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LES INFECTIONS

GENITALES BASSES
PR YOUSFI MM
• INTRODUCTION
Les leucorrhées se définissent comme
des pertes non sanglantes provenant de
l’appareil génital féminin (endocol, col, vagin,
vestibule).
Il s’agit d’un motif fréquent de consultation
en gynécologie qui doit toujours poser le
problème d’une IST sous jacente ++
Elles peuvent survenir à toutes les époques
de la vie d’une femme : petite fille, période
d’activité génitale, ménopause.
• S’il s’agit de leucorrhées d’origine
infectieuses, il importe de rechercher
l’agent infectieux responsable et le
facteur de contamination.
• Une desquamation vaginale excessive peut
provoquer une leucorrhée laiteuse, peu
abondante, non irritante
RAPPELS

Il s’agit d’écoulements hormono-dépendants


ayant une double origine :

A) la desquamation vaginale
Le milieu vaginal est normalement acide (pH
3,8 à 4,6), ce qui le protège de la plupart des
infections sauf les mycoses.
Acidité vaginale :PH<4,5 ;B.de Doderlein
glycogène --> ac. Lactique
B) la glaire cervicale secrétée par les
cellules cylindriques de l’endocol
• Elle est translucide, filante et cristallise en
"feuille de fougère". Son abondance augmente du
8e au l5e J chez une femme bien réglée.

Ces secrétions physiologiques :


- n’engendrent aucune irritation,
- ne sentent pas mauvais
- et ne contiennent pas de polynucléaires
- et surtout ne nécessitent aucun traitement.
• C/Causes favorisantes
-Climat hormonal :
• Grossesse,
•Oestro-progestatifs,
• Hormonothérapie,
• Carences hormonales
-Menstruation.
-Terrain
- Habitudes de la femme
-Causes iatrogènes: ATB, IS, corticoïdes
• D. CAUSES DECLENCHANTES
Contamination vénérienne : infection à germes spécifiques
Contamination d'autre origine : peau, gorge, urinaire, digestive

• E. GERMES PATHOGENES
Agents pathogènes spécifiques : gono, tricho, levures,
chlamydiae, HSV2.
Agents pathogènes opportunistes :
▪ gram + : staphylo, strepto, entero.
▪ gram - : colibacille, protéus
▪ anaérobies
Gardnerella vaginalis
Mycoplasmes
• Conduite de l’examen chez une
femme consultant pour des
leucorrhées anormales
INTERROGATOIRE :

A/ Caractéristiques de l’écoulement :
- Couleur, abondance, odeur (une mauvaise
odeur oriente vers un Gardnerella)
- Importance du caractère récent, nouveau
de ces caractéristiques
- )
B/ Les signes fonctionnels
d’accompagnement

• - Le prurit oriente vers une mycose, la


brûlure vers un trichomonas
• - Les métrorragies (endométrite,
néoplasies) ou les douleurs pelviennes
(annexite)
C/ Les circonstances de survenue

- Post coïtale (IST, néoplasie cervicale)


- Après un traitement antibiotique
(mycose)
- Lors d’une grossesse (physiologique,
mycose)
- Port d’un stérilet (endométrite,
salpingite)
- Terrain favorisant (diabète,
corticothérapie, immunodépression)
- Notion de IST (changement récent de
partenaire, partenaires multiples, absence de
protection)
-Signes éventuels chez le partenaire
(rougeur, brûlure, écoulement, irritation)
L‘EXAMEN CLINIQUE

• Inspection de la vulve : rougeur, lésion de


grattage.
• Examen au speculum : aspect des pertes,
couleur, quantité.
• Le toucher vaginal : douleur associée à la
mobilisation de l'utérus et des annexes.
• Il est possible de réaliser des
prélèvements pour un examen au
microscope : pour les trichomonas( on
utilise le test à la potasse à 5 % )
• * Examen direct au microscope
• C’est un examen facile à réaliser et qui est très informatif.
Le prélèvement est étalé sur une lame avec une goutte de
sérum physiologique. On peut ainsi visualiser un trichomonas,
des fragments mycéliens ou des leucocytes.

• * Test à la potasse ou « sniff test » ou test amine


• Il consiste à ajouter sur le prélèvement étalé sur lame une
goutte de potasse à 10 %. Cette potasse permet de lyser les
corps cellulaires et ainsi de mieux voir les éléments
mycosiques et surtout dégage une odeur de poisson pourri
très évocatrice de la présence conjuguée d’anaérobies et de
gardnerella vaginalis.
• Au total, les données de l’examen
clinique et de l’examen direct au
microscope (quand il peut être fait)
suffisent dans un grand nombre de
cas pour faire le diagnostic
étiologique et ainsi permettre
l’instauration d’un traitement.
• ETIOLOGIES

• - d’origine infectieuse (+++) :


• - infections basses
• - infections utéro-annexielles (endométrite,
salpingite)
• - plus rarement il peut s’agir de l’expression d’un
Abcès du douglas,
• d’une sigmoïdite perforée ou d’une
pelvipéritonite.
• - d’origine néoplasique :
• - néoplasies cervico-vaginales
• - néoplasie de l’endomètre ou des trompes
- la femme ménopausée
• ¤ L’atrophie par carence hormonale. Dans cette
éventualité, la modification de la flore explique
l’aspect de vaginite sénile dont le traitement sera
hormonal (estrogènes).
• ¤ L’origine néoplasique cervicale, endométriale ou
tubaire.

- la jeune fille
• Le plus souvent il s’agit de germes banals, parfois
d’une oxyurose ou d’une mycose. Il faut
toutefois penser à la possibilité d’un corps étranger
intra vaginal que l’on sent bien par le toucher rectal.
Diagnostic étiologique et
traitement
• A/ Vulvo vaginites
• B/ Cervico vaginites
• C/ Cervicites
1/Vaginite à TRICHOMONAS
VAGINALIS

de contamination vénérienne stricte, favorisée par


l'hypo-oestrogénie et l'alcalinisation du vagin.
• Les leucorrhées sont verdâtres, mousseuses,
spumeuses, abondantes et nauséabondes (odeur de
plâtre frais). Au spéculum le vagin est rouge,
purpurique voire échymotique.
• Le col est également rouge, framboisé . Le prurit
est variable en intensité, il existe souvent des
brûlures au moment des rapports ou des mictions.
• L’examen direct au microscope optique permet de
mettre en évidence le parasite.
• Le traitement concerne donc les deux
partenaires :
• . Soit Métronidazole (Flagyl®), 2 g per os en dose
unique
• . Soit Métronidazole (Flagyl®), 1g en deux prise
quotidienne (500 mg M et S) pendant 7 jours
• Soit un traitement local prolongé pendant 8 à 15
j, Metronidazole (Flagyl®) ovule
• (moins efficace). Il pourra être renouvelé 1 mois
plus tard.
• ou Traitement minute par tinidazole FASIGYNE
500, 4 cp (2g) en une prise

• - Le traitement du ou des partenaires permet de


diminuer les récidives (MST).
2/ CANDIDOSE VULVO-VAGINALE
L'agent pathogène responsable est le Candida
albicans dans 85 % des cas.
Souvent dues à des traitements, des grossesses,
du diabète, des terrains immunodéprimés.

Clinique = leucorrhées blanchâtres et


grumeleuses, aspect de lait caillé ;
accompagné de prurits ; vulve rouge et
oedemaciée.

Au spéculum = on observe la paroi du vagin :


muqueuse rouge, recouverte d'un
enduit blanchâtre.
Examen extemporané:
• Filaments mycéliens ou spores
• Culture sur milieu de Sabouraud

• Traitement = local : on prescrit des ovules


d'econazol (gynopévaryl LP) /
• de confort apaisant : savon (gynohydralin /
saforelle)
• , pommade antimycosique locale

• Certaines femmes font des récidives : donc


traitement per os = Gynopévaryl 150 gel
unique (à renouveller au bout de 8 jours)
- Importance des mesures hygiéno-
diététiques associées :
- alcalinisation du vagin (arrêt des savons
acides, savons à pH neutre ou alcalin)
- linge de toilette personnel
- éviter les rapports jusqu’à guérison
- rechercher une candidose chez le partenaire
(balanite) à traiter
- éviter les douches vaginales
- éviter le port de sous-vêtements
synthétiques …
Le traitement du partenaire se fait par
application locale d’une pommade anti mycosique,
pendant 10j (en cas de symptômes).
3/ Vaginite à MYCOPLASME

• Les mycoplasmes sont des bactéries.

• Infection asymptomatique, le femme consulte


pour des leucorrhées banales.
• Mettre les leucorrhées en culture (il existe des
kits pour mycoplasmes) ; sérodiagnostic.
• C'est une infection grave, latente.
• Traitement = antibiotiques : cyclines.
4/ Vaginite à CHLAMYDIA

• Asymptomatique ; faire un sérodiagnostic


• (dosage sanguin des
• immunoglobulines).
• Maladie responsable de stérilité tubaire.
• Traitement = zythromax per os en 1 prises.
5/ Vaginite à GARDENELLA
VAGINALIS

C'est un hôte normal du vagin, il devient


pathogène lorsqu'il est associé à des germes
anaérobie.

Clinique = leucorrhées abondante, grisâtre,


mauvaise odeur ; associé à une
vulvite.
• Examen = mise en culture ou test à la
potasse.
• Traitement = on donne des ovules : 1
par jour pendant 7 jours + traitement
per os
• (métrodinazole : 2 grammes par jour
pendant 7 jours ; ou amoxicilline) /
• traitement du partenaire per os
5/Vaginite à GONOCOQUE
• Cette infection est souvent associée
à une infection génitale haute ;
• elle donne des salpingites, de
l'endométrite.
• Clinique = perte jaunes ou verdâtres,
purulentes ; parfois signes d'utérite.
• Examen au speculum = muqueuse
vaginale rouge, saignante ; cervicite
(souvent
• avec du pus provenant de la cavité).
• Examen direct = il est possible de
trouver un diplocoque, gram.
• Traitement = 5 jours de pénicilline /
macrolide et traitement du
partenaire
6/ VULVO-VAGINITES A GERMES
PYOGENES
Circonstances cliniques:
• Leucorrhée jaunâtre, purulente.
• Signes inflammatoires constants.
• Transmission sexuelle.
• Prolifération de germe saprophyte.
Diagnostic:
• pvt bactériologique.
Traitement: en fonction de l’antibiogramme
• 7/Vulvo vaginites de L‘HERPES
• Clinique = vésicules ; prélever
l'intérieur avec un kit à herpès.
• Examen = sérodiagnostic,
• demander la recherche d'HSV (=
Herpès Simplex Virus) / il existe
l'HSV de type I et l'HSV de type II
(= même groupe de virus que la
• varicelle).
• Attention = risque obstétrical, au
passage de l'enfant ; les vésicules
sont hautement transmissibles.
Quand herpès vaginal ou vulvaire =
césarienne.
• Guérison = spontanée en 3 semaines.
• Récidives = rythme variable ;
toujours au même endroit ;
importance des conseils de
prévention.
• Traitement = aciclovir : 2 comprimés
par jour pendant 10 jours ; si
récidives : 2
• comprimés par jour pendant 5 jours.
• B. CERVICO-VAGINITES :
• 1) CERVICO-VAGINITES A GONOCOQUE
❑ • Circonstances :
• Femmes jeunes,
• Urétrite du partenaire
• Risque d'infection génitale haute
❑ • Clinique :
• Leucorrhée banale, jaunâtre
• Dysurie, vulve oedématiée
• infection des glandes de Skène,
• Bartholinite,
• Condylomes
• Rechercher : endométrite, salpingite, atteinte
articulaire
❑ • Diagnostic bactériologique:
• Prélèvement endo-cervical et urétral
• Diplocoque, gram- intra et extra cellulaire
❑ • Traitement :
• Maladie à déclaration obligatoire
• Sérologie syphilitique
• Traiter les partenaires
• TTT minute: Ceftriaxone 250mg en IM
• Doxycycline 100mg x 2/j x 7j, macrolide….
• 2) CERVICO-VAGINITES A
CHLAMYDIAE TRACHOMATIS
❑ Caractères cliniques :
• Contamination sexuelle
• 30% des cas asymptomatiques
• Leucorrhée purulente, métrorragie,
• dysurie, douleur pelvienne
❑ Examen :
• cervicite muco-purulente
• ou éctropion surinfecté
• rechercher toujours des signes d'IGH
❑ Diagnostic :
• prélèvement col et urètre Isolement par
I.F.ou techniques I. enzymatiques.
• sérologie dans les IGH
❑ Traitement :
• Pendant 10 à 15 j: cycline, macrolide,
quinolone.
• Traitement du partenaire
• C. CERVICITES :
1/ CERVICITES AIGUES :
• Facteurs favorisants :
Post partum, post abortum
Traumatisme du col
• Clinique :
Leucorrhée glaireuse, purulente
Col congestif, œdèmatié
Muqueuse endocervicale éversée, rouge.
• Diagnostic :
Prélèvement bactériologique de l'endocol
• Traitement :
TTT local: anti- infectieux
TTT général en fonction de l'antibiogramme

2/Cervicites chroniques : le + souvent suite à


une cervicite aigue négligée.
• Terrain de dysplasie et de néoplasie
• Col congestif
• Diagnostic : prélèvement bactériologique
• FCV après traitement
• Colposcopie.
• D. ENDOMETRITE :
• Leucorrhée : purulentes d’origine endocervical.
• Douleurs pelviennes
• Parfois syndrome fébrile.
• Examen : utérus mou, douloureux à la
mobilisation, légèrement augmenté de volume.
• Diagnostic : prélèvements – culture
• Traitement : ATB par voie générale (puis Voie
orale x 3semaines
CONCLUSION
• Signe banal, mais nécessite un examen
clinique soigneux pour orientation, parfois un
prélèvement pour confirmation.
• Traitement doit être bien conduit car
certains germes peuvent être responsables
de complications et/ou de séquelles.
• Traitement du partenaire +++
• Prévention+++
VEGETATIONS VENERIENNES

• Les condylomes sont des verrues,


touchant la peau ou les muqueuses
des régions anale ou génitale. Leur
aspect le plus fréquent les font
surnommer crêtes de coq, mais
parfois, ils ne sont pas visibles à l'œil
nu.
• Les condylomes représentent une
affection de plus en plus fréquente,
et se rencontrent surtout chez les
jeunes. Cette maladie est causée par
un virus (papillomavirus) dont la
transmission est sexuelle. L'humidité
(piscine par exemple) semble
favoriser la contagion
Le traitement consiste à supprimer les
excroissances par azote liquide, au
laser, au CO2 ou bien par
électrocoagulation.
Une surveillance prolongée est
nécessaire afin de dépister toute
récidive éventuelle.

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