Dr Maher Jabari (Traduit de l’Arabe ) La pointe de l'ouragan de la crise financière mondiale est apparue lors de la crise hypothécaire aux Etats-Unis. Cela ne signifie, pourtant, pas que la cause du problème est limitée à la crise hypothécaire. Les racines de la crise remontent en réalité à de nombreuses décennies et est liée aux lois intrinsèques du système économique capitaliste lui- même, de sorte qu’on puisse assimiler la révélation de la crise hypothécaire de l’effondrement du système économique capitaliste à l’explosion d’une tumeur cancéreuse que le monde était jusqu’alors insouciant de son danger, que son explosion a fait écouler des flux de pus puant bouchant les nez, les gens ont dès lors réalisé le danger. Au fait, l’usure a été la principale cause de la crise hypothécaire, qui a conduit à l'incapacité des gens à rembourser les prêts avec lesquels ils ont achetés leurs logements. Ces derniers, ont donc été remises en vente et les offres dans le secteur immobilier a augmenté jusqu’à l’apparition du problème de manque de liquidités auprès des banques à cause du non- recouvrement de la dette immobilière. La crise a, par conséquent, explosé. Cependant, limiter la pensée au juste problème de l'usure ne suffit pas pour surmonter la crise. Il faudra, en outre, diagnostiquer toutes ses dimensions et comprendre les éléments des contre- mesures essentielles et efficaces dans le système alternatif. C’est ce qu’expose, en résumé, cet article, permettrait-t-il de mobiliser la pensée des économistes à se pencher sérieusement sur les détails de la crise et les détails du traitement économique islamique. Au cours du siècle dernier, un système monétaire à base de billets de banques, détaché de l'or et l'argent, méconnu de l'humanité pendant toute sa longue histoire, a émergé. Un système corrompu, comme en témoignent les crises de liquidités et les fluctuations des taux de change. Ce système a commencé à prendre forme lorsque les Etats-Unis ont décidés de ne pas adopter une couverture complète de la monnaie par l’or, ainsi la valeur du Dollar est devenue fortement liée au pouvoir politique et non pas au fond en or comme ce fut le cas jusqu’au début du siècle dernier. L’individualisme sous-jacent du système capitaliste a transformé l’être humain en un monstre voluptueux: Il a commencé à se procurer les biens en suivant son instinct de possession sans contrôles limitant la propriété des biens, ce qui constitue l'antithèse du socialisme, qu’avait restreint la propriété à l'État. Cela a conduit à la concentration des capitaux dans des poches déterminées dans le monde, et une fois de plus les crises de ces poches deviennent des crises mondiales, car un faible pourcentage de personnes dans le monde possède et dispose de la majorité de la richesse produite par le monde. En particulier, le système capitaliste définit la question économique par le besoin d’augmentation de la richesse et sa multiplication sans prendre en considération ceux qui détiennent cette richesse et la façon dont ils se l’ont possédés et gèrent. En outre, la course à la richesse, dans le contexte du progrès matériel de l’occident (dont il a droit d'être fier du progrès technologique) l’a conduit à transformer la valeur de la production intellectuelle en des propriétés monopolisées par les détenteurs qui les exploitent. La législation sur la propriété intellectuelle était à l'origine de l'enflure de nombreuses entreprises NTIC multinationales et leur transformation accrue en ballons de dollars au point qu’une base de données et ses produits valent des millions de dollars, généralement vendue et revendue à de nombreuses reprises et sans que les acheteurs qui ont payés ne se l’approprient. Courant du siècle dernier, le pétrole s’est introduit comme un énorme facteur faisant tourner les roues du progrès, et une fois de plus les revenus de ce pétrole et ceux de ses produits ont été versés dans les poches monopolistiques qui ont façonnés le mouvement de l'économie dans les secteurs du pétrole et de l'énergie depuis le début du siècle dernier et ont continués à le monopoliser, et ont donc continués à acquérir l'essentiel des recettes de ce domaine, et ont en conséquence privatisés ce que les états possédaient, renforçant ainsi la législation sur la propriété individuelle dans chaque direction. La colonisation militaire titrant le dernier siècle et celui qui l’a précédé ainsi que les deux guerres mondiales ont propulsés les industries militaires. Le conflit entre les camps et les forces internationales a conduit à une course à l’armement. Ensuite, depuis le milieu du siècle dernier, les gens pensaient que les grandes guerres ont pris fin quand soudain, l'Union soviétique s'est effondrée, et les entreprises productrices d’armes ont eu besoin de stimuler la demande de leurs produits. Aussitôt, les Etats-Unis déclarent une grande guerre sur l'Afghanistan et sur l'Irak, au moment où les stocks d’armes avaient commencés à s’accumuler dans les dépôts des entreprises qui les fabriquent. De cette manière, les responsables politiques et les grands fabricants d’armes avaient réussis à raviver le marché des produits de guerre. Les industries militaires se sont en conséquence proliférées de nouveau. De nouveaux concepts de colonialisme se sont développés sous le prétexte de propagation de la démocratie et la lutte contre le terrorisme, mais ceci a été au détriment du pompage des fonds de la part des États aux sociétés et à des poches bien déterminées. Ce qui veut dire que cela a contribué à la concentration des richesses entre des mains bien déterminées et à charger les Etats par de lourdes dettes dues aux coûts de cette guerre. L'idée des marchés financiers s’était développé et le commerce se passait désormais sur papier sans réception réelle des marchandises, et le maniement de l'offre et de la demande était devenue sur des écrans numériques et n’étaient pas dans les marchés des biens réels. Les spéculations se sont, dès lors, apparues comme des pratiques commerciales qui ont menés à une augmentation obscène des prix. En outre, la formation de sociétés est devenue sur la base des capitaux entre des parties qu’elles, ni se rencontrent ni se contractualisent sur l'effort et le fond. Ainsi, l'idée des sociétés par actions – que leurs actions fluctuent entre la hausse la baisse d’une minute à l’autre - est apparue et est devenu possible de publier de fausses informations sur les bénéfices de ces sociétés. Il est également devenu possible d'utiliser des analystes financiers pour émettre de fausses prévisions sur l’augmentation de la valeur financière des entreprises et l’argent des gens simples qui ont été amenés vers les marchés financiers a été par conséquent perdu. Et encore une fois, cet argent a été versé dans les poches de ce que les perdants appellent "baleines" et les scènes de faillite des joueurs dans les marchés financiers se sont multipliées. Bien sûr, il ya d'autres facteurs en rapport avec l'absence d’éthique et de contrôle du comportement individuel qui a permis aux gérants des institutions financières de verser d'énormes sommes dans leurs propres poches par le biais de salaires, de primes et d’indemnités irréels que les grandes analyses économiques en ont témoignés. De là, il est tout à fait possible de titrer que : le système économique occidental a limité la question économique à l’accroissement de la richesse (la production) et a conduit à sa concentration vers des riches déterminés. Il est aussi possible d'extraire un certain nombre de paramètres qui définissent la crise économique mondiale, dont certains liés aux législations en vigueur et d’autres en relation avec les comportements et les pratiques capitalistes basés sur l'individualisme et la cupidité. À savoir: 1. La propagation de l'usure et sa législation 2. L'émergence d’un système monétaire à base de billets de banques indépendant de l'or et de l'argent 3. Hégémonie de la propriété individuelle sur les autres types de propriétés 4. La prolifération et la législation de l'idée de la propriété intellectuelle des innovations et des inventions 5. La transformation du pétrole et de l'énergie en une propriété privée et la législation des privilèges des sociétés 6. La propagation de l'idée de privatisation dans de nombreux secteurs économiques. 7. Subjuguer les principes, la politique et la guerre au service des sociétés productrices d’armes. 8. La domination de l'idée du profit sur le comportement individuel et l’expansion de la cupidité et l'absence du contrôle moral (comme la moralité). 9. Consolidation des législations relatives aux ventes fictives (sans « Taqabudh ») et la législation de types frivoles de sociétés. 10. La définition de la question économique par l’accroissement de la production et de la richesse. Et là viendra la rapide comparaison avec les caractéristiques de la vision économique du Hizb ut-Tahrir, qui l’a déduite de l'Islam, de chacun des points ci-dessus. Cette vision est un ensemble de dispositions juridiques émises par le Seigneur de l’humanité qui sait plus que tous ce que s’est passé et tout ce qui adviendra. Cet article ne permettra, en outre, pas de présenter les textes juridiques de cette vision et de leurs explications, cependant, tout cela est disponible dans les publications de Hizb ut-Tahrir, en particulier dans le livre « Le Système Economique en Islam »* : 1. L’interdiction –dimension sacré du terme- de l’usure est impérative en Islam. La crise hypothécaire reflète de facto la nullité des tentatives de contournement des lois Islamiques et la légalisation des «banques islamiques" ainsi que la promulgation par quelques uns des prêts immobiliers pour les musulmans en occident. 2. Révérence de l'or et de l'argent comme l’unique système monétaire en Islam, et le retour de ces minéraux en monnaie fixe au lieu d’être une marchandise exposée à la variation des prix, ce qui conduira à la stabilité de la monnaie. 3. La subdivision des propriétés en trois classes : une propriété privée, une propriété publique et une propriété de l'Etat, ce qui permettra de résister à la monopolisation et de distribuer la richesse. 4. L'illégalité de la propriété intellectuelle des innovations et des inventions, ce qui permettra de résister à la monopolisation des connaissances produites, et de mettre un terme à l’augmentation irréelle des fortunes des entreprises NTIC. 5. La considération du pétrole et de tout produit en relation avec l'énergie en tant propriété publique ne devant pas être restreinte aux individus et aux entreprises 6. L’invalidité de la privatisation des propriétés publiques et des propriétés de l'État, et la conservation des droits des personnes dans la richesse que l'état produit et gère leurs processus de développement. 7. L’attribution de l'industrie militaire à l'émir du djihad et donc à l'État, et ne pas ouvrir la voie aux entreprises privées pour la fabrication d'armes, et limiter les guerres à la résistance aux occupations et à la diffusion du message de l'Islam, ce qui extermine l'existence des entreprises de guerre de budgets dépassant parfois les budgets d’États. 8. L’interdiction des ventes dans lesquelles « Al-Taqabudh » n’a pas été observé, et donc la disparition de l'idée de spéculation et l'accès à la stabilité des prix des marchandises. Ensuite, la limitation des types de sociétés -qui sont caractérisés dans l'islam par l’exigence de l’existence de l’effort en tant que partie principale associée- et de ne pas reconnaître la légalité des sociétés de fonds seuls, sans effort, ce qui a ouvert par ailleurs la voie aux jeux de hasard avec les marchés monétaires. 9. La prédominance de l'esprit de piété sur les comportements des individus et leur mise en œuvre des lois du système économique islamique fondées sur la base des cinq classes des lois islamiques –Fardh, Mandoub, Moubah, Makrouh et Haram- en vue de parvenir à l'agrément d'Allah et, par conséquent, l’existence d’un autocontrôle à l’intérieur de l’individu sur son comportement. 10. Définir la question économique comme un problème de distribution de richesse, et non pas de sa production et décréter les lois conduisant à la répartition équitable des richesses et évitant sa concentration dans des mains limitées. Ceux-ci sont dix points déduits de l’Islam, formulés par Hizb ut-Tahrir dans sa vision économique. J’ai bien spécifié Hizb ut-Tahrir dans le titre (malgré qu’elle soit une vision islamique générale) car certaines des visions économiques contemporaines affiliées à la législation islamique ont omis certains des points su-cités et d'autres les ont violés, et donc cette vision est une vision islamique caractérisant Hizb ut-Tahrir. La singularité de sa vision revient à sa bonne méthode d'inférence (Al-Ijtihad) basée sur des textes législatifs sans être influencée par les sécrétions du système capitaliste, alors que certains auteurs et chercheurs, éblouis par les théories économiques capitalistes ont dérapés en tentant de les islamiser par imitation de l’occident. La recherche législative et l’inférence ou « Al-Ijtihad » se sont devenus pour eux basés sur le résultat avant les textes et ils recherchent ensuite les interprétations des textes législatifs qui sont en accord avec le résultat placé, d’où la perte de la singularité de l’Islam après l’avoir limité aux produits du capitalisme. Hizb ut-Tahrir reformulera sur la base de ces points le système économique dans l'imminente État de Khilafah, que son prochain système aura une incidence sur tous les coins du monde à un moment où les frontières et les différences qu’avaient restreint les interactions des communautés et des entités dans l'histoire, se sont fondues. La crise mondiale devrait motiver les théoriciens musulmans en économie à songer dans l’étude des détails de ces points, les montrer et proposer le système économique dans le monde. Ce qui est certains, c’est que certains intellectuels occidentaux exposent certaines de ces caractéristiques, à titre d’exemple ce qu’a présenté Noman Hanif, dans son article "Al- Khilafah: Le défi de l’Islam au système mondial" publié dans le site web de « media monitors », le 31/1/2006, où il a montré ce qui caractérise le système économique islamique en terme de séparation de la propriété de l'État, la propriété publique et la propriété privée comme alternative à la privatisation dans le modèle économique et le caractère le plus important dans ce système : la législation du système monétaire basée sur l'or et l'argent, et la définition du problème fondamental de l'économie comme problème de distribution et non pas un problème de production comme l’est dans la pensée occidentale ainsi que le traitement des ressources minérales, y compris le pétrole et le gaz sur la base du fait qu'elles sont «le droit de tout citoyen et l'État se charge de préserver le droit de leur gestion" La tyrannie de l'idée de la propriété individuelle a permis au capitalisme d’autoriser les accaparements -alors que l'islam les a interdits-. Elle a permis au capitalisme de transformer les minéraux extraits de la terre comme l’or et le pétrole en des marchandises possédées par des personnes -alors que l’Islam a limité le droit d'extraction à l'État-. Elle a également permis au capitalisme d’autoriser à posséder des outils de production associés aux industries des matières premières et les industries extractives comme les métaux et le pétrole -alors que l'Islam a interdit aux individus et aux personnes de posséder ces outils de production-. Quelques nouvelles voix en Europe se sont levées appelant à tirer profit du système économique de l'islam, tels que le magazine "Challenges" que son rédacteur en chef, Vincent Beaufils, avait intitulé son édito du 11/09/2008 (Le Pape ou le Coran) en se demandant sur "la morale du capitalisme", et a déduit: " ... au moment où nous traversons une crise financière qui balaie tous les indices de croissance sur son passage, c'est plutôt le Coran qu'il faut relire que les textes pontificaux. Car si nos banquiers, avides de rentabilité sur fonds propres, avaient respecté un tant soit peu la charia, nous n'en serions pas là." et plus loin « ... l'argent ne doit pas produire de l'argent. » et encore plus loin « Le respect de ce principe du Coran est également fort utile dans la relation que chacun entretient avec l'argent, qu'il s'agisse des entreprises ou des particuliers : les personnes morales n'ont ainsi pas le droit de s'endetter au-delà de leur capitalisation boursière; quant aux personnes physiques, elles ne peuvent de facto souffrir de surendettement. » ou Roland Askin, rédacteur en chef du « Journal des Finances » dans son blog du magazine qui suggère dans son article intitulé « Wall Street, mûr pour adopter les principes de la Charia? » « ...d'appliquer des principes de la Charia arrêtés sept cents ans auparavant : interdit de vendre des actifs que vous ne possédez pas de façon effective ou de réaliser des opérations de prêts d'argent moyennant rémunération. Interdit surtout de spéculer sur les déboires d'une entreprise. Le seul moyen de s'enrichir c'est de participer au développement d'une entreprise et d'en percevoir les fruits en étant présent au capital. Des principes simples et de bon sens que tous les détenteurs d'actions ou de contrats d'assurance-vie indexés sur la Bourse auraient voulu voir appliqués plus tôt. » Les Etats-Unis sont au bord de l'effondrement, et son plan financier approuvé est de l’ordre d’analgésiques et n’est pas de l’ordre de traitements fondamentaux tels que l’ont en témoignés certains analystes, parce que le cancer a été dans un stade très avancé ! Il est temps pour que leurs clients se soustraient de leur enfer et ne pas s'accrocher à eux dans leur chute. Le temps avance à une grande vitesse vers la réalisation de cette vision économique, qui fait partie d’un projet de civilisation complet que l'islam avait légiféré et que Hizb ut-Tahrir l’a inféré de ses sources et le propose comme nouvel ordre mondial. L’ère des Etats-Unis est désormais du passé ; temps et place à l'Islam. Dr Maher Jabari Membre du Bureau d’information de Hizb ut-Tahrir en Palestine