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Source Solde Rephrased
Source Solde Rephrased
À ce jour, des dysfonctionnements sont toujours constatés. Les salaires sont versés avec des
retards plus ou moins prolongés et des amputations parfois importantes. Les efforts de
rattrapage n'ont pas suffi. Les militaires sont des fonctionnaires soumis à un strict devoir de
réserve. Ce sont leurs épouses qui osent parler de la gravité de leur situation financière. Il n'est
pas acceptable de mettre des familles dans de si grandes difficultés et depuis si longtemps.
Il souhaite connaître les mesures concrètes qui vont être prises pour rassurer ces familles. 2
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Publiée dans le JO Sénat du 17/01/2013 - page 151
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Publiée dans le JO Sénat du 11/10/2012 - page 2211
Pendant près de 7 ans, de nombreux soldats français ont vécu
l’enfer. Non pas sur le terrain mais à cause de leur fiche de paie.
Victimes d’un système informatique du ministère de la Défense, le
logiciel Louvois, ils en subissent encore aujourd’hui les lourdes
conséquences.
Marcel F.*, officier de l’armée de terre, toujours en activité et père de famille, a les traits tirés.
Comme des dizaines de milliers de collègues, il est victime du logiciel Louvois, système
informatique de paie des militaires, mis en service en 2011. « Un jour, ma solde n’a plus été
calculée. Conséquence, ma mutuelle m’a radié, et je ne l’ai jamais su, sauf le jour où j’ai dû
aller aux urgences. Là on m’a dit : ‘Mais monsieur, vous n’avez plus de mutuelle’. » Marcel
F. est aujourd’hui criblé de dettes.
Des dizaines de milliers de soldats ont, comme lui, reçu des bulletins loufoques. Au pic de la
crise, on dénombrait 120 000 dossiers en souffrance. Certains n’avaient reçu qu’une partie de
leur solde. Le comble était atteint avec cette solde, réduite à seulement trois centimes d’euros.
Le ministère a donc mis en place un mécanisme pour recouvrer les trop-payés. Près de 6 000
litiges ont été portés devant la Commission de recours militaire, étape nécessaire avant de
pouvoir faire appel devant les tribunaux administratifs civils.
L'armée a effectivement récupéré une partie de son argent : 360 millions d'euros ont été
remboursés. 3 000 cas restent à résoudre. Cependant, l'état-major manquait encore de 83
millions d'euros et ne les réclamait pas. pour quoi ? Il est arrivé qu'une facture soit émise sur
la paie, mais jamais réellement payée. "Il s'agit bien d'une trop grande maîtrise des logiciels",
explique Jacques Bessy, ancien policier militaire qui dirige aujourd'hui l'association
ADEFDROMIL, qui protège des dizaines de militaires. Le montant de 83 millions d'euros a
été abandonné car il ne pouvait pas être clairement justifié. »
En conséquence, de nombreux soldats ont été contraints de contracter des dettes pour
rembourser leurs trop-perçus. Je n'avais pas peur de partir au front quand j'étais militaire.
Nathalie D., une mère célibataire qui a quitté l'armée après 15 ans de service, raconte que
maintenant, elle est beaucoup moins bien dans sa tête avec Louvois. Elle a soigneusement
conservé l'argent qu'on ne lui a pas réclamait tout en indiquant qu'elle était prête à le restituer,
malgré le fait qu'elle a été victime d'un versement excessif en 2013. Elle a finalement acquis
un appartement après avoir été ignorée pendant deux ans. En 2017, elle est confrontée à la
triste nouvelle de devoir rembourser 37 000 €. Depuis, elle est dans un état d'angoisse. Je suis
inquiet d'aller au bureau, inquiet de redécouvrir combien je devrai payer ou combien ils
m'auraient donné en plus... Je suis dans une situation où je ne peux pas les payer
Fin 2013, les cas se sont multipliés, touchant tous les grades militaires sauf les généraux,
financés par un autre logiciel qui fonctionnait normalement. Mais au fond, ceux qui partaient
à l’étranger pour servir comme missionnaires subissaient des pressions. « Les gens qui
trinquent sont des enfants, explique Jacques Bessy, c'est-à-dire des gens qui n'ont pas
forcément accès à l'information, des gens qui n'ont pas de niveau d'éducation, qui ne savent
pas écrire, qui ne savent pas faire appel. , qui ne savent pas lire leurs propres articles. . »
Complétez correctement votre fiche de paie et associez-la à votre relevé bancaire. Ces gens
ont été trompés. Les « résistants » capables de se défendre étaient ceux de rang inférieur :
sous-officiers, officiers subalternes et même officiers supérieurs. »
La facture de toutes ces erreurs est difficile à chiffrer. Jean-Yves le Drian lui-même a reconnu
que l’on a gaspillé l’équivalent de ce qui avait été économisé en supprimant des emplois.
« Pour Source solde et Louvois, comme il y en a un en trop, comptons 130 millions d’euros
perdus, calcule Sylvain B., plus 160 millions d’euros de trop-versés qui sont toujours dans la
nature, on arrive à peu près à 300 millions foutus en l’air. » Évaluation sans doute sous-
estimée. En 2014, on estimait que 359 millions d'euros avaient été versés en trop aux
militaires. Quoi qu’il en soit, cette opération est un énorme gâchis.
D’autant plus qu’aucune sanction n’a jamais été imposée. La Cour des comptes reviendra
sûrement sur cet échec colossal. Peut-être que nous poserons des questions sur une éventuelle
responsabilité. Jean-Paul Bodin a admis :
Nous ne pouvons pas exiger et effectuer des tests suffisamment approfondis. La responsabilité
est collective
département.
C'est difficile pour les victimes d'entendre ça. La fatigue a pris le dessus. Beaucoup d’entre
eux ont remboursé leurs troupes après des accords amicaux. Mais leur avocate, Aïda Moumni,
ne se satisfait pas de la version officielle. « C'est Louva qui a échoué, pas les victimes. Le
ministère de la Défense est responsable de ces dysfonctionnements ; ce comportement de la
hiérarchie trahit les subordonnés. »
Non seulement Louvois affaiblit ses soldats, mais il en décourage également beaucoup de
rester dans l'armée. L’armée a perdu la confiance de nombreux soldats.
Mesure prise pour combler le dysfonctionnement :
- le renforcement des effectifs du CERHS pour lui permettre de traiter de façon satisfaisante
toutes les demandes dans un délai raisonnable ;
- la mise en place, depuis le 1er octobre 2012, d'un numéro vert accessible aux militaires et à
leurs familles afin de répondre directement à toutes leurs questions et de les accompagner
dans le traitement de leur dossier ;
- la création d'un « groupe utilisateurs » rassemblant les acteurs de la solde du ministère, les
représentants des militaires et de leurs familles, et auquel est associé le conseil supérieur de la
fonction militaire ;
- l'instauration d'un contrôle mensuel de la fonction solde permettant une double remontée des
incidents, à la fois par la chaîne de commandement et par la chaîne solde ;
- l'établissement d'un dispositif spécifiquement dédié au suivi du versement des soldes et des
primes du personnel de retour d'opérations extérieures (OPEX), s'inscrivant dans le devoir de
reconnaissance de la Nation envers celles et ceux que leur engagement expose à de difficiles
et périlleuses missions.
Pour accompagner ces actions, le ministre a décidé la création d'une mission d'appui avec le
déploiement d'équipes de spécialistes dans toutes les bases de défense. Par ailleurs, le
30 octobre 2012, le ministre a annoncé la mise en place d'une procédure exceptionnelle
d'urgence pour que tous les militaires vis-à-vis desquels l'État a une dette soient payés
immédiatement par le centre interarmées d'administration de la solde sur fonds d'avance,
lorsqu'ils en font la demande. Tous les militaires qui ont demandé la régularisation des
sommes qui leur étaient dues ont été payés. Dans le même temps, le ministre de la défense
s'est efforcé de sensibiliser les opérateurs bancaires aux difficultés auxquelles la communauté
militaire est temporairement susceptible d'être confrontée. Simultanément, des solutions de
nature à garantir une juste appréciation de la situation des militaires au regard du calcul et des
modalités de recouvrement de leur impôt sur le revenu ont été étudiées par le ministère de la
défense en liaison avec la direction générale des finances publiques.
Le remplacement de Louvois est acté. Nom de code : Source solde. Mais là encore, cela va
prendre beaucoup plus de temps que prévu. « L’appel d’offre a pris des mois, explique
Sylvain_. Le ministère voulait tout contrôler. Un logiciel nouveau comme ça, il faut au moins
trois ans pour l’installer. Comme on a pris la décision de le lancer mi-2015, il sera
opérationnel mi-2018, voire en 2019 ou 2020. » _
C’est finalement le français Sopra-Steria qui remporte l’appel d’offre, un contrat de 130
millions d’euros sur 10 ans. Oui, Steria, la même société appelée à réparer Louvois juste avant
le trop versé, et Sopra, qui avait travaillé sur le tout premier logiciel de l’armée finalement
abandonné. Elles ont fusionné… et ont obtenu le nouveau marché, de façon régulière. Chez
certains hauts gradés, dans un premier temps, on a du mal à comprendre. Mais Sopra-Steria
finit par faire consensus au sein de l’état-major.
On prévoit le lancement au 1er janvier 2019
Sauf qu’un nouveau grain de sable vient gripper la machine : le prélèvement à la source.
Lorsque le développement de Source solde a débuté, ce n’était pas dans le cahier des charges.
Or, en prévision de sa mise en place opérationnelle en janvier 2019, il a fallu le rajouter au
programme informatique. Rallongement des délais, d’au minimum un an, et augmentation de
la facture en prévision, soit quelques dizaines de millions d’euros en plus…
Pour le ministère, on estime que cela fait partie des aléas inhérents au lancement d’un
programme informatique. « Le système n’est pas figé, il ne cesse d’évoluer, se défend Jean-
Paul Bodin, secrétaire général de l’administration des armées. On prévoit le lancement au 1er
janvier 2019. » Il y aura donc bien un an de retard, et peut-être plus si l’on en croit d’autres
sources.
Cependant, la DGA souhaite apaiser les inquiétudes. En collaboration avec la direction des
ressources humaines du ministère de la Défense, elle affirme reprendre les méthodes issues
des programmes d'armement, selon les propos de Caroline Gervais. Le ministère vise une
fiabilité de 99% (après d'importantes mises à jour, Louvois ne tombe aujourd'hui juste que 91
fois sur 100). Dans cette optique, l'armée a décidé de s'appuyer sur le logiciel HR Access de
Steria et de le redévelopper pour répondre à ses besoins. Chaque technologie a été évaluée
comme un risque potentiel d'échec. À partir d'avril, une longue période de test débutera,
similaire aux tirs d'essai d'un missile balistique. "Nous allons commencer des
expérimentations avec des dossiers fictifs mais réalistes", explique Caroline Gervais. En
juillet, nous effectuerons des calculs de soldes à blanc dans la marine nationale." Pendant un
certain temps, les marins pourront comparer les résultats des deux calculateurs afin de s'y
habituer avant la mise en service définitive de Source Solde à l'été 2017. L'armée de terre et
l'armée de l'air suivront d'ici à 2019. Durant ces mois de test, Sopra Steria et la DGA espèrent
détecter et résoudre les éventuels problèmes de compatibilité entre Source Solde et les 18
autres logiciels RH utilisés dans l'armée, qui sont censés alimenter en données le système
central.
Le système, basé sur la solution RH de Sopra HR Software, a été conçu, configuré, testé et
opérationnalisé par Sopra Steria, qui a mobilisé toutes les compétences dans une approche de
bout en bout. Intégration, édition de logiciels, conseil, opérations et cybersécurité. "Nous
sommes très fiers du travail réalisé par les équipes de la Direction Générale de l'Armement,
du Ministère des Ressources Humaines de la Défense, de l'Agence Alimentaire des Armées et
des Armées, Directions et Services. Nous restons pleinement mobilisés pour continuer à
apporter un haut niveau de mobilisation. niveau de service au Ministère et répondre avec
flexibilité aux défis futurs », a déclaré Laurent Giovachini, Directeur Général Adjoint du
Groupe.
Sopra Steria est l'un des leaders européens du conseil, des services numériques et de l'édition
de logiciels, aidant ses clients à se transformer numériquement et à en tirer des bénéfices
concrets et durables. Elle apporte des réponses globales aux enjeux de compétitivité des
grandes entreprises et organisations en alliant les connaissances approfondies et les
technologies innovantes de ses métiers à une approche volontariste et collaborative. Sopra
Steria place l'humain au centre de ses actions et s'engage à aider ses clients à tirer le meilleur
parti des technologies numériques pour construire un avenir positif. Le Groupe compte 46 000
collaborateurs dans 25 pays et un chiffre d'affaires de 4 milliards d'euros