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Voyager : un privilège de classe
Biographie de Pierre Loti :
Pierre Loti, de son vrai nom Louis Marie Julien Viaud, est un écrivain « exotique »
français qui a mené parallèlement une carrière d'officier de marine. Il est né en 1850
à Rochefort et mort en 1923 a Hendaye . Loti s'affirme comme "le plus grand écrivain
exotique". Il est l'auteur entre autres de : Aziyadé et Pêcheur d'Islande. Chaque livre
qu’a écrit Loti correspond a un pays différent a chaque fois .
Vocabulaire du texte :
S’éploie → Se déployer .
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Voyager : un privilège de classe
Environ deux heures du matin. Nous sommes réveillés, mais délicieusement et
à peine, par une musique lente, douce, jamais entendue et si étrange… Ce n’est ni
très loin, ni très près… Des flûtes, des tympanons, des cithares ; on dirait aussi des
carillons de clochettes, et des gongs argentins rythmant la mélodie en sourdine. En
même temps nous percevons que le bruit des rames a fait trêve, que le sampan ne
marche plus. Donc, nous voici au terme de notre voyage par eau, et amarrés sans
doute contre la rive pour débarquer ensuite au lever du soleil. La musique persiste,
monotone, répétant toujours les mêmes phrases, qui ne fatiguent pas mais qui
bercent. Et nous nous rendormons bientôt, ayant dit en nous-mêmes, pendant ces
minutes d’un demi-réveil : « C’est bon, nous sommes arrivés au Siam, devant
quelque village, et il y a fête nocturne… dans la pagode… en l’honneur des dieux
d’ici… »
Six heures et demie du matin. Réveil encore, mais pour tout de bon cette fois,
car il fait jour ; entre les planches qui nous abritent, nous voyons filtrer des rais de
lumière rose. La musique n’a pas cessé, toujours douce et pareille, mêlée
maintenant à l’aubade sonore des coqs, aux bruits de la vie diurne qui revient.
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Voyager : un privilège de classe
l’âge d’or, où les gens nous regardent passer avec des sourires de bienveillance
timide. La race semble de plus en plus mélangée de sang indien, car beaucoup de
jeunes filles ont de grands yeux noirs, ombrés comme ceux des bayadères.
Après Siem-Reap, nos charrettes à bœufs quittent la rivière, pour tourner dans
un autre chemin de sable qui plonge en pleine forêt. Alors c’est fini tout à coup des
grandes plumes vertes au-dessus de nos têtes ; toute cette végétation de cocotiers
et d’arékiers se localisait au bord de l’eau ; nous pénétrons sous des feuillages qui
ressemblent à ceux de nos climats, seulement les arbres qui les portent seraient un
peu des géants à côté des nôtres. Malgré tant d’ombre, la chaleur, à mesure que
monte le soleil, devient de minute en minute plus accablante. Suivant le vague
sentier, à travers la futaie démesurée et la brousse impénétrable, nos charrettes
sautillent, au trot de nos bœufs, entre deux rangées de buissons ou de fougères. Et
les singes prudents grimpent au plus haut des branches.
C’est au bout de deux heures environ de cette course en forêt que la ville
fabuleuse tout à coup se révèle à nos yeux, quand déjà nous nous sentions pris par
le sommeil, à force de cahots, de bercement et de chaleur.
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Voyager : un privilège de classe
Questions :
Pierre Loti invite son lecture a un voyage a travers les sens ( toucher, odeur, … )
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