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Master carrières judiciaires et pénales

Module : Droit pénal des affaires

Professeur : JAOUHAR Mohamed

Prise de notes

Année universitaire : 2021-2022

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Introduction générale :

A-Préliminaires : précisions conceptuelles

1- Définition basique

La définition basique et élémentaire du droit pénal des affaires a été donnée par
l’Association Internationale du Droit Pénal (AIDP) qui a défini le droit pénal
des affaires comme étant un droit répressif applicable aux agissements illégaux
(contraires à la loi) et, par conséquent, criminels du monde des affaires.
Cette définition met en relief la nature fondamentale de ce droit, qui est une
nature répressive.

2- Le contenu juridique

Fondamentalement, la logique pénale repose sur des incriminations et des


sanctions, le but étant la protection de l’ordre public économique.
Le contenu juridique du droit pénal des affaires est le même contenu du droit
pénal spécial étant donné que le droit pénal des affaires constitue une branche du
droit pénal.
On peut tout simplement dire que le droit pénal des affaires est une variante du
droit pénal spécial et sa spécificité consiste dans son application en monde des
affaires et dans le domaine de celles-ci.

3- Le champ disciplinaire

Les champs disciplinaires fondamentaux sont : le droit civil, le droit des affaires
et le droit pénal.
1er constat : Le droit pénal des affaires relève du droit privé.
2ème constat : Le droit pénal des affaires relève, à la fois, du droit pénal et du
droit des affaires.
Sa spécificité : c’est un droit pénal, c’est-à-dire que sa logique est beaucoup plus
pénale, il tire vers le droit pénal plus qu’il ne tire vers le droit des affaires. Or,
on ne peut pas faire du droit pénal sans connaître et maîtriser le droit des
affaires.

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Le droit pénal des affaires est régi par les règles du droit pénal général, du droit
pénal spécial (exemple : infractions relatives aux chèques, infractions commises
par des entreprises…) et la procédure pénale.

NB : Le droit des activités économiques ou le droit économique est une autre


appellation du droit des affaires, c’est comme un synonyme. Or, dans le
domaine du droit pénal des affaires, ce n’est pas la même chose, le droit pénal
économique est une branche du droit pénal des affaires (ex : fraudes
alimentaires, les infractions contre les prix, la réglementation du marché,
stockage clandestin…). Le droit pénal économique est un volet du droit pénal
des affaires.
Tout ce qui est économique, tout ce qui est droit des affaires, ça concerne des
activités économiques (la banque, la bourse, l’assurance…etc)

4- Les sources textuelles

La première et majeure source c’est le code pénal qui constitue une source de
base. Un ensemble d’infractions qui concerne le droit pénal des affaires figure
dans le code pénal. (NB : le chèque a été règlementé dans le code pénal en
premier avant d’être inséré dans le code de commerce).

La deuxième source : les lois spéciales qui régissent des domaines particuliers
des activités économiques (loi sur la consommation, loi sur la concurrence,
propriété industrielle, droit de travail, protection des données personnelles, loi
sur les sociétés anonymes…). Il existe énormément de lois spéciales et dans
chaque loi figure une dose plus ou moins forte de dispositions pénales.

La troisième source (peut être indirecte) c’est le droit international, autrement dit
les conventions internationales qui s’imposent aujourd’hui aux États parce qu’il
existe une convergence mondiale au niveau de la pénalisation de certaines
formes de criminalité mondialisée (financement de terrorisme, cybercriminalité,
traite des êtres humains).

5- Diversité des domaines

En droit pénal des affaires, il y a certaines infractions qu’on trouve dans le code
pénal et une multitude d’infractions qu’on trouve dans des lois spéciales, elles

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régissent différents domaines du droit des affaires. Là où il y a droit des affaires,
il y a droit pénal des affaires, ça peut commencer par la constitution de la
société, la liquidation de la société…etc.

B- Éthique des affaires et droit pénal

On peut adopter ce code implicitement, c’est-à-dire, un certain nombre de


comportements sur lesquels on convient de s’accorder et de ne pas s’écarter dans
un domaine déterminé. Ici, on parle du domaine de l’entreprise dans son sens
général, donc le fait de l’entreprise pour se positionner sur le marché, elle
affronte de la concurrence, de la compétitivité, si cette entreprise a fermé les
yeux sur les bonnes pratiques et sur l’éthique, et a adopté des comportements
non éthiques.
Alors, des économistes qui s’intéressent à la gestion des entreprises ont soulevé
que cet aspect déplorable qui découle de cette cupidité des entreprises pour
maximaliser les gains et ils ont interpellé les entreprises pour prêter plus
d’attention à cet aspect éthique en considérant que le respect de l’entreprise de
l’aspect éthique relève d’un bon management, c’est un mode de management et
de gestion, donc, une entreprise doit faire attention à cet aspect, parce que peut
être à court terme elle gagnera beaucoup d’argent, mais à long terme elle risque
de perdre en image de marque. (Soft means ou moyens doux)
D’après ces moyens, on peut faire entrer deux techniques :
La première technique est celle de l’Advocate Angel (avocat ange) c’est-à-dire
qu’une entreprise qui se respecte doit avoir un conseiller juridique qui attire son
attention sur le fait que telle démarche n’est pas très conforme à l’éthique, donc
elle doit avoir quelqu’un qui tire la sonnette d’alarme. Cette technique a fait son
apparition aux États-Unis c’est pour ça que la terminologie est anglo-saxonne.
La deuxième technique ou le deuxième mécanisme qui a été proposé est celui de
la R.S.E, qui signifie la responsabilité sociale de l’entreprise, ça veut que
chaque entreprise est un acteur social et économique dans la société, ipso facto,
elle ne doit pas limiter ses intérêts que dans des bénéfices mais il faut que celle-
ci ait un rôle dans la société. C’est ici où intervient le sponsoring, l’entreprise
citoyenne qui paye ses impôts, qui ne triche pas…etc. Donc, tout ceci rentre
dans le cadre de la responsabilité sociale de l’entreprise qui est un concept
économique qui s’impose aujourd’hui aux entreprises.
Alors, ces techniques et d’autres bien évidemment, sont des soft means pour
attirer l’attention de l’entreprise vers l’aspect éthique.

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NB : lorsque les recommandations et les conseils n’ont pas eu d’effets, il faut
passer au bâton et le bâton des affaires c’est le droit pénal.

Le droit pénal des affaires, d’après les juristes qui se sont intéressés à cette
branche, a deux fonctions :
1) Une fonction de direction : Le législateur veut orienter l’économie dans
un sens où c’est nécessaire que les investisseurs et les personnes qui vont
s’adhérer à ce secteur respectent les règles, donc pour réussir cette
orientation de l’économie, il est nécessaire d’adopter des lois
contraignantes et pour qu’elles soient contraignantes, il faut qu’il y ait une
dose de pénal.
2) Une fonction de protection : On a besoin d’investissement, qui est cet
investisseur ? C’est quelqu’un qui a de l’argent à côté, qu’il soit un
national ou étranger. La première chose que demande cet investisseur,
surtout lorsqu’il est étranger, c’est de voir les lois nationales, il s’adresse à
des avocats pour demander des conseils pour voir est ce que ces lois le
protègent ? Est-ce que le système juridique est protecteur de mes
intérêts ? Si l’investisseur s’aperçoit qu’il n’y a de protection légale et
judiciaire, il refusera d’investir tout simplement. Sans garanties et
protection, il prend du recul et par conséquent c’est l’économie qui
s’écroule.

C-La criminalité d’affaires et droit pénal

Lorsqu’on parle d’agissements illégaux du monde des affaires et par conséquent


criminels : on est devant une catégorie de criminels qui ne ressemblent pas aux
criminels ordinaires.
Criminel en col blanc : c’est un concept qui a été inventé en 1939 par un
criminologue américain qui est Edwin Sutherland qui a avancé le concept White
Collar Crime, les crimes en col blanc. Pourquoi Edwin Sutherland a évoqué la
criminalité en col blanc ? Parce qu’auparavant, les criminologues ne
s’intéressaient pas à ce genre de crimes, ni à ce genre de criminels. Pour les
criminologues, ils braquaient la lumière sur les criminalités violentes, sur les
malfrats, les marginaux…Or, ces caractéristiques ne se retrouvent pas dans cette
catégorie de criminels qui constituent une catégorie à part.
En 1939, un congrès international, Sutherland qui est en quelque sorte le père de
la criminologie américaine et qui a exposé sa théorie dans un ouvrage intitulé

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« Principe de criminologie », a présenté les grands traits de sa théorie pour leur
dire que même les gens bien placés dans la société ont leurs propres crimes qui
ont leurs spécificités, donc on est devant un type de comportements criminels
qui diffèrent des comportements criminels classiques et ordinaires.

Les caractéristiques de la criminalité des affaires selon les traits développés par
Sutherland :
1) Il s’agit de crime professionnel, une criminalité professionnelle c’est-à-
dire qu’elle s’attache avec la profession et se commet au sein d’elle.
2) Une criminalité acquisitive : c’est-à-dire sans violence mais elle vise à
s’approprier de manière illégale des biens.
3) Le criminel en col blanc c’est quelqu’un qui dispose d’un statut social
respectable qui lui facilite la commission de toutes ces infractions. En
plus, ce criminel c’est quelqu’un de rusé et qui jouit d’une capacité d’user
des failles juridiques puisque c’est quelqu’un qui connait la loi.
4) C’est un criminel anomique ; le sociologue français Durkheim est
l’inventeur du terme anomie et son concept. Le terme anomie se compose
du terme nomie qui veut dire nomos du grecqueè norme. C’est pourquoi
le sociologue Durkheim a développé ce concept, c’est parce qu’il a
travaillé sur la sociologie de la transposition d’un monde rural et le
comportement d’un individu dans un monde rural en comparaison avec
son comportement dans le monde citadin.
Lorsqu’on n’est pas retenus par sa morale et son éducation, c’est de l’anomie.
Donc, lorsqu’on trouve cette anomie dans le monde des affaires, le criminel
d’affaires se caractérise par un esprit anomique, c’est-à-dire où il n’y a pas
d’impact des normes sur ses comportements ; parce qu’il s’estime en droit de
gagner de l’argent par n’importe quel moyen. Les fins justifient les moyens.
Il se croit, vu sa position sociale, en droit de s’enrichir et par n’importe quel
moyen.
La société n’a pas la même vision sur des criminels d’affaires par rapport à un
criminel ordinaire, l’opinion publique est plus tolérante parfois même
admirative et on estime que c’est une forme d’anomie. D’abord, ce criminel ne
viole pas, il n’y a pas de sang c’est à dire il ne soulève pas les sentiments de
réprobation de la société, il est discret, ses infractions sont occultes et cachées, il
travaille et détourne de l’argent intelligemment, donc ça ne heurte pas
frontalement la société et parfois on trouve des adages qui expriment cette

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anomie et cette tolérance (ex : 6 mois de prison pour ressortir et profiter de
l’argent gagné illégalement) pas la même vision sur un violeur ou agresseur.
Donc, il y a cette admiration qui fait dire à certains spécialistes que c’est une
forme d’anomie qui va malheureusement toucher la sphère judiciaire,
comment ? Dans des statistiques françaises, on a trouvé que dans l’ensemble des
affaires pénales, seulement 6,6 sont poursuivies et évidemment elles ne sont pas
toutes condamnées. Pourquoi ? Parce que, premièrement, les entrepreneurs
tissent des liens avec des politiciens donc ils ont leur parapluie qui empêchent
qu’ils soient l’objet de poursuite. Deuxièmement, s’il arrive qu’ils sont l’objet
de poursuite pénale, ils vont pratiquer une forme de chantage à l’entreprise, ils
vont dire que si vous nous condamnez, on va fermer l’entreprise, plusieurs
familles seront sur le trottoir et c’est l’économie qui va perdre et ainsi de suite.

D-Domaine et spécificité du droit pénal des affaires

A priori, chaque fois qu’on a des textes qui régissent le droit des affaires, il y a
des dispositions à teneur pénal qui relèvent du droit pénal des affaires. Ce
dernier n’a jamais été décrété, c’est une appellation académique. L’orientation
était dans un sens didactique, comme si on isole les infractions, parce qu’au
fond, le droit pénal des affaires, c’est un droit pénal spécial mais comme une
mosaïque compte tenu de la diversité des infractions.
Si on veut prendre un aperçu brièvement sur le domaine du droit pénal des
affaires hormis le champ et le cadre des matières qui constituent le domaine des
affaires, on doit prendre une perspective économique, l’esprit économique,
généralement le droit des activités économiques ont 3 étapes :
1- La production
2- La distribution
3- La consommation
Ces différents cycles ont pour principal auteur l’entreprise (individuelle ou une
autre forme sociale).
Sommairement, le domaine du droit pénal des affaires sont ces 3 cycles.

Concernant les spécificités : on avait dit que le droit pénal des affaires et ses
règles essentielles sont basés sur le droit pénal général donc le droit pénal des
affaires est régi par les règles du droit pénal général, ça c’est le principe, mais il
existe des exceptions parce qu’au fur et à mesure que les affaires se développent,

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le droit pénal a adopté une certaine autonomie qui n’est pas totale. Cette
autonomie est conçue à deux niveaux, que ce soit au niveau des incriminations
ou bien au niveau des sanctions.

1) Au niveau des incriminations

Comme on le sait tous, toutes les infractions se composent de 3 éléments.


Si on prend l’élément légal, qui nous incite à savoir l’importance de l’existence
d’un texte juridique et parmi les spécificités du droit pénal des affaires c’est
l’usage assez fréquent de la technique du renvoi (‫)إﺣﺎﻟﺔ‬.
Quand on prend les règles basiques d’incrimination, on trouve que le texte
contient des incriminations et des sanctions, ceci n’est pas évident dans le cadre
du droit pénal des affaires parce qu’on peut trouver des textes qui contiennent
seulement des incriminations tandis que les sanctions se trouvent dans des textes
différents, et chaque texte renvoie à un autre. Cette technique de renvoi peut se
présenter sous deux formes : interne ou externe.
La spécificité sur le plan de l’élément matériel : les infractions de commission
qui suppose un acte, un comportement matérialisé, actif et des infractions
d’omission et d’abstention.
Habituellement, les infractions les plus fréquentes sont les infractions de
commission et d’action, or, en ce qui concerne le droit pénal des affaires c’est le
contraire, il y a un grand nombre des autres infractions c’est-à-dire la dominance
des infractions d’omission et d’abstention. (Ex : après 6 mois de la clôture de
l’exercice de la société, les dirigeants doivent convoquer l’Assemblée Générale
pour présenter le bilan, l’inventaire, le rapport, le fait de ne pas convoquer l’AG
6mois après la clôture de l’exercice c’est une infraction d’omission et il faut
rédiger un PV, le fait de ne pas le rédiger est une infraction.) (L’employeur est
tenu d’équiper son entreprise d’extincteur en cas d’incendie, le fait de ne pas
équiper est une infraction d’omission) (L’employeur est tenu de déclarer ses
salariés à la CNSS, le fait de ne pas déclarer est une infraction).

L’élément moral : en principe, toutes les infractions doivent réunir ces 3


éléments mais il y a des exceptions, il y a des infractions qui ne nécessitent pas
d’élément moral (infractions relatives aux chèques)àvous n’avez pas besoin
d’être de mauvaise foi. Alors c’est une infraction dans laquelle on se contente de
l’élément légal et l’élément matériel dans ce cas, on parle d’une infraction
matérielle c’est à dire on n’a pas besoin d’élément moral, parce que l’infraction

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est constituée par un fait matériel. (Le jour où on présente le chèque à
l’encaissement et qu’il n’y a pas de provision, c’est un fait matériel, abstraction
faite si vous avez voulu donner un chèque sans provision ou vous ne suivez pas
votre compte donc le fait matériel est déterminé c’est pour ça qu’on les appelle
des infractions matérielles).

Il y a des spécificités au niveau de la responsabilité :


Au niveau de la responsabilité, on rencontre certaines formes de responsabilité
qui ne sont pas usuelles dans le droit pénal classique, à savoir :
La responsabilité es-qualité : il est responsable parce qu’il a une qualité (ex :
chef d’entreprise). Si on prend par exemple, le droit de presse, le directeur est
responsable sur tout ce qui est publié malgré que ce n’est pas lui l’auteur de
l’article mais il est responsable de contrôler tout ce qui doit être écrit et publié
dans les journaux. C’est pour ça que cette responsabilité du directeur de
publication relève de sa qualité.
L’autre forme de responsabilité qui est la plus dominante à savoir la
responsabilité pénale des personnes morales ; cette responsabilité est
invoquée implicitement dans l’article 127 du CP sans être encadrée dans ses
éléments fondamentaux, cet article cite les sanctions et implicitement on déduit
qu’il incrimine. On parle de la punissabilité des personnes morales mais les
éléments de la responsabilité ne sont pas figurants dans l’article.

2) Au niveau des sanctions

Ici, on sent un certain particularisme en ce qui concerne l’usage des sanctions de


droit pénal des affaires.
1ère particularité : c’est que le droit pénal des affaires a plus recours à l’amende
qu’à la peine privative de liberté. Donc il y a une prédominance de l’amende par
rapport à la peine privative de liberté. Cette amende peut se présenter dans sa
forme classique et peut aussi se présenter sous une forme un peu particulière.
Avant d’aborder l’amende, la peine privative de liberté, communément les
infractions du droit pénal des affaires sont des délits qui sont divisés en 2 : les
délits de police qui ne dépassent pas 2 ans et les délits correctionnels.
Concernant les amendes, il y a l’amende dans sa forme classique avec un
minimum et un maximum alors ce qu’on rencontre dans certaines formes de
droit pénal c’est les amendes proportionnelles qui n’utilisent pas le minimum et
le maximum (ex : le chèque art 316).

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Une autre forme d’amende : l’amende indexée, si on prend par exemple le droit
du travail, on trouve qu’il oblige les employeurs à déclarer ses employés à la
CNSS, admettons qu’un employeur n’a pas déclaré tous les salariés, l’amende X
xle nombre de salariés non déclarés, c’est ça ce qu’on appelle une amende
indexée. Ex : le domaine de bourse, spéculation, délit d’initié…
Au niveau des sanctions, on trouve que rarement le droit pénal n’utilise pas des
sanctions accessoires, c’est-à-dire systématiquement et pratiquement, il a
recours à des peines accessoires + les peines principales parmi ses peines c’est la
dissolution de la personne morale, la publication de la décision de
condamnation. La publication est différente de l’affichage, ce dernier est dans le
tableau du tribunal, la publication c’est dans les journaux et aux frais du
condamné.
À côté des peines accessoires, il y a les mesures de sûretés (art 62 du CP) qui
sont soit la confiscation ou la fermeture.

Chapitre I : Le cadre général du droit pénal des affaires

La structure du code pénal est très simple :


1- Les principes généraux : qui figurent dans les 12 premiers articles.
2- Livre I : traite les peines et les mesures de sûreté c’est-à-dire qu’il nous
donne la liste et les règles de leur application et tout ce qui est relatif au
système répressif. C’est un aspect important du droit pénal général.
(Article 13 àarticle 109)
3- Livre II : qui s’étale de l’article 110 à l’article 162. L’application des
peines et des mesures de sûreté à l’auteur de l’infraction.
4- Livre III : L’ensemble des infractions. (Crimes, délits, contraventions) /
droit pénal spécial qui est encadré par les principes généraux et les règles.
Donc on peut dire que le droit pénal général se compose des principes généraux,
livre I et livre II.

Section 1 : Les principes fondamentaux

Avant d’aborder les principes ; il est nécessaire de jeter un coup d’œil sur
l’historique du code pénal son apparition était le 26 Novembre 1962 et est entré
en vigueur le 5 Juin 1963. Ce n’est pas le premier code pénal moderne, c’est le
2ème texte. Le 1er texte était promulgué le 24 Octobre 1953.

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Avant 1953, il faut remonter à la période du protectorat qui s’est installé en
1912, donc quelle était la situation pénale au Maroc ? C’était une situation qui se
caractérise par la diversité des systèmes pénaux, les français ont installé ce
qu’on appelle les tribunaux modernes qui appliquent le code pénal français.
Lorsque ça concerne les autochtones, la stratégie locale a décidé de garder le
régime pénal des français.
La 1ère constitution marocaine : 7 Décembre 1962. On déduit que le code pénal a
été promulgué avant la constitution. Normalement ça doit être l’inverse donc le
code pénal actuel est en dehors des dispositions constitutionnelles.

Les principes fondamentaux sont dissimilés dans l’article 1 jusqu’à l’article 12,
c’est pratiquement des principes fondamentaux qu’on trouve dans tous les codes
pénaux mondialement. Du moment que l’État a toute sa puissance, a le droit et
le pouvoir de punir.

Article premier : « La loi pénale détermine et constitue en infractions les faits de


l'homme qui, à raison du trouble social qu'ils provoquent, justifient l'application
à leur auteur de peines ou de mesures de sûreté. » : c’est la source de la norme
pénale qui émane du pouvoir législatif.

Article 2 : « Nul ne peut invoquer pour son excuse l'ignorance de la loi


pénale. » : c’est une fiction juridique qui a une finalité répressive.

Article 3 : « Nul ne peut être condamné pour un fait qui n'est pas expressément
prévu comme infraction par la loi, ni puni de peines que la loi n'a pas
édictées. » : La légalité criminelle

Article 4 : « Nul ne peut être condamné pour un fait qui, selon la loi en vigueur
au temps où il a été commis, ne constituait pas une infraction. » : La non-
rétroactivité de la loi pénale.
Le principe légaliste a 2 conséquences :

1- L’interprétation restrictive de la loi pénale. Pas de raisonnement par


analogie. On ne peut s’élargir dans l’interprétation du code pénal.
2- 2ème corollaire c’est la non-rétroactivité.

Article 5 : « Nul ne peut être condamné pour un fait qui, par l'effet d'une loi
postérieure à sa commission, ne constitue plus une infraction ; si une
condamnation a été prononcée, il est mis fin à l'exécution des peines tant
principales qu'accessoires. » : Au moment du jugement, l’infraction n’est plus

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incriminée. On ne peut pas juger quelqu’un pour une infraction qui n’est plus
incriminée. Ici, il ne s’agit pas de rétroactivité mais il s’agit d’une application
immédiate de la loi.

Article 6 : « Lorsque plusieurs lois ont été en vigueur entre le moment où


l'infraction a été commise et le jugement définitif, la loi, dont les dispositions
sont les moins rigoureuses, doit recevoir application. » : La loi la plus douce.

Article 7 : « Les dispositions des articles 5 et 6 ci-dessus ne concernent pas les


lois temporaires. Celles-ci, même après qu'elles aient cessé d'être en vigueur,
continuent à régir les infractions commises pendant la durée de leur
application. » : Il traite les lois provisoires, qui ne sont pas soumises à
l’exception de rétroactivité parce qu’elles sont temporaires.

Article 8 : « Nulle mesure de sûreté ne peut être prononcée que dans les cas et
conditions prévus par la loi. Les mesures de sûreté applicables sont celles
édictées par la loi en vigueur au moment du jugement de l'infraction. » : Il s’agit
des mesures de sûreté. Il confirme le principe de légalité même les MS y sont
soumises.

Article 9 : « L'exécution d'une mesure de sûreté cesse lorsque le fait qui l'avait
motivée n'est plus constitutif d'infraction par l'effet d'une loi postérieure ou
lorsque cette mesure de sûreté est elle-même supprimée par la loi. » : même
chose par rapport à l’article 8. L’interprétation de la légalité criminelle en
fonction du temps.

Article 10 : « Sont soumis à la loi pénale marocaine, tous ceux qui, nationaux,
étrangers ou apatrides, se trouvent sur le territoire du Royaume, sauf les
exceptions établies par le droit public interne ou le droit international. »

Article 11 : « Sont considérés comme faisant partie du territoire, les navires ou


les aéronefs marocains quel que soit l'endroit où ils se trouvent, sauf s'ils sont
soumis, en vertu du droit international, à une loi étrangère. »

Article 12 : « La loi pénale marocaine s'applique aux infractions commises hors


du Royaume lorsqu'elles relèvent de la compétence des juridictions répressives
marocaines en vertu des dispositions des articles 751 à 756 du code de
procédure pénale4. » à La légalité criminelle en fonction et à la lumière de
l’espace. (Tous les articles) (principe de territorialité de la loi pénale).

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Le principe de territorialitéàles art 704 705-706 du CPP. On parle d’infractions
complexes. Il suffit qu’un seul élément concerne la justice marocaine pour
qu’elle soit compétente.

Récapitulation sur l’élément moral

L’élément moral ne peut être interprété qu’à la lumière de deux catégories


d’infractions : Les infractions intentionnelles et les infractions non
intentionnelles.

• Les infractions intentionnelles : l’élément moral dans ce type


d’infractions se compose de deux éléments fondamentaux ; culpabilité
(culpa : faute au sens pénal) et imputabilité, ces 2 sont liées. La faute se
compose du dol général et du dol spécial.

Le dol général se réalise à travers deux faits : la connaissance et la volonté. Ces


deux faits sont suffisants pour engager la responsabilité pénale.
Le dol spécial (pourquoi on fait ça ? Pour quelle raison ?) : le mobile. Pour
façonner la responsabilité. Ce dol spécial rentre dans le terme de circonstances
atténuantes ou e circonstances aggravantes.

L’imputabilité est définie comme la capacité de pouvoir répondre pénalement de


ses actes, la personne qui n’a pas de connaissance et de volonté est une personne
non imputable (aliéné mental, mineur art 134 du code pénal).

• Les infractions non intentionnelles : culpabilité et imputabilité.

Est-ce qu’on peut parler de dol général et dol spécial dans les infractions non
intentionnelles ? NON. Mais est-ce que ça veut dire qu’il n’y a pas faute ? Non,
il y a faute. Comment se manifeste cette faute ? Négligence, inattention…etc (art
432 du CP) attitudes intellectuelles. (On appelle l’élément moral l’élément
intellectuel chez les allemands.)

Il y a de la culpabilité, mais est-ce qu’il y a de l’imputabilité ? Oui. Elle est là


qu’il s’agisse d’infractions intentionnelles ou non.

Il y a un élément moral dans les infractions non intentionnelles mais ses


composantes sont différentes. (Art 432, 433, 436).

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Le délit praeter-intentionnel : délit à mi-chemin entre l’infraction
intentionnelle et l’infraction non intentionnelle et généralement il est traité en
tant que tel. (Ex : coups et blessures qui ont causé la mort). Lorsque le résultat
dépasse les prévisions initiales de l’auteur de l’infraction. La sanction est à mi-
chemin entre une sanction douce de l’infraction non intentionnelle et une
sanction d’infraction intentionnelle tel que l’homicide volontaire.

Étude sur l’examen du système des sanctions au Maroc

Lorsqu’on dit sanctions cela se ramène à 2 types : les peines et les mesures de
sûreté. Le terme de sanction est plus général.

Section 2 : Le système marocain des peines

Le système marocain des peines s’articule autour de peines principales, et autour


de peines accessoires.

Les peines principales sont modelées en fonction de 3 catégories d’infractions.


Si elles s’appliquent à des crimes, c’est des peines criminelles, et des peines qui
s’appliquent au délit, c’est des peines délictuelles, et des peines qui s’appliquent
aux contraventions c’est des peines contraventionnelles. Article 15 du CP.

1-Les peines principales criminelles

Leur liste est donnée par l’article 16, elles sont au nombre de 7 : La PM, la RP,
la R à temps (entre 5 et 30 ans), la résidence forcée (prévue principalement pour
les infractions politiques) et la dégradation civique (privation de 3 catégories de
droits à civils, civiques et de famille). Lorsqu’il s’agit d’un crime, on ne peut
appliquer que ces peines. C’est la raison d’ailleurs pour laquelle on les appelle
peines criminelles principales.

2-Les peines délictuelles principales

Il y a 2 peines délictuelles principales : l’emprisonnement d’un mois à 5 ans et


l’amende (+ de 1200 DH). Pas de minimum et pas de maximum (ce n’est pas
très pénal parce que le texte pénal doit être tranché et précis.)

L’avant-projet du CP de 2015 on a fixé à 2000DH minimum ou plus.

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Les contraventions : combinaison entre la peine privative de liberté et l’amende.
Et si on invoque ça en droit pénal des affaires le plus souvent les délits du DPA
c’est des délits de police.
La détention inférieure à un mois. En réalité il n’y a pas de détention c’est
surtout des amendes qui arrivent à 1200 DH.

Dans la version initiale de 1962, c’était de 5 DH à 120 DH. Après le Dahir du 6


Mai 1982, promulguant la loi 3-80, il a levé le maximum à 200 DH.

En 1994, il y a eu un nouveau Dahir c’est celui du 25 Juillet 1994, c’est là où on


a passé l’amende de 30 DH minimum à 1200 DH.

Quelles sont ces peines accessoires ? Et quelle est leur adéquation avec le
système pénal marocain ?

2-Les peines accessoires


Le terme « peine accessoire », comme son nom l’indique, c’est d’être adossé à
une peine principale, d’être complémentaire à une peine principale. Le juge peut
prononcer une peine principale il n’est pas obligé de prononcer une peine
accessoire, mais pour qu’il puisse prononcer une peine accessoire, il faut
impérativement une peine principale.

Les peines accessoires s’adossent aux peines principales. Elles sont prévues par
l’article 36 du CP.

En premier lieu, il y a :

1- L’interdiction légale
2- La dégradation civique : elle a un double emploi. (Certaines mesures de
l’article 26 peuvent être utilisées en tant que peines accessoires et non pas
en tant que peines principales).
3- La suspension de l’exercice des droits civiques, civils ou de famille : ça
reprend pratiquement la 2ème peine, ça nous renvoie à la dégradation. La
privation pour un certain temps des droits civiques, civils ou de famille
donc il n’y a pratiquement pas de différence entre la 2ème peine et la 3ème.
4- La perte ou la suspension de certains droits aux pensions servies par
l’État et les établissements publics : Cette peine est principalement prévue
lorsque la juridiction a prononcé la peine de mort ou la RP, à supposer

15
que c’est un fonctionnaire ou agent qui va recevoir une pension de retraite
par exemple. Cette peine est problématique. Pourquoi ? Pour 2 raisons :
ce qu’il reçoit comme pension c’est quelque chose à laquelle il a
contribué. Et deuxièmement, s’il est en prison ou théoriquement s’il a été
exécuté c’est la famille qui va en pâtir. C’est une remise en cause de la
personnalité de la peine c’est-à-dire que c’est le commetteur de
l’infraction qui doit subir la peine et non pas ses ayants-droits.
5- La confiscation partielle des biens appartenant au condamné
6- La dissolution d’une personne juridique : les personnes morales sont
diverses : les partis politiques, les syndicats, les sociétés…etc. L’art 47
prévoit la dissolution qui signifie le retrait de la personnalité morale donc
elle ne peut plus agir comme sujet de droit.
7- La publication de la décision de condamnation : prévue à l’article 48,
c’est une peine qui a deux facettes, une morale et une pécuniaire, car cette
publication est ordonnée par la justice pour être faite dans deux journaux
et aux frais du condamné. À la lecture de l’art 48, il invoque une autre
forme de mauvaise publicité que la publication, à savoir l’affichage : il a
lieu dans un tableau du tribunal ou dans des lieux désignés par les
tribunaux, alors que la publication est dans les journaux.

Les peines qui intéressent le droit pénal des affaires sont la confiscation en tant
que peine accessoire et la dissolution qui a un lien étroit avec la responsabilité
pénale des personnes morales et enfin la publication.

3-Les causes d’extinction, d’exemption ou de suspension


des peines
Les peines sont supposées être appliquées mais il arrive que des circonstances
peuvent faire face à ces peines, à savoir, les causes d’extinction, d’exemption ou
de suspension. Ces causes sont prévues par l’article 49 du CP.

On commence par la 1ère cause :

16
1- La mort du condamné : l’extinction de la peine.
2- L’amnistie : ce n’est pas la grâce, c’est une décision prise par le parlement
et il faut prendre une loi. : cause d’exemption.
3- L’abrogation : plus de continuation de la peine : suspension.
4- La grâce : prérogative du chef de l’État, c’est discrétionnaire. : cause
d’exemption.
5- La prescription : la prescription de l’action publique, juridiquement
parlant, il ne peut pas y avoir de poursuite. Or, la prescription de la peine,
il y avait la poursuite et un jugement. Crime : 15 ans, délit : 4 ans,
contravention : 1 an.
6- Le sursis : il suspend l’exécution de la peine provisoirement mais après il
peut devenir définitif.
7- Libération conditionnelle : la personne purge sa peine. Libération sous
condition. : cause de suspension.
8- La transaction lorsque la loi en dispose expressément : mécanisme de
règlement de conflits pénaux. Arrangement soumis à certaines conditions.
(Contrat), la médiation et la composition sont 2 techniques prévues par le
législateur avec un certain nombre de formalités. La composition doit être
validée par le président du tribunal.

Section 3 : Le système marocain des mesures de sûreté

Le système répressif du Maroc repose sur 2 sanctions : les peines et les mesures
de sûreté.
Les MS sont une invention qui permet d’agir sur le crime a postériori en
principe mais rien n’empêche qu’il soit également à priori.

La peine et la MS n’ont pas la même logique et ni le même objectif. La peine


c’est une sorte de rétribution, son objectif est répressif et dissuasif. Elle est
tournée vers le passé. Or, la MS a une autre logique, elle est tournée vers
l’avenir, elle essaye de jouer sur les causes et les facteurs qui ont été à la base de
la commission de l’infraction qui ont un aspect préventif et non pas répressif.

Le code de 62 a essayé de reproduire les MS figurant dans le code français à


l’époque. On distingue les MS personnelles et les MS réelles. Les MS sont
largement traitées par le code pénal parce qu’elle s’étale pratiquement de
l’article 61 à 104.

Les MS personnelles : la liste figure dans l’article 61 du CP.

17
L’article 61 du CP : « Les mesures de sûreté personnelles sont :
1° La relégation;
2° L'obligation de résider dans un lieu déterminé;

3° L'interdiction de séjour;
4° L'internement judiciaire dans un établissement psychiatrique;

5° Le placement judiciaire dans un établissement thérapeutique;

6° Le placement judiciaire dans une colonie agricole;

7° L’incapacité d’exercer toutes fonctions ou emplois publics ;

8° L'interdiction d'exercer toute profession, activité ou art, subordonnés ou non


à une autorisation administrative;

9° La déchéance des droits de puissance paternelle. »

1- La relégation : concerne les récidivistes. Le législateur lui a réservé les


articles 63 jusqu’à l’article 68 mais pratiquement ce sont des articles
décors. Elle ne peut pas s’appliquer. On prévoit la définition de la
relégation à l’article 63.

L’article 63 du CP : « La relégation consiste dans l'internement dans un


établissement de travail, sous un régime approprié de réadaptation sociale, des
récidivistes rentrant dans les conditions énumérées aux articles 65 et 66 ci-
après. »

2- L'obligation de résider dans un lieu déterminé : La résidence forcée.

à En principe, une MS s’applique après la peine mais il y a des MS qui


s’appliquent avant la peine.

3- L’interdiction de séjour : l’interdiction d’apparaître dans certains lieux


(art 71 à 74)
4- L’internement judiciaire dans un établissement psychiatrique

Ces 3 premières MS se passe généralement après la peine par contre la 4ème qui
concerne l’internement judiciaire, c’est à dire ordonné par la justice, c’est à dire
pour traiter la personne qui a été déclarée irresponsable pénalement. On ne peut
pas prononcer à son égard une peine pour raison d’irresponsabilité pénale donc
on prend une MS.

18
5° Le placement judiciaire dans un établissement thérapeutique ; situation qui
concerne les personnes sous dépendance à les toxicomanes (Dahir 74
prévention de la toxicomanie)

6° Le placement judiciaire dans une colonie agricole; Ce placement est fait par
la justice. Cette MS intervient après la peine.

7° L’incapacité d’exercer toutes fonctions ou emplois publics ; Lorsqu’il s’agit


d’un fonctionnaire impliqué dans une infraction (corruption, trafic d’influence,
concussion...etc (art 86)

8° L'interdiction d'exercer toute profession, activité ou art, subordonnés ou non


à une autorisation administrative; art 87

9° La déchéance des droits de puissance paternelle

Loi 103-13 relative à la violence contre les femmes qui a été promulguée par le
dahir du 29 JUILLET 2018 et qui ajouté 2 MS : interdiction de contacter la
victime et la soumission à un traitement psychologique. à L’injonction de soin.

Pour les MS réelles, on a que 2à art 62 à s’appliquent aux choses.

« Les mesures de sûreté réelles sont :

1° La confiscation des objets ayant un rapport avec l'infraction ou des objets


nuisibles ou dangereux, ou dont la possession est illicite;

2° La fermeture de l'établissement qui a servi à commettre une infraction. »

(Séance 5)

C- Les causes d’extinction, d’exemption et de suspension des MS


Ces causes sont cataloguées dans l’article 93 jusqu’à l’art 104. (pratiquement les
mêmes causes pour les peines)

Section 4 : L’application des sanctions pénales

Comment ces peines et ces MS peuvent s’appliquer dans certaines situations ?


En fonction de la catégorie de l’infraction et du régime de la responsabilité.

19
On a plusieurs cas de figure : la multiplicité des infractions, circonstances
aggravantes et atténuantes, les excuses légales…

A- Le concours d’infractions

Il existe 2 types de concours dont il faut distinguer le régime :

1) Le concours idéal ‫ اﻟﺘﻌﺪد اﻟﺼﻮري‬appelé également concours formel ou


bien ‫ﻣﻌﻨﻮي‬
2) Le concours matériel ou réel ‫اﻟﺘﻌﺪد اﻟﻤﺎدي أو اﻟﺤﻘﯿﻘﻲ‬

1) Le concours idéal : est défini par l’article 118 du CP : « Le fait unique


susceptible de plusieurs qualifications doit être apprécié suivant la plus
grave d'entre elles. »

Ce seul fait matériel est susceptible de plusieurs qualifications ‫اﻟﺘﻜﯿﯿﻒ‬. (Problème


posé au niveau de la qualificationà texte général ou texte d’une loi spéciale)

La première qualification est donnée par le parquet. Le juge du fond a le droit de


requalifier l’infraction.

Loi sur la SA à infractions à art 473 ou 373. Dispositions générales (5


premiers articles) précisent qu’en cas de qualification plus grave c’est la peine la
plus sévère qui s’applique (incrimination spéciale).

2) Concours matériel ou réel : défini par l’art 119 du CP :


« L'accomplissement simultané ou successif de plusieurs infractions non
séparées par une condamnation irrévocable constitue le concours
d'infractions. »

Le concours matériel nous pose un problème d’une autre nature dans la mesure
où la personne a commis plusieurs actes matériels soit de manière simultanée
(en même temps ; viol, meurtre, vol à infractions indépendantes) ou bien de
manière successive.

L’article 120 : « En cas de concours de plusieurs crimes ou délit déférés


simultanément à la même juridiction, il est prononcé une seule peine privative
de liberté dont la durée ne peut dépasser le maximum de celle édictée par la loi
pour la répression de l'infraction la plus grave. (Un seul tribunal)

Lorsqu'en raison d'une pluralité de poursuites, plusieurs peines privatives de


liberté ont été prononcées, seule la peine la plus forte est exécutée. (Quelle est
la peine qui va s’exécuter ?)

20
Toutefois, si les peines prononcées sont de même nature, le juge peut, par
décision motivée, en ordonner le cumul en tout ou en partie, dans la limite du
maximum édicté par la loi pour l'infraction la plus grave. »

Le concours matériel ce n’est pas un problème de qualification mais de peine.


On a 2 systèmes : le système anglo-saxon adopte le principe des cumuls des
peines ‫ ﺿﻢ اﻟﻌﻘﻮﺑﺎت‬ça veut dire l’addition.

Le système latin (Maroc) suit une autre logique et un autre principe : la


confusion des peines ‫ دﻣﺞ اﻟﻌﻘﻮﺑﺎت‬ß Concerne en principe les peines privatives de
libertés.

Cette règle s’applique lorsque la personne est déférée devant un seul tribunal et
lorsqu’il s’agit d’une peine privative de liberté. Or, lorsqu’il s’agit des peines
pécuniaires et accessoires et les MS et contraventions à cumul.

B- Le sursis et la récidive

1) Le sursis
Le sursis est un mécanisme qui rentre dans une logique générale, en
l’occurrence, la logique de l’individualisation de la sanction pénale défendu par
Saleilles. Un grand concept de droit pénal et de criminologie et qui a trouvé son
application dans l’article 141 du CP marocain. (Chapitre 3 du CP)

L’art 141 : « Dans les limites du maximum et du minimum édictés par la loi
réprimant l'infraction, le juge dispose d'un pouvoir discrétionnaire pour fixer et
individualiser la peine en tenant compte d'une part, de la gravité de l'infraction
commise, d'autre part, de la personnalité du délinquant. »

(La loi ne doit pas être un mécanisme figéà il faut laisser au juge une marge
discrétionnaire d’appréciation).

Le sursis n’est accordé qu’à des délinquants primaires et que l’infraction


commise est un délit ou une contravention à pas une grande gravité.

Sursis total : couvre l’intégralité de la peine (enregistré dans le casier judiciaire)


on sursoit l’exécution en lui donnant une chance pour bien se comporter.

La révocation du sursis entraîne le cumul. Le sursis est un mécanisme qui opère


dans le sens de l’atténuation. Il peut être partiel : exemple : passer 6 mois en
prison et le reste sursis.

2) La récidive

21
Elle est réglée dans les articles 154 à l’art 160.

L’article 154 : « Est, dans les conditions déterminées aux articles ci-après, en
état de récidive légale, celui qui, après avoir été l'objet d'une condamnation
irrévocable pour une infraction antérieure, en commet une autre. »

à1er terme de la récidive : 1ère condamnation.

En fonction de la catégorie de l’infraction à nous mène aux règles de la


récidive.
Condamnation pour un crime : Récidive générale, ça veut dire quelle que
soit l’infraction. En termes de temps elle est permanente quelle que soit le
temps qui sépare la 1ère infraction de la 2ème.

Condamnation pour un délit : Les règles changent ; On applique la récidive en


matière de délit qu’en raisonnant dans le cadre d’une récidive spéciale non pas
par infraction mais par catégorie d’infractions. La récidive est spéciale ; on
raisonne par un groupe d’infractions ‫ﺟﺮاﺋﻢ ﻣﻤﺎﺛﻠﺔ‬. La récidive est aussi
temporaire (avant l’expiration de 5 ans depuis la 1ère condamnation c’est-à-dire
s’il commet une infraction après 7 ans il ne sera pas considéré comme
récidiviste à récidive à mécanisme d’aggravation la peine doit être doublée).

Condamnation pour contravention : La récidive est spéciale et temporaire


dans les limites d’un an.

La récidive ne modifie pas la nature de l’infraction sur la base de l’article 112.

Que ça soit pour le sursis (opère dans le sens de l’atténuation) ou la récidive


(opère dans le sens de l’aggravation), il s’agit de mécanisme d’individualisation
de la sanction.

C-Circonstances aggravantes et atténuantes


Les circonstances aggravantes doivent avoir une base textuelle et doivent être
spécifiées et précisées en tant que telles par la loi. Elles sont donc expressément
prévues par la loi.
à elles entraînent une modification de la catégorie de l’infraction à article 113
Ex : vol simpleàvol qualifié.

Il faut distinguer les circonstances aggravantes subjectives et les circonstances


aggravantes objectives.

Les circonstances aggravantes objectives concernent toutes les personnes


impliquées dans l’infraction.

22
Les circonstances atténuantes : champ d’application à l’ART 146 À L’ART
151. Les circonstances atténuantes sont laissées à l’appréciation du juge (pas de
liste prévue par la loi.) Elles sont encadrées (art 146) par la loi mais pas
délimitées.

Le reste des articles représente le plafonnement c’est-à-dire que le législateur


fixe des seuils.

Lorsqu’on atténue la sanction, on ne change pas la catégorie de l’infraction


commise.

àLa correctionnalisation ‫ اﻟﺘﺠﻨﯿﺢ‬c’est-à-dire que l’activation des circonstances


atténuantes change la peine criminelle à une peine délictuelle sans que la
catégorie de l’infraction change.

Il y a 2 types de correctionnalisation : - La correctionnalisation législative : loi


qui transforme un crime en délit prévue par le législateur.
- La correctionnalisation judiciaire : circonstances atténuantes invoquées par
le juge. Quand il diminue la peine, il tombe sur les délits.

D-Les excuses légales

Situations prévues pour certaines infractions donc, lorsque le législateur veut


utiliser une excuse légale, il le précise, avec 2 variantes : L’excuse absolutoire :
on reconnaît la personne coupable et responsable mais on va l’exempter de la
peine. (Ex : faux monnayage art 336 du CP. Dénonciation par ex la récompense
à excuse absolutoire)

Régime juridique des excuses légales : art 142 jusqu’à l’art 145.

Contrairement aux circonstances atténuantes, les excuses légales lorsque les


conditions sont réalisées s’imposent aux juges.
Les excuses atténuantes : forme des excuses légales qui peut être mentionnée
dans certaine infraction prévue par le législateur expressément. Elles sont
précisées par le texte et généralement, elles réduisent la peine de moitié et elles
s’imposent au juge, elles ne sont pas facultatives.

Art 218-9 : « Bénéficie d'une excuse absolutoire, dans les conditions prévues
aux articles 143 à 145 du présent code, l'auteur, le coauteur ou le complice qui,
avant toute tentative de commettre une infraction de terrorisme faisant l'objet

23
d'une entente ou d'une association et avant toute mise en mouvement de l'action
publique, a le premier, révélé aux autorités judiciaires, de sécurité,
administratives ou militaires l'entente établie ou l'existence de
l'association.(Excuse absolutoire)

Lorsque la dénonciation a eu lieu après l'infraction, la peine est diminuée de


moitié pour l'auteur, le coauteur ou le complice qui se présente d'office aux
autorités ci-dessus mentionnées ou qui dénonce les coauteurs ou complices dans
l'infraction. (Excuse atténuante)

Lorsque la peine prévue est la mort, elle est commuée à la peine de réclusion
perpétuelle, lorsqu'il s'agit de la peine de la réclusion perpétuelle, elle est
commuée à la réclusion de 20 à 30 ans. »

Art 161 donne l’ordre de priorité que doit suivre le juge s’il s’agit d’une
situation complexe.

E-Le concours des causes d’atténuation et d’aggravation


(Séance 6) : 13 Mai 2022

Section 5 : La responsabilité pénale des personnes morales

à Sujet majeur du droit pénal des affaires.


à Abordé sous l’angle doctrinale de la possibilité de punir ou de ne pas punir la
personne morale. (Débat stérile auparavant).

La source de la RP des PM : D’abord c’est un concept anglo-saxon (première


apparition). Ensuite il s’est propagé dans des pays européens et enfin il est
apparu dans les pays arabes.

L’Union Européenne en tant que structure, a 2 recommandations principales à ce


sujet, émanées du Comité du Conseil des ministres de l’Union Européenne, à
savoir :

1- La recommandation n°12 de 1981


2- La recommandation n°18 de 1988

PI : La RP des PM au présent

A-Punissabilité et systèmes de sanctions

24
La référence principale reste l’article 127 considéré comme un article pilote.
(Fondement textuel)

On a tout d’abord l’article 36 qui parle des peines accessoires : dissolution de la


personne morale qui est définie par l’article 47 à en quoi consiste la dissolution
d’une personne morale à une peine ciblée pour les personnes morales.

On invoque expressément les MS des PM à art 90 à fermeture


d’établissement.

Il y a 11 articles dans le CPP qui citent la RP des PM plus spécifiquement le


casier judiciaire. (art 656 paragraphe 2, 668 paragraphe 2,de l’art 678 jusqu’à
l’art 686)

B –L’absurdité de l’article 127


L’art 127 : « Les personnes morales ne peuvent être condamnées qu'à des
peines pécuniaires et aux peines accessoires prévues sous les numéros 5, 6 et 7
de l'article 36. Elles peuvent également être soumises aux mesures de sûreté
réelles de l'article 62.»

La seule peine principale applicable au PM : L’amende.

Les peines accessoires : La dissolution, la confiscation et l’affichage.

Les mesures de sûreté : art 62 MS réelles : confiscation et la fermeture.

Est-ce que l’article 127 traite de la RP des PM ? Non, il traite de la punissabilité


et non pas la responsabilité

quelles sont les peines principales, accessoires et MS susceptibles de


s’appliquer sur les PM ? On a 6 sanctions.

On ne peut punir une personne que lorsqu’elle est responsable donc c’est
implicite. Le problème de l’article 127 c’est qu’il n’organise pas les conditions
de la responsabilité.
À qui s’adresse l’article 127 ? Le juge du fond qui va appliquer la peine. Ça
signifie que lorsque le législateur veut incriminer une PM il l’exprime
clairement.

Lorsque le texte ne précise pas pour la PM une sanction spécifique, le juge peut
utiliser les sanctions prévues par l’art 127.

• Possibilité d’appliquer l’article 127 :

25
à Crime : L’article 16, est-ce qu’il mentionne l’amende ? Non, ça veut dire que
lorsqu’une PM commet un crime et qu’on peut lui appliquer l’amende cette
dernière n’est pas une peine criminelle donc impossible de l’appliquer
lorsqu’une personne morale commet un crime. Donc logiquement, on ne peut
pas appliquer la peine accessoire puisqu’elle est liée à la peine principale ni la
MS qui vient après la peine principale. (Aspect d’absurdité)

à Délit : L’article 17, il y a l’amende conçue pour les personnes physiques.


Pour les PM, le 1er problème ces PM ne peuvent pas commettre tous les délits, et
si elles commettent des délits et qu’on va leur appliquer l’amende ce n’est pas
une amende spécifique (amende prévue pour les PP) lorsque le législateur a posé
les amendes et délits soit de manière alternative avec une peine privative de
liberté ou bien cumulative. (Le juge soit il applique l’amende et la peine
privative de liberté soit l’une des deux.) Amendes non adaptées pour la PM. à
Pas d’applications des PA et MS.

àContravention : l’article 18, amendes dérisoires pour les personnes


physiques, non adaptées aux PM.

PII : La RP des PM au futur


L’avant-projet du CP présenté le 31 Mars 2015 : projet préparé lorsque
Mustapha Ramed était ministre de la justice : Ça a était préparé entre Octobre et
Décembre 2014. (Présenté en tant que débat.)

Avant-projet présenté le 31 Mars 2015 : projet de loi 10-16 modifiant le CP

1) Au niveau des peines principales


(Dans l’avant-projet) à 1ère innovation c’est l’article 18-1 et 18-2, on a inséré
les peines principales des personnes morales, donc la peine principale applicable
aux PM c’est l’amende.

Article qui donne un barème de conversion ‫ ﻣﻘﯿﺎس اﻟﺘﺤﻮﯾﺪ‬comment convertir une


peine qui s’applique en principe aux PP à une peine qui va s’appliquer aux PM ?

Le contenu final 31 Mars : lorsque la loi n’édicte pas une peine spécifique à la
PM (on reconnaît le principe de spécialité mais s’il n’y a pas de texte spécial
dans le cadre du principe de généralité, on va essayer d’adapter les peines des
PM aux PM à travers le barème de conversion), elle sera sanctionnée comme
suit :

- de 5 millions à 10 millions de DHS pour les crimes punissables de peine de


mort ou de RP.

26
- 1 millions à 5 crimes punissables de la réclusion temporaire.
- 100 000 DHS à 1 millions DHS pour les délits
- 3 fois l’amende prévue pour une PP s’il s’agit d’une contravention.

L’article 55-1 : idée d’introduire le sursis aussi pour la PM (possibilité


d’accorder le sursis en cas de condamnation de la PM à l’amende si elle n’a
pas été déjà été condamné à un crime ou un délit la juridiction peut
ordonner le sursis à l’exécution de la peine sans descendre au-dessous de la
moitié de l’amende prononcée ; c’est un sursis partiel.

2) Au niveau des peines accessoires


La commission a décidé de réviser pratiquement la liste des peines accessoires et
de laisser carrément l’article 36 uniquement pour les PP et de dresser une autre
liste des peines accessoires propres aux PM (art 36-1). à Création d’un nouvel
article art 36-1 qui précise les peines accessoires applicables aux PM.

L’art 36-1 : liste bien détaillée comporte 8 paragraphes : chaque paragraphe


comporte plusieurs peines accessoires :

- La dissolution de la PM.
- La fermeture définitive ou temporaire de l’établissement ou le masquage
du site électronique utilisé dans la commission de l’infraction.
- L’interdiction temporaire ou définitive de l’exercice d’une activité
professionnelle ou sociale.
- La confiscation des biens, des recettes, des choses et des instruments.
- L’interdiction définitive ou temporaire de participation au marché public.
- L’interdiction d’obtention de chèque et de leur émission.
- L’interdiction d’obtention de la carte bancaire et de son usage.
- La publication de la décision judiciaire de condamnation ou son affichage
ou sa diffusion par tous les moyens.

3) Au niveau des mesures de sûreté


Les MS personnelles ne peuvent pas s’appliquer, il n’y a que les MS réelles à
savoir : la confiscation et la fermeture. Or, en plus de ça, on a modifié l’article
126. C’est là où on aborde le 4ème point qui est le plus important : le principe de
la RP des PM.

L’article 126 : « Les peines et mesures de sûreté édictées par le présent code
sont applicables aux personnes physiques. »

27
C’est la raison d’être de l’article 127 qui vient comme l’exception.

L’art 126 a été reformulé comme suit : les peines et MS édictées par cette loi
(CP) sont applicables à la PP et à la PM.

L’art 132-1 (avant-projet 2015) qui s’est largement inspiré de l’article français
121-2, il a presque le même contenu.

Quelle est la teneur de l’article 132 ?

« La PM à l’exclusion de l’État est responsable pénalement des infractions


commises à son profit par son représentant ou ses organes agissant pour son
compte et en son nom.

Toutefois, les collectivités locales ne sont pénalement responsables que des


infractions commises à l’exercice d’activités pouvant constituées l’objet d’une
convention de gestion déléguée d’un service public.

La R de la PM n’exclut pas la R de la PP auteur de l’infraction. »

L’art 151-1 à possibilité d’accorder des circonstances atténuantes à une


personne morale.

Projet 10-16 : Art 18-1 et 18-2 (les 2 articles sont fusionnés)à maintien du
barème de conversion. Art 132-1.

Chapitre II ‫اﻟﻔﺼﻞ‬: Infractions de droit pénal des affaires relevant


du code pénal
Les infractions du droit pénal des affaires peuvent être trouvées dans le code
pénal, code de commerce et dans des lois spéciales. Sur un plan didactique, nous
allons travailler sur le code pénal pour avoir un aperçu sur le type de ces
infractions et sa corrélation avec le domaine des affaires.

Section 1 ‫ اﻟﻔﺮع‬: Les infractions contre les biens


Les manuels du droit pénal des affaires systématiquement traitent ces infractions
contre les biens. L’objectif : ne pas faire l’étude classique du droit pénal spécial
mais juste avoir un aperçu sur les spécificités du régime juridique de
l’infraction.

P I ‫اﻟﻤﺒﺤﺚ‬: Les infractions du vol

28
Il s’agit d’une infraction réglementée de l’article 505 à l’article 539 du CP (35
articles).

àC’est l’infraction quantitativement la plus présente dans le code pénal.

Cette réglementation remonte au code de 1962, on a pratiquement transposé le


texte français (reproduction du code pénal français de l’époque).

Pour saisir le schéma des infractions du vol, il faut d’abord connaître le régime
juridique ‫اﻟﻨﻈﺎم اﻟﺰﺟﺮي‬.

A) ‫اﻟﻤﻄﻠﺐ‬Le régime répressif


L’article 505 : « Quiconque soustrait frauduleusement une chose appartenant à
autrui est coupable de vol et puni de l'emprisonnement d'un à cinq ans et d'une
amende de 200220 à 500 dirhams. »

Cet article est considéré comme l’article pilote (la locomotive) qui nous donne la
définition et la sanction du vol.

L’amende figurant dans le code est une fausse amende (code de 1962).

- Le Dahir 94 a augmenté le minimum de l’amende à +de 1200 dhs (le


plafond s’il s’agit d’un délit). (majoration les amendes)

à La nature de l’infraction c’est un délit correctionnel (5 ans) ‫ﺟﻨﺤﺔ ﺗﺄدﯾﺒﯿﺔ‬

Délit de police ‫ﺟﻨﺤﺔ ﺿﺒﻄﯿﺔ‬: jusqu’à 2 ans.

Délit correctionnel : + 2 ans jusqu’à 5 ans..

L’art 506 : « Par dérogation aux dispositions de l'article précédent, est qualifié
larcin et puni de l'emprisonnement d'un mois à deux ans et d'une amende de
200221 à 250 dirhams la soustraction frauduleuse d'une chose de faible valeur
appartenant à autrui.

Les larcins commis avec les circonstances aggravantes prévues aux articles 507
à 510 constituent des vols punis des pénalités édictées auxdits articles. »

Larcin : ‫ ﺳﺮﻗﺔ اﻷﺷﯿﺎء زھﯿﺪة اﻟﻘﯿﻤﺔ‬: cas par cas, ça dépend de l’endroit et du
temps.

29
Ces circonstances aggravantes sont variables, à savoir la circonstance
aggravante de l’article 507 : « Sont punis de la réclusion perpétuelle les
individus coupables de vol, si les voleurs ou l'un d'eux étaient porteurs de
manière apparente ou cachée d'une arme au sens de l'article 303, même si le vol
a été commis par une seule personne et en l'absence de toute autre circonstance
aggravante.

La même peine est applicable si les coupables ou l'un d'eux détenaient l'arme
dans le véhicule motorisé qui les a conduits sur le lieu de l'infraction ou qu'ils
auraient utilisé pour assurer leur fuite. »

D’autres circonstances mentionnées dans l’art 508 : Sont punis de la réclusion


de vingt à trente ans, les individus coupables de vol commis sur les chemins
publics ou dans les véhicules servant au transport des voyageurs, des
correspondances ou des bagages, ou dans l'enceinte des voies ferrées, gares,
ports, aéroports, quais de débarquement ou d'embarquement, lorsque le vol a
été commis avec l'une au moins des circonstances visées à l'article suivant. »

Et l’article 509 qui exige 2 circonstances aggravantes : « Sont punis de la


réclusion de dix à vingt ans les individus coupables de vol commis avec deux au
moins des circonstances suivantes :

Si le vol a été commis avec violences, ou menaces de violences, ou port illégal


d'uniforme, ou usurpation d'une fonction d'autorité;

Si le vol a été commis la nuit;

Si le vol a été commis en réunion par deux ou plusieurs personnes;

Si le vol a été commis à l'aide d'escalade, d'effraction extérieure ou intérieure,


d'ouverture souterraine, de fausses clés, ou de bris de scellés, dans une maison,
appartement, chambre ou logement, habités ou servant à l'habitation ou leurs
dépendances;

Si les auteurs du vol se sont assurés la disposition d'un véhicule motorisé en vue
de faciliter leur entreprise ou de favoriser leur fuite;

Si l'auteur est un domestique ou serviteur à gages, même lorsqu'il a commis le


vol envers des personnes qu'il ne servait pas, mais qui se trouvaient soit dans la
maison de son employeur, soit dans celle où il l'accompagnait;

Si le voleur est un ouvrier ou apprenti, dans la maison, l'atelier ou magasin de


son employeur ou s'il est un individu travaillant habituellement dans l'habitation
où il a volé. »

30
Et l’article 510 qui exige une seule circonstance : « Sont punis de la réclusion de
cinq à dix ans les individus coupables de vol commis avec une seule des
circonstances suivantes :

Si le vol a été commis avec violences, ou menaces de violences, ou port illégal


d'uniforme, ou usurpation d'une fonction d'autorité;

Si le vol a été commis la nuit;

Si le vol a été commis en réunion, par deux ou plusieurs personnes;

Si le vol a été commis à l'aide d'escalade, d'effraction extérieure ou intérieure,


d'ouverture souterraine, de fausses clés ou de bris de scellés, même dans un
édifice ne servant pas à l'habitation;

Si le vol a été commis au cours d'un incendie ou après une explosion, un


effondrement, une inondation, un naufrage, une révolte, une émeute ou tout
autre trouble;

Si le vol a porté sur un objet qui assurait la sécurité d'un moyen de transport
quelconque, public ou privé ».

à Or ces articles qui incriminent et sanctionnent, on a des articles qui sont dotés
d’un régime spécial ce qu’on peut appeler l’immunité familiale ‫اﻟﺤﺼﺎﻧﺔ اﻟﻌﺎﺋﻠﯿﺔ‬
art 534,535,536. Ces articles apportent le régime de l’immunité familiale
qui ne sont pas des faits justifications ni des excuses légales.

Il existe 2 types : 1) Pas de pénal entre les époux. 2) (non traité)

à L’art 539 : Dans tous les cas, les coupables de délits prévus à la présente
section peuvent, en outre, être frappés pour cinq ans au moins et dix ans au plus
de l'interdiction d'un ou plusieurs des droits mentionnés à l'article 40 et de
l'interdiction de séjour.

La tentative de ces délits est punie des mêmes peines que l'infraction
consommée. »

à Il parle de la tentative et de sa punissabilité.

B) Infractions concernant le droit pénal des affaires


L’article 522 : « Quiconque fait usage d'un véhicule motorisé à l'insu ou contre
la volonté de l'ayant droit est puni de l'emprisonnement d'un mois à deux ans, à
moins que le fait ne constitue une infraction plus grave. (concours d’infraction)

31
La poursuite n'a lieu que sur plainte de la personne lésée; le retrait de la plainte
met fin aux poursuites. »

Le véhicule est un bien qui a une valeur économique mais bizarrement on a


réservé un article spécial pour le vol d’un véhicule. Pourquoi ne pas utiliser l’art
505 ?

à Le voleur s’arrange pour ouvrir la portière, prend la voiture, fait un tour et la


rend. à Vol d’usage ‫اﻟﺴﺮﻗﺔ ﻟﻤﻨﻔﻌﺔ‬

à Le voleur d’usage ramène la chose, il ne s’approprie pas, et il n’a pas


l’intenter de garder la chose. Où se pose le problème ? Il se pose au niveau de
l’élément moral. .

L’art 521 : « Quiconque soustrait frauduleusement de l'énergie électrique ou


toute autre énergie ayant une valeur économique, est puni de l'emprisonnement
d'un mois à deux ans, et d'une amende de 250 à 2.000 dirhams ou de l'une de
ces deux peines seulement. »

Cet article parle du vol d’énergie ou toute autre énergie électrique. On a réservé
un article spécial à ce genre de vol. Sur le plan juridique, pourquoi ? Parce que
l’article 505 parle de choses matérielles. L’énergie électrique ce n’est pas une
chose matérielle. On ne peut pas appréhender. Le vol suppose l’appréhensionà
On saisit matériellement la chose, ce qui n’est pas le cas pour l’énergie
électrique à bien économique immatériel à donc l’art 505 ne peut pas servir
comme cadre juridique d’où la nécessité d’un article spécial pour respecter le
principe de légalité. Problème posé au niveau de l’élément matériel.

L’art 523 : « Est puni de l'emprisonnement d'un mois à un an et d'une amende


de 200229 à 1.000 dirhams, le cohéritier ou le prétendant à une succession qui,
frauduleusement, dispose avant le partage, de tout ou partie de l'hérédité.

La même peine est applicable au copropriétaire ou à l'associé qui dispose


frauduleusement de choses communes ou du fonds social. »

1ère hypothèse : disposition de l’héritage àavant l’héritage à à quel niveau se


pose le problème pour qu’on réserve un article spécial ? à Avant le partage
(indivision) ; le problème se pose au niveau de la chose, l’art 505 suppose que la
chose appartienne à autrui, mais ici avant l’indivision, l’héritage n’appartient pas
totalement à autrui, il appartient partiellement au voleur ou à celui qui dispose.
Ça ressemble au vol et ça suppose une incrimination spéciale. C’est-à-dire :
même si ça vous appartient, ça ne peut vous appartenir en totalité qu’après la
division, si vous agissez avant la division, vous êtes dans la situation d’un
voleur. Problème de vol entre familles.

32
2ème hypothèse qui touche le droit pénal des affaires : copropriétaire ou
associé disposant de choses communes ou du fonds social. Cette situation est en
relation avec les sociétés. Mais quels sont les problèmes posés ?

L’art 523 s’applique aux associations, avant l’immatriculation de la société et


après son immatriculation, SEP.

Est-ce qu’il y a une autre entité pour laquelle il peut s’appliquer ?

à Les coopératives et les sociétés civiles (copropriété civile en cas de


détournement…)

à C’est aussi des structures où un fonds commun peut exister, il ne donne pas
droit à celui qui le gère de le détourner.

Les sociétés de faits à les sociétés créées de faits à pas de personnalité morale
à non pas reconnues par le droit à sont dissoutes, mais qui créent une situation
de fait, de rapports financiers, patrimonial entre les associés, donc il peut avoir
lieu à invoquer le fondement de société de fait.

Le groupement d’intérêt économique (GIE), est-ce qu’il a un capital ou une


personnalité morale une fois immatriculé ? Avant de s’immatriculer, il est dans
la situation de fonds commun ou après sa liquidation.

L’art 532 et 533 traitent des situations qui concernent le monde des affaires

Toujours dans le PI : Infractions du vol

• SA à Loi 17-95

Art 373 : « Au sens du présent titre, l'expression membres des organes


d'administration, de direction ou de gestion désigne :

- dans les sociétés anonymes à conseil d'administration, les membres du conseil


d'administration y compris, le président et les directeurs généraux extérieurs au
conseil;

- dans les sociétés anonymes à directoire et à conseil de surveillance, les membres de


ces organes. ( à la fois les membres du directoire et ceux du conseil de surveillance
la gestion faite par le directoire, ils ont une responsabilité.)»

o Administration ‫ إدارة‬/ Direction ‫ ﺗﺪﺑﯿﺮ‬/ Gestion ‫ﺗﺴﯿﯿﺮ‬

33
à Le conseil d’administration se compose d’organes (entre 3 jusqu’à 11).

à Le PDG, au même temps il préside le CA et il a la fonction de direction, il


cumul 2 fonctions, il dirige au quotidien.

à S’il ne dirige pas, il se limite de présider le CA (PCA) dans ce cas, il faut


désigner un DG qui a la charge de gérer au quotidien.

à Selon l’art 373, tous les membres en principe, sont impliqués, sauf si l’un
d’eux n’a pas pris part à la décision, mais potentiellement ça peut impliquer un
membre qui n’est pas forcément le PCA.

àQuel est le sens du texte ? Déterminer les personnes visées concrètement par
les infractions àQu’est-ce qui se cache derrière l’expression organes d’admin, e
direction et de gestion ?

L’art 374 : « Les dispositions du présent titre visant les membres des organes d'
administration, de direction ou de gestion seront applicables à toute personne
qui, directement ou par personne interposée, aura, en fait, exercé la direction, l'
administration ou la gestion de sociétés anonymes sous le couvert ou aux lieu et
place de leurs représentants légaux. »

Les dirigeants de fait sont également ciblés. Ils peuvent être appréhendés par les
sanctions pénales aussi bien le dirigeant de droit que le dirigeant de fait.

à L’art 373 vise le dirigeant de droit alors que l’art 374 vise le dirigeant de fait.
‫اﻟﻤﺴﯿﺮ اﻟﻔﻌﻠﻲ‬

Dérogation du CP ; on reste dans le principe de la récidive en matière de


délits. En matière des délits, la récidive est spéciale et temporaire, limitée à
5 ans et la même catégorie des infractions (infractions contre les biens).

L’art 376 : « Les dispositions pénales de la présente loi ne sont applicables que
si les faits qu'elles répriment ne peuvent pas recevoir une qualification pénale
plus grave en vertu des dispositions du code pénal. »

Ça veut dire que si le juge trouve une disposition plus sévère il doit laisser de
côté les infractions contre les sociétés et appliquer les dispositions du CP
(version initiale et qui dérange énormément les hommes d’affaires et elle a
été abrogée par la loi 20-05 dahir 2008).

Si on veut traduire le contenu de l’art 376, il va être la traduction du principe du


concours d’infractions idéal. Il s’agit d’un renvoi vers le concours d’infractions

34
moral puisqu’il s’agit du même fait mais il a une qualification dans le CP et dans
une loi spéciale.

à L’abus de biens sociaux (ABS) ‫ﺳﻮء اﺳﺘﻌﻤﺎل أﻣﻮال اﻟﺸﺮﻛﺔ‬

L’art 384 : « Seront punis d'un emprisonnement de un à six mois et d'une


amende de 100.000 à 1.000.000 de dirhams ou de l'une de ces deux
peisneuslement les membres des organes d'administration, de direction ou de
gestion d'une société anonyme :

1) qui, en l'absence d'inventaire ou au moyen d' inventaires frauduleux,


auront, sciemment, opéré entre les actionnaires la répartition de
dividendes fictifs;

2) qui, même en l'absence de toute distribution de dividendes, auront sciemment


publié ou présenté aux actionnaires, en vue de dissimuler la véritable situation
de la société, des états de synthèse annuels ne donnant pas, pour chaque
exercice, une image fidèle du résultat des opérations de l'exercice, de la
situation financière et du patrimoine, à l'expiration de cette période :

3) qui, de mauvaise foi, auront fait, des biens ou du crédit de la société, un


usage qu'ils savaient contraire aux intérêts économiques de ce-cllieà des fins
personnelles ou pour favoriser une autre société ou entreprise dans laquelle ils
étaient intéressés directement ou indirectement ;

4) qui, de mauvaise foi, auront fait des pouvoirs qu'ils possédaientdets/ovuoix


dont ils disposaient, en cette qualité, un usage qu'ils savaient contraire aux
intérêts économiques de la société, à des fins personnelles ou pour favoriser une
autre société ou entreprise dans laquelle ils étaient intéressés directement ou
indirectement. »

à Il faut déterminer l’infraction la plus grave. (art 523 du CP) Il faut voir les
sanctions des 2 textes et celui qui est susceptible de s’appliquer.

Art 176.

àAutre paramètre de sévérité : le cumul de la peine privative de liberté ; le


cumul des sanctions imposées par l’article 523 ce qui n’est pas le cas pour
l’article 384 qui laisse l’alternative au juge de choisir la peine. Selon tous les
paramètres, c’est l’article 523 qui constitue le texte le plus sévère.

35
Est-ce que le fait d’abroger l’article 376 va empêcher le juge de faire application
de l’article 523 ? àQuestion clé. ; Art 118. àapplication du texte le plus
sévère. à Concours idéal.

Chapitre 1er : dispositions générales de la loi sur la SA : 5 articles :

- 1er article qui définit qui sont les organes d’administration et de gestion et de
direction

-le 2ème article qui englobe les dirigeants de fait dans la sphère pénale

-3ème article traite la récidive selon cette loi, la notion de récidive est différente
de la notion de récidive prévue dans le code pénal.

-376 abrogé.

-377 il attend une abrogation (sursis). àTout le reste c’est des infractions.

P II : Infractions d’escroquerie
à Infractions très fréquentes (art 540 P1).

àOn l’appelle escroquerie d’affaires dans le domaine des affaires (affaire


MADOF l’une des plus grandes escroqueries d’affaires à l’échelle mondiale
l’escroquerie pyramidale / en boule de neige.)

àL’escroquerie a une relation étroite avec les affaires. Ses éléments


constitutifs sont essentiellement :

o Les affirmations fallacieuses ‫اﻟﺘﺄﻛﯿﺪات اﻟﺨﺎدﻋﺔ‬


o La remise : conséquence des affirmations fallacieuses. ‫اﻟﺘﺴﻠﯿﻢ‬
o Le préjudice : diminution du patrimoine de la victime.
o L’intention criminelle.

L’appel public à l’épargne : circonstance aggravante la confiance des


investisseurs est touchée et ça touche plusieurs personnes : les épargnants
investissent dans une société fictive qui n’existe pas.

P III : Infractions d’abus de confiance


Généralement, elles sont commises au détriment des employeurs. Ces derniers
peuvent être des PM ou des PP. Ce qui fait que c’est lié au domaine des affaires.
L’article pilote ici c’est l’article 547 du CP.

36
Il s’agit d’un délit correctionnel. Dès qu’on parle d’abus de confiance, ça
suppose préalablement une condition :

-Nécessité d’existence de rapports contractuels entre l’auteur et la victime.


Cette relation contractuelle suppose la remise c’est à dire l’abuseur de confiance
dispose déjà de la chose entre les mains à cause de ce rapport contractuel.

Les contrats dans lesquels il peut y avoir des rapports contractuels et une remise
qui va donner lui à l’infraction de l’abus de confiance :

Le contrat de louage : louage d’une voiture (bien meuble corporel) il y a de la


remise dans le cadre d’un contrat si on ne restitue pas la voiture, il s’agit donc
d’un abus de confiance. (Usage détourné)

NB : location c’est pour les baux. (contrat de bail)

Le prêt à usage ‫ ﻋﺎرﯾﺔ اﻻﺳﺘﻌﻤﺎل‬: Ex : PC portable, le PAU est réglementé par le


DOC, si la personne ne restitue pas la chose à abus de confiance.

Dépôt ‫اﻟﻮدﯾﻌﺔ‬: Les banques à titre d’exemple ne fonctionnent qu’avec des dépôts,
les notaires, les avocats lorsqu’ils perçoivent les indemnités…etc

Les mandats.

Nantissement (dans le sens de gage ça suppose des biens meubles corporels, on


ne peut pas détourner des biens immeubles) : disposer du nantissement à forme
d’abus de confiance

Le contrat de travail : le plus fréquent (caissier, comptable…etc) détournent


l’argent et la laissent dans leurs poches. Les employeurs sont souvent victimes
de ce type de détournement.

à Élément matériel : 2ème composante de l’infraction d’abus de confiance à 2


termes qui sont utilisés : L’élément matériel se concrétise par :

• Détournement ‫اﺧﺘﻼس‬: donner une autre destination, l’agent s’érige en


propriétaire lorsqu’il glisse l’argent dans sa poche.
• Dissipation ‫ﺗﺒﺪﯾﺪ‬: Lorsqu’il utilise l’argent pour s’acquérir quelque chose,
il dissipe il n’est pas en mesure de restituer (impossibilité de restituer).

Ce qui est incriminé dans l’art 547 c’est l’infraction dans sa simple version. Or,
il y a des circonstances aggravantes mentionnées dans l’art 549 et 550.

37
Art 549 : Si l'abus de confiance est commis :

Soit par un adel, séquestre, curateur, administrateur judiciaire agissant dans


l'exercice ou à l'occasion de leurs fonctions; Circonstance subjective ; puisque
les personnes mentionnées dans l’article au-dessus sont des personnes de
confiance.

Soit par un administrateur, employé ou gardien d'une fondation pieuse, au


préjudice de cette fondation;

Soit par un salarié ou préposé au préjudice de son employeur ou commettant, la


peine est l'emprisonnement d'un à cinq ans et l'amende de 200242 à 5.000
dirhams. » On est arrivés au plafond du délit correctionnel. (Tous les dirigeants
ont la qualité de mandataire.)

Art 550 : « La peine de l'emprisonnement édictée à l'article 547 est portée au


double et le maximum de l'amende à 100.000 dirhams si l'abus de confiance a
été commis par une personne faisant appel au public afin d'obtenir, soit pour
son propre compte, soit comme directeur, administrateur ou agent d'une société
ou d'une entreprise commerciale ou industrielle, la remise de fonds ou valeurs à
titre de dépôt, de mandat ou de nantissement. »

La peine est plus sévère que celle de l’article 549. Elle est portée au double.
Mais est-ce que la qualification de l’infraction ? Ça va devenir un crime ou ça
restera un délit ? (Exceptionnellement cette infraction est laissée dans le régime
des délits même si la peine est portée au double.)

L’appel public à l’épargne (procédé) qui concerne le droit pénal des affaires qui
est une circonstance objective à circonstance aggravante. à Tentation de
détourner l’argent du souscripteur.

L’art 17 : « Les peines délictuelles principales sont : 1 - L'emprisonnement ;


2 - L'amende de plus de 1.200 dirhams6.

La durée de la peine d'emprisonnement est d'un mois au moins et de cinq


années au plus, sauf les cas de récidive ou autres où la loi détermine d'autres
limites. » Ça reste une peine délictuelle même si elle dépasse le plafond des
peines prévu pour les délits (art 218-2)

Art 551 : « Quiconque s'étant fait remettre des avances en vue de l'exécution
d'un contrat, refuse sans motif légitime, d'exécuter ce contrat ou de rembourser

38
ces avances, est puni de l'emprisonnement d'un à six mois et d'une amende de
200243 à 250 dirhams. »

Art 552 : « Quiconque abuse des besoins, des passions ou de l'inexpérience d'un
mineur de vingt et un ans ou de tout autre incapable ou interdit, pour lui faire
souscrire à son préjudice, des obligations, décharges ou autres actes engageant
son patrimoine, est puni de l'emprisonnement de six mois à trois ans et d'une
amende de 200244 à 2.000 dirhams.

La peine d'emprisonnement est d'un à cinq ans et l'amende de 250 à 3.000


dirhams si la victime était placée sous la garde, la surveillance ou l'autorité du
coupable. »

Art 553 : « Quiconque, abusant d'un blanc-seing qui lui a été confié, a
frauduleusement écrit au-dessus une obligation ou décharge, ou tout autre acte
pouvant compromettre la personne ou le patrimoine du signataire, est puni de
l'emprisonnement d'un à cinq ans et d'une amende de 200245 à 5.000 dirhams.

Dans le cas où le blanc-seing ne lui avait pas été confié, le coupable est
poursuivi comme faussaire et puni des peines édictées aux articles 357 ou 358,
suivant les distinctions prévues auxdits articles. »

Abus de blanc-seing à abus de signature considéré comme un abus de


confiance par le législateur

Art 554 : Quiconque après avoir produit dans une contestation administrative
ou judiciaire, quelque pièce, titre ou mémoire, le soustrait ou détourne, est puni
de l'emprisonnement d'un à six mois et d'une amende de 200246 à 500 dirhams.

P 4 : Le recel des choses ‫إﺧﻔﺎء اﻷﺷﯿﺎء اﻟﻤﺘﺤﺼﻠﺔ ﻣﻦ اﻟﺠﺮﯾﻤﺔ‬


On l’appelle le recel des choses pour le distinguer du recel des cadavres ou du
recel des détenus, des enfants…etc.
à Incriminé entre les articles 571 jusqu’à 574.
Le recel suppose une infraction préalable qui va être soit un vol, escroquerie ou
abus de confiance. Il s’agit d’une infraction de conséquence. On lui pose cette
étiquette parce qu’elle intervient après une autre infraction.
Le receleur soit il achète, soit il cache le produit de l’infraction préalable donc le
recel est une infraction de conséquence.

àUne personne ne peut pas avoir les 2 casquettes (voleur et receleur). Elle ne
peut être poursuivie pour vol et recel. Il y a une distinction entre ces 2 auteurs ;
celui qui commet l’infraction préalable et celui qui commet l’infraction de
conséquence donc une même personne ne peut pas cumuler les 2 casquettes.

39
Section 2 : Les infractions de contrefaçon ‫ﺟﺮاﺋﻢ اﻟﺘﺰوﯾﺮ و اﻟﺘﺰﯾﯿﻒ‬
Les infractions de contrefaçon sont nombreuses mais elles ne concernent pas
toutes le domaine des affaires, celles qui intéressent le droit pénal des affaires
sont : le faux en écriture et le faux monnayage.

P 1 : Le faux en écriture ‫اﻟﺘﺰوﯾﺮ ﻓﻲ اﻟﻤﺤﺮرات‬


Souvent, cette infraction vient accompagner d’autres infractions. Elle a lien
d’attache avec le domaine du droit pénal des affaires. Nous verrons ses éléments
constitutifs rapidement :

1- Les éléments constitutifs

Les éléments constitutifs sont au nombre de 4 :

1) L’écrit : comme condition préalable, sans l’écrit on ne peut pas parler de


faux en écriture.
2) L’altération de la vérité
3) Le préjudice
4) L’intention

à Le régime juridique : les articles 351 à 359.

Le 1er élément à l’écrit ‫ اﻟﻌﻨﺼﺮ اﻟﻤﻜﺘﻮب أو اﻹﻟﺰاﻣﻲ‬, comme condition préalable, on


ne peut poursuivre pour faux monnayage sans pour autant avoir un écrit (au sens
classique et pénal du terme pour les besoins de la répression) : L’écrit est défini
comme un support ‫ دﻋﺎﻣﺔ‬de signe ‫ ﺷﺎرة‬visible (1ère condition) et permanent
servant à l’expression, la fixation ‫ ﺗﺜﺒﯿﺖ‬et la transmission de la pensée.

NB : Tout ce qui n’est pas visible à l’œil nu est exclu du champ de l’écrit des
articles 351 à 359.

Ces éléments sont forgés de l’article 351 du CP qui prévoit : « Le faux en


écritures est l'altération frauduleuse de la vérité, de nature à causer un
préjudice et accomplie dans un écrit par un des moyens déterminés par la loi ».

Si on évacue les supports informatiques et magnétiques (une carte bancaire n’est


pas un écrit) à reste les autres éléments :

Le 2ème élément à l’altération de la vérité à la modification constitue l’élément


matériel qui peut se passer de deux manières et nous donne 2 types de faux :

40
• Le faux matériel ‫اﻟﺘﺰوﯾﺮ اﻟﻤﺎدي‬
• Le faux intellectuel ‫اﻟﺘﺰوﯾﺮ اﻟﻤﻌﻨﻮي‬

C’est ça l’élément matériel : ça peut se manifester sous la forme d’un faux


matériel ou d’un faux intellectuel.

Les articles qui suivent et viennent après l’article 351 donnent des exemples de
faux matériel et de faux intellectuel.

L’article 352 : Est puni de la réclusion perpétuelle tout magistrat, tout


fonctionnaire public, tout notaire ou adel qui, dans l'exercice de ses fonctions, a
commis un faux :

soit par fausses signatures;

soit par altération des actes, écritures ou signatures;

soit par supposition ou substitution de personnes; (ex : j’ai enlevé le nom de x


et je l’ai remplacé par y à faux matériel à parce que je remplace, je
substitue)

soit par des écritures faites ou intercalées sur des registres ou sur d'autres actes
publics, depuis leur confection ou clôture. »

L’article 354 : « Est punie de la réclusion de dix à vingt ans, toute personne
autre que celles désignées à l'article précédent qui commet un faux en écriture
authentique et publique :

soit par contrefaçon ou altération d'écriture ou de signature; faux matériel

soit par fabrication de conventions, dispositions, obligations ou décharges ou


par leur insertion ultérieure dans ces actes;

soit par addition, omission ou altération de clauses, de déclarations ou de faits


que ces actes avaient pour objet de recevoir et de constater;

soit par supposition ou substitution de personnes. »

Le 3ème élément à préjudice

B- Le régime répressif

41
Le régime répressif est très important. Il s’étale de l’article 352 jusqu’à 359.
C’est un régime dualiste.

Il est important de distinguer deux types de faux en ce qui concerne le régime


répressif (non pas comme l’élément matériel qui a été distingué précédemment
entre le faux matériel et le faux intellectuel) :

• Le faux en écriture publique ou authentique ‫اﻟﺘﺰوﯾﺮ ﻓﻲ اﻟﻤﺤﺮرﯾﺖ اﻟﻌﻤﻮﻣﯿﺔ أو‬


‫اﻟﺮﺳﻤﯿﺔ‬
• Le faux en écriture privé de commerce ou de banque ‫اﻟﺘﺰوﯾﺮ ﻓﻲ اﻟﻤﺤﺮرات‬
‫اﻟﻌﺮﻓﯿﺔ و اﻟﺘﺠﺎرﯾﺔ و اﻟﺒﻨﻜﯿﺔ‬

NB : Beaucoup de gens confondent l’écriture publique avec l’écriture


authentique on dit ou c’est à dire c’est l’un ou l’autre, elle ne peut pas être
publique et authentique en même temps, soit elle est publique soit elle est
authentique.
Quand est-ce qu’elle peut être publique et quand est-ce qu’elle peut être
authentique ? Alors, un écrit public est l’écrit qui émane de tout fonctionnaire
public à Tout document émanant d’une administration publique et rédigée par
un fonctionnaire public.

L’authentique à il faut que ça émane d’un officier ministériel. à Ça ne veut


pas dire le ministère (ça n’a rien à avoir) à C’est une appellation officielle
qu’on donne à des personnes auxquelles la loi donne le droit de constater
officiellement, solennellement, et juridiquement l’acte. (Le notaire et le Adel
sont nommés, ils ont une charge officielle ; leurs actes sont officiels, solennelsà
donc l’écriture qui émane du notaire et du adel c’est une écriture authentique.)

L’article 352 parle des magistrats. Auparavant c’était sévère, c’était la RP,
quand on a l’écrit (pub ou authentique) et la qualité de la personne qui a fait le
faux (soit un magistratàfonctionnaire, soit adel ou notaire). Aujourd’hui, on a
une loi assez récenteà Loi 33-18 Dahir 11 Mars 2019 qui a changé la peine
mais qui est restée toujours dans la catégorie des crimesà alors la peine a été
révisée en 2019 à 10 à 20 ans +(et) 100 000 à 200 000 DH. .

La peine est modifiée au niveau de l’art 352 qui vise les magistrats,
fonctionnaires, adels, notaires. C’est une peine criminelle qui vise à la fois la
qualité et le document.

L’art 353 à peine modifiée également.

L’art 353 : « Est puni de la réclusion perpétuelle, tout magistrat, tout


fonctionnaire public, tout notaire ou adel qui , en rédigeant des actes de sa
fonction, en dénature frauduleusement la substance ou les circonstances, soit en

42
écrivant des conventions autres que celles qui ont été tracées ou dictées par les
parties, soit en constatant comme vrais des faits qu'il savait faux, soit en
attestant comme ayant été avoués ou s'étant passés en sa présence des faits qui
ne l'étaient pas, soit en omettant ou modifiant volontairement des déclarations
reçues par lui. »

Ça nous renvoie à quelle forme de faux ? à Toutes ses formes c’est des faux
intellectuels. à Parce que c’est le notaire par ex lorsqu’il rédige il intègre des
choses fausses contraires à la réalité à la base le document il est faussé et milé.

L’article 354 : « Est puni de la réclusion perpétuelle, tout magistrat, tout


fonctionnaire public, tout notaire ou adel qui , en rédigeant des actes de sa
fonction, en dénature frauduleusement la substance ou les circonstances, soit en
écrivant des conventions autres que celles qui ont été tracées ou dictées par les
parties, soit en constatant comme vrais des faits qu'il savait faux, soit en
attestant comme ayant été avoués ou s'étant passés en sa présence des faits qui
ne l'étaient pas, soit en omettant ou modifiant volontairement des déclarations
reçues par lui. »

L’art 356 : « Dans les cas visés à la présente section, celui qui fait usage de la
pièce qu'il savait fausse, est puni de la réclusion de cinq à dix ans. »à L’usage
faux public ou authentique à Là on suppose que celui qui a fabriqué le faux
n’est celui qui en bénéficie.

Pourquoi on différencie entre les deux ? Car le régime répressif n’est pas le
même. La loi 33-18 a jouté un autre article à la fin de l’article 359 c’est l’article
359-1 ; On verra la teneur de cet article.

Mais tout d’abord, il faut comprendre la différence entre l’écriture publique ou


authentique et l’écriture privée, de commerce ou de banque. Cette dernière a
l’appellation de l’écriture sous seing privé soit disant sous signature privée (pas
la signature d’un fonctionnaire ou d’un notaire…etc) catégorie résiduelle tout ce
qui n’est pas une écriture publique ou authentique est en principe une écriture
privée peu importe sa forme. Le dactylographe n’a pas la qualité de
fonctionnaire. ß Forme d’écriture sous seing privé. Tant qu’il n’émane pas d’un
fonctionnaire tant qu’il n’émane pas d’un officier ministériel ayant le caractère
authentique, c’est une écriture privée.

L’écriture de commerce àil faut que le doc émane du commerçant quel que soit
ce commerçant personne physique ou personne morale.

Parmi ces commerçants on a distingué une catégorie en l’occurrence les banques


(l’écriture de banque) qui émettent des documents, relevés bancaires,
mainlevées… donc tout ce qui émane d’un établissement qui a la qualité de

43
banque on va considérer que ce docu est un document bancaire, à
contrario,même le chèque est un doc bancaire car il est donné par une banque
mais il a un régime répressif distinct.

Son régime répressif s’étale de l’art 357 à l’art 359.

L’art 357 : « Toute personne qui de l'une des manières prévues à l'article 354
commet ou tente de commettre un faux en écritures de commerce ou de banque
est punie de l'emprisonnement d'un à cinq ans et d'une amende de 250 à 20.000
dirhams. (tentative punissable)

Le coupable peut, en outre, être frappé de l'interdiction de l'un ou plusieurs des


droits mentionnés à l'article 40 et d'une interdiction de séjour qui ne peut
excéder cinq ans.

La peine peut être portée au double du maximum prévu au premier alinéa


lorsque le coupable de l'infraction est un banquier, un administrateur de société
et, en général, une personne ayant fait appel au public en vue de l'émission
d'actions, obligations, bons, parts ou titres quelconques, soit d'une société, soit
d'une entreprise commerciale ou industrielle. » à Il établit le régime répressif
de l’écriture de commerce et de banque. (Moins sévère que le régime répressif
du régime répressif de l’écriture pub ou authentique)

àQui sont les titulaires des banques ? Des SA à RP des PM.

En ce qui concerne le texte français, il emploie l’administrateur de la société or


le texte arabe emploie le directeur de la société ce n’est pas la même chose, le
terme administrateur englobe tous les membres du CA à condition de démontrer
qu’ils ont pris part dans l’acte de falsification ça peut englober le PDG ou le DG
ou le DGD ou le directoire…etc. Or le terme de directeur exclut d’autres
qualités ce qui constitue un problème.

L’art 358 : Toute personne qui, de l'une des manières prévues à l'article 354,
commet ou tente de commettre un faux en écritures privées est punie de
l'emprisonnement d'un à cinq ans et d'une amende de 250 à 2.000 dirhams.

Le coupable peut, en outre, être frappé de l'interdiction de l'un ou plusieurs des


droits mentionnés à l'article 40 et d'une interdiction de séjour qui ne peut
excéder cinq ans. à Traite du régime répressif de l’écriture privée. à Incrimine
le faux en écriture privé. à la peine ne change pas/ l’amende diminue jusqu’à
2000.

L’art 359 : « Dans les cas visés à la présente section, celui qui fait usage de la
pièce qu'il savait fausse est puni des peines réprimant le faux, suivant les

44
distinctions prévues aux deux articles précédents. » à L’éventualité de
poursuite de l’usage de faux. ‫اﺳﺘﻌﻤﺎل اﻟﺰور‬

L’art 359-1 qui considère les avocats qui sont habilités à dresser des actes
authentiques et qui ont une valeur authentique qu’ils ne sont pas soumis aux
sanctions d’écriture privée.

P 2 : Le faux monnayage ‫ﺗﺰوﯾﺮ اﻟﻨﻘﻮد‬


Art 334 à 341

Faux monnayeur : quelqu’un qui fait du faux monnayage. à Sanction sévère :


RP. Pourquoi une sanction aussi grave ? Parce que d’abord, l’émission de la
monnaie c’est à monopole de l’Étatà Cette monnaie sert de transaction, donc si
on fabrique de la fausse monnaie, on sape la confiance qui est placée dans la
monnaie réelle à mais c’est une sévérité théorique.

Contrefaçon : ‫اﻟﺘﺰﯾﯿﻒ‬

Falsification : ‫اﻟﺘﺰوﯾﺮ‬

Altération : ‫اﻟﺘﻐﯿﯿﺮ‬

L’art 335 : Sont punis de la peine édictée à l'article précédent ceux qui, d'une
manière quelconque, ont sciemment participé à l'émission, à la distribution, à la
vente ou à l'introduction sur le territoire du Royaume des monnaies, titres, bons
ou obligations désignés audit article. à Extension de l’incrimination

L’art 338 : « N'est pas punissable celui qui, ayant reçu, en les croyant
authentiques, des monnaies métalliques ou papier-monnaies, contrefaits,
falsifiés, altérés ou colorés, les remet en circulation dans l'ignorance de leur
vice. (récepteur de bonne foi)

Celui qui remet en circulation lesdites monnaies après en avoir découvert le


vice, est puni de l'emprisonnement d'un à six mois et d'une amende égale au
quadruple de la somme ainsi remise en circulation. (punissable si la personne
découvre le vice) » qu’est-ce qu’on appelle cette amende ? C’est une amende
indexée ‫ ﻏﺮاﻣﺔ ﻣﺴﻌﺮة‬qui n’a pas de maximum ni de minimum. Et il y a aussi
l’amende proportionnelle (comme dans le chèque) mais dans cet art il s’agit
d’une amende indexée.

L’art 336 : « Bénéficie d'une excuse absolutoire dans les conditions prévues aux
articles 143 à 145, celui des coupables des crimes mentionnés aux deux articles
précédents qui, avant la consommation de ces crimes et avant toutes poursuites,

45
en a donné connaissance aux autorités et a révélé l'identité des auteurs ou qui,
même après les poursuites commencées, a procuré l'arrestation des autres
coupables. (excuse absolutoire pour le faux monnayage prévu à cet article)

L'individu ainsi exempté de peine peut néanmoins être interdit de séjour pendant
cinq ans au moins et vingt ans au plus. »

L’art 341 : « Pour les infractions visées aux articles 334 et 338 à 340, la
juridiction de jugement doit obligatoirement prononcer la confiscation prévue
aux articles 43, 44 et 89. »

Section 3 : Infractions à l’ordre public économique

P I : Infractions relatives aux institutions de l’État


Auparavant nous avons vu le bloc des infractions contre les biens, là c’est des
infractions qui sont éparpillées dans tout le CP, le seul dénominateur commun
c’est de toucher à l’ordre public économique. Elles n’ont pas de caractéristiques
communes.

On peut choisir un premier groupe : les infractions relatives à la sûreté nationale


ou la sûreté de l’État soit extérieure soit intérieure.

L’art 187 : Sont réputés secrets de la défense nationale pour l'application du


présent code :

1° Les renseignements d'ordre militaire, diplomatique, économique ou industriel


qui, par leur nature, ne doivent être connus que des personnes qualifiées pour
les détenir, et doivent, dans l'intérêt de la défense nationale, être tenus secrets à
l'égard de toute autre personne ;

2° Les objets, matériels, écrits, dessins, plans, cartes, levés, photographies ou


autres reproductions, et tous autres documents quelconques qui, par leur
nature, ne doivent être connus que des personnes qualifiées pour les manier ou
les détenir et doivent être tenus secrets à l'égard de toute autre personne comme
pouvant conduire à la découverte de renseignements appartenant à l'une des
catégories visées à l'alinéa précédent;

3° Les informations militaires de toute nature, non rendues publiques par le


Gouvernement et non comprises dans les énumérations ci-dessus, dont la
publication, la diffusion, la divulgation ou la reproduction aura été interdite par
un dahir ou par un décret en conseil de cabinet;

46
4° Les renseignements relatifs soit aux mesures prises pour découvrir et arrêter
les auteurs et les complices de crimes ou délits contre la sûreté extérieure de
l'Etat, soit à la marche des poursuites et de l'instruction, soit aux débats devant
la juridiction de jugement. à Incrimine la violation des secrets de la défense
nationale en matière économique et industrielle.

L’art 189 P2 : Est coupable d'atteinte à la sûreté extérieure de l'Etat et puni de


la réclusion de cinq à trente ans :

1° Tout Marocain ou étranger qui, en temps de guerre, entretient sans


autorisation du Gouvernement, une correspondance ou des relations avec les
sujets d'une puissance ou les agents d'une autorité ennemie;

2° Tout Marocain ou étranger qui, en temps de guerre, au mépris des


prohibitions édictées, fait directement ou par intermédiaire des actes de
commerce avec les sujets d'une puissance ou les agents d'une autorité ennemie.
à Pratique en tant de guerre d’actes de commerce avec des sujets d’une
puissance ennemie.

L’art 192 P3 : « Est coupable d'atteinte à la sûreté extérieure de l'Etat :

1° Tout Marocain ou étranger qui, dans un but autre que celui de le livrer à une
autorité étrangère ou à ses agents, s'assure, par quelque moyen que ce soit, la
possession d'un secret de la défense nationale ou le porte, sous quelque forme et
par quelque moyen que ce soit, à la connaissance du public ou d'une personne
non qualifiée;

2° Tout Marocain ou étranger qui, par imprudence, négligence ou inobservation


des règlements, laisse détruire, soustraire ou enlever, en tout ou en partie, et
même momentanément, des objets, matériels, documents ou renseignements qui
lui étaient confiés, et dont la connaissance pourrait conduire à la découverte
d'un secret de la défense nationale, ou en laisse prendre, même en partie,
connaissance, copie ou reproduction;

3° Tout Marocain ou étranger qui, sans autorisation préalable de l'autorité


compétente, livre ou communique à une personne agissant pour le compte d'une
autorité ou d'une entreprise étrangère, soit une invention intéressant la défense
nationale, soit des renseignements, études ou procédés de fabrication se
rapportant à une invention de ce genre, ou à une application industrielle
intéressant la défense nationale.

Lorsque les infractions prévues aux alinéas précédents sont commises en temps
de guerre, la peine est celle de la réclusion de cinq à trente ans.

47
Lorsqu'elles sont commises en temps de paix, la peine est celle de
l'emprisonnement d'un à cinq ans et d'une amende de 1.000 à 10.000 dirhams.
à Incrimine la livraison à des entreprises étrangères une invention
intéressant la défense nationale.

Si on livre un renseignement qui concerne une invention (propriété industrielle)


(brevet d’invention) parmi les articles qui réglementent la PI l’art 42 de la loi
17-87 qui interdit la divulgation d’une invention et même la remise d’un brevet
pour une mention qui intéresse la défense nationale. Par exemple j’ai déposé une
invention chez l’OMPIC, admettons que cette invention est sensible ça touche la
télécommunication et ça peut intéresser la défense nationale donc l’OMPIC doit
informer le ministère de la défense nationale ou l’administration chargée de la
défense nationale et ils vont vérifier si ça intéresse la défense nationale si c’est le
cas le brevet ne va pas être remis. Le fait de divulguer ou de vendre à un État
étranger ou une entreprise étrangère ça touche la sûreté nationale (extérieure).

L’art 218-1 à 218-9 qui concerne un fameux domaine à les infractions du


terrorisme. Ces infractions ont été transposées de la loi 03-03 qui a été adoptée
par le Dahir du 28 Mai 2003 et en ce qui concerne la partie substantielle
(incriminations et sanctions) a été intégrée dans le CP dans les articles 218-1
jusqu’à 218-9.

L’art 218-1 parle de manière générale et définit le terrorisme mais il fait le


renvoi par la suite. C’est quoi le terrorisme dans le fond ? Il est adopté par des
infractions classiques et traditionnelles mais au profit d’un projet de terrorisme
ou une entreprise terroriste soit individuelle ou collective. Si par exemple on
braque une banque c’est une infraction classique qui se trouve dans le CP mais
ça dépend si je braque une banque pour m’enrichir ou pour financer des réseaux
terroristes.

L’art 218-1 : « Constituent des actes de terrorisme, lorsqu'elles sont


intentionnellement en relation avec une entreprise individuelle ou collective
ayant pour but l'atteinte grave à l'ordre public par l'intimidation, la terreur ou
la violence, les infractions suivantes :

1) l'atteinte volontaire à la vie des personnes ou à leur intégrité, ou à leurs


libertés, l'enlèvement ou la séquestration des personnes ;

2) la contrefaçon ou la falsification des monnaies ou effets de crédit public, des


sceaux de l'Etat et des poinçons, timbres et marques, ou le faux ou la
falsification visés dans les articles 360, 361 et 362 du présent code ;

3) les destructions, dégradations ou détériorations ;

48
4) le détournement, la dégradation d'aéronefs ou des navires ou de tout autre
moyen de transport, la dégradation des installations de navigation aérienne,
maritime et terrestre et la destruction, la dégradation ou la détérioration des
moyens de communication ;

5) le vol et l'extorsion des biens ;

6) la fabrication, la détention, le transport, la mise en circulation ou l'utilisation


illégale d'armes, d'explosifs ou de munitions ;

7) les infractions relatives aux systèmes de traitement automatisé des données ;

8) le faux ou la falsification en matière de chèque ou de tout autre moyen de


paiement visés respectivement par les articles 316 et 331 du code de
commerce51 ;

9) la participation à une association formée ou à une entente établie en vue de


la préparation ou de la commission d'un des actes de terrorisme ;

10) le recel sciemment du produit d'une infraction de terrorisme. » à Pas mal


d’infractions qui touchent le droit des affaires et qui peuvent être utilisées
comme des infractions terroristes notamment la falsification du chèque, la
contrefaçon d’une carte bancaire, les atteintes aux systèmes de traitement
automatisé des données…etc.

à Régime juridique du financement du terrorisme ; L’art 218-4 : Constituent


des actes de terrorisme les infractions ci-après :

- le fait de fournir, de réunir ou de gérer par quelque moyen que ce soit,


directement ou indirectement, des fonds, des valeurs ou des biens dans
l'intention de les voir utiliser ou en sachant qu'ils seront utilisés, en tout ou en
partie, en vue de commettre un acte de terrorisme, indépendamment de la
survenance d'un tel acte ;

- le fait d'apporter un concours ou de donner des conseils à cette fin.

Les infractions visées au présent article sont punies :

* pour les personnes physiques, de cinq à vingt ans de réclusion et d'une


amende de 500.000 à 2.000.000 de dirhams ;

* pour les personnes morales, d'une amende de 1.000.000 à 5.000.000 de


dirhams, sans préjudice des peines qui pourraient être prononcées à l'encontre
de leurs dirigeants ou agents impliqués dans les infractions.

49
La peine est portée à dix ans et à trente ans de réclusion et l'amende au double :

- lorsque les infractions sont commises en utilisant les facilités que procure
l'exercice d'une activité professionnelle ;

- lorsque les infractions sont commises en bande organisée ;

- en cas de récidive.

La personne coupable de financement du terrorisme encourt, en outre, la


confiscation de tout ou partie de ses biens. »

On utilise l’excuse absolutoire et l’excuse atténuante à (art 218-9).

Les articles 241 jusqu’à 247 : Infractions relatives au trafic d’influence et


concussion. ‫اﺳﺘﻌﻤﺎل اﻟﻨﻔﻮذ و اﻟﻐﺪر‬

Les articles 248 jusqu’à 256-2 : Infractions relatives au détournement et


corruption. ‫اﻟﺮﺷﻮة و اﻻﺧﺘﻼس‬
à Ce groupe d’articles a fait l’objet de deux modifications, une en 2004 et
l’autre en 2013 qui ont révisé les sanctions et introduit de nouvelles
incriminations. à Le dispositif a été révisé par deux Dahir : Loi 79-03 DAHIR
du 15 Septembre 2004 / Loi 94-13 DAHIR du 27 Juillet 2013. (À consulter

P 2 : Infractions relatives au fonctionnement de l’économie


Infractions qu’on trouve dans les articles 282 jusqu’à 286. à Infractions
relatives à la réglementation des maisons de jeux, de loterie et de maisons de
prêt à gage. ‫ اﻟﯿﻨﺎﺻﯿﺐ‬،‫أﻧﺪﯾﺔ اﻟﻘﻤﺎر‬

Les articles 389 / 390 /391 qui concernent l’usage illégal par les hommes
d’affaires de certaines qualités et de certains titres ‫اﻻﺳﺘﻌﻤﺎﻻت اﻟﻐﯿﺮ اﻟﻤﺸﺮوﻋﺔ ﻟﺒﻌﺾ‬
‫اﻟﺼﻔﺎت ﻓﻲ ﻣﺠﺎل اﻷﻋﻤﺎل‬.

Dernier article isolé l’article 592 qui incrimine la destruction de documents de


commerce et de banque contenant ou opérant une obligation ou disposition ou
décharge.

L’art 415 : « Lorsque les infractions définies à l'article 413 ont été commises
dans le cycle commercial, il est fait application du dahir n° 1-59-380 du 26
rebia II 1379 (29 octobre 1959) sur la répression des crimes contre la santé de
la Nation149. » Dahir relatif aux huiles frelatées.

50
L’article 446 est présent un peu partout et qui est incontournable qui traite de la
violation du secret professionnel ‫إﻓﺸﺎء اﻟﺴﺮ اﻟﻤﮭﻨﻲ‬.

L’article 447 qui traite de la violation du secret de fabrique ‫إﻓﺸﺎء اﻟﺴﺮ اﻟﻤﺼﻨﻊ‬

P III : Infractions contre les mœurs et droit pénal des affaires


Le siège de ces infractions s’étale de l’article 497 à l’article 507.

à Loi sur la traite des êtres humains a été intégrée dans le CP plus
particulièrement dans les articles 448-1 jusqu’à l’article 448-14.

à La loi 103-13 qui incrimine la violence contre les femmes et qui a été
promulguée 5 ans après le Dahir du 18 Février 2018.

Il peut y avoir des raisons internationales d’exploitation c’est là où


intervient la traite des êtres humains à des réseaux mafieux d’exploitation de la
prostitution d’autrui.

L’exploitation sexuelle ‫ اﻻﺳﺘﻐﻼل اﻟﺠﻨﺴﻲ‬/ Le proxénétisme ‫اﻟﻘﻮادة‬.

L’art 497 : « Quiconque excite, favorise ou facilite la débauche ou la


prostitution des mineurs de moins de dix-huit ans, est puni de l'emprisonnement
de deux à dix ans et d'une amende de vingt mille à deux cent mille dirhams208. »
(Amendes et sanctions très élevées) Délit puni par une peine criminelle. à
Sens de sévérité puisqu’il s’agit d’un mineur.

L’art 498 : « Est puni de l'emprisonnement de un an à cinq ans et d'une amende


de cinq mille à un million de dirhams (amende du droit pénal des affaires), à
moins que le fait ne constitue une infraction plus grave, quiconque sciemment
:

1) d'une manière quelconque, aide, assiste, ou protège la prostitution d'autrui


ou le racolage en vue de la prostitution ;

2) sous une forme quelconque, en connaissance de cause, perçoit une part des
produits de la prostitution ou de la débauche d'autrui ou reçoit des subsides
d'une personne se livrant habituellement à la prostitution ou à la débauche ;

3) vit, en connaissance de cause, avec une personne se livrant habituellement à


la prostitution ;

4) embauche, entraîne, livre, protège, même avec son consentement ou exerce


une pression sur une personne en vue de la prostitution ou la débauche ou en
vue de continuer à exercer la prostitution ou la débauche;

51
5) fait office d'intermédiaire, à un titre quelconque, entre les personnes se
livrant à la prostitution ou à la débauche et les individus qui exploitent ou
rémunèrent la prostitution ou la débauche d'autrui ;

6) aide celui qui exploite la prostitution ou la débauche d'autrui à fournir de


fausses justifications de ses ressources financières ;

7) se trouve incapable de justifier la source de ses revenus, considérant son


niveau de vie alors qu'il vit avec une personne se livrant habituellement à la
prostitution ou à la débauche ou entretenant des relations suspectes avec une ou
plusieurs personnes se livrant à la prostitution ou à la débauche ;

8) entrave les actions de prévention, de contrôle, d'assistance ou de rééducation


entreprises par les secteurs, les organismes ou organisations habilités à cet effet
vis-à-vis des personnes qui s'adonnent à la prostitution ou à la débauche ou qui
y sont exposés209. »

L’intermédiation à terme général. Or, dans le language de l’exploitation


sexuelle

Il n’existe pas d’article spécifique qui incrimine la prostitution (pas


d’incrimination expresse). Ils la confondent avec le proxénétisme.

L’art 501-1 : « Lorsque l'auteur des faits prévus aux articles 497 à 503 est une
personne morale, elle est punie d'une amende de dix mille à trois millions de
dirhams. Les peines complémentaires et les mesures de sûreté prévues à l'article
127 du présent code lui sont applicables, sans préjudice des peines auxquelles
ses dirigeants sont passibles215. » à Principe de spécialité c’est-à-dire qu’il y a
une incrimination spéciale pour les PM et qui est tout à fait l’inverse du
principe de généralité. (art 127) à La PM peut aussi commettre une infraction
d’exploitation sexuelle.

à Incrimination à harcèlement sexuel à Loi 24-03.

L’art 503-1 : « Est coupable d'harcèlement sexuel et puni de l'emprisonnement


d'un an à deux ans et d'une amende de cinq mille à cinquante mille dirhams,
quiconque, en abusant de l'autorité qui lui confère ses fonctions, harcèle autrui
en usant d'ordres, de menaces, de contraintes ou de tout autre moyen, dans le
but d'obtenir des faveurs de nature sexuelle218. »

NB : Le théâtre le plus fréquent du harcèlement à c’est les entreprises. Donc le


droit pénal des affaires s’intéresse aussi à cette infraction.

52
L’art 503-2 : « Quiconque provoque, incite ou facilite l'exploitation d'enfants de
moins de dix-huit ans dans la pornographie par toute représentation, par
quelque moyen que ce soit, d'un acte sexuel réel, simulé ou perçu ou toute
représentation des organes sexuels d'un enfant à des fins de nature sexuelle, est
puni de l'emprisonnement d'un an à cinq ans et d'une amende de dix mille à un
million de dirhams.

La même peine est applicable à quiconque produit, diffuse, publie, importe,


exporte, expose, vend ou détient des matières pornographiques similaires.

Ces actes sont punis même si leurs éléments sont commis en dehors du
Royaume.

La peine prévue au premier alinéa du présent article est portée au double


lorsque l'auteur est l'un des ascendants de l'enfant, une personne chargée de sa
protection ou ayant autorité sur lui.

La même peine est applicable aux tentatives de ces actes.

Le jugement de condamnation ordonne la confiscation et la destruction des


matières pornographiques.

Le tribunal peut ordonner la publication ou l'affichage du jugement.

En outre, le jugement peut ordonner, le cas échéant, le retrait de la licence dont


le condamné est bénéficiaire. Il peut, également, prononcer la fermeture
temporaire ou définitive des locaux219. » à Incrimine la pédopornographie.

P 4 : Les atteintes aux systèmes de traitement automatisé des


données (STAD)
à Loi 07-03 Dahir du 11 Novembre 2003 qui incrimine les atteintes aux
systèmes et la cybercriminalité et l’intrusion dans les systèmes informatiques.

Cette loi a été également incorporée dans le code pénal, plus spécifiquement
dans les articles 607-3 à 607-11.

Inspiration à loi française qui remonte à 1988 à Loi Godfrain. à


Incrimination du hacking en 1988 par la France.

àL’article 607-7 traite du faux en matière informatique et la bande organisée


(plusieurs pirates informatiques).

53
Dans ce domaine, on a une institution internationale qui contrôle les États et
leurs législations à Le GAFI à Groupe d’actions financières internationales.
à Gendarme du BC à l’échelle internationale à Il classe les États selon leurs
législations s’ils se conforment aux recommandations ou pas. à Il peut les
mettre sur la liste noire / grise ou blanche. à Si un pays est dans la liste noire il
n'accède pas au crédit de la banque mondiale. (Maroc est sur la liste grise pour
le moment mais il coopère très largement pour sortir de la liste grise.)

Le GAFI a fait un contrôle après la loi 43-05 et il a conclu que la loi n’était pas
conforme aux standards internationaux, il a donné des recommandations, ensuite
cette loi a été amendé par la loi 13-10 Dahir 20 Janvier 2011. Cette loi contient 4
chapitres. Seul le chapitre premier qui a été transposé dans le code pénal et c’est
ce chapitre qui sert de base pour les poursuites pour le BC. (art 574-1 à 574-7)
ß À consulter.

à Cette loi a amendé 3 lois : loi 43-05 / CP / CPP.

à Il y a une antenne du GAFI : GAFIMOAN. à GAFI pour le Moyen Orient et


l’Afrique du Nord. à Les États appartenant à cet espace diligentaient leurs
experts (une visite de contrôle pour voir la législation, les instruments…) à
Rapport d’évaluation mutuelle. (240 pages à peu près / écrit en anglais.)

Ce rapport a pointé toutes les défaillances de système de lutte contre le BC et le


FT en 2019. Il a épinglé systématiquement toutes les défaillances du système
marocain. À la suite de ce rapport, le Maroc se prépare pour remédier aux
défaillances du système.

Les banques ont signé un protocole d’accord avec la présidence du ministère


public en ce qui concerne le BC.

Des recommandations ont été faites, c’est ce qui a préparé le terrain à une
nouvelle loi : loi 12-18 (promulguée le 8 Juin 2021) qui a apporté une réforme
profonde à la loi 43-05.

Beaucoup de choses ont changé y compris l’appellation du gendarme du BC qui


est l’UTRF à Unité de traitement du renseignement financier et qui est devenue
à L’ANRF à Autorité nationale du renseignement financier.

La loi 12-18 a révisé encore une fois l’article 218-4 1 et 2 dans le sens
d’élargissement. Elle a révisé aussi l’article 414-3 en termes de sanctions.
(Revenir à la version actuelle de ces articles tels que amendés par la loi 12-
18 Dahir du 8 Juin 2021.)

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