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Professeur Pascal Viel-Faure

SEMINAIRE SUR LA REGLEMENTATION DE LA


PROSTITUTION DE 1800 à 1946
Entre ordre publique, Morale et hygiène publique
Introduction :
La prostitution appelé souvent « le plus vieux métier du monde » pour illustrer ce propos 24’.
Le réglementarisme est un système de contrôle étatique de la prostitution (maisons closes, inscription
administrative des filles, visite sanitaire, contrôle policier) initié en France à partir de 1800 et répandu
dans toute l’Europe au xixe siècle sous la dénomination de French System, puis progressivement
supprimé, entre la fin du xixe et le milieu du xxe siècle, sous la pression de l’abolitionnisme et de la lutte
contre la traite des Blanches. Lui succède un néo règlementarisme.
On l’appelle cela la « règlementation » dit politique règlementaristes appliqués en France à cette
époque.
3 formes de politiques en matière de prostitutions :
→Prohibition, réglementation, abolition : Il y a des pays administrer règlementer la prostitutions,
l’Etat organisent le phénomène prostitutionnel (inscriptions visites imposées) ex aujourd’hui en
l’Allemagne.
Les abolitionnistes, il s’inscrit contre la règlementation telle qu’elle est au 19e siècle. Elle vise à abolir
la règlementation. Aujourd’hui n’est plus abolir la règlementation mais la prostitution elle-même. Cet
abolitionnismes ces dernières années tournent à une forme de répression. Ex : on punit le client. Cela ne
règle pas le problème.
Le système français : est à la fois un système de contrôle des prostituées, de tolérance du phénomène
prostitutionnel, et d’encadrement par l’inscription de celles que l’on appelle « des filles publiques ».
C’est l’objectif de la politique règlementariste. Celui qui a le mieux représenter cette théorie c’est le
médecin Parents du Chatelet.

Un réglementarisme sur le modèle français

À partir de 1800, le Consulat impose en France progressivement le système de la tolérance, dit


réglementarisme : la prostitution est tolérée tant qu’elle respecte les règles imposées par l’État,
contrôlées par la police des mœurs créée à cet effet. Interdire la prostitution n’est pas envisageable : elle
est un « mal nécessaire », un égout du trop-plein séminal, un régulateur du sexe et de l’ordre. Cette
définition émise dès saint Augustin (De Ordine, 386) est commune à l’Europe. En 1836, elle trouve son
théoricien en Alexandre Parent-Duchâtelet (De la Prostitution dans la ville de Paris, considérée sous le
rapport de l’hygiène publique, de la morale et de l’administration). Appliquant la double morale
sexuelle en vigueur, ce médecin hygiéniste stigmatise les prostituées, mais les déclare indispensables à
l’apprentissage de la masculinité et à sa sociabilité. Jamais le client n’est donc interpellé. Selon le
réglementarisme, les filles de joie, toutes majeures et célibataires, peuvent exercer chez elles ou en
maisons closes, de luxe ou d’« abattage » (vulgairement bordels ou lupanars), reconnaissables à un
« gros » numéro sur leur façade. Ces établissements tolérés (maisons de tolérance) sont dirigés par des
femmes qui tiennent un registre de « leurs filles » (d’où leur nom de tenancière) et surveillent les
activités en chambre, pour empêcher les « turpitudes ». Le contrôle des prostituées passe par leur
enregistrement à la préfecture de police. Ces « filles inscrites » ou « soumises » sont contraintes à une
visite médicale, à leurs frais, afin de répondre à la finalité prophylactique du réglementarisme,
expression de la syphilophobie européenne. Contaminées, elles sont soignées dans des hôpitaux-prisons,
tel Saint-Lazare à Paris. La police des mœurs traque les insoumises ; arrêtées, elles sont incarcérées et
enregistrées.

Le modèle français se diffuse à travers toute l’Europe ; certes sa première expansion se fait dans le cadre
des conquêtes napoléoniennes mais, l’empire écroulé, les États redevenus souverains ne reviennent pas
sur ce système précisément surnommé French System ; il est librement adopté par des pays

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politiquement éloignés. Il existe des nuances dans ce réglementarisme sur la hiérarchie des objectifs
(sanitaires, moraux, policiers), la répartition des pouvoirs (nationaux, régionaux, municipaux) et les
chronologies nationales. Genève, alors française, instaure le réglementarisme dès le début du siècle, la
Suisse suit rapidement son exemple : création de maisons closes (Zurich vers 1840, Bâle en 1873),
contrôle sanitaire, condamnation à quatre mois de prison pour incitation à la débauche, mais le
proxénétisme est peu poursuivi. La prostitution homosexuelle est, quant à elle, un délit de mœurs. En
1843, la Russie tsariste légalise les maisons closes ; le département médical des Affaires intérieures
régule la prostitution. Cette dimension sanitaire, fondamentale à travers toute l’Europe atteinte de
syphilophobie que sous-tend le discours médical dominant, conduit sous des prétextes prophylactiques
à une très forte répression policière de la prostitution clandestine. Ainsi les grandes villes russes ouvrent-
elles des comités médicaux-policiers et le contrôle des prostituées est-il renforcé par l’attribution d’un
carnet jaune. En fait, nombre de policiers et de tenanciers exploitent les filles de joie, parfois mineures,
malgré la loi. En Angleterre, le French System concerne uniquement à partir de 1866 les ports et les
villes de garnison ; les Contagious Diseases Acts de 1869 l’imposent à tout le pays. En Espagne,
officiellement abolitionniste depuis deux siècles, le réglementarisme est d’abord adopté par les plus
grandes villes (Saragosse en 1845, Madrid en 1847) ; le « biennat progressiste » (1854-1856) l’étend
par décisions municipales, puis la législation de 1907-1908 le généralise. L’Italie unifiée recourt à un
système proche, surtout dans une finalité prophylactique. Dans l’Empire allemand, la situation varie
selon les localités : interdiction des maisons closes à Berlin et Munich, mais contrôle policier et sanitaire
des prostituées déclarées ; maisons closes à Brême, Stuttgart, Hambourg, etc. Les prostituées qui ne
respectent pas les ordonnances locales pour « la protection de la santé, de l’ordre public, de la pudeur »
sont poursuivies. Dans les faits, le réglementarisme allemand, très proche du French System, est assez
inefficace : la majorité des prostituées n’est pas déclarée.

L’abolition des réglementations en débat

Attaqué par l’abolitionnisme dès le milieu du xixe siècle, le réglementarisme résiste longtemps :
ainsi ni la France des révolutions ne s’inquiète de ces sans-droits, ni la courte IIe République ni la
IIIe République n’appliquent aux filles de joie les principes de leur devise. La Russie avait dès 1909
allégé le réglementarisme, la révolution russe de 1917 conduit, elle, à renoncer à ce système, dénoncé
comme une des expressions du capitalisme. Dans sa forme originelle, le réglementarisme est
effectivement souvent supprimé progressivement (Angleterre en 1886, Lugano en 1886, Lausanne en
1899, Espagne républicaine en 1935 puis rétabli par Franco jusqu’en 1962…). Le premier conflit
mondial participe de son maintien par la création des bordels militaires de campagne (BMC) réservés
aux soldats. Le French System disparaît au lendemain de la Seconde Guerre mondiale (en France en
1946, mais il est maintenu pour contrôler la prostitution coloniale), à de rares exceptions près (Espagne
en 1956, Italie en 1958). Cependant, la réouverture des maisons closes est régulièrement évoquée, voire
effective depuis la fin du xxe siècle : retour au réglementarisme (Autriche, Catalogne, Danemark, Grèce),
laxisme et corruption (Chypre : « visas d’artistes » favorisant la prostitution en cabarets),
développement du néo-réglementarisme depuis les années 1990 (Allemagne, Pays-Bas). Ce courant est
appuyé par des organisations de prostituées (1985, International Committee for Prostitutes’ Rights,
Amsterdam). In fine, la diversité nationale, dont rend compte l’existence d’un véritable lexique européen
de la prostitution, et la confusion l’emportent, faute d’une véritable politique européenne unificatrice.
Les efforts de l’Union européenne portent essentiellement sur la lutte contre la traite des êtres humains.

Quête de l’arbitraire dans le droit, on va le retrouver dans la règlementation de la prostitution.


Il n’y a pas de loi règlementant la prostitution.

→Histoire de la prostitution :

Dans l’Antiquité : Phryné devant l’aréopage, peinture demandé une mine d’argent. Accusé d’avoir
détournée les jeunes gens. Pour gagner la conviction des juges voyant que sa cause était vaine, il lui
retire son voile ce qui lui permettra de gagner le procès. Ouvrage de Léa Otiscours ; Alain corbin « les
filles de noces » ; « Nana ». Sous Solon

2
Au moyen-âge : Au Moyen Âge, les autorités, que ce soit les municipalités, les seigneurs ou les rois,
organisent ou encadrent une prostitution qui s'institutionnalise au xive siècle, en construisant et
entretenant des établissements tenus par des bourgeois ou des ecclésiastiques (notamment des abbesses
1 aux xive et xve siècles) qui payent un bail aux autorités. Alors que leurs volets sont clos, ces bordels
publics sont signalés par une lanterne rouge que vient allumer le tenancier de la maison pendant les
heures d'ouverture2.
De manière générale, les prostituées ne sont pas marginalisées, mais intégrées dans une société où elles
ont leur rôle à jouer. Dans les fabliaux, parfois égrillards, du Moyen Âge, les prostituées se font
complices d'autres femmes et les aident à se venger des prétendus séducteurs. La cathédrale de Chartres
a d'ailleurs un vitrail(Vitrail de la Parabole du Fils prodigue) qui a été offert par les prostituées, de la
même façon que d'autres vitraux ont été offerts par d'autres corporations3,4.
Dans ce cadre, les réglementations existantes sont souvent municipales, et se bornent à encadrer
l'activité :
• liberté d'activité dans certaines rues ou quartiers ;
• restrictions aux libertés des prostituées (déplacements, fréquentations) ;
• vêtements obligatoires afin de distinguer les prostituées des autres femmes (ceinture dorée) ;
• jours et heures d'activité obligatoires des maisons (de 10 heures à 18 ou 20 heures à Paris du
lundi au samedi5, fermeture durant la messe dominicale et la semaine sainte).
En marge de cette prostitution publique légale, existe des établissements privés moins surveillés
(étuvesprostibulaires, hôtels et tavernes, bordelages) et une prostitution libérale avec des femmes qui
travaillent dans la rue ou vont d’hôtel en hôtel2.
Sous Philippe-Auguste, une milice irrégulière, les Ribauds, est instituée vers 1189, à qui on confie la
police des filles publiques à Paris. À sa tête, le roi des ribauds régnait sur la prostitution parisienne6.
Louis IX essaie dans un premier temps d'interdire la prostitution par une ordonnance de décembre 1254.
Pour ce faire, le décret royal prévoit de punir les personnes prostituées7 et les proxénètes8. Seulement,
face à l'impossibilité d'appliquer ce décret, une seconde ordonnance de 1256 va faire jurisprudence en
Europe pour réglementer la prostitution: les "ribaudes" sont reléguées hors des murs de la cité et loin
des cimetières, des églises, des lieux saints et des lieux de rassemblement.
Répression occasionnelle
Cette tolérance générale connait des exceptions : ainsi, Louis IX, au retour de la septième croisade, veut
rendre la vie du royaume conforme à la religion et prononce, par une ordonnance royale de 1254,
l'expulsion des femmes publiques du royaume. Les prostituées entrent alors en clandestinité, mais le roi
subit une forte pression pour rétablir la situation antérieure et l'ordonnance est révoquée deux ans plus
tard. En 1269, Saint Louis, qui s'apprête à embarquer pour la huitième croisade, demande à nouveau
d'extirper le mal du royaume. À nouveau, la clandestinité des prostituées et le désordre créé font fléchir
le roi qui fait ouvrir des centres de reclassement pour les femmes publiques à Paris. Le pragmatisme fait
d'ailleurs que les filles publiques sont non seulement admises, mais subsidiées pendant la huitième
croisade : 13 000 prostituées sont rémunérées par le roi pour suivre la croisade[réf. nécessaire].

Sous l’Ancien régime : Étienne Jeaurat, Le transport des filles de joie de l'Hôpital, 1755, musée
Carnavalet. Filles de joie arrêtées et tondues à la suite de l'ordonnance de police de 1778, estampe de
Jean-Baptiste Huet.
La période de tolérance se poursuivra jusqu'au xve siècle, mais le xvie siècle verra le retour à la rigueur.
Parmi les facteurs qui peuvent expliquer ce changement, on peut noter l'apparition de la syphilis à la fin
du xve siècle et la réforme à laquelle les villes catholiques répondent par le retour à une morale plus
rigoureuse.

Du XVIe s. à la Révolution :

→La prostitution vue par les artistes au XIXe – XXe s. : même les artistes sont embêtés Manet, « le
déjeuner sur l’herbe » et « Olympia » (comparer à la Vénus Urbino). Tous ceci fait scandale lors du
IIe empire, qui est très à cheval sur les mœurs. Beaucoup de procès sur des question de mœurs que
Baudelaire se fait condamnée pour les fleurs du mal.

3
Le peintre c’est Toulouse-Lautrec, il les a visitées mort jeune, de substance illicite et de la syphilis. Il a
toujours porter un regard humain sur le phénomène prostitutionnel.
Picasso « Les demoiselles d’Avignon » 1907 œuvre fondatrice du cubisme. C’est un lieu une maison de
tolérance, de prostitution à Barcelone. Ce ne sont pas des femmes de couleurs, ce sont des femmes
malades atteintes de la syphilis (pénicilline découverte et sa diffusion). Puis son ébauche ce qui est
intéressant et qu’il avait conçu ce tableau avec 2 personnages en plus, un client attablé qui va consommer
et une personne qui est représenté avec une sacoche un étudiant en médecine, c’est le pilier du
règlementarisme. Qui est là pour effectuer des visites sanitaires.

Dès 1561, l'ordonnance d'Orléans10 fait de la prostitution une activité illicite et un nouvel ordre moral
déferle sur la France : les étuves et autres bains sont fermés, les maisons publiques deviennent privées,
l'activité des prostituées est de plus en plus encadrée, l’emprisonnement ou le bannissement frappent
celles qui ne respectent pas les nouveaux interdits.
Même si beaucoup de ces mesures sont assez vite oubliées ou pas du tout appliquées et si le nombre de
prostituées ne diminue pas, il y a des nouveautés. Ainsi, en 1658, Louis XIV ordonne d’emprisonner à
la Salpêtrière toutes les femmes coupables de prostitution, fornication ou adultère, jusqu’à ce que les
prêtres ou les religieuses responsables estiment qu’elles se sont repenties et ont changé11. C'est aussi
Louis XIV qui crée, en 1667, la fonction de Lieutenant général de police qui sera notamment chargé de
la surveillance des mœurs et des filles publiques et qui,par ordonnance du Roi en date du 31 octobre
168412, ordonne que celles qui se trouveront à moins de deux lieues de Versailles ou en compagnie de
soldats auront le nez et les oreilles coupés13. Les mœurs des filles doivent être corrigées par le travail
et la piété14.
La police a alors tout pouvoir pour réprimer indistinctement la débauche, la prostitution, le libertinage,
l'adultère, mais en 1708 et 1713 (ordonnance du 26 juillet 1713 sur « les femmes débauchées » qui
consacre le délit de prostitution15), les conditions de la répression se formalisent quelque peu (Louis
XIV étant à la fin influencé par le parti dévot et mettant un terme à sa vie de libertinage) : les
dénonciateurs doivent signer leur dénonciation, et une distinction est faite entre la débauche publique
d'une part (punie d'amende ou d'injonction de quitter les lieux) et les faits de prostitution d'autre part
(bannissement ou emprisonnement). Cette distinction n'aura que peu d'effet : les filles restent soumises
au pouvoir absolu du lieutenant de police.
La mort de Louis XIV interrompt la répression : avec Louis XV, la licence revient en force à la Cour
et la police des mœurs se borne à encadrer les bordels et surtout, à transformer les tenanciers et
maquerelles en auxiliaires de police.
L'avènement de Louis XVI signe le retour de la répression : le 6 novembre 1778, une ordonnance
du lieutenant de police Lenoir interdit le racolage sous toutes ses formes16 et la répression s'abat à
nouveau sur les filles. Tous les mois, trois ou quatre cents femmes sont arrêtées à Paris. Celles qui
peuvent acheter leur liberté en réchappent, les autres sont mises à l'hôpital ou en prison17.
À la différence de la monarchie d’Ancien Régime, les révolutionnaires évacuent la prostitution du
domaine de la Loi, en se refusant à faire de celle-ci matière à législation. En rupture avec la prolifération
des ordonnances royales d’Ancien Régime et leur approche prohibitionniste, les Constituants instaurent,
par leur silence dans les principaux codes de loi en 1791, la tolérance de cette activité. Seule la
surveillance des lieux de prostitution est prescrite par le Code de police et le proxénétisme des mineurs
est réprimé par le Code pénal18 au nom de l’atteinte aux bonnes mœurs, catégorie juridique créée par
les révolutionnaires : l’exercice de la prostitution lui est libre19.
Au tournant du siècle, les autorités évaluent à 30 000 les simples prostituées de Paris20 et à 10 000 les
prostituées de luxe. Pour mesurer l'ampleur du phénomène, la plupart des historiens contemporains
soulignent que si la proportion de prostituées était la même aujourd'hui (environ 13 % des femmes), on
aurait pour Paris intra-muros une population de plus de 100 000 prostituées. Des sortes de guides roses
destinés au grand public comme l’Almanach des demoiselles de Paris, de tout genre et de toutes les
classes sont publiés.

L’époque contemporaine : la tolérance

Dépénalisée sous la Révolution française, la prostitution n'est pas pour autant reconnue et acceptée par
la société française. A Paris, au nom de la conservation de l'ordre public, la police continue d'arrêter les

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femmes se prostituant sur la voie publique. Par un arrêté du 4 octobre 1793, la Commune fait du
"raccrochage" dans l'espace public un délit contre les bonnes moeurs et instaure le principe du contrôle
sanitaire des prostituées. En 1796, une tentative du Directoire de lutter contre la prostitution en en faisant
un délit échoue devant la difficulté de définir la prostitution. Le député Joseph Vincent Dumolard,
député modéré, explique alors que "Ce n’est pas aux législateurs d’un grand peuple qu’on doit présenter
des règlements de moines. Les abus dénoncés (…) ne sont que trop vrais, les désordres ne sont que trop
réels, mais peut-être sont-ils inséparables de l’existence d’une commune telle que celle que nous
habitons ». A l'issue de cet échec, le Bureau central du canton de Paris, ancêtre de la Préfecture de police,
inaugure le principe de l'enregistrement et du recensement des prostituées dans la capitale21.
C'est le Consulat (1799-1804) qui fait le choix de la tolérance et ouvre la voie à l’organisation des
maisons de tolérance22.

La visite médicale, Toulouse-Lautrec, vers 1894.


L'arrêté du 3 mars 1802 légifère sur la visite sanitaire obligatoire des filles publiques pour endiguer
l'épidémie de syphilisde l'époque. Sur ordre de Napoléon, le 12 octobre 1804, le préfet de police de Paris
Dubois prescrit l'organisation officielle des maisons dites de plaisirs23. L'année 1804 voit ainsi la
légalisation de la tolérance et de la maison close. Les filles et les maisons sont contrôlées par la Brigade
des mœurs.
Les filles doivent s'inscrire à la préfecture, puis, ensuite, peuvent s'inscrire dans une maison. Chaque
fille doit passer une visite médicale par mois24, visite perçue comme plus dégradante qu'une passe avec
le client et abhorrée par les prostituées.
En avril 1831, 3 131 filles sont inscrites à la préfecture de Paris25
Les filles de rue sont alors dites « en carte » et celles des maisons closes sont dites « à numéro ». Les
prostituées qui sont reconnues par l'État sont dites « soumises » par opposition aux clandestines, les «
insoumises » qui sont punies. Cette réglementation dure jusqu'à la fermeture des maisons closes en
1946 par la loi « Marthe Richard » : le racolage est interdit, les filles sont confinées aux maisons inscrites.
C'est à cette époque qu'Alexandre Parent du Châtelet publie « De la prostitution dans la ville de Paris »,
dans lequel il constate la misère des prostituées, qu'il estime à 10 000 à Paris, et notamment le mauvais
fonctionnement du contrôle médical26.

Henri de Toulouse-Lautrec, Salon de la rue des Moulins, 1894, musée Toulouse-Lautrec.

Paris, quartier de la Villette, « fille publique faisant le quart » ; photographie d'Eugène Atget, 1921.

Paris, quartier de la Villette, « fille publique faisant le quart » ; photographie d'Eugène Atget, 1921.
La IIIe République est l'âge d'or des maisons closes qui font partie intégrante de la vie sociale. L'État,
et notamment le fisc profitait de ce commerce en prélevant 50 à 60 pour cent sur les bénéfices. C'est
l'époque des maisons célèbres, comme Le Chabanais ou Le Sphinx, dont la réputation traverse les
frontières, et où des vedettes se font voir. À Paris, ils sont environ 200 établissements officiels, sous le
contrôle de la police et des médecins, au milieu du siècle, mais seulement une soixantaine à la fin, par
suite de la multiplication des bordels clandestins qui comptent alors 15 000 prostituées. De 1871 à
1903environ, l'écrivain Maxime Du Camp dénombre 155 000 femmes officiellement déclarées comme
prostituées, mais la police en a arrêté pendant la même période 725 000 autres pour prostitution
clandestine.
La prostituée, quant à elle, est réduite à un statut de sous-citoyenne soumise à des règlements dont
l'application est laissée quasiment à l'appréciation discrétionnaire de fonctionnaires de police corrompus.
C'est l'époque où une série de scandales aboutiront à la dissolution de la police des mœurs (en 1881. Elle
renaitra en 1901). En 1911, le préfet de police Lépine autorise des « maisons de rendez-vous » où les
prostituées ne vivent pas, mais où elles viennent seulement pour travailler. À côté de ces maisons
existent des brasseries qui sont des cafés à serveuses « montantes » : 115 à Paris dans les mêmes années.
Sans compter les parfumeries, ou les instituts de bains et de massage. La police estime à 40 000 clients
par jour la fréquentation des diverses maisons, ce qui équivaudrait à dire que le quart des hommes
parisiens avait des relations avec les prostituées.
Charles Virmaître s'intéresse plus particulièrement à Paris, à ses mœurs sexuelles, à la prostitution, aux
maisons closes, et à leurs diverses réglementations et pénalisations. De nombreux ouvrages portent sur

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ces thèmes : Les virtuoses du trottoir (1868), Les maisons comiques ; détails intimes et inédits de la vie
de célébrités artistiques (1868), Paris-police (1886), Paris impur (1889), Paris-galant (1890), Paris cocu
(1890), Paris documentaire : Trottoirs et lupanars (1893).
La maison close traditionnelle, héritée de la maison de tolérance du XIXe siècle, connaît deux évolutions
majeures à partir des années 1920. Elle tend d'une part à se transformer en maison de rendez-vous,
soumise à une réglementation différente, d'autre part à s'accorder aux prescriptions d'un hygiénisme de
plus en plus influent.

Apparition du mouvement abolitionniste en France

Le mouvement abolitionniste, né de l'opposition à la réglementation "à la française" au Royaume-Uni,


s'était développé en France dès la fin du xixe siècle, notamment du fait de campagne d'opinion initiée
par Joséphine Butler. La section française de la fédération abolitionniste internationale est fondée en
1926 sous le nom de Union contre le trafic des êtres humains par la féministe Marcelle Legrand-Falco30.
Déjà en 1912, la France approuvait la Convention internationale relative à la répression de la traite des
blanches qui avait été une des concrétisations au niveau international du mouvement abolitionniste. En
1925, les maisons closes étaient fermées par le préfet du Bas-Rhin.
Le contexte de la guerre
Article détaillé : Les bordels nazis dans la France occupée.
Pendant l'occupation, la Wehrmacht encourage et organise un système de prostitution afin d'éviter les
problèmes engendrés par des rapports avec des femmes colportant des maladies vénériennes ou les abus.
Les bordels sont contrôlés et classés, certains réservés aux officiers et la Gestapo et d'autres pour les
soldats. Les soldats ainsi que les prostituées sont soumis à un suivi régulier afin de prévenir tout
problème.
À la libération, les soldats américains encouragés par la propagande de l'armée américaine, notamment
via son journal Stars and Stripes, vont se livrer à une débauche incontrôlable, la libération militaire
s'accompagnant d'une conquête sexuelle par les héros américains qui pouvaient voir dans la possession
des Françaises le prix du danger qu’ils avaient bravé31. Pour le soldat américain, la France "est un
gigantesque bordel dans lequel vivent 40 millions d'hédonistes qui passent leur temps à manger, à boire
et à faire l'amour" comme le dit Joe Weston, journaliste de Life32. La propagande véhiculant largement
cette image vise à encourager les recrues à s'engager dans l'armée. Persuadés que les Français sont un
peuple de dépravés [réf. souhaitée], les soldats cherchent des prostituées et favoriseront ce mouvement.
Le soldat prend toute Française pour une prostituée [réf. souhaitée] et pense avoir tous les droits sur elle.
Dans certaines villes comme au Havre où l'armée américaine se fait livrer, les endroits publics sont
remplis de soldats cherchant une relation ou la pratiquant à la vue de tous. Les Françaises contribueront
elles aussi à la prostitution pour subvenir à leurs besoins, la pauvreté pousse nombre de jeunes filles à
s'y livrer. La prostitution échappe à tout contrôle, les autorités françaises sont dépassées et manquent de
moyens et l'armée américaine oscille entre une régulation officielle (organisant des bordels près des
camps militaires, GIs suivis dans des stations prophylactiques pour limiter les maladies vénériennes31)
et une indifférence officieuse qui favorise la propagation des maladies vénériennes et la débauche des
soldats.
Cette période difficile va conduire entre autres à l'interdiction de la prostitution, d'autant plus que les
patrons des maisons closes, accusés d'avoir collaboré avec l'occupant nazi, ont désormais mauvais genre

La fin des maisons closes Au sortir de la Seconde Guerre mondiale, l'Hexagone compte 1 500 bordels
reconnus officiellement, dont 177 à Paris34.
La France, qui a été le pays d'origine du réglementarisme, a proposé plusieurs fois (en 1903, en 1920,
en 1930, en 1931 et en 1936) l'abolition, en vain, mais Marthe Richard profite de la mauvaise réputation
des tenanciers accusés de collaboration pour relancer le processus en 1945. Avec la loi « Marthe Richard
», elle adopte en 1946 un régime abolitionniste qui ferme les maisons de tolérance et prévoit la création
des services de prévention et de réadaptation sociale (SPRS) dans les grandes villes françaises35.
Désormais, la loi interdit les maisons closes qui disposent de six mois pour fermer, et réprime le
proxénétisme. La fermeture des maisons closes est appliquée à partir du 6 novembre 1946. Bien que la
loi prévoie des centres d'accueil et de reclassement pour aider les prostituées à se reconvertir, le budget
n'est pas à la hauteur, si bien que 40 000 « soumises » se retrouvent dans la rue36. Elles rejoignent les «

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insoumises » ou sont réexpédiées dans les colonies (car la loi ne touche que la métropole) ou dans les
pays européens réglementaristes (Pays-Bas, Belgique) ou le reste de l'Europe pour exercer leur activité.
Une minorité va travailler à l'usine ou dans des cafés. Quant aux tenanciers, ils se reconvertissent en
ouvrant près des hôtels de passe clandestins, « clandés » en argot (appelés maisons de rendez-vous,
salons de massage, établissements de bains ou agences matrimoniales) qui se développent surtout dans
les grandes villes et autour des casernes militaires américaines et françaises37. Les brigades des mœurs,
avec le feu vert du préfet, pratiquent tant bien que mal une tolérance forcée. Libérées de la tutelle
policière, les prostituées se multiplient : en 1953, les estimations les plus basses sont de 40 000
prostituées à Paris (les plus hautes parlent de 70 000), tandis que près de 500 bordels clandestins (les
clandés) se multiplient34.
Cependant, la loi Marthe Richard ne s'applique pas dans les colonies, ce qui explique pourquoi la France
attendra 1960 pour signer la convention de l'ONU de 1949 "pour la répression de la traite des êtres
humains et de l'exploitation de la prostitution d'autrui"38. En effet, les autorités coloniales considèrent
nécessaire de maintenir des bordels aux alentours des troupes coloniales, et donc organisent cette
prostitution39,40.
Dans la seconde moitié du xxe siècle apparaissent de nouvelles formes de prostitution auxquelles les
autorités répondent tant bien quel mal, s'appuyant ici sur la répression du proxénétisme, là sur l'outrage
aux bonnes mœurs ou l'interdiction du racolage.

Une ordonnance de 1958 va faciliter le travail de la police et faire passer le racolage du statut de délit,
difficile à réprimer, à celui de contravention.

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Partie I/ Fondements et pratique du « système français »

Les pouvoirs publics vont règlementer la prostitution en le tolérant et en les contrôlant, en encadrement
le phénomène prostitutionnel par l’inscription des filles publiques.

Chapitre : 1 Approche théorique du « réglementarisme »


Section 1 : Le réglementarisme selon Parent-Duchâtelet

C’est un médecin qui va le mieux définir se règlementarisme à la française.


La doctrine des médecins règlementaristes

Document 1 : Parent-Duchâtelet, De la prostitution dans la ville de Paris, 1836


Définition de Prostituées : « Débauchées d’un genre particulier qui, par un concours de circonstances
et par habitude scandaleuse hardiment et constamment publique, forment cette classe particulière de la
société que l’administration doit suivre et surveiller avec le plus grand soin, et que nous nommons
prostituées ou filles publiques ». Manque la rémunération il faudra attendre un arrêt de 1912 pour que
cet élément entre dans la définition.
Cette définition est déjà une stigmatisation de ses filles, c’est la débauchée publique, qui forme une
classe de la société. Ce n’est pas une définition mais une justification de la règlementation.
Il faut les surveiller parce qu’elle représente le problème sanitaire (syphilis), pour la morale publique,
l’ordre publique. Il dit que c’est la peste des temps moderne, cela peut entrainer « la dégénérescence de
la race ».
Alors on va interdire la prostitution, mais cela est impossible, car elles sont « aussi inévitables, dans les
agglomérations d’hommes, que les égouts, … ». Médecins précurseurs de l’hygiénismes, avant avait fait
une étude sur les gouts de Paris et avait préconisé la nécessité d’entretenir ces égouts et faits le parallèle.
La tolérance de la prostitution car la prostitution est un « mal nécessaire ». Elles sont sous surveillances,
sous l’autorité d’une femme la maitresse de tolérance ; sous l’autorité de l’administration qui tient un
cahier avec des numéro pour chaque fille.
Celles qui sont malades vont être envoyé dans des hôpitaux et dispensaires de salubrités dans des
conditions affreuses.

Section 2 : Fondement juridique du « système français »

Celles qui ne respectent pas la règlementation elles vont en prison. Aucun texte de loi au 18 et 19e siècles
qui prévoit que la prostitution soit un délit. On va voir des pratiques d’enfermement arbitraire var basé
sur des règlement plus ou moins douteux. Lorsqu’on prend un arrêté qui emprisonne on le prend sur une
loi. Un arbitraire administratif se développe.
Autant les surveiller c’est cela l’objectif 1er de nos règlementaristes.

Sur les « maitresses de tolérance » : Une ancienne prostituée qui s’est reconverti et tient la maison. Elle
doit selon avoir c’est plutôt son mari qui gère, ancien proxénète, un cout pour la maison et derrière, il
finance c’est activité. Mais au regard de l’administration il n’est pas question qu’il gère pour des
problèmes de corruption.

L’arrêté visa la réglementation de la prostitution vers la loi de 16 et 24 aout de 1790 sur la séparation
des fonctions administrative et de justice
Loi des 19-29 juillet 1791 : prévoit que les officiers de police peuvent entrer de jours dans les lieux de
jours comme de nuit, consacré au jeu et à la débauche.
Loi 5 avril 1884 : qui vient redéfinir les pouvoir du maire, qui marque l’élection des conseils
municipaux à l’élection au suffrage universelle sauf à un endroit à Paris, un préfet de police est désigné
jusqu’à Jacques Chirac. Avant le pouvoir centrale désigné les maires dans les communes.

MERLIN de Douais : Procureur Général au répertoire de la Jurisprudence tome 1, 1812 :


Définition de BORDEL : l’expression n’avait pas la connotation péjorative d’aujourd’hui. Ce sont les
maisons de tolérance de l’époque. C’est ainsi que l’on appelle ces lieux de débauche et de prostitutions

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que les lois proscrivent, mais que la multitudes et l’affluence des célibataires forcent de tolérer dans les
grandes villes. Ce n’est pas cette nécessité que nous entreprenons de prouver ici, ; nous ferons point
cette injure aux mœurs, que notre état nous oblige spécialement de respecter , de protéger et même de
venger, lorsqu’il y est de …

Des mesures par arrêtés vont être prise pour règlementer l’activité prostitutionnelle.
Entreprise de justification avant même châtelet.
La conséquence tirée en droit définition des frères Dalloz : on ose l’entrée prostitution : le juriste va
reconnaitre qu’il existe aucune loi spéciale et après dire pour les délits = contradiction. Article 330
outrage public à la pudeur, largement entendu.

Chapitre 2 : Les acteurs du phénomène prostitutionnel

Section 1 : Les prostituées

Les filles soumises : A carte (isolées) et Les filles à numéro lorsqu’elles sont en groupe dans des
maisons de tolérance.
Les insoumises : clandestines non contrôler donc qui propagent les maladies.

A partir du moment où elles sont inscrites sur le ficher elles reçoivent une carte qui exerce librement
dans des hôtels ou on lui écrit leur obligation, visites sanitaires. Au dos de la carte l’administration
marque qu’elle a bien passé.

§ 1 Les prostituées majeures

I/ L’inscription : « naissance » administrative des prostituées

A/ La procédure l’inscription

B/ Les conséquences de l’inscription


Les obligations des prostituées selon le système réglementariste: Visites sanitaires
Taxe
(Limitation de la liberté d’aller et venir chapitre suivant)

II/ La contestation de l’inscription

A/ Demande en radiation

B/ La voie contentieuse

1/ Le recours pour excès de pouvoir

2/ Le pouvoir limité du juge judiciaire

§ 2 Les prostituées mineures

I/ Avant la loi de 1908

II/ La loi du 11 avril 1908

Section 2 La lutte contre le proxénétisme

Chapitre 3 La réglementation des lieux de prostitution

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Section 1 La réglementation administrative des maisons de tolérance

§ 1/ L’intervention administrative pour l’ouverture et la fermeture des maisons de tolérance

§ 2/ Maisons de tolérance et droit civil

Section 2 La prostitution dans la rue

§1/ Le pouvoir d’interdiction de l’administration

§2/ Le logement des prostituées

Partie 2 Contestation abolitionniste et résistance du réglementarisme

Section 1 L’argumentaire abolitionniste

Section 2 Le « néo-réglementarisme » et l’angoisse du péril vénérien

§ 1 Une doctrine médicale favorable à la réglementation

1/ La doctrine « néo-réglementariste »

2/ Le professeur Fournier et la société française de prophylaxie

§ 2 La pratique favorable au maintien du système

1/ Avis d’un commissaire de police

2/ Des médecins favorables au « système français »

3/ Maintien du réglementarisme en temps de guerre

Section 3 La « victoire » des idées abolitionnistes

§1 Une argumentation renouvelée

§ 2 Les tentatives abolitionnistes

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Analyse des Documents sur la prostitution
Document 1 : Parent-Duchâtelet, De la prostitution dans la ville de Paris, 1836
Définition de Prostituées :
« Débauchées d’un genre particulier qui, par un concours de circonstances et par habitude scandaleuse
hardiment et constamment publique, forment cette classe particulière de la société que l’administration
doit suivre et surveiller avec le plus grand soin, et que nous nommons prostituées ou filles publiques ».

« Les prostitués sont … » =

Le document explique des maladies véhiculées par les prostitués telles que la syphilis son également le
fait des hommes stupides qui ne font pas attention à leurs comportements. Les prostituées étant partout
dans la société, et les hommes imprudent par nature, les lois instituant la prohibition de la prostitution
ne peuvent être efficace pour enrayer ce phénomène.

Document 2 : Obligations des prostituées


1/ « Les filles en carte » : Ce document est un arrête en vue expliqué les obligations des prostituées
filles publiques qui ont l’obligation :
- D’être enregistré en tant que telle et de la présenter lorsque les autorités de police la demande
- Liberté d’aller et venir :
o Dans le temps : Couvre-feu elles ne peuvent sortir de la maison de tolérance qu’une
demi-heure après l’allumage des réverbères à 11h, de rester dans la rue.
o Dans l’espace : aux abords des Eglises, certaines rues dans Paris
- Interdiction du racolage
- Pas attiré les regards avec des tenue colorées
- Ne pas aborder des hommes accompagnant des femmes ou des mineurs de moins de 21 ans
- Interdiction de réunion
- Interdiction d’aller dans des établissements publiques ou privés ou l’on favorise la prostitution
clandestine
- Partager un logement avec une femme ou en concubinage
La peine encourure sera proportionnée à l’atteinte.

2 : Visites sanitaires l’exemple d’Avignon : arrêté fait par la mairie d’Avignon le 15 novembre 1846
des articles 6 à 11 règlementent.
Toutes femmes publiques devront justifier de son identité en montrant son passeport aux autorités.
Les maisons de tolérance doivent avoir une permission ou tolérance écrite.
Interdit de recevoir militaire en retraite et jeune homme de moins de 21 ans.
Ils ne peuvent recevoir de femmes sans qu’elle soit munie de sa carte.
Toutes femme publique est soumise à une visite sanitaire, une fois par semaine dans l’établissement
publique dédier
Remise au médecin-inspecteur le registre tenu par les officiers de police et il inscrira sur la carte le
résultat de sa visite. Fait un rapport
Les contraventions découlant de cet arreté seront constaté par PV.

3 : Cass crim 3 décembre 1847 Affaire Corbin : Le règlement municipal qui oblige les femmes
publiques à la visites sanitaires et fixe des dates est légal et obligatoire en cas de soustraction des filles
aux visites fixées ne pourront alléguer que la visite était injustifiée.
Faits : Le 16 et le 24 aout 1790, entre en vigueur la loi sur la prostitution, en vue de préserver le repos
l’ordre et la tranquillité publique. Un règlement municipal précise que les filles publiques doivent
présenter un livret avec toutes leurs visites médicales.
Le 10 septembre 1841, la mairie de Laval prend un arrêté précisant que ses visites médicales sont
obligatoires tous les 1er et 16 de chaque mois, pour qu’elles puissent travailler. Félicité colin et sa sœur
femmes publiques s’y refusent elles sont par conséquent arrêtés par le commissaire de police de la ville
de Laval.

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Procédure : Le 24 septembre 1841, un jugement est rendu en faveur des femmes publiques par le tribunal
de simple police de Laval aux motifs que les faits qui auraient pu les soumettre à cette visite sanitaire
n’été pas suffisamment établis.
Le commissaire se pourvoi en cassation aux motifs que toutes femmes publiques doivent effectuer
obligatoirement ces visites sanitaires sur le fondement de la loi des 16 et 24 aouts ainsi que sur le décret
du 10 septembre 1841. Elles doivent respecter la loi générale et qui plus est doivent respecter le
règlement et le décret prit par la ville de Laval. En effet, les dispositions générales et spéciales doivent
être respecter cela étant dans l’intérêt de l’ordre, de la morale, de la sécurité et des mesures particulières
concernant l’hygiène publique.
Problème de droit :
Solution : Le 3 décembre 1846, la cour de cassation casse et annule le jugement du 24 septembre 1841
en violation des articles 154 du code d’instruction criminel et 471 n°4 du code pénal. Les contraventions
sont prouvées par PV de police, Nul ne pourra à peine de nullité les contestés à moins d’une inscription
en faux. Le PV dresser par le commissaire ne peut être contester.

4 : Ch criminelle du 24 novembre 1865 : Inscription d’office d’une femme – Acte de l’autorité


municipale soumis à la preuve contraire, pouvoir du tribunal.
Fait : Le 12 juillet 1859, le maire de la ville de Chalons prend un arrêté règlementant les visites sanitaires
que doivent effectuer les filles publiques. L’inscription de la personne a été fait en exécution d’un arrêté
individuel du maire. Madame Amélie Gauron ne se présente pas elle est arrêtée et cité devant le simple
tribunal de police. Cette dernière conteste au motif qu’elle n’est pas une fille publique donc qu’elle n’est
pas soumise à cette règlementation.
Procédure : le 9 septembre 1865 le tribunal correctionnel de Chalon acquitte Amélie, au motif qu’elle
qu’il n’y avait ni preuve, ni témoins qu’elle avait commis le délit de prostitution.
Le procureur impérial près du Tribunal de première instance de Châlons-sur-Marne forme un pourvoi
en cassation aux motifs que le tribunal correctionnel n’est pas compétent pour juger si une femme exerce
bien ce métier et que l’arrêté municipal individuel comme du règlement général sur la police des
prostitués est obligatoire et la compétence revient à la municipalité et non à l’autorité judicaire sur le
fondement des lois du 16 et 24 aout 1790.
Problème de droit : Le respect d’un arrêté municipal individuel d’inscription sur la liste des filles
soumises aux visites sanitaires est-il de la compétence de la municipalité ou relève-t-il de l’autorité
judiciaire ?
Solution : la chambre criminelle de la Cour de Cassation précise qu’à la différence des règlement
généraux sur la police des prostitués, un arrêté municipal individuel d’inscription sur la liste des filles
soumises aux visites sanitaires n’interdit pas au tribunal d’examiner de fait et de décider souverainement
si la personne inculpée de contravention exerce ou non ce métier honteux. Le tribunal n’a donc pas violé
les règles de compétence et a échappé du point de vue des faits au contrôle de la Cour.
1er arrêt qui valide le règlementaires, une fois que vous êtes inscrites

5/ C. Cass. 15 janv. 1875 (arrêt publié au bulletin des arrêts de la Chambre criminelle :

Faits : Le 14 avril 1872 un arrêté municipal est pris les filles publiques doivent par cette arrêté et autorité
du maire et de la police être inscrites sur un registre spécial, et tenue de se soumettre aux visites sanitaires
à des dates déterminées.
Le 21 octobre 1874, Célina-eugénie ne se présente pas à cette visite ce qui est constater par PV dresser
par le commissaire Vervins ;
Procédure : Le 14 novembre 1874, le tribunal rend un jugement en faveur de Célina Eugénie Lardenet,
car le président au MP de fournir la preuve que c’était une fille publique et que donc son nom était inscrit
sur le registre, qu’il ne l’a pas fait ;
Le MP forme un pourvoi en cassation.
Problème de droit : La preuve est-elle à la charge du ministère publique ?
Solution : La chambre civile de la Cour de Cassation rejet le pourvoi est relaxe la prévenue aux motifs
que c’est à bon droit que le tribunal à juger et qu’il incombait au MP de rapporter la preuve de
l’inscription sur le registre de Madame Célina, qu’en l’espèce que tel n’était pas le cas, il n’a donc pas
établi qu’elle avait le statut de prostitué et donc n’était soumise à aucune obligation de visite sanitaire.

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Document 3 : CA Agen du 27 juin 1873 DP 1874-2-169

Faits : Le 12 décembre 1871, le maire de Auch prend un arreter réglementant la. Prostitution et en
exécution de cet arreté Joséphine (mineur) a été inscrite sur le registre des protituées.
Procédure : Le 10 mars 1873, le tribunal civil d’Auch, se déclare incompétent pour que Joséphine
mineure soit retirée du registre ou elle était inscrite en tant que prostitué et l’inscription maintenue
malgré les réclamations des autorités municipales sur le fondement de la loi des 19 et 24 aout 1790 et
l’arrêter du maire prit le 12 décembre 1871. Son père forme un pourvoi en cassation.
Problème de droit : Le pouvoir judiciaire peut-il s’immiscer dans des actes administratifs en vue de
retirer du registre des prostitués une jeune fille mineur sans violer le principe de la séparation des
pouvoirs ?
Solution de droit : Le 27 juin 1873, la ch civile de la CASS précise que la loi de 1790 qui confère à
l’administration le droit de faire des arrêté réglementant la prostitution, n’implique pas le droit d’inscrire
sur le registre des personnes de manière irrévocables et sans possibilité de recours judiciaire de la
personne inscrite. Cet arrêté individuel d’inscription peut être attaqué devant les juridictions civiles pour
obtenir des D&I en vue d’une indemnisation pour le préjudice subit, les juridictions civiles étant
compétente en matière d’atteinte aux droits et à l’honneur.

Document 4 : l’arrêt du Conseil d’Etat du 8 janvier 1909

Faits : 27 juillet 1890, un arrêté est pris par le maire de Montpellier prescrivant l’inscription en sur le
registre de la police des mœurs.
Procédure : Mademoiselle Malaval demande l’annulation pour excès de pouvoir l’arrêté municipal pris
par le maire de Montpellier prescrivant son inscription sur le registre de la police des mœurs, aux motifs
qui ne lui avait pas été notifié. Elle forme un pourvoi en cassation.
Or il lui a bien été notifié en main propre, mais elle n’a pas voulu signer le PV de notification.
Le ministre de l’intérieur précise un problème de compétence, Madame n’aurait pas du contester cette
situation devant les juridiction administratives mais judiciaire au cas ou elle serait poursuivi pour une
contravention non payé.
Problème de droit :
Solution : Le 8 janvier 1909, le conseil d’Etat précise qu’un arrêté ordonnant l’inscription d’office au
registre de la police des mœurs constitue un acte administratif susceptible d’être déféré devant le CE par
la voie du recours pour excès de pouvoir. Le recours devant être rejeté lorsqu’il résulte des suites des
pièces du dossier que le maire a fait une exacte application du règlement municipal dont la légalité n’est
pas contestée. En l’espèce tel est le cas.

Document 5 : Crim 25 février 1858, maison de tolérance

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