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Objet d’étude n°3 : La poésie 

du Moyen-âge au XVIIIème siècle

Introduction : Qu’est-ce qu’un texte poétique ?


Une tentative de définition

Document 1 : 3 textes : Sont-ils « poétiques » ?

Lisez avec attention ces 3 textes anonymés.

A) Quand, les deux yeux fermés, en un soir chaud B) L'huître, de la grosseur d'un galet moyen, est
d'automne, d'une apparence plus rugueuse, d'une couleur moins
Je respire l'odeur de ton sein chaleureux, unie, brillamment blanchâtre. C'est un monde
Je vois se dérouler des rivages heureux opiniâtrement clos. Pourtant on peut l'ouvrir : il faut
Qu'éblouissent les feux d'un soleil monotone; alors la tenir au creux d'un torchon, se servir d'un
couteau ébréché et peu franc, s'y reprendre à
Une île paresseuse où la nature donne plusieurs fois. Les doigts curieux s'y coupent, s'y
Des arbres singuliers et des fruits savoureux; Des cassent les ongles : c'est un travail grossier. Les
hommes dont le corps est mince et vigoureux, Et coups qu'on lui porte marquent son enveloppe de
des femmes dont l'œil par sa franchise étonne. ronds blancs, d'une sorte de halos.
A l'intérieur l'on trouve tout un monde, à boire et
Guidé par ton odeur vers de charmants climats, à manger : sous un firmament (à proprement parler)
Je vois un port rempli de voiles et de mâts Encor de nacre, les cieux d'en dessus s'affaissent sur les
tout fatigués par la vague marine, cieux d'en dessous, pour ne plus former qu'une
mare, un sachet visqueux et verdâtre, qui flue et
Pendant que le parfum des verts tamariniers, reflue à l'odeur et à la vue, frangé d'une dentelle
Qui circule dans l'air et m'enfle la narine, noirâtre sur les bords.
Parfois très rare une formule perle à leur gosier
Se mêle dans mon âme au chant des mariniers.
de nacre, d'où l'on trouve aussitôt à s'orner.

C) Ça a débuté comme ça. Moi, j'avais jamais rien dit. Rien. C'est Arthur Ganate qui m'a fait parler. Arthur, un
étudiant, un carabin lui aussi, un camarade. On se rencontre donc place Clichy. C'était après le déjeuner. Il veut
me parler. Je l'écoute. « Restons pas dehors ! qu'il me dit. Rentrons ! » Je rentre avec lui. Voilà. « Cette terrasse,
qu'il commence, c'est pour les oeufs à la coque ! Viens par ici ! » Alors, on remarque encore qu'il n'y avait
personne dans les rues, à cause de la chaleur ; pas de voitures, rien. Quand il fait très froid, non plus, il n'y a
personne dans les rues ; c'est lui, même que je m'en souviens, qui m'avait dit à ce propos : « Les gens de Paris
ont l'air toujours d'être occupés, mais en fait, ils se promènent du matin au soir ; la preuve, c'est que lorsqu'il ne
fait pas bon à se promener, trop froid ou trop chaud, on ne les voit p lus ; ils sont tous dedans à prendre des
cafés crème et des bocks. C'est ainsi ! Siècle de vitesse ! qu'ils disent. Où ça ? Grands changements ! qu'ils
racontent. Comment ça ? Rien n'est changé en vérité. Ils continuent à s'admirer et c'est tout. Et ça n'est pas
nouveau non plus. Des mots, et encore pas beaucoup, même parmi les mots, qui sont changés ! Deux ou trois
par-ci, par-là, des petits... » Bien fiers alors d'avoir fait sonner ces vérités utiles, on est demeurés là assis, ravis,
à regarder les dames du café.
- Le(s)quel(s) de ces textes est selon vous un poème ? Sur quels critères vous êtes-vous fondés pour le
déterminer ?
Texte 1 : il s’agit d’un poème vu qu’on y retrouve des vers et des strophes mais aussi des rimes.
Texte 2 : il me semble qu’il s’agit d’un poème en prose vu qu’il décrit une huitre. Il utilise des métaphores
« c’est un monde… » l.3, des alliterations (son k) « curieux », « coupent », « cassent » l.7…

Texte 3 : il me semble que ce texte n’est pas poétique, on a l’impression que celui/celle qui a ecrit le texte veut
raconter une ou son histoire. Il y a des dialogues et l’histoire se passe.

- Pourquoi le dernier texte semble-t-il plus éloigné du genre poétique ?


Il semble plus éloigné du genre poétique car on ne retrouve pas des critères du genre poétique. Il n’y a pas de
rimes, pas de strophes, pas de figures de styles ni de description. Il a l’air d’une histoire racontée par une
personne.

Document 2 : Deux citations de Paul Valéry ( in Variétés.1936)


a) « Poésie, c'est le premier sens du mot, c'est un art particulier fondé sur le langage. Poésie porte aussi
un sens plus général, plus répandu, difficile à définir, parce qu'il est plus vague ; il désigne un certain
état, état qui est à la fois réceptif et productif »

b) "La poésie est l'ambition d'un discours qui soit porteur de plus de sens et de plus de musique que le
langage ordinaire n'en peut porter."

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