Vous êtes sur la page 1sur 23
La Thémis 1(1819) PLAN DE L'OUVRAG Farns connattre Vstat aotuol de In science du dcoit, seconder les progrés de cette science, et contribuer au perfectionnement de Ia législation, tel est le but que se ‘Proposent les auteurs de ce nouveau recueil périodique. Voici Ie plan qu’ils ont adopts : Chacune des livraisons de la Zhémis sera divisée on quatre parties. : ’ Pursains ransin. — Législation eff Histoire du Droit. ~~ Comparaison des lois framgzises avec les lois romaines ; ‘et aveb celles qui régissent aujourd'hui les diflérens pew ples de VEurope; recherche des secours que Ja science du droit peut emprunter des antes éeiences ; antiquités du droit romain et du droit frangais; précis de Vinfluence que les divers, systimes de philosophic ont exerese sur Ja Iggislation 5 indication des rapports du dr Je droit public et avec Je droit des gens positif; histoire es modifications faites A nos Codes dans les pays ol ils ont 616 introduits (1); dissertations sur diverses amatiéres. privé aveo Sxconoe rants, — Jurisprudence des Arréts. — ‘Tableau raisonné des principales décisions intervenues en matiére judiciaire ou administrative. Ce travail-s’étendra non-sevlement i nos cing Codes, mais encore & toutes les autres paviies de notre égislation ; sur chacun des points controversés, on fera connattre en méme temps les opi= nions des auteurs les plus recommandables. On prései tera, chaque année, une revue géudrale des di nouvelles, soit, qu'elles s‘appliqnent & des questions qui ne.s'étaient pas encore présentées, sait qu’elles confirment ou modifient Ip jurisprudence antérieure. ns ‘Trorsiiss ranate. — Doctrine des Auteurs. — Analyse critique des principaux ouvrages dedroitfrangais, publiés, soiten France, soit en pays étranger. Ou recherchera les uses de la divergence des opinions des jurisconsultes et Jes, moyens de parvenir a cotte uniformitéde doctrine, objet, des, vorux et des cllorts de tous les amis, de la signee, Quiatnisin vantiv. — Enseignement dy, Droit. — Conder] sur Porganisation des Kicoles de droit dans les divers Biats de PBurope’s examen comparé des méthodes eiseignement ; analyse des ouvrages élémentaites. ‘Arvéxoics, — Un Appendice cointiendia Vannonce des lation, des mémoires dav: ouvrages de drait ou de 1éj cats des avréts les plus notables, et en général, de tout ce qui pent intéresser les jurisconsultes. () Des convspondances ont sé dtablien, & ext fet, arse plusieurs juvisconsultea dea pays ctranges: Batbie, "Révision du Code Napoléon", in : Revue critique de législation et de jurisprudence, t. XXVIII (1866) REVISION DU CODE KAPOLEOK, Par M. kaso, rofessour découomie poltgue & la Faculté de droit do Paris, (Qttnire uA VAcndénio dos slences merase pique, les 25 30 décembre 165) Dans toute socisté qui progresse, les lois, méme les mionx faites, méme celles qui ont 66 accuaillios par dananimes loges, sont, apris un temps plus ou moins long, en désaceord aveo les fails moraux et économiques, Li jurisprudence s'ef- force d’abord, par une interprétation aussi large que possible, _ de plier les textos aux hesoine nouveaux; mais un moment arrive, t6t ow tard, oil ee procédé est impuissant parce que lo texto résisto, qu'il est impossible de le plier, méme de le tour- ner, et qu'il faut Pappliquer ou le briser. Co confit se produit surtout dans Jes pays oi la Iégislation est codifiée, of Pon n'a presque rien laiss¢ 4 la coutume, oii les pouvoirs da juge sont Jimités par des textes précis et obligatoires. Partout ob, comme cher nous, Y'on pratique lo principe : optima lew quee minimum . judi, Jes ressources de la jurisprudence sont vite épuisées et Jos remaniomonts de la égislation dovieanent nécossaires apres quelques années, Jo suis loin de eroire que la codification wait pas de grands avantages ; Ia clarté qui en résolwe et Ia faclité qu'elle offre A ceux qui veutent connaitre la loi Urés-précieux, dont la voleur pratique est supérieure & toutos les considérations que fat valoir 'école historique. Mais il y aurait errour & mettre au nombre des qualités dune Iégislation ‘coditide immobilité résultent de la difficalté qu’ofire toujours le remanioment dan corps de lois. A diverses reprises notre legislation pénale a été modinée; plasiours titres de notre Code do procédure ont été simplifiés; si le Code de commerce ost domeu*é & peu prés tel qu'il sort des mains de ses rédactours, est que dans les matiéres dont il traito a puissance de Ia ‘coutume est trés-grande; d’aillours le titre des Faillites a été retouché en 1838, et il est probable que, dans la session pro- chaine, Je Corps législatit discutera un projot de loi sur les socidtéss Le Code Napoléon, au contraire, na presque pas dts chiangé; les quelques modifications qu'il a éprouvées portent sur des détails secondaires, dont Pimportance ne peut pas étro contestée, mais qui parait petite & ceux dont Pesprit considre Vensemble de ta legislation. A quelles raisons fautil aitribuer cette résistance da Code civil? Tient-elle & la supériorité de la rédaction ou & la natare des droits qui en sont la malidret Bile résulte peut-éire de la combinaison de ces deux causos : car le Code civil fut préparé avec un soin particulier et par des hommes dun esprit. éminent, tandis que les autres parties de la législation impériale furent Veeuvre hitive de praticions, run autre eété, les rapports privés ont depuis longiemps 616 Godies et réglés; il en est un grand nombre pour lesquels Jo progres n'est gubro possible, de sorte que la permanence du ond @ concouru au méme résoltat que la maturité de Ja ré~ action. Le Gode civil, si ono juge comme ceuvre politique et sociale, iérite les éloges qui lui ont é16 donnés, 11 remplaga houreu sement les coutumes diverses qui se partagesiont le terrtoine de la France; il fit rovivre d’anciennes dispositions et les ass0- Cia, dans un mélange fait avec intelligence, aux principes do Ja Révolution; il dissipa plusiours idéos oxcessives nées au mitiou de Vagitation révolutionnaire et que ne pouvait pas adopter une société régulidre. a un mot, il consomma, dans Vordre des intéréts privés, cotte réconeiliation de 'ancion ot du nouveau régime que poursuivait, dans toutes le directions, Ia politiqno du premier Consol. Sa rédaction a do grandes ‘qaalités; elle est simple, et sa elarté répond génératement aux besoins de la pratique. Quelques négligenees trahissent par intorvalles la précipitation de rédacteurs qui se prossent sous Jes ordres Wane volonté puissante, Nimporte; ces imperfec tions ne doivent. pas nous empécher de reconnsitee quey mBme dans sa forme, le Code eivil est une ceuvre remar. quable. Vai nolé copendant quelques articles qui no sont pas en har- ‘monie avee les principes du droit individuel, et notamment de |a propriété et dela liberté des conventions, Dans presque tous les titres on trouve dos resirictions qui enchiainent inatilement Jn volonté des parties. Les ones s'expliquent par d’anciennes coutumes dout elles sont un reste, et les autres par cette ten= danco & réglomenter et & prévoir qui a été, & toutes les épo- ques, Je caractére de la loi francaise. Nous allons passor on revue les dispositions auxquelles je viens de faire allusion; eot ‘oxamen démontrera qu'elles sont assez nombreusos ot assez ‘importantes pour expliquér an remaniement du Gode Napeléon, dang un sens favorable & In liberté des parties qui agissent ow ontractent. ‘Mon intontion n'est pas d’embrasser dans.co travail tous les points do vuo auxquels pourrait étre entreprise la révision du Gode, Je Inisse aux jurisconsultes le soin de signaler les inexae- titudes qui se sout glissées dans le rédaction, les lacunes qu'il Jaudrait combler et les controverses qu'il serait bon d’éteindre je laisse aux philosophes les ohservations qu'il y aurait a faire sur la constitutiou do Ia famille et la condition des personnes, Mon but consiste uniquement a réclamer eontre les dispositions qui portent inatitement atteinte au droit individuel, & la pro ité et & la liberté des conventions. Avant de commencer, je tiens & éearter tout roproche de \émérité ou dootrecuidance, La plus grande partie des modi fications que je proposorai ont dj. 616 domandées par des joriseonsultes ou des pablicistes qui m’ont précédé. Mon tra- ‘ail sera prineipalement la réunion do critiques qui sont éparses dans un grand nombre Pouvrages; les observations qui vien- ‘ront de moi n'occuperont que la plus petive place. Toute mon sudace so réduira done & réanir ee qui est séparé ot & faire remarquer, en le concentrant, ce qui passail. inaporga par suite de sa division, — Je suivrai Vordre des titres da Code Napoléon, Je tormine ici cette revue eritique, qui est loin détre com- pléte, mais qui sum: pour démonirer la nécessité d’une révision da Code Napoléon: Lidée n'est assurément pas nouvelle, et la Plupart d'entre vous ont pu entendre la lecture de quelques Pages remafquables o M, Rossi a developpé Jn méme idée vee une grande élévation de pensée et de siyle. Son travail, qui était parfait pour les idéos générales, n'entrait pas assez dans Jes détails. J'ai voula prendre le c6té qu'avait négligé cet homme éminent, dont je suis heureux de suiveo les traces ot eflrayé d'avoir regu la succession dans Fenseignement, Je par- tage Vadmiration que Rossi a exprieéo pout le Code Napoléon commo couvze politique et sociale; en demandant sa révision, je ne Bde & aucun désie do dénigrer les institutions de mon -bays; je n'ai pas dessein de porter attainte & Vadmiration dont 4 joui jusqu’a présent eotto couvre, qui a été souvent imitée & Vétranger. Gonvainen que rien n'est parfit, ot que les couvres les meilleures sont perfectibles, jo me suis permis une oxcur- sion eritique dans le Code Napoléon, avee la confiance que Personne ne trouvera extraordinaire la demande que jo lais pour Ia Toi civile duno révision avalogue & eclle quia été faite, & plasiours reprises, de ln Ini pénale. 1 économie poli- tique a démontré que notre Code était trop réglementairo; quill restreigasit souvent la liberté des conventions; qu'il limitait In propriété privée dans dos circonstances trop, rnombreuses, Une révision facile & faire rendrait aux conven- tions la iborté qu’elles doivent avoir, et dont le principe a été reconnu par l'article 1134, Mettons la loi-d'accord avec Ia science, les détails avec la rbgle générale, Le respect pour le Code, loin d'étre alent par eos modifications, ne peut que gagner a ce perfectionnemont. L’avtorité du Code pénal n'a as 6t6 diminuée par les révisions de 1832 et 1863; il est sar que celle du Code Napoléon sora su moins iniacto, a elle n'est pas angmentée par les remaniements que votre bienveillanee n'a permis d'exposer, et que je réclame de ceux qui ont Pini tiative dos lois. Jose espérer que vous préterez A mes récla~ mations Vautorité de vos nome et le concours de yotre insti tation car yous pourriea provoquer sur eette question quelque travail spécial od serait approfondi et complété le programme quo jo wai pu qu’efflenrer. BATBIE. Article 1134. Les conventions I¢galement formées tiennent lieu de loi & ceux qui les ont faites. Elles ne peuvent atre révoquées que de leur consentement mutuel, ou pour les causes que la loi autorise, Elles doivent étre exécutées de bonne foi Article 1370. Certains engagemens se forment sans qu’il intervienne aucune convention, ni de la part de celui qui s’oblige, ni de la part de celui envers lequel il est obligé. Les uns résultent de l'autorité scule de la loi; les autres naissent d’un fait personnel a celui qui se trouve oblige. Les premicrs sont les engagemens formés involontairement, tels que ceux entre propriétaires voisins, ou ceux des tuteurs et des autres administrateurs qui ne peuvent refuser la fonction qui leur est déférée Les engagemens qui naissent dun fait personnel & celui qui se trouve obligé, résultent ou des quasi-contrats, ou des délits ou quasi-délits; ils font la matiére du présent titre. Article modifié le 1* janvier 1835 (changement d’orthographe). C.B. M. Toullier, Le droit civil francais suivant ordre du Code, t. 6 2. Les jurisconsultes romains définissent Vobli- gation dans un sens métaphorique, un lien de droit ‘ou d’équité , qui nous impose la nécessité de donner ou de faire une chose (1) suivant les lois de notre pays. Minewlum juris, quo necessitate adstringi~ mur alicujus rei solvende: seeunditin nostree eivita- tis jure, Instit., de Obligat. © 3, Toute obligation vient done dela loi, aneulum Juris; cest Ia loi qui la produit, en nous imposant la nécessité ou la contrainte morale de faire les actions quelle commande, d’éyiter celles qu'elle défend, et de soulftir celles qui sont permises. Ainsi , toute shligation suppose une loi antéricure (2) 5 toute obligation vient de la loi, soit immédiatement par un simple acte de 1a volonté du législateur, soit par Jemoyen de Ja volonté ou du fait de Phomme, 4. Les conventions elles-mémes n'obligent qu’en yertu de la loi qui commande de tenir Ia parole qu'on a donnée. Le législateur leur confére Pauto- rité de la loi, comme le dit énergiquement Varti- ele 1134. « Les conventions légalement formées » tiénnent lieu de loi 4 ceux qui les ont faite Ty a done des obligations imposées par l aédiatement, Sans le concours de la yolonté (1570), ‘ow méme contre la volonté des personnes obligtess ily em a d'autres que la loi n'impose que par Ie moyen ou par la suite de leur volonté, comme un effet de cette yolonté qu'elle sanctionne. Ce sont les obligations conventionnelles , produites immédiate- ment par les contrats. loi im- fonum substantia consstit, ut alinm nobis abstingst id, ve faciende, elprestandons. 43,1 de Obl. i lise tit, homme deaeure libre. € Toutee qui n'est 4 pus difende parta lot ne peat étre empéche , et nals peut étee cou ‘ taidt fire cequellenvordonne pas, » Art, § dels Déelaration deb Aras, deg C.B.M. Toullier, Le droit civil frangais suivant lordre du Code, t. 11 1. Apis les obligations conventionnelles , le Code passe aux Engagemens qui se forment sans tion et d’engage- ment sont synonymes en jurisprudence; ils ont la méme signi ns, le Code parait avoir spécialement appliqué Je terme d’engage= sent aux obligations que la loi impose Al’homme, «sans qu'il intervienne aucune convention, ni de sla part de celui qui soblige, ni de la part de celui » envers lequel il est obligé, » (1370). 2, En réfléchissant attentivement sur Ja source des engagemens, on ne trouve que deux causes yeaiinent génératrices des obligations, la yolonté de Vhomme et la loi. Il n’en peut méme exister autres; car Ja force, tant que dure son action, peut contraindre "homme physiquement , mais non pas l'obliger moralement. Du moment qu’elle cesse, ou qu'il devient le plus fort, il redevient libres car, recouyrant sa liberté parleméme moyen qui la lui a ravie, ow il est fondé & la reprendre, ait pas a la lui Oter : force n’est donc ou on ne! pas droit. 5. Mais, en qualité d’étre intelligent et libre, Vhomme peut soumettre sa yolonté, et s‘obliger enyers autrui. Ia la faculté naturelle d’engager ses biens, sa personne méme et ses actions, en tout ce qui n'est pas défendu par Ja loi. Il use de ceite faculté dans les conventions, od il promet de donner, de faire ou de ne pas faire quelque chose. AussitOt que con consentement est donné et ac~ cepté, sa volonté, libre dans l'origine, devient, par Ia conclusion du contrat, assujétie ou lige au joug de la nécessité : il est moralement et irrévo~ cablement obligé. Lobligation est parfaite par sa volonté seule, sans I'intervention de Ja loi, qui mintervient, ex post facto, que pour lui préter sa force , et pour en garantir lexécution ou l'aceom= plissement, en contraignant Vobligé daccomplie sa promesse, en eas qu'il ait Pinjustice de s'y re~ fuser ou de la violer; mais non pour donner naiss ance A obligation. 4G C'est done manquer d'exactitude que de dire, comme nous avons fait, tom. VI, n%, 3et4, que tonte obligation vient de la lois que les conventions wobligent qu’en vertu de ta loi qui commande de te nir la parole qu’on a donnée. Les obligations conventionnelles sont produites immédiatement par la volonté de l'homme; elles existent indépendamment de la loi, qui n'inter- vient, aprés leur naissance, que comme un fidé~ jusseur tout-puissant, pour en garantir Vexéct~ tion; garantie qui consiste A donner une action, et qui va jusqu’d ordonmer, s'il le faut, 'emploi de la force publique pour faire exécuter Jes conventions. 5. Les obligations conventionnelles doivent si peu leur naissance & la loi, quiil est au-dessus de son pouvoir de leur enlever leur force obligatoires lle peut seulement ne leur accorder sa garantie que sous certaines conditions. C’est ainsi que les ois romaines, par une disposition reconnue in juste et rejetée cher. toutes les nations , refusaient uae action pour faire exéeuter les simples pactes ‘ou pactes nus, qui n’étaient pas revétus de la for~ malité de la stipulation. Moy. ee que nous avons dit tom. VI, n°. 13. Mais, en Jour refusant une ac~ tion, la Loi n’en reconnaissait pas moins qu'ils pro- duissient une obligation naturelle, & laquelle elle accordait méme plusieurs effets eivils. 6. Quant aux engagemens qui se forment sans. quil intervienne aucune convention, ni dela part de celui qui s‘oblige, ni de la part de celui envers Iequel il est obligé, il est bien évident quills ne peuvent devoir leur naissance qu’a la toute-puis~ sanee de la loi, dont les commandemens sont obli- gatoires pour tous les sujets : Legis virtus hae est imperare, vetare , permittere, punire. ‘On peut dite cependant que les obligations qui paraissent résulter de Vautorité seule de la loi, viennent primitivernent dé la volonté de "homme ‘ou de la convention ear la Joi elle-méme n'est que expression de la volonté générale, a laquelle, dans l'état civil, tout citoyen se soumet parun acte Jibre de sa volonté individuelle, en entrant en so- €iété, ou en demevrant volontairement sous "em pire et la protection des lois. Mais, quoique cette doctrine soit parfaitement exacte on théorie, elle peut paraitre un peu sub- tile dans la pratiques et, si la volonté du plus grand nombre ou la volonté générale est réelle~ ment la cause qui nous oblige dobéir aux lois, il wen est pas moins vrai que ce n'est que la cause dloignée des engagemens, et que la cause pro~ chaine et génératrice de ces engagemens est, on la convention, ou la loi particuliére Voi dérive cha- cun deux. Co nest qu'aprés avoir tracé les régles des obligations conventionnelles, que Ié Code passe aux engagemens qui se forment sans convention. La raison en est que les consentions sont Ia source Ja plus abondante des obligations 5 qu’elles sont assujéties & un nombre de régles et de dispositions heancoup plus grand que les autres obligations 5 mais sur-tout qu’elles ont un caractére particulier et un effet bien remarquable, qui les distinguent des autres, et qui les placent dans une classe sé= parées elles‘ peuvent transmettre la propriété des biens. « La propriété des biens s'acquiert et se » ansmet par succession , par donation entre vits » ow testamentaire, et par Meffét des obligations, > ditVart. 711.» Ce qui ne s’applique qu'aux obli~ gations conyentionnelles. Les engagemens qui se forment sans convention ne produisent qu'ume ac- tion personnelle contre celui qui se trouve obligé il était done naturel de parler des obligations can- yentionnelles A la suite des autres maniézes dont on sequiert la propriété. 8. Le Code range ensuite en deux classos Jos ‘engagemens qui se forment sans aucune conven tion. «Les uns, dit art. 1370, résultent de l'au~ » torité seule de Ta lois les autres naissent d’un fait 2 personnel a celui qui se trouve obligé. » Pour s'exprimer avec une entidre exactitude, il faut dite : Les autres naissent a occasion dun fait personnel A celui qui se trouve obligés car il faut reinarquer que ce n’est point du fait que matt Vobli- gation , fit-ce méme un délit, puisque celai qui Ya commis n'a point eu Vintention de s‘obliger 5 i] a eu manifestement une volonté contraire. Par exemple, le voleur a eu réellement la valonté de @approprier Vobjet volés mais la loi lui impose . contre sa volonté, Pobligation dele restituer ; c'est done 4 occasion da vol que la toi fait naitre cette obligation ; ce-n‘est pas le faitméme du vol qui la produit. Le fait précéde, Fobligation le suit, et nait immédiatement aprds, en vertu de Fautorité de la Joi.Auliew que, dansles obligations conventionnel- Jes, Vobligation doit sa naissance immédiatement Ala convention, indépendamment de la loi. Cette légére rectification n’a rien de contraite autexte de notre article; car on peut trés-biew dire que Vobligation nait da fait, ou doit sa nitis sance au fait, en ce sens que lexistence du fait est nm pent, négessaire pour lui donner Ja naissance encore dire que:le-fait est 1a condition de Vobliga~ tion (1). La loi dit: Celui qui prendra ou retiendra Ie bien d'auteui sera obligé de Ie rendre. Du mo ment of vous yous emparez du bien d’autrui, 'oBli- gition de le rendre prend naissance ; la condition de lobligation éventucile est accomplie. ‘9: Mais pour rendre exacte et compléte Ia dis- position de l'art. 1370, qui dit que les engagemens sans convention viennent, les uns de l'autorité seule.de la lui, les autres d'un fait personnel & celut qui se trouve obligé, c’est-d-dire A l'occasion de ce fait, il faut ajouter, 1% ou & Voccasion d'un fait personnel A celui enyers qui l'autre est obligé 5 par exemple, Vobligation de rembourser les engage- mens que le gérant sans mandat a contractés én son nom, pour lutilité du propriétaire dont Taf faire est gérée (1375), nait évidernment a Voccasion don fait personnel au gétant envers lequel il est obligé (1)3 a*. I] faut ajouter A la méme disposition , «ou & » occasion d’un eas fortuit» ; car ces engagemens, dont nous verrons des exemples dans Ja suite, ne résultont ni de Vautorité soule de la loi, ni d’uw fait personnel, soit & celui qui se trouve obligé ; soit A celui envers qui Vantro est obligé (2). Ge développement des causes prochaines des obligations nous semble essentiél et nécessaire pour rectifier les idées des jeunes lecteurs, et les habituer A mete de Vexactitude dans leurs rai~ sonnemens. Résumant, toute obligation doit sa naissance & Ja convention ou A la loi. Les obligations qui doi~ yent Jeur naissance a Ja loi sont de deux espéces: 1°. celles qui résultent de Pautorité seule de la loi, sans aucun fait de celui qui se trouve obligé s a*, celles qui naissent, soit & l'occasion d'un fait personnel & celui qui est obligé, ou méme & celut ‘enivérs qui Vautre est obligé, soit & Voceasion d'un cas fortuit. (0) Poy. Phowasins, tom, I, dissect 45 Phlovephijaris ten osrind de obigeinibes, 85 127 5, page 182. (1) Crest ce qwavattrte bien remargaé Danes, Comment de jars ul, lib, 15, caps 14, obit Abit Le qo tam on tnpe (que, wi agi fei alert, aut alter, aut targus alter sie conens ugar, (@) Sor ces engagemens, doot nons verrons des exemples dans la nite, ssp. Domat, Lois civles titre de Engogemens gui s ferment par ds eas frtite V. Marcadé, Explication du Code Napoléon, t. TV (ad art. 1134) — 463. Le premier alinga de notre article, en disant que les eop- ventions tiemnent Liew de loi & coux qui les ont faites, n’entond eortsi- ‘noment pas dire qu’elles soient pour eux des lois proprement dites, il signifie seulement que ces conventions forment une régle, & laquelle les parties sont tenuos de se soumettre comme ala lol mune, V. Marcadé, Explication du Code Napoléon, t. V (ad art. 1370) 1. — Le premier alinéa de-oct artictss'exprime Fort inexactoment, quand il oppose aux obligations eonventionnelles Tes engagements {qui so forrbant sang gui! inlorvionnanoaneconventian aie le part du débiteur, nf de fa part du eréancier. Une convention no peut pas intervenir de la:part dune seule: personne,. puisqu’elle consiste dans le concours et la réunion des volontés des eontractants. 1 falait dire sans quil intervionne aucune convention wretne clu..: et cei... 300 bien, si Yon vonlait conserver les mots i de ta part da débiteur, ni de Ta part du créancier, il fallsit dire, sans-gu'fléntervienne soctxe, ‘Yoroné ne s‘opticen. Fnoare une fois, ne, convention ne sara tervertc de'la-part d'une personne : otiigation conventionnelle sup- paso: bien: plasienrs- wolontés de former obligation, yolentés: dont eltioune intersientde la-part do ehagne Patties mais elle suppose pas phasious eorveions. — Ge premier view de néduction db Verticle se eongoft @aatant-mains que Pothier, guidercontinnet des nédactetrs, disnit fort exectement, en commonezmt: cette matiore : x sins quit interviemne aticune'eonvention enére les deux personnes, ¥ ott Pilinga suivant: « sans qu'l'soitinterveni acute convention entre héritier et les fegatairos (113). » Il se gardit bier-at patter d'une convention intervenant soit de Ia part dune des personnes, soit de la putt ae Pantre;... Bur esto, sf de tlles Inexactitades Wexpression Sexpliquanit 4 Te tiguear cli’ des pratciens,. comme MMC. Tronchet, Biggtset autres,’ -eomernent. les -comprondre dans la bouche. do professenta? Comment aatlien (X48) et. M. Darantomr(XHES20), ayset'a choir etre la Jocution do Pothier ot celle duu Code, ontils pu adopter Ia dernitre? ‘Les obligations qui noissent sans convention résultent, ow dun fait de Vhomme, ou de la seule antorité do la loi, Le fait de Phomme qui donne naissance a obligation est licite ow illicite : quand il est ite, on dit quill y aqussiccontrat; quand il est illcite, il y a dalit ‘ow quasi-ddlit, Solon que co fat illicito « ¢t6 accompli avee om sans intention de muire. Au surplus, le fait de Uhomme s'entend ick dans le sens le plus large; i comprenc! te fait négatif comme te feit positit ‘et proproment dit, Pomission comme la commission; et il y aura delit ou quasi~ddlit lorsque, avec ow sans intention de nuire, vous aurez causé un préjadice en ne faisant pas ee que vous devier faire, aussi ‘bien quo quand vous l'anrez. eaus6 en faisant, ce que vous no deview pas fire, ‘Done : 1° obligations provenant du fuit de Chomme (et résuttant, ‘sors d'un quasi-conteat, d'un dit ow aun quasidelit); 2° obli- gations se trouvant exister fans aucun fait de Vhomme : telle est la division adoptée par le Code et qu'il a priso dans Pothier. Gette divi- sion fait comprendre dans que! sens le troisiéme alinéa de Varticle parle des engagements formés involontairement pac opposition a ceux i sanb des quasi-contrats, dite et quasi-dalils, kssquels soraiont ain ee-engagements formés involontairemont. Par engagements formés volontairement ou involontairemont, Ia loi n’entend pas iei des obli= ‘gations formées aveo ou sans la volonteé de s‘obliger, mais seulement ‘des obligations provenant ou ne provenant pas d'un fat volontaire, des obligations nées du fait de l'homme ou sans le faitde Pomme mptez 1,000 f., que nous croyons tous ux mre dus par vous et qui ne He sont pas, je me trouve vis--vis, o.vous dans une obligetion (obligation de restituer les 1,000 .); et eetie obligation, pour parler comme notre tevisiéme alinéa, s'est formée volontairement, nom: pas en eo sens quily ait eu volonté de Sobliger, car ni vous ni moi.n’avons songé & former une obligation, mais en oe sens que obligation résulte d'un fait-volontare, le paye= ‘ment de l'argent par vous et sa réception par moi; et comme le fait est licite, ily a alors quasi-conteat. Lobligation dans laquelle se laouve Ie voleur de restituer ce qu'l-a vol6 s'est formée volontaite= ‘ment, non pas qu'il y ait ei-cher Ie voleur volonté de s‘obliger, mais paroo' qu’. a commis volontairement le vol qui engendre Vobligation etoomme ico fait générateur-esb illieite et accompli. aveo la cone seince-daupréjadin camsd, il y-a-dalit. Quand un propriétaire dont la ison menagait ruino I's laisséo, faute de la faire abatire ou récon- farter; tomber sur des passants que’ sa chute a hlessés, obligation oft Baptidindemmiser es viotimes, ot qui nalt de Vomission des travaux quiliest ji fairo, provient encore d'un acte de volonté de lobligé, de sauilibee arbitre’ ity seu de sa-part faculté do prevenir le mal et vo- Jats plus ou moins rééchio d'omettre les travaux néoessaies pour le ‘eetijorerit-y.a fait de home = commo-alors lo fat,’ fait d’omis= sion, quoique blimable et illicite, n'a pas en lien avec l'intention de cause le malhour ily a quasi-dslt. ‘Au contraire, Pobligation dans laquelle je me trouve d’administrer ‘comme tuteur Ia personne et les biens d'un enfant, s'est formée sans qui yait ew aucun acte. do ma volonté, piiisque In charge de titeur «st foreée, De méme, obligation oi je suis de vous laisser entree dans mon heritage pour y prendre les meubles qu'une intondation & eni- portis do chex vous et poussés cher moi, existe sans qu'il y ait aucun fit de homme dans les eiteonstences qui Font produite. M,— La distinction du Gode, distinction reproduite de Pothier, est done cele-i : owl existe quelque fat de homme doit provient Pabli- gation (et ce fait est un quasi-contrat ou un dslit, ou un quasi-déht, selon Ies eas); ou cette obligation se forme sans aucun fait de "homme, etalors, de quelque maniére et par quelque civeonstance que Mengae ‘gement soit né,,on dit qu’ vient de lao ij Quoique Von fasse ainsi ume classe & part des obligations venant: dé 4a lei, il est bien clair que, en définitive, toutes les autres obligations, sans distinetion, viannent également de Is oi: toute obligation civiley quelle qu’allo soit, vient d'un principe de Méquité naturelle, sanctionné par la loi positive. — Ainsi Vobligation que Von dit venir da. qui contrat de réeeption de Vindu provient do co principe d'équité, con- seré par la loi, que nul ne doit s’enrichir au détriment d’autrui. « Dans les quasi-contats, dit Pothier lui-méme, & qui est due la clssiication tla Code, c'est da lof seule, ou U'équité naturelle (it fallait dive, aprés Vequite, comme sanetion de Iéquits), qui produit Vobligation, en re dant obligatoire le fat doit elle résulte (n° 1 44). »— Dans le ddlit ou le quasi-delit, obligation vient deta conséeration, par la loi, de ca principe 4équité, que tout dommago enusé (avec ou sans dossein do nuire, pew importe) par un fat condamnable, doit éire réparé par au teur de ce fit. —Enfin, dans les contrats éux-mémes, que Pothier, dans ce n’ 114, parait mottre en opposition sous ce point de vue aves Jes quasi-contrats, Pobligation vient également dele loi, qui senctionne ct fait respecter ce principe d’équité que tout homme doit tenir sa pax role et remplir ses promesses. C'est ee que Pothier reconnait Iui-méme ‘un pew plus loin (n* 133). obligation vient done de ta Joi dans tous los eas possibles, et aussi bien dans les quatre premigres classes indiquées par le Gode que dans: Ta cinguiéme; mais dans eos quatre. premiéres, il existe, & e016 de Ie Toi et avant son intervention, wn fait de Uhomme qui nexiste plus dans la cinquidme, et le Code-se sert du nom génétique de co fait pour dis» tinguer les diférentes. eatégories.. Sans doute, dans le_cinquiémo eas: encore, il existe quelque eireonstance qui détermine intervention: de la loi, et ici comme dans les quatre autres cas, le législatowe ne fit que sanctionner une obligation de conscience, de justice naturelle, qu'il voit. préexister: si la loi eivile me déclare tenu de" me soumettre & a mi sion do tutenr qui m'est deférdo,. c'est parce que 1a. oi naturelle: ne: permet pas de laisser sans protection Venfant dont on me contic tes, intéréts; quend la. loi me commande de fournir aux besoins de mon péro indigent, elle ne fat que consacrer tune obligation éerite dans ma Eonscience. Mais comme les circonstances variées qui penvent se ren~ contrer ici no sauraiont ro rangées sous une expression geénérique et Tes embrassant toutes, le Code, toujours d'apres Pothier, designe ic la soureo do lebligation par la loi méme, ce qui suffit pour distinguer la cinquiéme classe, puisque chacune des quatre autres porte une des gnation différente, ‘Ainsi Pobligation vient : 1° du contrat et de la lois 2° du quasi-con trad ct do ln lois 3° du delit et de lao; 4° due quasindetie ot de ta 5° enfin, de quelque circonstance autre quo les quatto ei-dessus ot de {a lof, dla loi qui, bien que ‘commun au cing classes dobli= gations, présente ainsi une appellation spéciale & la dernie. Lors done que le Code pate obligations venaat del to aati, lomo salen ps ‘un. sens absolu, mais un sens relatif: on veut dire que Ca do’ est seule, ‘x.co qu'elle n'est acceompagnée ni d'un contrat, ni dun quasi-con- trat, ni dun délit, ni d'un quasi-délit; mais, encore une fois, on ne ‘eut pas dite qu'elle soit seule absolument, et qu'il n'st existé aucune teonstance ayant déterminé son intervention par la formation d'un ‘engagement de raison et d'équité naturell “Comment navoir pas compris une idéo que nous révllent & Ia fois at Ia raison et Te guide que suivaient nos rédacteurs, et les travatx préparatoires du Code? La raison; ear le bon sens dit assez. que le Ikgislateur n'est pas un enfant s'amusant eapricieasement & order des obligations pour le plaisir do eréer des obligations, sans que quelque motif grave, sans que quelque circonstance particulidre Vexige, et quil n'a pu poser une obligation quo I oi la justice, Véquitd, Ia loi naturelle en avait posé une. Lo guide des rédacteurs; car Pothier, au §3—do la li, expliquo ts-bien que la loi naturelle est la cause in Giate ot primitive de toutes les obligations; ot aprés Vavoir fait. com= ‘rendre pour les contrats, les délits, es quasi-délits, puis les, quasi- Coftrats, iI Te fait voir pour les obligations qui ont Ia loi sewe pour ceause tniedliate (1). Les travaux prépsratoites; car entre autres pas- ‘sages manifestant cette pensée, nous y lisons celui-ci + « Les engage- + ments de cotte espce sont fondés sur ces grands principes de morale, 1 si profondément gravés dans Te eur de tous les homme, qu'il faut faite aux autres 68 que nous désirerions qu'il fisent pout nous dans ‘les mémes eifeonstanees , et que nous sorimes tonas de néparer les ‘torts ot les. dmmages que nous avons pu causer. Les" dispositions 1 dont vous entender la lecture sont foufes des conséquences, plus ou ‘moins éloignéos, mais nécessaires, de ces vérités étemelles. » (Fenel, te XIIL, p. 465.) (1) ta ol stare o Psigagemeat moral queleSmpose poureit tre molns appa ‘ronte dans crtalnes obligatlons cliles quo dans les sutrs, mals lls sy roteuvent toujours. Alsi, quand ite faut subi wae expropriation forefe pour Vexéeotion de teavaun publi ou edt Ieroitayenneté do een mur (comsoo dane To dernier exemple fue donne iol Pater} pou dite ds pete do terrain, on uo vole ast man ind eivé quo pour Untiret général, cart dotéet général exseutor Tes trait jullie ede ne rendev puta sueuna portion de terrain. — OF lo saerifca de tat Toténtt partial A Vigo commun est une obligation de eonscence, un devoir.de orale, covolr esneonp pls profond ot beaucoup plus feed en consequences gun Selene cenntnen, Oa pe vers sts uate Bade denote he Au surplss, co n'est pas seulement cette idée, que dans la génération do toute obligation, méme de celles attribuées par le Gode la seule au torité de fa Ii, il y@ nécessairement autre chose que cette autorité de la Joi, co n'est pas seulement cette idée-qui est restée incomprise pour ‘oullier; est aussi cotteautroidéo, coreélative la peemidre, quo aie torité do la lot est la cause doit proviennent définitivement toutes les obligations, aussibien cellesattribudesavxcontrals, quasi-contrats,olc., «que celles qui sont ditos venir do le loi seule. Lo eélobre professeu, sur 0 second point, a ombrassé successivement deux systtines contradic: tojres Van & V'autre, mais aussi faux l'un que l'autre; en sorte qu’ n'a réfuté sa premigre erreur qu’en se jetant dans une seconde : Ia: vérité est au milien des deux extrémes qu'il a succossivement adoptés. Au tome VI (n* 8 et 4), ilenseigne quo-U obligation n'a jamais @autre cause efficente que Ia toi cvile; puis, au tome XI (n* 3-6), i critique Tonguoment cote idée ot professe que, si en est ainsi dans obligation non conventionrille, il en‘est tout autrement dans Psbligation comven- Hionnelle, laquelle est parfaile par ta seule votonté tle Uiomme et sans caeun besoin de Vintervention de ta toi eivile... Cotte contradiction provient de ce que Toalliersépare deux choses qui sont, au vontre réunies dans Pobligation : Ye lien purement moral et naturel, Yo len purement juridique et civil. C'est parce qui se trouve, A son insu, portd suecessivement de U'un & Vautre point de vue, et envisage Pobjet tant6t par an edté et tantdt par Vautre, qu'il arrive successivement i ‘deux ides eontradictoires dont ehacune est vrale ou fuse, selon la fo que l'on considére, mais qui sont fausses ct incomplites toutes deus, quand on se place au vrai pointde vue et qu'on envisage V objet enter. Sans doute, s'il e'agissait du lien purement moral, purement naturel, la seconde proposition de Tuullier serait vraie, et obligation serait parfaite sans aucane intervention de la loi et par la seule efiacité du {roit naturel (seulement, il en serait évidemment ainsi pour toute obli- gation, et Toullier serait dans le faux, avec tous les systémes possibles, quand il veut distinguer sous ce rapport obligation eonventionnella obligation formée sans convention). Au contrairo, si 'on suppose un lien purement juridique, purement civil, en so plagant sous uno legislation organisée, en dehors des régles de la conscience et des lois do la nature, comme le droit romain, il est clair quo est la promidre proposition, colle du tome VI, qui sera exacte, et que lobligation . viendra toujours et uniquement de-ta loi-civile... I! ne faut cores pas beaucoup de réflexion pour voir ceci et sviter de prendre le change, comme V’a fait Toullier... Mais, d'une part, nous n’étudions pas ict obligation en philosophes-et au point de vue de la morale; nous Vue dons’ en jurisconsultes, en iaterprotes du Code et au point de vue du droit civil, c© qui repousse Ia seeonde proposition do Toullier. D’un aulze odté, nous ne sommes plus & Rome, gréce & Dieu! nous n'avons plus affnire avec une législation oit Venfant n’était pas parent avec sx néeo,oit touto dette qui nos’ état pas formeée d’apes les formes sacra~ ‘mentelles ot les régles antinaturelles du jus cividen’avait rien d'oblige- toirecivilement, si valide et si respectable qu'elle pi étre aux yous le la raison : nous sommes sous’ une législation qui prend pour bases Péquité, Ia raison, la nature méme.des choses, ec qui rend fausse et inaccopiable la premiére proposition de Toullier. La vérité est done ceci : notre Code entend consacrer les principes deVéquit6; Vobligation, dans notte droit frangais, c'est la réunion des deux liens moral et juridique; e’est Pobligation naturelle, Iégalisée et dovenue obligation civile par la sanction du droit postif. Gest done tune idée fausse ot incompléte de dire que obligation vient uniquement dela loi civil; car elle vient aussi et avant tout de ta loi naturelle, Crest aussi une idée fausse et incompldte de dite que Yobligation puisse quelquefois ne pas vonir de la loi eivile; car le bon sens dit assex qu'en ohors de la foi cvile il ne peut y avoie den civil, C'est enfin et surto tune idéo fausse que de vouloir distinguer & cet égard entre les oblige tions formeées par contrat of les autres. — Ainsi, dans la génération de toute obligation on trouve, et la loi naturelle comme cause médiate, primitive et plus loignér, eta loi eivile eomme canse immeédiate, dé= finitive et plus rapprochée. L'obligation implique, & edté du lien juri= Le concours de dens ou de plusieurs volontés st ne méne chon, en tant gue ce concours produit un effet de droit. Bion entenda, Tell de droit se rapporte & action; en date’ termes, le contrat engendve, modifie ou andantit une action, °°: ‘Mais & quel signe discerner si le concours de deux ou de plusie volontés sur une méme chase engendre, modifie ou anésnti Aci, 1 difcalté peat paratre consiférable, car il ne sagt de ren moins que de tracer la ligne ce démarcation entre Tordre moral ou de la ‘conscience, et ordre juridique ou de Vaction en justice. ‘Wortce moral et Pordre juridique n'ont ai Yon ni autre des ti imumnabies, et Le progrés le plus certain de la race humaine est précis iment que Fordre moral agrandisse de jour en jour sa sphere et res treigae de jour en jour davantage celle of se meut Yordre juridique, Dans l'état actucl, & la lomidre de la science du xysit* sidcle et de l Revolotion francaise, de la grande devise : Liberté, Hgalite, Wraternit nous avons dit D'une part, que la loi morale se raméne & cos tis termes : « Soi libre, respect la liberté des autres, aime les autres, » D'autro’ pict, que la toi juridique correspond a cet unique teruié's 4 Respecte Ia liberté des autres. » Dou ilfauteabord dinner de ordre jaridique tout co qui concer les ropports de I'individa avec Ini-méme, et tout ce qui, dans es a do Vindividu avec tes autres, ne roldve quo du paint de vae de laf “temité. {@> Avnote,Pottgue, trad Barthteny Saale, p, 7. {Cla qu veto sauvage par ergonzaton, enon pe Vest sae divedagrade, oan Ste rapier kTeapce opologiesansgneat que Yhanme méme qa reve vl pide crest eirangre at utes ivéde celles gu font Is supeverit de Fespve aur Is antes Mon si que Hobbes souteauat contri quo «Homme are pas ne avec "aie dpenton nalurele la sods», et gata Sai aur cet Bate théoie _ Ak agn tonsteeax despotism eet grand Routes, “ots dela vie ls, co we quten 4 comstamment oxalé In vis aavage ets a in do nos socites ddprances; ell organisation pare? Ansate, Politique t Hobbes, Buvrer philovophigtes, et, de $787, = Sean-acques Routseas, Dixoure rar Porigine el es fondemente de Pinégalité _parmi les hommes, éait, Dabo.) Qvont au terme commun & a foi morate et la lot juridique, te ect dela iberté des autres, eest afaire & la fois au lgisatenr, ai jvisconsolte au joge et au mogistrat (1) de le départir entre Pore, oral et de Fordre juridique, et dedécerminer, elo les cas, si atti 4 la liberté d'auteui est suffisante pour motiver Vintervention de lt ‘foree sociale, oc, On wit parla quolo contrat, tout en demeurantéuranger 3 om grand nombre de rapports, n'embrasse pas exclusivement ceux qui ont Te irimoine pour objet (1). Ge que nous vonons dexposer, cest le edt6 juridique da contrat; fssayons maintenant d’en indiquer les bases philosophiques et d’en faire au moins apercevoie le role économique, ‘Au point de vue philosophique, le principe qui dominera te pla ls Aegislations est celui de Vautonomie de Vindividn: maitre do sa con. science, son propre pape, Phonime moderne veut devenirde plus en plas le altro de sos actes, son propre empereur; conment idee da entrat saccorde-lle avec le priacipe de V'autonomie de Vindivida? Diabord, si nous eonsidérons les mobiles, divers en apparence, qui nous portont 2 contractor, i nest poit dfiile de voir quats se eda sent 3 un seul, Vintér8e de notre liberté Or, ce mobile unigue nous conduit 3 contracter en dene sens opposts. [Nous ne passons pas un seol jour sans éprourer que nous sommes exit dans notre personnalité; és sociables, nous avons besoin que Vactivité dautraivienne aides la nbtee, et nous cherchons dans les p= ports contraciuels une assistance pour notre liber. De, une premire série de contrats, la plus abonante, et qu, bien loin @afablir ou de reseinire Pantonomte de Tindivida, na tend qa fortifer, ala d6vlopper (2). (4) Ona qu nos your a foueton de Je et de magia soat deux HES tion isaetes; que la Tonction de jugs mai pr Cie dlogute gure hat toe eterete pat les citoyenseutoméms. (V- Maruelde Detter? (1, itasee a) a doctrine en os point ext rempite incertitudes, liconent& poine uae allsion ux contrats qul ne concsrnent pa i patrimoine. (V. cependont Le 8, D ‘Com, 94)" aus, rétrsicant ston lee habs eassignewioat memes Ai droit romain, los romanistes proteseais pour te phupart que Ia neon da ‘eantra et pica quan pal 1M. do Savigay adoptoli ua pont de vue plus large; mast arrive &apposer Vi nomme le contrat ebigatoired Pace centractucablgatove eh la lion ‘exacted coalatdisparalt dans ctle pheavdologie molaplysique, (M-de Sav, ny, Tratté de Droit romain, lad. Che Guénody, 1. lly p29 ek suity ot ‘Droit des obligation, ead. . Géeardia et P. orm, p. 27°) ‘Ua partisan déclrd des ides philosophigues, Mf. "Abrens rsonalt des con- {eats purement juridiques et des conteats éhlco-juridigues (i. Ahrens, Cours de ‘ude Philosophie ds drvil, 2 val. in, O° it. Laiytig, 4868, ‘iy te 1D, retin ne nous semble pas plus acceptable que celle de pélons que, pour notro comple, nods ine voyons deconteat colons qui engendee, anole on anéantit use selon, inouraeeapte de travalie dit heures pat jout 4900 pieds a+ du sol, pour un sani gui lai Tournit A pein de quoi thanges st de mage fa i ascepto pour oo sisi de pie, rity a eu, les éboatements, qu'il cept ena lateuire sa sauté mate par minute ot de more ene erlaine eh moins de dit années, en lisant pour riage ses eos Phot fe exltenee ii a ends Ia rent, iL peut sombler paradoxal de ranger un tel contrat para ceux qui favorkent’Vastonomie de Madivide 5 fependant, rion n'est plus exact; si le ineu, denué de tout capital, ne lous se servicts ceux qui_ont fe capital en leurs mains, lo minour chbmerait a vient dire. qu'eu lovant ses services it éehange I ertifude bret déli par Ie faa, contre Yo aque d'nn mort pls log terme parle feu gesou,tes inondations, les dboalements ou Vaphytion ‘Done, ce que fut fe mineur, en se Touant, forse V'astonoieda miaeuri Ge qi cease de a favoriser, est quo, lorsque lo mineue entre en grbve et en révolle, 1 soeité frie le miner, ‘ne saceté qu, pour inslitaer Pavlonomie de ee membres les plus mehr os, ne sit employer que V'armo A fou, court audovant des eateraphes, pour eo mine sal Dans dante eontrats, ous nous proposons simplement de revevica. ‘un éat antérieur, de recouvrer une part de libertéaiénée, Pour cette seconde série de contrats comme pour 1a premidrey lo mobile qui nous fat agir est €ridemment d’accord avec le principe. ge autonomic de Vindividn. ‘Cependant, si novs fisons un pas de plus, sinous supposons le ¢on- trat form, n'estce poiut ici que va se dresser I'écueil et que la liber ‘a hire narage’ Le lien contractael noué, en ele, n’advientil pes, dans uae foule de contrats, qu'une volonté se trouve pour un temps sous le {jovg d'une autre, ct Fautonomic do tindivida enchainée. pour: wn tempo? 5 ‘Cominengons par déterminer lés contrats qui ne doivent pas figure dans Voection, o sont : 4° Les contratsrévocables au gré da débiteur 2 Les contats qui anéantissent une actions ‘Les contrals par eux-mémes translatifs de droit rée, Qui n'y sit pos lieu do comprende dans Uobjction tes contrats de a promiére et de la seconde sorte, cela est dela plus entigre évidence, Quant 8 VWimination des coptrats de fa troisitme sorte, elle se justi par atte considération que lorsqu’il y a un déplacement imméiat de ‘roils rées il n'existe aucun temps appréciable davant fequel une volonté soit sous lejoug d'une autre et Vautonomie de Vindivida enchatue,, Pour que objection suraisse, il faut donc se placer dans Uhypothése des contrats productfs obligations. ‘ALégard de ces derniers, on pourrait d’aborl faire rewiarquer que, ‘ans plupart, nous nsliénons notre liberté quemoyennant une compen- sation de méme ordre, en autres termes, nous échangeons une part de iberié pour une autre; mais, outre que cette proposition ne compote pas une application absolue, elle ne résout pas objection au fonds it Festo toujours fate voir qu'il n'y a nulle incompatibilité entre Te prin= cipe de autonome de Mindivida et engegement gui réslte da contrat fr, anotre avis rien n'est plus simple. et le tout porte sur la distinction deVordre moral ot de Pordre juridique. avs Forde juridique, lindivida doit ére loss libre de ne pas exéé cater e contra qu’l a formé, sauf la réparation pécunaire due au co~ contractant pour le dommage que cette inexéention lui cause. Dans Vordre moral, honnéte homme ne peend jamais un engagement ‘quil ne soit disposé 4 tenir et qu'il ne doive tenir & tous visques, saut leas on une cause Hégiime len relive (1). (1) Quon n'sbuse pas de ces deralees mots pour prétendee quill anaulent imation qui Ie préche. Sila morale est indviduele, en ce sens quit ap= pirtent A ehneun dese poser sa regle morale, cela ne déruit en view 1 notion ‘Tune morale ginérate, car la Vert se manifests Ta mo pour lous eaux qu la ‘herohent ‘roti, Pofendor, Burlamagui, fondent Ia raison obligusire des contrat sur lu flton Wane convention tate éntra os hommes do rests? files & leurs YE Aten oascgae que homme doit tenir ses engagements, parce quo si ne los tana ps ne pouealtcompter que sue Iui-méme ce qu rendritla société sans uit, (Ahtent, Coure de dvot nature ow de philosophic droit. Lapa, 20 n-8.). Ya difsitve, icon de ces auteurs ne touche Ia question, ‘Quant & Denibomy it veut que homme fionno sos engogemente pour sou pro= pre inlirat; dou i tombe bien ressrtr &-contraro, quoique Bentham elo {ie ps, que Phone pest manquer 8 soe engagements, My trouve soa ide ‘Mie moat répondons a Hentharn, que Vinterdt pris tome seut guide est Le plus ndvtabe des tepmpeur, quit ne peut servi datiitr le droitde chacun, equi wea pss la lase del lol marae ‘Au surplus, paste morsle de ln soiaion que nour-méne nous préseatons ‘et inddjendante da plat da saver # Tos volitions et le actons humaives sont fenlermées pour ehacando nous dens des limites quo éétermino pour chacun sa propre nar ow encorscenvoliion tations rant soumiees lide caste. vet, dan le premier systine, ier reste par molns wal qu Tactiité lx rious done doit re, aut yeux de chacun, eee qui se meut dans les limite es moins Sule, et qiren one aucun ne codnatssent@ prey les lites asigaées Na propre atte, chacun, 4 moins de pronuncer Tuismfime Taredt de sa Adehtance, dit ed portd Supposerqu'elles sont pour Mul aussi reclées que sibs; or, Ia penfection est qu'il lee aloigne, ‘Das Ts second eytimn, Isevasation w'étant elon autre qu'une succession in- sarah, cerlsine ef incondiionnell, sles esi qu'elle ws point destructive de Talbert (Comparer les remargusblastravane du doteue L- Bucher, Fo nitive; John Stuart Mill, Systeme de loigue, tad. Pols, tM, ep. 1h, Dela erts et cde ln neeesit, p. 618.) 2° xs omacarions, Diaprts ls Iéistes, Voblgaton doit etre deine + On ten de droit par tequel nous sommes astreints dla necesita de payer quelque chose (1) Pour note part, nous la definitions de prétérence: La nécessté juridique oie se trowe une persoane déterminée dace complir une certaine pretation (3 Comme nous favons de dit, i fant ajouter que lorsque oligs n'a pos le droit dese démettre purement et simplement de son obligation, i dot toujoues avoir la facut de sen delice en payout une some iargonts ‘urement, obligation cesserat etre compatible avec lin (9) Selon tes lgisatons actueles, cete addition serait nerace, car ju que aujourd'hui la aouvertibilite de la prestation en un payement de somme d'argent n'a 618 adaise, en principe, que pour certaines obliga Aions, cells dites obligations de faire. (V. infra, chap. 1, sect. I etm) Getto restriction consttuc, & nos yeux, un vice des I6giltions ac~ wells, et co vice tient ce qu'avcune Igisaton, jasquaujourd hu, a encore su 9 dérobor a Vinintelligent empire des traditions, 4 ce quae une légisation, jusque aujourd'hui, n'a encore ét6assse st la seule base zationnelle et lgtime; sue le principe de Vautonomie de Tindinida (1). Or, le principe de autonome de individ impliqne une maaliiaton Ae Tancienne théorie de Vobigation. Insistons do nouveau sor ce point en pénétrant dans Je nature i te Toblgation. Hogel a dit (2), Puchta et M. de Savigay ont répété (8) quo Vobliga- tion consiste dans la domination sur ane persoone éteangire, Getto airmation est exacte, mas elle suppose une contreparte, obligation est & la iberté naturelle de a personne ce que la servi= tude est fa lber’é naturel de fa propriété; donc, de meme que dans te cas dela servitude, la faculté de rachat est le moyen raionne et juste de restituer I liberi de la proprsté (4), de mem, danse cay deFubli sition, Ia convertibilité de ls prestation ex un payement de sommed'ar, ‘ent est aussi Jo moyen rationnel et juste do restituer la iberté de la perjonne (5). (1) as Inatitates portent : « Obligaio et vineulum juris, quo neositateaxtringinur alicujus rei sol vend, scwndim nesta eultats ras ‘Comins on te volt, les tgises rprodusent la défuiion romaine, en eu rlran chant les mots « setindum nord eitatis ra ay qul Sgnient ques dont Founaia Votbigationn'exitsit que tout cutant quell dai reconnus at lea ‘tril. Of, le droit romain In-méme avait dd argementtemparer ele Henan Certuins exégtes(raduisent autrement que nous lo secrlan nostre cer {ats jure», ris sus v'appuyer su aucune rain, (V. Mc Dermangeal Cae Mementaireids Drottreman, — Couparer M. Ortlan, Futitues de Tustien) (2) Comparer Kant, Doerine du deat bee Menu de drt eid {@)Kemarquons que, bien quo Pablgiticn sxlste, en général au prot tire Personne déterminéo, cependan\ ce derner earactne west pas esentct A Vobli gation. Ainsi, dans 1a théorie du droit poliigue (dolt so eld, ts ddegatons exécotive,Lfitative ot juiciaire (abasivement, pouvoir exéoull,Légish ot §iuicaire, 2s degations sont conforéas des indivi dleranines pat la nas fdéterminée qui compet i n4jite. Le mot presiation signtie ct acti, action, mais nous Ie prétérons aux mots acte et action, parce quest pas mins géatval el qu'il eat plus psi ct plas technique. (2) Wenlonco da genre humala s'est oftrte dste-méme au joug des tri ‘ions; son ige vil apparticndra qu'd ta souversineté de i raisons in vent-on uue preuvs sans répique’ Que l'on compere ce ql lrefois ce qu lew aujourd'hui. Autrfois, pour eonvuinere uh bot, I sts frat deta dice: « Gal east toujours faits'y Avjouhul, ehacuacoronce ‘emander yourguot cela its fie, Done, eles touchent leur fi, let dominions dé toutes sorles; done, i ape roche Te regue de Injustice, (2) Host, Phlocophie des Rechts, § 67. : (3) Pacbla, Cursur, I. p. 2, 8; Pandekien, § 220. — M, de Sevigny, Traité de droitromain, tcud. Guénous, 333, et Le droit des obligate, tea, ©. Geéracdn et P. Joua, U1, p10 el suly. (8) Manvel de avout sit, (5) Hegel a ra rsoud te drat d ation de Vobligation ange bligation Sans doute, dans ’6tt actucl, dans une société oo il existe des riches et des pauyres, om peut répliquer en fait, que cst altribuer aux pau ‘es une liberté illusoire que de reconnaltre & Pobligé le droit de se Aélier en payant une somme d'argent, mais cette ebjection ne prouve rion contre notre idée; ce qu'elle prouve, est que tant quil existera des riches et des pauvres, Vautonomie-de Vindividu sera une ebimtre, In raison et le droit seront de vains mots Done, en doctrino vrai, il n'y a nalle incompatibilité entre Vobliga- tion et Ta liberté de Voblig FFinalement, en ce qui touche la question de Ia léisation applicable au contat, et obligation, nous résumerions nos solutions dans les trois Propositions fondamentales suivantes : 4° Le réglement de ta forme du contrat doit étve Laised & la libre volonté des contractants, sauf én ce qui concerne les mesures de pablie cite destindes& avert les ters, lorsque te contral ere une personne juridique ou opire une translation de droits rls 5 2% Le réglement des dispositions dv contrat doit étveabsolument laissé & la libre tolonté des contractents, et sur ce point le rble a Legislateur doit se borner ad assurer ia: manifestation de cette Libre volonté. 8° Lieaéeution du contrat producti d'obligation doit ire laise @ Ja volanté des contractants, sauf ta séparation péeuniaire due au contractant que Vinewéeution lise, ‘que foot autant qu'elle nabsorbe pas Ia personpalité mx ‘Wo sur des acts isles "Nowe (rousons quo lo promior terme de Vantitsefoite par Hegel est incon prehensile; tion absorbent Ia persooaité née? Epictle se seat et fait véelemeat hbo dans les fre, Nos trouvons, en oul, ‘que le fondement Je eat antithese est taux, car al Phemme peut abdiquer ak Iiberé pour un seul act, i doit pouvoir 'ahdiquor peur tous ces acts, M. de Savigny, stout, a développé Vides de Hirgel; mas comment ce joriste i pos su quran homme Yul loue see servlees pour vin temps, abi 2 liberi6 pour un ensemble ctes, si quelle e ports Si, &'son tour, cette dccaraion wa pas toute ta earté spelt franche, rable, au moins, E, Acollas, Manuel de Droit civil, t. 2 (ad att. 1134) Le premier alinba de cot article signfie quedes parties doivent obser~ ver les contrats réguligrement formes entre elles ‘De co quo, dailleurs, le contrat consiste dans le concours de: deux relontés, il stensuit que ni les tribunau, ni méme Le legislatenr ne peut touchor 2 un contrat. Les tribanaux n'ont, en principe, que le seul doit d'annuler Ie con tray, sly ne le reconnaissent pas comme régulicement formé. ‘Quant aux mols « tiennent lieu de loi », eet une métaphore; Finter- prétation d'un contrat, la diférenco de Vinterprétation d'une Joi, ne souléve'qu'uae question de pur fait. . ‘Le second alinéa déclare que les contrats ne peuvent étre révoqués que «de leur consenterient mutuel » (le consentement mutuel des partes), «ou pour les causes que lao avtorise » ‘Ges devniers mots: ow pour les causes que laloiautoise +, ne sont ‘dans le ode Napoéon, qu'une redondance; les causes que fa li auto- rise constituent des cs de consentement mutuel tacit (¥- notemmet at. 1676, 1736, 1789, 1845, 6°, 1874, 2003) (1) Reeinarquons : 4 Que certains contrats ne pewvent étre réoogués méme du consen- ftement matuel.des parties; ainsi, le contrat de mariage (art. 1294, 1305, 1443). 2° Qu'd Cinuerse, certains autres contrats ‘peuvent dire révogués par la volonté de'Cune des parties seulement; ainsi, le mandat fart 18685, 5°). emarquons encore : Que forsque Le contrat est par lui-méme translatif de droit réet, effet de ta révocation eonsentie entre les parties est Limit aus par~ ties ellesomémes. ‘Le troisiéme alinGa veut dire que nous n’admettons pas 1a fuite par le droit romain entre les actions que ce droit appeait actiones toner fided, et celles qu'il dénommait aétiones strict jut. jstinetion (a) Nous nous sommes expliqué plas: haut sur le this scientifique de V'eré- cat des onteas ente Les parties. E, Acollas, Manuel de Droit civil, t. 2 (ad art. 1370) Ge vicious aptclo exigerait presque aunt de rectfications qu'il con tient demots; il suflit de constater qu'en debors du contrat it reconiat quatre autres squrces Wobligalions, Ges sonrees sont: 4° La boi; 2° Le quasi-eontrat 3 Le ditt; be Le quasi-délit 2 {A Pégard de la loi considérée carame eréatpice du droity nous n'avons qu’ reproduite ce mot de Montesquieu ; « On.n fit pas les Wis on les trouve » (2). (2) Hinest que trop ‘commis une lamentable erreur, én ipélant Sur tons les tans que 1 fr est Pecpresion de fa volo géndratey cela ‘at fry, tsolest Gan 2a a Ue coattation dato be a et rity of Jo ol géntrate ext tot enaeiimpusvante dover Ie Juato qu’ dcrter, par ezemple, gue malfgiteur es am honnele fom.

Vous aimerez peut-être aussi