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FILIÈRE : TRONC COMMUN

Module : Introduction à l’étude de droit (Section A&B)


Semestre : 1

COURS
INTRODUCTION À L’ÉTUDE DE
DROIT

 Présenté par :

 Pr. Dalal HALIMI

Année Universitaire : 2021-2022


Pr. HALIMI Dalal SEMESTRE 1 A-U : 2021-2022

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Pr. HALIMI Dalal SEMESTRE 1 A-U : 2021-2022

INTRODUCTION

Qu’est-ce qu’une règle de Droit ? La règle de droit est une règle de conduite
dans les rapports sociaux. Elle se définit en fonction de ses objectifs et caractéristiques.

S’agissant de ses objectifs, la règle de droit impose certains comportements,


d’une part, elle interdit de commettre certains faits et elle permet d’accomplir certains
actes, d’autre part. En effet, ces objectifs puisent leur fondement des caractéristiques qui
distinguent la règle de droit des autres règles de conduite.

On dit que le règle de droit est générale, c’est -à-dire, qu’elle est abstraite,
impersonnelle et qu’elle s’applique à tous sans exception. Elle est également,
obligatoire : c’est-à-dire, qu’elle est impérative ou d’ordre public. Elle s’impose à tous
les constituants de la société à l’opposer de la règle supplétive ou interprétative qui
suscite une conduite particulière, mais les parties peuvent y déroger et choisir par contrat
d’autres règles qui leur conviennent davantage que les règles légales. De même la règle
de droit est dite contraignante de sorte que sa violation entraine une sanction.

La contrainte institutionnelle permet à l’autorité publique de sanctionner


le non-respect de la règle de droit. On distingue dans ce sens, deux types de sanctions :

-Les sanctions civiles où on impose le versement des dommages et intérêts


à la partie lésée.

-Et Les sanctions pénales : où les peines sanctionnant des actes incriminés
par la loi et qui doivent en principe être proportionnées à la gravité de l’infraction.
Il s’agit principalement des d’infractions suivantes :

• Le crime : les peines criminelles principales (art.16 CP) sont : la peine de mort,
la réclusion perpétuelle, la réclusion à temps pour une durée de 5 à 30 ans,
la résidence forcée et la dégradation civique;

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• Le délit : c’est une infraction de gravité moyenne (art. 17 CP). Selon


cette disposition : « les peines délictuelles principales sont : l’emprisonnement
( d’un mois de moins et de 5 ans de plus sauf le cas de récidive ou d’autres
où la loi détermine d’autres limites) et l’amende de plus de 1200 dhs.
Elles sanctionnent de types de délits : les délits de police dont la peine prononcée
est d’un 1 mois à 2 ans par exemple : le harcèlement sexuel et des délits
correctionnels dont la personne condamnée est passible d’une peine
d’emprisonnement de 2 ans à 5 ans par exemple : le vol.

• La contravention : les peines contraventionnelles principales (art. 18 CP) sont :


la détention de moins d’un 1 mois et l’amende de 30 à 1200 dhs.

Étant donné que la règle de droit constitue un élément tranchant dans


la composition du Droit dans son sens large puisqu’il repose sur un ensemble de règles
juridiques qui déterminent la conduite des sujets de droit au sein de la société, il sera
judicieux de s’interroger sur ce qu’on entend par cette notion.

Le terme « Droit » a une double acception : l’une est objective, l’autre est
subjective. La notion de droit objectif représente un ensemble de règles imposées
par l’autorité publique, pour régir l’organisation même de la société et la situation
qui est faite au sein de cette société pour les individus. Elles régissent également,
les rapports entre la collectivité publique et les particuliers et les rapports entre
particuliers eux-mêmes.

Tandis que, le concept droit subjectif désigne l’ensemble des avantages et


prérogatives susceptibles d’être attribuées à un individu ayant pour objet de lui
permettre de jouir d’une chose ou d’une valeur ou d’exiger une prestation d’autrui.
Ces prérogatives peuvent porter soit sur des droits :

-Patrimoniaux qui entrent dans le patrimoine des sujets de droit à savoir les personnes
et qui peuvent être comptabilisés. Il s’agit de deux types de droits : le droit réel
(exemple : droit d’usufruit ou droit de propriété et le droit personnel (portant sur
une dette).

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-Et Extrapatrimoniaux : sont des droits dont la nature ne peut se traduire en monnaie,
n’ont pas de valeur pécuniaire, ils sont incessibles, insaisissables et inaliénables.

Ceci dit, le droit se subdivise en deux grandes branches, l’une dite droit public,
tandis que l’autre est dite branche de droit privé. S’agissant du droit public, cette notion
représente l’ensemble des règles qui organisent l’État et ses démembrements et
ses rapports avec les particuliers. Ses principales matières sont :

-Le droit constitutionnel : un droit qui organise les structures et le fonctionnement


des trois pouvoirs qui constituent l’État ;

-Le droit administratif : organise la structure et le fonctionnement de l’administration


et des personnes morales administratives ;

-Et les finances publiques qui portent sur la gestion des finances de l’État, ses recettes
et ses dépenses.

Par ailleurs, le droit privé est défini comme étant l’ensemble des règles qui
régissent les rapports entre les particuliers. Il comprend un certain nombre de matières
telles que :

-Le droit civil : autrement appelé le droit commun. Il comporte d’une part, les contrats
et les obligations soumis aux dispositions du dahir formant code des obligations et
des contrats (DOC).

Et d’autre part, au statut personnel (actuellement nommé code de la famille)


qui se rapporte au statut des personnes comme le mariage, le divorce, les successions,
la filiation etc.

-Le droit pénal qui est un droit déterminant les infractions et leurs sanctions ;

-Les droits procéduraux : qui sont réglementés, en matière civile par le code de
procédure civile et en matière pénale par le code de procédure pénale.

-Et le droit commercial : Cet ensemble de règles qui fera l’objet de notre étude régit
les activités commerciales exercées entre les commerçants (personnes physiques et

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morales) ou entre les commerçants et les non commerçants (personnes civiles).


Ses particularités, c’est qu’il consiste en une activité pratique qui exige la rapidité dans
la réalisation des opérations commerciales.

L’ensemble des sources de droit porte principalement sur plusieurs sources,


dont la doctrine a procédé à une répartition qui distingue les sources traditionnelles
des sources modernes. Toutefois, nous allons essayer d’appréhender lesdites sources
selon la classification suivante : on trouve de prime abord, les conventions ou les traités
internationaux qui portent sur des accords adoptés en cas de litige. Deuxièmement,
la loi, qui est votée par les deux chambres du parlement. Elle est proposée sous forme
de projet de loi par le gouvernement au parlement qui la vote en tant que proposition de
loi. Elle revêt au final la forme d’un Dahir. Troisièmement, les règlements qui sont de
la compétence du Gouvernement. Ils s’effectuent par la voie des décrets et des arrêtés.
Quatrièmement, la jurisprudence qui repose sur l’ensemble des décisions judicaires
portées devant les juridictions marocaines : tribunal, de 1re instance, Cour d’Appel et
la Cour de Cassation. Cinquièmement, la doctrine qui porte sur les théories élaborées
dans la discipline par des théoriciens, ou praticiens qui participent à la formation,
à l’interprétation et à l’évolution du système juridique. Et enfin, les usages et
les coutumes portant sur des pratiques traduits sous forme de normes générales.

Ainsi, nous porterons éclairage dans le cadre de cette étude sur :

- Le droit des contrats (TITRE I) ;

- Et Le système judicaire marocain (TITRE II) ;

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TITRE I. LE DROIT DES CONTRATS

L’étude du droit des contrats implique une distinction entre la théorie générale
des contrats et le droit des contrats spéciaux. De la première découlent les règles
générales de nature abstraite et qui s’appliquent à tout genre de contrat et ce, quelle que
soit la catégorie à laquelle appartient l’acte juridique. De la deuxième ressortent
les règles spéciales régissant une catégorie spécifique à laquelle appartient un contrat.
En effet, toute convention se trouve régie en premier lieu, par un certain nombre de
règles communes à tous les contrats (droit commun autrement appelé le droit civil) et
en second lieu, par les règles particulières à l’espèce des contrats auquel il appartient et
que l’on dénomme « contrats spéciaux » (droit des contrats spéciaux). Toutefois avant
de s’attarder sur la formation des contrats et les effets qu’ils produisent, il sera nécessaire
de porter éclairage sur la notion d’engagement qui incombe à chaque contractant dans
une relation contractuelle.

CHAPITRE I. LES OBLIGATIONS : ‫االلتزامات‬

Qu’est-ce qu’on entend tout d’abord par le droit civil ? C’est l’ensemble des
règles juridiques qui organisent les rapports privés des particuliers et leurs obligations
réciproques. C’est la discipline la plus ancienne et la plus importante du droit privé
en particulier et du droit en général. D’ailleurs, toutes les autres branches du droit sont
nées à partir du droit civil et se sont éloignées de lui pour devenir autonome.

Le droit civil comprend traditionnellement :

a) - le statut personnel : ‫األحوال الشخصية‬

Qui constitue l’ensemble des règles juridiques qui régissent la situation


personnelle des individus et qui comprennent plusieurs matières notamment : l’état civil,
le mariage, le divorce, les successions etc. Toutes ces matières sont regroupées
actuellement en un code dit le code de la famille.

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b) - les obligations et contrats

L’autre volet important du droit civil comprend les obligations et les contrats.
Le texte de loi qui régit les obligations et les contrats n’est autre que le dahir formant
code des obligations et des contrats (DOC).

Section I. La définition du terme « obligation »

À titre de rappel, le terme obligation n’est pas défini par le DOC. Cependant,
en se référant à la législation française, l’obligation a deux sens :

1. Un sens juridique large

L’obligation signifie : « tout ce que la loi commande à un individu de faire ou de


ne pas faire… », comme : l’obligation de respecter les lois de son pays (obligation de
faire) ou par exemple : tout citoyen droit s’abstenir de fumer dans les lieux publics
(obligation de ne pas faire) ou l’obligation de transférer la propriété d’une chose
par exemple : le transfert de la chose vendue du vendeur à l’acheteur dans un contrat de
vente (obligation de donner).

2. Un sens juridique restreint

Dans le sens juridique restreint, le terme obligation a plusieurs significations


selon les différentes branches de droit à savoir :

- En droit commercial : l’obligation « c’est un titre négociable émis par


une société privée ou une collectivité étatique ».

- En matière civile : « c’est un lien de droit entre deux personnes en vertu duquel
l’une ayant la qualité du débiteur ‫ المدين‬qui est tenu envers une autre personne ayant
la qualité du créancier ‫ الدائن‬soit à exécuter une prestation, soit à une abstention »
par exemple : le paiement d’une somme d’argent.

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Le débiteur qui doit de l’argent à son créancier par exemple dans un contrat
de louage ou le locataire (preneur) ‫ المكتري‬s’oblige à verser au bailleur ‫( المكري‬une somme
d’argent) ‫ سومة كرائية‬en contrepartie de sa jouissance de la chose louée ‫محل الكراء‬.

- L’abstention : par exemple : le vendeur d’un fonds de commerce s’abstient


à ouvrir un commerce de même nature à proximité de l’établissement qu’il a cédé
à l’acheteur.

Section II. La classification des obligations

On peut faire la classification des obligations d’après 3 critères :

1. D’après leur nature

Elle concerne deux obligations : la 1re est relative à l’obligation de résultat :


elle vise à atteindre un résultat déterminé, (par exemple : le transporteur qui s’engage
à livrer la marchandise à destination et à la date convenue).

La 2e est relative à l’obligation de moyen par laquelle le débiteur s’engage


seulement à utiliser les moyens dont il dispose (par exemple : le médecin ne promet pas
de guérir le malade, mais de le soigner de son mieux).

2. D’après leur objet

À ce stade on distingue trois types d’obligations :

-L’obligation de faire : qui représente l’obligation par laquelle le débiteur


s’engage à accomplir un fait (par exemple : l’entrepreneur qui accepte un service ou
une fabrication) ;

- L’obligation de ne pas faire ou d’abstention : se définit comme étant


une obligation qui oblige le débiteur à ne pas accomplir un fait. Il s’agit
d’une abstention (par exemple : l’abstention de sous location ou de nom concurrence).

-L’obligation de donner : est l’obligation par laquelle le débiteur s’engage à


transférer un droit réel au créancier (par exemple : le transfert d’une propriété).

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3. D’après leur classification

Il convient de distinguer les sources d’obligations du système classique de


la classification moderne :

 Classification classique :

Les sources des obligations telles qu’elles sont soulignées dans le DOC (art.1)
sont :

1)- Les conventions / contrats : ‫;االتفاقات‬

2)- Les autres déclarations de volonté : ‫) التصريحات األخرى عن اإلرادة‬l’engagement


par volonté unilatérale ‫;(التزام واإلرادة المنفردة‬

3)- Les quasi-contrats : ‫;أشباه العقود‬

4)- Les délits : ‫ الجنح‬:Correctionnels : ‫ الجنح التأديبية‬fait appel à des peines


d’emprisonnent de 2 à 5 ans, (par exemple : violence conjugale) et de police : ‫جنح ضبطية‬
fait appel à des peines d’emprisonnent 1 mois à 2 ans, (par exemple : outrage public
à la pudeur ‫ اإلخالل العلني بالحياء‬.

5) -Les quasi – délits: ،‫ أشباه الجرائم‬auxquelles s’ajointe la loi: .‫القانون‬/‫التشريع‬

 Classification moderne :

Les obligations peuvent être soit volontaires, dont le générateur de l’obligation


est un acte juridique : ‫ التصرف القانوني‬qui existe lorsqu’un individu manifeste
intentionnellement, sa volonté institue certains effets de droits (par exemple : le contrat
vente, de location etc.), soit légales : l’événement dont découle l’obligation est le fait
juridique : ‫( الواقعة أو العمل القانوني‬par exemple : contravention : la réparation d’un
préjudice dû à un accident de voiture).

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CHAPITRE II. LES CONTRATS ET LES QUASI-


CONTRATS

Le fonctionnement de toute entreprise repose sur une série de transactions


effectuées, soit avec d’autres entreprises, soit avec des particuliers. Ainsi, l’ensemble
de ces opérations se concrétise à travers la conclusion des contrats. Ceci dit,
qu’est-ce qu’on entend par un contrat ? Et quels sont les différents types de contrats ?

Section I. Définition et classification des contrats

1. Définition

Le contrat est une convention génératrice d’obligation dominée par un principe


qui est l’autonomie de la volonté. Ainsi, la formation du contrat postule que les parties
intéressées s’accordent sur le contenu de l’acte par lequel elles disposent à se lier.
La naissance de cette convention se concrétise par la rencontre et la complémentarité
de leurs volontés respectives. Autrement dit, par la manifestation successive
d’au moins deux volontés complémentaires, dont l’une formule l’offre et l’autre traduit
une acceptation et ce, à l’opposé de l’acte unilatéral qui émane seulement d’une seule
volonté (par exemple : le testament).

Il existe également, un troisième registre dit le registre électronique de


commerce créé pour tenir les registres locaux du commerce et le registre central et ce,
par le biais d’une plateforme électronique (art. 27 CC).

2. Classification des contrats

Il est à souligner qu’il existe de multiples classifications des contrats


en fonction de leur caractère, nature, durée des obligations créées, les formes utilisées
etc. On distingue, notamment :

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Le contrat synallagmatique ou bilatéral

Il crée une ou plusieurs obligations qui incombent à la charge de chacun


des parties, par exemple : le cas d’un contrat de vente par lequel le vendeur s’engage
vis-à-vis de l’acheteur à livrer la chose vendue, tandis que l’acheteur s’engage à payer
le prix en contrepartie.

Le contrat unilatéral

Il consiste en a contrat qui crée l’obligation à la charge de l’une des parties et


c’est l’exemple d’un emprunteur d’argent (par exemple : un contrat de prêt) qui est tenu
de rembourser le préteur qui par conséquent, n’assume aucune obligation.

Le contrat à titre onéreux

Chacune des deux parties ciblent l’obtention de l’autre contractant un avantage


précis. Il s’agit notamment, du cas d’un prêt bancaire à intérêt ou dans un contrat de
travail.

Le contrat à titre gratuit

Il constitue un contrat par le biais duquel l’une des parties procure à l’autre
contractant un avantage sans contrepartie et c’est notamment, le cas de la donation.

Le contrat commutatif

Il représente un acte juridique dans lequel la prestation prévue entre les deux
parties est certaine et déterminée comme dans le cas de vente d’un immeuble à tel prix.

Le contrat aléatoire

Il s’agit d’un contrat dans lequel la prestation fournie par l’un des contractants
dépend d’un événement incertain, d’un aléa, par exemple : le contrat d’assurance dans
lequel la prestation ne se réalise (versement de l’indemnité de l’assureur à l’assuré) que
si l’aléa se réalisé et survient comme dans le cas d’incendie, vol etc.

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Le contrat consensuel

Il nait par l’échange du consentement de chacune des parties et aucune formalité


n’est nécessaire à leur validité.

Le contrat formel et réel

S’agissant d’un contrat formel dit (solennel), dans ce genre de convention


la validité du contrat est conditionnée par l’accomplissement d’une formalité bien
déterminée c’est-à-dire, on parle de l’exigence d’un écrit (acte notarié) par exemple :
l’acte d’achat d’une maison doit s’effectuer par un acte rédigé par les soins d’un notaire.

Le contrat de gré à gré

C’est un contrat dont les parties ont la liberté de débattre leur contenu
(par exemple : le contrat de divorce à l’amiable).

Le contrat d’adhésion

C’est un contrat dans lequel son contenu est imposé par l’un des contractants
vis-à-vis de l’autre partie qui « adhère » aux clauses du contrat (par exemple :
le voyageur qui prend un billet de train ne discute pas le prix imposé par ONCF).

Le contrat à durée déterminée

Il est fixé de manière certaine lors de la conclusion du contrat, il n’est modifiable


que par un commun accord entre les deux parties (par exemple : contrat de louage
pour une durée de 3 ans).

Le contrat à durée indéterminée

Il peut se poursuivre indéfiniment (par exemple : le contrat de travail).

Section II. Les quasi-contrats

On distingue trois types des quasi- contrats conformément aux dispositions


des articles (66 – 76 DOC) :

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-Gestion d’affaire : ‫الفضالة‬,

-Paiement de l’indu :‫دفع غير المستحق‬

-Enrichissement sans cause : ‫اإلثراء بال سبب‬

1. La gestion d’affaire

Il s’agit d’un fait d’une personne nommée : « le gérant » qui sans en avoir été
chargé, accomplit certains actes pour le compte et dans l’intérêt d’une autre personne
nommée « le maitre d’affaire ou le géré ». La gestion peut correspondre à des actes
soit matériels, soit juridiques.

De sa part le gérant doit rendre compte au géré, puisqu’il assume une obligation
de prudence et de diligence, par contre le géré est tenu envers son gérant de toutes
les dépenses engagées par sa gestion et envers les tiers de toutes les obligations
contractées en son nom par le gérant, mais dans le cadre d’une gestion utile.

2. Le paiement de l’indu

Il consiste en l’exécution d’une présentation à laquelle, il n’est pas tenu et sans


l’intention de payer la dette d’autrui. En général, le paiement a eu lieu suite à une erreur
ou dans des circonstances contraignantes. La personne qui a reçu indûment
un paiement est tenue de l’obligation de restituer, tandis que celui qui a payé indûment
dispose d’une action en répétition de l’indu.

3. L’enrichissement sans cause

Selon l’adage : « nul ne peut s’enrichir sans cause aux dépens d’autrui ».
Ses conditions sont : l’existence d’un enrichissement et d’un appauvrissement corrélatif
et l’absence d’une cause légitime d’enrichissement. L’enrichissement s’apprécie
du moment où est l’action est intentée, tandis que l’appauvri ne peut obtenir plus que
son appauvrissement. L’action en reversement n’est envisageable qu’à deux conditions :

-la première est que le demandeur prouve qu’il y a eu appauvrissement de sa part,


enrichissement de la part d’autrui et le lien de causalité de l’un à l’autre.

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-la deuxième c’est qu’il n’existe aucune autre voie de droit pour obtenir réparation de
l’avantage indûment procuré.

CHAPITRE III. LA FORMATION DU CONTRAT

La formation d’un contrat est dominée par le principe de l’autonomie de


la volonté. Ce principe signifie que la volonté individuelle est souveraine pour arrêter et
fixer les clauses d’une convention. Chacun est donc réputé habile à s’engager selon
sa volonté et conformément à sa vision de ses propres intérêts. Ainsi, la formation
du contrat qu’elle soit libre ou réglementée, elle obéit à la double exigence d’un accord
de volontés et leurs supports.

Section I. L’accord de volontés

Le contrat ne peut naître que de la rencontre et de la complémentarité


des volontés respectives des parties au contrat qui s’accordent sur le contenu de l’acte
par lequel ils sont disposés à se lier.

1. La rencontre des volontés

Selon l’article 19 du DOC : « la convention n’est parfaite que par l’accord


des parties sur les éléments essentiels de l’obligation ». En effet, cet échange de
consentements se produit d’ordinaire selon un schéma classique. Mais, il arrive que
les circonstances particulières de formation d’un contrat ne facilitent pas la connaissance
de ses coordonnées temporelles.

En règle générale, un contrat éclot par la manifestation successive de deux


volontés complémentaires dont l’une formule l’offre et l’autre la traduit sous forme
d’une acceptation.

S’agissant de l’offre, elle représente une proposition de contracter adressée


soit à un grand nombre de destinataires (offre publique faite à tout intéressé),
soit à un nombre restreint (offre restreinte adressée à un groupe de personnes
déterminables), soit personnelle (à une personne dénommée).

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Elle peut également être expresse (formulée verbalement ou par écrit) comme
elle peut être tacite sous forme d’un signe extérieur et objectif révélant l’intention de
celui qui l’a provoqué (par exemple : les marchandises mises en vitrine). Quelle que soit
sa forme, une offre engage la personne qui l’a formulée et l’oblige à la maintenir
si aucun délai n’a été fixé pendant un temps raisonnable pour permettre à l’autre partie
la possibilité d’envisager son acceptation. Toutefois, elle devient caduque par le décès
ou l’incapacité de son auteur, à moins qu’elle n’ait été acceptée par son destinataire dans
l’ignorance de ces événements (art. 31 DOC).

Alors que l’acceptation, elle représente la manifestation de volonté par laquelle


le bénéficiaire d’une offre en accepte les termes. Cette acceptation détermine l’accord
des parties et la nature et les effets de la convention en question.

Elle est souvent expresse. Toutefois, elle peut être tacite sous forme d’un geste
(signe de la tête lors d’une vente aux enchères), un commencement d’exécution
(art. 28 DOC) ou une attitude révélatrice (le fait de monter dans un autobus marque
l’adhésion aux conditions d’un contrat de transport). Néanmoins, dans certains cas
le silence sera interprété comme valant acceptation conformément aux dispositions de
l’article 38 DOC qui énonce :« le consentement ou la ratification peuvent résulter
du silence lorsque la partie, des droits de laquelle on dispose, est présente ou est
dûment informée et qu’elle n’y contredit point, sans qu’aucun motif légitime justifie
son silence ».

De même pour les contrats à échéance dont il est admis qu’ils se renouvellent
par tacite reconduction (par exemple : les abonnements, l’approvisionnement
d’un commerçant par un fournisseur habituel etc.) considérés comme des relations
d’affaires déjà entamées entre les parties (art. 25 DOC).

Avant la souscription du contrat la partie qui formulera son acceptation


est tenté durant les pourparlers d’apporter quelques modifications au contrat.
Ces pourparlers aboutissent soit sur un nouvel accord, soit sur le refus
des modifications et dans ce cas la partie concernée risque de revenir sur la souscription

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du contrat car, le seul choix qui s’offre devant elle est d’adhérer à l’ensemble ou de
renoncer à contracter.

De même pour l’acceptation par correspondance ou par téléphone, elle est


parfaite au moment et dans le lieu où celui qui a reçu l’offre répond en l’acceptant
(art. 24 DOC).

2. L’intégrité de la volonté

Le contrat puise généralement sa valeur et sa force dans le fait que son contenu
a été déterminé et délibérément recherché par un accord de volontés conscientes
et libre fondé sur l’échange d’un consentement non vicié ni par l’erreur, ni par le dol,
ni par la violence.

3. La sanction du consentement vicié

Lorsqu’un contractant a été abusé par un dol, contrait par violence ou mû par
une erreur, un choix s’offre juridiquement au contractant lésé d’anéantir le contrat
souscrit en demandant son annulation.

La nullité qui est considérée comme une sanction propre aux actes juridique.
Elle représente leur anéantissement puisqu’elle permet l’effacement des effets
produisent par les conventions. On distingue :

-la nullité absolue : elle est invoquée d’office par le juge ou par tout intéressé
pendant un délai d’un an porté à 15 ans en cas d’interruption ou de suspension durable
de la prescription) ;

-la nullité relative ou la rescision : dans ce cas la personne habilitée à demander


la nullité peut y renoncer en exprimant sa volonté d’agréer l’acte tel qu’il a été formé et
elle doit être demandée en justice.

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Section II. Les supports de la volonté

Les supports de la volonté portent des éléments de réponse sur quoi


une personne s’engage et pourquoi elle s’engage. Il s’agit :

1. L’objet

Dans un contrat l’objet de la volonté émise par une partie est la matière même
de son engagement. L’efficacité d’une convention suppose que la volonté de chacune
des parties s’applique à un objet (une prestation) déterminé, possible et licite.

2. La cause

La cause d’un contrat peut être soit le résultat que chaque partie escompte de
l’opération juridique, soit elle est le mobile qui a animé chacune des parties dans
la négociation de l’opération juridique. Elle doit être licite et morale (par exemple :
ne pas porter ni sur une vente de stupéfiant, ni sur la location d’habitat pour prostitution).
Autrement dit, qu’elle ne porte pas sur une activité contraire à la religion ou aux bonnes
mœurs.

Section III. L’expression de la volonté

1. Le formalisme contractuel

En général l’élaboration d’un contrat n’est soumise à aucune condition


de forme, à aucun formalisme. On exprime cela en disant que les contrats sont en règle,
consensuels ce qui signifie qu’ils peuvent être conclus sous quelque forme que ce soit
et même verbalement. Toutefois, la loi subordonne parfois la validité ou même
l’existence de certains contrats au respect d’un formalisme particulier qui consiste
en l’établissement d’un écrit. De tels contrats sont dits solennels par opposition
aux contrats consensuels dont la nature de l’écrit différé :

-acte authentique : dont la rédaction est réservée à des personnes investies par
l’État du droit d’instrumenter en certaines matières précises et dans un ressort territorial

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déterminé comme les notaires, les juges, les greffiers, les consuls etc. Il fait foi
d’une manière quasi absolue de sa date, attestée par l’officier public.

-acte sous seing privé : celui qui est rédigé et signé par les parties elles-mêmes,
sans l’intervention d’un officier public. La valeur probante de ce type d’acte est moindre
que celle d’un acte notarié (acte authentique) puisqu’il revient à la partie qui le conteste
de toujours tenter de rapporter la preuve contraire à ce qui est énoncé dans l’acte.

2. La preuve du contrat

La preuve des contrats n’est pas en principe libre. En cette matière


la règle est que la preuve d’un engagement doit se faire par un écrit préconstitué dès que
l’enjeu est supérieur à 10,000 dhs (art. 443 DOC). Donc la personne qui prétend
l’existence d’un contrat est tenue de rapporter un écrit constatant l’acte en question.

CHAPITRE II. LA SANCTION DES CONDITIONS DE


FORMATION D’UN CONTRAT

Le contrat qui ne se satisfait pas toutes les conditions de formations imposées


par la loi est frappé de nullité. Cette dernière constitue une sanction propre aux actes
juridiques. On parle tantôt de nullité, tantôt d’annulation, tantôt de résolution
des contrats. Ceci dit, nous allons essayer de mettre en exergue la distinction entre
ces notions. Ainsi, qu’est-ce qu’on entend par la nullité, l’annulation et la résolution
d’un acte juridique ?

Section I. Les définitions

1. La nullité

La nullité se définit comme étant l’anéantissement d’un contrat. On distingue


deux variétés de nullité : la nullité absolue qui sanctionne la violation de l’une
des conditions substantielles de la formation du contrat édictées par le législateur dans
un souci de protection de l’intérêt général notamment, si la cause du contrat est illicite
(par exemple : la souscription d’un contrat de prêt pour honorer une dette de jeu).

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Et la nullité relative ou rescision : sanctionne la violation de l’une des conditions de


validité du contrat, édictées par le législateur dans un souci de protection des intérêts
des contractants, même si les conditions de sa formation sont valables juridiquement
(par exemple : le consentement vicié de l’une des parties au contrat par le dol ou
l’erreur).

2. La distinction de la nullité des notions voisines

La nullité diffère de l’annulation qui sanctionne la violation de l’une


des conditions de validité de contrat, c’est notamment le cas du consentement vicié de
l’un des contractants, soit via une disposition légale permettant l’annulation du contrat
à l’un des contractants (ex : un contrat de vente dolosif. Où la partie lésée demande
annulation du contrat). Tandis que la résolution sanctionne à la demande du créancier
impayé, l’inexécution des contrats à obligations réciproques. Mais, elle s’approche de
la nullité par son effet : l’anéantissement rétroactif de l’acte juridique).

Section II. Les conditions

1. Les conditions de nullité

Donnent lieu à la nullité absolue : l’objet impossible, immoral ou illicite,


la cause immorale ou illicite la violation des règles de formes dans les contrats
où le législateur les impose. Elle peut être invoquée par l’intéressé : les contractants,
leurs ayant cause, leurs créanciers et même le Ministère public et son délai de
prescription est de 15 ans.

Par contre, donnent lieu à la nullité relative : les vices du consentement,


l’incapacité, la lésion lorsqu’elle peut être retenue. Elle ne peut être invoquée que
par les personnes que la loi a entendu protéger notamment, les contractants,
les incapables, celui dont le consentement a été vicié et celui qui a subi la lésion.

L’action en nullité relative ne peut s’éteindre de deux manières : par


la confirmation de l’acte juridique nul (art. 317 DOC) où la personne lésée renonce
à intenter l’action. Elle peut être expresse ou tacite (par exemple : l’exécution volontaire

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du contrat nul en toute connaissance de cause, le vice d’incapacité ne pourra être


confirmé par le mineur qu’une fois parvenu à la majorité. Et par la prescription :
le délai de prescription est d’un an (art. 311 DOC), il court du jour où le vice a cessé
(pour le dol et l’erreur) et du jour de leur majorité pour les incapables.

Dans tous les cas l’action en rescision se prescrit par le délai de 15 ans à
partir de la date de l’acte (art. 314 DOC).

2. Les conditions d’annulation

Elles sont du nombre de trois : premièrement, l’incapacité de l’un


des contractants, (par exemple : l’un des contractants est un mineur qui a contracté sans
l’autorisation de son tuteur). Deuxièmement, en cas de consentement vicié
(dol, violence, erreur ou pour lésion). Troisièmement, lorsque le législateur accorde
le droit d’annulation à l’un des contractants ou à un tiers, par exemple : les motifs fondés
sur l’état de maladie et autres cas analogues, laissés à l’appréciation des juges).

Elle doit être obtenue en justice (art. 259 DOC). Toutefois, les parties peuvent
éviter cette immixtion judicaire en insérant dans leur contrat une clause résolutoire
expresse (par exemple : « le contrat sera résolu de plein droit par la seule échéance du
terme sans sommation, ni formalité »), cette formule exclut même la nécessité
d’une mise en demeure : art. 260 DOC).

Section III. Les effets

1. Les effets de nullité et de l’annulation

La nullité et l’annulation : qu’il s’agit d’annulation, de nullité absolue ou


relative, les effets sont identiques. En principe, le contrat nul, est censé n’avoir jamais
existé, par exemple : en cas d’annulation d’un contrat de vente, le vendeur doit restituer
le prix et l’acheteur la chose acquise. À l’égard des parties : le contrat est effacé
aussi bien pour le passé que pour l’avenir, il convient que les parties soient remises dans
la situation où elles étaient avant la conclusion du contrat. C'est-à-dire, on parle de

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la destruction rétroactive du contrat. Tandis que vis-à-vis des tiers : l’annulation ou


la nullité du contrat réfléchit sur les tiers (destruction rétroactive de l’acte juridique).

Cependant, il existe des exceptions à ce principe : dans le cas d’un tiers


(créancier) de bonne-foi qui acquit un droit réel comme l’hypothèque sur
un immeuble, qui conserve ses droits) ou qu’il reçoit à titre de gage une chose mobilière
de celui qui n’en est pas le propriétaire.

2. Les effets de la résolution

La résolution entraîne l’anéantissement rétroactif du contrat. Elle produit


des effets analogues à l’annulation. Si la deuxième sanction suppose que le contrat
ne s’est pas valablement formé (vicié), la résolution suppose un contrat valablement
formé mais dont un événement ultérieur, par exemple l’inexécution d’une obligation,
a rendu nécessaire l’anéantissement (par exemple: contrat de louage ou l’une
des échéances n’est pas payée).

Elle intervient en cas d’inexécution fautive de ses obligations par l’un


des contractants. Et la sanction pourra s’accompagner alors du paiement des dommages
et intérêts mis à la charge du contractant fautif. Toutefois, la résiliation ou la résolution
peut également être obtenue alors que l’inexécution du contrat résulte d’un cas de force
majeure (par exemple : si l’immeuble loué est incendié par cas fortuit, le bail se trouve
résilié, car il serait illogique d’obliger le locataire au paiement du loyer du local
qu’il n’habite plus) et dans ce cas il n’y a pas lieu alors aux indemnités.

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