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S.

BENHMIDA Calcul des probabilités

S. BENHMIDA F.S.J.E.S
Introduction générale
Année universitaire 2014/2015
2ème semestre Actuellement on fait recours au calcul
des probabilités dans plusieurs
domaines, notamment dans le
Calcul des Probabilités domaine des sciences économiques
et sociales, et cela pour la simple
raison, qu’on y est confronté à des
Filière: Economie et Gestion
phénomènes aléatoires, c.à.d des
Module: Probabilités phénomènes dont on ne peut pas
connaître ou prévoir avec certitude
Sections C & D les résultats.
2
1

Cet aléa ou hasard est dû généralement à la L’étude de chaque phénomène commence par
complexité du phénomène étudié (ou La collecte des informations et se termine
/et) à un manque d'informations. par sa modélisation, afin de tirer des
conclusions et prendre des décisions.
Exemples :
la modélisation du phénomène étudié, qui
- Prévoir, le temps qui fera demain, ou le
consiste à déterminer un modèle qui
prix d’une action boursière.
explique le mieux possible ce phénomène, en
- Estimer la proportion des boîtes de
se basant sur les résultats de la statistique
conserves abîmées dans un grand lot de
descriptive, et la théorie des probabilités.
boîtes de conserves.
D’où, l’intérêt d’un cours de calcul des
3 probabilités 4

Programme
Chapitre 3 : Variables aléatoires
Chapitre 1: Outils mathématiques Définition
Théorie élémentaire des ensembles Loi d’une variable aléatoire
Analyse combinatoire Caractéristiques d’une variable aléatoire
Couple de variables aléatoires
Chapitre 2: Notion de probabilité et généralités
Chapitre 4 : Lois de probabilité discrètes
Définitions et vocabulaire usuelles
Propriétés d’une loi de probabilité Chapitre 5 : Lois de probabilité continues et lois
usuelles

5 6

Chapitre 1 1
S. BENHMIDA Calcul des probabilités

Bibliographie
B. GOLDFARB & C. PARDOUX (Stat 111)
C. ATLAN & G. TRIGANO (Math 108) Introduction à la méthode statistique
Mathématiques appliquées à la gestion : (Chap. 5, 6 et 7)
Exercices corrigés (Chap. de 1 à 5)
M. N. BOULIF (Stat 9) Bernard GRAIS (Stat 22)
Calcul des probabilités Méthodes statistiques (Chap. I, II et III).
( 50 épreuves d’examens corrigées) A. ELMARHOUM & M. DIOURI (Stat 122)
Probabilités (Cours + exercices corrigés)
Cyrille CRAPSKY (Stat 88) K. MESLOUHI (Stat 81)
Probabilités pour l’économie Calcul des probabilités
(Cours avec exercices corrigés) (Cours + exercices corrigées)
A. GAGOU (Stat 114) R. SANDRETTO (Stat 113)
Introduction aux probabilités
Probabilités (Chap. 2 – 5)
(Cours avec exercices corrigés)
7
(Rappels de cours + exercices corrigés) 8

Historiquement, on a considéré la probabilité


d’un événement, comme le rapport du
nombre de cas favorables à sa réalisation sur
le nombre de tous les cas possibles pour
l’expérience aléatoire étudiée, et cela
suppose que tous les cas possibles ont la
même probabilité (équiprobabilité) et que
Chapitre 1 leur nombre est fini. Car parfois l’une (ou/et)
l’autre de ces deux hypothèses ne sont pas
vérifiées.
Mais, dans la pratique on rencontre des
expériences où ces hypothèses sont bien
Outils mathématiques vérifiées. D’où, pour calculer les probabilités,
dans de telles situations, on a besoin de
deux outils, la théorie des ensembles et
l’analyse combinatoire, le premier pour la
formulation des événements et le deuxième
pour calculer leurs probabilités. 10
9

Exemples :
I) Théorie élémentaire des ensembles • E = {n  N / 4n-1 > 15}
• F = {(m, n), m et n entiers /1≤m≤6 et
1) Définitions, vocabulaire et notations 1≤n≤6}
• G= {Tous les étudiants inscrits dans le
 Ensemble : groupe d’individus appelés module M.Q II en 2013 }.
éléments.  Si E est vide on note E = Ø.
 Pour un élément e d’un ensemble E, on dit  Un ensemble A est un sous-ensemble ( ou
que , « e appartient à E », et on note : une partie) de E, si tous les éléments de A
e  E. appartiennent à E. On note A  E (ou E  A)
 Pour un ensemble E de n éléments e1, e2, et on dit que A est inclus dans E.
…, en, on écrit: E = {e1, e2, …, en }. Par un diagramme de Venn on a:

Parfois les éléments sont définis par une E


A
formule ou une expression.
11 12

Chapitre 1 2
S. BENHMIDA Calcul des probabilités

 L’intersection de deux sous ensembles A


 Pour un ensemble E non vide, on note par
et B de E, que l’on note AB (ou AB), est un
P(E) l’ensemble de toutes les parties de E.
sous ensemble de E formé des éléments
Si A est un sous ensemble de E, on écrit,
appartenant à A et à B.
A  E mais AP(E)
La réunion de A et B, que l’on note AB,
Exemple: est un sous-ensemble de E formé des
éléments appartenant à A ou à B.
Si E = {a, b, c}, alors P(E) = {Ø, {a}, {b},
{c}, {a,b}, {a,c}, {b,c}, E }. Exemple:
Si E={1, 2, 3, 4, 5, 6}, A = {2, 4, 5}
A={a, b}  E et AP (E).
et B = {1, 4}, alors:
AB = {4} et A  B = {1, 2, 4, 5}.
13 14

Si AB =Ø, on dit que A et B sont disjoints.  La différence de A et B est l’ensemble des
Remarque : éléments qui sont dans A mais pas dans B
On a toujours, On le note A  B .
AB  A et AB  B Mais, la différence de B et A s’écrit A  B .
A  AB et B  AB  La différence symétrique de A et B est
 Si A  E, on appelle complémentaire de A l’ensemble des éléments qui sont dans A ou
dans E, le sou ensemble des éléments de E bien dans B mais pas dans AB On le note
qui ne sont pas dans A. On le note Aou Ac. AB.
E On remarque que: AB  (A  B)  (A  B)
A
A 15 16

 On appelle partition de E, toute famille


A1, A2, …, An de sous ensembles de E, tels  Plus généralement, pour n entier, on
que : écrit:
 AiAj =Ø pour i ≠ j E1 ×E2 × … ×En ={(e1, e2, . . ., en) tel que:
 A1A2 … An =E e1E1, e2E2, … et enEn }.

 Le produit cartésien de deux ensembles (e1, e2, . . ., en) s’appelle un multiplet de


E et F est l’ensemble de tous les couples n éléments (ou un n-uplet).
ordonnés (x, y), où xE et yF. On le note et on écrit: En = E ×E × … ×E (n fois).
E×F={(x, y)/ xE et yF }.
Si E=F, alors on note E×E=E2.  Pour un ensemble E fini, de p éléments,
on appelle cardinal de E le nombre de ses
éléments. On note card(E)=p.
Attention: généralement E×F≠ F×E.
17 18

Chapitre 1 3
S. BENHMIDA Calcul des probabilités

2) Opérations et propriétés
b) Opérations sur les cardinaux
a) Opérateurs ,  et c  card(Ø)=0, et card(Ac)=card(E)-card(A).
Soient A, B et C trois sous ensembles  Si AB alors card(A)≤card(B).
d’un ensemble E, alors on a:
 card(AB)=card(A)+card(B)-card(AB).
 AB= BA,  AB= BA,  AØ= Ø,  AØ= A Mais si, AB=Ø, alors
 AE= A,  AE= E,  AAc= Ø,  AAc= E card(AB)=card(A)+card(B).
 (AB)C = A(BC) = ABC  Plus généralement, pour une famille de n
 (AB)C = A(BC) = ABC
ensembles A1, A2, …, An on a la formule de
 A(BC) = (AB)(AC),  A(BC) = (AB)(AC)
Poincaré:
 (AB)c =Ac  Bc,  (AB)c =AcBc,  (Ac)c =A
19 20

n n  En particulier, si A1, A2, …, An forment une


card ( A i )   card (A i )   card (A i A j ) partition de E, alors on a :
i 1 i 1 1i  j n
n
  card (A i A jA k )  . . . . . card (E)   card (A i ).
1i  j k  n i 1

(1) n 1 card (A 1A 2 .... . A n ).


 card(AB)=card(A) - card(AB).
 card(AB)=card(B) - card(AB).
 Mais, si les Ai sont disjoints deux à deux,
c.à.d. AiAj =Ø pour i ≠ j , alors on a:  card(E1×E2× … ×En)

n n = card(E1)×card(E2)× … ×card(En).
card ( A i )   card (A i ). Ainsi, card(En)=[card(E)]n.
i 1 i 1
 Si card(E) = n alors card(P (E)) = 2n
21 22

II) Analyse combinatoire 1)Tirage avec remise (répétition) et avec ordre

On considère un ensemble de n éléments et Le nombre de possibilités pour choisir p


on cherche à étudier les différentes éléments, ordonnés et avec répétition, parmi
possibilités de regrouper ou de choisir p n éléments, est égal à np.
éléments parmi les n. C’est le nombre d’arrangements avec
Selon le mode de choix ou de tirage des répétition.
éléments et leur ordre, on distingue 4
situations. Remarque:
Dans ce cas p peut être supérieur à n.
23 24

Chapitre 1 4
S. BENHMIDA Calcul des probabilités

2) Tirage sans remise et avec ordre


Le nombre de possibilités pour choisir p
éléments, ordonnés et sans répétition, parmi
Exemple: Combien de façons a-t-on pour
n éléments, est égal à:
composer le code secret, d’un coffre-fort,
n(n-1)(n-2)×……×(n-p+1),
de 6 chiffres?
c’est le nombre d’arrangements sans
p
Réponse: On a (106 = 1 million) façons de répétition, que l’on note A n.
le composer. Si on pose:
n(n-1)(n-2)×….×2×1=n! (factorielle n),
n!
alors on a: Anp 
(n  p )!
25 26

Remarques: 3) Tirage sans remise et sans ordre (p ≤ n)


1) Dans ce cas il faut que p ≤ n.
2) Par convention on a 0! = 1
3) Si p=n, alors on a, An  n! , qui est le
n Le nombre de possibilités pour choisir p
nombre de permutations de n éléments
éléments, sans ordre et sans répétition,
différents.
Anp
Exemple: Combien de façons a-t-on pour parmi n éléments, est égal à:
composer le code secret, d’un coffre-fort, p!
c’est le nombre de combinaisons, que l’on
de 6 chiffres différents?
10! note:
Réponse: On a (
6
A10   151200 ) n!
4! Cnp 
façons de le composer. p!(n  p)!
27 28

4) Tirage avec remise et sans ordre


Exemple: Combien de façons a-t-on pour Le nombre de possibilités pour choisir p
élire un bureau de 5 membres, dans une éléments, sans ordre et avec répétition,
assemblée générale de 40 membres? parmi n éléments, est égal à Cnp p 1 ,
Réponse: On a ( C 5  40!
 658008) c’est le nombre de combinaisons avec
5!35!
40
répétition, que l’on note:
façons de l’élire.
(n  p  1)!
K np  Cnp p1 
p!(n  1)!
29
Dans ce cas p peut être supérieur à n. 30

Chapitre 1 5
S. BENHMIDA Calcul des probabilités

Pour établir ce résultat on utilise la notion de Le nombre de permutations de ses éléments


permutation avec répétition. est appelé nombre de permutations avec
répétition, que l’on note pn(n1, n2, . . ., nk ), et
On considère n éléments (ou objets), dont n1
sont de type 1, n2 sont de type 2, . . . et nk il est donné par :
sont de type k, avec n1+n2+. . .+nk=n. n!
pn (n1 , n2 , . . ., nk ) 
Des éléments sont d’un même type soit n1!n2! . . .  nk !
parce qu’ils sont identiques soit qu’ils sont
Remarque: Si k=2, on a n2=n-n1 et
donnés dans un ordre fixé, c.à.d, qu’on ne
peut pas toucher à leur ordre mais on peut n!
placer d’autres éléments parmi eux. pn (n1 , n2 )   Cnn1
n1!(n  n1 )!
31 32

Exemple: de combien de façons peut on Donc le nombre de façons que l’on a est égal au
nombre de combinaisons avec répétition de p
distribuer p lettres identiques dans n boîtes
éléments parmi n, ce qui est égal aussi au
aux lettres avec la possibilité de mettre nombre de permutations avec répétition de
plusieurs lettres dans la même boîte ? n+p-1 objets dont (n-1) sont de type 1 (les
séparateurs des boîtes) et p sont de type 2
Réponse: Distribuer les p lettres revient à (les lettres).
choisir les p boîtes aux lettres (qui vont (n  p  1)!
recevoir les lettres) parmi les n boîtes, sans K np  pn p 1 (n  1, p)   Cnp p 1
p!(n  1)!
ordre (lettres identiques) et avec répétition
(la possibilité de choisir la même boîte A.N: Pour, n=3 et p=2, on a,
plusieurs fois). 4!
33 K 32  C42  6 34
2!2!

5) Propriétés de Anp et (avec p ≤ n) 6) Tableau récapitulatif


Cnp
1) 2) 3) On considère le tirage de p éléments parmi n

Anp  nAnp11 Anp  p!Cnp n p 1


Cnp  Cn1 Tirage Avec remise Sans remise
p (p quelconque) (p ≤ n)
4) 5) 6) Ordre
n p n
C C p
Cnp  Cnp11  Cnp1  Cnp  2 n
n n
p 0
Avec ordre np Anp

Sans ordre K np Cnp


35 36

Chapitre 1 6
S. BENHMIDA Calcul des probabilités

I) Définitions et vocabulaire

On donne les définitions et le vocabulaire de


bases qui seront utilisés dans les
Chapitre 2 paragraphes et les chapitres suivants.

 Expérience (ou épreuve) aléatoire : C’est


une expérience dont on ne peut pas prévoir
Notion de probabilité le résultat avec certitude.
Cependant les résultats possibles d’une
et généralités expérience aléatoire sont connus a priori.

Exemples: - Jeter un dé à six faces.


- Tirer une boule dans un urne. 38
37

 Espace (ou ensemble) fondamental : C’est   est appelé événement certain.


l’ensemble de tous les résultats possibles  Ø est appelé événement impossible.
d’une expérience aléatoire.
 Deux événements A et B sont dites
Généralement on le note  (oméga). incompatibles s’ils ne se réalisent pas
 Un élément de  est appelé événement simultanément c.à.d AB=Ø.
élémentaire (ou éventualité), on le note . Exemple: Pour le jet d’un dé à six faces, les
 Une partie de  est appelée événement. événements A=« avoir un nombre pair » et

Exemple: Pour le jet d’un dé à six faces, on a, B=« avoir un nombre impair » sont
incompatibles
 = {1, 2, 3, 4, 5, 6}.
Remarque:  peut être fini, infini
3 est un événement élémentaire. dénombrable ou infini non dénombrable.
E= {3, 6} est un événement. 39 40

 On appelle tribu d’événements sur  toute  Le couple (, A) est appelé espace
partie A de P () vérifiant : probabilisable.
i)   A  On appelle probabilité (ou lois de
probabilité) sur l’espace probabilisable (, A),
ii) Si E  A , alors Ec  A
toute application P de A dans [0 , 1]
iii) Si (Ei)iN est une suite dénombrable vérifiant:
d’éléments de A , alors  Ei  A. i) P() = 1 (axiome de normalisation)
iN
(A est stable par les opérateurs  et c)
ii) Pour toute suite (Ei)iN d’événements
Remarque: Généralement, si  est fini on de A incompatibles deux à deux, on a:

prend A = P () et dans ce cas, la condition
P(  Ei )   P( Ei )
iii) se réduit à, iN i 1

si E1  A et E2  A , alors E1  E2  A.
41
(axiome complet des probabilités totales). 42

Chapitre 1 7
S. BENHMIDA Calcul des probabilités

En particulier si E1 et E2 sont deux


application P de  dans [0 , 1] vérifiant :
événements incompatibles on a:
P(E1  E2) = P(E1) + P(E2).  P( ) 1

Où P(E) désigne la probabilité de l’événement E.
Ainsi, pour déterminer la loi de probabilité, il
 Le triplet (, A, P) est appelé espace suffit de connaître les probabilités de tous les
probabilisé. événements élémentaires.
Et pour tout événement E , on a:
Remarque : Pour tout E  A, on a toujours,
P( E )   P( )
E
0≤ P(E) ≤ 1.
 Si  est fini ou infini dénombrable, on
définit une lois de probabilité comme une 43 44

Exemple: Soit une expérience aléatoire qui a  Si  est fini et si tous les événements
7 résultats possibles dont les probabilités élémentaires ont la même probabilité, on dit
sont les suivantes: qu’il y a équiprobabilité de ces événements et
que la loi de probabilité est uniforme. On
Evénement 1 2 3 4 5 6 7 montre alors que la loi de probabilité est
élémentaire i définie par :
P(i) 0,2 0,1 0,1 0,3 0,15 0,05 0,1 P: [0 , 1]
 P()=1/card()
Pour A={2, 4, 5}, on a:
Ainsi, pour tout événement E , on a:
P( A)   P(i )  P(2 )  P(4 )  P(5 )
i A
card ( E ) nombre de cas favorables
P( E )  
 0,1  0,3  0,15  0,55. card () nombre de cas possibles
45 46

Exemple: Pour le jet d’un dé équilibré, soit Exemple: Pour le jet d’un dé équilibré, soient
A=« avoir un multiple de 3 » ={3; 6}. A =« avoir un multiple de 3 » ={3; 6} ,
La loi est uniforme et on a card()=6 et B = «avoir un six »= {6}.
card(A)=2. Donc P(A)=2/6 =1/3=0,3333. C = «avoir un as »= {1}.
D = «avoir un nombre impair »= {1, 3, 5}.
 Si A est un événement d’un espace i) AB = {6}, P(A)= 2/6 et P(AB )=1/6,
fondamental  tel que P(A)  0, et B un
événement quelconque de , la probabilité donc, P(B/A)=(1/6)/(2/6) =1/2=0,5.
de B sachant que A est réalisé est appelée la ii) AC =Ø donc P(AC )=0 d’où,
probabilité conditionnelle de B sachant A. On
P(C/A)=0/(2/6) =0.
la note P(B/A) et elle est définie par :
iii) AD = {3}, P(D)= 3/6 et P(AD )=1/6,
P( A  B)
P( B / A)  donc, P(D/A)=(1/6)/(2/6) =1/2=0,5=P(D).
P( A) 47 48

Chapitre 1 8
S. BENHMIDA Calcul des probabilités

 Soient A et B deux événements d’un espace


On remarque que : P(B/A) =0,5>P(B)=1/6,
fondamental  tels que, P(A)  0 et P(B)  0,
P(C/A)=0<P(C)=1/6 et P(D/A)=P(D)=0,5.
on dit que A et B sont indépendants si:
On vérifie aussi que P(A/D)=P(A)=1/3.
P(B/A)=P(B) ou P(A/B)=P(A).
On dit que les probabilités conditionnelles de
Par conséquent, la condition nécessaire et
B et C dépendent de la réalisation de A, alors
suffisante pour que A et B soient
que la probabilité conditionnelle de D est
indépendants est donnée par:
indépendante de la réalisation de A.
P(AB)=P(A)P(B).

49 50

II) Propriétés d’une loi de probabilité  Plus généralement, pour une famille de n
événements A1, A2, …, An on a la formule de
1) Propriétés générales
Poincaré: (théorème des probabilités totales)
Soient A et B deux événements d’un
n n
espace probabilisé (, A, P). Alors on a: P ( Ai )   P( Ai )   P ( Ai Aj )
i 1 i 1 1i  j  n
 P(Ac)=P()-P(A) = 1-P(A).
 Si AB alors P(A)≤P(B).   P( Ai Aj Ak )  . . . . .
1i  j  k  n
 P(AB)=P(A)+P(B)-P(AB).
(1) n1 P ( A1 A2 ..... An ).
Mais si, A et B sont incompatibles (AB=Ø),
on a: P(AB)=P(A)+P(B).
51 52

 Mais, si les Ai sont incompatibles deux à


deux, c.à.d. AiAj =Ø pour i ≠ j , alors on a:  P(AB)=P(A)-P(AB) ou P(A)=P(AB)+P(AB).

n n  P(AB)=P(B)-P(AB) ou P(B)=P(AB)+P(AB).
P( Ai )   P( Ai ).  Soit C est un événements de  tel que
i 1 i 1
P(C)0, alors on a:
 En particulier, si A1, A2, …, An forment un
▪ P(A/C)=1-P(A/C).
système complet d’événements de , c.à.d.
n ▪ P[(AB)/C]=P(A/C)+P(B/C)-P[(AB)/C].
(AiAj =Ø pour i ≠ j et  Ai   ) alors on a :
i 1 Exercice: Montrer que si A et B sont
n n
indépendants alors, A et Bc, Ac et B, Ac et Bc
P()  P( Ai )   P( Ai )  1.
i 1 i 1 sont aussi indépendants.
53 54

Chapitre 1 9
S. BENHMIDA Calcul des probabilités

 Indépendance totale et deux à deux


2) Théorème des probabilités composées
Soient A1, A2, …, An n événements de  tels Soient A1, A2, …, An n événements de .
n
que P(  A )0, alors on a: ▪ On dit que ces événements sont
i
i 1 totalement (ou mutuellement) indépendants si
n pour tout entier k (2≤ k ≤ n), on considère k
P( Ai )  P( A1 )  P( A2 / A1 )  P( A3 / A1 A2 )  . . . événements distincts parmi les n, alors ils
i 1
sont indépendants.
 P( An / A1 A2 . . . An1 ).
▪ On dit que ces événements sont deux à
En particulier pour n=2 , on retrouve: deux indépendants si, on considère 2
P(A1A2)=P(A1) P(A2/A1). événements distincts parmi les n, alors ils
55
sont indépendants. 56

Remarques : Exercice d’application: Soit une boîte contenant


i) Des événements qui sont mutuellement
20 composants électroniques dont 4 sont
indépendants sont en particulier deux à deux
défectueux. On y tire au hasard et
indépendants mais la réciproque n’est pas
successivement 3 composants, avec remise
vraie.
si le composant est normal, sinon on le
ii) D'après le théorème des probabilités garde.
composées, si les événements A1, A2, …, An 1) Calculer la probabilité d’avoir les trois
sont mutuellement indépendants , alors on a: composants défectueux.
n 2) Calculer la probabilité d’avoir les trois
P( Ai )  P( A1 )  P( A2 )  P( A3 )  . . .  P( An ).
i 1 57 composants normaux. 58

Solution: Si on note les événements,


Di =« avoir un cp. défectueux au ième tirage ».
Ni =« avoir un cp. normal au ième tirage ».
1) P(D1D2D3)= P(D1)P(D2 /D1)P(D3 /D1D2)
= (4/20)(3/19) (2/18)=0,0035.

2) P(N1N2N3) = P(N1)P(N2/N1)P(N3/N1N2)
=P(N1)P(N2)P(N3)=(16/20)(16/20)(16/20)
=(4/5)3 = 0,512.

59

Chapitre 1 10

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