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Bâ Durabilité System Pro
Bâ Durabilité System Pro
de productio n
KEYWORDS
Musa (plantains), farm managment, sustainability .
des régimes de un à trois mains de quelques ou plus froides A. plus de 100 kg dans le s
doigts gros et longs, sans inflorescence ter- zones rurales d'Afrique centrale, comme a u
minale, pouvant atteindre 10 kg (TÉZENAS D U Cameroun (TEMPLE, 1995), ou d'Amériqu e
MONTCEL, 1985) . latine, comme en Colombie (BELALCAzAR ,
La diversité au travers de l'homogénéité d u 1993), et peuvent dépasser 30 % de la ratio n
sous-groupe a des effets importants sur le s calorique .
techniques de culture . Les diverses tolé- Les excédents produits sont irrégulièremen t
rances et sensibilités à divers prédateurs e t proposés à la vente, entraînant un flu x
parasites sont relativement mal connues . continu, mais irrégulier, d'approvisionne-
Plusieurs variétés sont souvent plantée s ment des marchés à l'échelle de la région . Il
ensemble, au sein d'une même parcelle pa r n'existe donc pas, réellement, de calendrie r
les agriculteurs . d'approvisionnement, que ce soit pour l'au-
toconsommation alimentaire ou pour le s
marchés .
variables des cultures de rente . De ce fait, le liée à l'augmentation importante des popu-
démarrage et la stabilisation de l'activité agri - lations des zones productrices . Cette évolu-
cole dans de nombreuses régions sont prin- tion est cependant atténuée par une ten -
cipalement dus au plantain . dance A. la baisse de la consommation d e
bananes plantain dans les zones urbaine s
Dans la pure tradition africaine, chaque eth-
en pleine expansion . Les marchés citadins ,
nie de la zone intertropicale humide cul -
qui offrent régulièrement une plus grand e
tive et consomme plus de trois cultivars . gamme de produits, entraînent un change -
Chaque variété a une signification particu-
ment dans les habitudes alimentaires . Il n' a
lière et est liée à une culture de mythes e t
été reporté que rarement des situations d e
symboles ancestraux, que ce soit dans l e
surproduction (Côte-d ' Ivoit~e : KUPERMINC ,
cadre de l'activité agricole — plantation d'un e
1985 et KoUADIO, 1986) .
variété particulière liée à une naissance par-
ticulière, par exemple — ou dans celui d e L'essor des marchés villageois et citadins ,
la consommation — préparation culinaire concernant ce produit, ne semble pas forte -
d'une variété spécifique lors de repas d e ment modifier la localisation des grande s
funérailles . zones de production . Grossièrement deux
types de localisation géographique des pro-
ductions peuvent être identifiés ; l'une, rela-
tivement stable, et dite traditionnelle, cor -
les marché s respond à des zones à fort potentiel agro -
écologique s'apparentant à la notion d e
La production annuelle mondiale de banan e . terroir . : elle comprend la zone caféière
plantain est évaluée à environ 15 Mt (ANO- des llanos orientales de la Colombie, le su d
NYME, 1992 ; INIBAP2 , 1994 ; données per- du lac de Maracaibo au Venezuela, la régio n
sonnelles pour l'Amérique latine). Cette esti- de Rivas au Nicaragua, celles de Pantano et
mation reste, cependant, peu précise du fai t Progreso en Honduras, Moka en Républiqu e
de l'importance de l'autoconsommation e t dominicaine, le pays bamiléké au Came-
des intégrations possibles d'autres bananes roun, etc ; l'autre type de localisation, beau-
de consommation domestique . Production coup plus mouvante — voire itinérante —, es t
alimentaire de base, la banane plantain entr e liée à l'activité agricole des fronts pionniers
peu dans les échanges commerciaux entr e des zones forestières où les migrants utilisent
pays ; en revanche, elle fait l'objet d'un com- le bananier plantain comme première cul-
merce traditionnel déterminant pour le ravi- ture de valorisation de la fertilité initiale de s
taillement des campagnes et des centre s sols et comme coproduit des cultures d e
urbains de la majorité des zones intertropi- rente constituées par le café, le cacao, etc ;
cales, au même titre que la pomme de terre la période de permanence de la parcell e
en Europe . dépend alors de la vitesse de dégradatio n
Avec la zone latino-américaine, dont l a du capital agroécologique après déforesta-
Caraïbe, l'Afrique se partage la grande majo - tion : bassin amazonien de l'Équateur, d u
rité de cette production, l'Asie tropical e Pérou et de la Bolivie, zones forestières des
pays d'Amérique centrale et d'Afrique, tel s
consommant essentiellement divers type s
de bananes u dessert v . Seulement 1,5 % de la que le sud-ouest du Cameroun (TEMPLE ,
production totale fait l'objet d'un commerc e 1995) ou la Côte-d'Ivoire (RuF, 1987) . Dans
international qui s'effectue entre la zon e ce type de productions peu stables, de s
latino-américaine à influence bava ïière et zones périurbaines où plusieurs expé-
l'Amérique du Nord ou l'Europe occiden- riences ont été tentées sans grand succès —
tale, en utilisant le même circuit commer- peuvent être incluses, ainsi que quelques
cial que la banane dessert, dont le transport zones à forte saison sèche, comme au Nica-
maritime . La quasi-totalité de la productio n ragua, où l'utilisation de l'irrigation a ét é
est donc destinée aux consommations tentée .
domestiques nationales .
2 INIBAP : International
L'importance croissante de la part de la pro-
Network for the Improvemen t
L'évolution de ces productions est, globale - duction marchande entraîne l'émergence e t
of Banana and Plantain, ment, régulièrement en hausse du fait d e l'essor d'un groupe d'acteurs spécialisés dans
Montpellier, France. l'augmentation constante de la demande , les processus de mise en marché et de com-
rnercialisation . Le niveau d'organisation rela - les autres cultures, café et cacao entre autres
tivement récent de cet espace u intermédiaire (N ' DA ADopo, 1992 ; GAUER, 1993) –, mais
entre producteurs et consommateurs est sou - relativement élevées, par manque de moye n
vent faible, n'impliquant généralement pa s d'écoulement, dans d'autres pays produc-
de structures définies . Les acteurs et leurs teurs comme en Côte-d ' Ivoire (KUPERMINC ,
champs d'action sont néanmoins bien défi- 1988) ou en Bolivie (observations person-
nis, mais mouvants . Cette organisation se nelles) .
caractérise par sa souplesse vis-à-vis de s
variations au sein de la filière (CRBP, 1993) . Le produit consommé, vendu frais, donc
vert, ou mûr, alors jaune, est périssable, mai s
Le développement de la filière entraîne u n il peut attendre jusqu'à 2 semaines aprè s
comportement d'attirance et de dépendanc e récolte avant d'être consommé, bien que sa
des producteurs et les oblige A. modifier e n qualité diminue .
partie leur processus de production : pro-
duire plus, plus régulièrement, à moindr e La part de la production entrant dans u n
coût et, plus récemment, de meilleure qua - processus de transformation, dans la fabri-
lité . En d'autres termes, l'émergence d'un e cation de „ chips » principalement, es t
production, concentrée dans une zone don - minime, car inférieure à 1 %, mais elle est e n
née, entraîne l'apparition d'un groupe d'agent s progression. Les possibilités de transforma-
spécialisés dans l'écoulement de la produc- tion sont encore très limitées (MARCRAL, 1990)
tion et sa mise en marché, qui, en retour, e t faute d'investissement dans des structures –
sous forme de . feed-back », demandent au x même artisanales –, mais aussi à cause d e
producteurs d'orienter leurs productions ou difficultés techniques concernant l'éplu-
leurs livraisons selon leurs critères . chage, le séchage, le conditionnement et l a
conservation du produit . Pourtant, elle per-
Le développement important d'un systèm e
mettrait de participer à la satisfaction de s
marchand a donc tendance à imposer de s
contraintes aux producteurs de banane s besoins croissants des consommateur s
plantain, les poussant A. modifier leurs pro - urbains et, ainsi, d'enrichir la filière, et par-
cessus de production . Ces contraintes peu - ticiperait à la stabilisation des activités d e
vent être différentes selon les spécificité s production (N ' DA Aoopo, 1991) .
agroécologiques et socioculturelles de s Le stockage est souvent rudimentaire et l e
régions et dépassent donc la qualité intrin- conditionnement pratiquement absent :
sèque du produit et ses déterminants phy- l'unité de vente de la production est géné-
siologiques . ralement le régime, mais peut être aussi u n
Les accès aux marchés, facteur important , nombre de « doigts remplissant un sac o u
mais non essentiel, du développement d e un petit camion . La pesée est rarement uti-
la culture, sont dépendants soit de l'agricul- lisée ; suivant la grosseur du régime, l e
teur lui-même, car liés aux faibles distance s nombre de ses mains et de ses doigts ou
des plantations et à la localisation des mar- l'aspect extérieur – donc, l'apparence d u
chés villageois locaux, soit des intermédiaire s produit, évaluée par l'acheteur qui est u n
pour ce qui concerne les grandes distances , intermédiaire –, un beau régime en vaudr a
les marchés de distributions ou les marché s deux ou trois autres de moindre qualité .
urbains . Cependant, l'essor d'un marché spécialisé, lié
à une distribution citadine de qualité e n
—Les Moyens de transport sont très variés - du super-marché, entraîne peu à peu le recours
dos d'homme au camion réfrigéré en pas- au poids .
sant par la pirogue fluviale –, mais, d e
manière générale, assez rustiques . Le s Le prix de vente peut varier fortement pou r
réseaux de communication, principalemen t chaque type de banane plantain – french ,
routiers, sont, en général, vétustes et peu faux-come et corne –, ainsi que pour chacu n
entretenus, sauf aux abords des grande s des nombreux cultivars, à cause des diffé-
villes . Les pertes de production son t rences de forme, donc de poids, mais, e n
variables – faibles au Cameroun et liées a u général, chaque bassin de production, o u
manque de main-d'oeuvre, pour la récolte , . terroir », met en marché un à deux cultivars .
lors des périodes de grands travaux pour Cela doit être relié au fait que le consom -
(ou des) culture(s) traditionnelle(s) de rente , faible densité entre les souches et les tronc s
le café et le cacao, principalement . Mais , d'arbre, sans intrant . L'importance des ren-
pour des raisons d'épuisement du capita l dements alors obtenus est attribuée d'une
agroécologique ou/et de baisse des cour s part, à une bonne nutrition minérale – miné -
de vente, elle ne permet pas de dégager u n ralisation de grandes quantités de matièr e
revenu suffisant pour assurer l'approvision- organique, en particulier les deux ou trois
nement alimentaire extérieur, nécessaire A. premières années du fait du capital agro -
la famille . La priorité devient alors d'aug- écologique – et d'autre part, à de faibles
menter la production vivrière pour garanti r pressions du parasitisme tels que charan-
l'autosuffisance alimentaire et, si possible , çons et nématodes, par exemple . Ces pro-
de dégager un surplus commercialisable . La ductions dépassent rapidement l'autosuffi-
culture du bananier plantain est conduite A. sance alimentaire familiale.
faible densité – moins de 300 pieds-
touffes/ha –, elle est associée à la cultur e le plantain « associé »
de rente, dont le niveau d'entretien dépend
Dans le mode plantain associé, une partie d e
des cours internationaux, et à d'autres cul-
l'exploitation est préparée pour la cultur e
tures vivrières, telles que tubercules, maïs ,
de rente, le cacao principalement, et l'inter -
haricot, riz, etc . Elle ne reçoit pratiquemen t
ligne est alors réservé aux cultures vivrières ,
pas d'intrants et une technicité minimale A. la
telles que manioc, haricot, maïs, etc, ains i
hauteur des faibles moyens financiers e t
qu'au bananier plantain qui sert d'ombrag e
humains des exploitations . La culture d u
aux jeunes cacaoyers . La récolte est com-
bananier plantain est menée, en général, de
mercialisée . Selon la nature des sols et leu r
manière extensive par rapport à la terre . Sui-
fertilité initiale, leur dégradation est plus o u
vant la nature du sol et la vitesse de dégra-
moins rapide – elle va de 5 à 8 ans –, obli-
dation de la fertilité initiale, le bananier plan-
geant l'agriculteur à mettre en culture
tain est souvent remplacé par le manioc ,
d'autres parties de sa concession . En géné-
plante moins exigeante, mais qui accélèr e
ral, le système d'exploitation est conduit d e
le processus de dégradation de la fertilité ,
manière extensive par rapport à la superficie
limitant la durabilité du système productif
disponible .
et obligeant donc l'agriculteur et sa famille à
se déplacer et à exploiter ailleurs dans de s
conditions souvent similaires . la stratégi e
de production pérenn e
la stratégie pionnière La stratégie de production pérenne est mis e
La stratégie pionnière est développée prin- en oeuvre par des planteurs qui veulent
cipalement dans les zones où la surfac e pérenniser leurs productions sur des terres à
forestière reste importante ; elle se concentre potentiel agronomique relativement élevé ,
sur les fronts pionniers qui constituent jusqu' à telles que les sols volcaniques de Colom-
55 % de l'offre nationale, au Cameroun. Elle bie, du Nicaragua, du Cameroun ou d u
concerne des planteurs migrants qui ont Rwanda, les vertisols de la République domi-
pour objectif l'accroissement des cultures nicaine, ou les sols d'alluvions riches de s
de rente . Le plantain est la première cultur e berges des nombreuses rivières de la zon e
de colonisation de la forêt. La superficie cul- intertropicale humide . La culture du bananie r
tivée, de 4 à 20 ha, est alors plus important e plantain peut être la production principal e
que lors des cultures de subsistance ; l'appel dans le cas de conditions agronomiques e t
à une main-d'oeuvre temporaire extérieur e d'accès aux marchés favorables, ou, et c'est
est fréquent . Le bananier plantain est cul- le cas le plus général, d'autres productions
tivé soit selon le mode ., forestier ", soit selo n sont A. la base de l'exploitation . Les revenu s
le mode „ associé u . issus de la vente de la banane plantain sont
importants, puisqu'ils assurent des rentrée s
d'argent régulières qui permettent l'achat
le plantain « forestier »
d'intrants et le paiement du salaire de l a
Dans le mode plantain forestier, bananiers e t main-d'oeuvre essentiellement dirigée vers
cultures vivrières, après une défriche par- la (ou les) culture(s) principale(s) . Les par-
tielle par abattis et brûlis, sont plantés A. celles de bananiers plantain sont alor s
ponibles permettant l'achat d'intrants – pied-mère tout au long du cycle, après avoir
engrais, herbicides et insecticides principa- choisi le (ou les) rejet(s) les plus vigoureu x
lement . et les mieux orientés par rapport à l'organi-
sation de l'espace dans la parcelle . Ces rejets
dit « successeurs u ou « fils „ assurent la péren-
la plantatio n nité et donc la durabilité de la culture (MELIN ,
Pour les travaux de préparation de terrai n 1976) . Cette sélection permet de canalise r
et d'entretien, l'utilisation de machines es t le flux végétatif pour une production de
très rare . L'essentiel des travaux se fai t qualité de deux à trois régimes . Sans cette
manuellement . L'évolution vers la mécani- technique, plus de trois rejets se dévelop-
sation ne paraît pas d'actualité . pent sur le pied-mère et donnent donc plu-
sieurs régimes de petite taille . Leur poid s
Si la plante n'apprécie pas les périodes d e diminuerait au fil des années, en fonctio n
sécheresse de plus de trois mois, elle n'ap- du potentiel nutritionnel du sol, jusqu'à par -
précie pas non plus les excès d'eau . Les pro -
venir à des plants ne produisant plus . Il est
ducteurs le savent et évitent les sols lourd s courant de voir une parcelle où les bana-
des bas-fonds, par exemple, et, en zone s
niers poussent librement en n touffe u repré-
planes à forte pluviométrie (> 3 000 mm/an) , sentée par trois à six pseudotroncs produc-
ils mettent en place et entretiennent u n
teurs, issus du même pied-mère ; cel a
réseau de drains ouverts . conduit à une diminution de la qualité, mais
Un des facteurs limitants non négligeabl e une augmentation du nombre de régime s
pour le développement et la productivité de produits par unité productive .
cette culture est la disponibilité en matérie l
de plantation de qualité et en quantité suf- L'utilisation d'engrais est essentiellement lié e
fisante . Traditionnellement, le producteur s e soit à la culture principale – même si le s
procure ce matériel à partir de sa ou ses deux cultures, ou plus, ne sont pas associée s
propres parcelles ou du proche voisinage . La sur la même parcelle –, soit à l'influence de
qualité de ce matériel est, en général , l'agro-industrie bananière (zones d'influence) .
médiocre : rejets infestés de charançons, d e Les réponses de la culture aux engrais chi-
nématodes, ou, plus rarement, de champi - miques sont très variées, car en relation ave c
gnons et de bactéries pathogènes . Les tech - la diversité physicochimique des sols et du
niques de désinfection sont soit lourdes soi t complexe d'échange cationique principale -
coûteuses, à cause de l'emploi des pesti- ment . Utilisée modérément, soit à moins de
cides, et n'apportent pas une garantie sani- 200 g/pied/an d'azote et de potassium, pa r
taire suffisante . La technique de parage, qui exemple, la fertilisation a des effets positif s
consiste en un décorticage soigné du bulbe , modérés sur la croissance et sur la produc-
associée à un tri sévère du matériel de plan- tion de la plante . Mais, dans la plupart des
tation diminue fortement les problèmes d'in - cas, la nature et les doses de l'engrais ne cor-
fection, mais reste très peu utilisée ou ma l respondent pas aux besoins sol–plante e t
réalisée : il est difficile de se résigner à jete r peuvent avoir des effets négatifs sur la crois -
un rejet. sance ou la production . Parfois, l'acidifica-
tion à long terme de la parcelle, voire de
Le coût d'un nouveau matériel issu des bio - l'exploitation, et même de la région, résulte
technologies, le vitroplant, relativemen t de l'utilisation intensive d'engrais acidifiants ;
généralisé dans l'agro-industrie bananière c'est, par exemple, le cas dans la caféicul-
et récemment d sponiDie pour cette cultur e ture colombienne-associée à la banane plan-
du bananier plantain, n'est pas à la porté e tain (observations personnelles) .
économique de la grande majorité des pro-
ducteurs . D'une manière générale, les observations e t
les études, par enquêtes régionales, sur le s
pratiques paysannes, qui ont été effectuée s
l'entretien de la culture par le Cirad-Flhor au Cameroun de 1991 à
L'oeilletonnage est une technique cultural e 1994, en Côte-d'Ivoire en 1988 et en Colom -
importante ; elle consiste à supprimer, à la bie de 1990 à 1993, ont montré le peu d e
machette, une partie des nombreux rejet s recours qu'il était fait aux intrants ; ceux qui
qui se développent autour et à la base du sont ponctuellement utilisés sont l'urée e t
le chlorure de potassium en engrais, le para - vaux des autres cultures . C'est donc très sou-
quat et glyphosate en herbicides, et le car- vent l'ensemble des cultures vivrières ou de
bofuran en insecticide-nématicide . rentes, qui détermine les choix et les degrés
d'intervention dans la culture du bananie r
Dans les zones d'influence de 1'agro-indus -
plantain et influence, ainsi, la durabilité de la
trie bananière, la réponse des plantains à
parcelle . La conduite des cultures vivrière s
l'application des doses utilisées pour le bana - associées, telles que le macabo, le taro ,
nier a souvent été jugée comme négligeable .
l'igname, le haricot, le maïs, le manioc, l e
Quelques études – enquêtes diagnostic o u riz, la courge ou le niébé, permet un trè s
essais en champs – ont montré qu'ils don-
bon contrôle de l'enherbetnent, une aéra-
naient, en particulier, une meilleure répons e tion superficielle du sol, du fait du travail
aux apports organiques divers – maintie n
de préparation du sol, et une bonne incor-
d'un niveau de matière organique dans l e
poration des résidus de culture – matière
sol supérieur à, 3 % – qu'à la fertilisatio n
organique, réserve azotée –, sans réel pro -
minérale avec de l'azote et du potassium , blème de compétition (DUCRET et GRANGE-
principalement, alors que l'inverse es t RET, 1986) . Ce type complexe d'association ,
observé pour la culture de la banane dessert .
rencontré au pays bamiléké du Cameroun ,
Il semble donc que le bananier plantain pré - implique une présence quasi permanent e
fère une mise à disposition lente des élé-
des acteurs sur le site, de type jardin potager.
ments minéraux ce qui est assuré par l a
minéralisation de la matière organique . La
culture génère une énorme quantité d e le parasitism e
matière végétale : 20 kg de matière sèche/ L'impact des maladies et ravageurs est trè s
plant en moins d'un an, soit 3 à 50 t/ha . variable, que ce soit à l'échelle de la par -
Cette biomasse est toujours laissée e n celle ou à celle de l'exploitation ou de l a
décomposition naturelle au champ . Cette région, mais, d'une manière générale, la cul-
restitution influe positivement sur la dura- ture associée semble mieux préservée que l a
bilité de la culture . culture monospécifique du fait de la réduc-
Le contrôle des adventices est indispensable tion des pressions d'inoculum, de la pré-
pendant les cinq ou six premiers mois de la sence d'équilibres biologiques, etc . Le
culture ; ensuite, l'ombrage provoqué par le recours à la lutte chimique, qui est prati-
développement de la culture ou des cultures quement la seule lutte efficace à court terme ,
associées suffit à limiter leur expansion . n'est pas à la portée économique de l a
grande majorité des producteurs . L'abandon
Le contrôle des adventices est un des élé- momentané de la culture est souvent la seul e
ments les plus importants pris en compt e solution en cas d'infestation grave .
par l'agriculteur dans son choix stratégique
de l'association de cultures, et dans celui d e Comme pour la plupart des cultures, l'éta t
la composition de cette association définie à sanitaire de la parcelle est étroitement li é
partir de productions vivrières et/ou d e aux disponibilités nutritionnelles pour l a
rente . Cette complémentarité concerne cha- plante, qui dépendent de la zone pédocli-
cune des cultures associées . matique : la vigueur compense souvent le s
dégâts causés par les parasites, charançon
Dans la stratégie pionnière, la taille de l a du bulbe ou nématodes sur racines, pa r
parcelle à mettre en culture est souvent déci- exemple ; c'est le cas pour les plantains d e
dée par l'agriculteur, en fonction de sadis- case . Les techniques culturales n ' intervien -
ponibilité en main-d'oeuvre – familiale ou/e t nent qu'au second plan .
extérieure –, pour la tâche importante du
désherbage en début de culture .
Dans la plupart des stratégies de produc-
tion décrites, et dans le cadre de culture s la récolt e
associées, la rusticité de la culture du bana -
nier plantain, qui produit de façon satisfai- et la mise en march é
sante avec un minimum de soins par rap -
port aux autres cultures, permet à l'agri- Si les critères, visuels, de détermination d u
culteur de privilégier le calendrier des tra - stade de récolte sont bien connus et per-
terre entraîne ces exploitants à modifier leurs Chataigner J (1988) Recherche socio-économique
systèmes, soit en adoptant des culture s sur les conditions de la production de bananes
plantain en Afrique de l'Ouest. Fruits 43 (1) ,
moins exigeantes, soit en pariant sur de s 25-2 8
productions valorisant mieux leur travail :
cultures maraîchères ou fruitières, élevage , Ducret G, Grangeret 1(1986) Quelques aspects des
etc . L'intensification de la production pas - systèmes de culture en pays Bamiléké . Came-
roun, Centre universitaire de Dschang, 33 p
serait plus facilement par la complémentarit é
de cultures associées que par la consom- Gauer O (1993) Mise en place d'une structure d'in -
mation d'intrants . formation permanente sur la filière plantain .
L'observation des marchés. Plantainfo (CRBP,
Par ailleurs, dans les zones à potentiel agro - Cameroun )
écologique plus élevé où les agriculteur s Kouadio T (1986) Les conditions d'adaptation de s
ont des stratégies de production pérenne , systèmes vivriers traditionnels à l'approvision-
l'intensification de la production se heurt e nement d'une population urbaine croissante .
aussi à des difficultés dues au manque de Le cas de la Côte-d'Ivoire et de la banane plan-
tain . Montpellier, France, USTL, doctorat, 214 p
connaissances sur les besoins réels de la cul-
ture et sur les effets cumulatifs des intrants – Kuperminc 0 (1985) La filière banane plantain dan s
engrais et pesticides – que les agriculteur s le centre-ouest de la Côte-d'Ivoire, Montpellier,
France, USTL, mémoire de DAA, 77 p
utilisent.
Kuperminc 0 (1988) Saisonnalité et commerciali-
Pour assurer, à terme, le développement d e sation de la banane plantain en Côte-d'Ivoire .
la production de plantain, il semble auss i Fruits 43 (6), 359-368
nécessaire de mieux repérer les objectifs e t
Marchai J (1990) Contraintes post-récoltes et pers-
les pratiques des producteurs et de leur four- pectives d'amélioration de la manipulation, d u
nir d'autres techniques raisonnables, com- stockage et de la transformation du plantain e t
patibles avec leurs moyens et leurs straté- autres bananes en Afrique de l'Ouest . Fruits
gies . Cependant, en l'état actuel de s 45 (5), 439-44 5
connaissances sur l'élaboration du rende - Melin P, Tézenas du Montcel H (1976) Influence d u
ment des plantains, ou des associations dan s mode de conduite du bananier plantain sur l'in-
lesquelles ils entrent, cela n'est pas facile . tensification de la culture . Fruits 31 (11), 669 -
67 1
Enfin, une autre piste à suivre, pour assu-
N'Da Adopo A (1991) Résultats des tests de conser-
rer une meilleure valorisation de la produc-
vation et analyse socioéconomique préliminaire .
tion au bénéfice des producteurs, pourrai t Rapport intermédiaire FAO . Rome, Italie, Fao,
consister en une participation plus active d e 14 p
ceux-ci à la mise en marché au travers d e
N'Da Adopo A (1992) Réduction des pertes aprè s
groupements . récolte des bananes Plantains. FAO, rappor t
André Mayer. Rome, Italie, Fao 119 p
Robert M (1992) Le sol, ressource naturelle à pré-
server pour la production et l'environnement.
références Cahiers Agricultures 1, 20-34
PALABRAS CLAVES
Musa (platano), manejo de fincas, sostenibilidad .