouru à l'exécution du contrat, la quote-part du
résultat à terminaison correspondant au pourcentage d'avancement soit bien prise en compte dans le résultat de
l'exercice.

Le bénéfice global correspond à la marge prévisionnelle positive sur coût de revient du contrat.
Le chiffre d’affaires partiel comptabilisé à l’avancement est égal : Prix de vente prévu x pourcentage d’avancement
Ce chiffre d’affaires partiel est comptabilisé au débit du compte 4181 Clients, factures à établir par le crédit des
comptes 70 Ventes et éventuellement 4435 TVA sur factures à établir. Cette écriture fait l’objet d’une
contrepassation au début de l’exercice suivant.

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52
Lorsque les charges de commercialisation sont engagées en fin de contrat, il convient de constituer une provision pour
charges égale à la quote-part de frais correspondants car le chiffre d’affaires partiel est destiné à couvrir à la fois les
charges de production et de distribution.
Lorsqu’aucun chiffre d’affaires contractuel n’a été constaté au cours de l’exercice, l’entité doit comptabiliser la totalité
du chiffre d’affaires partiel de l’exercice.
Lors de la livraison au client, le chiffre d’affaires est normalement constaté au débit du compte 411 Clients par le
crédit des comptes 70 Ventes et éventuellement 443 TVA facturée.

IV- Méthode à l'achèvement


1. Définition et principe
La méthode à l'achèvement consiste à comptabiliser le chiffre d'affaires et le résultat au terme de l'opération.
En effet, lorsque l'entité ne peut pas estimer de manière fiable le résultat à terminaison, aucun profit n'est constaté en
application de la convention de prudence. Les charges ayant concouru à l'exécution du contrat au cours de l'exercice
sont alors compensées par l'enregistrement d'un chiffre d'affaires limité au montant de celles-ci.
Cette pratique doit s’analyser comme une modalité particulière de la méthode à l’avancement qui peut trouver son
application dans les tout premiers stades d’exécution d’un contrat, lorsque la visibilité sur le résultat du contrat se
révèle très faible. Elle doit être abandonnée, au profit de la méthode à l’avancement proprement dite, lors de la
disparition des incertitudes qui empêchaient auparavant d'estimer de façon fiable le résultat sur le contrat.
2. Comptabilisation
Au cours de l’exercice :
 Les avances et acomptes versés par le client au cours de la période d’exécution du contrat sont, le cas échéant,
enregistrés au crédit du compte 4191 Clients, avances et acomptes reçus par le débit du compte de
trésorerie.
 Les retenues de garanties prélevées par le client seront enregistrées au compte 4117 Clients retenues de
garantie ;
 les charges concourant à l'exécution du contrat sont enregistrées dans les comptes appropriés : achats de
matières premières, frais de personnel, etc. ;
 les chiffres d’affaires contractuels sont comptabilisés le cas échéant au crédit du compte 70 Ventes, par le
débit des comptes de créances clients. Les acomptes versés viennent en diminution des créances
correspondantes.

A la clôture de l’exercice, il convient de :


 porter en stocks, travaux en cours ou comptes de régularisation les charges qui ne correspondent pas à
l’avancement et qui sont donc rattachables à une activité future (notamment achats livrés qui ne sont ni
consommés, ni mis en oeuvre, facturations de sous-traitants qui correspondent à des travaux restant à réaliser)
;
 régulariser, le cas échéant, à la hausse comme à la baisse les chiffres d’affaires contractuels constatés au cours
de l'exercice de telle sorte que, après déduction des charges ayant concouru à l'exécution du contrat, la quote-
part du résultat à terminaison correspondant au pourcentage d'avancement soit nulle. En effet, le chiffre
d’affaires partiel a comptabiliser doit correspondre au total des charges de l’exercice ayant concouru à
l’exécution du contrat.

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3. Changement de méthode comptable et changement d’estimation
3.1. Changement de méthode comptable
Au cours de la réalisation d’un contrat donné, l’entité peut se trouver :
 soit dans la situation de ne pas avoir, puis d’avoir la capacité à estimer le résultat à terminaison ;
 soit, à l’inverse, dans la situation d’avoir, puis de ne plus avoir la capacité à estimer le résultat à terminaison.

Dans ces deux cas, elle adapte la méthode de constatation du résultat du contrat à la nouvelle situation et comptabilise
l’effet cumulé. Cet effet est calculé de façon rétrospective sur la base du pourcentage d’avancement et du résultat à
terminaison, estimés à l’ouverture de l’exercice du changement des méthodes.

3.2. Changement d’estimation


Lorsque l’entité se trouve dans la situation d’avoir à modifier en cours de contrat l’estimation du résultat à terminaison,
cette modification est enregistrée dans la période comptable au cours de laquelle elle intervient.

Exemple d’application : Contrat bénéficiaire

TAF : Comptabiliser chacune des hypothèses et indiquer l’incidence de ses opérations sur les comptes de résultats
des exercices N-1 et N.
V- Contrats déficitaires
En application de la convention de prudence, la perte totale prévisionnelle doit être provisionnée indépendamment du
degré d’avancement sous déduction des pertes déjà constatées quelle que soit la méthode de comptabilisation retenue.
Toutefois, les modalités de comptabilisation de cette perte globale varient en fonction de la méthode retenue.

1. Modalités spécifiques à la méthode à l’avancement


Dans le cadre de la mise en oeuvre de la méthode à l’avancement, la perte réalisée en raison des travaux ou services
déjà effectués et acceptés est prise en compte lors de la constatation du chiffre d’affaires relatif à ces travaux ou
services. En effet, ce chiffre d’affaires est déterminé de telle sorte que le résultat comptabilisé soit égal au résultat à
terminaison (perte dans ce cas), multiplié par le pourcentage d’avancement.

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Le complément de perte, qui correspond aux travaux non encore réalisés, obtenu par la différence entre la perte totale
et la perte déjà constatée, fait l’objet d’une provision.
Ainsi donc, à la clôture de l’exercice, le compte 6911 Dotations aux provisions d’exploitation pour risques et
charges est débité par le crédit du compte 193 Provisions pour pertes sur marchés à achèvement futur.

2. Modalités spécifiques à la méthode à l’achèvement


En application de la convention de prudence, la perte totale prévisionnelle doit être provisionnée indépendamment du
degré d’avancement. Cette perte probable doit être décomposée en deux parties :
 une provision pour risques à court terme à inscrire au débit du compte 6591 Charges pour provisions pour
risques à court terme par le crédit du compte 4991 Provision pour risques sur opérations d'exploitation;
 et une provision pour perte à terminaison, pour le complément à inscrire au débit du compte 6911 Dotations
aux provisions d’exploitation pour risques et charges par le crédit du compte 193 Provisions pour pertes
sur marchés à achèvement futur.
Les deux provisions sont estimées de la façon suivante :
Provisions pour risques à court terme = perte totale x pourcentage d’avancement
Provision pour perte à terminaison = perte totale - Provisions pour risques à court terme

3. Perte à terminaison non déterminable de façon fiable


Lorsque l’entité éprouve des difficultés à valoriser le risque de perte relatif à un contrat pluri-exercices, elle doit
envisager plusieurs hypothèses de calcul et la perte provisionnée est la plus probable d’entre elles, ou à défaut, la plus
faible. Dans ce cas, l’entité doit fournir dans les Notes annexes une description appropriée du risque additionnel,
mesurée par rapport à l’hypothèse de perte la plus faible.
Par contre, lorsque l’entité se trouve dans l’incapacité de valoriser le risque de perte relatif à un contrat pluri-exercices,
la perte ne donne lieu à aucune provision mais une information doit être fournie dans les Notes annexes.

Exemple d’application : contrat déficitaire

TAF : Passer toutes les écritures comptables nécessaires et indiquer l’incidence de ses opérations sur les comptes
de résultats des exercices N-1 et N.

VI- Informations à fournir dans les Notes annexes

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L'entité décrit les modalités d'application des principes comptables relatifs aux contrats pluri-exercices, le cas échéant
par catégorie de contrats, en précisant notamment :
 l'inclusion éventuelle, dans les charges imputables, de charges financières ;
 le montant des provisions pour pertes à terminaison ainsi que leur variation au cours de l'exercice ;
 dans le cas où l'entité n'est pas en mesure de déterminer la provision correspondant à l'hypothèse de perte la
plus probable, la description du risque additionnel mesuré par rapport à l'hypothèse de perte la plus faible ;
 dans le cas où l'entité n'est pas en mesure d'estimer de façon raisonnable le montant d'une quelconque
provision pour perte à terminaison, l'existence et la nature de l'incertitude ;
 la méthode de calcul du pourcentage d'avancement lorsque l'entité applique la méthode à l'avancement ;
 la prise en compte éventuelle, pour la détermination de l'effet du changement de méthode, de l'estimation du
résultat à terminaison à la clôture de l'exercice du changement.
Cas de synthèse: Contrats à LT (bénéficiaires et déficitaires, méthode achèvement et avancement)
En N-1 et au cours des exercices précédents, la société « La cité des bienheureux » a constaté les résultats sur les
contrats selon la méthode dite de l’achèvement des travaux. Cette méthode n’étant pas cohérente avec les normes
internationales, la société « La cité des bienheureux » décide d’utiliser la méthode de l’avancement préconisé par le
plan comptable OHADA (section 13 « contrat pluri-exercices ») pour les contrats dont l’exécution se répartit sur
deux exercices successifs.
D’autres part, pour l’année N, compte tenu de la conjoncture, la société « La cité des bienheureux » à modifié son
coefficient de frais fixes imputés aux coûts de production des différentes études. Ce coefficient était de 80% en N-1.
Le coefficient retenu pour N et N+1 est de 70 %.
Les informations relatives aux contrats en cours au 31 décembre N-1 décembre N sont fournies en annexe 1
TAF : Présenter les écritures comptables qui ont dû être comptabilisées au 31 décembre N-1, au 1er janvier N et
concernant les études en cours.
ANNEXE 1
Informations relatives aux contrats en cours au 31 décembre N-1
N° contrat Engagement Dépenses réelles N-1 Dépenses prévisionnelles N
Prix de Frais Frais Frais Frais Frais Frais
vente ferme directs indirectes indirects directs indirectes indirects
variables fixes variables fixes
235 450 000 120 000 25 000 100 000 80 000 12 000 60 000
236 290 000 90 000 13 000 60 000 60 000 10 000 30 000
237 620 000 150 000 30 000 150 000 196 000 34 000 100 000
238 430 000 110 000 20 000 100 000 96 000 16 000 40 000

Informations relatives aux contrats en cours au 31 décembre N


N° contrat Engagement Dépenses réelles N Dépenses prévisionnelles N+1
Prix de Frais Frais Frais Frais Frais Frais
vente ferme directs indirectes indirects directs indirectes indirects
variables fixes variables fixes
288 450 000 150 000 30 000 120 000 90 000 11 000 50 000
289 600 000 190 000 35 000 150 000 100 000 36 000 120 000
290 340 000 80 000 22 000 90 000 70 000 9 000 80 000
291 455 000 136 000 16 000 100 000 100 000 12 000 80 000
292 480 000 114 000 12 000 80 000 188 000 18 000 160 000

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Application 1
La société BAT a réalisé en N un bâtiment à usage d’atelier amortissable en 20ans ; la mise en
service a été effectué le 01er octobre. Son coût s’élève à 500 000 francs et comprend :
Des matières 100 000
Des frais de main d’œuvre 200 000
Des frais divers 160 000
Des frais financiers 40 000
TAF : Indiquer les écritures enregistrées au journal en date du 01er octobre et 31 décembre N à
l’occasion de l’inventaire.
Compte D Compte C Intitulés Montant D Montant C
01er octobre N
2311 Bâtiment 500 000
4451 TVA récup/immo 96 250
Production immobilisée
722 TVA facturée sur production 460 000
4434 Transfert de charges financières 96 250
787 (Production d’immo) 40 000

31 décembre N
Dotations aux amortissements
Amortissement du bâtiment
6813 (Amortissement de l’immo) 6 250
2831
6 250

Application 2 :
La société TABIT a engagé les dépenses suivantes pour la production d’une machine outil
complexe :
- Matières consommables : 15 000 f
- Charges directes de productions : 22 000 f
- Quote-part de charges indirectes de production : 4 800 f
D’autre part, pour financer cette production, l’entreprise a dû emprunter une somme de 30 000 F
au taux de 6 %. La période de fabrication a duré 8 mois (du 1er mars au 31 octobre).
TAF : déterminer le coût de production de cette machine.
N.B: la société TABIT cherche la méthode comptable qui optimise son résultat.

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Solution :
Calcul du coût de production de la Machine outil
La société peut inclure, les coûts d’emprunts pour financer l’acquisition ou la production de l’actif,
jusqu’à la date d’acquisition ou de réception définitive.
Ainsi, le montant de l’intérêt s’élève à : 30 000 x 6% x 8/12 = 1 200 f
Coût de production : 15 000 + 22 000 + 4 800 + 1 200 = 43 000
Ecritures comptables
Compte tenu de la TVA (due à compter de la première utilisation en cas de production par
l’entreprise pour elle-même), on comptabilise cette production de la manière suivante :
---------------------------- ------------------------------------
2411- matériel industriel : 43 000
4451-Etat, TVA déductible sur immobilisation (43 000 x19,25 %) : 8278
722- production immob corporelle : 43 000
4434- TVA /Production livrée à soi-même 8 278
Mise en service de la machine outil produite
---------------------------- ---------------------------------------
N.B : on pourrait tenir compte d’une TVA sur le coût hors charges financières, soit : (43 000 –
1200) x 19.25 % = 8 046,5
Pour équilibrer (au niveau de cette opération) le compte de résultat (entre résultat
d’exploitation et résultat financier), il est nécessaire de transférer les 1200 f de charges financières
en charges d’exploitation
---------------------- --------------------
658-charges diverses : 1200
787-transfert de charges financières : 1200
Virement pour équilibre du compte de résultat
------------------------ ----------------------
On peut également passer une seule écriture qui fait la synthèse des deux étapes
----------------------------------------------- -----------------------------------------------------
2411- matériel industriel : 43 000
4451-Etat, TVA déductible sur immobilisation (43 000 x19,25 %) : 8 278
722- production immob corporelle : 41 800
787-transfert de charges financières : 1 200
4434- TVA /Production livrée à soi-même 8 278
Mise en service de la machine outil produite
------------------------------------------ ----------------------------------------------------------

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Ou encore

------------------------------------------------ -----------------------------------------------
2411- matériel industriel : 43 000
4451-Etat, TVA déductible sur immobilisation (43 000 x19,25 %) : 8 278
658-charges diverses : 1 200
722- production immob corporelle : 43 000
787-transfert de charges financières : 1200
4434- TVA /Production livrée à soi-même 8 278
Mise en service de la machine outil produite

Application :
Le 1/04/1985, l’entreprise « APHA-OMEGA » a reçu les clés d’un atelier d’une valeur de 480 000
HT édifié sur un terrain dont elle est locataire aux termes d’un bail qui expire le 31 Mars 1997.
Indiquer les écritures enregistrées en comptabilité en 1985 et 1997 au titre de cette opération.
Aucune indemnité n’est prévue à la fin du bail. La durée normale d’utilisation du bien est de 20
ans. L’entreprise clôture son exercice le 31 décembre.
TVA : taux en vigueur
Solution
01/04/1985

2344 Installation sur sol 480 000


4451 d’autrui 480 000 92 400
481 572 400
TVA rec. sur
immob. 92 400

6813 Fournisseur d’immob. 18 000


2832 Entrée de la construction dans le patrimoine
18 0
31/12/1985
18 000
Dotation aux amortissements
Amorts 12 000
6911 Dotation aux amortissements
480 000 × 5 % ×9/12 31/12/1985

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197
Dotation aux prov.° pour risques et charges 12 000
6 000
Prov° pour charges à répartir
6813
480 000/12 × 9/12
31/03/1997

2832 Dotation aux amortissements


6000
Amorts 4000
Dotation aux amortissements
6911 480 000 × 5 % ×3/12

Dotation aux prov.° pour risques et charges


197 Prov° pour charges à répartir
288 000 4000
480 000/12 × 3/12 – 6 000 192 000
2832
812 Amorts
VCN des cessions
Installation sur sol d’autrui
2344 Pour solde du compte crédité
192 000 480 000
Prov° pour charges à répartir
197
Reprise de prov° pour risques et charges
16 000 × 12 Reprise de provisions pour charge à répartir
7911
192 000

Exercice
L’entreprise Redon utilise une machine spéciale pour la fabrication d’un produit Z. cette
immobilisation acquise 100 000 (HT) le 1/07/1994 est amortie selon le système dégressif sur une
durée de 8 ans. Fin 1995, il est envisagé de passer de deux équipes de production à compter du 1er

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janvier 1996, afin de satisfaire la demande de produit Z. la direction estime que cette décision
réduira la durée d’utilisation totale du bien à 5 ans. Présenter le plan d’amortissement révisé de ce
matériel.
2°- La solution
Plan d’amortissement du matériel

PLAN INITIAL PLAN REVISE


ANNEES BASE TAUX ANNUITE BASE TAUX ANNUITE
1994 100 000 31,25 15 625
1995 84 375 - 26 367
1996 58 008 - 18 127 58 008 40% 23 203
1997 39 881 - 12 463 34 805 50% 17 403
1998 27 418 - 8 568 17 402 17 402
1999 18 850 33 ?33 6 283
2000 6 283
2001 6 284
31,25% = 12,50% x 2,5
40% = 20% x 2
Pour les dernières annuités, on substitue le système linéaire au système
dégressif.

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