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Mémoire de fin de formation (DESS) : « les implantations de forages en zone de socle par la méthode des résistivités ». A. M.

PAGNA 1

ECOLE POLYTECHNIQUE
FEDERALE DE LAUSANNE

FORMATION POST–UNIVERSITAIRE EN EAU POUR


L’AGRICULTURE ET L’APPROVISSIONNEMENT DES
COMMUNAUTES (EAC)

OPTION : MOBILISATION DES EAUX SOUTERRAINES ET


APPROVISSIONNEMENT DES COMMUNAUTES

MEMOIRE DE MASTER SPECIALISE

THEME

Implantation des forages en zone de socle


par la methode des resistivites

PRESENTE EN VU D’OBTENTION DU DESS EN « EAU POUR


L’AGRICULTURE ET APPROVISSIONNEMENT DES COMMUNAUTES »
PAR :
PAGNA MBOUOMBOUO Alain
Stagiaire

ENCADREUR SOCIETE : ENCADREUR ECOLE :


Samson BOSSO BOSSO Dr Babacar DIENG
Ingénieur senior hydrogéologue Enseignant au Groupe EIER-ETSHER
Chef de Département Hydraulique
et forage. GEOFOR S.A.

Année académique 2005 / 2006


Année académique 2005 - 2006 FPU- EAC, 2IE ex Groupe EIER-ETSHER
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DEDICACE

Je dédie ce mémoire à mon défunt neveux


Njikam lionnel dylan,
La terribLe mort t’a enLevé du miLieu de nous dans la fleur
de L’âge en ce triste jour de fin avril 2006. Moi loin de toi et
jusque là impuissant face à tes souffrances.
Ton absence nous torture ; Néanmoins, nous nous consolons en
nous disant que tout ce que fait le seigneur est bon.
Dylan, puisse le seigneur DIEU fasse que ton âme repose en
paix

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REMERCIEMENTS
De prime abord que gloire soit rendue à Dieu et à son fils Jésus Christ par la grâce de
qui j’ai trouvé le chemin de cette grande école et dont la miséricorde m’a accompagné
tout au long de la formation.

Toute ma gratitude à l’endroit des responsables de la société GEOFOR S.A. et


particulièrement à son Chef de Département Hydraulique et Forage Mr Samson Bosso
Bosso. En acceptant de m’accueillir pour le compte de ce stage, ils m’ont donné
l’occasion de me frotter à des professionnels au sein d’une équipe dynamique. Et plus
loin encore ils m’ont permis de prendre la température complexe du milieu
professionnel.

Mes remerciements à tous les enseignants du 2IE et particulièrement à ceux du GVEA


et notre responsable académique Mr Moussa Laurent COMPAORE. Ils ont su
malgré des conditions souvent difficiles nous fournir un enseignement d’un haut
niveau scientifique et technique. Qu’ils voient en ceci l’expression de toute ma
gratitude.

Je remercie très particulièrement Mr Babacar DIENG, notre enseignant de spécialité.


Lui qui, après nous avoir fait bénéficier mes camarades et moi de toute sa sollicitude
aucour de notre formation, a accepté de corriger ce mémoire.

J’exprime aussi ma gratitude à tout mes collègues de promotion. Venant des horizons
aussi divers que nos différentes nationalités, nous avons tous su surmonter nos
appréhensions pour savoir nous supporter mutuellement.

Je n’oublierai pas ici tous les compatriotes au sein des 2IE pour l’ambiance familiale
qu’ils ont pu créer malgré l’éloignement des nôtres, laisser loin au Pays.

Enfin, je suis reconnaissant à toute ma famille qui par sa grande disponibilité malgré la
distance qui m’éloignait d’elle, a rendu toute ma formation agréable.

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SOMMAIRE
DEDICACE ................................................................................................................................................... 2
REMERCIEMENTS ..................................................................................................................................... 3
SOMMAIRE ................................................................................................................................................. 4

RESUME / ABSTRACT .......................................................................................................... 6

INTRODUCTION GENERALE............................................................................................... 8

CHAPITRE 1 : PRESENTATION DE LA

SOCIETE GEOFOR S.A. ....................................................................................................... 11

I.1- Introduction .............................................................................................................................. 12

I.2- Organisation de la société ........................................................................................................ 12

I.3 Quelques réalisations de la société ........................................................................................... 15

CHAPITRE 2 : GENERALITES SUR LES

IMPLANTATIONS DE FORAGE PAR LA

GEOPHYSIQUE ..................................................................................................................... 18

II. 1 Introduction ............................................................................................................................. 19

II. 2 La géophysique en milieux cristallins ................................................................................... 21

II. 3 la géophysique en milieu sédimentaire .................................................................................. 24

II. 4 Conclusion ............................................................................................................................... 26

CHAPITRE 3 : QUELQUES EXEMPLES

DE CAS D’IMPLANTATIONS REALISEES ....................................................................... 27

III.1 – Site N°1 :Mekon3 - Département de la haute Sanaga ...................................................... 28

III.2 –Site N°2 : Village Zoa – Département de la Haute Sanaga. .............................................. 29

III.3 – Site N°3 : Nkolmekok – Département de la Lékié ............................................................ 31

III.4 : Site N°4 : Tikong – Département de la Lékié .................................................................... 32

III.5- Site N°5: Village Nkolkoudja – Département de la Lékié ................................................. 33

III.6 – Site N°6 : Village Nkoledouma – Département de la Lékié. ............................................ 34

III.7 – Site N°7 : Village Nkolodu – Département de la Lékié. ................................................... 36

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III.8 – Site N°8 : Village Ekabita Tom – Département de la Lékié ............................................ 37

III.9 – Site N°9 : Village Mekomba – Département de la Lékié. ................................................ 38

III.10 – Site N°10: Village Mbolla – Département du Mbam et Inoubou. ................................. 39

CHAPITRE 4 : ANALYSES ET COMMENTAIRES

SUR LA GEOPHYSIQUE ...................................................................................................... 41

IV.1 Formes des courbes de sondage. ............................................................................................ 42

IV.2 Calage de l’estimation des profondeurs des études géophysiques sur les valeurs réelles 42

IV.3 Influence de l’épaisseur des altérites sur la production des aquifères. .............................. 44

IV.4 Profondeur de pénétration du courant. ................................................................................ 45

CHAPITRE 5 : BREF APERÇU SUR LA NATURE DES

AQUIFERES DE LA ZONE D’ETUDE 47

CONCLUSION GENERALE ................................................................................................. 50

ANNEXEs ........................................................................................ Erreur ! Signet non défini.

A.1 Etapes d’une implantation de forage en zone de socle cristallin .......................................... 54

A.2 Fiche de traîné électrique ...................................................................................................... 55

A. 3 Fiche de sondage électrique .................................................................................................. 56

BIBLIOGRAPHIE .................................................................................................................. 57

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RESUME / ABSTRACT

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RESUME

La recherche et l’exploitation des eaux souterraines ont toujours été un


challenge en contexte cristallin. L’horizon altéré bien que caractérisé parfois par
une forte teneur en eau ne permet pas la production des gros débits. Ceci est dû à
sa perméabilité modeste consécutive à une présence des fines. Les zones de
drainage sont représentées par les fissures et fractures de la roche mère. Grâce à
leur bonne perméabilité, les aquifères de ces horizons quand ils sont captés sont
susceptibles de produire des débits conséquents pour un projet d’aménagement
hydraulique. La méthode géophysique des résistivités est couramment utilisée
pour repérer ces zones singulières mais subtiles du contexte hydrogéologique
cristallin.

ABSTRACT

Research and the underground water exploitation were always a challenge in


crystalline context. The faded horizon well that characterized sometimes by a
strong content in water doesn't permit the thick debit production. It is due to his
modest permeability consecutive to a presence of the fine. Zones of drainage are
represented by cracks and fractures of the rock mother. Thanks to their good
permeability, the aquiferous of these horizons when they are captured are
susceptible to produce some consequent debits for a hydraulic planning project.
The geophysical method of resistances is used fluently to mark these singular
zones but subtle of the context crystalline hydrology.

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INTRODUCTION GENERALE

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L’Ecole Inter-Etat d’Ingénieur de l’Equipement Rural (EIER) devenue 2IE


(Institut International pour l’Environnement, l’Eau et les Infrastructures) forme
depuis sa création des Techniciens Supérieurs du Génie Rural, des ingénieurs du
Génie Rural et dispensent aussi des enseignements post-universitaires. Les
domaines d’enseignement concernés par les formations post-universitaires sont :
 Informatique appliquée aux sciences de l’eau,
 Génie sanitaire et Environnement,
 Energie et froid industriel,
 Eau pour l’agriculture et l’approvisionnement des communautés (EAC).

Le programme de ces formations post universitaires prévoit après une première


phase des enseignements théoriques, une phase de stage pratique en entreprise.
C’est dans ce cadre que nous avons effectué notre stage de fin de formation au
sein du Département Hydraulique et Forage de la société GEOFOR S.A.
Laquelle société exerce dans les domaines de prédilection de la filière EAC et
particulièrement de l’option Mobilisation des Eaux Souterraines pour
l’Approvisionnement des Communautés (MESAC) dont nous faisons parti.
Nous avons ainsi travaillé sur le thème « Implantation des forages en zone de
socle par la méthode des résistivités ».

Dans le présent document, il sera question pour nous de ressortir l’importance


des études géophysiques en amont de tout projet de réalisation d’ouvrage de
mobilisation des eaux souterraines. Ensuite, nous ferons un listing des
implantations réalisées. Puis suivront quelques commentaires sur la pratique,
dans la recherche d’eau souterraine de la géophysique sur le terrain. Il sera alors
question d’évaluer le taux de réussite d’une part et de comparer la réalité aux
prédictions des études d’autre part. A la suite de ceci, quelques propositions
seront faites dans le sens de l’optimisation des chances de succès des

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implantations. Enfin les implantations étant réalisées dans une zone climatique
humide, nous donnerons un bref aperçu succinct de l’hydrogéologie de la zone
que reflètent les quelques données sur les forages réalisés.

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CHAPITRE 1 : PRESENTATION DE LA

SOCIETE GEOFOR S.A.

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I.1- Introduction

La société GEOFOR S.A. est un groupe français expérimenté qui à travers


ses filiales africaines, propose ses compétences, son savoir faire et son
expertise dans les domaines de la géotechnique, des fondations spéciales, des
sondages miniers, de l’hydraulique urbaine, industrielle et villageoise.
Installée en Afrique depuis la création de GEOFOR-Cameroun en 1989, elle
a un capital de 250 000 000 FCFA et est placée sous l’autorité d’un Directeur
Général qu’assiste un Directeur Général Adjoint.

Le groupe GEOFOR S.A. est essentiellement représenté en Afrique où ses


différentes filiales depuis la création exercent leurs activités dans les pays
suivants :

- En Afrique Centrale, au Cameroun, au Tchad, au Gabon, en Guinée


Equatoriale, en Centrafrique et au Congo, à travers les filiales
GEOFOR-Cameroun, GEOFOR-Gabon et GEOFOR-Guinée.

- En Afrique occidentale en côte d’Ivoire depuis 1996 et de plus en


plus déjà dans les pays limitrophes à travers GEOFOR-Ivoire

I.2- Organisation de la société

S’appuyant sur une équipe d’ingénieurs et de techniciens multinationalité


bénéficiant d’une longue expérience en Afrique, le groupe offre ses
compétences au travers de deux départements techniques :

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- Le Département Hydraulique et Forage,

- Le Département Géotechnique.

Sous la supervision d’un ingénieur hydrogéologue senior, le Département


Hydraulique et Forage se charge :

 Dans le cadre de l’hydraulique urbaine et industrielle de,


- la réalisation de forages profonds à débits importants,
- l’équipements spéciaux anti-corrosion,
- la réalisation d’adduction d’eau complète,
- la surveillance de nappes et suivi des pompes immergées,
- l’installation des stations de traitement des eaux.

 Dans le cadre de l’hydraulique villageoise ; il se charge de :


- la réalisation de programme de forages neufs,
- la réalisation d’étude d’implantation d’ouvrage et de faisabilité,
- la réalisation de programmes de réhabilitation d’ouvrages,
- l’organisation et mise en place de service après vente et de
systèmes de maintenance,
- la réalisation de mini adduction d’eau villageoise,
- la formation de technicien de maintenance,
- la création de réseaux d’artisans réparateurs et de points de ventes
de pièces détachées
- la réalisation d’inventaires de points d’eau et de banque de données.

Pour parvenir à ses objectifs, ce département dispose d’une importante équipe


multidisciplinaire d’ingénieurs hydrogéologues, de génie civil, d’hydrauliciens,
logisticiens et de génie rural. Ceux –ci sont appuyés par des techniciens et des

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manoeuvres qualifiés accrédités d’une longue expertise dans les domaines de la


mobilisation des eaux souterraines. C’est au sein de ce département que nous
avons été affectés pour effectuer notre stage. Nous avons ainsi passé ce laps de
temps au sein d’une équipe qui devait se charger des implantations.

Le Département géotechnique quand à lui est dirigé par un Dr-Ingénieur


géotechnicien. Celui-ci coordonne une équipe multidisciplinaire formée
d’ingénieurs géologue géotechnicien et d’ingénieurs de génie civil, dont les
prestations tournent autour de :

- la géotechnique avec :
o les sondages sur plan d’eau,
o les études de sol,
o les essais in situ (pressiomètre, SPT, scissomètre, pénétrométre),
o les essais de sol en laboratoire agréé,
o les sondages.

- des fondations spéciales :


o Pieux et micro pieux,
o Palplanches

- les sondages miniers


o GEOFOR est spécialiste de la circulation inverse,
o Carottage pour la recherche de minerai,
o Forage de reconnaissance RAB,
o Marteau fond de trou conventionnel ou circulation inverse.

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I.3 Quelques réalisations de la société

Depuis sa création, GEOFOR S.A. a participé dans des nombreux projets


d’envergure dans le cadre de la création ou du développement des
infrastructures dans des nombreux pays d’Afrique. Ce qui en fait un des acteurs
principaux de développement des pays lieu de ses interventions. Ses clients se
recrutent parmi les organismes étatiques et internationaux, les collectivités
décentralisées, les sociétés privées nationales et multinationales, les
Organisations non gouvernementales et aussi les particuliers. Ses prestations
font généralement suite aussi bien à des appels d’offre nationaux ou
internationaux, ouverts ou restreints.

A son actif, on peut citer les quelques réalisations suivantes de ces dernières
années :

- Au Cameroun
 En Hydraulique et forage : - campagne de réalisation de 250 forages
équipés de pompes a motricité de marque BRIAU et animation dans la
province de l'Est Cameroun, - réalisation de 20 forages, fourniture et pose
de pompe électrique, système de filtration par ultra violet, raccordement
au château le long du pipe-line Tchad-Cameroun, - réhabilitation des
forages du champs captant de la SNEC à Garoua,…

 En géotechnique : - études géotechniques pour l'extension de l'usine


ALUCAM, - campagne de sondage géotechniques au quai pétrolier de
Limbe, - campagne de sondages géotechniques sur le fleuve Mungo, -
réalisation de huit sondages spt/pressiometre a 50 m de profondeur pour la
construction d'une minoterie, …

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- Au Gabon
 En hydraulique : - réalisation de 9 forages et adduction d'eau à
MAYUMBA, DIDI et NTOUM, - projet Ogoue / Lolo : 10 forages
productifs équipés et organisés en CGPEM, - réalisation de 100 forages
dans 3 provinces,…

 En Géotechnique : - campagne de sondages géotechniques + micro pieux


à SOBRAGA, - campagne d'injection de sika au port de LIBREVILLE,

- Au Tchad
 En Hydraulique : - réalisation de 90 forages de reconnaissances entre 100
et 300 m de profondeur dans le BET 2ème phase (zone de WOUR,
BARDAI, YEBIBOU), - projet BITKINE / MELFI 10 forages,…

- En Guinée Equatoriale
 En Hydraulique : - campagne de 10 forages pour l'alimentation des bases
Mobil / Schlumberger, - réalisation de 5 forages équipés de pompes
Vergnet puis formation de 5 responsables pompe et 4 artisans réparateurs
à BATA,…

 En Géotechnique : - réalisation de 21 sondages de reconnaissance a 25 m


pour cuves de stockage de gaz, - réalisation de 10 monitoring wells pour
contrôle de nappe, - campagne de pose de piézomètres pour dépollution à
TOTAL BATA…

- En Côte d’ivoire
 En Hydraulique : - réalisation de 10 forages pour alimentation en eau des
sous préfectures de SOUBRE, ZIKISSO, NIABLE et AGNIBILEKROU,

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- alimentation de la centrale thermique d'Azito, - réalisation de 4 forages


pour alimentation en eau des mines d'Angovia,…

 En Géotechnique : - étude géotechnique pour la réalisation du 3ème pont


d'Abidjan, - réalisation de 157 micro pieux, - réalisation d'une campagne
de sondages en RC (Reverse Circulation) à 150m inclinés à 45° pour la
recherche d’or,…

Pour la réalisation de ses différents projets et en plus du personnel dont elle


dispose, la Société sait aussi compter sur un important déploiement logistique en
matériels de chantier de dernière conception dont elle dispose.

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CHAPITRE 2 : GENERALITES SUR LES

IMPLANTATIONS DE FORAGE PAR LA

GEOPHYSIQUE

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II. 1 Introduction

En hydrogéologie, il est distingué deux grands contextes géologiques bien


différents: le domaine du socle cristallin et le domaine du sédimentaire. Ces
deux contextes se différencient entre autres de part la nature des aquifères qu’ils
renferment :

 Pour le socle cristallin, les aquifères importants sont de fissure ou de


fracture et donc localisés dans les directions de singularité que forment les
accidents tectoniques constitués par les failles. Ces aquifères sont
discontinus et souvent non interconnectés.

 Pour le sédimentaire, on a affaire à des régions où la roche mère a subi


dans le passé géologique un affaissement de plusieurs milliers de mètres.
Suite à cet affaissement, des dépôts de sédiments de natures différentes
ont comblé au fil des temps la dépression créée. Ici les aquifères peuvent
être de grande étendue (sous-régionale et même régionale).

Les implantations dans ces deux contextes ont des objectifs assez
différents. Pour les zones de socle cristallin, il s’agit essentiellement de chercher
et de recouper les lieux de passage des fractures et puis après de déterminer les
différentes couches de terrain qui s’y superposent afin d’identifier celles
susceptibles d’être aquifère. En zone sédimentaire par contre, puisque les nappes
sont continues, les implantations ont pour but de donner la position des aquifères
par rapport au sol, leurs épaisseurs respectives et leur superposition.

Pour la prospection des eaux souterraines, il existe une multitude de


méthodes en géophysique appliquée parmi lesquelles on peut citer :

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 les méthodes électromagnétiques : elles consistent à étudier


l’importance relative d’un champ magnétique induit qui se crée
dans un corps conducteur soumis à un champ magnétique primaire
artificiel.

 les méthodes magnétiques : Ici on mesure les variations du champ


magnétique terrestre qui sont supposées dues à la variation de la
susceptibilité magnétique des différentes roches en place (roches
ferromagnétiques).

 les méthodes sismiques : en réfraction ou réflexion. Elles consistent


à étudier la propagation dans le sous-sol des vitesses d’ondes créées
par des charges d’explosifs enterrées à faible profondeur. Elles sont
le plus souvent utilisées pour l’étude des couches peu profondes.

 les méthodes électriques qui sont les plus utilisées de part leur mise
en oeuvre simple sur le terrain et leur facilité d’exécution aisée.

Sous le vocable de méthodes électriques, on peut retrouver la méthode de


la polarisation spontanée, la méthode tellurique, la méthode de la polarisation
induite, la méthode des rapports de chute de potentiel, la méthode du potentiel
électrique et enfin la méthode des résistivités électriques du sous-sol qui a été
employée dans le cadre de nos différentes prospections.

Le principe de la méthode des résistivités du sous-sol est basé sur


l’injection du courant continu dans le sol au travers de deux électrodes d’envoi
de courant AB et d’en mesurer la différence de potentiel (DDP) à l’aide de deux
autres électrodes MN dites électrodes de potentiel. A partir de la valeur du

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courant injectée et de la valeur du potentiel lue, on calcule la résistivité du sol


traversé par le courant. Cette résistivité est supposée être la résistivité apparente
d’une tranche de sol de profondeur moyenne égale à AB/4, de dimensions
latérales égales à 3AB/2 dans la direction des électrodes et AB/2
perpendiculairement à celles-ci (Fig. II.1) [1].

Fig. II. 1 : Zone d’influence du courant continu injecté dans le sol.

Il faut noter qu’une méthode géophysique est fiable quand les variations
du paramètre étudié sont importantes ou quand il est marqué sur son
environnement. Le choix de la méthode dépend donc de la nature et de
l’intensité de la singularité étudiée.

II. 2 La géophysique en milieux cristallins

En milieux cristallins, il s’agit essentiellement de localiser ou de recouper


les lieux de passage des fractures et puis d’y estimer les différentes successions
de terrain et la profondeur du socle. Pour cela, on distingue les profils de traînée
d’une part et les sondages électriques verticaux d’autres parts. Les profils de

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traînée permettent l’investigation latérale et les sondages verticaux par contre


permettent de mieux appréhender la succession des couches de terrains.

Le traîné électrique a pour seul but principal d’intercepter le lieu de


passage des anomalies qui sont ici les directions de fracturation. Dans le cadre
d’un dispositif Schlumberger par exemple, les électrodes de potentiel MN sont
situées à l’intérieur des électrodes AB et de part et d’autre de leur milieu O. La
distance entre les électrodes est généralement telle que 4 ≤ AB/MN ≤ 20. Le
dispositif est déplacé comme tel suivant une direction perpendiculaire à la
direction supposée d’anomalie et selon un pas d’espace fixe. L’anomalie est
traduite par une baisse de la résistivité : sur la représentation graphique des
variations de la résistivité suivant l’espace, elle représente les zones de
résistivité minimale de type compartiment conducteur étroit ou large, ou bien de
type palier conducteur.

0,9
Résistivité apparente (ohm.m)

0,8
0,7
0,6
0,5
0,4
0,3
0,2
0,1
0
0 50 100 150 200 250 300
Position de mesure / repére

Fig II.2 : Exemple de mesures de traînée

Si on procède à une série de mesures, en conservant toujours la même


longueur de ligne d’envoie AB, on explore ainsi une tranche de sol d’épaisseur
constante égale à AB/4 : d’où le nom « exploration électrique horizontale ». Les

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méthodes de prospection horizontale sont donc des méthodes qualitatives qui


consistent à :
 Utiliser un dispositif de même géométrie avec une longueur de
ligne d’envoie suffisante pour atteindre la couche géologique à
étudier,
 Mesurer des résistivités en plusieurs points d’une direction ou selon
quelques directions,
 Etudier la variation de la résistivité suivant les points ou directions
de mesure,
 Assimiler le contraste de résistivité observée pour identifier les
points ou directions de passage d’une anomalie géologique.

Selon la mise en œuvre pratique sur le terrain, on peut distinguer :


 Le traînée simple : le dispositif utilisé est aligné suivant une
direction perpendiculaire à celle où une anomalie géologique
(fracture) est possible. Le même dispositif est déplacé d’un point à
un autre de la direction de mesure avec un pas constant.
 Le traînée multiple : pratique dans les zones topographiquement ou
tectoniquement accidentées. Il peut permettre la mise en évidence
du pendage d’une fracture.
 Le traînée à ligne d’envoie fixe ou gradient moyen : ici, seuls les
électrodes de potentiel sont déplacées sur le tiers central de la ligne
AB en laissant celles-ci fixes.
 Rectangle de résistivité : c’est un traînée simple plus quelques
profils décalés de part et d’autre du profils central et parallèlement
à celui-ci.

Une fois les directions de fractures trouvées, les lieux possibles


d’implantation sont choisis prioritairement sur leurs croisements, sur les couloirs

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de fracturation,... Au droit de ceux-ci, des sondages électriques verticaux sont


effectués.

Dans le cas des sondages verticaux, inversement à ce qui a été fait pour le
traîné, si restant en une même station O, on procède à une série de mesures en
augmentant chaque fois la longueur de la ligne AB, les chiffres obtenus
correspondent à des tranches de sol de plus en plus épaisses.
Le dépouillement et l’interprétation des mesures à partir des logiciels
informatiques ou bien manuellement à l’aide de l’abaque CH1 permettent de
connaître la succession des horizons de terrain sous-jacents et la profondeur du
socle sain. C'est-à-dire de calculer l’épaisseur des altérations qui a aussi une
incidence sur la productivité des aquifères en zone de socle [2][3].
Enfin, ce n’est qu’à la suite du dépouillement des sondages verticaux que
le lieu d’implantation est choisi au point qui offre non seulement une bonne
accessibilité pour le matériel de chantier mais entre autres, est aussi susceptible
de fournir suffisamment d’eau à un coût de foration moindre en terme de
profondeur et de qualité des terrains. Le point choisi en définitif doit aussi dans
le cadre de l’hydraulique rurale par exemple contribuer à diminuer la corvée de
l’eau en réduisant la distance entre les usagers et le futur point d’eau.

II. 3 la géophysique en milieu sédimentaire.

Dans ce domaine, il s’agit de couches plus ou moins consolidées et de


grande extension de grands bassins sédimentaires et des alluvions de fleuve.
Pour ces formations, les fonctions capacitives et conductrices sont confondues.
Le sondage dans ce domaine a pour but principal d’identifier l’horizon de la
couche aquifère et d’indiquer à quelle profondeur on va l’atteindre et à quelle
autre la traverser éventuellement. Il y’a donc lieu de connaître avec précision la
structure tectonique de la zone étudiée.

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Mémoire de fin de formation (DESS) : « les implantations de forages en zone de socle par la méthode des résistivités ». A. M. PAGNA 25

La principale difficulté qu’on peut relever provient du fait qu’il n’existe


pas une relation biunivoque entre les résistivités mesurées et la nature des
terrains traversés. Tant le domaine de variation de résistivité des différentes
roches est assez large comme le montre le tableau suivant [4] :

Eau de mer : 0.2 ohm.m,


Eau de nappes alluviales : 10 à 30 ohm.m,
Eau de source : 5 à 100 ohm.m
Sables et graviers secs : 1000 à 10 000 ohm.m
Sables et graviers à eau douce : 10 à 500 ohm.m,
Sables et graviers à eau salée : 1.5 à 5 ohm.m,
Argiles et marnes : 4 à 30 ohm.m,
Calcaires : 300 à 10 000 ohm.m,
Grés, quartzites : 300 à 10 000 ohm.m,
Schistes sains : 300 à 3 000 ohm.m,
Schistes altérés : 100 à 300 ohm.m,
Gneiss, granites sains : 1000 à 10 000 ohm.m,
Gneiss, granites altérés : 100 à 1 000 ohm.m

Ceci montre combien les renseignements électriques sont souvent d’une


interprétation délicate, car des roches différentes peuvent avoir la même
résistivité. Aussi des recalages sur des ouvrages d’hydrauliques ou des indices
hydrogéologiques existants (émergence par source, puits et forage existants,
cours d’eau…) sont indispensables soit pour lever des éventuelles
indéterminations, soit pour donner des précisions sur la qualité des gisements.

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II. 4 Conclusion

La géophysique enfin permet de résoudre quelques problèmes


hydrogéologiques comme :
- les implantations des forages en zone de socle,
- la délimitation spatiale d’un niveau aquifère,
- le contact entre eau douce et eau salée,
- les risques de pollution d’une nappe côtière,
- le déplacement du lit d’un cour d’eau,
- le tracé de rivières souterraines…etc.
Mais ce qu’il y’a de plus important à comprendre dans l’importance de la
géophysique est le fait que comme les eaux de surface, les eaux souterraines ne
se trouvent pas partout et bien appliquée la géophysique permet de savoir où se
trouve cette eau souterraine et même d’estimer la capacité du réservoir et ses
caractéristiques hydrogéologiques (perméabilité, coefficient
d’emmagasinement).

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CHAPITRE 3 : QUELQUES EXEMPLES

de CaS d’imPLantationS reaLiSeeS

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Il est question ici de faire un listing de quelques implantations réalisées. On y


indiquera au préalable les indices hydrogéologiques relevés, la courbe de
traînées et les différents points d’implantation possibles. Enfin nous
comparerons l’interprétation des mesures de sondage aux données
hydrogéologiques et géologiques obtenues au droit des points finalement choisis
pour la foration.

III.1 – Site N°1 : Mekon3 - Département de la haute Sanaga

Géologie : Socle précambrien constitué de granites avec affleurements visibles.


Il se trouve sur une petite colline avec le fleuve Sanaga qui coule à 1 Km delà.

Traîné : La direction retenue pour le traîné est la N200°. La courbe obtenue est
la suivante.

AB = 20m, MN = 10m, équidistance des mesures 5m

1
R. app (Ohm.m)

0,8 SE2
SE1
0,6

0,4

0,2

0
0 5 10 15 20 25 30 35
Numéro de mésure

Sondage : Le sondage électrique au droit de SE1 met en évidence un socle


autour de 12m et une zone aquifère comprise entre 13m – 40m. La profondeur
estimée du forage est de 45m.

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Diagramme de sondage de Mekon 3

1000

Résistivité apparente
(Ohm.m) 100

10
1 10 100
AB/2 (m)

Coupe lithologique du terrain :


0 – 1m : Latérite
1 – 19m : Argile
19 – 23m : Roche altérée
23 – 73m : Schiste sain

Horizon aquifère crépiné :


19m – 32m et 55m – 62m

Caractéristiques hydrodynamiques :
Débit : 0.8m3/h
Transmissivité : 3.6. 10-6m2/s

III.2 –Site N°2 : Village Zoa – Département de la Haute Sanaga.

Géologie : Socle précambrien constitué de granites, pas d’affleurements visibles


sur le site. Celui-ci se trouve sur une petite colline.

Traîné : Direction N240.

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AB = 20m, MN = 10m, équidistance des mesures 5m

0,8
R. app (Ohm.m)

0,6 SE1 SE2

0,4

0,2

0
0 10 20 30 40 50 60
Numéro de mesure

Sondage : Le sondage électrique au droit de SE1 met en évidence un socle


profond autour de 25m ainsi qu’une zone aquifère profonde entre 30m et 60m.
La profondeur du forage est estimée à 60m.

Diagramme de sondage Site N°2

10000
Résistivité apparente

1000
(Ohm.m)

100

10
1 10 100 1000
AB/2 (m)

Coupe lithologique du terrain :


0 – 5m : argile rouge
5 – 11m : argile latéritique
11 – 19m : argile graveleuse
19 – 26m : argile sableuse

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26 – 27m : roche pourrie


27 – 33m : roche saine
33 – 41m : roche altérée
41 – 46m : roche saine

Horizon aquifère crépinée :


25m – 31m et 36m – 43m.

Caractéristiques hydrodynamiques :
Débit : 1.5m3/h
Transmissivité : 3.5.10-5m2/s

III.3 – Site N°3 : Nkolmekok – Département de la Lékié.

Géologie : Socle précambrien sans affleurements visibles sur le site. Il se trouve


sur une petite plaine. On note la présence d’une source pérenne à 800m.

Sondage : Le sondage électrique met en évidence un socle peu profond et un


aquifère de fracture entre 20m et 30m. La profondeur estimée du forage est de
40m.

Coupe lithologique du terrain :


0 – 1m: Cuirasses
1 – 4m: gneiss altéré
4 – 32m: gneiss sain
32 – 36m: gneiss fracturé
36 – 40m: gneiss sain
40 – 48m: gneiss fracturé
48 – 50m: gneiss sain.

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Horizon aquifère crépiné:


30 – 37m et 42 – 49m

Caractéristiques hydrodynamiques:
Débit: 1.5m3/h
Transmissivité: 1.2.10-5m2/s

III.4 : Site N°4 : Tikong – Département de la Lékié

Géologie : Socle précambrien sans affleurements visibles sur le site. Il se trouve


sur une colline. On note la présence d’une rivière à l’entrée du village.

Sondage : Le sondage électrique met en évidence un socle autour de 18m et une


zone aquifère entre 30m et 40m. La profondeur estimée du forage est de 50m.

Diagramme de sondage Site N°4

10000
Résistivité apparente

1000
(Ohm.m)

100

10
1 10 100 1000
AB/2 (m)

Coupe lithologique du terrain :


0 – 1m : terre meuble
1 – 10m : argile
10 – 14m : micaschiste

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14 – 15m : sable moyen


15 – 24m: gneiss Blanc
24 – 30m: gneiss fracturé
30 – 36m: gneiss Blanc
36 – 42m: gneiss fracturé
42 – 44m: gneiss sain

Horizon aquifère crépiné:


24m – 31m et 36m – 42m

Caractéristiques hydrodynamiques:
Débit: 1.8m3/h
Transmissivité: 1.9.10-5m2/s

III.5- Site N°5: Village Nkolkoudja – Département de la Lékié.

Géologie : Socle précambrien avec affleurements visibles sur le site. Situation


sur une colline et présence d’une source pérenne à 350m.

Sondage : La géophysique met en évidence un socle peu profond à 10m et une


zone aquifère comprise entre 20m et 40m. La profondeur du forage est de 65m.

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Diagramme de sondage Site N°5

10000

Résistivité apparente
(Ohm.m) 1000

100

10
1 10 100 1000
AB/2 (m)

Coupe lithologique du terrain :


0 – 1m : argile marron
1 – 2m : argile graveleuse
2 – 22m : roche altérée
22 – 24m : roche saine
24 – 35m : roche fracturée
35 – 40m : roche noire avec tâches blanches

Horizon aquifère crépiné :


24m – 36m

Caractéristiques hydrodynamiques :
Débit : 9m3/h
Transmissivité : 1.5.10-3m2/s

III.6 – Site N°6 : Village Nkoledouma – Département de la Lékié.

Géologie : Socle précambrien sans affleurement visible. Le site se trouve dans


une petite vallée. On y note la présence d’une source pérenne.

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Sondage : le sondage met en évidence un socle peu profond à 15m et une zone
aquifère entre 30m – 40m. La profondeur estimée du forage est de 50m.

Diagramme de sondage Site N°6

10000
Résistivité apparente

1000
(Ohm.m)

100

10
1 10 100 1000
AB/2 (m)

Coupe lithologique du terrain :


0 – 1m : latérite
1 – 3m : cuirasse latéritique
3 – 5m : roche altérée
5 – 70m : roche plus ou moins fissurée

Horizon aquifère crépiné :


Forage à trou nu.

Caractéristiques hydrodynamiques :
Débit : 0.7m3/h
Transmissivité : 4.1.10-6m2/s

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III.7 – Site N°7 : Village Nkolodu – Département de la Lékié.

Géologie : Socle précambrien avec affleurements visibles sur le site. Situé sur
un piedmont et présence d’une rivière à 500m.

Sondage : Celui-ci met en évidence un socle peu profond à 13m et une zone
aquifère entre 25m – 40m. La profondeur estimée du forage est de 65m.

Diagramme de sondage Site N°7

10000
Résistivité apparente

1000
(Ohm.m)

100

10
1 10 100 1000
AB/2 (m)

Coupe lithologique du terrain :

0 – 5m : argile marron puis rouge


5 – 7m : roche pourrie
7 – 17m ; roche noire
17 – 18m : argile grise
18 – 28m : roche fracturée
28 – 32m : roche blanche
32 – 52m : roche fracturée
52 – 57m : roche colorée.

Horizon aquifère crépiné :


25m – 32m et 48m – 55m

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Caractéristiques hydrodynamiques :
Débit : 1m3/h
Transmissivité : 8.5.10-6m2/s

III.8 – Site N°8 : Village Ekabita Tom – Département de la Lékié

Géologie : Socle précambrien, pas d’affleurements visibles sur le site. Il se


trouve dans une petite vallée dans une zone de colline.

Sondage : Le sondage met en évidence un socle peu profond à 13m et la zone


aquifère entre 15m et 45m. La profondeur estimée du forage est de 45m.

Diagramme de sondage Site N°8

10000
Résistivité apparente

1000
(Ohm.m)

100

10
1 10 100 1000
AB/2 (m)

Coupe lithologique du terrain :


0 – 10m : argile marron puis rouge
10 – 23m : roche pourrie
23 – 28m : roche blanche
28 – 30m : roche fracturée
30 – 40m : roche colorée
40 – 42m : roche fracturée

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42 – 51m : roche blanche.

Horizon aquifère :
10m – 16m, 27m – 34m et 39m – 46m

Caractéristiques hydrodynamiques :
Débit : 0.7m3/h
Transmissivité : 2.7.10-6m2/s

III.9 – Site N°9 : Village Mekomba – Département de la Lékié.

Géologie : Socle précambrien, pas d’affleurements visibles sur le site. Il se


trouve sur une petite colline. On y note la présence d’une rivière pérenne.

Sondage : La géophysique met en évidence un socle peu profond à 9m et une


zone aquifère profonde entre 20m et 40m. La profondeur estimée du forage est
de 65m.

Diagramme de sondage Site N°9

10000
Résistivité apparente

1000
(Ohm.m)

100

10
1 10 100 1000
AB/2 (m)

Coupe lithologique du terrain :


0 – 19m : argile colorée

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19 – 25m : roche pourrie


25 – 33m : roche blanche
33 – 36m : roche fracturée
36 – 51m : roche altérée

Horizon aquifère :
33m – 39m et 50m – 57m

Caractéristiques hydrodynamiques :
Débit: 0.9m3/h
Transmissivité: 4.6.10-5m2/s

III.10 – Site N°10: Village Mbolla – Département du Mbam et Inoubou.

Géologie : Socle précambrien avec affleurements visibles sur le site. Zone de


piedmont et présence d’une rivière pérenne.

Sondage : Le sondage électrique met en évidence un socle profond à 13m et une


zone aquifère profonde entre 30m et 40m. La profondeur estimée du forage est
de 50m.

Diagramme de sondage Site N°10

10000
Résistivité apparente

1000
(Ohm.m)

100

10
1 10 100 1000
AB/2 (m)

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Mémoire de fin de formation (DESS) : « les implantations de forages en zone de socle par la méthode des résistivités ». A. M. PAGNA 40

Coupe lithologique du terrain :


0 – 2m : argile marron
2 – 30m : roche saine très fracturée

Horizon aquifère crépiné :


11m – 18m et 23m – 29m

Caractéristiques hydrodynamiques :
Débit : 9.0m3/h
Transmissivité : 1.9.10-2m2/s

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CHAPITRE 4 : ANALYSES ET COMMENTAIRES

SUR LA GEOPHYSIQUE

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IV.1 Formes des courbes de sondage.

Dans la littérature, les sondages électriques de type Schlumberger réalisés en


milieu de socle cristallin soudano-sahélien et sahélien ainsi que les observations
in situ ont permis de dégager sept (7) familles de courbes correspondantes aux
différentes successions de couches de terrain [5]. La même source donne une
priorité pour ce qui est de l’hydrogéologie de ces milieux, aux courbes de
sondage en « fond de bateau » et « à remontée traînante », à « deux fonds de
bateau consécutifs » ou en « escalier sur la pente descendante ».

Bien que notre zone de travail soit située dans un milieu relativement humide
donc à pluviométrie plus régulière, l’observation des courbes de sondages
obtenues dans les différents sites permet de retrouver les mêmes formes que
dans l’étude ci-dessus citée. On y note particulièrement les formes fond de
bateau (site 4 et 6), cloche (site 2), fond de bateau puis en cloche (sites 1, 5, 7,
8). On constate aussi que pour les deux sites (5,10) où les débits d’exploitation
sont plus élevés (9m3/h), la forme de la courbe est en « fond de bateau » ; ce qui
confirme la validité en zone humide aussi des résultats de l’étude ci-dessus citée.

La différence peut être l’accentuation moins marquée des différentes formes qui
serait celle-ci due à l’état d’humectation relative des horizons de sol traversé par
le courant.

IV.2 Calage de l’estimation des profondeurs des études géophysiques sur


les valeurs réelles

En terme de pourcentage de réussite, le dépouillement des résultats de traîné a


permis dans tous les cas de recouper les lignes de fracture ; donc d’avoir

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toujours à la foration des forages productifs. Mais pour ce qui est des sondages à
partir desquels on localise la position du toit de l’aquifère ou bien celle du socle,
il est noté une erreur absolue qui varie entre 0m et 16m pour l’estimation de la
profondeur du socle et entre 0m et 19m pour ce qui est du toit de la nappe
(fig.IV.1).

Fig. IV.1 Erreur sur la prevision des études


20

10
Erreur

-10

-20
0 2 4 6 8 10 12
N° du site

Erreur sur la profondeur du socle Erreur sur le toit de la nappe

Il faut noter ici que cette analyse n’a pris en compte que le toit réel de la
première nappe qui est le plus souvent d’altérites. Par ailleurs pour ce qui est
des forages captant plus d’une nappe superposées, la position de la deuxième qui
est généralement de fissure ou de fracture coïncide avec celle des études
géophysiques. Il faut aussi noter que même si l’erreur sur la profondeur du toit
est énorme dans certains cas, il n’empêche que la marge où se situerait
l’aquifère, donnée dans les estimations des études englobe généralement la
position réelle de ce dernier.
Ceci dénote d’une part pour les aquifères d’altérites, du caractère subtil de
l’imagerie électrique par les courbes de sondage. D’où pour mieux caractériser
et différencier les différents aquifères, les sondages électriques pourraient être
avantageusement associés aux sondages par Résonance Magnétique Protonique
(RMP) ; cette dernière mettant en exergue la teneur en eau et la perméabilité des

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horizons du sol, permettra de mieux recaler les données du sondage électrique .


Ainsi donc, les toits des différentes nappes seront mieux estimés.

Fig IV.1 bis Comparaison profondeur forage et


prévision géophysique.
Profondeur 80
60
(m)

40
20
0
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
N° du site

Profondeur Forage Profondeur prévue par le sondage

L’erreur sur l’estimation de la profondeur totale du forage est liée à celle sur la
position de la nappe destinée à être captée. Aussi, la bonne estimation par les
sondages de la position de cette dernière, induit une bonne prévision de la
profondeur du forage. Il ressort de la Fig.IV.1 bis que cette erreur est plus
marquée dans les zones de piedmont ou de collines (Sites N°1, 2, 7, 9 et 10).
Ceci traduit la difficulté d’interprétation des mesures dans les zones de
montagne.

IV.3 Influence de l’épaisseur des altérites sur la production des


aquifères.

Le modèle conceptuel d’aquifère généralement admis dans les milieux de socle


cristallin représente un réservoir d’altérites semi-perméable dont la fonction est
essentiellement capacitive, drainé par un réservoir de fissures ou de fractures
dont le rôle principal est transmissif. Et puis certains auteurs [2] ont montré que
la productivité des forages augmente avec l’épaisseur des altérites donc du
réservoir capacitif.

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Ici, l’observation de la variation du débit en fonction de l’épaisseur (fig.IV.3)


montre que l’importance des débits des ouvrages ne semble pas établir une
relation particulière avec la puissance des altérites. Néanmoins rien ne peut être
décidé compte tenu du nombre assez réduit de l’échantillon étudié.

Fig.IV.3 Epaisseur d'altérite/Débit, Profondeur


forage/Débit

10
Débit (m3/h)

8
6
4
2
0
0 10 20 30 40 50 60 70 80
Profondeur/épaisseur (m)

Epaisseur altérite Profondeur forage

Par ailleurs, on peut constater que les profondeurs des forages productifs dans
cette zone sont comprises entre 45m et 55m avec comme épaisseur moyen
d’altérites comprise entre 15m et 30m. Les forages les plus productifs (9m3/h)
ont une profondeur totale inférieure à 40m.
On peut aussi noter la raréfaction des venues d’eau au-delà de 60m de
profondeur. Ce constat fait aussi pour certaines études en milieu de socle, les
auteurs l’ont attribué à la fermeture des fractures tectoniques, du fait de
l’augmentation de la pression des terrains avec la profondeur [6].

IV.4 Profondeur de pénétration du courant.


Dans la prospection électrique du sous-sol, la profondeur de pénétration du
courant ou bien profondeur d’investigation dépend :
o De la longueur de ligne d’envoie de courant AB,
o De la nature géologique des terrains en place,
o De l’état d’humectation de ces terrains

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o Accessoirement de la température.
Dans la littérature, cette profondeur est exprimée en fonction de la longueur de
ligne d’envoie AB; elle est comprise entre les limites AB/6 et AB/2 avec une
moyenne égale à AB/4[1][4].
Néanmoins pour certains appareillages comme l’ABEM 1000, la profondeur
d’investigation est donnée directement par l’appareil et peut être plus grande que
les prévisions ci-dessus dans le cas d’un bon contact entre les électrodes
d’envoie de courant et le terrain. Ce contact peut d’ailleurs être amélioré :
 Soit en changeant l’électrode et en mettant une de plus gros diamètre,
 Soit en l’enfonçant plus profondément,
 Soit en diminuant la résistivité du terrain au voisinage de l’électrode, en
versant de l’eau salée par exemple.
D’autre part, pour ces appareils, le constructeur fournit une fiche qui donne les
longueurs d’envoie de courant et celles correspondantes de mesure de la
différence de potentielle pour le dispositif choisit avec aussi les différents
embrayages dans le cas d’un dispositif Schlumberger. Le constat qui en découle
est que ces dispositifs bien que ne respectant pas toujours la condition 4 ≤
AB/MN ≤ 20 qui est généralement conseillée pour l’optimisation de la
sensibilité de l’appareil de mesure, permettent néanmoins de faire des bonnes
mesures.

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CHAPITRE 5 : BREF APERÇU SUR LA NATURE DES

aQuiFereS de La Zone d’etude

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Notre zone d’étude s’étend sur deux départements de la province du Centre au


Cameroun. Il s’agit plus précisément des départements de la HAUTE SANAGA
et de la LEKIE qui sont localisés entre les latitudes 4° et 5° Nord et les
longitudes 11° et 12° Ouest. Il s’agit d’une zone bien arrosée à quatre saisons
inégalement reparties dont deux humides et deux sèches. Elle est située à la
lisière entre la zone équatoriale et la savane arbustive.

Les aquifères de cette zone d’étude sont de socles et constitués des roches
cristallines, d’origine plutonique (granites) et métamorphiques (gneiss,
micaschistes, …). Hydrogéologiquement, il s’agit de roches dures qui présentent
un comportement mécanique et des propriétés hydrauliques d’ensemble
relativement homogènes et qui se caractérisent principalement par une
perméabilité de fissures et de fractures. Les aquifères qui s’y trouvent peuvent
être considérés comme « discontinus » en raison de l’importante variabilité de
leurs propriétés hydrodynamiques.

Compte tenu de leurs perméabilités relativement faibles, la productivité de ces


aquifères est modeste. Néanmoins, on peut noter l’avantage de proposer une
ressource en eau bien repartie géographiquement et peu dépendante des eaux de
surface : des sites favorables à l’implantation de forages sont susceptibles d’être
trouvés à l’échelle de chaque village.

La couche des altérites d’épaisseur relativement faible (Fig.V.1) regorge le plus


souvent d’une nappe libre peu productive et qui fluctue au rythme des saisons.
Pour la recherche des plus gros débits et d’une eau qui rentre dans les normes de
potabilité, il faut descendre jusqu’à la zone de fissuration et de fracturation de la
roche mère ou du moins traverser tout l’horizon des arènes.

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Fig V.1 Structure du sol au droit des forages


N° des sites
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
Profondeur 0

20

40

60

Epaisseur des altérations Epaisseur de l'horizon fissuré

Sur la Fig.V.1, on se rend compte que l’horizon fissuré a une épaisseur qui va du
double au quintuple de celle de l’horizon altéré. D’où tous les forages exécutés
captent dans les nappes de fissure ; l’épaisseur des altérites ne favorisant pas un
emmagasinement pour une productivité suffisante.

Dans cette zone d’étude, si ces ressources sont rarement concurrentielles aux
eaux de surface pour les agglomérations de taille moyenne à grande, il n’en est
pas de même en milieu rural. Leur mise en valeur est donc susceptible de
contribuer au développement des villages en faisant reculer les maladies
d’origine hydrique par la fourniture aux populations d’une eau de bonne qualité
sanitaire.

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CONCLUSION GENERALE

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Ce travail avait pour but principal de nous familiariser avec la pratique des
implantations des forages dans le cadre d’un projet d’hydraulique. Ayant
travaillé dans une zone de socle cristallin, il est aisé de reconnaître que les
ressources de ces régions sont modestes. Ce qui a conduit les ingénieurs
géophysiciens à chercher des solutions peu coûteuses, souvent indirectes, parfois
très imaginatives (e.g. les réactions sourcières) pour détecter ces eaux
précieuses. Ce qui est encore loin d’être une sinécure. Néanmoins, sachant les
rôles de réservoir capacitif et conducteur que joue respectivement les altérites et
les fissures dans ces zones, l’analyse morphologique, de la lithologie, du
processus d’altération, de la structure apportent un appui considérable à la
reconnaissance de ces réservoirs peu profonds mais subtils. Ils pourraient
éventuellement aider à la gestion de leur ressource en eau et à la préservation ou
la restauration de sa qualité.
Ainsi donc, les études géophysiques pour la prospection des eaux souterraines
sont indispensables en amont de toute mobilisation de celles-ci. Ces études bien
menées évitent les cas d’échec par une implantation appropriée des forages.
Dans le cadre de l’hydraulique rurale en particulier, la méthode des résistivités
est bien indiquée pour les implantations. Néanmoins, cette méthode a des
limites : si la structure du sous-sol est complexe ou si les contrastes de résistivité
entre les couches sont faibles (le substratum présente une morphologie ou une
altération irrégulière ou bien si la profondeur de l’horizon recherché est trop
grande…). Dans ces cas, la prospection électrique devient inopérante. Aussi sa
facilité de mise en œuvre ne doit pas cependant masquer les difficultés qui
subsistent au moment de l’interprétation des mesures. Par contre, dans un cas
simple, proche des conditions théoriques, on peut s’attendre à une interprétation
correcte. Mieux encore, la combinaison de cette méthode à une autre, à l’instar
de celle de la Résonance Magnétique Protonique (RMP) pourrait contribuer à
une caractérisation améliorée des aquifères.

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Ayant pris pour étude une zone relativement humide toute l’année, il nous a plu
de faire quelques comparaisons avec des études antérieures menées en région
aride ou semi-aride. Malheureusement, le nombre d’échantillon (10) étant
statistiquement peu représentatif, il est difficile de faire une étude plus poussée
de l’hydrogéologie de cette zone. Au vu de ceci, nous comptons dans un bref
avenir y faire des études plus représentatives sur le calage des aquifères de la
zone, afin de contribuer à la bonne implantation à moindre coût des forages
ultérieurs.

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ANNEXE

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A.1 Etapes d’une implantation de forage en zone de socle cristallin

Une implantation de forage à partir de méthodes électriques en courant continu


peut se conduire selon les étapes suivantes :
 A partir des informations disponibles sur la géologie et la géomorphologie
de la zone, faire une synthèse,
 Interpréter les photos aériennes de la zone et dresser le réseau de fractures
autour du point d’implantation,
 Dresser un programme de prospection électrique à partir du réseau de
fracture repéré et des moyens disponibles,
 Faire une reconnaissance de terrain pour repérer éventuellement les
structures géologiques et les fractures identifiées sur les cartes et photos
aériennes,
 Ajuster au besoin à partir des observations de terrain le programme de
prospection prévue ; celui-ci peut comporter les étapes suivantes :
o Si besoin, un sondage d’étalonnage est réalisé pour pouvoir choisir
une longueur de ligne d’envoi suffisante,
o Réalisation de sondage pluridirectionnel ou de sondage carré au cas
où des fractures non pas été identifiées au cours des étapes
précédentes,
o Si des fractures ont été précédemment identifiées ; celles-ci peuvent
être confirmées par quelques traînés électriques disposées
perpendiculairement à la direction de la ou les fractures,
o Des lieux possibles d’implantation sont choisis à partir des profils
électriques (traînés ou rectangle de résistivités),
o Des sondages électriques sont réalisés au droit de ces points et les
meilleurs sondages sont retenus par ordre.

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A.2 Fiche de traîné électrique

Distance à Résistivité
Numéro de l’origine apparente
Mesure (m) (Ohm.m) 36 175
1 0 37 180
2 5 38 185
3 10 39 190
4 15 40 195
5 20 41 200
6 25 42 205
7 30 43 210
8 35 44 215
9 40 45 220
10 45 46 225
11 50 47 230
12 55 48 235
13 60 49 240
14 65 50 245
15 70 51
16 75
17 80
18 85
19 90
20 95
21 100
22 105
23 110
24 115
25 120
26 125
27 130
28 135
29 140
30 145
31 150
32 155
33 160
34 165
35 170

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A. 3 Fiche de sondage électrique

POINTS
DE RESISTANCE RESISTIVITE
MESURE AB/2 (m) MN/2 (m) Facteur K (Ohm) (Ohm.m)
1 1,5 0,5 0,1592
2 2,1 0,5 0,0766
3 3 0,5 0,0364
4 4,4 0,5 0,0167
5 6,3 0,5 0,0081
6 9,1 0,5 0,0039
7 13,2 0,5 0,0018
7b 13,2 5 0,0213
8 19 0,5 0,0009
8b 19 5 0,0095
9 27,5 0,5 0,0004
9b 27,5 5 0,0044
10 40 0,5 0,0002
10b 40 5 0,002
11 58 5 0,001
12 83 5 0,0005
12b 83 25 0,0025
13 120 5 0,0002
13b 120 25 0,0012
14 175 25 0,0005
15 250 25 0,0003

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BIBLIOGRAPHIE

[1] « Prospection électrique de surface ». D. Chapellier. Cours online de


géophysique. Université de Lausanne – Institut français de pétrole.

[2] R. Biscaldi, « Etude statistique des forages et cartes hydrogéologiques


des régions à substratum éruptif et métamorphique en Afrique Occidentale »
BRGM – CIEH, 2 Vol., Ouagadougou, (1967) 437p.

[3] « Epure d’un procédé nouveau, la méthode de la carte des résistivités et


ses applications pratiques présentée par ses auteurs (Conrad et Marcel
Schlumberger, 1930) », Annales des mines, série réalités industrielles.
Juillet – août 1989.

[4] Cours Polycopiés de B. Dieng, « Prospection géophysique électrique


appliquée à l’hydrogéologie des régions de socle » EIER-ETSHER, 2004.

[5] Article, « Typologie des courbes de sondages électriques verticaux pour


la reconnaissance des fondations superficielles et leur incidence en
hydrogéologie de socle cristallin du Burkina Faso ». Y. Koussoubé, S.
Nakolendoussé, P. Bazié, A. N. Savadogo.
Sud sciences et technologies N°10 – Juillet 2003.

[6] Article, « Aquifère de socle : nouveaux concepts. Application à la


prospection et la gestion de la ressource en eau ».
P. Lachassagne, R. Wyns, Géosciences N°2 Septembre 2005.

[7] « Principes et méthodes de l’hydrogéologie ». G. Castany. Dunod

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