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LE LIBÉRALISME

Le mouvement libéral est la première vague de mouvements qui donne l’assaut à ce qui suscite de
l’Ancien Régime, ou a ce qui vient d’en être restauré en 1815.
La philosophie libérale
 Philosophie globale: qui concerne tous les aspects de la vie en société 
 Philosophie politique: selon laquelle la société politique doit être fondée sur la liberté
 Philosophie sociale individualiste :qui fait passer l’individu avant la raison d’Etat, les intérêts du
groupe, les exigences de la collectivité ;
 Philosophie de l’histoire: selon laquelle l’histoire est faite, non pas par les forces collectives mais
par les individus ;
 Philosophie de la connaissance et de la vérité: qui croit a la découverte progressive de la vérité.
Les conséquences de connaissance implique le rejet des dogmes imposés par les Églises, l’affirmation
du relativisme de la vérité et de la tolérance.
Consequences juridiques et politiques
 Le libéralisme rejette donc tout pouvoir absolu, la monarchie absolue.
 Au XXe siècle le combat libéral se convertira aisément de la lutte contre l’Ancien Régime au combat
contre les dictatures, contre les totalitarismes, mais également contre l’autorité populaire.
 Pour éviter une autorité sans limite, le libéralisme propose toute une gamme de formules
institutionnelles. Le pouvoir doit être limité, ainsi la séparation de pouvoirs apparaît comme une
règle fondamentale car elle garantit l’individu contre l’absolutisme.
 L’idéal du libéralisme est toujours le pouvoir le plus faible possible, et selon certains, le
gouvernement est invisible, celui dont l’action ne se fait pas sentir.
 La décentralisation est une autre manière de limiter le pouvoir.
 Une autre façon de restreindre encore le pouvoir est de limiter son champ d’activité et ainsi
s’explique la doctrine de la non-intervention en matière économique et sociale. L’État doit laisser
jouer librement l’initiative privée, individuelle ou collective et la concurrence.
 C’est la conception de l’État gendarme, un gendarme qui intervient en cas de flagrant délit.
 Défiance de l’État, défiance du pouvoir, de tout ce qui risque d’étouffer l’initiative de l’individu. Le
libéralisme incline naturellement à l’émancipation de tous les membres de la famille et le
féminisme, qui affranchira la femme de la tutelle maritale, est un prolongement du libéralisme, la
victoire des majorités libérales entraînant habituellement l’adoption du divorce.
 Pour éviter que la profession ne reconstitue pas une tutelle, on interdira des corporations et des
syndicats. Le libéralisme est également contre les autorités intellectuelles ou spirituelles, Églises,
religions d’État, dogmes imposés et même s’il y a un libéralisme catholique, le libéralisme est
anticlérical.
 Le libéralisme apparaît, au XIXe siècle comme une doctrine subversive. Et, de fait, c’est une force
proprement révolutionnaire dont l’élan implique le rejet des autorités, qui condamne toutes les
institutions qui ont survécu à la révolution et qui ont été remises par la Restauration, et porte en lui
la destruction de l’ordre ancien.
 Le libéralisme inspire alors les révolutions, fait surgir les barricades, des milliers d’hommes se font
tuer pour l’idée libérale.
Le libéralisme, expression des intérêts de la bourgeoisie
 -Le libéralisme, est au moins, autant qu’une philosophie, l’expression d’un groupe social, la doctrine
qui sert le mieux aux intérêts d’une classe.
 - On constate également que la catégorie sociale dans laquelle le libéralisme recrute
essentiellement ses doctrinaires, ses adeptes, est celle des professions libérales et de la
bourgeoisie commerçante.
 La bourgeoisie a fait la Révolution et la Révolution lui a remis le pouvoir; elle entend le garder,
contre un retour de l’aristocratie et contre la montée des couches populaires.
 Elle contrôle l’accès à toutes les fonctions publiques et administratives. Aussi, l’application du
libéralisme tend à maintenir l’inégalité sociale.
Les deux faces du libéralisme
 Le libéralisme est un juste milieu que, vu de droite, il apparaît révolutionnaire et que, considéré de
gauche, il apparaît comme conservateur.
 Il a livré deux combats, sur deux fronts distincts: d’abord, contre la conservation, l’absolutisme,
ensuite contre la poussée de forces sociales, de doctrines politiques plus avancées que lui même,
radicalisme, démocratie intégrale, socialisme.
Le liberalisme en europe
Le libéralisme a transformé l’Europe tantôt grâce aux réformes- sans violence –tantôt ayant recours à
l’révolution par mutation révolutionnaire
 Il n’y en a guère qu’en Angleterre, aux Pays Bas, dans les pays scandinaves, que le libéralisme a
transformé peu à peu le régime et la société par la voie des réformes.
 C’est l’attitude de Charles X, en 1830, et la promulgation d’ordonnances que violait le pacte de
1814, qui poussent les libéraux à faire la révolution pour renverser la dynastie. De même la politique
obstinée de Metternich, conduira l’Autriche en 1848, à la Révolution.
 En 1820, en France, une série de complots, au Portugal, en Espagne, à Naples, au Piémont, les
insurrections libérales prennent la forme d’une sédition armée.
 En 1830, se produisent en Europe des mouvements libéraux. On peut, alors, parler de
révolutions car les forces populaires entrent en jeu.
Le destin de ces mouvements est très différent, selon les régions:
 À l’ouest les révolutions triomphent: en Belgique, au Piémont, dans les États Scandinaves, aux
Pays Bas, en Suisse, mais ne s’acclimate guère dans la Péninsule Ibérique où la conjecture ne lui
est favorable.
 En Allemagne, il faudra attendre la République de Weimar pour voir reparaître le libéralisme
comme force politique.
 En Autriche, c’est après 1867 que l’Empereur octroie une constitution qui favorise le
développement d’un régime libéral.
 En Russie, un libéralisme modéré inspire quelques unes des initiatives du tsar réformateur
Alexandre II.
Les regimes poliques liberaux
 Le libéralisme se définit par son opposition à la notion d’absolutisme. Que l’on prenne n’importe
quelle constitution toutes enferment l’exercice du pouvoir royal dans une sphère désormais limitée,
que ce soient la Charte française de 1814, la constitution du royaume des Pays Bas, la
constitution norvégienne ou les textes accordés par les souverain de l’Allemagne entre 1818 et
1820, ou plus tard le statut constitutionnel du Piémont.
 Le pouvoir est donc limité mais cela n’exclut qu’il soit monarchique. Le libéralisme n’est hostile ni
à la forme monarchique ni au principe dynastique.
 Nulle part le libéralisme n’adopte le suffrage universel et quand celui-ci est introduit, c’est le signe
que le libéralisme a cédé la place à la démocratie.
 Constitution écrite, monarchie limitée, représentation nationale, bicaméralisme,
discrimination, pays légal et pays réel, suffrage censitaire et ajoutons la décentralisation.
 La revendication de la décentralisation a donc la signification d’une réaction sociale, a la fois contre
la centralisation étatique et contre la démocratie pratique.
Égalité de droit, inégalité de fait
 La société libérale repose sur l’égalité: tous disposent des mêmes droits civils. Pourtant le
libéralisme maintient une inégalité de fait et va prêter le flanc à la critique des démocrates ou des
socialistes.
 La reconnaissance de l’égalité de tous devant la loi, devant la justice, devant l’impôt n’exclut
pas la différence des conditions sociales, la disparité des fortunes, une répartition très inégale
de la culture. Il advient même que la société libérale consacre dans ses codes certaines
inégalités; ainsi entre l’homme et la femme, entre l’employeur et l’employé.
L’Argent et l’instruction
 La société libérale repose sur l’argent et sur l’instruction qui sont les deux piliers de l’ordre
libéral, les deux pivots de la société.
 L’argent est un principe libérateur. La substitution de l’argent à la possession du sol ou à la
naissance comme principe de différenciation sociale, est incontestablement un élément
d’émancipation.
 La société libérale fondée sur l’argent, ouvre des possibilités de mobilité: mobilité des biens qui
changent de mains, mobilité des personnes dans l’espace, dans l’échelle sociale.
 Mais la contre partie est évident car ces possibilités ne sont pas à la portée de tous et l’argent est
un principe d’oppression. Au départ il faut avoir un minimum d’argent ou beaucoup de chance. Pour
ceux qui sont démunis, la domination exclusive de l’argent aboutit, au contraire, à aggraver
leur situation.
L’Instruction
 De l’instruction on peut dire qu’elle est un facteur de libération mais aussi que sa privation
rejette une partie de la population dans une condition définitivement dépendante. Dans l’échelle des
valeurs libérales, l’instruction et l’intelligence tiennent une place aussi grande que l’argent,
 Les études classiques sont sanctionnées par des diplômes dont le plus fameux, le baccalauréat,
est une institution essentielle de la société libérale. Crée en 1807, solidaire de l’organisation des
grandes écoles, il appartient à tout le système issu de la Révolution, repensé par Napoléon, d’une
instruction canalisée, disciplinée, organisée, sanctionnée par des diplômes, ouvrant l’accès
à des écoles recrutant par concours.
 Il est possible à tout un chacun de faire des études, de se présenter au baccalauréat, de tenter sa
chance aux concours d’entrée à Polytechnique ou à Normale.
 Comme l’argent, l’instruction est à la fois émancipatrice et exclusive.
 Le passage de l’Ancien Régime au libéralisme, est une ouverture soudaine, une plus grande fluidité
donnée à la société, une plus grande mobilité proposée aux individus.
 Mais cette société ouverte est aussi une société inégale. C’est de la juxtaposition de ces deux
caractères que se dégage la nature intrinsèque de la société libérale que la démocratie va
précisément remettre en cause. Celle-ci s’attachera à ouvrir la brèche, à ouvrir à toutes les
possibilités, les chances, que les sociétés libérales ne faisaient qu’entrouvrir à une minorité.

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