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Taro
Taro
- le ralentissement de la croissance
de la p a rtie a é rie n n e . Les fe u ille s
d e v ie n n e n t p lu s p e tite s et m o in s
nombreuses, la végétation s'ouvre,
puis e lle ja u n i t et sèche ( 2 5 e- 4 0 e
semaines). Cela correspond au gros
sissement et à la maturation du co r
me (tranfert des réserves des feuilles 0 5 8 10 15 20 25 30 35 40
Nombre de semaines après plantation
vers le corme). La fin de cette phase
est sensible aux excès d'hum idité. Figure 2. Le cycle du taro d'eau. Dessin anonyme.
vigoureuse, plus la récolte est im por Le siratro est une légumineuse vigou entre 20 0 00 et 22 0 00 plants par
ta n te . Son d ia m è tr e à la base est reuse e t r u s t iq u e ( v a r ié té de hecta re , les d is ta n c e s entre pieds
compris entre 3 et 5 centimètres. M a c r o p t i l i u m a tr o p u r p u r e u m ) q ui variant de 50 à 70 centimètres sur la
enrichit le sol en azote et étouffe les ligne. Toutefois, en cas de sol peu
Cependant, en l'absence d'irrigation,
a d v e n tic e s g râ c e à sa v é g é ta tio n fertile, les écartements peuvent être
si les rejets sont u tilis é s p o u r une
tapissante. Après un développement réduits.
future plantation, ils d oiven t passer
suffisamment important, entre 4 à 12
la saison sèche sur le champ. Ils ris
m ois, il est d é tr u it c h im iq u e m e n t
quent de dépérir. Il faut alors prendre Préparation du sol
avec du 2 ,4 -D ou du paraquat. Le
certaines précautions : paillage pour
taro est alors directement planté par C om pte tenu de la p a rtic u la rité de
conserver l'hum idité, ombrage léger
trouaison dans le m u lc h de siratro croissance du système souterrain, la
au-dessus des plants. Une autre pos
qui assure un paillage efficace. bouture est plantée au fond d'un trou
s ib ilité est de m ettre en pla ce une
en culture manuelle ou d'u ne raie en
p a r c e l l e d a n s un lie u h u m id e et
culture mécanisée.
ombragé qui puisse servir de p é p i
nière de boutures. Densité de plantation Le trou, de 1 5 à 20 centim ètres de
Si les plants sont trop éloignés les uns profondeur, est creusé à l'aide d'une
Si l'on dispose d'irrigation, les rejets
des autres, les corm es s eront gros p e lle . Cette o p é ra tio n est réalisée
laissés sur la parcelle seront irrigués,
m ais peu n o m b r e u x . De p lu s , la juste après le nettoyage de la parcel
fertilisés et réutilisés pour la planta
culture ne couvrira pas toute la surface le, sans q u 'il y ait eu une préparation
tion suivante.
et la l u t t e c o n t r e les m a u v a is e s i m p o r ta n t e du so l. U n e ta r iè r e à
herbes sera difficile. Si les plants sont moteur peut être également utilisée
Paillage de protection des rejets trop rapprochés, la taille des cormes pour la trouaison.
risque d'être fortement diminuée.
Pour obtenir un paillage rapide, une En c u lt u r e m é c a n is é e , après une
rotation sorgho-taro peut être instal De plus, il fa ut que tous les plants préparation de sol classique (sous-
lée entre deux parcelles voisines. Le possèdent une vigueur similaire : le solage, labour et reprise de labour),
sorgho est fauché régulièrem ent au calibrage des boutures avant planta la raie est effectuée à l'aide de corps
stade de fin montaison et les pailles tion permet une m eilleure hom ogé rayonneurs.
épandues entre les lignes de taras. néisation de la culture.
Un autre système p ra tiqu é dans le Les rendements les plus élevés sont
La récolte
Pacifique est la rotation siratro-taro. o bte nu s p o u r des densités v a ria n t
Après une phase de végétation acti
ve, le feuillage décroît mais le corme
grossit encore. O n observe un jaunis
Culture inondée : terrasse irriguée à Atéore (Nouvelle-Calédonie).
sement de la partie aérienne. Le cor
C lic h é D. V a rin .
me est réco lté avec 15 à 20 c e n ti
m è tre s de tig e , p e r m e t t a n t une
meilleure conservation.
La c o n s e r v a t i o n des c o rm e s au
c h am p est possible, avec é c h e lo n
nement de la récolte de la parcelle,
pour les cultures s'achevant en début
de p é r io d e s è c h e (2 à 3 m o is de
conservation). Pour les cycles se ter
m inant en saison chaude et humide,
la c o n s e r v a tio n n 'e x c è d e pas un
mois sans risque de pourriture.
Les co rm es p e u v e n t to u te fo is être
conservés au froid à 10 °C (± 3 °C) et
à 85-90 % d 'h u m id ité relative pen
dant 6 mois.
Insectes et acariens
Attaques du feuillage
En cas de pullulations de pucerons,
c h e n ille s , T a ro p h a g u s ou acariens
(tableau 3), certains produits seront
pulvérisés sur la culture, en alternance :
- la m a tiè re s a c tiv es p y r im ip h o s -
méthyl et perméthrine (produit c o m
mercial : Attack qui contient 475 g/l
de p y rim ip h o s -m é th y l et 25 g/l de
p e rm é th rin e ) à la dose de p r o d u it
c o m m e r c ia l de 10 m illilit r e s p o u r
10 litres d'eau dans un pulvérisateur
à dos (ou 30 m illilitres dans un ato
miseur) ;
- la matière active dim éthoate (pro
duits comm erciaux : Rogor 50 conte
n a n t 5 0 0 g/l de d im é t h o a t e ,
Perfektion à 400 g/l de diméthoate ou
Perfektion S à 500 g/l de diméthoate)
à la dose de 12 m illilitr e s p o u r 10
litres d'eau (dans le cas du Rogor et
du Perfektion S). Forte infestation de pucerons
11 est à noter que seul le diméthoate (Aphis gossypii) sur feuilles.
présente une e ffic a c ité c o n tre les C lic h é D. V a rin
acariens.
Lors des tr a ite m e n ts f o lia ir e s , on Tableau 4. Principales maladies du taro, exemple de la Nouvelle-Calédonie.
p re nd ra soin de p u lv é ris e r la face
Espèce Description
inférieure des feuilles où sont locali
sés la plupart des parasites. Champignons
Pythium sp. Champignon du sol provoquant la pourriture
Enfin, l'agent m ouillant est indispen
du corme. La chair devient molle et malodorante.
sable pour une bonne répartition du
produit sur les feuilles de taro. Cladosporium colocasiae Champignon responsable de la cladosporiose,
se manifestant par des taches circulaires sur
feuilles et par des jaunissements internervaires
Attaques provoquant des nécroses. Cette maladie peut
entraîner d'importantes défoliations. Elle se
de la partie souterraine manifeste principalement dès l'apparition des
En cas d'attaques sévères d'insectes températures fraîches (inférieures à 18 °C).
du sol, par exemple les coléoptères, Elle doit être contrôlée notamment pour les
il est possible d 'appliquer 1 gramme cultures dont le cycle de croissance est maximum
en saison fraîche.
de Curater 5G (matière active : car-
b o fu r a n ) en c o u r o n n e a u to u r du Marasmiellus stenophyllus Les organes reproducteurs du champignon
p la n t, au m in i m u m 2 m o is a v a n t apparaissent au niveau du collet du plant de taro.
récolte. Virus
Virus de la mosaïque du taro Symptômes de mosaïque sur feuille. Transmission
par les insectes piqueurs et suceurs.
La lutte contre les maladies
Maladies physiologiques
C h a m p ig n o n s , v ir u s et m a la d ie s
Loliloli Cormes mous et spongieux. Ils sont plus légers que
p h y s io lo g iq u e s sévissent dans les les cormes normaux. Ce phénomène est dû à
cultures de taro (tableau 4). la poursuite de la croissance végétative alors que
le corme est formé. L'amidon du corme se
transforme en sucre et migre vers les feuilles.
Les champignons
Pourriture dure Cette maladie détruit le système vasculaire du
Contre la pourriture du corme due au corme. La peau du corme malade ressemble à
P y th iu m , certains principes d oivent de l'écorce (3 à 6 millimètres d'épaisseur),
être observés : craquelée et friable. La chair est parcourue par des
indurations jaune-brun. L'agent causal n'est pas
- u t i l i s e r les v a r ié t é s a d a p té e s , connu. Une hypothèse suggère que le phénomène
certaines d'e ntre elles sont en effet pourrait être dû à une concentration saline élevée
plus sensibles que d'autres ; dans le sol, occasionnant des dégâts sur racines
- ne planter que des boutures prove (sols à proximité de rivages, applications de
nant de plants sains ; fumures minérales excessives).
Acariens
(Tetranycus neocaledonicus]
sur la face inférieure des feuilles.
IC liché D. Varin
Concernant la cladosporiose, les p ul cularités qui lim itent le choix du lieu mentaire, préjuge en général d 'u ne
vérisations à base de Peltar (matière d'installation de la culture : certaine ancienneté de la plante.
active : manèbe + thiophanate- méthyl)
- une saison fraîche de mai à sep Le taro d'eau constitue, avec l'igna
ou d'un mélange de Benlate (matière
tembre, pendant laquelle les tempé me, le fo n d e m e n t de l'a g r ic u ltu r e
active : bénomyl) et Dithane (matière
ra tu re s m in i m a le s p e u v e n t ê tre m é la n é s ie n n e en N o u v e lle -
active : mancozèbe) assurent un bon
inférieures à 10 °C ; Calédonie. C'est la culture femelle,
contrôle de cette maladie.
par o p p o s itio n à l'ign a m e . Ce sont
- une saison sèche marquée d'août à
d'ailleurs les femmes qui effectuaient
Le virus de la mosaïque du taro décembre sur la côte ouest, un peu
la majeure partie des travaux.
Cette m aladie est facile m e nt obser m o in s accusée sur la c ô te est, au
vable, surtout lorsque les plants sont vent. T ra d itio n n e lle m e n t, deux systèmes
s o u m is à un stress h y d r iq u e . Les de c u ltu r e sont p ra tiq u é s sur l'î le
Il en résulte que le taro d'eau est peu
plants atteints sont arrachés et les principale : les taras de culture sèche
présent sur le versant ouest de l'île
insectes vecteurs é lim in é s par des (exondée) et ceux de culture irriguée
(1 000 millimètres de pluies par an),
p u lv é ris a tio n s d 'in s e c tic id e s . Une (inondation de la parcelle). Les pre
à l'exception des piémonts, dans des
bonne conduite de la culture lim ite miers sont installés sur le b illo n à
a m énagem ents spécifiqu es en te r
le p lu s s o u v e n t l ' a p p a r i t i o n des ig n a m e dans ses p a rtie s les p lu s
rasses irriguées. Sur le versant est
symptômes. h u m id e s . Les se c o n d s passent la
(2 000 à 2 500 millimètres de pluies
par an), le taro d'eau est présent soit m a je u re p artie de le u r c y c le dans
Les maladies physiologiques en culture pluviale, souvent associé une lame d'eau de quelques c e n ti
Pour écarter le phénomène du « loii- à l'igname, soit en terrasses irriguées. mètres. La parcelle de taras (ou taro-
loli », aucune fumure azotée ne sera d iè re ) est asséchée peu de tem ps
Il est aussi cu ltivé en zone maréca avant la récolte. Ce dernier système
épandue à la fin du cycle.
geu s e . C 'e s t le cas d a n s les île s impose des aménagements du sol en
La pourriture dure peut être évitée si
L o y a u té , et p lu s p r é c is é m e n t à terrasses ou en bord de cours d'eau.
l'on n'abîme pas le système racinaire
Ouvéa, prés de Fayaoué.
dès que le corme est formé.
Houaïlou
* MARE
d e m a n d e o b lig a to ir e m e n t l'i r r i g a
tion, même pour un cycle de saison Répartition des précipitations %
chaude et humide. annuelles (1956-1985)
>nt Humboldt
m plus de 3 0 0 0 mm La Foa
22'
m i de 2 0 0 0 à 3 0 0 0 mm
Les lieux privilégiés La Tontouta Yaté
m de 1 0 0 0 à 2 0 0 0 mm
de la culture moins de 1 0 0 0 mm
Nouméa
O R S T O M , 1 9 8 9 . A tla s de N o u v e lle -
Les tarodières de bord de cours C a lé d o n ie . E d itio n du C a g o u , N o u m é a ,
d'eau Nouvelle-Calédonie, 91 p.
La culture moderne
du taro d'eau
Le ta ro d 'e a u est e s s e n tie lle m e n t
c o n d u it en c u ltu re e x on dé e sur la
côte est, plus humide. Les parcelles
sont petites et la p ro d u c tio n faible.
Le taro d'eau est aussi cultivé par la
c o m m u n a u té p o ly n é s ie n n e (w a lli-
sienne surtout) installée à la périphérie
de Nouméa. Quelques exploitations
p r a t i q u e n t é g a le m e n t la c u lt u r e
exondée du taro d'eau, avec irrigation
par aspersion ou au goutte à goutte.