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Reef4 version 4.2.20 - Edition 160 - Juin 2010


Document : Accessibilité des établissements recevant du public - Franchissement du dénivelé constitué par une marche d'entrée (BP X35-075,
novembre 2007)

BP X 35-075
Novembre 2007

Référentiel de bonnes pratiques


Accessibilité des établissements recevant du public
Franchissement du dénivelé constitué par une marche d'entrée

Statut
Avertissement
Ce document n'a pas été soumis à la procédure d'homologation et ne peut être en
aucun cas assimilé à une norme française. Son utilisation est volontaire.
Le présent document représente le consensus obtenu par un groupe d'acteurs
individuels ou collectifs, définis et identifiés dans ce document. Ce document, présenté,
rédigé et mis au point à l'initiative d'AFNOR, constitue une œuvre collective au sens du
Code de la Propriété Intellectuelle.
Le présent document bénéficie de la protection des dispositions du Livre 1er du Code de
la Propriété Intellectuelle relatif à la propriété littéraire et artistique. Toute reproduction
sous quelque forme que ce soit est une contrefaçon et toute contrefaçon est un délit.

Analyse
L'objectif du présent document consiste à apporter des exemples de solutions et de
bonnes pratiques visant à la compensation de l'entrave à l'accessibilité d'un lieu, que
constitue la présence d'une seule marche située à l'entrée. Ce document traite de la
résolution de l'ensemble des contraintes qui font qu'il existe encore aujourd'hui de très
nombreuses configurations interdisant un accès aisé pour tous à un lieu, en l'absence
de véritable obstacle technique ou financier. À ce titre, les difficultés liées à la présence
d'une marche à l'interface du secteur public et privé sont abordées.

Descripteurs
établissement recevant du public, handicapé physique, handicapé mental, accès,
chemin de circulation, voie de circulation, moyen d'accès, code de bonnes pratiques,
contrainte, aménagement, marche d'escalier, plan incliné, sol, pente, palier, porte,
prescription technique, dimension.

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Préface de Monsieur Gérard MASSON Président de la Fédération Française Handisport


L'accessibilité des commerces, des bureaux de poste, des banques et de l'ensemble des services nécessaires à la vie
quotidienne, est gage d'autonomie et d'intégration pour les personnes en situation de handicap. En posant le principe que
« les établissements recevant du public doivent être tels que toute personne handicapée puisse y accéder » et qu'ils «
devront répondre à ces exigences dans un délai ne pouvant excéder dix ans », la loi du 11 février 2005 pour l'égalité des
droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées a créé un droit nouveau et essentiel
pour les personnes handicapées, particulièrement pour celles qui ont une mobilité réduite.
L'application de ce principe d'accessibilité aux établissements recevant du public, constitue, pour le ministère dont j'ai la
charge, une véritable priorité d'action. Parmi les difficultés rencontrées, celle qui consiste en la présence d'une marche à
l'entrée des administrations ou des commerces, empêchant ou limitant leur fréquentation par les personnes handicapées
ou à mobilité réduite, est très importante.
En réalisant ce document qui vise à faire connaître les bonnes pratiques permettant de résoudre cette difficulté trop
souvent rencontrée, l'Association française de normalisation contribue à cet effort d'accessibilité de la cité aux personnes
handicapées. Il constitue donc un progrès important dans la réalisation d'une société plus accessible à tous, et je ne peux
que féliciter l'AFNOR pour cette initiative citoyenne.

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Liens avec des documents existants


À la date de publication du présent document, il n'existe pas de travaux européens ou internationaux traitant du même
sujet.

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Avant-propos
Ont participé à l'élaboration collective de ce référentiel de bonnes pratiques :
• Crédit agricole
• EDF
• GDF
• La Poste
• LCL
• Ministère de la culture
• Ministère des transports de l'Equipement du Tourisme et de la Mer
• SNCF
• Société Générale
• Thalès

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0 Introduction
L'accessibilité des villes est un élément essentiel de la qualité de vie pour tous. Le bénéfice est évident si l'on songe aux
personnes en situation de handicap (permanent ou temporaire) mais également aux personnes transportant des bagages,
utilisant une poussette pour enfant, ou tout simplement aux personnes âgées qui représenteront plus de 40 % de la
population française en 2010. L'enjeu de l'accessibilité ne se limite donc pas uniquement à une prise en compte du
handicap mais propose d'offrir un espace de vie offrant le moins de contraintes possibles à la circulation de tous dans les
différents contextes possibles.
L'accessibilité globale lorsqu'elle n'a pas été pensée dès la conception d'un espace recevant du public peut parfois générer
des travaux très importants si on désire les mettre aux normes de l'accessibilité pour tous. C'est le cas de nombreux
établissements recevant du public qui ont été conçus avec un dénivelé plus ou moins important avec le niveau de la voirie
publique. En particulier, la fameuse marche d'entrée des petits établissements (magasins, guichet ou agence
administrative,…) pose souvent de grosses difficultés, compte tenu de l'exiguïté de ce type d'établissement et de l'absence
d'espace entre le bâtiment et l'emprise publique. En revanche, il est souvent possible d'en améliorer l'accessibilité de
manière significative et à moindre frais par l'adaptation de quelques règles à ce cas particulier.
L'objectif du présent document consiste à apporter des exemples de solutions et de bonnes pratiques visant à la
compensation de l'entrave à l'accessibilité d'un lieu, que constitue la présence d'une seule marche située à l'entrée.
Ce document traite de la résolution de l'ensemble des contraintes qui font qu'il existe encore aujourd'hui de très
nombreuses configurations interdisant un accès aisé pour tous à un lieu, en l'absence de véritable obstacle technique ou
financier. À ce titre, les difficultés liées à la présence d'une marche à l'interface du secteur public et privé sont abordées.
Les schémas suggérant des solutions techniques sont présentés à titre d'exemple. Toute modification susceptible d'avoir
une incidence sur les structures (porteuses) doit bénéficier au préalable d'une validation technique appropriée.
Le présent document introduit la typologie suivante des dénivelés existants et leur répartition dans l'existant :
1. Accès de plain-pied (ressaut inférieur ou égal à 2 cm) 0 % à 5 %
2. Seuil de 2 cm à 6 cm 10 % à 15 %
3. Marche de 7 cm à 16 cm 60 % à 65 %
4. Dénivelé de 17 cm à 48 cm 15 % à 20 %
5. Escalier supérieur à 49 cm 0 % à 5 %
L'intérêt d'une typologie des accès est double, elle permet :
• de proposer des solutions techniques adaptées à différentes plages de hauteurs de marches ;
• de définir une stratégie bénéficiant du meilleur ratio coût/efficacité.
En l'occurrence, l'analyse de la répartition des accès dans l'existant montre que la résolution de l'accessibilité pour un
dénivelé maximum de 16 cm, répond au problème posé par plus de 2 lieux sur 3. Si la solution prend en compte une
hauteur de marche de 20 cm, c'est près de 80 % des cas des lieux recevant du public dans les centres de villes ou villages
qui seront potentiellement résolus.
Par ailleurs, le présent référentiel de bonnes pratiques s'inscrit dans le cadre plus global de la Loi n° 2005-102 du 11 février
2005 pour l'égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées.
Cette loi prévoit au Chapitre III : « Cadre bâti, transports et nouvelles technologies »
Article 41
I L'article L. 111-7 du code de la construction et de l'habitation est remplacé par cinq articles L. 111-7 à L. 111-7-4 ainsi
rédigés
« Art. L. 111-7-3. — Les établissements existants recevant du public doivent être tels que toute personne handicapée
puisse y accéder, y circuler et y recevoir les informations qui y sont diffusées, dans les parties ouvertes au public.
L'information destinée au public doit être diffusée par des moyens adaptés aux différents handicaps.
« Des décrets en Conseil d'État fixent pour ces établissements, par type et par catégorie, les exigences relatives à
l'accessibilité prévues à l'article L. 111-7 et aux prestations que ceux-ci doivent fournir aux personnes handicapées. Pour
faciliter l'accessibilité, il peut être fait recours aux nouvelles technologies de la communication et à une signalétique
adaptée.
« Les établissements recevant du public existants devront répondre à ces exigences dans un délai, fixé par décret en
Conseil d'État, qui pourra varier par type et catégorie d'établissement, sans excéder dix ans à compter de la publication de
la loi n° 2005-102 du 11 février 2005 pour l'égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des
personnes handicapées.
« Ces décrets, pris après avis du Conseil national consultatif des personnes handicapées, précisent les dérogations
exceptionnelles qui peuvent être accordées aux établissements recevant du public après démonstration de l'impossibilité
technique de procéder à la mise en accessibilité ou en raison de contraintes liées à la conservation du patrimoine
architectural ou lorsqu'il y a disproportion manifeste entre les améliorations apportées et leurs conséquences.
« Ces dérogations sont accordées après avis conforme de la commission départementale consultative de la protection
civile, de la sécurité et de l'accessibilité, et elles s'accompagnent obligatoirement de mesures de substitution pour les
établissements recevant du public et remplissant une mission de service public.

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1 Les contraintes
1.1 Exigences fonctionnelles concernant l'accès
• Prise en compte de tous les types de handicap : physique, sensoriel, mental, cognitif ou psychique,
• Cheminement extérieur accessible pour accéder à l'entrée principale (article 3 de l'arrêté du 21 mars 2007 ) :
Les modalités particulières d'application des dispositions fixées par l'article 2 de l'arrêté du 1er août 2006 , lorsqu'il
existe des contraintes liées à la présence d'éléments participants à la solidité du bâtiment, sont les suivantes :
• lorsqu'une dénivellation ne peut être évitée, le plan incliné aménagé afin de la franchir doit avoir une pente
inférieure ou égale à 6 %. Les valeurs de pente suivantes sont tolérées exceptionnellement :
• jusqu'à 10 % sur une longueur inférieure ou égale à 2 m ;
• jusqu'à 12 % sur une longueur inférieure ou égale à 0,50 m ;
• un palier de repos est nécessaire en haut et en bas de chaque plan incliné quelle qu'en soit la longueur. En cas
de plan incliné de pente supérieure ou égale à 5 %, un palier de repos est nécessaire tous les 10 m ;
• l'aménagement de ressauts successifs distants d'une largeur minimale de 2,50 m et séparés par des paliers de
repos est toléré ;
• la largeur minimale du cheminement accessible est de 1,20 m, libre de tout obstacle ;
• lorsqu'un rétrécissement ponctuel ne peut être évité, la largeur minimale du cheminement peut, sur une faible
longueur, être comprise entre 0,90 m et 1,20 m de manière à laisser le passage pour une personne en fauteuil
roulant ;
• lorsqu'un dévers est nécessaire sur le cheminement, il doit être inférieur à 3 %.
• Exigences complémentaires :
• en cas de faible écart de niveau un ressaut de 2 cm maximum peut être traité avec un bord arrondi ou un
chanfrein. Une hauteur de 4 cm peut être tolérée si le ressaut comporte sur toute sa longueur une pente
maximum de 1 pour 3 (33 %) (schémas 1 et 2 ) ;
• sol ou revêtement non meuble, non glissant et sans obstacle à la roue ;
• si des trous ou fentes existent, ils doivent être d'une largeur ou d'un diamètre maximum de 2 cm ;
• l'entrée du bâtiment doit être facilement repérable par des éléments architecturaux, de contrastes de couleur ou
un traitement utilisant des matériaux différents.

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• Le niveau d'accès principal pour le public doit être accessible en continuité avec le cheminement extérieur accessible.
• Tout dispositif visant à permettre ou restreindre l'accès ou à se signaler doit pouvoir être repéré, atteint et utilisé par
une personne handicapée. Son utilisation doit être la plus simple possible.
• Les systèmes de communication avec le personnel ainsi que les dispositifs de commande manuelle doivent être
situés à plus de 0,40 m d'un angle rentrant des parois ou de tout autre obstacle à l'approche du fauteuil roulant,
et positionnés à une hauteur comprise entre 0,90 m et 1,30 m.
• Tout signal sonore lié au fonctionnement des dispositifs d'accès doit être doublé par un signal visuel.
• Les portes doivent permettre le passage d'une personne handicapée et leur manœuvre par des personnes avec des
capacités physiques réduites.
• Celles comportant une partie vitrée doivent pouvoir être repérées, ouverte comme fermée, à l'aide d'éléments
visuels incrustés ou collés sur les vitrages et comportant un contraste de couleur.
• Les portes battantes ou automatiques doivent être sans danger pour les personnes handicapées. Leur durée
d'ouverture doit permettre le passage des personnes à mobilité réduite.
• Leur largeur doit être au minimum de :
• 1,40 m pour les locaux pouvant recevoir plus de 100 personnes. Si les portes ont plusieurs vantaux, la
largeur minimale de celui le plus couramment utilisé doit être de 0,90 m et la largeur de passage lorsqu'il est
ouvert à 90° de 0,83 m ;

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• 0,90 m pour les locaux recevant moins de 100 personnes. La largeur de passage minimale lorsque le
vantail est ouvert à 90° doit être de 0,83 m ;
• 0,80 m pour les portes desservant une surface inférieure ou égale à 30 m². La largeur de passage minimale
lorsque le vantail est ouvert à 90° est de 0,77 m.
• Le système d'ouverture des portes doit être utilisable en position « assis » comme « debout » ainsi que par une
personne ayant des difficultés à saisir et à faire un geste de rotation du poignet.
• Lorsqu'un dispositif de déverrouillage électrique existe, il doit permettre à une personne à mobilité réduite
d'atteindre la porte et de débuter la manœuvre d'ouverture avant que la porte ne soit à nouveau verrouillée.
• Lorsqu'un ferme porte est installé, l'effort nécessaire pour ouvrir la porte doit être inférieur ou égal à 50 N.
• Tout dénivelé (marche ou plan incliné) doit être accompagné de mains-courantes préhensibles sur les 2 côtés pour
les personnes à équilibre précaire (schéma 3 ).
• Les cheminements d'accès en pente avec dénivelé latéral doivent être équipés d'une bordure en relevé servant au
guidage et à la sécurité (schéma 4 ).

Schéma 3

Schéma 4

1.2 Contraintes liées aux règles d'urbanisme et de voirie


Les collectivités territoriales, disposent de règlements de voirie qui leur sont propre. Elles peuvent en particulier contraindre
les points suivants :

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a. Limites entre espaces privés et espaces publics


En règle générale, il est interdit d'utiliser l'espace public pour un usage privé, y compris pour un accès à un
établissement recevant du public (ERP). Des autorisations précaires, temporaires ou définitive d'utilisation d'une partie
de l'espace public peuvent être attribuées, suivant la collectivité.
b. Autorisation de saillies de façade
Certaines collectivités mettent en place un droit de saillies réglementaires dans le règlement général de voirie par
rapport aux façades des bâtiments. Ces saillies sont généralement proportionnelles aux largeurs de trottoirs.
c. Largeur de passage minimum sur un trottoir
En général, la collectivité fixe une largeur minimale des trottoirs. Celle-ci peut être insuffisante pour une bonne
accessibilité du cheminement. Il est préconisé que le trottoir présente une largeur minimale de 1,60 m (de préférence,
1,80 m). Dans le cas des trottoirs étroits tels que ceux des centres-villes anciens, la cote de 1,20 m peut être
envisagée. Cette largeur de passage doit être laissée libre de tout obstacle ou aménagement.
d. Les droits et autorisations de terrasse
Des droits de terrasse sont généralement accordés aux établissements qui accueillent du public sur leur pas-de-porte.
Ces droits ou autorisations sont gérés par le règlement de droit de voirie de la collectivité territoriale qui préserve
toujours une largeur minimum de passage sur le trottoir.
Le schéma suivant repère les éléments cités dans le document :

Schéma 5

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Schéma 6

1.3 Contraintes techniques


Dans un centre ville ancien, de nombreux commerces existants possèdent une marche à l'entrée de leur boutique. Cette
marche est généralement due à la présence de cave nécessitant une ventilation située dans le dénivelé.
Les contraintes techniques pour supprimer ce dénivelé ou le compenser par un plan incliné sont essentiellement dues au
type de dalle ou dallage constituant le sol du rez-de-chaussée de l'établissement, qui peuvent permettre ou non le
décaissement permettant la création d'un plan incliné à l'intérieur du bâtiment.
Dans les bâtiments anciens, ces caves sont très souvent voûtées et limitent le décaissement du sol pour la réalisation d'un
plan incliné.
L'exemple technique le plus contraignant est celui d'une dalle sur cave avec plafond voûté tendu en brique.
Ce cas illustre, qu'il est souvent impossible de toucher à la voûte, en particulier si le propriétaire de la cave n'est pas celui
de l'établissement à adapter. Il n'est alors possible d'intervenir que dans l'épaisseur de la chape rapportée sur la voûte, ce
qui oblige généralement à situer l'accès sur un des bords de la voûte d'une part, et de déborder sur l'extérieur du local pour
réaliser un plan incliné « acceptable ».

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1.4 Contraintes spatiales


Les sas doivent permettre le passage et la manœuvre de personnes handicapées, même celles en fauteuil roulant.
Lorsque des contraintes de sécurité ou de sûreté les rendent inutilisables par les personnes handicapées, une porte
accessible doit être située à proximité.
• À l'intérieur du sas un espace de manœuvre de porte existe devant chaque porte, hors débattement de la porte non
manœuvrée
• À l'extérieur du sas, un espace de manœuvre existe devant chaque porte

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La surface du local est également une contrainte importante pour la mise en place d'une compensation de la marche
d'entrée. La surface disponible peut être trop faible pour intégrer l'emprise d'un plan incliné + une aire de manœuvre
devant la porte + un sas,... voir schémas ci-dessous présentant l'emprise des diverses solutions.

À noter que cette emprise sera réduite de façon importante si l'établissement est équipé d'une porte automatique beaucoup
plus conviviale pour l'ensemble de la clientèle.
Une porte automatique supprime le besoin de palier de repos, et si elle est coulissante, elle supprime l'emprise des
débattements de portes, soit pour notre exemple précédent :
• une réduction de 6 m² à 2,80 m² pour une entrée sans sas et
• une réduction de 3,20 m² à 2 m² pour le sas accessible.

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2 Ce qui est possible avec les règles actuelles


2.1 Petit dénivelé : solution sans réels problèmes
Pour un accès de plein pied (ressaut inférieur ou égal à 2 cm), il n'y a pas de problème d'accessibilité pour peu que le
ressaut soit réalisé conformément au schéma 1 du § 1.1 .
Pour un seuil de 2 cm à 6 cm , La solution consiste à intégrer le plan incliné dans l'épaisseur du mur de façade et
d'installer une porte automatique.

En l'absence de porte automatique, il convient de prévoir une compensation qui peut être un bouton d'appel placé à une
hauteur comprise entre 0,9 m et 1 m.
Dans l'hypothèse où les solutions 13a et 13b sont impossibles, la solution 13c passe par un plan incliné de faible emprise
sur le trottoir.

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Schéma 13c

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Exemples de réalisation

2.2 Marche de 20 cm maximum : solution difficile pour les petits locaux


La solution consiste à intégrer, lorsque cela est possible, le plan incliné exclusivement dans l'espace privé, dans l'épaisseur
du mur (schéma 14 ) ou à l'intérieur de l'établissement (schéma 15a ) associé à une porte automatique avec seuil encastré.

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Si la mise en œuvre de la solution 15a s'avère impossible pour des raisons techniques ou spatiales, cela contraint à
déborder sur l'extérieur, avec la nécessité de résoudre la problématique de l'utilisation de l'espace public par un
propriétaire privé.
Dans le cas 15b , le débordement est limité et ne nécessite pas obligatoirement de création de droit de terrasse, tandis que
dans le cas 15c le propriétaire du local devra intégrer son plan incliné dans un aménagement extérieur plus complexe.
Cette solution, qui impose généralement le recours à une demande de création de terrasse, est facilement exploitable par
des bars ou des établissements présentant des produits en extérieur. Pour mettre en place des protections latérales du
plan incliné, un aménagement spécifique des terrasses est nécessaire.
Cette solution impose qu'une attention particulière soit portée à la sécurité des piétons durant la fermeture de
l'établissement. Cela oblige généralement à démonter le plan incliné pendant les heures de fermeture.

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2.3 Au-delà de 20 cm : solution très difficile, voire impossible


Les établissements existants en centre ville sont généralement de petite taille (50 m² à 80 m² en moyenne). Pour
compenser un dénivelé de 20 cm, il faut une emprise minimum de 4,8 m² à 9,2 m², soit une emprise minimum
correspondant à environ 10 % de la surface moyenne d'un magasin. Une telle diminution de la surface de vente est
rarement envisagée. De plus, l'accessibilité demande des espaces intérieurs d'évolution minimum. Il n'est donc pas facile
de rendre accessible les petits établissements existants de 5e catégorie au sens de la réglementation sur les
Etablissements Recevant du Public (voir schéma du §1.4 , page 15).
Toutefois, il peut être constaté que la simple application de la réglementation sur les cheminements extérieurs (10 % et 12
%) à un local existant permet de résoudre le problème d'accessibilité.
La pratique montre que pour une telle compensation, il est principalement fait usage de l'espace extérieur.

2.4 La synthèse
Les pratiques généralement constatées montrent que :
• les pétitionnaires hésitent à rendre leurs établissements de 5e catégorie accessibles ;
• de nombreuses demandes visant à ce que l'accessibilité du local soit réalisée sur la voie publique se heurtent à des
résistances des services territoriaux pour des raisons juridiques ou d'ordre esthétique ;
• de nombreuses dérogations ou situations de statu quo sont engendrées par une méconnaissance des potentialités
techniques ou juridiques.
Cette situation d'inertie préjudiciable aux utilisateurs handicapés, peut pénaliser les pétitionnaires qui font l'effort de
respecter la législation.
C'est pourquoi ce guide de bonnes pratiques vise à diffuser et promouvoir les possibilités de compensation et de
franchissement du dénivelé constitué par la présence d'une marche.

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Les solutions proposées ci-après sont des exemples de bonnes pratiques. Il restera toujours aux villes la responsabilité de
définir une politique d'aménagement d'ensemble de préférence à une suite de réponses au coup par coup. La solution de
relever ou remodeler l'ensemble du trottoir représente souvent la meilleure réponse globale à l'accessibilité pour tous.

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3 Propositions de dépassement des contraintes


3.1 Les objectifs à atteindre
Le présent document a pour objectif la résolution de 80 % des difficultés liées à la présence d'une marche, à l'entrée des
Etablissements Recevant du Public.
Pour cela il convient de résoudre de manière pérenne du point de vue technique, économique et juridique les problèmes
d'accessibilité relevant de la présence d'un dénivelé allant jusqu'à 30 cm de hauteur.
Afin d'atteindre cet objectif, le présent document préconise en dernier recours, la sollicitation de dérogations portant sur un
assouplissement de la réglementation en vigueur, associé à des propositions de compensation, à destination des usagers
susceptibles d'être mis en difficulté par ces dérogations.

3.2 Les éléments de référence proposés


• Respecter une largeur de passage sur les trottoirs de 1,60 m minimum, libre de tout obstacle, conformément à la
législation sur les cheminements publics.
• Autoriser, sous condition, une emprise sur l'espace public en cas de contraintes techniques, économiques ou
d'espace rendant impossible l'adaptation de la marche d'accès à l'intérieur de l'établissement. Le débordement sur
l'espace public sera limité au minimum, et tout devra être mis en œuvre pour une utilisation maximum des possibilités
d'aménagement sur l'emprise privée.
• À défaut de ne pouvoir respecter les pentes réglementaires, respecter les pentes maximums suivantes, avec mesures
compensatrices :
• 10 % si la rampe est inférieure à 3 m (30 cm)
• 12 % si la rampe est inférieure à 2 m (24 cm)
• 15 % si la rampe est inférieure à 1 m (15 cm)
• 30 % si la rampe est inférieure à 20 cm (6 cm)
• Utiliser les espaces proches des façades, situés « hors foulée piétonne » en créant un droit de débordement pour la
réalisation du début d'un plan incliné. Cette distance est déterminée par une « ligne de foulée » caractéristique de
l'espace inutilisé par un piéton dont le pied ne s'approche pas d'un mur sur environ cette distance. Ces saillies
réglementaires sont à inscrire au règlement général de voirie de la commune.
• Mettre en place des protections latérales vis-à-vis des piétons pour tout débordement sur l'espace public.
• Compenser la difficulté d'accès supplémentaire par des mesures compensatrices.
Exemples : mise en place d'un bouton d'appel accessible depuis l'espace public pour permettre à la personne en difficulté
de se faire aider, et traitement de la surface du plan incliné par un revêtement particulièrement antidérapant (même
mouillé).

3.3 Principe de profil en travers


En cas d'impossibilité technique, patrimoniale juridique ou spatiale, la solution proposée prévoit la mise en place d'un plan
incliné situé à la fois sur l'espace privé et l'espace public. Le schéma ci-dessous illustre ce principe.

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Schéma 16

3.4 Principe d'emprise au sol


Définition de la ligne de foulée
La proposition repose sur le découpage du trottoir en trois statuts d'utilisation :
• préservation d'un passage libre en bordure du trottoir compris entre 120 cm et 160 cm selon la largeur du trottoir :
interdiction totale d'aménagement ;
• prise en compte d'une zone hors cheminement du piéton : zone située entre les façades et une ligne de foulée située
à 40 cm des façades : emprise tolérée pour des aménagements d'un dénivelé supérieur à 10 cm. Cette zone hors
cheminement se substitue quand elle existe au droit de saillie mis en place dans certains règlements de voirie ;
• sur la zone intermédiaire restante la mise en place d'aménagements variant de 0 cm à 10 cm est tolérée.
Ces aménagements ne peuvent être admis que sous réserve de l'existence de protections latérales.

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Schéma 17

Schéma 18

3.5 Exemple de solution pour une marche de 20 cm environ

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La solution consiste généralement à remplacer la marche d'entrée de l'établissement par un plan incliné réparti entre
l'intérieur et l'extérieur de l'établissement.
Le responsable de l'établissement devra donc rechercher toutes les solutions pour réaliser ce plan incliné sur l'intérieur, en
utilisant si nécessaire les pentes préconisées par ce guide de bonnes pratiques.
Si les contraintes techniques, patrimoniales, juridiques ou spatiales sont trop importantes et qu'il ne peut réaliser le plan
incliné en totalité sur l'intérieur du local, il demandera l'usage de l'espace extérieur pour le compléter. Dans ce cas, il
respectera les préconisations ci-dessous :
• s'assurer que les débordements extérieurs soient protégés latéralement (exemple sur schéma suivant) ;
• prévoir une compensation de la dérogation (bouton d'appel, accompagnement humain…) ;
• déposer un dossier de dérogation auprès des services instructeurs compétents.

Si toutes ces préconisations ne sont pas réalisables, par exemple dans le cas de trottoirs très étroits, le responsable de
l'établissement devra alors négocier avec la collectivité territoriale, et envisager son adaptation aux personnes à mobilité
réduite dans le cadre d'une opération plus globale sur la voie publique.

3.6 Cas particulier des droits de terrasses


Aménagement réalisé dans le cadre d'un droit de terrasse
Il est toléré la mise en place de plans inclinés amovibles dans l'emprise du droit de terrasse. Il est alors considéré que
l'occupation de la terrasse peut servir de protection latérale. Dans ce cas, la règle du respect des 10 cm maximum sur la
ligne de foulée n'a plus lieu d'être appliquée.
Il reste cependant souhaitable que le passage laissé libre par la terrasse soit de 1,60 cm au minimum.
L'implantation du plan incliné, réalisé en mobilier amovible, devra permettre l'usage de la terrasse aux personnes à mobilité
ou perception réduite. Toute autre directive réglementant l'accessibilité des terrasses devra être respectée.

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Lorsque l'établissement n'utilise pas son droit de terrasse, (en dehors des heures d'ouverture par exemple), le plan incliné
doit être systématiquement enlevé pour des raisons de sécurité.

Schéma 21

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4 Recommandations
4.1 État des sols
Les sols doivent être durs, stables, lisses, antidérapants et non réfléchissants.
La présence de paillasson ou de tapis brosse est à proscrire compte tenu de la gêne à l'avancement que cela représente
notamment vis-à-vis des utilisateurs de fauteuils roulants, de poussettes ou de bagages munis de roulettes

4.2 Fentes, grilles, trous


Les largeurs de fentes ou trous divers, ainsi que les mailles de grilles seront comprises entre 1cm et 2 cm.

4.3 Marquage visuel/repérage/vision…


Accompagnement du plan incliné débordant par un marquage visuel signalant sa présence et renforçant l'identité de
l'établissement.

4.4 Portes automatiques (avec visualisation)


Il convient de préférer les portes automatiques aux portes manuelles, avec si nécessaire un déclenchement par bouton
poussoir accessible et préhensible au lieu d'une détection de présence.
Il convient de marquer les portes en verre transparent pour qu'elles soient détectables par les mal voyants et les personnes
distraites. Visualiser le sens d'ouverture et la course de la porte.

4.5 Protections latérales


Pour des raisons de sécurité, tout débordement de façade doit bénéficier de protections latérales. Les pentes utilisées
respecteront les valeurs de la législation en vigueur ou auront fait l'objet d'une dérogation dans les conditions préconisées
dans le présent document.

4.6 Principe de procédures/montage du dossier


Il est souhaitable que la collectivité locale introduise les préconisations du présent document dans son règlement de voirie.
Si ce n'est pas le cas, le pétitionnaire devra effectuer une demande spécifique dans le cadre d'une demande d'AT
(autorisation de travaux) ou l'intégrer dans une demande de DT (déclaration de travaux) ou de PC (permis de construire) si
les travaux d'accessibilité ne portent pas sur la seule adaptation de l'accès de l'établissement.

4.7 Compensation des dérogations


La priorité est de rendre accessible le maximum d'établissements recevant du public. Dans l'hypothèse ou la mise en
accessibilité d'un lieu serait impossible dans le cadre de la réglementation existante, (règlement d'accessibilité aux ERP vis
-à-vis des pentes à franchir ou règlement général de voirie vis-à-vis de l'emprise sur l'espace public) il convient d'envisager
une solution faisant intervenir une demande de dérogation.
La demande de dérogation est un dernier recours en cas d'impossibilité technique avérée. Les dérogations préconisées
dans le présent document sont raisonnables et doivent être systématiquement associées à des mesures de
compensations. Les compensations doivent garantir une absence finale de préjudice pour les usagers susceptibles d'être
gênés par les caractéristiques dégradées par dérogation.

© AFNOR - Imprimé par SETOR SAS le 01/09/2010

mercredi 1 septembre 2010

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