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DEPP EF 85 2014 Comment Evaluer Performance Lycees Point Sur Methodologie IVAL 362612-1
DEPP EF 85 2014 Comment Evaluer Performance Lycees Point Sur Methodologie IVAL 362612-1
E
Depuis vingt ans, les indicateurs n juin 1994, les premiers ticulier en étudiant le parcours entre
de valeur ajoutée des lycées indicateurs de valeur la seconde et la terminale. De plus,
(IVAL) cherchent à mesurer les ajoutée des lycées (IVAL), ils prennent en compte les disparités
performances des établissements
sur la session 1993, ont importantes de recrutement entre les
du second cycle. Ils présentent
non seulement la réussite finale été diffusés dans une lycées, en termes de milieu social et
au baccalauréat, mais aussi la publication de 1 250 pages [5]. Claude de réussite scolaire passée.
capacité de l’établissement à Thélot, directeur du service statistique Pour répondre au mieux à cette
accompagner les élèves de la du ministère de l’éducation nationale à problématique, la méthodologie des
seconde jusqu’à l’examen. Par l’époque, introduisait ainsi ces indica- IVAL a sensiblement évolué au fil du
ailleurs, ils tiennent compte de
teurs : « En publiant ce dossier établi temps, pour s’adapter aux évolutions
la grande diversité des publics
accueillis dans les lycées, par la Direction de l’évaluation et de du système éducatif, comme la mise
que cette diversité reflète les la prospective, le ministère de l’édu- en place du baccalauréat professionnel
disparités territoriales ou la cation nationale poursuit une double en trois ans, ou pour suivre les évolu-
politique de sélection des ambition : il s’agit, d’une part, de don- tions des systèmes d’information, don-
établissements. En effet, le calcul
ner à tous ceux qui s’y intéressent des nant accès à des données plus fines.
d’une « valeur ajoutée » vise à
éléments d’appréciation des perfor- L’utilisation de ces indicateurs et les
contrôler les facteurs sur lesquels
l’établissement n’a pas prise, pour mances des lycées allant au-delà de critiques, généralement suscitées par
mesurer son efficacité propre. l’affichage des résultats des candidats leur reprise sous forme de palmarès
Longtemps limitée à la prise en qu’ils ont présentés au baccalauréat ; dans les médias, ont aussi été des
compte du milieu social et du il s’agit, d’autre part, de donner aux moteurs pour améliorer les procédures
retard scolaire, la méthodologie
lycées eux-mêmes, à leurs équipes de de calcul. Cet article a pour objectif de
s’est affinée à partir de la session
direction, aux enseignants, des outils faire un point sur la méthodologie, son
2008 : le niveau à l’entrée en
seconde, par les résultats au pour apprécier l’efficacité de leur histoire et les perspectives actuelles.
diplôme national du brevet, est action et les aider à l’améliorer ». On NOTE
en effet un facteur important de retrouvera la formulation de ce double
1. De nombreuses personnes, à la DEPP
la réussite des élèves. Cet article objectif au début du Guide de lecture, et en académie, ont contribué au fil des
fait un point sur la méthodologie et
qui a accompagné la mise en ligne des ans à l’amélioration des IVAL. En ne
envisage des pistes d’amélioration. retenant que les personnes passées par
indicateurs de la session 2013 sur le
le bureau des études sur les établisse-
site du ministère [7]. De même que ments et l’éducation prioritaire, ayant
ces deux objectifs généraux, les grands participé à la refonte de la méthodolo-
principes des IVAL n’ont pas changé. gie en 2008, citons Dominique Alain,
Camille Debra, Alain Larmat, Clotilde Lixi,
Ces indicateurs fournissent une vision
Damien Megherbi, Claudie Pascal,
plus précise de l’activité des établis- Michèle Thaurel-Richard. Citons aussi
sements que ce que montre le taux Jean-Claude Emin et Claude Sauvageot
de réussite au baccalauréat, en par- qui ont lancé les IVAL en 1994.
Pour répondre à ces critiques, un nouveau modèle a été proposé, où l’on introduit l’indice j pour prendre en compte
l’établissement d’appartenance :
3 2
Ri j = λ0 + λP × Pi + λ A × Ai + λS × S i + ∑ λPg × Pjg + ∑ λ gA × A jg + λ1S × S 1j + λDNB × DNB + l j + ei j
g =1 g =1
Les variables vorisée) parmi les élèves de l’établis- qui distingue les établissements les
individuelles : sement j passant la même série que uns des autres) et une valeur par
λP1, λP2, λP3
milieu social, l’élève i. On peut faire le même calcul élève eij (qui distingue les élèves au
retard scolaire, sexe pour les trois autres catégories de PCS. sein des établissements).
Seules trois de ces proportions sont uti- Par ailleurs, l’estimation des coef-
La première ligne de ce modèle lisées, car la somme totale des quatre ficients de ce modèle est effectuée en
décrit les variables individuelles : faisant 100 %, la dernière apporte une utilisant une régression logistique et
λ 0 correspond à la situation de information redondante. non une régression linéaire, pour tenir
référence (pour chaque variable compte de la nature dichotomique de
qualitative, on choisit une modalité Le niveau initial des la variable expliquée. D’une certaine
de référence et pour les variables élèves façon, cela revient à interpréter Ri
quantitatives, c’est la valeur 0 qui comme la probabilité de l’élève de
est la référence). Pi est la PCS des Le niveau initial, mesuré par la note réussir au baccalauréat et à effectuer
parents de l’élève, qui distingue aux épreuves écrites du DNB, a été isolé une transformation logistique, du type
ici trois groupes différents de la dans la troisième ligne, non seulement R
f ( x) = ln( i ) , pour avoir une
modalité de référence (PCS très parce qu’il s’agit d’une information 1 − Ri
favorisée). Ai est l’âge de l’élève en fondamentale, surtout par rapport à valeur qui n’est plus contrainte entre
terminale, qui distingue les élèves l’ancienne méthodologie, mais aussi 0 et 1, ce qui provoque des effets de
ayant un an de retard ou deux ans parce que sa prise en compte pose bornes. Une autre façon de voir les
et plus de l’âge normal pris comme quelques difficultés techniques. En choses est de supposer que la réussite
situation de référence. Si est une effet, l’idéal serait de prendre en compte (ou l’accès) au baccalauréat est en fait
indicatrice repérant les filles. λ P, cette donnée au niveau individuel, mais le résultat d’une « propension à réus-
λA et λS sont les vecteurs des coef- cela nécessite un appariement complet sir » (une variable latente, non obser-
ficients à estimer associés à ces entre les fichiers de résultats et ceux du vée, que l’on peut assimiler à l’en-
variables, qui comportent chacun DNB. Or, même si cet appariement est semble des compétences des élèves),
un nombre de coefficients égal au bon et en voie d’amélioration, il existe la réussite étant atteinte quand cette
nombre total de modalités moins encore un taux d’échec d’environ 5 %. propension est supérieure à un certain
celle de référence (λlP1P1,, λlP2P2,, λlP3P3 par En 2008, il a donc été décidé de travail- seuil. On va chercher à effectuer une
exemple pour la PCS). ler au niveau de l’établissement (en dis- régression linéaire sur cette propen-
tinguant cependant les élèves par série) sion, en utilisant une fonction de lien
Les variables de pour calculer cette variable. entre la probabilité de réussir et cette
contexte scolaire propension (voir [1] pour une présen-
La spécification tation plus détaillée de la théorie).
La deuxième ligne présente les économétrique
variables au niveau établissement. Pour Le calcul de la valeur
chacune des trois variables de niveau Enfin, la dernière ligne présente la ajoutée
individuel, on a calculé les proportions forme particulière du terme résiduel,
d’élèves dans chaque modalité. Pour la qui se décompose en une valeur par Une fois les coefficients de ce
PCS, par exemple, Pj1 est la proportion établissement lj (donc identique pour modèle estimé, les trois premières
d’élèves de PCS = 1 (c’est-à-dire défa- tous les élèves de cet établissement, lignes de l’équation permettent de
BIBLIOGRAPHIE
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[3] Félouzis G. (2004), Les indicateurs de performances des lycées, une analyse critique,
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[6] MEN-DEP (1996), « Étude expérimentale – Impact de la prise en compte d’un indice du niveau scolaire des élèves
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www.education.gouv.fr.
[8] Mission Stat’Études de l’académie de Toulouse (2002), Le TRP, un nouvel indicateur de résultats des lycées.