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PROPRIETES PHYSIQUES ET HYDRODYNAMIQUES

DES ROCHES

La qualité hydrogéologique d’une roche conditionne le transport et


l’accumulation d’une masse d’eau à l’intérieur de cette roche. Elle est définie
par des paramètres physiques et hydrodynamiques.

I. LA POROSITE
1. Définition

L’ensemble des vides qui séparent les grains constitutifs d’une roche
constituent sa porosité. Si ces vides communiquent entre eux, la porosité est
dite ouverte et peut donner naissance à une masse d’eau souterraine. Au
contraire, une porosité fermée ne peut donner de nappe d’eau (cas des
argiles). On trouve la porosité ouverte surtout dans les sédiments meubles à
grains juxtaposés (les sables).
Propriétés hydrauliques des roches et des terrains
- Roche : agrégat de cristaux ou fragments de roches constitutifs de l'écorce
terrestre.
- Sédiment : assemblage de grains déposés par l'eau, l'air ou la glace. Ces
roches peuvent être caractérisées
par la taille des grains et leurs propriétés physiques (gravier, sable) ou par le
mécanisme de formation (alluvion).
- Sol : interface entre la roche et l'atmosphère. Cette couche contient souvent
un mélange de matières minérales
et organiques sur lequel pousse la végétation.

2.1 Porosité -

Perméabilité 2.1.1

Porosité (n, <p)


Schéma des trois états d'un échantillon de sous-sol montrant les types d'eau
souterraine présents dans les vides du réservoir. Définition de la porosité
efficace, ne et de la teneur en eau 0. Ve et AVe, volumes d'eau gravitaire ; Vr,
volume d'eau de rétention ; Vs volume de la phase solide ; Vt, volume total de
l'échantillon

Porosité = n, cp = Vvides / Vtotal x 100%, c'est la porosité totale ;

où Vtotal est le volume total de la roche et Vvide le volume des vides qu'elle
contient.

On définit aussi la porosité efficace ou effective ou utile, ne ou cpe, qui


correspond à la porosité interconnectée d'un milieu poreux.
La porosité dépend principalement de :
- la forme des grains : sphériques, allongés, angulaires ;
- la distribution des tailles ;
- l'intensité de la cimentation de la roche.
Exemple : arrangement cubique de grains sphériques (chaque grain touche
six autres grains).
volume d'une sphère = (4/3) pi r3
volume d'un cube = (2r)3
Porosité = 47.64 %
Pour l'arrangement cubique le plus compact, la porosité chute à 25.95 %.

-9-
Formes de porosité et la nature des terrains géologiques
On distingue deux formes de porosité d'après la dimension des vides ou encore suivant qu'elles sont liées au
processus de formation de la roche (porosité primaire) ou qu'elles sont apparues ultérieurement (porosité
secondaire).

Sable el gravier Roches ignées Carcaira


Où peul-on Inouvarda l'eau souiarraina? L'eau occupa las inlersiices des. grains, de sabla, les
fisijres cea roches et les ■/idea de aisaohilion.

Formes de porosité selon la nature des roches

- Porosité primaire

Elle est dite encore porosité d'interstice, porosité matricielle, porosité en petit, porosité microscopique ou

porosité intergranulaire.

Les roches détritiques (sables, alluvions etc..) sont le siège d'une porosité d'interstice, c'est-à-dire qu'elles

présentent des vides entre les grains. Le volume de ces vides varie avec la forme, le degré de tassement et

surtout le mode d'arrangement des grains lorsque ceux-ci ont des formes régulières. Il existe théoriquement

sept arrangements possibles comme pour les atomes et groupements des systèmes cristallins. Le volume des

vides est également fonction du diamètre moyen des grains.

Exemple de milieu détritique pièges d'une porosité d'interstice (dépôt de sable)

- Porosité secondaire

Elle est dite encore porosité de fissure ou de fissuration, porosité de fracture, de fente, de chenaux (dans les

karsts), porosité macroscopique. Le terme "porosité en grand" parfois employé n'est pas admis par tous.

La porosité secondaire peut être d'origine tectonique, donc mécanique (compression, distension) ou chimique

(mise en solution dans les calcaires d'où karstification) ou alors une combinaison des deux origines, les

discontinuités d'ordre tectonique pouvant faciliter la dissolution.

La porosité de fissure va naturellement dépendre de la densité et de la maille de ces fissures et également, du

type de tectonique subi (compression ou distension).

2. Différents types de porosité

La nature des vides dans les terrains permet de distinguer trois types de
porosités :

─ La porosité d’interstices : elle concerne les formations meubles ;


─ La porosité de fissures : elle concerne les roches compactes
fracturées et est due aux déformations tectoniques ou aux plans de
stratification, de foliation, de rubanement, etc.
─ La porosité de chenaux : elle est causée par la dissolution des roches
au contact des solutions acides ou par la croissance des plantes des
plans de failles ; ce qui provoque l’élargissement des fractures.

En outre, d’un point de vue génétique, on parle de porosité primaire et de


porosité secondaire. La porosité primaire est la porosité de la roche au
moment de sa formation. C’est le cas des interstices dans les roches meubles.
On appelle porosité secondaire, celle qui peut intervenir au cours de la vie de
la roche suite à des phénomènes physiques et chimiques. Cette porosité peut
prendre les formes de porosité de fissure et de porosité de chenaux.

3. Porosité totale, porosité efficace et porosité de rétention

Par définition, la porosité totale d’une roche est :

Le volume de la roche est le volume de la matrice solide et des vides.

La porosité efficace est le rapport exprimé en pourcentage entre le volume


d’eau gravitaire Vg d’un aquifère et le volume totale de la roche :
.
La porosité de rétention est la teneur d’eau maximale qu’un terrain peut
contenir quand il est saturé à laquelle on retranche la porosité efficace. Elle
exprime le volume d’eau non exploitable dans une roche : .

4. Facteurs influençant la porosité

Les facteurs qui font varier la porosité des terrains en particulier celle des
formations meubles sont au nombre de trois :

─ La forme des grains qui détermine la forme et la dimension des


vides. Des particules qui se rapprochent de la forme cubique fournissent
des vides plus importants que des particules sphériques. Ainsi la
porosité totale est plus grande pour des graviers anguleux que
sphériques ;
─ La dimension des grains : une roche de granulométrie uniforme à
une porosité plus grande qu’une roche de granulométrie étalée, les fines
particules de cette dernière venant combler les pores formés par les plus
grosses particules ;
─ L’arrangement des grains qui exprime leur disposition spatiale.
Dans le cas théorique d’une formation homogène constituée de grains
sphériques de même diamètre (ce phénomène se comprend bien si on
examine de quelles façons on peut superposer 8 sphères de même
diamètre), on constate qu’il y a six possibilités différentes
d’arrangements conduisant à autant de valeurs différentes pour la
porosité variant entre 26 et 48%.
5. Quelques valeurs de porosité totale

• Roches meubles :
→ Gravier : 25 à 40% ;
→ Sable : 10 à 30% ;
→ Arène granitique : 10% ;
→ Argile : 40 à 50%.
• Roches compactes :
→ Calcaire : 0,5 à 17% ;
→ Schiste : 1 à 10% ;
→ Grès : 4 à 26% ;
→ Granite : 0,01 à 5%.

Méthodes d'étude de vides

Les deux grandes méthodes d'étude des vides sont :

- l'étude granulométrique pour les roches meubles, exécutée en laboratoire.


- l'analyse structural pour les roches compactes fissurées et mixtes, réalisée en laboratoire et sur
le terrain.
Nous n'insisterons ici que sur l'étude granulométrique qui permet de construire sur un diagramme approprié des

courbes granulométriques cumulatives.

Deux caractéristiques de la courbe sont les plus significatives : sa position dans le diagramme et sa pente.

La première permet la classification de l'échantillon analysé dans les familles granulométriques.

La deuxième permet de définir le type de granulométrie qui peut être uniforme ou homogène si la pente est

proche de la verticale (sable dunaire) ou variée ou hétérogène si la courbe s'étale dans le diagramme,

l'échantillon comporte alors une large gamme de diamètres (alluvions).

En outre la courbe granulométrique permet le calcul de deux paramètres granulométriques principaux : le

diamètre caractéristique dx (x = x% du poids de l'échantillon) et le coefficient d'uniformité U.


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100 (mml
logarithmdu

diamètre

On appelle diamètre
efficace d |( ,ij la dimension
telle que 10 % des éléments
du milieu soient plus petits
que dm. On admet que ce din
est le paramètre qui
conditionne le plus les
propriétés de peiméabilitê du
milieu

Granulométrie en milieu sédimentaire détritique : m


détermination des diamètres caractéristiques (d

Diamètre caractéristique : c'est la valeur de diamètre lu en abscisse et qui correspond à un


pourcentage de poids cumulé sur l'ordonné ; le plus utilisé est le d10 appelé diamètre efficace et
correspondant
à 10% de l'échantillon. Il correspond à la phase fine de l'échantillon c'est-à-dire le poids de la
phase
granulométrique égale à 10% du poids total de l'échantillon inférieur à ce diamètre. Plus ce diamètre est
élevé,
moins l'échantillon contient de particules fines et réciproquement.
La valeur d10 a été fixée conventionnellement par des études de laboratoire qui ont montré que les
grains fins entraînés par l'eau en mouvement obstruent les pores, réduisant ainsi leurs dimensions
; de même, ils provoquent le colmatage et l'ensablement des captages, d'où l'emploi de massifs filtrants
pour en assurer le bon fonctionnement et la longévité. D'autres diamètres sont aussi considérés comme
le d60 qui entre dans la définition du coefficient d'uniformité.
> Coefficient d'uniformité : sans dimension, il attribue une valeur numérique à la pente de la
courbe.
U = d60 / d10
Par convention, si le coefficient d'uniformité est compris entre 1 et 2 (2,5 pour certains auteurs), la
granulométrie est dite uniforme (milieu homogène). S'il est supérieur à 2 (ou 2,5) elle est variée (milieu
hétérogène). Terzaghi (Professeur Irakien naturalisé Américain) a proposé une relation entre la
perméabilité et le d10 : K (cm/s) = Cx(d10)2 (cm) x 100, d10 = diamètre efficace, et C = facteur de forme

Répartition de l'eau dans le sol et le sous-sol

L'étude de la succession verticale des zones d'humidité dans le sol et le sous-sol d'une tranche de
terrain à perméabilité d'interstice reposant sur un substratum imperméable horizontal permet de
distinguer de bas en haut :
> La zone de saturation : les vides sont entièrement occupés par l'eau (degré de saturation égal à
100%) ; la teneur en eau volumique est égale au volume des vides et donc à la porosité totale et l'eau
gravifique atteint son maximum.

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La zone de saturation est la zone de l'eau soutenue et c'est le domaine des eaux souterraines pouvant
alimenter les puits et les sources. Ce type de nappe est appelé nappe phréatique et la pression de l'eau à
la surface libre de la nappe est égale à la pression atmosphérique.
> La zone non saturée (ou zone d'aération) : les différents degrés de saturation permettent de
distinguer de bas en haut : la frange capillaire, la zone de rétention et la zone d'évapotranspiration.
Dans la frange capillaire, on retrouve de l'eau capillaire isolée ou continue. L'eau capillaire isolée est
commune à toute la zone d'aération et se classe dans la catégorie de l'eau suspendue, alors que l'eau
capillaire continue appartient à l'eau soutenue et caractérise la frange capillaire.
> La zone d'ETP est la tranche supérieure limitée au sommet par la surface du sol et soumise à
l'ETP. Entre la frange capillaire et la zone d'ETP, on retrouve la zone de rétention qui est le domaine
exclusif des eaux suspendues.
La masse d'eau soulevée par l'ascension capillaire à une hauteur h est fonction de la tension
superficielle de l'eau T, du rayon du tube capillaire r, de l'angle de contact a et des forces de gravité g :
h = 2Tcosa / rpg
En effet, tout liquide est soumis à une tension interne Ti qui maintient sa cohésion et à une tension
superficielle Ts qui tend à l'accrocher aux substances étrangères. Celle-ci varie selon la nature du solide
en présence. Ex : une goutte d'eau déposée à la surface d'un solide peut se comporter de deux façons :
Ti>Ts Ti<Ts
Solide hydrophobe Solide hydrophile

Equilibre d'ascension capillaire dans un tube

On a F = T27rrcosa et P = 7rr2pgh

La limite d'ascension capillaire est atteinte si : F = P => T2:rrcosa = 7tr2pgh => h = 2Tcosa / rpg

II. LES CATHEGORIES D’EAU DANS LE SOL

Dans les différents terrains il existe trois types de catégories d’eau :

─ Eau de rétention : il s’agit des molécules d’eau attirées à la


surface des grains. Elle se divise en eau d’adsorption et en eau
d’adhésion ;
─ Eau capillaire : il s’agit de l’eau capillaire isolée qui est fixée entre
les grains par le jeu des tensions superficielles. Cette eau ne peut
être extraite pour le besoin de l’homme ; c’est donc de l’eau retenue
dans le sol. L’eau capillaire soutenue est par contre la base d’eau
capable de mouvements dès que la gravité le permet ;

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─ Eau gravifique (ou gravitaire) : c’est la partie de l’eau pour


laquelle sont négligeables les forces agissantes autre que celles de
gravité. Cette eau peut être exploitée par pompage ou par drainage.

III. PERMEABILITE ET CONDUCTIVITE HYDRAULIQUE


1. Définition

La perméabilité k d’un matériau est une caractéristique propre à ce


matériau représentant son aptitude à laisser circuler l’eau. Le facteur
principal est le diamètre efficace des grains. Elle s’exprime en m2 ou en
darcy (1 darcy = 10-12 m2). On l’appelle parfois perméabilité géométrique.

La conductivité hydraulique K correspond au coefficient de


proportionnalité de la loi de DARCY. Elle décrit la vitesse de circulation
de l’eau dans un aquifère. Son unité est le m/s. Elle dépend à la fois de la
roche et du fluide qui circule.

2.1.3 Perméabilité (k)


La perméabilité est la capacité d'une roche à transmettre un fluide. Les
facteurs intervenant sont la taille des grains, la porosité, la nature du
fluide transmis et son gradient de pression. Tandis que la porosité décrit
les espaces dans lesquels le fluide peut se déplacer, la perméabilité (k) et
la conductivité hydraulique (K) décrivent la facilité qu'a un fluide de se
déplacer dans une formation. La porosité et la perméabilité ne sont pas
reliées directement. Les argiles peuvent avoir une porosité élevée (30 à
80%) mais des perméabilités très faibles tandis qu'un sable a une
porosité plus faible (30 à 40%) mais une perméabilité forte. L'unité de
perméabilité est le m2, on utilise cependant une valeur plus faible, le
Darcy (1 Darcy = 10-12 m2). La valeur de la perméabilité ne dépend que
de la roche et pas du fluide.
La perméabilité du sol est un facteur important en ce qui concerne les
infiltrations. Si l'eau ne peut s'infiltrer, son accumulation à la surface
peut provoquer des inondations. C'est ce qui arrive dans les régions
froides à la fonte des neiges. Le sol est encore gelé et possède une
perméabilité faible. Toute l'eau de fonte des neiges et les pluies
ruissellent donc uniquement à la surface et augmentent la probabilité des
crues et inondations.

2.1.4 Conductivité hydraulique (K)


La conductivité hydraulique, K, est reliée de manière étroite à la
perméabilité. Contrairement à la perméabilité qui n'est fonction que de la

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roche, la conductivité hydraulique dépend à la fois de la roche et du


fluide qui y circule. L'unité de la conductivité hydraulique est le m/s.
K = kpfg/\i
u = viscosité dynamique du fluide (1000
kg/m.s = pas pour l'eau), pf = densité du
fluide (1000 kg/m3 pour l'eau pure), g =
constante de la gravité (9.81 m/s2) k =
perméabilité intrinsèque (m2) ou Darcy (1
Darcy = 10-12 m2)
- Un fluide plus visqueux diminue la conductivité hydraulique.
- Un fluide plus dense (plus lourd) augmente la conductivité hydraulique.
- Une roche plus perméable possède une conductivité hydraulique plus
élevée.
- Des fluides avec des compositions différentes (eau, eau salée,
hydrocarbures) peuvent induire des
conductivités hydrauliques différentes dans une même roche.
- Selon le type de roche (peu perméable ou très perméable) la
conductivité hydraulique peut varier entre 10-14
m/s et 101 m/s).

2. Loi de Darcy en milieu poreux

a. Hypothèses faites sur le milieu poreux

Les hypothèses faites sur le milieu poreux sont : le milieu doit être
homogène et isotrope.

b. Expérience de Darcy

On montre expérimentalement que :

i : gradient hydraulique ;

S : section de l’écoulement ;

K : conductivité hydraulique.

c. Vitesse de filtration et vitesse effective

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Dans tout milieu poreux saturé, l’existence de variation de pression


provoque une circulation de l’eau qui obéit à la loi de Darcy.
L’écoulement interne de l’eau dans un milieu poreux saturé homogène et
isotrope se traduit par des vitesses apparentes proportionnelles en tout
point au gradient hydraulique.

La vitesse réelle (ou vitesse effective) s’exprime par :

d. Limite de validité de la loi de Darcy

Cette loi suppose un écoulement laminaire de l’eau entre les grains. Cette
condition est satisfaite dans les milieux à porosité d’interstices tant que
les vitesses réelles de l’eau ne sont pas trop fortes ; c'est-à-dire tant que le
gradient hydraulique i reste limité. La valeur limite du gradient
hydraulique à ne pas dépasser pour rester dans le domaine de la loi de
Darcy dépend du milieu poreux et peut être approché par la formule
empirique de SICHART :

3. Différents types de perméabilité

Les différents types de perméabilité sont :

─ La perméabilité d’interstices (ou perméabilité de Darcy) liée à la


porosité d’interstices ;
─ La perméabilité de fissures liée à la porosité de fissure ;
─ La perméabilité de chenaux liée à la porosité de chenaux.

4. Facteurs influençant la conductiviterméabilité

Les facteurs agissant sur la perméabilité d’un terrain sont :

─ La nature du fluide (viscosité, température, masse volumique,


quantité de sels dissouts ...) ;

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─ La nature du milieu traversé (granulométrie, dimension des pores,


rugosité ...), ce qui compte le plus, c’est la surface de contact
appelée surface spécifique ;
─ Les interactions éventuelles d’ordre physique et chimique entre
fluide et roche.

5. Evaluation de la conductivité hydraulique

La conductivité hydraulique K est étroitement liée à la perméabilité


intrinsèque. La conductivité hydraulique s’exprime comme suit :

(en m/s)

N : terme sans dimension, il regroupe les facteurs granulométriques, la


forme, l’arrangement ;

d10 diamètre efficace ;

γ= ρg :poids volumique ;

µ : viscosité dynamique.

6. Conductivité hydraulique équivalente

Quand un aquifère est constitué de plusieurs couches de propriétés


différentes, il est possible de définir une conductivité hydraulique
équivalente. Selon que le flux soit perpendiculaire ou parallèle aux
couches, on obtient les conductivités hydrauliques suivantes :

─ Conductivité hydraulique moyenne quand le flux est parallèle à une


série de couches d’épaisseurs di et de conductivités hydrauliques
Ki :

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─ Conductivité hydraulique moyenne quand le flux est


perpendiculaire à une série de couches d’épaisseurs di et de
conductivités hydrauliques Ki :

7. Valeurs de K

Le tableau suivant donne quelques valeurs de référence de K.

K (m/s) Observations Nature du sol


Supérieur à 10-2 Très élevée Gravier

10-4< K < 10-4 Elevée Sable et gravier

10-5< K < 10-4 Moyen Sable grossier sans éléments fins


10-7< K < 10-5 Faible Sable fin
10-9< K < 10-7 Très fin Sable argileux
K < 10-9 Imperméable Argile

Les sables à granulométrie grossière auront plus d’intérêts pour nous.

IV.LA TRANSMISSIVITE

Par définition, la transmissivité est le débit d’eau qui s’écoule par unité
de longueur (l=1m) d’un aquifère sous l’effet d’une unité de gradient
hydraulique (i = 1m). C’est donc le produit de la conductivité hydraulique
K du matériau aquifère par son épaisseur e. son expression est :

T = K.e
T : transmissivité en m2/s ;

K : conductivité hydraulique en m/s ;

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e : épaisseur en m.

V. COEFFICIENT D’EMMAGASINEMENT ET RESEVE D’EAU

1. Coefficient d’emmagasinement

Le coefficient d’emmagasinement représente la capacité à libérer de


l’eau sous l’effet d’un abaissement de la charge hydraulique. Le
coefficient d’emmagasinement spécifique (Ss) donne le volume d’eau
libéré par un volume unitaire de matériau pour une baisse unitaire de la
charge hydraulique. Son unité est proportionnelle à l’inverse d’une unité
de longueur. Le coefficient d’emmagasinement (S) est défini par :

S = Ss e

e : épaisseur de l’aquifère.
S est mesuré lors d’un essai de pompage.

2. Réserve souterraine

Les réserves d’une nappe peuvent être considérées comme le volume


d’eau pouvant être prélevé dans la nappe en la rabattant. On a :

─ La réserve totale d’une nappe qui est la quantité d’eau gravitaire


contenue dans le volume d’aquifère délimité par son toit, ses
limites d’extension et son mur ;
─ La réserve régulatrice (ou réserve renouvelable) qui est le
volume d’eau gravitaire connu dans la zone de fluctuation de la
surface piézométrique d’un aquifère à nappe libre.
─ La réserve permanente qui est la part de la réserve totale qui est
non renouvelable. Dans les aquifères à nappe captive, réserve totale
et réserve permanente sont pratiquement confondues. La réserve
d’une nappe peut être évaluée comme suit :

R=V S

R : volume d’aquifère balayé ;

S : coefficient d’emmagasinement.

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Dans le cas d’une nappe libre, on a : S = n e

Réserve régulatrice

Réserve totale

Réserve permanente

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