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Chap1-Espérance Conditionnelle
Chap1-Espérance Conditionnelle
Définition :
Une famille F de parties d’un ensemble ⌦ est une tribu ou une
-algèbre sur ⌦ si elle satisfait aux trois axiomes suivants :
⌦ 2 F,
Si A 2 F alors Ac 2 F (stabilité par passage au
complémentaire)
Pour toute suite (An )n2N d’éléments de F, on a :
[n2N An 2 F. (stabilité par réunion dénombrable)
Le couple (⌦, F) s’appelle un espace mesurable et les éléments
de F sont appelés ensembles mesurables de ⌦ .
Remarque :
F est stable par passage au complémentaire, ainsi : ; = ⌦c 2 F.
Définition :
Une sous-tribu G de F est une tribu sur ⌦ telle que : G ⇢ F.
David Lefèvre MA202
Rappels
Exemples :
La tribu {;, ⌦} est appelée tribu triviale sur ⌦.
La famille notée P(⌦) des parties de ⌦ est une tribu.
Soit (An )n2N une partition de l’ensemble ⌦; {[j2J Aj ; J ⇢ N}
est une tribu sur ⌦.
L’intersection d’une famille quelconque de tribus sur ⌦ est une
tribu sur ⌦ .
Définition :
Soit C une famille de parties de ⌦ .
La tribu engendrée par C , notée (C) , est l’intersection de
toutes les tribus contenant C ; (C) est donc la plus petite tribu
(au sens de l’inclusion) contenant C .
Remarque :
La famille des tribus contenant C est non vide car P(⌦) appartient
à cette famille.
David Lefèvre MA202
Rappels
Exemples :
Si A 2 P(⌦), la famille {;, ⌦, A, Ac } est une tribu sur ⌦ dite
tribu engendrée par l’évènement A.
Soit un ensemble E muni d’une topologie T .
On appelle tribu de Borel de E (ou tribu borélienne) et on
note B(E ), la tribu engendrée par les ouverts de E pour la
topologie T .
Les éléments de B(E ) sont appelés les boréliens de E .
Proposition :
La tribu de Borel (ou tribu borélienne) de R , notée B(R), est
engendrée par les familles suivantes :
(] 1, a[ , a 2 R) , (] 1, a] , a 2 R) ,
(]a, +1[ , a 2 R) , ([a, +1[ , a 2 R) ,
(]a, b[ , a < b , (a, b) 2 R2 ) , ([a, b] , a < b , (a, b) 2 R2 ) ,
([a, b[ , a < b , (a, b) 2 R2 ) , (]a, b] , a < b , (a, b) 2 R2 ) .
David Lefèvre MA202
Rappels
Rappel : Application mesurable
Soit (⌦, F) et (E , E) deux espaces mesurables.
Une application f : ⌦ ! E est dite (F, E) - mesurable si,
pour tout A 2 E , f 1 (A) 2 F .
Si E est un espace topologique et E = B(E ) , on dit
simplement que f est F - mesurable pour exprimer le fait
qu’elle est (F, E) - mesurable.
Lorsque ⌦ et E sont des espaces topologiques, f : ⌦ ! E
est appelée une fonction borélienne si elle est
(B(⌦), B(E )) - mesurable.
Définition :
On appelle espace probabilisable un couple (⌦, F) où ⌦ est un
ensemble et F une tribu sur l’ensemble ⌦.
Définition :
Soit (⌦, F) un espace probabilisable.
On appelle probabilité sur (⌦, F) une application P de F dans
[0, 1] vérifiant les conditions suivantes :
P(⌦) = 1,
Si (An )n2N est une famille d’évènements de F, deux à deux
disjoints, X
P([n2N An ) = P(An ).
n2N
Proposition :
Soit X et Y deux variables aléatoires à valeurs dans Rd , d 1.
On dit que X et Y sont égales P-presque-sûrement si
P(X = Y ) = 1 et on note : X = Y , P - p.s. .
X ⇠ Y , P(X = Y ) = 1 est une relation d’équivalence.
Définition et proposition :
Etant donné < ., . >V un produit scalaire sur V .
p
L’application v 2 V 7! ||v ||V = < v , v >V est une norme
sur V appelée norme induite par le produit scalaire < ., . >V .
Elle vérifie l’inégalité de Cauchy-Schwartz :
Remarque :
Si u 2 K , PK u = u.
E (! jG)
L2(#" G" P)
Preuve :
Par définition, Y = E[X |G] est la projection orthogonale de X sur
le sous-espace vectoriel fermé L2 (⌦, G, P) de l’espace de Hilbert
L2 (⌦, F, P).
Utilisant l’équation de caractérisation (2), l’espérance
conditionnelle de X sachant G est l’unique élément
Y 2 L2 (⌦, G, P) tel que :
soit :
E[(X Y )Z ] = 0 ,
et on obtient alors l’égalité (3).
Preuve :
La linéarité de l’espérance conditionnelle résulte de la propriété de
linéarité de l’opérateur projection orthogonale.
E[.|G] est un opérateur positif.
Si X 2 L2 (⌦, F, P) et X 0 , P - p.s. , alors : E[X |G] 0, P - p.s. .
Preuve :
Posons Z = 1{E[X |G]<0} .
Comme E[X |G] est G - mesurable, {E[X |G] < 0} 2 G et Z est alors
une variable aléatoire G - mesurable.
David Lefèvre MA202
Propriétés de l’espérance conditionnelle
Preuve : (suite)
Par ailleurs, Z ne prend que les valeurs 0 et 1 de sorte que :
|Z | 1 , P - p.s. et E[Z 2 ] < +1.
On en conclut que : Z 2 L2 (⌦, G, P).
De plus, d’après (3), il vient :
L’égalité (4) serait alors contredite sauf si : P({E[X |G] < 0}) = 0.
On déduit du développement précédent que si X 0 , P - p.s. ,
alors : E[X |G] 0, P - p.s. .
David Lefèvre MA202
Propriétés de l’espérance conditionnelle
Preuve :
Pour tout (X1 , X2 ) 2 L2 (⌦, F, P) ⇥ L2 (⌦, F, P) tel que :
X1 X2 , P - p.s. , on a :
X2 X1 2 L2 (⌦, F, P) et X2 X1 0 , P - p.s. .
Propriété :
Quel que soit X 2 L2 (⌦, F, P), on a :
Preuve :
Il suffit d’appliquer l’équation (3) avec Z = 1 qui est bien un
élément de L2 (⌦, G, P).
Proposition :
Si G = (X ) avec X 2 L2 (⌦, F, P), il existe une fonction
borélienne f : R ! R telle que : E[X |G] = f (X ).
Preuve :
Lorsque G = (X ), E[X |G] est (X ) - mesurable; d’après un
résultat vu dans les rappels liminaires, il existe alors une fonction
borélienne f : R ! R telle que : E[X |G] = f (X ).
David Lefèvre MA202
Propriétés de l’espérance conditionnelle
Vocabulaire :
Soit X 2 L2 (⌦, F, P) et Y une variable aléatoire; on note
E[X |Y ] = E[X | (Y )], appelée espérance conditionnelle de X
sachant Y .
Preuve :
L’alinéa 1. entraı̂ne 2.
En e↵et, soit Z une variable aléatoire G - mesurable et bornée; alors
E[Z 2 ] < +1 et Z 2 L2 (⌦, G, P).
D’après l’égalité (3), on en déduit que :
E[Z Y ] = E[Z X ],
Preuve : (suite)
Montrons que 3. entraı̂ne 2.
Soit Z une variable aléatoire G - mesurable et bornée.
D’après un résultat de théorie de la mesure, il existe une suite
croissante (Zn )n2N de variables aléatoires étagées telle que Zn
converge (uniformément) vers Z .
Xp
Posons Zn = ai,n 1Ai,n , où p 2 N, ai,n 2 R et Ai,n 2 G, quel que
i=1
soit i 2 {1, · · · , p}.
Utilisant (7) et la linéarité de l’espérance, on obtient facilement
que, pour tout n 2 N :
p
X p
X
E[Zn Y ] = ai,n E[1Ai,n Y ] = ai,n E[1Ai,n X ] = E[Zn X ]. (8)
i=1 i=1
Preuve : (suite)
0
Par ailleurs, (Zn = inf(Z , n))n2N converge P - presque-sûrement
vers Z .
Utilisant (11), on a, quel que soit n 2 N :
0 0
|Zn X | |Z ||X | et |Zn Y | |Z ||Y |.
Preuve : (suite)
Soit Z 2 L2 (⌦, G, P).
Comme X est indépendante de G, les variables aléatoires X et Z
sont indépendantes, de sorte que :
Preuve :
Comme L2 (⌦, H, P) ⇢ L2 (⌦, G, P) ⇢ L2 (⌦, F, P), l’égalité (18)
exprime simplement la composition des projections orthogonales
sur L2 (⌦, G, P) puis sur L2 (⌦, H, P).
L2(#"H"P)
E (!jH)
E (!jG)
L2(#" G"P)
8n 2 N , Xn Xn+1 , P p.s. .
Lemme de Fatou :
Si (Xn )n2N est une suite de v.a. réelles positives, on a :
Inégalité de Jensen :
Soit X une variable aléatoire F - mesurable à valeurs positives ou
intégrable.
Si c : R ! R est une fonction convexe telle que c(X ) soit une
variable aléatoire à valeurs positives ou intégrable, alors :
Remarque :
On a : ||E[X |G]||p ||X ||p , pour tout p 1 , où
1
||X ||p = (E[X p ]) p .
David Lefèvre MA202
Espérance conditionnelle
Preuve :
En appliquant l’inégalité de Jensen conditionnelle à la fonction
convexe c définie pour tout x 2 R par c(x) = |x|p , où p 1 , on
a:
|E[X |G]|p E[|X |p |G] , p.s. ,
soit, en prenant l’espérance dans l’inégalité précédente,
déduit que :
||E[X |G]||p ||X ||p , p.s. .
Emboı̂tement :
Si H est une sous-tribu de G , alors :