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De l’atome à la liaison S1

Objectifs pédagogiques :

Nécessité et compréhension du modèle atomique


: modèle préquantique et modèle quantique
Traitement des atomes polyélectroniques

Propriétés périodiques des atomes

Représentation de Lewis des liaisons covalentes

Prédiction de la géométrie des molécules


Liaison chimique
Licence
S1

Les modèles de l’atome


Licence
S1

Chapitre 1

Le modèle atomique:
A – Le modèle préquantique
A - La théorie ATOMIQUE avant le modèle QUANTIQUE
1- Le MODELE planétaire de Rutherford
2 – Pourquoi est-il nécessaire de faire appel à un autre modèle ?
3 - La lumière: aspect ondulatoire
4 - Interaction rayonnement / matière
5 - La lumière: aspect corpusculaire
6 – Observation expérimentale des spectres atomiques
6-1 Principe de l’absorption / émission atomique
6-2 Le spectre d’émission de l’atome d’hydrogène

7 - Le MODELE de l’atome de Bohr


A - La théorie ATOMIQUE avant le modèle QUANTIQUE

Contrairement à ce qu’indique son étymologie (« a-tome » signifie en grec


« INDIVISIBLE ») l’atome est constitué d’autres particules, dites élémentaires.

En effet, en réalité, l’atome n’est pas INSECABLE. Il est constitué d’un NOYAU
et d’un CORTEGE ELECTRONIQUE situé à l’extérieur du noyau.

Le cortège électronique occupe presque tout le volume de l’atome. Il est constitué


des particules indifférenciées que sont les électrons, mais dont l’organisation
autour du noyau contribue à la différentiation des atomes entre eux.

La distribution des électrons autour du noyau, et plus précisément celle des


quelques électrons externes, appelés électrons périphériques ou électrons de
valence, conditionne le comportement chimique de l’atome, c’est-à-dire son aptitude
à interagir avec d’autres atomes et à établir des LIAISONS CHIMIQUES.
De la même façon, l’acquisition ou la perte de quelques électrons externes change
du tout au tout la réactivité de l’atome et suivent des règles de PERIODICITE
fortement liées aux caractéristiques de constitution de l’atome.

Ainsi, les propriétés chimiques étant extrêmement liées à l’organisation de leur


cortège électronique, il apparaît crucial de maîtriser cette notion fondamentale
pour comprendre comment s’effectuent les LIAISONS dans les molécules, quelle
est la GEOMETRIE d’une molécule, …
L’atome…..

Electron
q = -1,6.10-19 C
me = 9,110.10-31 kg

Proton
q = +1,6.10-19 C
mp = 1,6727.10-27 kg
Z

Neutron
q=0
mn = 1,6747.10-27 kg
N

A = Z+N,
nombre de nucléons
(de nucleus, noyau en latin)

mp ~ mn ~ 2000 me
C’est la constitution détaillée de l’atome qui est l’objet de ce
qu’on appelle la THEORIE ATOMIQUE ou ATOMISTIQUE.

En 1911, Rutherford a proposé pour l’atome un modèle planétaire où les électrons


chargés négativement, tournent autour d’un noyau constitué de protons chargés
positivement, la force d’attraction électrostatique remplaçant la force de
gravitation.
Mais nous verrons que ce séduisant modèle ne donne qu’un atome INSTABLE.

En 1913, Bohr le modifie en y injectant des « conditions de quanta ». Dans son


modèle, le rayon de l’orbite de l’électron ne peut prendre que certaines valeurs,
dites « QUANTIFIEES », qui font intervenir la constante de Planck.
Avec le modèle atomique de Bohr, on peut retrouver toutes les fréquences (ou les
longueurs d’onde) des raies d’émission de l’atome d’hydrogène et des ions à un
électron, appelés HYDROGENOIDES*.

* Ions atomiques à un seul électron :


1- Le MODELE planétaire de Rutherford

Dans ce premier modèle « planétaire » classique, l’électron présente un


mouvement circulaire uniforme de rayon r et se déplace à la vitesse v autour du
proton.
Autrement dit, les électrons (chargés négativement) tournent en orbite autour du
noyau (chargé positivement) comme un système solaire en miniature, la force
électrostatique remplaçant la force de gravitation.

Fcen

F -e

+Ze

En se plaçant sur l’électron qui décrit une orbite circulaire, on « voit » alors le
noyau tourner autour de l’électron immobile.

Faisons le bilan des forces qui s’exercent sur l’électron pour le maintenir
immobile.
Il y a d’abord la force d’attraction électrostatique (force de Coulomb):

Ze 2 Elle est dirigée vers le noyau (force centrale) mais la


F =− vitesse de l’électron (dans le référentiel du noyau) qui est
4 0 r 2 perpendiculaire à chaque instant à cette force, l’empêche
de tomber sur le noyau.
Dans le référentiel de l’électron, tout se passe comme si
Fcen il y avait une force effective qui le tire vers l’extérieur
(force centrifuge):
F -e

v2
+Ze Fcen =m v : vitesse
r
2
où m est la masse de l’électron et où  =
v représente son accélération.
r

Les 2 forces s’équilibrent: F + Fcen = 0 mv 2


=
Ze 2
(1)
r 4 0 r 2
Ze 2
mv =
2
(2)
4 0 r

L’énergie TOTALE est la somme de l’énergie CINETIQUE T des deux particules,


pratiquement égale à celle de l’électron (puisque le noyau peut être considéré
comme immobile au centre de gravité de l’atome) et de l’énergie POTENTIELLE
ELECTRIQUE V de l’ensemble des 2 charges : E = T + V

E = T + V 1 2 Ze2 Ze 2

E = mv − OR : mv 2 =
2 4 0r (3) 4 0 r

Ze 2 Ze 2 Ze 2
E = Ec + E p = − E=−
8 0 r 4 0 r 8 0 r (4)

1
Soit E= E p = − Ec
2
Malheureusement, le modèle planétaire est théoriquement impossible.

Comme aucune condition ne pèse sur r, l’énergie de l’atome peut, selon ce


postulat, prendre, de façon CONTINUE, toutes les valeurs allant de 0 pour r infini
(ceci correspond à adopter pour origine des échelles celle de l’atome ionisé) jusqu’à
-∞ quand r tend vers 0.

Ce résultat est manifestement absurde: il doit évidemment exister une valeur


minimale de l’atome, E0, correspondant à son état le plus STABLE (état
fondamental). En outre les expériences de SPECTROSCOPIE ont montré que
l’énergie des atomes ne peut varier de façon continue entre 0 et E0.

En conclusion, l’atome planétaire, tel qu’il est décrit dans le modèle de Rutherford,
ne peut exister. D’autres considérations et modèles vont être nécessaires pour
connaître précisément la constitution de l’ATOME.
2 – Pourquoi est-il nécessaire de faire appel à un autre modèle ? :

On a pu constater d’une part, qu’il existe effectivement une borne inférieure


de l’énergie, E0, qui correspondait à une orbite du modèle de Rutherford de
rayon r = a0
4 0  2
a0 =
me 2
D’autre part, on peut montrer que les seules valeurs possibles de l’énergie de
l’atome sont de la forme:

1
E n = 2 E0 où n est nombre entier non nul.
n

L’atome de Rutherford rend compte de ces résultats à condition d’admettre que


les seules orbites possibles pour l’électron ont un rayon r tel que :

h
mvr = n
2
C’est ce que nous allons voir dans le modèle de Bohr. Mais cette condition ad hoc
ne trouve aucune justification dans la physique classique.
Une description cohérente des atomes et, plus généralement des phénomènes
microphysiques nécessitera une remise en question radicale de la notion de particule
matérielle, inspirée par des problèmes comparables à ceux rencontrés dans la
théorie sur la LUMIERE. C’est pourquoi un rappel concernant les principales
caractéristiques de la lumière doit être fait.
3 - La lumière: aspect ondulatoire
2 composantes : un champ électrique
(E) et un champ magnétique (H).
Le rayonnement lumineux est caractérisé par la propagation d'une onde
électromagnétique à la vitesse de la lumière (c = 2.998.108 m/s).

Cette onde est caractérisée par sa fréquence, sa longueur d’onde ou


son nombre d’onde.
Le spectre de l'ensemble des radiations peut se présenter de la façon
suivante :

Excitations Excitations Excitations Vibration Rotation


nucléaires des électrons électroniques moléculaire moléculaire
de coeur

Energie
Les ondes électromagnétiques et l’énergie nous entourent...

Longueurs d’onde
Composition du spectre solaire
4 - Interaction rayonnement / matière

E
nt en:
Les différents types de spectroscopie

DE = hn (c.f. partie 5)

La spectroscopie est l’analyse du rayonnement électromagnétique émis,


absorbé ou diffusé par les molécules.
Un spectre : Bande composée d’une succession de raies ou de plages
« lumineuses », traduisant la répartition des fréquences qui constituent
un rayonnement électromagnétique.
5 - La lumière: aspect corpusculaire

La notion d’aspect corpusculaire du rayonnement résulte de l’interprétation


d’interactions rayonnement matière:

A l’aube du XXe siècle, deux explications théoriques de phénomènes apparemment


sans relation vont s’avérer fondamentales pour toute l’orientation future de la
théorie ATOMIQUE.

Ces 2 phénomènes sont : le rayonnement du corps noir, interprété par Planck en


1900 et l’effet photoélectrique interprété par Einstein en 1905.

Pour chacune de ces interprétations, ces deux physiciens ont été obligés
d’introduire des concepts entièrement nouveaux dans la science.
La lumière : aspects ondulatoire et corpusculaire

Certains phénomènes physiques comme le rayonnement du corps noir et l’effet


photoélectrique sont difficiles à expliquer par la seule nature ondulatoire de la lumière.
Planck et Einstein ont démontré que l’énergie des ondes électromagnétiques est
échangée sous forme de particules sans masse appelées PHOTONS et que l’énergie d’un
photon est proportionnelle à la fréquence de la radiation qui le transporte.

c.f. chapitre 1B
6- Observation expérimentale des spectres atomiques

L’expérience montre que les atomes émettent un rayonnement lorsqu’ils sont soumis à
une excitation, qui se présente sous forme de raies spectrales.
En excitant suffisamment (électriquement ou thermiquement) des éléments ou
leurs sels (composés ioniques), ils émettent de la « LUMIERE » (visible ou non) qui,
analysée au spectroscope, donne toujours un spectre de RAIES
MONOCHROMATIQUES DISCRETES (et en plus éventuellement un spectre
CONTNU).

Spectre CONTINU

Spectre CONTINU +
raies discrètes

La partie continue du spectre (spectre de bandes) est due aux liaisons entre
atomes dans la molécule.

Seules certaines fréquences caractéristiques de l’élément étudié sont émises à


l’exclusion de toute autre. Les raies sont ainsi elles aussi caractéristiques des
atomes ou ions monoatomiques.
Chaque atome a une signature électronique qui lui est propre et qui est
caractéristique des sauts que ses électrons peuvent effectuer.

N7

He2

Fe26

Ca20
6-1 Principe de l’absorption / émission atomique

E*

Considérons un atome dans un état d’énergie E. Si l’atome reçoit une radiation de


fréquence telle que hn = |E – E*|, alors l’atome peut passer dans le niveau
d’énergie supérieure E*.
Réciproquement, un atome dans un état excité, d’énergie E*, peut émettre une
radiation de fréquence n telle que le quantum d’énergie hn est égal à l’écart
énergétique entre le niveau de départ et le niveau d’arrivée moins énergétique.

Les spectres d’absorption sont donc des SPECTRES de RAIES.


Interprétation des spectres atomiques

- Quand un atome absorbe un rayonnement de fréquence n, l'énergie


correspondante hn est transférée à l'atome.

Atome + Photon ⎯→ Atome excité


Il passe dans un état excité d’énergie E* = E + hn

- Quand un atome émet un rayonnement de fréquence n,

Atome excité ⎯→ Atome + Photon E = E* - hn


• Ces échanges de photons se font à des fréquences {n}
caractéristiques de la nature de l’atome considéré et de la transition
particulière mise en jeu.

{n}
Elles constituent le Spectre de l’atome
Bohr en a donné une première interprétation, après les propositions de
lois empiriques de Balmer…
6-2 Le spectre d’émission de l’atome d’hydrogène

Obtention du spectre d’émission de l’atome d’hydrogène:

Lors d’une décharge électrique provoquée par un champ électrique intense dans du
dihydrogène gazeux, des molécules sont ionisées, dissociées et des atomes ionisés
sont produits.
Les protons se recombinent ensuite avec les électrons pour donner l’atome dans son
état fondamental, en passant par un certain nombre d’états excités d’énergie
intermédiaire, chaque étape s’accompagnant d’émission d’une quantité Ei d’énergie
lumineuse.

H+ + e- → H*** + E1 → H** + E2 → … → H (fondamental)


6-2.1 La série de Balmer

4 410 nm 434 nm 486 nm 656 nm


radiations Spectre d’émission de l’atome d’hydrogène (série de Balmer)

Dans le domaine du visible, ce spectre correspond à l’émission d’un jeu discret de


longueurs d’ondes caractéristiques : 4 raies. Elles forment la série de Balmer.
Pour l’hydrogène, Balmer a trouvé (empiriquement) qu’elles satisfont toutes à la relation :
1  1 1 
Nombre d’onde, p = = RH . 2 − 2 
 Série de Balmer (p > 2
≡ n = 1/ P 2 p  (dans le visible) dans le
cas général)

RH = 1,09677.107 m-1 est la constante de Rydberg, p est un entier (3  p  6).

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