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Commentaire composé Britannicus : Acte 2 scéne 2 Néron a fait enlever Junie en pleine nuit. Junie aime Britannicus, Néron est marié 4 Octavie, la sceur de Britannicus. Les raisons semblent au départ politique, il veut avoir un moyen de pression sur son rival, il voulait un otage. II la fait garder dans ses appartements, par des hommes de sa garde. Mais le spectateur découvre que Néron a eu un coup de foudre imprévu. Dans les tragédies classiques, les thémes principaux sont souvent la politique / le pouvoir et la passion amoureuse impossible ( soit parce qu’elle est interdite pour des raisons politiques, soit parce qu’elle n’est pas réciproque, soit parce qu’elle est contraire a la morale ) Néron n’est pas aimé en retour, il est marié & Octavie et ce mariage permet une stabilité politique : amour impossible. Cela les pousse 4 commettre des actes impardonnables. Ici, Néron semble amoureux mais c’est un amour monstrueux. 1) Un double récit saisissant A) Un double récit inclus dans cette tirade : entre réel et imaginaire Au thédtre, tout passe par la parole : il n'y a pas de récit, et aucun narrateur. Les paroles sont directement dites sur scéne. Ici, on a pourtant dans la réplique (prise de parole au thédtre ) de Néron un double récit : La premiére scéne raconte l’enlévement de Junie, et la seconde présente Néron dans sa chambre, révant a elle et fantasme sur Junie. Le 1 récit ( « je l'ai vu » ; « je I'ai laissé passer > ) est un récit rétrospectif (action passée avant ). Verbes au passé composé ( et imparfait pour les actions de 2" plan ou description ). Donc Néron fait un retour en arriére, une analepse. Il raconte ce que le spectateur n’a pas vu, cette scéne a eu lieu avant la piéce. Cest une scéne d'action forte en émotions mais elle n'est pas représentée sur scéne : c'est la ragle des bienséances ( externe ). On ne représente pas ce qui est choquant, ce qui heurte la sensibilité du public. Junie ici étant déshabillée, cest une scéne assez choquante. En plus, cette scdne a lieu dans les appartements de Néron. Or, l'action de la piéce se passe dans I’antichambre du palais, lieu de rencontre et de passage. Lieu unique : c'est la régle de l'unité de lieu (un lieu, un décor pour toute la pice ). Donc la solution est que \enlévement est raconté par Néron a Narcisse ( et au spectateur ) Le 2” récit rétrospectif n’aurait pas pu étre représenté sur scéne. II se déroule dans la téte du personnage, dans la téte de Néron. I! faut qu’il raconte ce quoi ila révé pour qu’on y est accés. Ce n’est pas réel « je croyais » « mes yeux sans se fermer ». C’est un réve éveillé. B) La technique de I’hypotypose pour dramatiser le récit L’hypotypose est une technique narrative permettant de rendre un récit trés vivant et imagé précis au point que la scéne semble se dérouler sous ses yeux. C’est pour compenser une scéne qu’on ne peut montrer. Utilise les 5 sens : détails sensoriels par petites touches. Vocabulaire de la vue : « flambeaux », « torches allumées », reflets « les larmes qui brillent », les yeux de Junie mouillés de « larmes ». Tl) Le portrait de Néron : un homme amoureux ou un monstre ? 1) Coup de foudre amoureux : Passiormentréme hyperbole : « j‘idolatre Junie ». Adoration, devient sa déesse démesuré + allitération en j = plaisir de prononcer le nom de I’étre aimdm\/ers au-dessus : surenchasay: « un moment » « toute ma vie > = apercu bref amour éternel, intense. Marque son esprit, pense a elle tout le temps : obsession « trapaprésente, je croyais parler > insomnie, réve éveille 3 elle. Aime tout chez elle, méme ses pleurs. Sous le choc : mutisme, privé de ses capacités. Ne peutepips parler « voulu » « pendasp » ( vers 396 ). Ravi par elle renversement : c'est l’otage qui le prend en otage, elle lui vole son coeur. Immobile, « laissé passer » ( passif ). Figé, paralysé, pétrifig, « long étonnement » ( tonnerre ). « C’en malpfait Narcisse, Néron est amoureux > établi, certitude, action achevée, il se regarde et se juge. Champ lexical de l'ammuspet de la beauté polyptote sur les mots. Confus « je ne sais pas », souffre « soupir ». 2) Monstre malsain, cruel : Sadique : « Belle (...) Triste » ( vers 385989 ) Antithése pensée étrange. Adjectifs apposés en début de vers. Aime ses larmes, atout de charme. Rencontre dans la violence rimes « armes // larmes ». Fantasme ou ise@ voit lui parler alterne le chaud et le froid amagjtre excuses et maltraitance il refait pleurer, il menace ( chantage ). Ne cherche pas & conquérir son coeur mais obtenir ce qu’il veut par la force. Parle d’elle comme un objet « mon (...) amour » possessif. Focalise sur la quasi-nudité de Junie « simple appareil ». Conclusion : Les tragédiens classiques délivrent une morale : ici, on voit que la passion amoureuse lorsqu’elle est excessive, brouille la raison et commet des fautes morales.

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