VIELFAURE PASCAL

Séminaire 2
2021/2022
Semestre 2

MERCREDI 6 AVRIL 2022

La réglementation de la prostitution en France (1800-1946)

Introduction :

→ Prohibition, réglementation, abolition

Trois sortes de politiques possibles dans la prostitution :

- Celles qui visent à prohiber la prostitution
- Celles qui visent à réglementer la prostitution (L’État intervient)
- Celles qui visent à abolir la prostitution. Normalement, l’abolitionnisme s’inscrit contre la
réglementation telle qu’elle se produit en France au XIX ième siècle. Par exemple, en France on a
décidé de punir le client. Est-ce qu cela règle le problème ? Non.

Au début, le mot c’est « la quête de l’arbitraire » dans le droit pénal contemporain. Il n’y a pas de
lois réglementant la prostitution elle-même.

Phryné était une prostituée de luxe.

Histoire de la prostitution Dans l’Antiquité Au moyen-âge Du XVIe s. à la Révolution

La prostitution vue par les artistes au

XIXe – XXe s.

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A l’époque, l’idée de la prostitution est faussée par le tabou de la sexualité. Les juristes sont
extrêmement embarrassés tous comme les peintres.

Il s’agit de la description de prostituées dans une

maison de tolérance à Barcelone. On remarque la
couleur des visages de trois prostituées, qui ne sont
pas des femmes de couleurs mais des femmes
malades. Elles sont représentées comme étant
atteinte de la syphilis. Picasso avait conçu ce
tableau, mais deux personnages ont disparus dans
le tableau final dont un client (allant consommer)
et un médecin (ou élève en médecine). Ici, on est
au cœur de ce que les médecins appellent le
réglementarisme avec tous les protagonistes de ce
système : les prostituées, les clients, les médecins
(effectuent les visites sanitaires).

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Partie I/ Fondements et pratique du « système français »

Chapitre 1 Approche théorique du « réglementarisme »

Le réglementarisme = idée que les pouvoirs publics vont encadrer, réglementer le phénomène
prostitutionnel.

Le système français c’est à la fois l’idée de contrôle des prostituées, de tolérance du

phénomène et d’encadrement de ces filles publiques.

Celui qui à représenté le mieux la théorisation de ce phénomène c’est le médecin Parent-

Duchâtelet.

Section 1 Le réglementarisme selon Parent-Duchâtelet

On peut être débauché sans forcément être prostitué. Il ajoute « d’un genre particulier », ce qu’il
signifie qu’une prostituée demandera systématiquement une rémunération tandis que la
débauchée non. Il faudra attendre que cette idée d’argent intervienne dans un arrêt de 1912
pour venir définir la prostitution.

On a un définition qui relate une stigmatisation de ces filles. La prostituée va être la débauchée
publique. Qu’est-ce que l’on ajoute ? On va dire « elles forment cette classe de la société que
l’administration doit suivre et surveiller avec le plus grand soin ». Ceci est une justification de la
réglementation et non une définition. Pourquoi faut-il les surveiller ? En raison, de la morale
publique, du scandale mais aussi du danger sanitaire. On a d’ailleurs dit que c’était « le fléau
des temps modernes ».

Duchâtelet à dit « Les prostituées sont aussi inévitables, dans une agglomération d’hommes que les
égouts, les voiries et les dépôts ». C’est le signe que ces femmes sont bien les responsables que se
soit des atteintes à la morale publique, que se soit de la transmission de la syphilis. La
prostitution est un mal nécessaire on ne peut pas l’éviter. Il faut donc la surveillance de celles-
ci. Comment fait-on ?
• Au sein des maisons de tolérance. Il y a un système idéal de prostitution qui tourne autour
de ces filles parquées dans les maisons de tolérance. Au sein de ces maisons, il y a des règles
strictes. Il y a deux autres piliers.
• Celles qui sont malades seront amenées dans les hôpitaux et dispensaires de salubrité.
• Et celles qui refuseront le système seront enfermées en prison.

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On va quand même voir des pratiques d’enfermement qui seront considérées comme arbitraires.

Suite texte Duchâtelet

Pour contrôler ces prostituées, ont les mettaient dans des maisons de tolérance. Dans celles-ci,
il y avait une maîtresse de maison qui n’était autre qu’une ancienne prostituée. Ces dernières
devaient avoir certaines qualités comme citées ci-dessous :

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Section 2 Fondement juridique du « système français »

Il n’y avait aucun texte de loi sur la prostitution. Même si on se refuse à l’avouer, il y avait le
phénomène de proxénétisme.

Ce qui gênait les juristes c’est qu’il n’y avait aucun textes qui portaient sur la prostitution.
Demeurait seulement une réglementation municipale.

Certains arrêtés sur la prostitution vise trois lois :

- Loi des 16-24 août 1790

- Loi des 19-22 juillet 1791 sur la police municipale qui prévoit que les officiers de police peuvent
entrer de jour comme de nuit dans les lieux consacrés aux jeux et à la débauche.

- Loi du 5 avril 1884 qui à prévue l’élection des maires au suffrage universel sauf à un endroit.
Quel est le premier maire ayant été élu au suffrage universel ? Jacques Chirac. Cette loi prévoit un
article dans lequel le maire est chargé de prévenir les fléaux calamiteux et risques épidémiques. Il y
a donc une prérogative prévue en matière épidémique. Il n’y a pas le terme de « prostitution » qui
est employé.
Ces textes demeurent insuffisants sur les mesures de contraintes pesant sur la prostitution.

On appellera ces lieux de débauche et de

prostitution « BORDEL ». Il n’y a pas de
textes, ces lois sont de l’ordre peut être de la
morale.

Il nous explique en une page qu’on ne peut

pas faire autrement que de tolérer les lieux de
débauche POUR les célibataires, et lui,
procureur ne peut pas faire autrement que d’en
parler en espérant respecter la morale qu’il est
censé défendre devant la plus haute
juridiction.

On sait que des mesures seront

prises par arrêtés contre les
prostituées afin de réglementer cette
profession. On trouvera le terme
de « prostitution » pour la
première fois dans le répertoire
Dalloz en 1857. Ce qui est
intéressant est que le juriste va

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reconnaître qu’il existe aucune législation spéciale à infliger aux filles publiques et dames de
maison.

Chapitre 2 Les acteurs du phénomène prostitutionnel

§ 1 Les prostituées majeures

I/ L’inscription: « naissance » administrative des prostituées

A/ La procédure l’inscription

➔ Document 2 : obligations des prostituées

Il y a d’abord l’idée que les filles qui s’adonnent à la prostitution doivent être inscrites sur un
registre des mœurs. A partir de cela, elles reçoivent soit une carte dans laquelle on leur inscrit
leurs obligations (=les filles en carte), soit elles reçoivent un numéro (=les filles à numéro). Les
filles en carte exercent librement (hôtels). Les filles a numéro travaillent quant-à-elle dans les
maisons de tolérance.

B/ Les conséquences de l’inscription

Les obligations des prostituées selon le système réglementariste: Visites sanitaires Taxe
(Limitation de la liberté d’aller et venir chapitre suivant)

Une fois inscrite dans les fichiers, ces filles soumises publiques auront des obligations telles
que des visites médicales à effectuer.

➔ Document 3 : chambre criminelle 3 décembre 1847

La visite sanitaire consiste à observer les organes génitaux de ces filles. L’ustensile qui sert à
observer ces organes n’était pas nettoyé entre les patientes. La visite sanitaire était elle-même
vectrice des maladies sexuellement transmissibles. De plus, les femmes payaient leurs visites.
On avait des arrêtés qui distinguer entre la courtisane (paiera plus chère dans des conditions
meilleures) et la prostituée soumise (paiera moins chère mais la visite se fera dans des conditions
déplorables).

Ce système recevra l’avale de la chambre criminelle dans cet arrêt puisqu’en l’espèce, l’arrêt
cassera le jugement.

Si la prostituée n’était pas radiée par l’administration, elle restait une fille soumise à de telles
obligations.

On a donc un arrêt qui affirme qu’à partir du moment où on est inscrite sur le registre on doit se
soumettre aux obligations.

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Existe t-il un contrat de prostitution sur le plan civil ?

II/ La contestation de l’inscription

A/ Demande en radiation
B/ La voie contentieuse
1/ Le recours pour excès de pouvoir
2/ Le pouvoir limité du juge judiciaire

§ 2 Les prostituées mineures

I/ Avant la loi de 1908
II/ La loi du 11 avril 1908
Section 2 La lutte contre le proxénétisme
Chapitre 3 La réglementation des lieux de prostitution
Section 1 La réglementation administrative des maisons de tolérance
§ 1/ L’intervention administrative pour l’ouverture et la fermeture des maisons de tolérance
§ 2/ Maisons de tolérance et droit civil
Section 2 La prostitution dans la rue
§1/ Le pouvoir d’interdiction de l’administration
§2/ Le logement des prostituées
Partie 2 Contestation abolitionniste et résistance du réglementarisme
Section 1 L’argumentaire abolitionniste
Section 2 Le « néo-réglementarisme » et l’angoisse du péril vénérien
§ 1 Une doctrine médicale favorable à la réglementation
1/ La doctrine « néo-réglementariste »
2/ Le professeur Fournier et la société française de prophylaxie
§ 2 La pratique favorable au maintien du système
1/ Avis d’un commissaire de police
2/ Des médecins favorables au « système français »
3/ Maintien du réglementarisme en temps de guerre
Section 3 La « victoire » des idées abolitionnistes
§1 Une argumentation renouvelée
§ 2 Les tentatives abolitionnistes

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5/ C. Cass 15 Janv 1875

En vertu d’un arrêté municipal en date du 14 avril 1872, les filles ou femmes connues pour se livrer
à la prostitution dans la commune de Vervins devaient être inscrites sur un registre spécial et
devaient être soumises à des visites sanitaires.
Le 21 octobre 1874, Célina-Eugénie Lardenet ne s’est pas présenté à la visite médicale. Un Procès
verbal à donc été dressé par le commissaire de Police. Toutefois, la preuve que celle-ci était une fille
publique n’a pas été apportée. C’est pourquoi, il y aura la relaxe de celle-ci.

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