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Chapitre II : NOTION D’AQUIFERE

I. DEFINITION

Le mot aquifère désigne tout terrain dont les caractéristiques sont favorables
à la formation de réserve d’eau souterraine. En conséquence, un aquifère
désigne tout terrain capable de contenir de l’eau

II. DIFFERENTS TYPES D’AQUIFERES

Les aquifères sont classés selon différents critères : lithologie, extension


générale des roches, profondeur de la couche, nombre de couche.

Nappes et eaux souterraines

3.1 Notion d'aquifère


Un aquifère (acque = eau ; fera = je porte) est une formation hydrogéologique
perméable permettant l'écoulement significatif d'une nappe d'eau souterraine
et le captage de quantité d'eau appréciable, par des moyens économiques
(Castany., 1998). C'est un complexe de deux constituants en interaction : le
réservoir et l'eau souterraine.
Un aquifère est l'ensemble 3D de l'eau circulant dans un milieu perméable et
sa surface supérieure d'équilibre est la surface piézométrique. Cette limite est
réelle dans le cas de nappes libres et virtuelles dans le cas de
nappes captives. Une nappe est dite libre quand aucun niveau imperméable
ne la recouvre. Elle est dite captive lorsqu'elle est recouverte par un horizon
imperméable à une cote inférieure à celle de la surface piézométrique.
La notion de "gisement" ou de "réservoir" d'eau souterraine implique son
exploitation possible (par exemple par pompage) en vue de l'alimentation en
eau d'une usine ou d'une agglomération.
La surface piézométrique correspond à la pression hydrostatique de la
colonne de l'eau. La limite supérieure de l'aquifère peut également être
recouverte par une couche moins perméable : on parlera alors du toit de la
nappe.
La limite inférieure d'un aquifère est donnée par une formation géologique à
relativement faible perméabilité. Si le corps même de l'aquifère est de nature
particulaire (sable, gravier, cailloux...) et le fond est formé par une masse
rocheuse massive on appellera ce fond "substratum imperméable". Il est
important de noter que le terme "aquifère" peut être associé à n'importe
quelle formation géologique selon l'intérêt hydrogéologique et pratique. La
formation rocheuse massive peu perméable désignée auparavant "substratum
imperméable" peut devenir l'aquifère d'intérêt dans un contexte diffèrent (par
exemple absence d'autres formations plus perméables).
Dans les aquifères plus profonds, les eaux souterraines peuvent être
emprisonnées dans des formations hydrogéologiques perméables, entre deux
formations imperméables fixes : le substratum à la base et le toit au sommet.
La surface piézométrique se situe alors généralement au-dessus de la ZS de
cet aquifère, il s'agit d'une nappe captive. S'il s'agit d'un aquifère peu profond,
cet aquifère affleure probablement à un niveau plus élevé, et c'est le niveau de
l'affleurement qui déterminera la pression hydrostatique de la colonne d'eau
(surface piézométrique). S'il s'agit d'un aquifère profond, la pression exercée
sur les eaux contenues dans les pores sera contrôlée par la pression exercée
par le poids des couches superposée, voir l'exemple du bassin de Paris. Un toit
imperméable se trouve donc au-dessus de la nappe, la nappe est contrainte
par cette couche imperméable. L'eau est au niveau du toit imperméable et ce
niveau est inférieur à celui de la pression hydrostatique (surface
piézométrique) ; la nappe est contrainte de rester "en bas" vu l'impossibilité
de passer à travers la couche imperméable.
De manière générale il est à noter que la notion d'aquifère est relative, voir
arbitraire. Elle est fonction des caractéristiques hydrogéologiques
(perméabilité, étendue, exploitabilité...) d'une couche particulière plus
favorable que les couches environnantes. Ainsi, un aquifère s'écoulant dans
les alluvions d'une rivière pourrait avoir comme substratum imperméable des
grès micacés. Ces mêmes grès, relativement peu perméables comparés aux
alluvions, peuvent être désignés comme aquifère d'intérêt cas d'absence de
formation plus favorables (sable graviers...) et/ou exploitables. Les réserves
d'un aquifère ainsi que les débits de pompage admissibles varient donc
fortement en fonction de la nature de l'aquifère. On distingue :
- La zone de ruissellement : Ecoulement de l'eau non canalisé en surface ou en
sous-sol. Les eaux de ruissellement atteignent finalement une nappe
phréatique, un cours d'eau ou un plan d'eau La zone d'infiltration de
l'aquifère où l'eau percole à travers la ZNS vers la ZS.
- La zone d'alimentation est identique à la zone d'infiltration sauf s'il s'agit
d'une alimentation souterraine d'une nappe phréatique.

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- Les zones d'émergences de l'aquifère où celui-ci atteint la surface du sol
(sources de trop plein ou sources artésiennes...) et Les zones de mélange avec
d'autres aquifères, eaux de lac, eaux salées...
Généralement l'eau contenue dans l'aquifère s'écoule vers une zone plus
profonde ou un déversoir (source). Il faut donc introduire des notions tenant
compte des directions et des vitesses d'écoulement.

Différents types hydrodynamiques d'aquifères

Aquifère à nappe captive Aquifère à nappe semi-captive

Surface
piézométriq

Aquifère à nappe semi-libre Aquifère à nappe


libre

On distingue :
> les nappes phréatiques (ou nappes de puits) des nappes profondes :
• les nappes phréatiques ont pour plancher la première couche
imperméable que les eaux ne peuvent pas traverser; ce sont les
premières nappes atteintes au cours d'un forage; elles sont en
général libre ;
• les nappes profondes ou semi-profondes ou inférieures sont atteintes
après la traversée du mur de la nappe phréatique superficielle ;
> les nappes libres et les nappes captives:
• une nappe est libre, si elle n'est limitée que par une seule couche
imperméable sur laquelle elle repose et circule; elle se trouve
forcément en écoulement libre sans pression comme dans un canal
découvert;
• une nappe est captive lorsqu'elle est comprise entre deux couches
imperméables qui la prennent en sandwich; elle est dite également
en charge ou artésienne; elle est en charge de la même façon que
l'eau dans une conduite forcée;
> une nappe artésienne ascendante d'une nappe artésienne jaillissante ;
en effet une remontée
artésienne dans un puits peut-être jaillissante ou simplement ascendante
selon que le niveau de la
surface piézométrique se trouve à une côte supérieure ou inférieure au niveau
du sol

Différents types hydrodynamiques d'aquifères


Aquifère à nappe captive Aquifère à nappe semi-captive

Surface
piézométriq

Aquifère à nappe semi-libre Aquifère à nappe


libre

On distingue :
> les nappes phréatiques (ou nappes de puits) des nappes profondes :
• les nappes phréatiques ont pour plancher la première couche
imperméable que les eaux ne peuvent pas traverser; ce sont les
premières nappes atteintes au cours d'un forage; elles sont en
général libre ;
• les nappes profondes ou semi-profondes ou inférieures sont atteintes
après la traversée du mur de la nappe phréatique superficielle ;
> les nappes libres des nappes captives:
• une nappe est libre, si elle n'est limitée que par une seule couche
imperméable sur laquelle elle repose et circule; elle se trouve
forcément en écoulement libre sans pression comme dans un canal
découvert;
• une nappe est captive lorsqu'elle est comprise entre deux couches
imperméables qui la prennent en sandwich; elle est dite également
en charge ou artésienne; elle est en charge de la même façon que
l'eau dans une conduite forcée;
> une nappe artésienne ascendante d'une nappe artésienne jaillissante ;
en effet une remontée artésienne dans un puits peut-être jaillissante ou
simplement ascendante selon que le niveau de la
surface piézométrique se trouve à une côte supérieure ou inférieure au niveau
du sol

Diversité des aquifères selon les conditions géologiques

3.3.1 Aquifère en milieu continu


Ce sont des aquifères des milieux sédimentaires détritiques caractérisés par
(couches de sable, de grès, de gravier, de conglomérats, etc.).

3.3.2 Aquifère de fracture


Il s'agit des aquifères de milieux discontinus comme le socle, les roches
sédimentaires chimiques et biochimiques. En zone de socle, on distingue trois
zone dans l'aquifère :

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Types hydrodynamiques d'aquifères dans un bassin hydrogêologique

♦ Zone d'altérites ou couche d'altération

Le socle sain est recouvert, en dehors des affleurements, d'un manteau


d'altération dont l'épaisseur est généralement comprise entre 5 et 20 m au
Bénin (Exemple de Dassa ; Boukari, 1982). L'altération se fait sous l'action de
phénomènes physico-chimiques. Les facteurs essentiels sont la pluviométrie
et la température. Ces altérites contiennent parfois des réserves en eau
souterraine importantes à l'échelle des villages. Exploitées par les puits à
grand diamètre, les nappes d'altérites sont mieux productives dans les bas-
fonds. Dans la majorité des cas, les ouvrages qui exploitent les nappes
d'altérites ne sont pas pérennes (cas du puits à grand diamètre d'Adja-Pira)
car le niveau de l'eau baisse considérablement pendant la saison sèche. <♦

Zone de fissures

Située en dessous de la nappe d'altérites, la zone de fissures atteint également


quelques mètres. La fissuration est un phénomène général dans le socle ; elle
intéresse des épaisseurs variables en fonction de l'importance de la
couverture altérée et de la tectonique locale. En effet, une fissuration
importante sera observable au voisinage des zones de fractures majeures. Les
puits à grand diamètre exécutés avec des moyens perfectionnés permettent
d'atteindre la nappe. Les nappes de fissures, sous couvertures altérées sont
plus productives car elles offrent de meilleures conditions de captage en
raison du manteau altéré sus-jacent qui joue le rôle de protection et de
recharge de la nappe. <♦

Zone de fractures profondes ou de faille


Les formations du socle sont par endroit le siège d'accidents majeurs parfois
jalonnés par des filons. Ces accidents correspondent à des fractures pluri
kilométriques à multikilométriques où à des zones broyées dues aux forces
tectoniques. Ces zones de discontinuités majeures constituent des zones de
faiblesse à perméabilité très élevée. Ainsi, elles sont de bons aquifères.

Les aquifères de fractures, en effet, sont très transmissifs de par leur porosité,
mais peu capacitifs en raison de la faiblesse de l'épaisseur de la zone altérée et
de la profondeur limitée (au plus 30m également) de la zone de

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couverture des fractures. Les aquifères de fracture, malgré les débits
importants fournis, sont rares et peu répandus où de plus leur
localisation est parfois difficile.

En dehors de ces trois niveaux aquifères ci-dessus énumérés, une partie


des réserves d'eau du socle se trouve emmagasinée dans les dépôts
superficiels quaternaires. Il s'agit des alluvions des lits des cours d'eaux.
La granulométrie fine de certains dépôts alluvionnaires ne se prête pas à
la constitution d'aquifères intéressants. Cependant les niveaux grossiers
(graviers, sables grossiers) peuvent renfermer des nappes non
négligeables qui peuvent être en communication latérale avec les nappes
d'arènes qu'elles drainent

Aquifère côtiers et des îles : Interface eau salée - eau douce


Dans les îles et les continents en bordure de mer, il existe des nappes
d'eau douce en équilibre avec l'eau de mer. Cet équilibre est régi par la loi
dite de GHYBEN-HERZBERG (W. Baydon-Ghyben, 1888-1889,
Hollandais, et A. Herzberg, 1901, Allemand).
Sachant qu'à l'intérieur d'une nappe, la pression est la même en tout
point d'un plan horizontal, on peut écrire (voir figure ci-après) :
w'h = w(h+z) w' et w étant les poids spécifiques
respectifs de l'eau de mer et de l'eau douce au-dessus de l'eau de mer.
======> h = wz / w' - w

Comme w = 1000g ; w' = 1025g, on a C = w'/w = 1,025 et h = 40 z


h = profondeur théorique du contact eau douce - eau de mer en dessous
du niveau de l'océan.
Ce résultat a été confirmé sur le terrain par des mesures effectuées aux
Iles Hawaii et en Italie du Sud en
l'occurrence.

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Notion d’aquifère Dr ELEGBEDE MANOU BERNADIN


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1. Aquifère en fonction de la lithologie

Il existe des aquifères de sable, de grès, de calcaire... En général, ce sont


trois types de roches qui offrent les plus grandes possibilités de devenir
un bon aquifère. Au contraire, les argiles et d’une manière générale les
roches cristallines ne sont pas à priori de bons aquifères. Mais les roches
cristallines peuvent contenir de l’eau dans des conditions exceptionnelles
quand elles sont fracturées.

2. Aquifère en fonction du mode de formation et d’extension


de la roche

On a des aquifères continus et des aquifères discontinus. Les aquifères


continus se développent dans les bassins sédimentaires. Ils sont de
grande étendue et sont les premiers à être étudiés dans le monde. Une
grande partie des lois établies dans le domaine de l’hydrologie ne
concerne que ces aquifères continus d’extension théoriquement continue.

Les aquifères discontinus se rencontrent dans les terrains cristallins qui


ne devraient pas contenir de l’eau car la porosité des roches cristallines
est très faible. Mais lorsque ces formations sont soumises à l’influence
des phénomènes tectoniques, elles subissent le phénomène de
fracturation qui leur donne une qualité d’aquifère sectoriel. L’eau circule
et s’accumule dans les plans de fracture. On dit qu’il s’agit d’un aquifère
de fracture ou d’un aquifère de fissure. Dans ce cas les eaux sont retenues
dans de petites poches isolées les unes à coté des autres sans qu’il existe
une liaison hydraulique entre ces différentes poches. Mais dans certains
cas il se développe des horizons d’altérites au droit des fractures. Lorsque
les altérites sont bien développées, elles peuvent également contenir de
l’eau et dans ce cas, on parle d’aquifère altéritif (ou aquifère d’altérite).

3. Aquifère en fonction du nombre de couches

On aquifère peut être formé d’une seule couche. On dit qu’on a un


aquifère monocouche.

4. Aquifère en fonction de la profondeur des couches

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Il existe des aquifères de surface, de subsurface, de semi profondeur, de
profondeur, ... lorsqu’on ne tient compte que de la profondeur à laquelle
on trouve ces aquifères. Les aquifères de surface ou de subsurface
donneront naissance plus tard aux nappes phréatiques.

III. CONDITIONS DE FORMATION DE PIEGES (OU


RESERVOIRS) DANS UN AQUIFERE

Pour qu’un piège capable de contenir de l’eau existe au sein d’un


aquifère, il faut que l’une des cinq conditions suivantes se réalise
obligatoirement : conditions stratigraphique, tectonique, volcanique,
d’érosion et de subsidence. Ces cinq conditions donnent ainsi cinq
principaux types de réservoirs connus.

1. Piège stratigraphique

Un réservoir stratigraphique prend naissance à la faveur des


phénomènes de sédimentation dans un bassin, c’est un piège formé dans
tous les dépôts stratifiés de sédiments. Dans ce cas, une couche de nature
favorable à la formation de nappe d’eau souterraine comme les sables
s’est déposée au sein de la série stratigraphique.

2. Piège par érosion

Quand une montagne est soumise aux phénomènes d’érosion, et que les
sédiments érodés sont transportés et déposés dans une dépression, on
obtient un piège par érosion.

3. Piège volcanique

Les roches volcaniques sont des roches magmatiques caractérisées par


un refroidissement rapide. Ces conditions leur confèrent des porosités
radicalement différentes de celles des roches plutoniques. Le dégazage
engendre lors du refroidissement des vacuoles non nécessairement
connectées dont la conséquence est une faible perméabilité primaire.
Cependant, l’altération de ces formations permet d’avoir d’excellents
réservoirs d’eau souterraine.

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4. Pièges tectoniques

Un réservoir tectonique est un piège lié aux cassures dans les roches. Ces
cassures peuvent donner naissance aux contacts anormaux favorisant la
formation de réservoirs. En général, les horizons altérés riches en eau
dans les massifs cristallins naissent au droit d’une cassure tectonique. On
classe parmi les pièges tectoniques, les pièges par plissement.

5. Piège de subsidence

Dans ce cas, il y a transport et accumulation de sédiments dans un bassin


qui s’affaisse en donnant par diagenèse la compaction des roches
sédimentaires favorables à la formation des réservoirs. Ce phénomène
provoque souvent la captivité de certaines couches de sables qui
deviennent des aquifères prisonniers.

IV. CONDITIONS D’EXISTENCE DE NAPPE D’EAU


SOUTERRAINES

1. Conditions lithologiques

La nature de la roche en place doit être perméable pour permettre


l’infiltration des eaux issues des précipitations. En d’autres termes, il faut
qu’il existe de bons aquifères dans la région.

2. Conditions structurales

L’évolution structurale des roches d’une région est aussi un facteur


d’existence des nappes d’eau souterraines. Ainsi en fonction de leur
comportement dans le sol, les structures tabulaires, verticales, faillées
monoclinales, plissées peuvent générer ou favoriser la formation de
nappes.

3. Conditions d’alimentation

Pour que le sous sol d’une région contienne de l’eau, il est nécessaire que
cette région soit arrosée par des pluies abondantes.

Fin

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