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L’AUTEUR

Michel Foucault figure déjà parmi les philosophes influents lorsque paraît, en 1975,
Surveiller et punir. Ouvrage marquant, il témoigne à la fois d’une analyse historique et d’un
engagement idéologique de son auteur. Plus qu’un autre intellectuel, celui-ci ne peut
d’ailleurs être compris sans que les dimensions sociales et psychologiques de son parcours ne
soient considérées.

Né en 1926 dans une famille de notables provinciaux, Michel Foucault a pour père un
chirurgien éminent, qui espère le voir embrasser cette profession. Attiré par l’Histoire, le fils
décline l’invitation paternelle et, après un parcours scolaire inégal, parvient à intégrer l’École
normale supérieure en 1946. Après cinq années de tourments personnels, une formation en
psychologie clinique et un premier échec à l’agrégation de philosophie, Foucault est reçu à ce
concours.

Adhérant au Parti communiste français comme d’autres normaliens, il n’en demeure toutefois
membre que trois années durant, jusqu’à ce que la diffusion d’informations sur les réalités du
stalinisme provoque sa démission. Exerçant à Lille de 1953 à 1954, l’universitaire choisit
ensuite la Suède, puis la Pologne. De retour en France en 1960, Foucault y rencontre Daniel
Defert (compagnon avec lequel il reste jusqu’à la fin de sa vie), et achève sa thèse d’État. Ce
travail donne lieu à la publication d’Histoire de la folie à l’âge classique, en 1961.

Cinq ans après ce premier ouvrage paraissent Les Mots et les Choses, dont le succès place M.
Foucault aux côtés de R. Barthes, J. Derrida ou C. Lévi-Strauss, alors farouches opposants à
l’existentialisme. Si le libertaire se distancie bientôt des structuralistes, la position qu’il
continue d’occuper dans le champ intellectuel justifie qu’il rédige en 1969 L'Archéologie du
savoir, en réponse à ses critiques. Dans des conditions houleuses, Foucault mène ensuite une
expérimentation universitaire liée aux revendications de mai 1968. Finalement élu au Collège
de France en 1970, il introduit dans sa leçon inaugurale le concept de pouvoir…

Engagé dans un mouvement maoïste aux côtés de Daniel Defert, l’enseignant demeure donc
militant, et, pour permettre l’expression des prisonniers sur leurs conditions de détention,
fonde le Groupe d’Information sur les Prisons. En 1972, Foucault crée encore le Comité
d’Action sur les Prisons, et, dans le prolongement de cette expérience, publie trois ans plus
tard Surveiller et punir. En y soulignant le déplacement des châtiments du corps à l’âme, la
permanence d’une oppression sociale et la distinction entre châtiment légal (qui porte sur un
acte) et technique punitive (qui porte sur une vie), le philosophe dénonce des rapports de
pouvoir qui « investissent » désormais complètement les individus. Jusqu'à sa mort, en 1984,
Foucault développe cette réflexion autour des principes de gouvernementalité, de biopolitique
et de parrhèsia.
SOMMAIRE DE L’OUVRAGE

I. SUPPLICE

I. LE CORPS DES CONDAMNÉS


II. L’ÉCLAT DES SUPPLICES

II. PUNITION

I. LA PUNITION GÉNÉRALISÉE
II. LA DOUCEUR DES PEINES

III. DISCIPLINE

I. LES CORPS DOCILES


II. LES MOYENS DU BON DRESSEMENT
III. LE PANOPTISME

IV. PRISON

I. DES INSTITUTIONS COMPLÈTES ET AUSTÈRES


II. ILLÉGALISMES ET DÉLINQUANCE
III. LE CARCÉRAL

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DÉVELOPPEMENTS ESSENTIELS

I. SUPPLICE
Pour la justice pénale française, 1791, 1808 et 1810 constituent des années charnières.
De façon plus globale, c’est toute l’« économie du châtiment » qui est redistribuée en Europe
et aux Etats-Unis, entre la fin du XVIIIème et le début du XIXème siècle. Trop commode pour
expliquer la disparition des supplices (à peu près acquise vers les années 1830-1848), l’idée
facile d’une « humanisation » doit alors laisser place à une véritable analyse.

Au XVIIIème siècle encore, l’usage de la torture est une réalité si prégnante qu’elle ne saurait
être tue. On peut ainsi rapporter le cas de Damiens, dont la condamnation à « faire amende
honorable devant la principale porte de l’Église de Paris » revient, en 1757, à un écartèlement
par quatre, puis par six chevaux…

C’est d’abord l’organisation politique qui légitime, sous l’Ancien Régime, l’usage des
supplices. Ils s’inscrivent en effet dans un système punitif où le monarque de droit divin,
« atteint » par tout crime, demande, décide et fait exécuter les châtiments. Voulue comme une
manifestation publique de la force royale, l’application de tortures au moindre « petit régicide
en puissance » n’est, toutefois, que passablement acceptée par les spectateurs de l’exécution.

« Si la foule se presse autour de l’échafaud, ce n’est pas simplement pour assister aux
souffrances du condamné ou exciter la rage du bourreau : c’est aussi pour entendre celui qui
n’a plus rien à perdre maudire les juges, les lois, le pouvoir, la religion. Le supplice permet
au condamné ces saturnales d’un instant, où plus rien n’est défendu ni punissable. (…) Pour
le peuple qui est là et qui regarde, il y a toujours, même dans la plus extrême vengeance du
souverain, prétexte à une revanche. À plus forte raison si la condamnation est considérée
comme injuste. »

Sauf dans les cas d’émeute (toujours redoutés par la monarchie, et qui pouvaient aboutir à la
grâce partielle du condamné), la cérémonie du supplice reste une manifestation de pouvoir
par le pouvoir, et le corps supplicié est un champ d’expiation.

II. PUNITION
« La protestation contre les supplices, on la trouve partout dans la seconde moitié du
XVIIIe siècle : chez les philosophes et les théoriciens du droit; chez des juristes, des hommes
de loi, des parlementaires; dans les cahiers de doléances et chez les législateurs des
assemblées. Il faut punir autrement ».

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La contestation généralisée des supplices prend sens dans un contexte de diminution
considérable des crimes de sang et, d'une façon générale, des agressions physiques. Si elle se
vérifie depuis la fin du XVIIème siècle, cette diminution doit cependant être corrélée avec
l’expansion des délits contre la propriété. Et, si l’on assiste en effet au passage d’une
« criminalité de sang » à une « criminalité de fraude », il faut aussi considérer le mouvement
global qui fait dériver « la "criminalité de masse" vers une "criminalité de franges et de
marges", réservé pour une part à des professionnels. »

Les nouveaux criminels du XVIIIème siècle ne sont donc plus les hommes harassés et mal
nourris du XVIIème siècle, mais plutôt des « matois » calculateurs et organisés, qui
s’organisent en bandes de pillards ou en troupes de contrebandiers. Une nouvelle économie
du châtiment s’établit alors pour « punir mieux », en assurant une distribution qui puisse
atteindre « jusqu'au grain le plus fin du corps social. »

Soutenue par une forte poussée démographique, l’augmentation générale de la richesse fait
des paysans, des fermiers et des artisans les principales victimes des vols et des chapardages.
Dans les faits, une « crise de l’illégalisme populaire » émerge ainsi dans la seconde moitié du
XVIIIème siècle, et modifie en profondeur le sens de la punition : puisque le tort causé par le
crime est moins une atteinte au pouvoir royal qu’un trouble de l’ordre social, l’intérêt de la
punition appelle moins une cérémonie de réparation que la recherche d’une non-réitération.

« Le droit de punir a été déplacé de la vengeance du souverain à la défense de la société.


Mais il se trouve alors recomposé avec des éléments si forts, qu'il devient presque plus
redoutable. On a arraché le malfaiteur à une menace, par nature, excessive, mais on l'expose
à une peine dont on ne voit pas ce qui pourrait la limiter. Retour d'un surpouvoir terrible. Et
nécessité de poser à la puissance du châtiment un principe de modération. »

Dans l’extension et le raffinement des pratiques punitives, l’objet visé n’est plus l’acte, mais
la « passion » qui l’a produit. Pour sembler compenser cette irrationalité de l’illégalisme, le
pouvoir veut alors imposer la froideur d’une « sémio-technique », soutenue par six règles :
– la règle de la quantité minimale, qui entend que l’idée d’un moindre avantage au
crime le rendrait moins désirable ;
– l'idéalité suffisante, qui postule que la véritable peine réside dans l’idée de la peine ;
– les effets latéraux, dont la logique « durkheimienne » veut que la punition prenne ses
effets les plus intenses chez ceux qui n'ont pas commis la faute ;
– la certitude parfaite, qui donne pour chaque crime l’assurance d’un châtiment
déterminé et de ses inconvénients précis ;
– la vérité commune, qui, en impliquant la modification fondamentale des principes de
preuve, conteste au maître de justice le rang de maître de sa vérité ;
– la spécification optimale, enfin, qui appelle d’une part l’élaboration d’un code pénal,
et, d’autre part, l’individualisation des peines.

Sous l'humanisation annoncée, toutes ces règles supposent donc, dans le point d'application
du pouvoir, un déplacement « du corps à l’âme ». Et cette formule de Mably de susciter la
double interrogation suivante : « est-on entré (…) réellement, dans l'âge des châtiments
incorporels ? » ; « comment le modèle coercitif, corporel, solitaire, secret, du pouvoir de
punir s'est-il substitué au modèle représentatif, scénique, signifiant, public, collectif ? »

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III. DISCIPLINE
« La surveillance hiérarchisée, continue et fonctionnelle n'est pas, sans doute, une des
grandes "inventions" techniques du XVIIIe siècle, mais son insidieuse extension doit son
importance aux nouvelles mécaniques de pouvoir qu'elle porte avec soi. Le pouvoir
disciplinaire, grâce à elle, devient un système "intégré", lié de l'intérieur à l'économie et aux
fins du dispositif où il s'exerce. »

Parce qu’au XVIIème siècle, le rôle dévolu à la prison n’est pas de punir mais de « s’assurer de
quelqu’un », l’ordonnance de 1670 ne cite pas la détention. Au XVIIIème siècle, en revanche,
le châtiment passe « d'un art des sensations insupportables à une économie des droits
suspendus », et la prison opère, de fait, une « colonisation de la pénalité ». Mais, loin d’être
cantonnés à l’espace carcéral, les mécanismes disciplinaires se répandent et se renforcent
dans les casernes, les ateliers, les hôpitaux ou les écoles. Dans le cas de ces dernières,
l’importation du modèle du couvent conduit ainsi au développement des rudesses d’internat,
des distributions par rangs, des répartitions par rangées, mais aussi à l’imposition, dans une
« nouvelle économie du temps d'apprentissage », d’un emploi du temps surveillé et d’un
programme scolaire. À travers son contrôle, ses pensums, ses châtiments et son évaluation,
l’exemple de l’école permet encore de comprendre la réalité d’un pouvoir disciplinaire dont le
succès « tient sans doute à l'usage d'instruments simples : le regard hiérarchique, la sanction
normalisatrice et leur combinaison dans une procédure qui lui est spécifique, l'examen. »

Dans un système de discipline où l'enfant est plus individualisé que l'adulte, le malade
davantage que l'homme sain, et le fou et le délinquant avant les autres, la prison conserve bien
sûr une place privilégiée. Dans cet esprit de contrôle et d’innovation, Jérémy Bentham
présente en 1780 la figure architecturale du « Panopticon » (traduit onze ans plus tard par
« Le Panoptique »). Par son principe de circularité et par le contrôle illimité qu’elle permet,
cette conception constitue alors un aboutissement : du haut de la tour centrale, un seul
individu peut en effet surveiller l’ensemble des cellules qui l’entourent, et, dans chacune
d’elles, le fou, le malade, le condamné, l’ouvrier ou l’écolier qui pourraient y être placés.
Mais, plus que dans sa capacité réelle à contrôler, l’effroyable force de cette figure
architecturale est d’« induire chez le détenu un état conscient et permanent de visibilité qui
assure le fonctionnement automatique du pouvoir. Faire que la surveillance soit permanente
dans ses effets, même si elle est discontinue dans son action ; que la perfection du pouvoir
tende à rendre inutile l'actualité de son exercice ».

Un pouvoir ne pouvant s’exercer durablement sans la complicité involontaire de ses victimes,


l’intériorisation des mécanismes de contrôle et de domination s’avère ici cruciale, et, avec
elle, la question de la « distribution » : « Ce qui désormais s'impose à la justice pénale comme
son point d'application, son objet "utile", ce ne sera plus le corps du coupable dressé contre
le corps du roi ; ce ne sera pas non plus le sujet de droit d'un contrat idéal ; mais bien
l'individu disciplinaire. »

IV. PRISON
Si la « forme-prison » préexiste à son utilisation systématique dans les lois pénales,
plusieurs datent signalent, au cours du XIXème siècle, l’affirmation monopolistique de la

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prison comme principe de châtiment. Au-delà du Code pénal de 1810 et de la loi de 18441,
c’est peut-être l’inauguration de la colonie pénitentiaire de Mettray qui parachève, en 1840, la
formation du système carcéral.

« Forme disciplinaire à l'état le plus intense, modèle où se concentrent toutes les technologies
coercitives du comportement », l’exemple de Mettray montre comment l’essentiel de la
délinquance est fabriqué par l’incarcération ; dans ce cadre, ce sont les « insertions de plus en
plus serrées », les « surveillances toujours plus insistantes » et le « cumul des coercitions
disciplinaires » qui donnent naissance à la criminalité.

Présentée dans l’histoire de la justice pénale comme un accès à l’humanité, la détention s’est
toujours révélée problématique, et porteuse d’apories. Au moment de son affirmation dans les
années 1840, c’est déjà la contestation d’un travail pénal rémunéré qui ressurgit avec
vigueur : « si une rétribution récompense le travail en prison, c'est que celui-ci ne fait pas
réellement partie de la peine; et le détenu peut donc le refuser. De plus le bénéfice
récompense l'habileté de l'ouvrier et non pas l'amendement du coupable ». À cette époque de
crise économique et d'agitation populaire, une forte opposition se cristallise même entre les
délinquants et les ouvriers, ceux-ci arguant que les ateliers de prison déshonorent leur travail,
exercent une pression à la baisse sur les salaires, offrent aux détenus de meilleures conditions
de sécurité, et constituent au final une concurrence déloyale. À ce problème « concurrentiel »,
le pouvoir apporte toujours une réponse relativiste, en soulignant le peu d’étendue et le faible
rendement du travail pénal.

Au-delà de cette tension entre le monde libre et le milieu de la prison, celle-ci semble
incapable de dépasser la contradiction de ses objectifs : « On sait tous les inconvénients de la
prison, et qu'elle est dangereuse quand elle n'est pas inutile. Et pourtant on ne "voit" pas par
quoi la remplacer. Elle est la détestable solution, dont on ne saurait faire l'économie ». Objet
d’un invariable dénigrement, la prison est en fait critiquée depuis qu’elle s’est imposée, au
début du XIXème siècle. Il est même significatif que les arguments avancés à cette période
conservent, tous, leur pertinence :
– Les prisons ne diminuent pas le taux de la criminalité ;
– La détention provoque la récidive ;
– La prison ne peut pas manquer de fabriquer des délinquants ;
– La prison rend possible, mieux, elle favorise l'organisation d'un milieu de
délinquants ;
– Les conditions qui sont faites aux détenus libérés les condamnent fatalement à la
récidive ;
– Enfin la prison fabrique indirectement des délinquants en faisant tomber dans la
misère la famille du détenu.

Le maintien d’une prison lourde de 150 ans d’échec fait alors supposer que cette forme de
punition et que les châtiments eux-mêmes « (…) ne sont pas destinés à supprimer les
infractions ; mais plutôt à les distinguer, à les rétribuer, à les utiliser ; qu'ils visent, non pas
tellement à rendre dociles ceux qui sont prêts à transgresser les lois, mais qu'ils tendent à
aménager la transgression des lois dans une tactique générale des assujettissements. ». Dans
cette perspective, il s’agit moins de redresser les délinquants qu’à assurer l’« économie »
générale des illégalismes, qu’à légitimer le pouvoir de punir, et, dans ce but, qu’à rendre la
prison « omnidisciplinaire » nécessaire.

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Il s’agit ici de la loi ayant posé le principe de l’internement cellulaire.

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De fait, l’œuvre d’« orthopédie morale » est actualisée par des dispositifs de normalisation
portés par des juges, des psychiatres, des sociologues, des médecins, des professeurs et des
travailleurs sociaux. Par des procédés calculés, des douceurs insidieuses et des objectivités
nouvelles, ces « juges de normalité » réalisent alors la fabrication de l'« individu
disciplinaire ».

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CRITIQUE POSSIBLE

Par sa perspective historique et par son dévoilement de mécanismes cachés, Surveiller


et punir dépasse ce que l’on peut attendre d’un ouvrage classique de philosophie. Associé au
thème choisi, à l’engagement et au talent de l’auteur, ce dépassement disciplinaire n’est sans
doute pas étranger au succès du livre. Conforté par les multiples possibilités de classement
dans les rayons de « sciences humaines », Surveiller et punir paraît ainsi incontournable au
philosophe, à l’historien et au sociologue.

Quelle que soit la perspective adoptée, une certaine imprécision historique peut toutefois être
regrettée. Difficilement évitable lorsqu’il s’agit de caractériser l’étendue d’un phénomène ou
son déclin, cette imprécision devient en revanche coupable quand on procède à un examen
comparatif ; dans les cas où des manifestations « anciennes » sont évoquées sans indication
de date, leur comparaison avec des phénomènes récents perd logiquement de sa pertinence.

En rapport avec cette première limite, l’argumentaire semble, parfois, davantage développé
au gré des arguments qu’inscrit dans la rigueur des parties annoncées. Ce faisant, les
« suppléments » introduits contribuent moins à étayer les démonstrations qu’ils ne nuisent à
leur netteté. À terme, cette relative confusion rend la lecture de l’ouvrage moins fructueuse, et
complique éventuellement la tâche de celui qui doit en rendre compte…

Malgré cela, l’approche particulière de Surveiller et punir se révèle très féconde, et, dans sa
contestation des évidences normatives et des évolutions naïves, témoigne de la puissance
critique d’un philosophe dont les constats recoupent ceux de grands sociologues.

Notamment développée par Howard Becker, la théorie de l’étiquetage semble ainsi adoptée
par Foucault lorsqu’il dénonce la force prédictive des marquages corporels et psychologiques.
Sans rupture avec la vision de Becker, l’examen d’une domination sociale et d’un arbitraire
traduit aussi, chez le philosophe, une concordance critique avec les travaux de Bourdieu.
Enfin l’approche foucaldienne de la prison ne peut-elle masquer sa filiation avec les analyses
d’Erving Goffman, lorsqu’il dépeint les prisons et les hôpitaux psychiatriques comme des
« institutions totalitaires »2.

Inévitable et peu falsifiable, Surveiller et punir offre finalement aux lecteurs une grande
latitude d’adhésion, ou de rejet. Plus dérangeant qu’un autre ouvrage, il conserve depuis 1975
sa capacité à combler les convaincus et à irriter les autres.

2
Parue la même année que Surveiller et punir, la traduction française d’Asiles parle d’institutions « totales ».

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TABLE

L’AUTEUR ……………………………………………………………………. 2

SOMMAIRE DE L’OUVRAGE ………………………………………………. 3

DÉVELOPPEMENTS ESSENTIELS …………………………...…….……… 4

CRITIQUE POSSIBLE ……………………..….….…....…...……..…….....…. 9

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