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CONTINUITE, DERIVATION et ETUDE DE FONCTIONS.

1°) Etude de la fonction partie entière.


3 ≤ 3,4 < 4 on dit que 3 est la partie entière de 3,4, on écrit E(3,4) = 3.
-4 ≤ -3,9 < -3 on écrit E(-3,9) = -4.
5 ≤ 5 < 6 on écrit E(5) = 5.

Déf : Pour tout réel x, il existe un unique entier n de ZZ tel que n ≤ x < n +1, n est le plus grand entier relatif
inférieur ou égal à x ; cet entier n est appelé partie entière de x et est noté E(x).

représentation graphique :
(
E(1) = 1 se lit au point (1;1)
E(2) se lit au point (2,2), donc le point
( (2,1) n'appartient pas à la représentation
j graphique.
(
o i Sur l'intervalle [1 ; 2[, la fonction est
constante.
(

La fonction partie entière est croissante.


(

Pour dessiner la représentation graphique, "il faut lever le crayon" aux points d'abscisse entière.

lim E(x) = 2 mais lim E(x) = 1 ≠ E(2).


x→2,x>2 x→2,x<2

2°) Continuité.

a) Définitions.
Déf : Soit la fonction définie sur une fonction définie dans un intervalle I et a un point de I.
On dit que la fonction définie sur I est continue en a si et seulement si lim f (x) = f (a).
x→a
Sinon on dit que f est discontinue en a.

exemple : la fonction partie entière est continue en tous les points d'abscisse non entière et discontinue aux points
d'abscisse entière.
la fonction x → x est continue sur IR.

remarque : f est continue en a si et seulement si (en posant x = a + h) lim f (a + h) = f (a).


h→0
Déf : f est continue sur l'intervalle I si et seulement si f est continue en tout point de l'intervalle I.
On peut alors tracer la représentation graphique de f sur I "sans lever le crayon".

b) Continuité et opérations
Th : f et g sont deux fonctions définies dans un intervalle I et a un point de I.
Si f et g sont continues en a, alors :
f + g est continue en a ;
pour tout réel k, k f est continue en a;
f g est continue en a ;
f
si g(a) ≠ 0 , est continue en a.
g

Corollaires : Si f et g sont continues sur un intervalle I, alors


f + g , k f ( k réel) , f g sont continues sur I ;
f
si g ne s'annule pas sur I , est continue sur I.
g
x → x (n ∈ IN ) est continue sur IR.

n *

Les fonctions polynômes sont continues sur IR


Les fonctions rationnelles sont continues sur tout intervalle où elles sont définies.
Prop : la fonction x  x  est continue sur IR.
→

la fonction x →
 x est continue sur [0 ; + ∞[.
1
la fonction x → n est continue sur]- ∞ ; 0[ et sur ]0 ; + ∞[.

x
les fonctions x → cos x et x → sin x sont continues sur IR.

Th de composition: Soit f une fonction définie dans un intervalle I contenant a et g une fonction définie dans un
intervalle J contenant f (a).
Si f est continue en a et g est continue en f (a), alors g ° f est continue en a.

Corollaire : Si f est continue sur un intervalle I à valeurs dans un intervalle J où g est continue, alors g ° f est
continue sur I.

cos(3 x + 5)
exemple f (x) = est définie sur ]0 ; + ∞[
2x+5
x → x est continue sur ]0 ; + ∞[, donc x → 3 x + 5 est continue sur ]0 ; + ∞[.
 

la fonction cos est continue sur IR, donc la fonction composée cos( 3 x + 5) est continue sur [0 ; + ∞[.
la fonction x → 2 x + 5 est continue et ne s'annule pas sur IR+ , donc la fonction f est continue sur IR+.

Th : Si lim f (x) = l et si g est continue en l ,alors lim (g ° f ) (x) = g(l).


x→a x→a

Th : Si une suite (un) converge vers une limite l et si f est une fonction continue sur un intervalle I contenant l,
alors la suite (f (un)) converge vers f (l).

c)Résolution de l'équation f (x) = k.

B
f(b)
f est une fonction continue sur I.
k est un réel compris entre f (a) et f (b).
il y a au moins un point de la courbe d'ordonnée k
k (ici, au maximum 3 )
A
f(a)

o a c c2 c3 b
1

Théorème des valeurs intermédiaires : Soit f une fonction continue sur un intervalle I contenant deux réels a et b.
Pour tout réel k compris entre f (a) et f (b), il existe au moins un réel c de [a, b] tel que f (c) = k.

corollaire 1 : Si f est une fonction continue et strictement monotone B


f(b)
sur [a ; b] , alors pour tout réel k compris entre f (a) et f (b), k
l'équation f (x) = k admet une solution unique dans [a ; b]. A
f(a)

o a c b
1
Corollaire : Soit f une fonction continue et strictement monotone sur un intervalle I contenant deux réels a et b.
Si f (a) x f (b) < 0, alors l'équation f (x) = 0 admet une solution unique dans ]a ; b[.
corollaire (admis) : Si f est une fonction continue et strictement monotone sur un intervalle I, λ, µ les limites de f
aux bornes de I( λ et µ désignant des réels , + ∞ ou – ∞), alors pour tout réel k strictement compris entre λ et µ,
l'équation f (x) = k admet une solution unique dans I.

x -5 c1 2 c2 +∞
f(x) +∞ 8 l'équation f (x) = 4 admet une solution
4 4 unique dans ]-5 ; 2] et une dans [2 ; + ∞[
-3

Th :Si f est une fonction continue et strictement monotone sur un intervalle ]a ;b[ (a et b étant des réels ou + ∞ ou
– ∞), alors pour tout réel k compris entre lim f (x) et lim f (x), l'équation f (x) = k admet une solution unique
x→a x→b
dans ]a ; b[.

3°) Dérivation.
a)Fonction dérivable. Nombre dérivé.
Déf : Soit f une fonction définie sur un intervalle I contenant le réel a.
f (a + h) – f (a)
La fonction f est dérivable en a si et seulement si a une limite finie L quand h tend vers 0 ( ce qui
h
f (x) – f (a)
revient à dire a pour limite L quand x tend vers a.
x–a
Le nombre L est alors appelé nombre dérivé de f en a et est noté f ' (a).

Th : Si f est une fonction dérivable en a, alors elle est continue en a.

Interprétation cinématique
Si la position d'un mobile sur une droite est donnée en fonction du temps par y = f (t), alors f ' (a) est la vitesse instantanée
du mobile à l'instant a.
f (a + h) – f (a) est la distance parcourue entre les instants a et a + h, c'est-à-dire pendant une durée h.
f (a + h) – f (a) f (a + h) – f (a)
est donc la vitesse moyenne entre ces instants. lim est la vitesse instantanée du mobile
h h → 0 h
à l'instant a.

b) Tangente à une courbe.


yM – yA
le coefficient directeur de la droite (AM) est , M
xM – xA
f (a + h) – f (a)
c'est-à-dire .
h
Si f est dérivable en a, ce coefficient directeur a une limite finie L A
quand x tend vers a, c'est-à-dire quand M se rapproche de A. m
o a a + h
La droite de coefficient directeur L et passant par A est appelée tangente
à la courbe en a.

Th : si f est dérivable en a, on appelle tangente à la courbe au point A(a ; f (a)), la droite passant par A et de
coefficient directeur f ' (a).
Une équation de cette tangente est alors y = f ' (a) (x – a) + f (a).

Si f n'est pas dérivable en a, mais est dérivable à droite en a


(respectivement à gauche), on dit que la courbe admet une demi-tangente
à droite (respectivement à gauche) en a.

par exemple f (x) = x + cos x en 0 (dessin ci-contre)


par exemple g(x) = x.

o
f (a + h) – f (a)
Déf : Si f n'est pas dérivable en a mais si lim = + ∞ ou – ∞
h→0 h
on dit que la courbe admet une tangente verticale en A.
x
Soit f (x) = x sur [0 ; + ∞[
f (x) – f (0) x–0 x x 1
= = = = .
x–0 x x ( x)² x o
f (x) – f (0)
lim x = 0 et x >0 donc lim = + ∞ : la courbe admet une demi- tangente verticale en O.
x→0 x→0 x–0

f (x) – f (a)
peut n'avoir aucune limite en a : il n'y a pas de tangente
x–a
1
par exemple f (x) = x sin ( )
x o

c) développement limité (ou approximation affine locale).

Th : Soit f une fonction définie sur un intervalle I contenant le réel a.


La fonction f est dérivable en a si et seulement si il existe une fonction ε telle que f (a + h) = f (a) + h f ' (a) + h ε (h)
avec lim ε(h) = 0.
h→0
f (a) + h f ' (a) + h ε (h) avec lim ε(h) = 0 est appelé le développement limité d'ordre 1 de f en a.
h→0
f (a) + h f ' (a) est appelé approximation affine de f (a + h ) pour h voisin de 0.

f (a) + h f ' (a) est l'ordonnée du point de la tangente, d'abscisse a + h. M


on a approché l'ordonnée de M par celle de T, et plus h sera voisin de 0,
meilleure sera l'approximation.
T
A h f '(a)
m
En sciences physiques, on écrit ∆x = a + h – a = h.
o a a + h
∆f = f (a + h) – f (a) = h f ' (a) + h ε (h) = ∆x f ' (a) + ∆x ε (∆x).
et ∆ f ≈ ∆x x f ' (a) pour ∆x voisin de 0.

d) Fonction dérivée.
Déf : Soit E un intervalle ou une réunion d'intervalles. La fonction f est dérivable sur E si et seulement si f est
dérivable en tout réel a de E.
df
La fonction notée f ' ou définie sur E par x → f '(x) est appelée la fonction dérivée de f.

dx

f (x) f '(x) ensemble de


dérivabilité
k 0 IR
x 1 IR
x n , n ∈ IN n x n–1 IR
1 1 ] – ∞ ; 0 [∪ ]0 ; + ∞[

x x²
1 n ] – ∞ ; 0 [∪ ]0 ; + ∞[
x = n , n ∈ IN – n + 1 = - n x – n -1
–n
x x
x 1 ]0 ; + ∞[
2 x
sin x cos x IR
cos x – sin x IR
IR – { π + k π }
tan x 1
= 1 + tan² x
cos ² x 2

pour la dérivée de x n avec n ∈ ZZ, on a n x n – 1 avec comme domaine de dérivabilité IR si n > 0 et IR* si n < 0.
Déf : Soit une fonction f dérivable sur un ensemble E.
Si la fonction f ' est elle-même dérivable sur E, sa fonction dérivée est appelée dérivée seconde de f et est notée f ''
ou f ( 2).

e) Dérivées et opérations.
Th : si u et v sont des fonctions dérivables sur un intervalle I:
la fonction u + v est dérivable sur I et ( u + v) ' = u ' + v '
la fonction k u est dérivable sur I et ( k u )' = k . u ' , k étant une constante réelle
la fonction u x v est dérivable sur I et ( u . v ) ' = u ' . v + u . v '
la fonction est dérivable sur I si u ne s'annule pas sur I et   = –
1 1 ' u'
u  
u u²
la fonction   est dérivable sur I si v ne s'annule pas sur I et   =
u u ' u' v – u v '
 v v v²

Corollaire : Les fonctions polynômes et rationnelles sont dérivables sur tout intervalle où elles sont définies.

3x–4
exemple f (x) = si x ≠ 3 et x ≠ -3
x²–9
u
c'est de la forme avec u = 3 x – 4 donc u' = 3
v
v = x ² – 9 donc v' = 2 x
u'v – u v' 3 (x ² – 9) – (3 x – 4) x 2 x -3 x ² + 8 x – 27
f '(x) = = = si x ≠ 3 et x ≠ -3
v² ( x ² – 9) ² (x ² – 9) ²

Th : Si u est une fonction dérivable sur un intervalle I et v une fonction dérivable sur un intervalle J avec u(I) ⊂ J.
Alors f = v ° u est dérivable sur I et, pour tout x de I : f '(x) = v' (u(x)) x u'(x).

Corollaire : Soit u une fonction dérivable sur un intervalle I.


pour tout n de IN, (u n)' = n un – 1 x u'
pour tout entier négatif et si u ne s'annule pas sur I, (u n)' = n un – 1 x u'
(sin u) ' = cos u x u'
(cos u) ' = - sin u x u'
u'
si u est strictement positive alors u est dérivable et ( u) ' = .
2 u

exemple f (x) = 2 x ² – 8
f = u avec u = 2 x ² – 8.
u est dérivable sur IR et u' = 4 x et la fonction racine carrée est dérivable sur ]0 ; + ∞[.
u est positif si 2 ( x² – 4) > 0 c'est-à-dire si x ² > 4 donc si x ∈ ]- ∞ ; -2[ ∪ ]2 ; + ∞[ .
u' 4x 2x
si x ∈ ]- ∞ ; -2[ ∪ ]2 ; + ∞[ , f ' (x) = = =
2 u 2 2x²–8 2x²–8
attention f est définie en +2 et en –2, mais elle n'y est pas dérivable.

4°) Etude du sens de variation.


Th : Soit f une fonction dérivable sur un intervalle I.
Si f est croissante sur I, alors, pour tout x de I, f ' (x) ≥ 0.
Si f est décroissante sur I, alors, pour tout x de I, f ' (x) ≤ 0.
Si f est constante sur I, alors, pour tout x de I, f ' (x) = 0.

Th : Soit f une fonction dérivable sur un intervalle I.


• Si pour tout x de I, f '(x) = 0, alors f est constante sur I.
• Si pour tout x de I, f '(x) ≥ 0, alors f est croissante sur I.
• Si pour tout x de I, f '(x) ≤ 0, alors f est décroissante sur I.
Th : Soit f une fonction dérivable sur un intervalle I.
Si pour tout x de I, f '(x) > 0, sauf peut-être en un nombre fini de réels où f ' s'annulerait, alors f est
strictement croissante sur I.
Si pour tout x de I, f '(x) < 0, sauf peut-être en un nombre fini de réels où f ' s'annulerait, alors f est
strictement décroissante sur I.

Corollaire : Soit f une fonction continue sur [a ; b] et dérivable sur ]a ; b[ (elle n'est pas forcément dérivable en a et
b) . Si pour tout x de ]a ; b[, f '(x) > 0, alors f est strictement croissante sur [a ; b].
Si pour tout x de ]a ; b[, f '(x) < 0, alors f est strictement décroissante sur [a ; b].

Pour étudier les variations d'une fonction dérivable sur son ensemble de définition :
on détermine la dérivée f ' de f.
On étudie le signe de f ' sur d.
On en déduit le sens de variation de f sur chacun des intervalles où le signe de f ' est constant.

Th : Soit f une fonction dérivable sur un intervalle ouvert I contenant un réel a.


Si f a un maximum ou un minimum en a, alors f '(a) = 0.
Si la dérivée f ' de f s'annule en a en changeant de signe, alors f admet un extremum local ( un maximum ou un
minimum) en a.

Exercice Etudier la dérivabilité de la fonction f définie par


3
f (x) = - x + 2 x ² définie sur ]- ∞ ; 2].

D'après le dessin, il semble que nous ayons une tangente horizontale ou


oblique en tous les points sauf les points d'abscisse 0 ou 2.

f (x) = u avec u = - x 3 + 2 x ² et u' = - 3 x ² + 4 x.


u'
f sera donc dérivable quand u > 0 et on aura f ' (x) =
2 u
3
u = - x + 2 x ² = x ² ( - x + 2) > 0 ⇔ (x ≠ 0 et – x + 2 > 0)
⇔ (x ≠ 0 et x < 2)
f est donc déjà dérivable sur ]- ∞ ; 0[ ∪ ]0 ; 2[, mais on ne sait pas si elle est dérivable en 0 et en 2.
-3x²+4x
sur ]- ∞ ; 0[ ∪ ]0 ; 2 f ' (x) =
2 -x3+2x²

Pour étudier la dérivabilité en 0 et en 2, il faut revenir à la définition du nombre dérivé.


dérivabilité en 0
f (0 + h) – f (0) - h 3 + 2h h ²( - h + 2) h - h + 2
pour tout h de ]- ∞ ;2] différent de 0 : = = = .
h h h h
pour simplifier la valeur absolue, nous devons étudier deux cas:
f (0 + h) – f (0) h - h + 2
si h > 0 h = h et alors = = -h+2
h h
f (0 + h) – f (0)
et alors lim + = 2 f est donc dérivable à droite en 0.
h→0 h
f (0 + h) – f (0) –h -h+2
si h < 0 h = -h et alors = = – -h+2
h h
f (0 + h) – f (0)
et alors lim - =– 2 f est donc dérivable à gauche en 0.
h→0 h
les deux limites à droite et à gauche sont différentes, f n'est pas dérivable en 0 et nous avons deux demi-tangentes.

f (2 + h) – f (2) -(2 + h) 3 + 2 (2 + h) ² (2 + h) ² -2 – h + 2 2 + h - h
dérivabilité en 2. = = = .
h h h h
pour x voisin de 2, x = 2 + h > 0 or x = 2 + h < 2 donc h < 0
f (2 + h) – f (2) (2 + h) -h 2 + h f (2 + h) – f (2)
= = on aura donc lim – =-∞
h –( -h ) ² – -h h→0 h
f n'est donc pas dérivable à gauche en 2, mais la courbe y admet une demi-tangente verticale.

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