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Reçu le :
13 décembre 2009
Accepté le :
Qualité de l’air à l’intérieur des écoles
15 avril 2011
Disponible en ligne
31 mai 2011
Indoor air quality in schools
E. Cartieauxa, M.-A. Rzepkab, D. Cunyc,*
a
Institut lillois d’ingénierie de la santé, 42, rue Ambroise-Paré, 59120 Loos, France
b
Disponible en ligne sur Association pour la prévention de la pollution atmosphérique, 235, avenue de la recherche,
BP 86, 59373 Loos cedex. France
c
E.A. 4483, « Impacts de l’environnement chimique sur la santé humaine », faculté des
sciences biologiques et pharmaceutiques, université de Lille Nord de France, 3, rue du
www.sciencedirect.com Professeur-Laguesse, 59006 Lille cedex, France

Summary Résumé
Indoor air quality in schools has received particular attention over La qualité de l’air intérieur dans les écoles fait l’objet d’une attention
the past several years. Children are considered as one of the most particulière grandissante. En effet, l’école et les lieux d’accueil
sensitive groups to atmospheric pollution because their bodies are d’enfants (crèches, garderies) sont, après le logement, les environ-
actively growing and they breathe higher volumes of air relative to nements les plus fréquentés par les enfants qui représentent l’un des
their body weights than adults do. They also spend more time in publics les plus sensibles à la pollution atmosphérique. Leur orga-
school or group structures (preschools, day nurseries) than in any nisme en croissance est plus fragile à l’action des polluants et les
indoor environments other than the home. The analysis of children’s volumes d’air inhalés (par kilogramme de poids corporel) sont plus
exposure to air pollution at school requires the identification of the importants que ceux des adultes. L’analyse de l’exposition des
main pollutant sources present in these educational institutions. Both enfants aux polluants à l’école nécessite l’identification des princi-
a strong contribution of outdoor pollution and a very specific pollution pales sources de polluants. Ainsi, il existe une contribution de la
bound to school activities such as the use of paints, markers, glues, and pollution extérieure et une importante diversité des sources de
manufactured ink eraser pens, exist. The ventilation in school buil- polluants dont certaines sont bien spécifiques et liées aux activités
dings also plays an important role in air quality. A higher air exchange scolaires. La ventilation des bâtiments scolaires joue également un
may improve thermal comfort and air quality. The cause of indoor air rôle important sur la qualité de l’air intérieur. La pollution se
pollution is a combinatory effect of physical, chemical, and biological caractérise par une exposition quotidienne à divers polluants bio-
factors, and the adequacy of ventilation in the environment. Several logiques, chimiques ou physiques. Les études révèlent la présence
pollutants have been reported to exist in classrooms such as bacteria, des bactéries, moisissures, composés organiques volatiles, polluants
molds, volatile organic compounds, persistent organic pollutants and organiques persistants et particules fines. Il existe une corrélation
microparticles. There is a correlation between the concentrations of entre les concentrations de ces polluants et la manifestation de
the pollutants and onset of health problems in schoolchildren. We troubles sanitaires chez les élèves. On observe essentiellement des
observe predominantly respiratory symptoms as well as a prevalence symptômes respiratoires ainsi qu’une prévalence de maladies respi-
of respiratory diseases such as asthma and allergies. This study ratoires telles que l’asthme et les allergies.
shows that poor indoor air quality affects children’s health. ß 2011 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.
ß 2011 Elsevier Masson SAS. All rights reserved.

1. Introduction volumes d’air par rapport à leur poids que les adultes. De
plus, leur système respiratoire est en plein développement
Les enfants représentent un groupe des plus sensibles à la (90 % des alvéoles sont formées après la naissance et la
pollution atmosphérique car ils respirent de plus grands croissance du poumon continue jusqu’à l’adolescence) comme
les systèmes nerveux central, immunitaire, reproducteur et
* Auteur correspondant.
digestif [1,2]. L’exposition précoce à des agressions environ-
e-mail : damien.cuny@univ-lille2.fr nementales peut avoir des effets immédiats chez l’enfant

0929-693X/$ - see front matter ß 2011 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.
10.1016/j.arcped.2011.04.020 Archives de Pédiatrie 2011;18:789-796
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mais aussi des conséquences tardives à l’âge adulte. Les en polluants du fait des matériaux et aménagements utilisés
enfants ont des modes d’exposition particuliers, notamment mais aussi de la ventilation inadéquate [9]. La ventilation
parce qu’ils ont une respiration plus rapide et une activité assure le renouvellement de l’air et contribue à une régulation
physique plus importante et qu’ils sont fréquemment allon- de la température et de l’humidité. De nombreuses études ont
gés ou assis sur le sol et donc davantage en contact avec les montré que ces dispositifs étaient souvent inadaptés (du fait
particules. Par ailleurs, ils contrôlent peu leur environnement. des modifications rapides de structures pour faire face à
Contrairement aux adultes, ils n’ont pas conscience des ris- l’augmentation du nombre d’élèves) ou limités pour des
ques et n’ont pas la capacité de faire par eux-même les choix raisons d’économies d’énergie, voire mal entretenus et parfois
qui protégeraient leur santé. Selon Neira et al., [2] la pollution inexistants ; tout cela favorisant l’accumulation des polluants
de l’air intérieur est une menace environnementale majeure [10–13]. Ramalho et al. [12] ont présenté quelques données de
sur la santé de l’enfant, constituant un facteur de risque mesure de débits de ventilation obtenues au cours d’études
important dans la survenue de pathologies respiratoires françaises. Ainsi, dans 13 classes de 9 écoles, les débits
aiguës comme chroniques. Parmi les environnements de variaient de 0 à 8 m3/h par personne (6 classes ayant des
l’enfant, l’école est le deuxième lieu le plus fréquenté après débits inférieurs à 0,5 m3/h par personne) alors que le débit de
son logement. Il a été estimé qu’un enfant passait en ventilation recommandé en France est de 15 m3/h par per-
moyenne 4,7 h ( 2,2 h) par jour à l’école ou en centre de sonne. En 2007, une étude réalisée en Suède a montré qu’une
loisirs [3]. La question de la qualité de l’air dans ces lieux est augmentation du taux de renouvellement d’air réduisait la
donc de première importance. Le but de cet article est de température perçue et les odeurs et améliorait la perception
présenter les principales sources et familles de polluants de la qualité de l’air [14]. Crist et al. [15] ont observé dans
présents dans les écoles ainsi que leurs impacts sur la santé 3 écoles américaines une exposition aux particules fines (PM
des enfants. 2,5) plus grande à l’intérieur qu’à l’extérieur, avec un fort effet
saisonnier en raison de la ventilation et des activités des
2. Sources de pollution enfants.

2.1. Sources à l’intérieur des locaux 2.3. Contribution de la pollution extérieure


Dans les salles de classe, le mobilier (notamment la présence La contribution de la pollution de l’air extérieur, notamment
de bois aggloméré), les matériaux de construction (y compris lors de la présence à proximité de l’établissement scolaire
ceux utilisés pour la décoration et l’isolation), les produits de d’axes routiers importants ou d’installations industrielles, a
nettoyage, les fournitures scolaires (livres, craies, colles, feu- été évaluée dans différentes études. Ainsi, Green et al. [16] ont
tres, marqueurs, effaceurs. . .) forment un ensemble de sour- étudié la localisation de 7460 écoles publiques en Californie.
ces très diverses et récurrentes [4,5]. Les équipements tels que Parmi elles, 173 établissements (2,6 %) étaient localisés à
les ordinateurs, les imprimantes et les photocopieurs ont moins de 150 m de routes ayant un trafic supérieur à
tendance à se multiplier (parfois de manière importante 50 000 véhicules par jour. À l’opposé, 2267 établissements
comme dans les salles informatiques, les laboratoires (30,4 %) n’étaient pas à proximité d’un axe de circulation et
d’apprentissage des langues, les bibliothèques. . .). Or ils étaient donc exposés d’une manière marginale au trafic
émettent un certain nombre de polluants [6]. Différents routier. Les concentrations de benzène, toluène, éthylbenzène
paramètres d’occupation des locaux influent sur les émissions et xylène (BTEX) observées dans 6 écoles de Hong Kong
de ces sources. À surface égale, les écoles présentent géné- (équipées d’un système d’air conditionné), étaient essentiel-
ralement quatre fois plus d’occupants que les bureaux, ce qui lement dues aux émissions des véhicules [17]. Özden et al. [18]
influence l’environnement intérieur, ne serait-ce que par ont dosé le plomb et le cadmium dans les cheveux de
l’augmentation de l’humidité relative et de la concentration 760 enfants issus de 13 écoles d’Istanbul et ont montré que
en dioxyde de carbone (CO2) [7]. Ainsi, les émissions de la proximité des écoles par rapport aux grands axes de
polluants à partir des différentes sources dépendent de fac- circulation était un facteur important d’imprégnation en
teurs tels que l’activité des enfants (type d’activité, longueur cadmium. Blondeau et al. [19] ont observé dans 8 écoles de
des cours, des pauses), la fréquence et le mode d’utilisation La Rochelle que les concentrations intérieures et extérieures
des produits (ménagers, de petit bricolage. . .) et des appareils en oxydes d’azotes étaient fortement reliées (rapports I/O –
[8]. ratios des concentrations intérieures [Indoor]/extérieures
[Outdoor] – très proches de 1), indépendamment de la per-
méabilité du bâtiment. En revanche, les concentrations en
2.2. Sources ou paramètres liés au bâti
ozone dépendaient fortement de cette perméabilité (rapports
L’ancienneté et le type de construction influent sur la qualité I/O compris entre 0 et 0,5 en majorité, concordants avec ceux
de l’air. Ainsi, des bâtiments neufs ou récemment rénovés obtenus dans d’autres travaux). L’ozone extérieur qui entre
peuvent se caractériser par des concentrations importantes dans les pièces réagit en formant d’autres composés ou se fixe

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très rapidement. Même si la pollution extérieure entre dans conditionnent la présence de ces allergènes sont la ventilation
les locaux, cette contribution est inférieure à celle des sources défectueuse, la présence de moquette (très favorable à la
intérieures ce qui justifie pleinement l’aération et la ventila- présence d’allergènes) et la fréquence de nettoyage du sol.
tion par l’ouverture des fenêtres. Mandin [7] a résumé les Dans ce contexte, les enfants jouent un rôle important dans le
principaux travaux réalisés dans des écoles françaises entre transfert des allergènes (chats et chiens par exemple) de leur
1990 et 2005. Les résultats étaient concordants avec la situ- habitation à la classe, les allergènes étant fixés sur leurs
ation observée dans les autres pays. Ainsi, parmi les princi- vêtements. Ainsi, plusieurs études rapportées par Tranter
paux problèmes rencontrés, on retrouvait la contribution de [25] avaient montré que les concentrations en allergènes dans
l’air extérieur, les sources intérieures telles que le mobilier, les une classe dépendaient du nombre d’enfants ayant des ani-
revêtements (notamment s’il y a de la moquette) et des maux domestiques et du port ou non d’un uniforme à l’école.
systèmes de ventilation insuffisants. Chew et al. [26] ont, quant à eux, étudié la contamination par
les allergènes de souris et de blattes de 87 salles de classes
réparties dans 11 écoles américaines. Au cours de leurs diffé-
3. Nature des polluants rentes périodes de mesures, ils ont observé la présence
d’allergènes de souris au moins une fois dans 89 % des classes
3.1. Polluants biologiques
et de blattes dans 95 % des classes.
Les polluants les plus étudiés à l’intérieur des écoles sont les
aérocontaminants biologiques (bactéries, moisissures, aller-
3.2. Polluants chimiques gazeux
gènes) à cause de leurs effets reconnus sur la santé. Pour
évaluer la présence des bactéries, certains auteurs recom- Cette catégorie de polluants est très vaste. On distingue tout
mandent la mesure d’un indicateur de « charge bactérienne » d’abord les composés organiques volatils (COV). Dans les
tel que l’acide muramique (marqueur des peptidoglycanes salles de classe, ils sont émis par une multitude de sources
présents dans toutes les parois bactériennes) ou d’endotoxi- (ameublement, matériaux de décoration, fournitures et livres
nes (acides gras hydroxylés, notés 3–OH Fas) présents dans la scolaires, produits de bricolage et d’entretien mais aussi air
paroi des bactéries gram-négatif, car ils permettent d’avoir extérieur). Certains composés sont des traceurs un peu plus
une évaluation plus complète de la contamination [20,21]. La spécifiques de sources ou d’activités comme, par exemple, le
flore bactérienne est plus importante à l’intérieur qu’à l’exté- limonène ou l’a-pinène, terpènes responsables respective-
rieur et peut fluctuer rapidement. Selon Mandin [7], les ment des odeurs de citron et de pin dans les produits d’entre-
concentrations bactériennes sont inversement corrélées aux tien et les désodorisants. D’une manière générale, l’utilisation
taux de renouvellement et aux flux d’extraction d’air ainsi des produits de nettoyage provoque une élévation temporaire
qu’au temps relatif que les occupants passent assis à leur des concentrations en COV dans les locaux. Les quelques
place. Des résultats similaires ont été observés par Bartlett études disponibles ont mis en évidence une centaine de
et al. [22] dans 39 écoles de Colombie Britannique (Canada) en produits (ce nombre étant fortement influencé par les par-
suivant différents paramètres d’exposition tels que les para- fums utilisés) [5].
mètres environnementaux (température extérieure, humidité Dans cette famille de polluants, les aldéhydes (dont le for-
relative, saison, climat), les paramètres de ventilation et de maldéhyde est le plus connu) ont retenu l’attention de nom-
confort et les paramètres d’occupation. Près de 60 % de la breux auteurs. En effet, le formaldéhyde (CH2O) est un
variance de la charge bactérienne était liée à la concentration composé présent dans de nombreux produits (les contrecollés
en CO2 (marqueur d’occupation), au faible taux de renouvel- âgés, les meubles en panneaux de particules, les résines. . .)
lement d’air (40 % de la variance), à l’âge du bâti, à la présence [27]. Dans différentes études, le formaldéhyde a été fréquem-
de traces d’humidité (actuelle ou passée) et à l’activité des ment, voire systématiquement, trouvé dans les classes.
occupants. Les moisissures le plus souvent observées dans les Récemment, dans 10 écoles du Nord-Pas de Calais, les 9 aldé-
écoles appartiennent aux genres Alternaria, Cladosporium et hydes recherchés ont été systématiquement observés. Les
Aspergillus dont les spores proviennent de l’extérieur [23]. En 3 principaux étaient le formaldéhyde (concentrations moyen-
effet, Kim et al. [24] ont mesuré, dans 8 écoles primaires nes comprises entre 4 et 45 mg/m3 ; les valeurs guides pro-
d’Uppsala (Suède), 360 unités formant colonies (ufc)/m3 à posées étant de 50 mg/m3 pour une exposition de 2 h ou
l’intérieur contre 980 ufc/m3 à l’extérieur. Ces champignons 10 mg/m3 pour une exposition supérieure à 1 an), l’acétaldé-
ont besoin d’humidité et d’une source d’hydrates de carbone hyde (issu notamment des panneaux de bois brut et
pour leur développement et leur nutrition. Ainsi, ils s’obser- particulaire ; 3,1 – 10 mg/m3) et l’hexanal (émis par les pan-
vent le plus souvent sur du bois, du papier, des tissus et sur les neaux de bois, les livres et magazines et les peintures à base
aliments. De nombreuses études ont été consacrées à la de solvants ; 4,7 – 45,5 mg/m3) [28,29].
recherche d’allergènes de chats (Felix domesticus Fel d1), de Les composés semi-volatils tels que les diphényl-éthers poly-
chiens (Canis familaris Can f 1) et de blattes (Blatella germa- bromés et les phtalates retiennent de plus en plus l’attention.
nica, Bla g 1 et 2). Selon Tranter [25], les principaux facteurs qui Les retardateurs de flamme bromés sont utilisés pour limiter

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la propagation d’un incendie et sont trouvés notamment dans concentrations intérieures en O3 étaient saisonnières. De
les plastiques, les matériaux de décoration, de construction, le même, pour le benzène, des corrélations ont pu être établies
matériel électrique et électronique. Les composés les plus entre les concentrations intérieures et extérieures. En revan-
légers sont présents sous forme gazeuse alors que les plus che, les résultats obtenus pour le toluène, l’éthylbenzène et
lourds sont sous forme particulaire. Ils ne sont pas chimi- les xylènes, suggéraient la présence de sources intérieures.
quement liés aux constituants des matériaux mais mélangés Les concentrations de CO2 sont fréquemment mesurées dans
au cours de la fabrication, ce qui fait qu’ils sont progressi- les écoles en tant que paramètre de confort (en même temps
vement émis. Même si de récentes directives européennes que la température et l’humidité) et permettent d’appréhen-
ont été prises pour limiter leur utilisation, ils restent encore der deux aspects : le taux d’occupation des salles et les
largement répandus dans de nombreux produits commer- performances des systèmes de ventilation. En dehors des
ciaux communs [30]. Les phtalates sont des esters de l’acide sources à combustion, le CO2 est émis par la respiration
phtalique utilisés comme plastifiants et sont très répandus des occupants et sa concentration ne doit pas dépasser
(des matériaux d’aménagement aux jouets, des condition- 1000 ppm. Une étude sur la qualité de l’air au sein de 5 salles
nements alimentaires aux produits cosmétiques). De la de cours de la ville de Hong Kong [13] a montré une forte
même manière que les retardateurs de flammes, les phta- corrélation entre les concentrations intérieures en CO2 et la
lates sont ajoutés aux produits et n’y sont donc pas liés présence des élèves. Le taux de CO2 augmente pendant les
chimiquement, ce qui fait qu’ils sont progressivement émis heures de cours et diminue lorsque les salles sont inoccupées.
par les matériaux (cette émission est favorisée par la tem- La mise en place de plus de pauses entre les cours et la
pérature). En fonction de leur formule ils sont sous forme diminution du taux d’occupation des classes sont proposées
vapeur ou particulaire [30]. Il existe peu d’études sur ces comme stratégies de réduction des concentrations de CO2.
polluants dans les écoles. Selon Abb et al. [31] les revêtements Dans l’étude menée dans 10 écoles du Nord-Pas de Calais, les
de sol, le pourcentage de plastique dans l’ameublement et concentrations moyennes variaient entre 583 ppm et
dans les équipements électroniques sont les paramètres 1577 ppm avec des valeurs maximales comprises entre
expliquant majoritairement la présence de phtalates dans 837 et 4922 ppm [28].
les poussières des locaux.
L’absence de source de combustion dans les salles de classe
3.3. Polluants particulaires
limite la présence de certains polluants typiques comme le
monoxyde de carbone (CO). Cependant, il reste possible qu’il y Ce sont les poussières les plus petites qui retiennent l’atten-
ait des installations de chauffage dans l’établissement ou que tion car elles pénètrent plus profondément dans les voies
du CO provienne d’autres types de sources comme le trafic. respiratoires. En revanche, relativement peu de données exi-
Ainsi, Chaloulakou et al. [32] ont mesuré les concentrations en stent quant à leur composition chimique exacte. Il en est de
CO en continu pendant une quinzaine de jours à l’intérieur et même en ce qui concerne la problématique émergente des
à l’extérieur d’un établissement scolaire à Athènes. Ils ont nanoparticules. Goyal et Khare [35] ont observé des concen-
observé des relations très significatives entre les concentra- trations de poussières (les particules en suspension « Particu-
tions intérieures (comprises entre 2 et 4 parties par million late matter » PM10, PM2,5 et PM1) supérieures à l’intérieur de la
[ppm]) et extérieures (comprises entre 3 et 9 ppm) avec un classe par rapport à l’extérieur. De plus, les concentrations de
ratio I/O de 0,7 en moyenne. Les variations journalières PM10 étaient plus importantes lors de la présence des élèves
correspondaient aux pics de trafic routier du matin et de que le week-end car elles sont mises en suspension par leurs
l’après-midi. Cependant, ces variations étaient plus faibles et mouvements et leurs activités (ces résultats ont été retrouvés
graduelles à l’intérieur montrant ainsi le temps de résidence dans d’autres études). Pour les PM2,5 et PM1, les sources
plus long du CO dans les espaces clos. De la même manière extérieures semblaient prédominantes. Dans ce même travail,
que dans les habitats, la présence de dioxyde d’azote (NO2) est des différences saisonnières sont apparues avec des concen-
liée à la présence de chauffage au gaz. Ainsi, Pilotto et al. [33] trations supérieures en hiver attribuées à une diminution de
ont observé dans 41 classes de 8 écoles de Sydney, des la ventilation. Blondeau et al. [19] ont mesuré les concen-
concentrations de 7 à 247 mg/m3 de NO2 dans des écoles trations en particules de diamètres compris entre 0,3 et 15 mm.
équipées d’une chaudière au gaz contre des variations de Les rapports I/O étaient supérieurs à 1, suggérant ainsi la
5 à 47 mg/m3 pour les écoles équipées d’un chauffage élec- présence de sources intérieures. Ce rapport dépendait forte-
trique. Lors d’investigations sur 5 écoles de Hong Kong, les ment de la taille des particules mais aussi de l’occupation des
concentrations intérieures et extérieures de dioxyde de soufre locaux. Durant les périodes de non-occupation, le rapport I/O
(SO2) et NO–NO2 étaient similaires et n’excédaient pas les avait tendance à diminuer pour les particules de grandes
critères de qualité [13]. Dans une approche similaire, Stranger tailles. Lorsque les élèves étaient présents, ce sont ces parti-
et al. [34] ont observé que la présence de fumées noires, NO2, cules qui étaient remises en suspension. Cet effet était moins
SO2 et d’ozone (O3) dans 27 écoles primaires d’Anvers, était prononcé pour les particules les plus fines qui restaient en
due à l’entrée de la pollution extérieure. De ce fait, les suspension dans l’air.

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Tous ces polluants n’ont pas le même temps de résidence Il est enfin évoqué la possibilité d’un risque de cancer notam-
dans les salles de classes. Ce temps dépend de leur nature, des ment en relation avec la présence de radon, de benzène ou de
performances des systèmes de ventilation ainsi que de leur formaldéhyde [38]. Différents travaux ont décrit une augmen-
capacité à réagir ou s’adsorber sur les matériaux présents. tation de la prévalence de l’asthme et des allergies dans les
Cependant, compte tenu du temps passé par les élèves dans pays occidentaux. Ainsi, Delmas et al. [39] ont montré qu’en
les locaux, ils peuvent exercer des effets sur la santé. France, en fonction des questionnaires, la prévalence de
l’asthme variait de 12,3 à 13,4 % tandis que celle de l’asthme
3.4. Fumée de tabac actuel est de 9 %. Il existe des prédispositions génétiques à
développer ces pathologies mais les augmentations rapides
La fumée de tabac contient plus de 4000 composés chimiques des incidences laissent à penser que d’autres facteurs, tels que
potentiellement toxiques pour la santé humaine. L’Académie l’évolution des modes de vie, de l’alimentation ou encore les
de médecine a classé le tabac comme premier polluant de l’air polluants environnementaux, agissent directement. Si le rôle
intérieur. Le courant de fumée issu de la combustion des de la pollution dans la genèse de l’asthme reste controversé, la
cigarettes, auquel est directement exposé l’entourage du mauvaise qualité de l’air intérieur a été reliée à l’augmenta-
fumeur, est le plus chargé en polluants. Par ailleurs, l’impact tion de la sévérité et de la fréquence des crises d’asthme, en
du tabagisme passif sur le développement de l’asthme et particulier chez les enfants. Comme nous l’avons mentionné,
l’altération de la fonction respiratoire des enfants a été de nombreuses études ont mis en évidence la présence d’aéro-
reconnu et très largement documenté [36]. Toutefois, les contaminants biologiques. Les allergènes d’animaux (de
écoles sont des lieux publics où il est aujourd’hui interdit chats, de chiens), de même que les moisissures peuvent
de fumer dans de nombreux pays. L’étude américaine de Chen causer ou aggraver les allergies respiratoires [40–42] et sont
et al. [37] a montré que l’exposition des enfants se faisait susceptibles d’induire de l’asthme chez les enfants allergiques
majoritairement à leur domicile, dans leur famille ou chez [43].
leurs amis. Viennent ensuite l’automobile et les restaurants, Smedje et al. [44] ont étudié différents aspects sanitaires dont
et les autres lieux dont les bus, salles de classes, salles de les symptômes asthmatiques chez 627 élèves du secondaire
sport, cinémas, contribuent à hauteur de 1 à 2 % à leur de 39 écoles d’Uppsala (Suède). Dans ces écoles, 28 classes ont
exposition à la fumée de cigarette. L’école n’apparaı̂t donc fait l’objet de mesures de paramètres de confort, de polluants
pas comme un lieu d’exposition majeur des enfants au taba- et de recherches de contaminants biologiques. Ces auteurs
gisme passif. Cependant, les écoles du secondaire (collèges, ont mis en évidence que l’asthme était significativement et
lycées) sont aussi un des lieux d’initiation au tabagisme actif positivement corrélé à la taille de l’école (avec une population
pour les adolescents, qui deviennent de ce fait sources et plus grande ce qui augmente la fréquence des contacts), aux
cibles de la fumée de tabac, y compris en dehors du cadre basses températures, à l’humidité relative, aux concentra-
scolaire. Cela constitue un problème de santé publique tions en formaldéhyde et en COV, ainsi qu’aux concentrations
majeur, faisant appel à des facteurs comportementaux, psy- en bactéries et moisissures. La même équipe a complété,
chosociaux et neurobiologiques, mais qui n’entre pas dans le quelques années plus tard, ce travail pour arriver à un échan-
cadre de ce présent article. tillonnage de plus grande ampleur (1437 enfants de 7 à 13 ans,
100 classes) [45]. Les incidences d’asthme les plus élevées
4. Principaux effets sur la santé étaient observées chez des enfants exposés à l’école aux
poussières et aux allergènes de chats. Les auteurs ont égale-
L’exposition aux polluants atmosphériques à l’intérieur des ment obtenu des relations positives avec les concentrations
locaux peut provoquer des effets sanitaires aigus tels que des en formaldéhyde et les moisissures. Des liens entre la pré-
irritations respiratoires, des gênes ou des troubles sanitaires sence d’humidité dans les pièces et la survenue de différents
non spécifiques (troubles ORL, maux de tête, nausées, symptômes respiratoires ont été observés, ce qui correspond à
vertiges. . . regroupés sous le nom de syndrome des bâtiments des résultats précédemment obtenus notamment dans les
malsains [SBM]). La littérature présente beaucoup de données logements.
qualitatives regroupant des plaintes ou des effets sanitaires D’une manière générale, l’étude de Daisey et al. [11] a montré
de l’air intérieur dans les écoles (notamment en Amérique du que les symptômes les plus fréquemment observés étaient
Nord et dans le Nord de l’Europe) mais peu d’études détaillées l’asthme et le SBM. Les polluants biologiques sont très sou-
[3]. En France également, la survenue de gênes et de troubles vent mis en cause. Cependant, les polluants chimiques parmi
plus ou moins spécifiques dans des écoles ces dernières lesquels les COV et le formaldéhyde sont aussi impliqués.
années a conduit à s’interroger sur la possible contribution Ainsi, Rumchev et al. [46] ont analysé lors d’une étude cas
de l’air intérieur et à mener des investigations dans différen- (n = 88)–témoins (n = 104), entre 1997 et 1999, les relations
tes classes [38]. entre l’exposition au formaldéhyde et l’asthme chez des
Les expositions chroniques provoquent également des effets enfants de 6 mois à 3 ans. Une augmentation significative
à plus long terme notamment des allergies et de l’asthme. (39 %) de la probabilité de développer un asthme avec

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l’exposition au formaldéhyde a été obtenue à partir d’une de l’air et altération de l’apprentissage. Nous n’avons pas
concentration de 60 mg/m3 (ce qui concernait 7 % des abordé ce point ici car il mérite à lui seul une publication
enfants). Il est important de noter que d’autres COV, tels et constitue des perspectives de recherches importantes.
que le benzène ou le toluène, étaient associés à un risque Durant l’année scolaire 2008–2009, il y avait en France
d’asthme. En revanche, lors d’analyses réalisées dans 10 clas- 14 878 millions d’élèves dont 6648 millions dans le premier
ses de la ville de Taiyuan (Chine), Zhao et al. [47] ont mesuré degré et 5339 millions dans le second degré. Ils étaient répartis
des concentrations de formaldéhyde moyennes de 2,3 mg/m3 dans 54 875 écoles, 11 413 collèges, lycées et 4343 établisse-
(1,0 – 5,0 mg/m3). Dans cette étude, après 3 analyses statisti- ments d’enseignements supérieurs. Enfin, 1 115 242 personnes
ques successives, la survenue d’essoufflements nocturnes (dont 84,3 % d’enseignants) assuraient leur encadrement. Ces
(documentée par questionnaires auprès d’une population chiffres montrent l’ampleur de la population potentiellement
de 1993 enfants) restait significativement reliée aux concen- exposée à la pollution de l’air dans les écoles. L’objectif de cet
trations de formaldéhyde et d’ozone. article n’était pas de faire une revue exhaustive sur ce sujet
Pilotto et al. [33] ont montré que la survenue de maux de mais de mettre en avant les grandes problématiques. Les
gorge, de rhume, de toux mais aussi l’absentéisme scolaire données existent même si elles restent encore parfois épar-
pouvait être reliés à des pics de concentrations de NO2 ses. En France, l’Observatoire de la qualité de l’air intérieur
(concentrations supérieures ou égales à 80 ppb). Dans (OQAI) prépare une campagne nationale de grande ampleur
une étude sur l’asthme et les symptômes d’atteintes respi- sur un échantillon représentatif du parc français des écoles.
ratoires chez 1414 enfants de 30 classes de Shanghai, Mi et al. Elle a pour objectif de mieux connaı̂tre l’exposition des
[48] ont observé des relations significatives entre ces symp- enfants aux polluants, notamment vis-à-vis de différents
tômes et la présence de moisissures et la concentration en polluants d’intérêt sanitaire encore peu documentés ou
CO2 et en NO2 (intérieure et extérieure pour ce dernier). mesurés dans ces milieux (COV, COsV, aldéhydes, phtalates,
Mendell et al. [49] ont réalisé une revue de la littérature sur pesticides, particules, métaux, allergènes d’animaux domes-
les liens entre les polluants atmosphériques et différents tiques, acariens, moisissures). En attendant les résultats, il
paramètres tels que l’attention ou l’absentéisme des élèves. est d’ores et déjà possible de pointer quelques problèmes
Il en résulte notamment que des liens significatifs existent récurrents liés aux bâtiments et aux matériaux de construc-
entre les concentrations de certains polluants tels que le tion et d’ameublement, qui peuvent être améliorés tels que
NO2, les taux de ventilation et les paramètres observés. L’un l’optimisation des systèmes de ventilation et la limitation des
des polluants les plus cités est le CO2 qui, à des concen- mobiliers neufs en panneaux de bois agglomérés. Les maté-
trations supérieures à 2000 ppm, provoque des maux de riaux de décoration, les fournitures scolaires et les produits
tête, une fatigue générale, des troubles de la vigilance et ménagers constituant des sources de COV non négligeables,
une somnolence. Ainsi, ces auteurs ont montré que le le choix de produits « faible émission » permet de limiter
passage d’une concentration de CO2 de 1000 ppm à l’apport de polluants. En outre, l’aération des salles de classe
2000 ppm était significativement lié à une diminution de via l’ouverture régulière des fenêtres et ponctuelle lors des
0,5 % des taux de présence annuelle. activités (peinture. . .) permet de diminuer les teneurs en
Les enfants sont exposés à un mélange de polluants. Au sein polluants mais aussi de lutter plus efficacement contre
de celui-ci, les différents composés interagissent entre eux l’humidité.
(formation de polluants secondaires dont des espèces à durée
de vie très courte, réactions antagonistes, synergiques.). À
titre d’exemple, Casset et al. [50] ont observé une augmenta- Déclaration d’intérêts
tion significative de la réponse bronchique à un acarien
(Dermatophagoides pteronyssimus) chez 19 asthmatiques Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en
allergiques préalablement exposés 30 min à une dose de relation avec cet article.
100 mg/m3 de formaldéhyde. Les travaux de ce type sont
peu fréquents et d’une manière générale, les effets sanitaires
des mélanges complexes de polluants restent difficiles à Références
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