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D’APRÈS UN CONTE
TRADITIONNEL CHINOIS
À mes deux filles, Jeanne et Marie,
pour les combats que la vie nous fait mener,
que nous soyons homme ou femme,
et pour l’issue remplie d’amour.
K.

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© Flammarion, 2018
Éditions Flammarion – 87, quai Panhard-et-Levassor – 75647 Paris Cedex 13
ISBN : 978-2-0814-1511-9 – N° d’édition : L.01EJDN001421.N001
Dépôt légal : septembre 2018
Imprimé au Portugal par Printer – 07/2018
Loi n° 49-956 du 16 juillet 1949 sur les publications destinées à la jeunesse
 D’APRÈS UN CONTE K D
TRADITIONNEL CHINOIS O O
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Tsi tsi tsi, quel est ce bruit ?
Un grillon ou une chanson ?
C’est celui de la navette qui court sur le fil de soie
Celui de l’étoffe soyeuse qui se fabrique
Celui de Mulan qui tisse.
Sauf qu’aujourd’hui, au milieu des « tsi tsi tsi »,
la main de Mulan s’arrête… Le silence s’installe…
Le corps de Mulan soupire…
– Qu’as-tu ? lui demande sa mère. Penses-tu
à quelqu’un ? Ton cœur est-il pris ? Ou est-ce
un souvenir venant de loin qui te remplit ?
– Rien de tout cela, ma mère, répond la jeune
fille. Hier soir, alors que je tissais encore,
un messager impérial a apporté
un ordre militaire. Le pays est menacé
par une invasion ! L’empereur mobilise
ses troupes. Il ordonne que Père les conduise.
– Mais, crie la mère, ton père est vieux et malade !
Les batailles qu’il a menées sont anciennes !
– Je sais, c’est ce que j’ai répondu, dit Mulan.
Mais alors, le messager a déclaré :
« Ton frère n’a qu’à prendre sa place ! »
Avec détermination, Mulan dépose la navette et se lève.
Elle est aussi fine que vive. Dans l’enfance,
son père lui a enseigné les arts martiaux.
Elle sait maîtriser l’épée.
– Petit frère est trop jeune, dit-elle, mais notre famille
doit encore servir le pays. En tant qu’aînée,
c’est à moi d’y aller.
– Es-tu folle ? bondit sa mère. Tu es une femme,
pas un guerrier !
– Mère, je suis le yin et le yang, les ténèbres
et la lumière, la terre et le ciel ; je suis à la fois
la femme et l’homme, dit la jeune fille.