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Mini-série « Composés organiques volatils »

Coordonnée par J.C. Dalphin

Composés organiques volatils


intérieurs : concentrations, sources,
facteurs de variabilité

A. Palot1, C. Charpin-Kadouch2, J. Ercoli2, D. Charpin1,2

Résumé
Introduction Les composés organiques volatils (COV) sont ubi-
quitaires en milieu urbain et libérés dans l’air intérieur par les
produits d’entretien et d’aménagement du logement.
État des connaissances Le taux des COV est en moyenne 10
fois plus élevé à l’intérieur des locaux qu’à l’extérieur. Les résul-
tats de l’enquête nationale de l’Observatoire de la qualité de l’air
intérieur montrent que près de 25 % du parc de logements fran-
çais renferme des taux élevés voire très élevés de COV. Les taux
mesurés dans les locaux dépendent avant tout de la présence de
sources : les aldéhydes se trouvent dans de très nombreux pro-
duits d’usage courant ; les COV peuvent être libérés par diffé-
rents produits d’aménagement et d’entretien de la maison. On
peut conseiller des produits labellisés plus respectueux de
l’environnement et de la santé. Les taux de COV intérieurs
dépendent aussi de la fréquence du renouvellement de l’air inté-
rieur et de certaines caractéristiques du logement (âge, tempé-
rature et humidité intérieure, présence de fumeurs, garage
attenant à la maison).
Perspectives Le public peut dès aujourd’hui participer à la
gestion de la qualité de son air intérieur. Les pouvoirs publics
doivent faire progresser la réglementation.
Conclusion Les COV sont des polluants de la vie quotidienne
dont les sources et les taux ambiants doivent être mieux sur-
veillés.

Mot-clés : Environnement • Composés organiques volatils •


Pollution domestique • Pollution intérieure • Pollution chimique.
1
Service de pneumologie-allergologie, Hôpital Nord, Marseille et
EA1784 IFR 112,
Université de la Méditerranée, France.
2
Association Conseil habitat-santé, France.

Correspondance : D. Charpin
CHU Marseille, Service de Pneumologie,
Chemin des Bourelly, 13915 Marseille cedex 20
denis-andre.charpin@mail.ap-hm.fr

Réception version princeps à la Revue : 18.01.2007.


Demande de réponse aux auteurs : 01.04.2008.
Réception de la réponse des auteurs : 01.04.2008. Rev Mal Respir 2008 ; 25 : 725-30
Acceptation définitive : 02.04.2008.

Rev Mal Respir 2008 ; 25 : 725-30 © 2008 SPLF. Édité par Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés 725
Doi : 10.1019/200720276
A. Palot et coll.

Indoor volatile organic compounds : Introduction


concentrations, sources, variation factors
Resituons d’abord la part de l’exposition aux COV dans
A. Palot, C. Charpin-Kadouch, J. Ercoli, D. Charpin
les locaux par rapport aux sources extérieures. À cet égard,
Summary l’évaluation publiée en 1985 par Wallace [1] est instructive.
Il a rassemblé toutes les données concernant les émissions de
Introduction Volatile organic compounds (V.O.C.) are part of
urban air pollution and are also generated indoors from clea-
COV dans cinq États américains. Il en a conclu que le taux
ning and maintenance products. moyen de benzène, un des COV dont les effets sont les
mieux connus et les plus importants, est trois fois plus élevé
Background VOC measurements are, on average, 10 times
higher within homes than outside. Results of the national sur- à l’intérieur qu’à l’extérieur des locaux. Il a par ailleurs cal-
vey led by the Observatoire National de la Qualité de l’Air Inté- culé que 45 % de l’exposition globale de la population amé-
rieur demonstrated that up to 25% of French homes have very ricaine au benzène est liée au tabagisme, actif et passif, 36 %
high or high concentrations of VOC. Indoor levels depend à l’inhalation de vapeurs d’essence ou de produits d’entretien
mainly on indoor sources. Aldehydes are included in many eve- ou de bricolage courant, 16 % à d’autres expositions domes-
ryday life products. VOC originate from various household
decorating and cleaning products. Some products are less
tiques (peintures, essence stockée dans un garage) et, finale-
detrimental to the environment and health and have special ment, seulement 3 % à la pollution industrielle. Les chiffres
labelling. Indoor VOC levels also depend on the rate of air le plus souvent communiqués concernent la quantité globale
exchange and on household characteristics such as indoor de benzène relarguée dans l’environnement extérieur et l’on
temperature and humidity, age of the building, presence of smo- considère alors que ce dernier provient avant tout de la cir-
kers, and communication with a garage. culation automobile (82 %), pour 14 % des installations
Viewpoints The public may participate in maintaining good industrielles, pour 3 % seulement des sources domestiques et
indoor air quality and the authorities should also improve regu- pour 0,1 % seulement du tabagisme ! Selon les calculs de
lations.
Wallace [1], l’arrêt de toute activité industrielle entraînerait
Conclusion VOC are part of everyday air pollution. Their sour- une baisse de l’exposition individuelle au benzène bien
ces and concentrations should be better monitored.
moins importante qu’une réduction, même modeste, du
tabagisme dans les locaux. Pour d’autres auteurs [2], le gra-
Key-words: Indoor air pollution • Chemical air pollution • dient intérieur/extérieur pour les COV est en moyenne égal
Air pollution • Volatile organic compounds.
à 10 !
Les premiers résultats de l’étude nationale menée par
l’Observatoire national de la qualité de l’air intérieur [3]
montrent également un gradient toujours supérieur à 1. Par
ailleurs, une analyse réalisée dans 5 villes européennes, avec
prise en compte de la proximité relative entre la source de
polluants et la cible humaine, conclut que les COV émis
dans le logement ont 1 000 fois plus de chance d’atteindre
l’homme que les COV émis à l’extérieur [4].

• La contamination par les COV prédomine dans les espaces


intérieurs.
• Le tabagisme est le principal responsable des taux élevés de
benzène.
• L’arrêt de toute activité industrielle abaisserait l’exposition
individuelle mais bien moins qu’une réduction, même modeste,
du tabagisme dans les locaux.

Concentrations mesurées
L’étude nationale de l’Observatoire national de la qua-
Rev Mal Respir 2008 ; 25 : 725-30 lité de l’air intérieur [3], dont les premiers résultats ont été
denis-andre.charpin@mail.ap-hm.fr rendus publics le 21 novembre 2006 portent sur 567 rési-

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Composés organiques volatils intérieurs : concentrations, sources, facteurs de variabilité

dences principales, représentatives de la situation de 24 mil- • les revêtements de sol : les revêtements de sols durs (cérami-
lions de résidences principales en France métropolitaine. ques, carreaux de ciments, pierre naturelle) n’émettent pas de
Globalement, 9 % des logements étudiés renferment 3 à 8 COV, mais les produits d’entretien de sols, à base d’huile de
composés chimiques (sur 18 mesurés) en très fortes concentra- lin ou de cire le font. Les revêtements en fibre végétale (sisal,
tions. Dans 14 % des logements, 1 ou 2 composés sont coco) en émettent peu s’ils sont collés avec des colles peu émis-
retrouvés en forte ou très forte concentrations. Dans 32 % sives mais ont l’inconvénient d’accumuler la poussière. Les
d’entre eux, les valeurs mesurées sont un peu supérieures à la parquets et stratifiés posent aussi la question de leur fixation
valeur médiane sur 4 à 7 composés. Enfin, 45 % des loge- (pose clouée, pose flottante, colles) et de leur entretien. Les
ments présentent des valeurs inférieures à la valeur médiane revêtements de sol plastiques et les papiers muraux vinyliques
pour la plupart des composés mesurés. sont à base de polychlorure de vinyle (PVC). Ils émettent des
COV classiques et aussi des phtalates. Les moquettes peuvent
renfermer des pesticides de longue durée de vie et aussi des
Facteurs de variabilité COV sous la forme d’hydrocarbures aromatiques polycycli-
ques cancérigènes. Cela peut être un sujet de préoccupation
Les taux mesurés peuvent faire intervenir trois séries de chez l’enfant jeune qui peut inhaler de grandes quantités de
facteurs : l’intensité de la source de production de COV, le poussière chargée de divers aéro-contaminants lorsqu’il joue
taux de renouvellement de l’air du local et certaines caracté- sur une moquette ou un tapis. Les revêtements de sol étudiés
ristiques du logement. 4 et 26 semaines après leur fabrication voient leur émission de
COV décroître de 60 % durant ce laps de temps [8, 9] ;
• les revêtements de mur : les papiers muraux émettent peu
Intensité de la source de COV depuis que les encres à base de solvants ont été rem-
Certains COV ont une origine principalement exté- placées par des encres à base d’eau. La présence de plastifiants
rieure au logement, d’autres une origine propre au logement. dans les papiers peints ne conduirait pas à un relargage signi-
Le rapport des taux mesurés dans ces deux situations permet ficatif de phtalates. Les tissus muraux peuvent libérer du for-
de connaître l’origine principale du composé. L’exposition maldéhyde ;
domestique contribue le plus à l’exposition totale aux COV, • les colles de revêtement de sol et de mur : les colles en
du moins chez l’enfant. Dans cette mise au point, nous nous « phase solvant » et les colles époxydes libèrent d’importantes
intéresserons aux COV produits à l’intérieur des locaux, quantités de COV, contrairement aux colles cellulosiques,
logements et écoles. Ces derniers peuvent provenir des maté- vinyliques, acryliques et à base d’amidon ;
riaux utilisés dans l’aménagement ou l’entretien des locaux. • les peintures : Les peintures en « phase solvant »
Parmi les matériaux utilisés dans l’aménagement des contiennent et émettent des quantités variables de COV. Les
locaux, les aldéhydes, apparentés aux COV, notamment le peintures en « phase aqueuse », sans odeur, peuvent contenir
formaldéhyde, occupent une place particulière. Du fait de ses et libérer des éthers de glycols. Les peintures à la chaux
propriétés de conservateur, ce dernier est présent dans de très n’émettent pas de COV ;
nombreux produits d’usage courant : mousses isolantes, laques, • les produits d’entretien du logement sont des sources impor-
vernis, encres, résines, papier, produits ménagers, pesticides, tantes de COV. Les bombes aérosols (produits insecticides, cos-
etc. La plupart des bois agglomérés et contre-plaqués (mobi- métiques, cires, etc.), les produits de nettoyage (détergents,
lier, matériaux de construction) en contiennent. Une étude décapants, détachants, diluants, alcool à brûler, térébenthine,
effectuée dans 10 écoles parisiennes a mis en évidence un etc.) et les procédés de combustion, de cuisson et le tabagisme
taux élevé de formaldéhyde dans une classe maternelle res- constituent des sources ponctuelles de COV, alors que peintu-
tructurée avec une mezzanine en bois aggloméré servant de res, laques et vernis sont responsables d’une exposition plus pro-
dortoir [5]. Le mensuel « Que choisir » a testé 12 commodes longée. Les parfums d’intérieur, de même que certains produits
neuves pour leur émission de formaldéhyde et COV [6]. d’entretien, libèrent dans l’air ambiant des éthers de glycol et
Quatre sont « éliminées » du fait des quantités de polluants divers terpènes. Le taux ambiant peut être abaissé si l’on utilise
émises, quatre sont « fortement déconseillées » et quatre le produit dilué ou si l’on rince la surface nettoyée après usage.
« déconseillées ». On rencontre également du formaldéhyde Le mensuel « Que choisir » a testé en 2005 35 désodorisants
dans certains médicaments … et aussi dans la fumée de d’intérieur [10]. Parmi les cinq aérosols traditionnels (Borania,
tabac. Lors de l’emménagement, de la finition ou de travaux Brise, Air Wick, Lampe Berger et Phyto-Romasol), le premier
de rénovation, le taux de formaldéhyde peut atteindre des émettait des taux modérés de COV, les 2e, 3e et 4e des quantités
valeurs élevées. fortes et le dernier des taux extrêmement forts. Parmi les trois
Les COV peuvent être libérés par différents produits vaporisateurs concentrés, deux (AirWick et Ambi Pur) émettent
d’aménagement de la maison. On trouvera dans l’ouvrage de de fortes quantités de COV. Le dernier, Brise, en émet de très
Suzanne et Pierre Déoux [7] de très nombreux renseigne- fortes. Deux des cinq gels testés (AirWick Cristal’Air fleur de
ments pratiques sur ce thème : coton et AirWick Aroma) relarguent des quantités de COV

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A. Palot et coll.

modérées. Les trois autres (Iba Ibana, Brise gel lavande et beaucoup plus important, pour expliquer les taux de polluants,
AirWick Cristal’Air fleurs de pêcher) en sont de très gros émet- que l’importance de la ventilation [8]. Minami et coll., consta-
teurs. Parmi les diffuseurs liquides, trois sur six sont forts émet- tant que le taux de formaldéhyde reste stable un an après la mise
teurs de COV. Les bougies parfumées émettent toutes, sauf une, en fonction de logements neufs, conseillent d’éviter l’utilisation
des quantités notables de COV. C’est la même situation pour de matériaux de construction qui renferment ce polluant [13].
les diffuseurs électriques qui émettent tous des cancérigènes. Park et Ikeda montrent également que le taux de formaldéhyde,
Enfin les encens et huiles essentielles libèrent de très fortes quan- important dans les maisons en bois, a peu tendance à décroître
tités de COV, comprenant notamment des substances cancéri- au cours du temps [8].
gènes. Les logements abritant un ou des fumeurs ont des taux
significativement plus élevés de benzène, styrène et acétaldé-
hyde, ce dernier composé étant considéré comme un marqueur Caractéristiques du logement
du tabagisme. Dans les écoles, les COV proviennent notam-
Proximité vis-à-vis d’une source de pollution
ment des fournitures scolaires, (feutres, colles, effaceurs, etc) et
extérieure
des produits d’entretien [5].
On peut conseiller des produits d’entretien ou produits Même si la source principale de COV se situe dans le
ménagers plus respectueux de l’environnement (tableau I). Cer- logement, le jour de la semaine [14] et la proximité avec un
tains bénéficient de l’« Eco-label ». Celui-ci, créé en 1992, est axe à grande circulation [15] influencent les concentrations
symbolisé par une petite fleur dont les pétales sont des étoiles. Il de COV dans l’habitat qui baissent de ce fait pendant la nuit
s’applique aujourd’hui à 400 produits, dont les produits d’entre- et sont également moins importantes dans les étages élevés
tien, peintures et vernis d’intérieur. Il s’adresse aux consomma- des immeubles [16].
teurs, aux producteurs et aux acheteurs, publics et privés.
Ancienneté de la construction
Taux de renouvellement de l’air Les constructions récentes contiennent davantage de
Le taux de renouvellement de l’air exprime le pourcentage COV que les plus anciennes [17]. Une étude comparative de
de l’air contenu dans une pièce renouvelé toutes les heures. Ce logements neufs et anciens, dans laquelle les taux de COV
renouvellement s’effectue à partir d’air venant de l’extérieur. De ont été mesurés pendant une période de trois années, montre
ce fait, il est plus bas en hiver qu’en été [2]. Les taux de COV que les résultats sont stables dans les logements anciens.
provenant préférentiellement des logements, comme le benzène, Dans les logements neufs, la décroissance des taux de COV
le dichlorobenzène et le chloroforme sont inversement liés au est rapide et ces taux rejoignent au bout d’un an ceux des
taux de renouvellement de l’air dans certaines études [11, 12], logements anciens [8]. Toutefois, la décroissance des taux de
mais d’autres estiment que l’intensité de la source joue un rôle formaldéhyde provenant de boiseries est plus lente.

Tableau I.
Produits naturels peu toxiques, recommandés à usage ménager, (d’après le « Guide écologique de la famille » éditions Sang de la Terre).

Détartre, fait briller les carrelages, nettoie les cuivres (1/2 tasse de vinaigre + c. à soupe de sel + 1 blanc d’œuf),
Vinaigre blanc ravive les couleurs des tapis une fois dilué, nettoie les vitres.
Remplace les tensioactifs puissants, notamment pour le nettoyage des carrelages (non vitrifiés). À appliquer avec
Savon noir un balai-brosse, puis à rincer. Dilué dans l’eau, puis pulvérisé sur les plantes d’intérieur, il débarrasse celles-ci
des pucerons et araignées rouges.
Nettoie, détartre les robinets, rafraîchit le rotin (1 litre d’eau avec 2 c. soupe de jus de citron).
Jus de citron

Nettoyant à usages multiples, beaucoup moins caustique que la soude proprement dite. Mis dans l’eau de
Cristaux de soude vaisselle, il limite la consommation de liquide à vaisselle.
(Carbonate de soude)

Remplace les crèmes à récupérer et décape les fours.


Bicarbonate de soude

Ces produits naturels éliminent les taches grasses à sec. Huile de lin, cires d’abeille ou végétales sans additif
Terre de Sommières, nettoient et font briller les meubles en bois.
savon au fiel de bœuf

S’utilisent à la place des aérosols pour assainir l’atmosphère et lutter contre les moustiques.
Huiles essentielles

Légèrement dilué, il nettoie les miroirs, vitres, téléphone, clavier d’ordinateur etc.
Alcool à brûler

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Composés organiques volatils intérieurs : concentrations, sources, facteurs de variabilité

Température ronnement et les récents appels d’offres de l’Agence natio-


nale de la recherche commencent à faire une place, certes
La température du logement a une corrélation positive
modeste, à ces thématiques. Le sujet a été également qualifié
possible avec les taux ambiants de COV [18].Toutefois, une
de prioritaire lors du « Grenelle de l’environnement ». Sans
étude expérimentale au cours de laquelle différents matériaux
attendre la mobilisation de l’État, les particuliers doivent être
d’aménagement (moquette, dalle de sol en PVC, vernis de
mieux informés des sources de la pollution domestique et des
sol et peintures murales) ont été soumis à des variations
risques de celle-ci sur la santé. Les modifications de mode de
contrôlées de température, ne montrent pas d’influence de vie qui leur sont ainsi proposées ne sont ni contraignantes ni
ce paramètre sur le relargage des COV. L’humidité ambiante coûteuses et peuvent déjà limiter le niveau d’exposition de la
exerce par contre une influence sur ce relargage, mais uni- population vis-à-vis des COV.
quement en ce qui concerne les produits aqueux (vernis de
sol et peintures murales) [19]. Il est par ailleurs possible que
l’humidité excessive ne représente qu’un indicateur d’un
À RETENIR
taux insuffisant de renouvellement de l’air intérieur.

Réalisation de travaux d’aménagement récents • Les composés organiques volatils intérieurs ont des
du logement
taux en moyenne plus élevés dans les locaux qu’à
l’extérieur, jusqu’à 10 fois dans certaines études.
Les travaux, avec introduction de mobilier neuf [20],
• L’étude nationale de l’Observatoire national de la
pose récente d’une moquette [21], majorent le taux de
qualité de l’air intérieur montre que près d’un quart du
contamination.
parc des logements français renferme des taux élevés
voire très élevés de composés organiques volatils.
Présence de fumeurs dans le logement [22]
• Les produits d’aménagement et d’entretien de la
L’acétaldéhyde est un marqueur particulier du taba- maison peuvent libérer d’importantes quantités de
gisme dans l’habitat. formaldéhyde et de composés organiques volatils.
• Le tabagisme à l’intérieur des locaux reste la source
Présence d’un garage attenant et communiquant
majeure de ces polluants.
avec le logement
• Le consommateur peut choisir des produits moins
L’étude de l’Observatoire national de la qualité de l’air
polluants.
intérieur montre, dans cette situation, des valeurs médianes
de plusieurs COV supérieures à celles mesurées dans
l’ensemble des logements [3].

Références
• Dans l’étude nationale de l’Observatoire national de la
qualité de l’air intérieur [3], 9 % des logements étudiés 1 Wallace A : Human exposure to environmental pollutants: a decade of
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renfermaient 3 à 8 composés en très fortes concentrations.
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l’air du local et certaines caractéristiques du logement. 4 Ilacqua V, Hanninen O, Kuenzli N, Jantunen MF : Intake fraction dis-
tribution for indoor VOC sources in five European cities. Indoor Air
• Les aldéhydes, notamment le formaldéhyde, occupent une
2007 ; 17 : 372-83.
place particulièrement importante. 5 Laurent AM : Bilan de la qualité de l’air dans les écoles parisiennes.
Journée scientifique Qualité de l’air intérieur dans les écoles. Réseau
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6 Bois aggloméré- Des meubles à haut risque. Que choisir, N° 434, février
Conclusion 2006, p 22-5.
7 Déoux S, Déoux P : Le guide de l’habitat sain. 2e édition. Medieco Edi-
C’est un paradoxe de voir la législation concernant la tions, 2004, 537 pages.
8 Park JS, Ikeda K : Variations of formaldehyde and VOC levels during
pollution atmosphérique extérieure s’étoffer, alors que le
3 years in new and older homes. Indoor Air 2006 ; 16 : 129-35.
taux des polluants chimiques dans les locaux y est plus élevé. 9 Lundgren B, Jonsson B, Ek-Olausson B : Materials emission of chemi-
Pour ces derniers, aucune mesure n’est réalisée en routine et, cals. Indoor Air 1999 ; 9 : 202-8.
pour la grande majorité des composés organiques volatils, 10 Désodorisants d’intérieur, polluants d’ambiance. Que choisir n° 421,
aucune norme n’est disponible. Le plan national santé-envi- décembre 2004, p 56-61.

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