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Copie de Droit Pénal Des Affaires
Copie de Droit Pénal Des Affaires
Prise de notes
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Introduction générale :
1- Définition basique
La définition basique et élémentaire du droit pénal des affaires a été donnée par
l’Association Internationale du Droit Pénal (AIDP) qui a défini le droit pénal
des affaires comme étant un droit répressif applicable aux agissements illégaux
(contraires à la loi) et, par conséquent, criminels du monde des affaires.
Cette définition met en relief la nature fondamentale de ce droit, qui est une
nature répressive.
2- Le contenu juridique
3- Le champ disciplinaire
Les champs disciplinaires fondamentaux sont : le droit civil, le droit des affaires
et le droit pénal.
1er constat : Le droit pénal des affaires relève du droit privé.
2ème constat : Le droit pénal des affaires relève, à la fois, du droit pénal et du
droit des affaires.
Sa spécificité : c’est un droit pénal, c’est-à-dire que sa logique est beaucoup plus
pénale, il tire vers le droit pénal plus qu’il ne tire vers le droit des affaires. Or,
on ne peut pas faire du droit pénal sans connaître et maîtriser le droit des
affaires.
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Le droit pénal des affaires est régi par les règles du droit pénal général, du droit
pénal spécial (exemple : infractions relatives aux chèques, infractions commises
par des entreprises…) et la procédure pénale.
La première et majeure source c’est le code pénal qui constitue une source de
base. Un ensemble d’infractions qui concerne le droit pénal des affaires figure
dans le code pénal. (NB : le chèque a été règlementé dans le code pénal en
premier avant d’être inséré dans le code de commerce).
La deuxième source : les lois spéciales qui régissent des domaines particuliers
des activités économiques (loi sur la consommation, loi sur la concurrence,
propriété industrielle, droit de travail, protection des données personnelles, loi
sur les sociétés anonymes…). Il existe énormément de lois spéciales et dans
chaque loi figure une dose plus ou moins forte de dispositions pénales.
La troisième source (peut être indirecte) c’est le droit international, autrement dit
les conventions internationales qui s’imposent aujourd’hui aux États parce qu’il
existe une convergence mondiale au niveau de la pénalisation de certaines
formes de criminalité mondialisée (financement de terrorisme, cybercriminalité,
traite des êtres humains).
En droit pénal des affaires, il y a certaines infractions qu’on trouve dans le code
pénal et une multitude d’infractions qu’on trouve dans des lois spéciales, elles
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régissent différents domaines du droit des affaires. Là où il y a droit des affaires,
il y a droit pénal des affaires, ça peut commencer par la constitution de la
société, la liquidation de la société…etc.
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NB : lorsque les recommandations et les conseils n’ont pas eu d’effets, il faut
passer au bâton et le bâton des affaires c’est le droit pénal.
Le droit pénal des affaires, d’après les juristes qui se sont intéressés à cette
branche, a deux fonctions :
1) Une fonction de direction : Le législateur veut orienter l’économie dans
un sens où c’est nécessaire que les investisseurs et les personnes qui vont
s’adhérer à ce secteur respectent les règles, donc pour réussir cette
orientation de l’économie, il est nécessaire d’adopter des lois
contraignantes et pour qu’elles soient contraignantes, il faut qu’il y ait une
dose de pénal.
2) Une fonction de protection : On a besoin d’investissement, qui est cet
investisseur ? C’est quelqu’un qui a de l’argent à côté, qu’il soit un
national ou étranger. La première chose que demande cet investisseur,
surtout lorsqu’il est étranger, c’est de voir les lois nationales, il s’adresse à
des avocats pour demander des conseils pour voir est ce que ces lois le
protègent ? Est-ce que le système juridique est protecteur de mes
intérêts ? Si l’investisseur s’aperçoit qu’il n’y a de protection légale et
judiciaire, il refusera d’investir tout simplement. Sans garanties et
protection, il prend du recul et par conséquent c’est l’économie qui
s’écroule.
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« Principe de criminologie », a présenté les grands traits de sa théorie pour leur
dire que même les gens bien placés dans la société ont leurs propres crimes qui
ont leurs spécificités, donc on est devant un type de comportements criminels
qui diffèrent des comportements criminels classiques et ordinaires.
Les caractéristiques de la criminalité des affaires selon les traits développés par
Sutherland :
1) Il s’agit de crime professionnel, une criminalité professionnelle c’est-à-
dire qu’elle s’attache avec la profession et se commet au sein d’elle.
2) Une criminalité acquisitive : c’est-à-dire sans violence mais elle vise à
s’approprier de manière illégale des biens.
3) Le criminel en col blanc c’est quelqu’un qui dispose d’un statut social
respectable qui lui facilite la commission de toutes ces infractions. En
plus, ce criminel c’est quelqu’un de rusé et qui jouit d’une capacité d’user
des failles juridiques puisque c’est quelqu’un qui connait la loi.
4) C’est un criminel anomique ; le sociologue français Durkheim est
l’inventeur du terme anomie et son concept. Le terme anomie se compose
du terme nomie qui veut dire nomos du grecqueè norme. C’est pourquoi
le sociologue Durkheim a développé ce concept, c’est parce qu’il a
travaillé sur la sociologie de la transposition d’un monde rural et le
comportement d’un individu dans un monde rural en comparaison avec
son comportement dans le monde citadin.
Lorsqu’on n’est pas retenus par sa morale et son éducation, c’est de l’anomie.
Donc, lorsqu’on trouve cette anomie dans le monde des affaires, le criminel
d’affaires se caractérise par un esprit anomique, c’est-à-dire où il n’y a pas
d’impact des normes sur ses comportements ; parce qu’il s’estime en droit de
gagner de l’argent par n’importe quel moyen. Les fins justifient les moyens.
Il se croit, vu sa position sociale, en droit de s’enrichir et par n’importe quel
moyen.
La société n’a pas la même vision sur des criminels d’affaires par rapport à un
criminel ordinaire, l’opinion publique est plus tolérante parfois même
admirative et on estime que c’est une forme d’anomie. D’abord, ce criminel ne
viole pas, il n’y a pas de sang c’est à dire il ne soulève pas les sentiments de
réprobation de la société, il est discret, ses infractions sont occultes et cachées, il
travaille et détourne de l’argent intelligemment, donc ça ne heurte pas
frontalement la société et parfois on trouve des adages qui expriment cette
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anomie et cette tolérance (ex : 6 mois de prison pour ressortir et profiter de
l’argent gagné illégalement) pas la même vision sur un violeur ou agresseur.
Donc, il y a cette admiration qui fait dire à certains spécialistes que c’est une
forme d’anomie qui va malheureusement toucher la sphère judiciaire,
comment ? Dans des statistiques françaises, on a trouvé que dans l’ensemble des
affaires pénales, seulement 6,6 sont poursuivies et évidemment elles ne sont pas
toutes condamnées. Pourquoi ? Parce que, premièrement, les entrepreneurs
tissent des liens avec des politiciens donc ils ont leur parapluie qui empêchent
qu’ils soient l’objet de poursuite. Deuxièmement, s’il arrive qu’ils sont l’objet
de poursuite pénale, ils vont pratiquer une forme de chantage à l’entreprise, ils
vont dire que si vous nous condamnez, on va fermer l’entreprise, plusieurs
familles seront sur le trottoir et c’est l’économie qui va perdre et ainsi de suite.
A priori, chaque fois qu’on a des textes qui régissent le droit des affaires, il y a
des dispositions à teneur pénal qui relèvent du droit pénal des affaires. Ce
dernier n’a jamais été décrété, c’est une appellation académique. L’orientation
était dans un sens didactique, comme si on isole les infractions, parce qu’au
fond, le droit pénal des affaires, c’est un droit pénal spécial mais comme une
mosaïque compte tenu de la diversité des infractions.
Si on veut prendre un aperçu brièvement sur le domaine du droit pénal des
affaires hormis le champ et le cadre des matières qui constituent le domaine des
affaires, on doit prendre une perspective économique, l’esprit économique,
généralement le droit des activités économiques ont 3 étapes :
1- La production
2- La distribution
3- La consommation
Ces différents cycles ont pour principal auteur l’entreprise (individuelle ou une
autre forme sociale).
Sommairement, le domaine du droit pénal des affaires sont ces 3 cycles.
Concernant les spécificités : on avait dit que le droit pénal des affaires et ses
règles essentielles sont basés sur le droit pénal général donc le droit pénal des
affaires est régi par les règles du droit pénal général, ça c’est le principe, mais il
existe des exceptions parce qu’au fur et à mesure que les affaires se développent,
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le droit pénal a adopté une certaine autonomie qui n’est pas totale. Cette
autonomie est conçue à deux niveaux, que ce soit au niveau des incriminations
ou bien au niveau des sanctions.
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est constituée par un fait matériel. (Le jour où on présente le chèque à
l’encaissement et qu’il n’y a pas de provision, c’est un fait matériel, abstraction
faite si vous avez voulu donner un chèque sans provision ou vous ne suivez pas
votre compte donc le fait matériel est déterminé c’est pour ça qu’on les appelle
des infractions matérielles).
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Une autre forme d’amende : l’amende indexée, si on prend par exemple le droit
du travail, on trouve qu’il oblige les employeurs à déclarer ses employés à la
CNSS, admettons qu’un employeur n’a pas déclaré tous les salariés, l’amende X
xle nombre de salariés non déclarés, c’est ça ce qu’on appelle une amende
indexée. Ex : le domaine de bourse, spéculation, délit d’initié…
Au niveau des sanctions, on trouve que rarement le droit pénal n’utilise pas des
sanctions accessoires, c’est-à-dire systématiquement et pratiquement, il a
recours à des peines accessoires + les peines principales parmi ses peines c’est la
dissolution de la personne morale, la publication de la décision de
condamnation. La publication est différente de l’affichage, ce dernier est dans le
tableau du tribunal, la publication c’est dans les journaux et aux frais du
condamné.
À côté des peines accessoires, il y a les mesures de sûretés (art 62 du CP) qui
sont soit la confiscation ou la fermeture.
Avant d’aborder les principes ; il est nécessaire de jeter un coup d’œil sur
l’historique du code pénal son apparition était le 26 Novembre 1962 et est entré
en vigueur le 5 Juin 1963. Ce n’est pas le premier code pénal moderne, c’est le
2ème texte. Le 1er texte était promulgué le 24 Octobre 1953.
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Avant 1953, il faut remonter à la période du protectorat qui s’est installé en
1912, donc quelle était la situation pénale au Maroc ? C’était une situation qui se
caractérise par la diversité des systèmes pénaux, les français ont installé ce
qu’on appelle les tribunaux modernes qui appliquent le code pénal français.
Lorsque ça concerne les autochtones, la stratégie locale a décidé de garder le
régime pénal des français.
La 1ère constitution marocaine : 7 Décembre 1962. On déduit que le code pénal a
été promulgué avant la constitution. Normalement ça doit être l’inverse donc le
code pénal actuel est en dehors des dispositions constitutionnelles.
Les principes fondamentaux sont dissimilés dans l’article 1 jusqu’à l’article 12,
c’est pratiquement des principes fondamentaux qu’on trouve dans tous les codes
pénaux mondialement. Du moment que l’État a toute sa puissance, a le droit et
le pouvoir de punir.
Article 3 : « Nul ne peut être condamné pour un fait qui n'est pas expressément
prévu comme infraction par la loi, ni puni de peines que la loi n'a pas
édictées. » : La légalité criminelle
Article 4 : « Nul ne peut être condamné pour un fait qui, selon la loi en vigueur
au temps où il a été commis, ne constituait pas une infraction. » : La non-
rétroactivité de la loi pénale.
Le principe légaliste a 2 conséquences :
Article 5 : « Nul ne peut être condamné pour un fait qui, par l'effet d'une loi
postérieure à sa commission, ne constitue plus une infraction ; si une
condamnation a été prononcée, il est mis fin à l'exécution des peines tant
principales qu'accessoires. » : Au moment du jugement, l’infraction n’est plus
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incriminée. On ne peut pas juger quelqu’un pour une infraction qui n’est plus
incriminée. Ici, il ne s’agit pas de rétroactivité mais il s’agit d’une application
immédiate de la loi.
Article 8 : « Nulle mesure de sûreté ne peut être prononcée que dans les cas et
conditions prévus par la loi. Les mesures de sûreté applicables sont celles
édictées par la loi en vigueur au moment du jugement de l'infraction. » : Il s’agit
des mesures de sûreté. Il confirme le principe de légalité même les MS y sont
soumises.
Article 9 : « L'exécution d'une mesure de sûreté cesse lorsque le fait qui l'avait
motivée n'est plus constitutif d'infraction par l'effet d'une loi postérieure ou
lorsque cette mesure de sûreté est elle-même supprimée par la loi. » : même
chose par rapport à l’article 8. L’interprétation de la légalité criminelle en
fonction du temps.
Article 10 : « Sont soumis à la loi pénale marocaine, tous ceux qui, nationaux,
étrangers ou apatrides, se trouvent sur le territoire du Royaume, sauf les
exceptions établies par le droit public interne ou le droit international. »
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Le principe de territorialitéàles art 704 705-706 du CPP. On parle d’infractions
complexes. Il suffit qu’un seul élément concerne la justice marocaine pour
qu’elle soit compétente.
Est-ce qu’on peut parler de dol général et dol spécial dans les infractions non
intentionnelles ? NON. Mais est-ce que ça veut dire qu’il n’y a pas faute ? Non,
il y a faute. Comment se manifeste cette faute ? Négligence, inattention…etc (art
432 du CP) attitudes intellectuelles. (On appelle l’élément moral l’élément
intellectuel chez les allemands.)
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Le délit praeter-intentionnel : délit à mi-chemin entre l’infraction
intentionnelle et l’infraction non intentionnelle et généralement il est traité en
tant que tel. (Ex : coups et blessures qui ont causé la mort). Lorsque le résultat
dépasse les prévisions initiales de l’auteur de l’infraction. La sanction est à mi-
chemin entre une sanction douce de l’infraction non intentionnelle et une
sanction d’infraction intentionnelle tel que l’homicide volontaire.
Lorsqu’on dit sanctions cela se ramène à 2 types : les peines et les mesures de
sûreté. Le terme de sanction est plus général.
Leur liste est donnée par l’article 16, elles sont au nombre de 7 : La PM, la RP,
la R à temps (entre 5 et 30 ans), la résidence forcée (prévue principalement pour
les infractions politiques) et la dégradation civique (privation de 3 catégories de
droits à civils, civiques et de famille). Lorsqu’il s’agit d’un crime, on ne peut
appliquer que ces peines. C’est la raison d’ailleurs pour laquelle on les appelle
peines criminelles principales.
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Les contraventions : combinaison entre la peine privative de liberté et l’amende.
Et si on invoque ça en droit pénal des affaires le plus souvent les délits du DPA
c’est des délits de police.
La détention inférieure à un mois. En réalité il n’y a pas de détention c’est
surtout des amendes qui arrivent à 1200 DH.
Quelles sont ces peines accessoires ? Et quelle est leur adéquation avec le
système pénal marocain ?
Les peines accessoires s’adossent aux peines principales. Elles sont prévues par
l’article 36 du CP.
En premier lieu, il y a :
1- L’interdiction légale
2- La dégradation civique : elle a un double emploi. (Certaines mesures de
l’article 26 peuvent être utilisées en tant que peines accessoires et non pas
en tant que peines principales).
3- La suspension de l’exercice des droits civiques, civils ou de famille : ça
reprend pratiquement la 2ème peine, ça nous renvoie à la dégradation. La
privation pour un certain temps des droits civiques, civils ou de famille
donc il n’y a pratiquement pas de différence entre la 2ème peine et la 3ème.
4- La perte ou la suspension de certains droits aux pensions servies par
l’État et les établissements publics : Cette peine est principalement prévue
lorsque la juridiction a prononcé la peine de mort ou la RP, à supposer
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que c’est un fonctionnaire ou agent qui va recevoir une pension de retraite
par exemple. Cette peine est problématique. Pourquoi ? Pour 2 raisons :
ce qu’il reçoit comme pension c’est quelque chose à laquelle il a
contribué. Et deuxièmement, s’il est en prison ou théoriquement s’il a été
exécuté c’est la famille qui va en pâtir. C’est une remise en cause de la
personnalité de la peine c’est-à-dire que c’est le commetteur de
l’infraction qui doit subir la peine et non pas ses ayants-droits.
5- La confiscation partielle des biens appartenant au condamné
6- La dissolution d’une personne juridique : les personnes morales sont
diverses : les partis politiques, les syndicats, les sociétés…etc. L’art 47
prévoit la dissolution qui signifie le retrait de la personnalité morale donc
elle ne peut plus agir comme sujet de droit.
7- La publication de la décision de condamnation : prévue à l’article 48,
c’est une peine qui a deux facettes, une morale et une pécuniaire, car cette
publication est ordonnée par la justice pour être faite dans deux journaux
et aux frais du condamné. À la lecture de l’art 48, il invoque une autre
forme de mauvaise publicité que la publication, à savoir l’affichage : il a
lieu dans un tableau du tribunal ou dans des lieux désignés par les
tribunaux, alors que la publication est dans les journaux.
Les peines qui intéressent le droit pénal des affaires sont la confiscation en tant
que peine accessoire et la dissolution qui a un lien étroit avec la responsabilité
pénale des personnes morales et enfin la publication.
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1- La mort du condamné : l’extinction de la peine.
2- L’amnistie : ce n’est pas la grâce, c’est une décision prise par le parlement
et il faut prendre une loi. : cause d’exemption.
3- L’abrogation : plus de continuation de la peine : suspension.
4- La grâce : prérogative du chef de l’État, c’est discrétionnaire. : cause
d’exemption.
5- La prescription : la prescription de l’action publique, juridiquement
parlant, il ne peut pas y avoir de poursuite. Or, la prescription de la peine,
il y avait la poursuite et un jugement. Crime : 15 ans, délit : 4 ans,
contravention : 1 an.
6- Le sursis : il suspend l’exécution de la peine provisoirement mais après il
peut devenir définitif.
7- Libération conditionnelle : la personne purge sa peine. Libération sous
condition. : cause de suspension.
8- La transaction lorsque la loi en dispose expressément : mécanisme de
règlement de conflits pénaux. Arrangement soumis à certaines conditions.
(Contrat), la médiation et la composition sont 2 techniques prévues par le
législateur avec un certain nombre de formalités. La composition doit être
validée par le président du tribunal.
Le système répressif du Maroc repose sur 2 sanctions : les peines et les mesures
de sûreté.
Les MS sont une invention qui permet d’agir sur le crime a postériori en
principe mais rien n’empêche qu’il soit également à priori.
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L’article 61 du CP : « Les mesures de sûreté personnelles sont :
1° La relégation;
2° L'obligation de résider dans un lieu déterminé;
3° L'interdiction de séjour;
4° L'internement judiciaire dans un établissement psychiatrique;
Ces 3 premières MS se passe généralement après la peine par contre la 4ème qui
concerne l’internement judiciaire, c’est à dire ordonné par la justice, c’est à dire
pour traiter la personne qui a été déclarée irresponsable pénalement. On ne peut
pas prononcer à son égard une peine pour raison d’irresponsabilité pénale donc
on prend une MS.
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5° Le placement judiciaire dans un établissement thérapeutique ; situation qui
concerne les personnes sous dépendance à les toxicomanes (Dahir 74
prévention de la toxicomanie)
6° Le placement judiciaire dans une colonie agricole; Ce placement est fait par
la justice. Cette MS intervient après la peine.
Loi 103-13 relative à la violence contre les femmes qui a été promulguée par le
dahir du 29 JUILLET 2018 et qui ajouté 2 MS : interdiction de contacter la
victime et la soumission à un traitement psychologique. à L’injonction de soin.
(Séance 5)
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On a plusieurs cas de figure : la multiplicité des infractions, circonstances
aggravantes et atténuantes, les excuses légales…
A- Le concours d’infractions
Le concours matériel nous pose un problème d’une autre nature dans la mesure
où la personne a commis plusieurs actes matériels soit de manière simultanée
(en même temps ; viol, meurtre, vol à infractions indépendantes) ou bien de
manière successive.
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Toutefois, si les peines prononcées sont de même nature, le juge peut, par
décision motivée, en ordonner le cumul en tout ou en partie, dans la limite du
maximum édicté par la loi pour l'infraction la plus grave. »
Cette règle s’applique lorsque la personne est déférée devant un seul tribunal et
lorsqu’il s’agit d’une peine privative de liberté. Or, lorsqu’il s’agit des peines
pécuniaires et accessoires et les MS et contraventions à cumul.
B- Le sursis et la récidive
1) Le sursis
Le sursis est un mécanisme qui rentre dans une logique générale, en
l’occurrence, la logique de l’individualisation de la sanction pénale défendu par
Saleilles. Un grand concept de droit pénal et de criminologie et qui a trouvé son
application dans l’article 141 du CP marocain. (Chapitre 3 du CP)
L’art 141 : « Dans les limites du maximum et du minimum édictés par la loi
réprimant l'infraction, le juge dispose d'un pouvoir discrétionnaire pour fixer et
individualiser la peine en tenant compte d'une part, de la gravité de l'infraction
commise, d'autre part, de la personnalité du délinquant. »
(La loi ne doit pas être un mécanisme figéà il faut laisser au juge une marge
discrétionnaire d’appréciation).
2) La récidive
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Elle est réglée dans les articles 154 à l’art 160.
L’article 154 : « Est, dans les conditions déterminées aux articles ci-après, en
état de récidive légale, celui qui, après avoir été l'objet d'une condamnation
irrévocable pour une infraction antérieure, en commet une autre. »
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Les circonstances atténuantes : champ d’application à l’ART 146 À L’ART
151. Les circonstances atténuantes sont laissées à l’appréciation du juge (pas de
liste prévue par la loi.) Elles sont encadrées (art 146) par la loi mais pas
délimitées.
Régime juridique des excuses légales : art 142 jusqu’à l’art 145.
Art 218-9 : « Bénéficie d'une excuse absolutoire, dans les conditions prévues
aux articles 143 à 145 du présent code, l'auteur, le coauteur ou le complice qui,
avant toute tentative de commettre une infraction de terrorisme faisant l'objet
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d'une entente ou d'une association et avant toute mise en mouvement de l'action
publique, a le premier, révélé aux autorités judiciaires, de sécurité,
administratives ou militaires l'entente établie ou l'existence de
l'association.(Excuse absolutoire)
Lorsque la peine prévue est la mort, elle est commuée à la peine de réclusion
perpétuelle, lorsqu'il s'agit de la peine de la réclusion perpétuelle, elle est
commuée à la réclusion de 20 à 30 ans. »
Art 161 donne l’ordre de priorité que doit suivre le juge s’il s’agit d’une
situation complexe.
PI : La RP des PM au présent
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La référence principale reste l’article 127 considéré comme un article pilote.
(Fondement textuel)
On ne peut punir une personne que lorsqu’elle est responsable donc c’est
implicite. Le problème de l’article 127 c’est qu’il n’organise pas les conditions
de la responsabilité.
À qui s’adresse l’article 127 ? Le juge du fond qui va appliquer la peine. Ça
signifie que lorsque le législateur veut incriminer une PM il l’exprime
clairement.
Lorsque le texte ne précise pas pour la PM une sanction spécifique, le juge peut
utiliser les sanctions prévues par l’art 127.
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à Crime : L’article 16, est-ce qu’il mentionne l’amende ? Non, ça veut dire que
lorsqu’une PM commet un crime et qu’on peut lui appliquer l’amende cette
dernière n’est pas une peine criminelle donc impossible de l’appliquer
lorsqu’une personne morale commet un crime. Donc logiquement, on ne peut
pas appliquer la peine accessoire puisqu’elle est liée à la peine principale ni la
MS qui vient après la peine principale. (Aspect d’absurdité)
Le contenu final 31 Mars : lorsque la loi n’édicte pas une peine spécifique à la
PM (on reconnaît le principe de spécialité mais s’il n’y a pas de texte spécial
dans le cadre du principe de généralité, on va essayer d’adapter les peines des
PM aux PM à travers le barème de conversion), elle sera sanctionnée comme
suit :
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- 1 millions à 5 crimes punissables de la réclusion temporaire.
- 100 000 DHS à 1 millions DHS pour les délits
- 3 fois l’amende prévue pour une PP s’il s’agit d’une contravention.
- La dissolution de la PM.
- La fermeture définitive ou temporaire de l’établissement ou le masquage
du site électronique utilisé dans la commission de l’infraction.
- L’interdiction temporaire ou définitive de l’exercice d’une activité
professionnelle ou sociale.
- La confiscation des biens, des recettes, des choses et des instruments.
- L’interdiction définitive ou temporaire de participation au marché public.
- L’interdiction d’obtention de chèque et de leur émission.
- L’interdiction d’obtention de la carte bancaire et de son usage.
- La publication de la décision judiciaire de condamnation ou son affichage
ou sa diffusion par tous les moyens.
L’article 126 : « Les peines et mesures de sûreté édictées par le présent code
sont applicables aux personnes physiques. »
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C’est la raison d’être de l’article 127 qui vient comme l’exception.
L’art 126 a été reformulé comme suit : les peines et MS édictées par cette loi
(CP) sont applicables à la PP et à la PM.
L’art 132-1 (avant-projet 2015) qui s’est largement inspiré de l’article français
121-2, il a presque le même contenu.
Projet 10-16 : Art 18-1 et 18-2 (les 2 articles sont fusionnés)à maintien du
barème de conversion. Art 132-1.
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Il s’agit d’une infraction réglementée de l’article 505 à l’article 539 du CP (35
articles).
Pour saisir le schéma des infractions du vol, il faut d’abord connaître le régime
juridique اﻟﻨﻈﺎم اﻟﺰﺟﺮي.
Cet article est considéré comme l’article pilote (la locomotive) qui nous donne la
définition et la sanction du vol.
L’amende figurant dans le code est une fausse amende (code de 1962).
L’art 506 : « Par dérogation aux dispositions de l'article précédent, est qualifié
larcin et puni de l'emprisonnement d'un mois à deux ans et d'une amende de
200221 à 250 dirhams la soustraction frauduleuse d'une chose de faible valeur
appartenant à autrui.
Les larcins commis avec les circonstances aggravantes prévues aux articles 507
à 510 constituent des vols punis des pénalités édictées auxdits articles. »
Larcin : ﺳﺮﻗﺔ اﻷﺷﯿﺎء زھﯿﺪة اﻟﻘﯿﻤﺔ: cas par cas, ça dépend de l’endroit et du
temps.
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Ces circonstances aggravantes sont variables, à savoir la circonstance
aggravante de l’article 507 : « Sont punis de la réclusion perpétuelle les
individus coupables de vol, si les voleurs ou l'un d'eux étaient porteurs de
manière apparente ou cachée d'une arme au sens de l'article 303, même si le vol
a été commis par une seule personne et en l'absence de toute autre circonstance
aggravante.
La même peine est applicable si les coupables ou l'un d'eux détenaient l'arme
dans le véhicule motorisé qui les a conduits sur le lieu de l'infraction ou qu'ils
auraient utilisé pour assurer leur fuite. »
Si les auteurs du vol se sont assurés la disposition d'un véhicule motorisé en vue
de faciliter leur entreprise ou de favoriser leur fuite;
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Et l’article 510 qui exige une seule circonstance : « Sont punis de la réclusion de
cinq à dix ans les individus coupables de vol commis avec une seule des
circonstances suivantes :
Si le vol a porté sur un objet qui assurait la sécurité d'un moyen de transport
quelconque, public ou privé ».
à Or ces articles qui incriminent et sanctionnent, on a des articles qui sont dotés
d’un régime spécial ce qu’on peut appeler l’immunité familiale اﻟﺤﺼﺎﻧﺔ اﻟﻌﺎﺋﻠﯿﺔ
art 534,535,536. Ces articles apportent le régime de l’immunité familiale
qui ne sont pas des faits justifications ni des excuses légales.
à L’art 539 : Dans tous les cas, les coupables de délits prévus à la présente
section peuvent, en outre, être frappés pour cinq ans au moins et dix ans au plus
de l'interdiction d'un ou plusieurs des droits mentionnés à l'article 40 et de
l'interdiction de séjour.
La tentative de ces délits est punie des mêmes peines que l'infraction
consommée. »
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La poursuite n'a lieu que sur plainte de la personne lésée; le retrait de la plainte
met fin aux poursuites. »
Cet article parle du vol d’énergie ou toute autre énergie électrique. On a réservé
un article spécial à ce genre de vol. Sur le plan juridique, pourquoi ? Parce que
l’article 505 parle de choses matérielles. L’énergie électrique ce n’est pas une
chose matérielle. On ne peut pas appréhender. Le vol suppose l’appréhensionà
On saisit matériellement la chose, ce qui n’est pas le cas pour l’énergie
électrique à bien économique immatériel à donc l’art 505 ne peut pas servir
comme cadre juridique d’où la nécessité d’un article spécial pour respecter le
principe de légalité. Problème posé au niveau de l’élément matériel.
32
2ème hypothèse qui touche le droit pénal des affaires : copropriétaire ou
associé disposant de choses communes ou du fonds social. Cette situation est en
relation avec les sociétés. Mais quels sont les problèmes posés ?
à C’est aussi des structures où un fonds commun peut exister, il ne donne pas
droit à celui qui le gère de le détourner.
Les sociétés de faits à les sociétés créées de faits à pas de personnalité morale
à non pas reconnues par le droit à sont dissoutes, mais qui créent une situation
de fait, de rapports financiers, patrimonial entre les associés, donc il peut avoir
lieu à invoquer le fondement de société de fait.
L’art 532 et 533 traitent des situations qui concernent le monde des affaires
• SA à Loi 17-95
33
à Le conseil d’administration se compose d’organes (entre 3 jusqu’à 11).
à Selon l’art 373, tous les membres en principe, sont impliqués, sauf si l’un
d’eux n’a pas pris part à la décision, mais potentiellement ça peut impliquer un
membre qui n’est pas forcément le PCA.
àQuel est le sens du texte ? Déterminer les personnes visées concrètement par
les infractions àQu’est-ce qui se cache derrière l’expression organes d’admin, e
direction et de gestion ?
L’art 374 : « Les dispositions du présent titre visant les membres des organes d'
administration, de direction ou de gestion seront applicables à toute personne
qui, directement ou par personne interposée, aura, en fait, exercé la direction, l'
administration ou la gestion de sociétés anonymes sous le couvert ou aux lieu et
place de leurs représentants légaux. »
Les dirigeants de fait sont également ciblés. Ils peuvent être appréhendés par les
sanctions pénales aussi bien le dirigeant de droit que le dirigeant de fait.
à L’art 373 vise le dirigeant de droit alors que l’art 374 vise le dirigeant de fait.
اﻟﻤﺴﯿﺮ اﻟﻔﻌﻠﻲ
L’art 376 : « Les dispositions pénales de la présente loi ne sont applicables que
si les faits qu'elles répriment ne peuvent pas recevoir une qualification pénale
plus grave en vertu des dispositions du code pénal. »
Ça veut dire que si le juge trouve une disposition plus sévère il doit laisser de
côté les infractions contre les sociétés et appliquer les dispositions du CP
(version initiale et qui dérange énormément les hommes d’affaires et elle a
été abrogée par la loi 20-05 dahir 2008).
34
moral puisqu’il s’agit du même fait mais il a une qualification dans le CP et dans
une loi spéciale.
à Il faut déterminer l’infraction la plus grave. (art 523 du CP) Il faut voir les
sanctions des 2 textes et celui qui est susceptible de s’appliquer.
Art 176.
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Est-ce que le fait d’abroger l’article 376 va empêcher le juge de faire application
de l’article 523 ? àQuestion clé. ; Art 118. àapplication du texte le plus
sévère. à Concours idéal.
- 1er article qui définit qui sont les organes d’administration et de gestion et de
direction
-le 2ème article qui englobe les dirigeants de fait dans la sphère pénale
-3ème article traite la récidive selon cette loi, la notion de récidive est différente
de la notion de récidive prévue dans le code pénal.
-376 abrogé.
-377 il attend une abrogation (sursis). àTout le reste c’est des infractions.
P II : Infractions d’escroquerie
à Infractions très fréquentes (art 540 P1).
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Il s’agit d’un délit correctionnel. Dès qu’on parle d’abus de confiance, ça
suppose préalablement une condition :
Les contrats dans lesquels il peut y avoir des rapports contractuels et une remise
qui va donner lui à l’infraction de l’abus de confiance :
Dépôt اﻟﻮدﯾﻌﺔ: Les banques à titre d’exemple ne fonctionnent qu’avec des dépôts,
les notaires, les avocats lorsqu’ils perçoivent les indemnités…etc
Les mandats.
Ce qui est incriminé dans l’art 547 c’est l’infraction dans sa simple version. Or,
il y a des circonstances aggravantes mentionnées dans l’art 549 et 550.
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Art 549 : Si l'abus de confiance est commis :
La peine est plus sévère que celle de l’article 549. Elle est portée au double.
Mais est-ce que la qualification de l’infraction ? Ça va devenir un crime ou ça
restera un délit ? (Exceptionnellement cette infraction est laissée dans le régime
des délits même si la peine est portée au double.)
L’appel public à l’épargne (procédé) qui concerne le droit pénal des affaires qui
est une circonstance objective à circonstance aggravante. à Tentation de
détourner l’argent du souscripteur.
Art 551 : « Quiconque s'étant fait remettre des avances en vue de l'exécution
d'un contrat, refuse sans motif légitime, d'exécuter ce contrat ou de rembourser
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ces avances, est puni de l'emprisonnement d'un à six mois et d'une amende de
200243 à 250 dirhams. »
Art 552 : « Quiconque abuse des besoins, des passions ou de l'inexpérience d'un
mineur de vingt et un ans ou de tout autre incapable ou interdit, pour lui faire
souscrire à son préjudice, des obligations, décharges ou autres actes engageant
son patrimoine, est puni de l'emprisonnement de six mois à trois ans et d'une
amende de 200244 à 2.000 dirhams.
Art 553 : « Quiconque, abusant d'un blanc-seing qui lui a été confié, a
frauduleusement écrit au-dessus une obligation ou décharge, ou tout autre acte
pouvant compromettre la personne ou le patrimoine du signataire, est puni de
l'emprisonnement d'un à cinq ans et d'une amende de 200245 à 5.000 dirhams.
Dans le cas où le blanc-seing ne lui avait pas été confié, le coupable est
poursuivi comme faussaire et puni des peines édictées aux articles 357 ou 358,
suivant les distinctions prévues auxdits articles. »
Art 554 : Quiconque après avoir produit dans une contestation administrative
ou judiciaire, quelque pièce, titre ou mémoire, le soustrait ou détourne, est puni
de l'emprisonnement d'un à six mois et d'une amende de 200246 à 500 dirhams.
àUne personne ne peut pas avoir les 2 casquettes (voleur et receleur). Elle ne
peut être poursuivie pour vol et recel. Il y a une distinction entre ces 2 auteurs ;
celui qui commet l’infraction préalable et celui qui commet l’infraction de
conséquence donc une même personne ne peut pas cumuler les 2 casquettes.
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Section 2 : Les infractions de contrefaçon ﺟﺮاﺋﻢ اﻟﺘﺰوﯾﺮ و اﻟﺘﺰﯾﯿﻒ
Les infractions de contrefaçon sont nombreuses mais elles ne concernent pas
toutes le domaine des affaires, celles qui intéressent le droit pénal des affaires
sont : le faux en écriture et le faux monnayage.
NB : Tout ce qui n’est pas visible à l’œil nu est exclu du champ de l’écrit des
articles 351 à 359.
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• Le faux matériel اﻟﺘﺰوﯾﺮ اﻟﻤﺎدي
• Le faux intellectuel اﻟﺘﺰوﯾﺮ اﻟﻤﻌﻨﻮي
Les articles qui suivent et viennent après l’article 351 donnent des exemples de
faux matériel et de faux intellectuel.
soit par des écritures faites ou intercalées sur des registres ou sur d'autres actes
publics, depuis leur confection ou clôture. »
L’article 354 : « Est punie de la réclusion de dix à vingt ans, toute personne
autre que celles désignées à l'article précédent qui commet un faux en écriture
authentique et publique :
B- Le régime répressif
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Le régime répressif est très important. Il s’étale de l’article 352 jusqu’à 359.
C’est un régime dualiste.
L’article 352 parle des magistrats. Auparavant c’était sévère, c’était la RP,
quand on a l’écrit (pub ou authentique) et la qualité de la personne qui a fait le
faux (soit un magistratàfonctionnaire, soit adel ou notaire). Aujourd’hui, on a
une loi assez récenteà Loi 33-18 Dahir 11 Mars 2019 qui a changé la peine
mais qui est restée toujours dans la catégorie des crimesà alors la peine a été
révisée en 2019 à 10 à 20 ans +(et) 100 000 à 200 000 DH. .
La peine est modifiée au niveau de l’art 352 qui vise les magistrats,
fonctionnaires, adels, notaires. C’est une peine criminelle qui vise à la fois la
qualité et le document.
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écrivant des conventions autres que celles qui ont été tracées ou dictées par les
parties, soit en constatant comme vrais des faits qu'il savait faux, soit en
attestant comme ayant été avoués ou s'étant passés en sa présence des faits qui
ne l'étaient pas, soit en omettant ou modifiant volontairement des déclarations
reçues par lui. »
Ça nous renvoie à quelle forme de faux ? à Toutes ses formes c’est des faux
intellectuels. à Parce que c’est le notaire par ex lorsqu’il rédige il intègre des
choses fausses contraires à la réalité à la base le document il est faussé et milé.
L’art 356 : « Dans les cas visés à la présente section, celui qui fait usage de la
pièce qu'il savait fausse, est puni de la réclusion de cinq à dix ans. »à L’usage
faux public ou authentique à Là on suppose que celui qui a fabriqué le faux
n’est celui qui en bénéficie.
Pourquoi on différencie entre les deux ? Car le régime répressif n’est pas le
même. La loi 33-18 a jouté un autre article à la fin de l’article 359 c’est l’article
359-1 ; On verra la teneur de cet article.
L’écriture de commerce àil faut que le doc émane du commerçant quel que soit
ce commerçant personne physique ou personne morale.
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banque on va considérer que ce docu est un document bancaire, à
contrario,même le chèque est un doc bancaire car il est donné par une banque
mais il a un régime répressif distinct.
L’art 357 : « Toute personne qui de l'une des manières prévues à l'article 354
commet ou tente de commettre un faux en écritures de commerce ou de banque
est punie de l'emprisonnement d'un à cinq ans et d'une amende de 250 à 20.000
dirhams. (tentative punissable)
L’art 358 : Toute personne qui, de l'une des manières prévues à l'article 354,
commet ou tente de commettre un faux en écritures privées est punie de
l'emprisonnement d'un à cinq ans et d'une amende de 250 à 2.000 dirhams.
L’art 359 : « Dans les cas visés à la présente section, celui qui fait usage de la
pièce qu'il savait fausse est puni des peines réprimant le faux, suivant les
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distinctions prévues aux deux articles précédents. » à L’éventualité de
poursuite de l’usage de faux. اﺳﺘﻌﻤﺎل اﻟﺰور
L’art 359-1 qui considère les avocats qui sont habilités à dresser des actes
authentiques et qui ont une valeur authentique qu’ils ne sont pas soumis aux
sanctions d’écriture privée.
Contrefaçon : اﻟﺘﺰﯾﯿﻒ
Falsification : اﻟﺘﺰوﯾﺮ
Altération : اﻟﺘﻐﯿﯿﺮ
L’art 335 : Sont punis de la peine édictée à l'article précédent ceux qui, d'une
manière quelconque, ont sciemment participé à l'émission, à la distribution, à la
vente ou à l'introduction sur le territoire du Royaume des monnaies, titres, bons
ou obligations désignés audit article. à Extension de l’incrimination
L’art 338 : « N'est pas punissable celui qui, ayant reçu, en les croyant
authentiques, des monnaies métalliques ou papier-monnaies, contrefaits,
falsifiés, altérés ou colorés, les remet en circulation dans l'ignorance de leur
vice. (récepteur de bonne foi)
L’art 336 : « Bénéficie d'une excuse absolutoire dans les conditions prévues aux
articles 143 à 145, celui des coupables des crimes mentionnés aux deux articles
précédents qui, avant la consommation de ces crimes et avant toutes poursuites,
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en a donné connaissance aux autorités et a révélé l'identité des auteurs ou qui,
même après les poursuites commencées, a procuré l'arrestation des autres
coupables. (excuse absolutoire pour le faux monnayage prévu à cet article)
L'individu ainsi exempté de peine peut néanmoins être interdit de séjour pendant
cinq ans au moins et vingt ans au plus. »
L’art 341 : « Pour les infractions visées aux articles 334 et 338 à 340, la
juridiction de jugement doit obligatoirement prononcer la confiscation prévue
aux articles 43, 44 et 89. »
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4° Les renseignements relatifs soit aux mesures prises pour découvrir et arrêter
les auteurs et les complices de crimes ou délits contre la sûreté extérieure de
l'Etat, soit à la marche des poursuites et de l'instruction, soit aux débats devant
la juridiction de jugement. à Incrimine la violation des secrets de la défense
nationale en matière économique et industrielle.
1° Tout Marocain ou étranger qui, dans un but autre que celui de le livrer à une
autorité étrangère ou à ses agents, s'assure, par quelque moyen que ce soit, la
possession d'un secret de la défense nationale ou le porte, sous quelque forme et
par quelque moyen que ce soit, à la connaissance du public ou d'une personne
non qualifiée;
Lorsque les infractions prévues aux alinéas précédents sont commises en temps
de guerre, la peine est celle de la réclusion de cinq à trente ans.
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Lorsqu'elles sont commises en temps de paix, la peine est celle de
l'emprisonnement d'un à cinq ans et d'une amende de 1.000 à 10.000 dirhams.
à Incrimine la livraison à des entreprises étrangères une invention
intéressant la défense nationale.
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4) le détournement, la dégradation d'aéronefs ou des navires ou de tout autre
moyen de transport, la dégradation des installations de navigation aérienne,
maritime et terrestre et la destruction, la dégradation ou la détérioration des
moyens de communication ;
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La peine est portée à dix ans et à trente ans de réclusion et l'amende au double :
- lorsque les infractions sont commises en utilisant les facilités que procure
l'exercice d'une activité professionnelle ;
- en cas de récidive.
Les articles 389 / 390 /391 qui concernent l’usage illégal par les hommes
d’affaires de certaines qualités et de certains titres اﻻﺳﺘﻌﻤﺎﻻت اﻟﻐﯿﺮ اﻟﻤﺸﺮوﻋﺔ ﻟﺒﻌﺾ
اﻟﺼﻔﺎت ﻓﻲ ﻣﺠﺎل اﻷﻋﻤﺎل.
L’art 415 : « Lorsque les infractions définies à l'article 413 ont été commises
dans le cycle commercial, il est fait application du dahir n° 1-59-380 du 26
rebia II 1379 (29 octobre 1959) sur la répression des crimes contre la santé de
la Nation149. » Dahir relatif aux huiles frelatées.
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L’article 446 est présent un peu partout et qui est incontournable qui traite de la
violation du secret professionnel إﻓﺸﺎء اﻟﺴﺮ اﻟﻤﮭﻨﻲ.
L’article 447 qui traite de la violation du secret de fabrique إﻓﺸﺎء اﻟﺴﺮ اﻟﻤﺼﻨﻊ
à Loi sur la traite des êtres humains a été intégrée dans le CP plus
particulièrement dans les articles 448-1 jusqu’à l’article 448-14.
à La loi 103-13 qui incrimine la violence contre les femmes et qui a été
promulguée 5 ans après le Dahir du 18 Février 2018.
2) sous une forme quelconque, en connaissance de cause, perçoit une part des
produits de la prostitution ou de la débauche d'autrui ou reçoit des subsides
d'une personne se livrant habituellement à la prostitution ou à la débauche ;
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5) fait office d'intermédiaire, à un titre quelconque, entre les personnes se
livrant à la prostitution ou à la débauche et les individus qui exploitent ou
rémunèrent la prostitution ou la débauche d'autrui ;
L’art 501-1 : « Lorsque l'auteur des faits prévus aux articles 497 à 503 est une
personne morale, elle est punie d'une amende de dix mille à trois millions de
dirhams. Les peines complémentaires et les mesures de sûreté prévues à l'article
127 du présent code lui sont applicables, sans préjudice des peines auxquelles
ses dirigeants sont passibles215. » à Principe de spécialité c’est-à-dire qu’il y a
une incrimination spéciale pour les PM et qui est tout à fait l’inverse du
principe de généralité. (art 127) à La PM peut aussi commettre une infraction
d’exploitation sexuelle.
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L’art 503-2 : « Quiconque provoque, incite ou facilite l'exploitation d'enfants de
moins de dix-huit ans dans la pornographie par toute représentation, par
quelque moyen que ce soit, d'un acte sexuel réel, simulé ou perçu ou toute
représentation des organes sexuels d'un enfant à des fins de nature sexuelle, est
puni de l'emprisonnement d'un an à cinq ans et d'une amende de dix mille à un
million de dirhams.
Ces actes sont punis même si leurs éléments sont commis en dehors du
Royaume.
Cette loi a été également incorporée dans le code pénal, plus spécifiquement
dans les articles 607-3 à 607-11.
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Dans ce domaine, on a une institution internationale qui contrôle les États et
leurs législations à Le GAFI à Groupe d’actions financières internationales.
à Gendarme du BC à l’échelle internationale à Il classe les États selon leurs
législations s’ils se conforment aux recommandations ou pas. à Il peut les
mettre sur la liste noire / grise ou blanche. à Si un pays est dans la liste noire il
n'accède pas au crédit de la banque mondiale. (Maroc est sur la liste grise pour
le moment mais il coopère très largement pour sortir de la liste grise.)
Le GAFI a fait un contrôle après la loi 43-05 et il a conclu que la loi n’était pas
conforme aux standards internationaux, il a donné des recommandations, ensuite
cette loi a été amendé par la loi 13-10 Dahir 20 Janvier 2011. Cette loi contient 4
chapitres. Seul le chapitre premier qui a été transposé dans le code pénal et c’est
ce chapitre qui sert de base pour les poursuites pour le BC. (art 574-1 à 574-7)
ß À consulter.
Des recommandations ont été faites, c’est ce qui a préparé le terrain à une
nouvelle loi : loi 12-18 (promulguée le 8 Juin 2021) qui a apporté une réforme
profonde à la loi 43-05.
La loi 12-18 a révisé encore une fois l’article 218-4 1 et 2 dans le sens
d’élargissement. Elle a révisé aussi l’article 414-3 en termes de sanctions.
(Revenir à la version actuelle de ces articles tels que amendés par la loi 12-
18 Dahir du 8 Juin 2021.)
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