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Bibliothà Que Tangente HS 53 Les Angles Sous Tous Les Angles
Bibliothà Que Tangente HS 53 Les Angles Sous Tous Les Angles
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Bibliothèque
Tcing L 'aventure nsathé.,..atique
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Tangente Hors-série n° 53
les angles
sous tous les angles
ËDITIONS.
POLE
EDITIONS.
POLE
les angles
Angles corniculaires et de demi-cercle chez Euclide
D'Euclide à Hilbert
Les multiples personnalités de l'angle
L'angle, un concept ambivalent
Quelques inégalités angulaires
Dans le triangle
Les angles opposés par le sommet
Du théorème de Pythagore
à une formule de trigonométrie
Le théorème des sinus
Angles, fonctions hyperboliques et génie électrique
Angles, produit scalaire et orthogonalité
L'astronomie, grande consommatrice de trigonométrie
.l.•..X
..•.1:..}.:1..11111.4._;..l._____~L~a~g~é~o~métrie dans l'espace
Dans l'espace, la notion d 'angle solide s'inspire de celle
d'angle du plan. A la différence près que si les rotations
du plan sont aisées à comprendre, leurs homologues en
trois dimensions ne se laissent pas appréhender de la
même manière ...
L'angle solide
Les systèmes élémentaires de coordonnées
Des géométries sous un nouvel angle
Les coordonnées géographiques
Toutes latitudes
Les rotations, si simples avec les quaternions !
Quand les atomes s 'organisent
Une notion d'angle
même dans des espaces très abstraits
En bref
Note de lecture
Références
Problèmes
Solutions
Hngles corniculaires
et de demi-cercle
chez Euclide
On a tous une idée de ce qu'est un angle formé par deux demi-
droites. On connaît moins les angles mixtilignes, en
particulier les angles corniculaires ou les angles de demi-
cercle. Et pourtant, ces concepts datent del'Antiquité : ils sont
par exemple présents chez Euclide.
les angles mlxtlllgnes
L
e concept d 'angle est sans aucun
doute fond a me nta l e n géo mé-
Eudide trie, ma is il est des plus com - Examinons comme nt Euclide pré e nte
Les pl exes. D 'a ill e urs, il est a bse nt des la no tion d 'ang le, e n nous restre ignant
Éléments
pre miers écrits mathé matiques connus, au cas du plan , pui s à ce qu ' il expose à
...............
VOLU M 1
1.Jm,WV
1
à savoir des textes mésopotamie ns et propos d ' angles quali fiés de mi xtilignes.
égyptie ns datant des de uxiè me et troi - Co mme les Éléments o nt fa it l'objet de
siè me millé na ires ava nt notre è re. E n multiples traduc tions (en arabe, latin ,
fa it , il est apparu sous l' impuls ion de a ng la is, fr an çais ... ), avec éventue lle-
g rands mathématic ie ns et philosophes ment l'ajout de Commentaires donnés par
de l ' Antiquité grecque, spéc ia le me nt , des hi storie ns, do nt Proclus, il fa ut pré-
comme c'est souvent le cas e n géomé- c iser de que lle version on parle . IJ s'agira
trie de base, da ns les Éléments d 'Eu- ic i des Éléments d 'Euclide, volume 1,
clid e (v oit l 'e n ca dré). C e li v res Int ro d uc tion générale p a r M a uri ce
rasse mbl e nt toutes les conn a issa nces Caveing, Li vres 1- IV : Géométrie plane
géomé triques et numé riques connues à (traduc tion et comme nta ires par Be r-
l'époque de le ur rédacti o n ; il s présen- na rd Vitrac , Presses uni vers ita ires de
tent les bases de la géométrie de maniè re France, 1990).
déducti ve, e n partant de définition s e t Attardo ns-nous e n pre mie r lie u sur le
d 'ax iomes. C e m o dè le a e ns uite é té tout début de la géométrie plane. Panant
ado pté par to us les mathé matic ie ns et de rie n , E uc lide comme nce, dans son
sera à la base de l'ense igne me nt mathé- Livre 1, par définir plusieurs concepts fon-
matique pe ndant plus de vingt s iècles. dam e ntaux. Voic i, dans leur version ori -
gina le (y compri s e n ce qui concerne la
numérotation), les premières définitions:
<P l / <l>,
C e tte qu es tion s ur la na ture
mê me d ' un angle de me ure une
/
source de polé miques au cours
du Moye n Âge ... et bie n après.
Ain s i, Ni col e Ores me pe n e cr
De ux angles orientés (<I> I, <1>2) et I' f 2)
qu ' un ang le est un « genre », sont qualifiés de congruents (c'est-à-dire
une sorte d 'acc ide nt. Au XVII° considérés comme égaux, intuitivement)
siècle, John Wallis avance l' idée lorsqu ' il ex iste une isométrie du plan qui
qu ' un angle de contact (c'est-à- fait correspondre le sommet du premier
Nicole Oresme dire l' an g le e ntre une courbe au sommet du second et qui transforme
(vers 1320, 1382). lisse e t sa tan gente en un point) ne pe ut <1> 1 et <1> 2 localement (dans un voisinage
être mesuré et constitue e n fa it une sorte du somme t) e n f 1 et f 2 respecti vement .
de « comme nceme nt » d'un ang le (rec- On se restre int ici aux angles rectilignes
tilig ne), un pe u de la mê me manière que et aux angles cornic ul aires. Ainsi. nos
les points n 'ont pas de long ue ur ma is a ng les ori e ntés se ront d e la fo rm e
sont à la base d ' un segme nt mesurable. (<I> , f) où <I> dés igne une de mi-droite,
Malgré de telles prises de position, Euclide tandi s que r représente soit une de mi-
m aîtri se à son é poque la théo rie des dro ite, soit un de mi-cerc le . En se pl a-
angles rectilignes, à tel point que le savoir ça nt d a n s un re pè re o rtho go na l
qui est e ncore e nseig né de nos jours sur convenable me nt cho isi, o n peut suppo-
la question fi g ure dans les Élém ents. Au ser que l'orig ine O du re père est le som-
Moyen Âge, le connais a nces sur les met de l' ang le (<I> , f ) con sidé ré, que <I>
ang les no n rectilig nes reste nt fragiles : est le de mi -axe hori zontal { (x, y) E IR 2 ,
toute te ntative de qu a ntifica tion des r
y = 0 et x ~ 0 }, ta ndi que est défini
ang les se he urte au caractè re non archi- anal ytique ment par {(x, y) E IR 2, x ~ 0
médien d ' une mesure (voir e n e ncadré). et x2 + (y - R)2 = R 2 } dans le cas d ' un
Il faut atte ndre l'avène me nt de l' analyse ang le cornic ulaire dé fini par un cercle
non standard pour connaître une ava n- de rayo n R , et par {(x , y) E IR 2 ,x ~ 0 et
cée maje ure sur ce suje t. En effet , e n y = mx avec m ~ O} da ns le cas d ' un
exploitant des travaux récents menés par ang le rectili gne (a igu lo rsque m > 0 ou
les mathé maticie ns néerl andais Frede- nul lorsque m =0).
D'Euclide à Hilbert
De la notion plutôt floue d'inclinaison de deux lignes, l'angle,
d'Euclide à Hilbert, est passé d'objet géométrique à élément
d'une axiomatique. Ce long cheminement atteste que l'angle
est loin d'être un concept géométrique aussi accessible qu'il
en a l'air.
le dictionnaire
des angles 1
Q
d
de l'école, nous avo ns tou s
commencé à entendre parler
les à propos d ' un triang le .
La défi nition était souvent impréc ise,
mais était associée à une notation tou-
(de l'angle)
le dictionnaire
des angles 2
Les premiers didionnaires Les premières
en langue fran,aise définitions d'un angle
Fondée en 1635 par Ri chelieu, l' Académie La notion d'angle est difficile à définir. Lors
française est chargée d'élaborer un dictionnaire de l' apparition des premiers dictionnaires,
dont l'objectif est « d'établir des règles certaines à la toute fin du xvn• siècle, l' usage hésite
de la langue fra nçaise, de la rendre [ ...] non pour avoir si un angle est l'espace compris
seulement élégante, mais capable de traiter tous entre deux demi-droites, les deux demi-droite
les arts et toutes les sciences ». Il fa ut attendre elles-mêmes ou, pour certains, s' il ne jaillit
1694 pour voir aboutir ce projet. L'académicien pas ex-nihilo lorsque enfin ces deux droites se
Antoine Furetière, lassé de la lenteur de cette rencontrent. Pour La Furetière en 1690, « c'est
élaboration et mécontent de voir le peu d' intérêt l'inclination de deux lignes l'une vers l'autre,
de l' Académie pour le vocabulaire sc ientifique qui enfin se coupent &font l'angle au point de
et technique, déc ide de publier son propre dic- leur intersection ». Jacques Ozanam en 1691
tionnai re. Il est alors démi s par ses pairs et est plus préci (dictionnaire mathématique
doit le fa ire imprimer à l'étranger ; la parution oblige !), en définissant trois types d' angles.
n'aboutira qu 'en 1690 , deux ans après sa mort . « L'angle Plan est un espace indéfini terminé
L'année sui vante, Jacques Ozanam publie le par la rencontre de deux lignes qui se coupent
premier dictionnaire des tennes mathématiques sur un plan . Il peut être Rectiligne, Mixtiligne
en précisant : « Je me suis souvent étonné qu 'en & Curviligne. » Il ajoute : « L'angle rectiligne
un siècle aussi éclairé que celui-cy, ou les Arts & est celuy qui se f ait par l'intersection de deux
les Sciences semblent avoir receu leur dernière lignes droites . L'angle mixtiligne est celuy qui
perfection, on n 'aît point encore tenté de don- se fait par l'intersection d 'une ligne droite
ner un Dictionnaire, qui expliquât éxactement et d 'une ligne courbe. L'angle curviligne est
tous les Termes de Mathématiques, dont l'usage celuy qui se f ait par l'intersection de deux
est deven u si commun . » En réaction à Antoine lignes courbes. La pointe d 'un angle est le
Furetière, dont les di videndes profitent aux exilés point où se coupent les deux lignes qui le
protestants en Holl ande, les jésuites font paraître forment. » Pour le premier dictionnaire de
entre 1702 et 1771 le dictionnaire de Trévoux, l'Académie française en 1694, la définition
sans cesse remi s à jour, qui synthéti se les connais- se ré urne à : « Inclination de deux lignes qui
sances de l'époque. L'Encyclopédie de Diderot et aboutissent à un même point. » Puis , dans une
d' Alembert , dont la publication s'étale de 1751 édition ultérieure , l'angle e t la « rencontre de
à 1772, a pour but de recenser toutes les con- deux lignes qui se coupent ».
naissances. Sous l' impulsion de d' Alembert , elle Ce flou dans les définitions, ce hésita-
réserve une large pl ace aux sc iences et aux tech- tions et l'absence d' un consensus montrent
niques. Enfi n, Aimé-Henri Paulian est un jésuite à l'évidence que l'angle est loin d'être un
qui enseigne la phys ique à Aix et à Avignon . La concept géométrique qui se laisse ai ément
première édition de son dictionnaire de physique appréhender. La route sera encore longue
(dans une acception très large) voit le jour en pour clarifier le concept d'angle.
1758 ; elle connaîtra un grand succès.
le dictionnaire
des angles 3
L'angle à la naissance Une question
des enc,clopédies d'ouverture d'esprit
Dans la seconde moitié du XVIII• siècle apparais- La dernière édition du dictionnaire de Trévoux ,
sent des ouvrages conséquents, qui s' inspirent de en 1771, propose la définition suivante :
leurs prédéces eurs mais affi nent les définitions de « ANGLE. . m. Terme de Géométrie. C 'e t
l' angle . On fai t appel à un terme nouveau pour l'inclinai on de deux ligne l'une vers l' autre ,
les introduire : ouverture. Le plus célèbre en est qui enfin se coupent en e rencontrant, et font
)'Encyclopédie de Diderot et d ' Alembert ; on doit l'angle au point de leur inter ection ; l' ouver-
à ce dernier (qui était mathématicien), en 1755 , ture que forment deux ligne ou deux plans
cette défi nition : « ANGLE , s. m. (Géom.) C'est qui se rencontrent. »
l' ouverture que forment deux lignes, ou deux
plans, ou troi plans qui se rencontrent : tel est Que dé igne dan l' e prit de auteur le
l'angle BAC (table de Géom. fig. 91) fo rmé par terme ouverture ? Définit-il la urface entre
les lignes AB , AC, qui se rencontrent au point A. les deux droites ? Il emble plutôt uggérer la
Les lignes AB , AC, sont appelées le jambes ou le notion de mesure. On voit déja en filigrane
côtés de l'angle ; et le point d ' intersection A en la notion d'angles égaux s' ils ont la même
est le sommet. » Dans le dictionnaire de physique ouverture. La distinction subtile entre l' angle
de Paulian, en 1766 , on lit : « On nomme Angle et sa mesure ne sera mathématiquement bien
)'ouverture de deux lignes qui se touchent en un différenciée qu ' au X.X• siècle.
point, et qui ne fo rment pas une même ligne. Les
deux lignes sont-elles droites ? l'angle sera
rectiligne ; les deux lignes sont-elles courbes ?
l'angle sera curviligne ; l'une des deux lignes est-
elle droite et )' autre courbe ? l'angle sera mixte. »
Et de nos jours 1
Dans les années 1960, on hésitait, si l' on en croît Gu tave Choquet
(voir Tangente 162) dans l'Enseignement de la géométrie , à définir
l'angle comme « un élément du groupe quotient des isométries posi-
tives du plan euclidien par le sous-groupe distingué des translations »
ou bien comme « la rotation autour de O qui amène A 1 sur A2 ».
Aprè la période des « math moderne », on définissait encore l'angle
à l'époque comme une orbite sous l'action du groupe des rotations vec-
torielles du plan euclidien sur l'ensemble des couples de demi-droites
vectorielles ! C'est plus rigoureux, certes, mais est-ce plus clair?
Dans le triangle
Pendant très longtemps, le mot « angle » a La sœur in éparable de la géométrie est
désigné auss i bien ce que l'on appelle aujourd ' hui l'astronomie, comme on le verra largement
le secteur angulaire que sa mesure même. Les dans ce numéro. Aussi n'est-il pas éton-
définitions données actuellement réd uisent les ri s- nant que la science des astres consacre une
ques de confusion (la preuve dans ce numéro !). grande importance à la notion d ' angle (en
À tout seigneur tout honneur, commençon par la trois dimensions, l'angle sphérique est formé
géométrie, et notamment celle du . .. triangle (qui , par la rencontre des plans de deux grands
comme son nom l'indique, possède trois ang les) . cercles de la sphère). En particulier, l'angle
L'angle nul est éga l à 0°. L'angle droit vaut 90°. d'anomalie est utilisé pour repérer l'orbite
L'ang le plat quant à lui mesure 180°. L'angle d ' un objet céleste. Plus généralement, l' angle
obtus est compri e ntre 90° et 180° . li peut d ' anomalie est synonyme d ' anomalie excen-
être défi ni comme un angle dont le cos inus est trique : un point M quelconque sur une elJipse
strictement négatif. À l' inverse, l'angle aigu est d'équation cartésienne x2!a2 + y2/b2 - 1 0 =
inférieur à 90° et peut être dé fini comme un angle peut être parfaitement défini à l'aide d'une
dont le co inus e t strictement po itif. Un triangle représentation paramétrique faisant intervenir
dont tou les ang les sont aigus est acutangle. Un un angle unique</), appelé angle d'anomalie.
triangle dont un ang le e t obtus est. .. obtusangle. On procède ainsi , avec x et y les coordonnées
Un triangle obtusangle peut toujours être découpé =
de M : x a sin</) , y = b cos</).
en huit triangles acutangles isocèle . Saurez-vous
le démontrer ?
l'angle,
un concept ambiualent
Qu'est-ce qu'un angle ? Une ouverture, une inclinaison, ou
bien l'intersection de deux demi-plans, la réunion de deux
demi-droites ? Veut-on y voir une grandeur ou un objet
géométrique? Au-delà de la diversité des définitions , statiques
ou dynamiques, c'est cette ambivalence grandeur/ objet qui
est la plus problématique.
L
'Encyc lopédie de Diderot et amène naturellement à quantifier cette
d ' Alembert est un bon endroit ouverture au moyen d ' un arc de cercle
pour revenir aux sources d'une ayant pour centre le sommet de l'angle et
notion telle que l'angle : cela fai sait reliant les deux côtés de l'angle, cet arc
partie du projet des auteurs. donnant à la fo is le moyen de comparer
La lecture de l' article « Angle » (voir les angles et d 'en trouver une mesure .
en encadré) présente la définition d ' une On peut en effet comparer les angles
grandeur, « l'ouverture » , et non d ' un par le rapport de leurs arcs à la circon-
objet géométrique, même si celui-c i férence du cercle tout entier. L'article uti-
est sous-jacent pui sque « l'angle est lise d 'ailleurs le même mot pour l'objet
l'ouverture que f orment deux lignes qui «arc » et pour sa longueur: ambi valence
se rencontrent » . Mais la suite de l'ar- grandeur / objet pour le vocable « arc »,
ticle définit ces deux ligne comme les comme pour « angle » , mais dont le con-
« côtés de l'angle » et leur point d ' inter- texte lève l' ambiguïté (ce qui est l'usage
section comme on « sommet » . Donc le dans les textes anciens et classiques pour
terme « angle » désigne à la fois un objet les grandeurs géométriques). La mesure
et une grandeur qui lui e t associée, son des arcs sert alors à la mesure des angles.
ouverture. Cette définition cinématique La lecture attenti ve de l'article montre
aussi que le terme « mesure » y est
utili sé à la place de « grandeur », con-
« La notion d'angle est fu sio n très fréquente aujourd ' hui où la
sans doute celle qui soulève notion de grandeur a quasiment di sparu
du paysage mathématique (même si
le plus de discussions et de difficultés
elle a été réhabi litée récemment dans
dans l'enseignement de la géométrie. » les programmes du collège). Or c'est
Gustave Choquet, 1964 la dé finition de l'angle en tant que
un chapitre II Anales II
classique
Extrait du sommaire de Mathématiques,
classe de sixième (Hachette, 1958):
Chapitre 2. Angles.
l. Notion d'angle.
Il. Opérations sur les angles.
m. Mesure des angles.
IV. Opérations sur les mesures d'angles en degrés.
l' abandon par les géomètres grecs eux- d ' un angle, ou d'angles opposés par le
mêmes de la notion d 'angle mixtiligne , sommet ou d 'angles alternes internes .
qui se maintiendra cependant au fil des Donc tout le vocabulaire classique con-
sièc les, mais redéfi nie comme angle cernant les angles serait à modi fie r !
des tangentes aux courbes au sommet D' autre part l' angle de secteur a pour
de l'angle (voir encadré en page 23) . limite l'angle plein (mesurant 360°), ce
Pour un même objet, un cy lindre par qui interdit de parler de la somme des
exemple, on peut parler de sa hauteur, angle des polygones ayant plu de qua-
de son aire ou de son volume, et on tre côtés, alor que la notion cinéma-
distingue naturellement l'objet de la tique d'ouverture permet d 'envisager
grandeur de l'objet que l' on considère. des angles dépas ant le tour complet, et
Pour un angle géométrique les objets aus i de le orienter ; la même paire de
associés sont usuellement des paires de demi-droites peut alors représenter une
demi-droites de même origine à propos infi nité d' angles . On voit ici l' impor-
desque lles on veut parler uniquement tance que peuvent avoir les défi nitions
de leur ouverture (ou incl inaison ou et l' usage que l'on en fai t . ..
écartement) que l' on peut visualiser
par un petit arc de cercle. Et de fai t,
appeler angle la figure fo rmée par ces
deux demi-droi tes n'est pas un réel
problème dans la mesure où cette fig ure
représente bien cette ouverture, et n'est
destinée qu ' à cela : c'est donc une
représentation de l'angle que l'on pour-
rait aussi appeler un représentant de Une infinité d'angles pour une paire de
l' angle dans le langage des classes deux demi-droites.
d'équi valence. C 'est sur cette fi gure que
se réalise tout le travail géométrique
qui va faire de l' angle une grandeur, En ce qui concerne l'angle-grandeur,
et il est alors diffic ile de distinguer il est intéressant de remarquer que les
sans arrêt l' angle de sa représentation. appellations angle de demi-droites, angle
Néanmoin , dans un souci de clarifi- de droites, angle de vecteurs, angle de
cation, les années 1970- 1980 ont mis secteurs portent en elles l' angle-figure
en avant le terme de secteur angu- de la grandeur dont on parle. Mais com-
laire, défi ni comme une portion de ment se construisent les allers-retours
pl an , réservant celui d'angle à sa gran- figure- grandeur qui vont faire de l' angle
deur, évitant ai nsi la confusion entre une grandeur mesurable ?
angle-figure et angle-grandeur. Les arti-
cles « Angle » et « Secteur angulaire » La comparaison des anales
du Dictionnaire de mathématiques élé-
mentaires de Ste lla Baruk (Seuil , 1992) Dans ses Leçons de géométrie élémen-
prônent cette dé marche, aujourd ' hui taire (! . Géométrie plane, première édi-
abandonnée mais do nt on trouve tion, Armand Colin , 1898), ouvrage de
encore des traces dans des manuels référence pendant la première moitié
scolaire . En effet, on ne peut plus du XX< siècle, Jacques Hadamard , au
alors parler par exemple de bissectrice début du chapitre premier consacré aux
qu 'a été dé mo ntré de plusie urs façons égales ; o n l'appe lle la « bissectrice »
(po ur celle d ' Euc lide, voir sa proposi- de l'ang le . C'est do nc de l'angle-figure
tio n 32 du li vre 1) le théorè me sur la do nt o n parle qua nd o n parle de bissec-
somme des ang les du tri angle que la trice d ' un ang le. Dans les a nnées 1970-
traditio n attribue aux pythagoric ie ns. 1980 , o n ne po uvait plus parle r de
Se lo n Eudè me de Rhodes (l 'v" sièc le bi ssectrice d ' un ang le : o n parla it
avant notre ère), le ur démo nstratio n unique me nt de bi ssectrice d ' un secteur.
éta it celle que no us fai sons le plu E n revenant aux Éléments d 'Euclide,
souvent aujourd ' hui e n traçant par un la constructio n effecti ve de la bissec-
sommet du triang le une parallè le au trice est do nnée par la pro pos itio n 9
côté o pposé. Et cette mi se en adj a- du li vre 1 (« Co upe r un ang le rectiligne
cence pe ut o utre passe r l'angle ple in , do nné e n de ux pa rtie égales ») . Et
comme le mo ntre la constructio n de la c'e t cette constructio n q ui pe rmet de
spirale d ' Arc himède . Ce qui pe rme t de parle r de la mo itié d ' un angle po ur
po uvoir parle r de la somme des ang les l'ang le-grande ur, et uniqueme nt po ur
de polygo nes ayant plus de quatre un ang le rectili gne comme le précise
côtés et de fa ire de l' an gle une vraie l'éno ncé, la constructio n de cette dro ite
gra nde ur mesurable. é ta nt imposs ible po ur les ang les
cornic ulaires (ce qui est dé montré dans
la propos itio n 16 du li vre III). Dans les
dé bats de I' Antiquité grecque sur la
nature des ang les , cette possibilité de
partager l' angle e n deux ang les égaux
a été un arg ume nt po ur les te nants de
l' an gle-quantité contre les parti sans de
l'ang le-qua lité.
Ce partage e n de ux ang les égau x peut
être ré ité ré autant de fo is que l' o n veut ,
do nnant a insi na i sance à un outil de
mesure de ang les fac ile à construire
et utili sé par le nav igateurs : la rose
des vents. Cette poss ibilité du partage à
La spirale d 'Archimède. l' infini , e n partic ulie r sous la fo rme de
la dic ho to mie, est l' une des caractéris-
tiques des grande urs géométriques .
E n ajo utant des angles égaux, o n
dé finit a ins i les multiples d ' un ang le, Si la bissectio n est fac ile à réaliser,
d 'où l'on déduit celle de sous-multiple. le partage de l' ang le e n tro is angles
Ma is comme nt partager un angle ? égaux nous confro nte à l' un des grands
problè mes de I' Antiquité, qui a traversé
Le panaue des angles to ute l'histo ire des mathématiques :
la Trisection de l 'ang le. L' impossibilité
Co ntinuo ns à lire le texte d ' Hadamard : d 'en trou ver une constructio n à la
à l' inté rie ur de to ut an g le, il ex iste une règle et au compas, en un no mbre fi ni
de mi -droite issue du somme t de l'angle d 'étapes, a conduit les mathé matic iens
qui « divise » cet ang le e n de ux parties g recs à in ve nte r une plura lité de
De la re lation < u , v >=Il u 1111 v Il cos a, on déduit un calcul de l'angle a= e(u, v) utili sant la fo nction
arc cos inus : a= Arccos Il~;: ll~II. De faço n nature lle, d ans un espace vecto rie l muni d ' un prod uit
sca laire, on utili se cette égalité comme définition de l' angle entre deux vecteurs non nul s (voir l'article
sur une générali ation de la notion d 'angle en fin de numéro).
Considérons alors u, v et w troi vecteurs non nul s d ' un te l espace et a, fJ et y les angles entre respec-
ti vement u et v, v et w, w et u . Dans un artic le à paraître, Diego Castano, Vehbi Paksoy et Fuzhen Z hang
se sont intéressés aux inégalités entre un angle et la somme des deux autres, a insi que entre les sinu et
les cosinus de ces mêmes angles. Il s trou vent que a s. fJ + y , sin a s. sin fJ + sin y et cos a "2::. cos (fJ + y).
D ' une manière qui peut sembler étrange, ces résultats sont liés à des propriétés de la matrice de Gram
2
l
ll u ll ( u ,v) (u , w)]
2
G= (v, u) llvll (v,w) desvecteurs u,vet w.
(w, u) (w,v) llwll2
La déc roi ssa nce de la fon cti o n arc cos inu s impli q ue
a s. fJ + y. En appliquant la fo nction sinus, qui est crois-
sante, sin a :s; sin fJ + sin y.
d,
Angles correspondants
et angles intérieurs
Si les droi tes d 1 et d2 sont paral lè les,
alors les ang les A 1 et 8 2 , dit correspon-
dants, sont égaux, et réciproquement.
Cela résulte de l' égalité des alternes
interne A 1 et 8 1 et de celle de 8 1 et 8 2 ,
opposés par le sommet. Si les dro ites d 1
et d 2 sont parallèles, les angles A2 et 8 1,
dits intérieurs , sont supplémentaires, et
réciproquement. En effet , d' après ce qui
précède : i\= 180°- }\ = 180°- ~ .
A
E La relation angulaire dans le
triangle (voir ci-dessus) a des
répercussions sur les angles
Le pavage impossible.
C
z]D
Somme des angles
d'un polygone convexe,
c'est-à-dire itués tout entiers
du même côté de l'un quel-
Le résultat précédent donne de manière
évidente l'angle au sommet des polygones
d' un polygone conque de leurs côtés. On peut réguliers : pour un polygone régulier à n
convexe. en effet faire de ce polygone côtés, l'angle au sommet est, en degrés, de
une « dissection » en triangles ayant deux à deux (n - 2) x 180° / n, soit (1 - 2/n) x 180°. Pour un
comme côté commun les diagonales du polygone, pentagone par exemple, l'angle au sommet est
comme sur la figure. Si le polygone possède n de 108°, qui n'est pas diviseur de 360°. Cette
côtés, ce découpage fabrique n - 2 triangles et la remarque signifie que l'on ne pourra jamais
somme de leurs angles est exactement celle des paver le plan, sans trou et sans chevauchement,
angles du polygone. C'est dire que les angles des en n' utilisant que des pentagones. D'ailleurs,
polygones à n côtés ont tous la même somme, n - 2 les seuls pavages réguliers possible , c'est-à-
fois deux droits, soit en degrés, (n - 2) x 180" : dire avec des polygones du même type, ont
pour chaque côté supplémentaire, on ajoute deux faits de triangles équilatéraux, de carrés ou
droits. C'est simple, non ? d'hexagones.
le théorème
de l'angle inscrit
Droites et cercles sont les objets les plus courants rencontrés
en géométrie euclidienne. Si la notion d'angle inscrit est l'ou-
til fondamental pour résoudre les problèmes non linéaires
liés au cercle, c'est qu'elle permet, avec les notions associées
d'angle au centre et d'arc capable, de caractériser des points
cocycliques.
étant égale à un angle pl at, l'angle
C
ertaines propriétés de la géo-
métrie plane euclidienne sont extérieur BOÈ du triangle OAB , sup-
invariantes par similitudes, plémentaire de l'angle BO A, est tel
c'est-à-dire par translation, rotation, que BOÈ = 2 BAE. En considérant les
homothétie et symétrie. On notera triangles OBD et OED, on obtient de
ABC l'angle non orienté de som- même ÉÔè = 2 BDC et ÊOè = 2 EOC,
met A et on utilisera la notation allé- e~ess io~ont la différence donne
gée (AB, AC) = - (AC, AB) pour un BOE = 2 BDE. D'aprè ce qui précède,
angle orienté. On écrira ainsi, pour on vient de démontrer le théorème de
signifier que la somme de angle l'angle inscri~ BDÈ = BAE.
d ' un triangle quelconque ABC est Pour un arc BE donné, l'angle inscrit
égale à 1t, ABC + l3CÀ + OO = 1t BOE est indépendant du point D cou-
ou (AB, AC) + <Bê, BA) + rant sur le cercle ; .i.!_ est entièrement
(CA, CB ) =1t mod 2 1t. déterminé par l'arc BE. Pour un angle
A
a donné, Je lieu des points du plan qu i
les angles inscrits « voient » la corde [BE] so~'angle
a e t l' arc complémentaire BA E, avec
Soient un cercle (C) de ME = a . On parle alors d'arc capable
centre 0 , de rayon R et d 'angle a du couple de points (8 , E).
A un point courant de ce On appelle angle au centre l'angle
cercle. Pour tout point B défini par un arc de cercle et le centre
de ce cercle, le triangle O du cercle. De tout ce qui précède,
AOB est isocèle, et donc on déduit que l'angle au centre défi ni
BW = ÔBÀ. La somme par un arc de cercle est égal au double
des angles d'un triangle de l'angle inscrit défini par ce même
o r t ho go n a u x
A:AC, puisque ces angles inscrits dans
le cerc le circonscrit interceptent des
respectifs de M
arcs de même longueur. Autrement
sur les côtés du dit, la droite (AA ' ) est la bissectrice de
triangle. l' ang le au sommet A du tri angle ABC.
En repérant les configura- Il en est de même pour les droites
tions de base à J' aide des triangles rectang les de la ( 88 ') et (CC'), dont l' inter ecti on
figure, on en conclut que les points P, Q, M , C d ' une détermine le centre I du cercle inscrit
part et P, M, R, B d 'autre part ont cocycliques. On en du triang le ABC.
déduit les deux égal ités angulaires (PM, PQ) = (CM, CA)
La symétrie est une isométrie, c ' est-à-
et <PM, PR) = (BM, BA). dire une transformation qui conserve
Pour étudier les conditions d ' alignement de pro- les longueurs. Les angles non orientés
jetés P, Q et R, calculons (PR, PQ). On trouve sont conservés, mais les angles orien-
(PR, PQ) = (PM, PQ) - (PM, PR), c'est-à-dire : tés sont inversés, car une sy métrie
<PR. PQ) = (CM, CA) - (BM, BA). inverse l'orientation.
Puisque (CM, CA) = (BM, BA) est la condition de cocy-
cl icité des point (A, B, C , M), une condition nécessai re Considérons, avec la fig ure page
ci-contre, l'orthocentre d ' un triangle
et suffisan te pour que les points (P, Q, R) soient aJjgnés
ABC, po int d ' intersection des hau-
est que le pojnt M appartienne au cercle c ircon crit du
teurs. Qui dit hauteur, dit perpendi-
triangle ABC.
cul arité, situation propice pour une
Cette droite est la droite de Simson du point M relative- configuration de base. Le po ints (P,
ment au triangle ABC. Q , A, H) sont cocycliques et on a
PAQ + PHQ = n. Par oppo ition,
o n a PHQ= BHC et par symétri e
BWC = BOC, donc PHQ = BWC, où
H ' est le symétrique de l'orthocentre
par rapport au côté [BC] . Pui sque
PAQ = BAC, on a BAè + BWC = n,
ce qui nous permet de concl ure à la
cocyclic ité des po ints (A, B, C, H ' ).
Le ymétr ique de l' orthocentre d ' un
triangle ABC par rapport à un des
côtés appartient au cercle circonscrit.
A' Cec i signi fie que les sy métries du cercle
circonscrit par rapport aux côtés de
Centre du cercle inscrit. so n triangle générateur s' interceptent
lltrlllllll . . . .
On con idère un triangle ABC non rectangle d'orthocentre H,
et on note A', B' et C' le pieds de hauteurs i sues respec-
tivement de sommets A, B et C du triangle. On appelle
triangle orthique le triangle A'B'C'.
Le symétrique de l'orthocentre par rapport à un côté
du triangle appartient au cercle circonscrit du triangle.
L'orthocentre e t donc le point d'intersection des sy-
métriques du cercle circonscrit par rapport à chacun
des côté .
En considérant les configuration de base (BC'HA'),
(A'HB'C) et (BC'B'C), on obtient re pectivement les égali-
tés angulaire C'BÎI = C'A'Ïî; IÎA'8'° = HCB' et C'ÏIB'" = C'CB'.
Puisque C'BH = C'ÏIB'"et HCB' = C'CB', on a C'A'Ïi" = IÎA'B'°: la hauteur (AA') est la bissectrice
de l'angle C'A'B'. Le hauteurs du triangle ABC sont donc les bi sectrice de son triangle orthique.
L'orthocentre d'un triangle e t le centre du cercle inscrit de son triangle orthique !
ln 111nt encerclé
Soit le quadrilatère complet ABCDEF. Cette structure dé-
tennine quatre triangles, que nous noterons 8 1 = ABC,
8 2 =BDE. 8 3 =AEF et 8 4 =CDF. On no-
tera logiquement (C 1), (C 2), (C 3) et (C4 ) le
cercle circonscrits de triangles respectif
8 1, 8 2, 8 3 et 8 4 •
Considérons le cercle (C 1) et (C 2). On
montre que puisque (DF) et (CA) ne
ont pas parallèle , par construction, ces
cercles ne ont pas tangents. Ils ont donc
en commun le point B et un econd point,
qui est dé igné par M. Soient M 1, M 2, M 3 et M4 les
projeté du point M sur les côtés du quadrilatère complet.
On va utili er ystématiquement le théorème de Simson démontré en encadré. Pui que M appartient
à (C.), les points M 2, M 3 et M 4 sont alignés. De même, en considérant le cercle (C 2), les points M 1,
M3 et M4 ont alignés. On en déduit que le point M 1, M 1 , M 3 et M4 sont aligné , et en particulier
le triplets (M 1, M1• M4) et (M 1, M 2, M3), ce qui ignifie, par réciproque du théorème de Sim on,
que le point M appartient au i aux cercles (C 3) et (C4). Le cercle circon crits de triangle d'un
quadrilatère complet concourent en un point M, appelé point de Miquel.
sance P(M) du point M par rapport l'extéri eur du cercle, nulle sur le
au cercle. Pour la corde particulière cercle, et négati ve à l'intérieur.
qui passe par le centre O du cercle, Muni s de l'outil angle inscrit et de
on a P{M)=MP.MQ=OM 2 -R 2 . En ses puissants coroll aires, plus aucun
notant T un point de contact de la problème de géométrie du cerc le ne
tangente issu de M, on obtient le cas pourra vous résister.
limite P(M) =OT2. La pui ance carac-
térise la pos ition d' un point par rapport F.L.
à un cercle.
Elle est
Puissance p os i - RÉFÉRENCES :
du point M. tive • Le triangle. Bibliothèque
à Tangente 24, POLE, 2005 .
• Le cercle. Bibliothèque
Tangente 36, POLE, 2009.
• Les invariants. Bibliothèque
Tangente 47, POLE, 2013.
• « Les systèmes de coordonnées».
Dossier dans Tangente 157,
2014.
La matrice de rotation M8 ainsi obtenue a la propriété d'être orthogonale : elle est inversible (ce qui
correspond à une rotation d'angle - 9) et son inverse est égale à sa transposée, ce qui se vérifie en
sachant que cos(-9) = cos9 et que in(-9) =- sin 9. On peut procéder à deux rotations successives
de même centre et d'angles 91 et 92 et constater que leur composée respecte exactement la règle de
multiplication matricielle :
cose, -sine,)( cose 2 -sine 2 ]·( cose,cos0 2 -sin0,sin0 2 -cos0 1 sin0 2 -sine 1 cos0 2 l·
( sine 1 cose, sin0 2 cos0 2 sin6,cose 2 +cose 1 sin0 2 cos0 1 cos0 2 -sine 1 sine 2
On recoMaît dans la matrice de droite les cosinus et sinus de l'angle somme 9 1 + 92•
On a donc M81M82 • M8,+e2 •
Réc iproquement, si un déplacement d ' une rotation d ' ang le 8 et d ' une tra n -
admet un po int fixe C, c ' est une rota- lation de vecteur Y. L' endomorphi sme
tion de centre C. En effet, considérons de l'e pace vectorie l associé sera donc
alors l' image A ' d ' un point A autre le composé d ' une rotation vectorie lle
que C. d 'angle 8 et de l' identité. La composée
So it a = ACA '. Alors, pour tout po int est donc une rotation d ' ang le 8.
P, la conservation de l'angle orienté
ACQ et la conservation de la distance On peut construire géométriquement
CQ permettent de pos itionner le po int le centre de n' importe quelle rotation.
Q ' comme image de Q par la rotation Il suffi t par exemple de connaître la
de centre C et d 'ang le a. position initiale et l' image de deux
On peut enfi n vérifier que si une trans- po ints distincts. So ient A, B et A', B'
fo rmation du plan affi ne est associée les deux points et leurs images respec-
à la rotatio n du plan vectorie l d 'angle ti ves. On sait que la rotation conserve
a (di ffé rent de 0), c'e t une rotation les di stances : la di stance AB est égale,
d 'angle a, dont on peut sans diffic ulté par hypothè e, à la distance A' B '. Le
déterminer le centre (voir plus lo in), centre de la rotation se trouve à l'in-
qui est le seul po int invariant de la ter ection C des médiatrices des seg-
transformatio n. ments [AA'] et [BB '], et l' amplitude
On en déduit qu ' il n'ex iste que deux de la rotation est donnée par l'angle
types de déplacements dans le plan : ACA' , identique à l'angle BCB '.
les translations et les rotations. En A'
effet, un déplacement qui a plus d ' un
point fi xe laisse in variants tous les
po ints du pl an (c ' e t la con équence
de la conservation des distances et des
angles orientés). C ' est l' identité, seul
déplaceme nt à être à la fo is une tra ns-
A
latio n (de vecteur nul) et une rotation
(d 'ang le nul).
Composée de déplacements
Ce qui apparaît, c'e t que ces décom- symétrie ax iale d 'axe D est trè fac ile
pos itions ne sont pas uniques : dans le à définir : tout vecteur s 'écrit ous
cas d ' une rotation, toute pa ire d 'axes fo rme d ' une somme de deux com-
concourant en C et d 'ang le Cl fait l'af- posantes, l' une parallèle à D, l'autre
faire. Cette remarque permet de retrou- orthogonale. La première composante
ver le résultat ex primé plus haut : est invariante par u, la deuxième se
la composée de deux rotations est transforme en son opposée.
une rotation. Lorsque l'on considère De plus, une étude portant sur les
deux rotations uccess ives de centres matrices orthogonales montre que les
di ffé rents, il suffit alors de cho isir antidépl acements sont fo rcément asso-
l'axe pa sant par le deu x centres pour c iés à un endomorphisme qui a les
chacune des rotations successives pour mêmes propriétés que u : il laisse
arri ver à la conclusion : les deux symé- invariants les vecteurs d ' une direction
trie orthogonales ide ntiques se com- et transforme en son opposé un vecteur
pensent, et il ne reste que deux symé- de la direction orthogonale.
tries à composer, ce qui donne une On en déduit que tout antidéplacement
rotation. Ceci est illustré par la fi gure est la composée d ' une symétrie ax iale
ci-dessous représentant une rotation d 'axe D et d ' une translation de vecteur
de centre C 1 d 'angle 2cx sui vie d ' une V. On peut être plus précis : la com-
rotation de centre C 2 d 'ang le 2 ~. La posée d ' une sy métrie d 'axe D et d ' une
compo ée est une rotation de centre C 3 tran slation de vecteur V orthogonal à
et d 'ang le 2cx + 2~. La réponse semble D est une symétrie d 'axe parallè le à O.
donc évidente : la composée de deux
rotations d 'angles respectifs 0 1 et 02 est Ainsi, en décomposant V selon ses
une rotation d ' ang le 0 1 + 02 , dont il faut composantes parallè le et orthogonale
maintenant déterminer le centre. à D, on montre qu ' un antidéplacement
peut être de deux fo rmes :
• s' il pos ède un point invariant , il
possède alors toute une droite D
invariante, et l'antidéplacement e t la
symétrie orthogonale d ' axe D ;
• sinon, ce sera la composée d ' une
symétrie selon une droite D et d ' une
translation de vecteur parallèle à D ;
P'=P'" on dit que c'est une symétrie glissée,
D étant l' unique droite « globalement
invariante » (chaque point de D est
envoyé sur un autre point de D) par
la transformation.
le dictionnaire
des angles 4 En construction mécanique, l'angle arrondi
désigne un raccordement progressif entre deux
X
X
out part d ' une manipulation Tout d'abord, il fa ut indiquer par quoi
Mais est-il toujours poss ible de pro- Quand la taille du triangle équilatéral
jeter un triangle ABC quelconque sur n'est pas imposée
un plan de sorte que l' image soit un
triangle équilatéral ? Autrement dit, Lorsque les deux degrés de liberté
une même projection peut-elle trans- sont réuni , la réponse au problème
fo rmer les troi angles du triangle, est toujour « oui » ! On peut même
quelconques au départ, en trois angles construire très simplement l'une des
de 60°? faço ns de procéder.
En éliminant b' et c' dans ces trois équation , on trouve la relation que doivent vérifier les longueurs
des côtés du triangle pour que ce dernier se rojette orthogonalement sur un triangle équilatéral de
2 2
côté d : b + c
2
- a - d2 = ± 2
(b - d 2 )( c 2 - d 2 ) .
met de dé finir une position de A qui dont les arêtes sont para llè les à D et à
ré pond à la question. chercher à place r les tro is sommets A,
On pe ut ensuite, si on le souhaite, 8 et C du triangle initial sur les arêtes
tran slate r le triang le ABC dans la correspondantes.
direction D sans que la projection
change : ce sera toujours le triang le Une première remarque s' impo e :
équilatéral A ' BC. le tri angle ABC est « trop petit »,
ce ne sera pas poss ible. En effet, en
Si , quitte à échanger les noms des coupant le pri sme par un pl an perpen-
points, le tore s'avère être une surface dicul aire, on obtient la plus petite taille
fe rmée (appelée tore croise') empri - du tri angle que l'on pe ut ai nsi inscrire
sonnant le point A ', alors la dro ite dans le pri sme. Soient a·, b' et c' es
parallè le à D passa nt par A ' coupera dimensions. Si l' une des longue urs
fo rcément cette surface, que lle que soit a, b, c des côtés est plus grande que
la direction O. Le problè me admettra a ' , une autre plus grande que b' et la
donc to ujours une solution, que lle que tro isième plus grande que c', on peut
soit la projection cho isie. espérer. Sino n, ce sera imposs ible.
C 'est en particulier le cas des triang les Mais l'espo ir n 'est pas considérable :
ac utang les, et mê me de to us les en effet, une fo is pl acé par exemple le
tri angles dont aucun ang le ne dépasse po int A du tri an gle initial sur une arête
120°. Il suffit de prendre pour [BC] du pri sme, les longueurs b et c de ses
le plus petit côté : la hauteur issue de côtés adj acents imposent un nombre
A sera supérie ure à ce lle issue de A ', fin i de pos itions pour 8 et C (deux
ce qui permet au tore d 'être croisé. pour chaque po int si l'arête est choi-
Ces triangles pourront donc avo ir pour sie) et par sy métrie seulement deux
image un tri an gle équilatéral que lle va le urs pour la longue ur BC, longueur
que soit la projection fi xée. qui , dans le ca général, a bien pe u de
Po ur les autres tri angles, tout dépendra chances de coïnc ider avec a.
de la directio n O. En encadré, le calcul fait dans le ca
d ' une projection orthogonale donne la
Quand la taille du triangle équilatéral re lation que do ivent vérifier a, b, cet d
est imposée po ur que ce soit poss ible.
tous les triangles ABC « suffi samment ramide et d ' un pl an sécant ? Même si
proc hes » du triangle pl at ne pourront la panoplie de tels tri angles semble re-
avoir une image équil atérale de côté a. lati vement large, elle est nature llement
Ce sera par exemple le cas de triangles limitée par le cho ix de la pyramide.
dont une des médianes aura une Ion- • Mais en laissant libre le cho ix du
sommet, on peut trou ver, pour n' im-
gueur infé rieure à m/J . porte que l triang le non aplati , un centre
2 de projection qui réponde à la question.
Cas d'une projection centrale On procède pour ce la comme pour la
projection affi ne dans le ca où ni la di-
Le problème peut être au i élarg i à rection de la projection, ni la dimension
une projection centrale : dans ce type du triangle équilatéral n'est imposée.
de tran fo rmation, les faisceaux de Étape 1 : on « pose » le tri angle ABC
lumière, au lieu d 'être défi ni s par la sur un pl an P' parallèle à P ;
direction D, sont alors tous issus d ' un Étape 2: on construit A ' sur ce plan te l
point O (hors de P, natu rellement), ap- que le triangle A ' BC soit équil atéral ;
pe lé centre de la projection. Étape 3 : on opère une rotation quel-
Le triang le métallique étant entre nos conque (non identique) de A autour de
main s, les latitudes dont on di spose la droite (BC) ;
semblent, comme précédemment, au Étape 4 : on joint A à A', en cho isissant
nombre de deux : le cho ix du centre un po int O ' sur la droite (AA ') ;
O de la projection centrale, et le fa it Étape 5 : une certaine homothétie de
que la taille du maill age so it ou no n centre O ' transforme A ' BC en un
imposée. triang le équilatéral de la taille de man-
Mais en fait, pour une projection cen- dée qui appartient à un plan P'' paral-
trale, la taille de l' image importe peu lè le à P.
puisqu'en utilisant un pl an de pro-
jection parallè le plu s proche ou plus Si l' on part du pl an P sur leque l ont
lo intain on peut toujours retrouver une dess iné les triangles, il reste à trans-
tai lle qui convient (dès lor que l'on later ! 'ensemble de la fig ure de faço n
accepte une image qui ne so it pas du à faire coïnc ider P " avec P (et si be-
même côté que le tri angle initial). Si- soin ce triangle équil atéral avec l' un de
non, on doit écarter, naturellement, ceux tracés sur P). L ' image de 0 ' par
les triangles de taille plus grande que cette translation est le centre O cherché
l' image. li ne reste donc qu 'à étudier de la projectio n.
le problème lié à la première latitude.
M.B.&G.C.
• Dans le cas où le centre de projection
est fixé, le problème se ra mène à la for-
mulation suivante : on considère une Note aux lecteurs
pyramide (pas fo rcément dro ite) à base Cet article met en év idence un certai n no mbre de cas
tri angulaire équilatérale. Quels sont les imposs ibles sans les caractéri ser préc isé ment.
tri angles que l'on peut y inscrire (un Si certain s lecteurs sont en mesure de décrire préc isément
sommet appartenant à chaq ue arête) ? la frontière entre les cas poss ibles et les cas impossibles,
Ou encore, que ls sont les triangles ils peuvent le fa ire en écri vant à la rédaction de Tangente
décri ts par l' intersection de cette py- (redactionpo le@yahoo. fr).
le billard,
une affaire à rebondissements
Scruter la trajectoire d'une boule sur un billard, c'est comme
observer les rayons lumineux dans un jeu de miroirs. Du
coup, les angles y jouent un rôle prépondérant, surtout si l'on
s 'intéresse aux trajectoires périodiques. On n'a pas fini de
jouer au billard !
n billard ? C'est une table sur le triangle de lumière
U laquelle roule une boule, qui se
dépl ace à vitesse (s upposée)
constante, en ligne dro ite, et rebond it
En 1775, le comte Giulio Cesare Fagnano
dei Tosc hi posa it le pro bl è me, étant
sur les bords de la table selon les lois ... donné un triangle acutangle ABC, de
de l'o ptique géo métrique. Le billard choisir sur ses côtés les point P, Q et R
rêvé de tout mathémati cien sera donc tels que le périmètre du triangle PQR
un ensemble plan, qui peut être de forme soit minimum . Ce n'est rien d'autre que
variée, et un point matériel, qui fig urera rechercher le trajet d' un rayon lumineux
la boule et se déplacera en ligne droite qui , parti de P, se réfl échirait successi-
entre deux rebonds. La pos iti on de la vement sur les côtés [AC] puis [AB].
boule à un instant donné dépend de deux
facteurs: l'endroit où elle se trouve au
départ et la direction dans laquelle on l'en-
vo ie. Ce sont ces impacts ur les bords
,,~ ··
du bi llard qui intéressent le géomètre,
constituant un système dynamique. On
s' intéressera ic i particulièrement aux
~
B P
.
C
Pierre de
Fermat (vers 1601-1665).
B
p Déjà conjecturées dans !'Antiquité par Héron d'Alexan-
drie, énoncées dans la loi de Snell- Descartes en 1637,
Ain si, da ns un bill ard tri angul a ire, il justifiées par le principe de Fermat (selon lequel « la
ex iste au mo in s une trajecto ire pério- nature agit toujours par les voies les plus courtes et
dique , c'est celle du triangle orthique . On les plus simples »), les lois de la réflexion s'énoncent
peut généraliser cette particularité : pour simplement :
obteni r par exemple une trajecto ire à
six impacts, il suffit de partir dans la • le rayon réfléchi est dans le plan d'incidence, formé
direction de l' un des côtés du tri ang le par la normale au miroir et le rayon incident ;
orthique. • les angles d'incidence et de réflexion sont égaux en
valeur absolue.
N~ D'après le raisonnement
6
de Fermat, le trajet effec-
B tué par la lumière pour se
rendre d'un point A à un
point B après s'être réflé-
chi en P sur un miroir est
4 celui pour lequel AP + PB
est minimum. C'est là que
On peut également montrer que lor que le point B', symétrique de
les angles (en radians) du triangle sont p B par rapport au plan du
des multiples rationnels de rc, il ex iste miroir, joue son rôle : ce
toujours une trajectoire rationne lle . Une trajet est minimum lorsque
question de meure cependant , et c ' est le les points A, Pet B' sont ali-
professeur Anatole Boris Kato k (s pé- ... . gnés, et alors APN = NPB.
cialiste de systèmes dynamiques à )' uni- -.: B '
0
ve rs ité d ' État de Pe nn sy lva ni e , a ux
Avec un a ngle d ' incidence égal à ;r,/5. Sur la trajectoire « dépliée » , les images
des points d ' impact ur le bord , images
Sous l'angle
des symétries
La syinétrie n'est pas qu'une notion descriptive assoc1ee à
une certaine forme d'harmonie ou de régularité. Certaines
syinétries de la nature conduisent à des angles remarquables
dont l'étude a des ramifications tant en cristallographie que
dans les travaux sur les pavages ou les formes fractales.
L
a co nnaissa nce de certa ines plus il ex iste de tra nsformations qu i le
« régularités» permet en général, laissent in variant.
dans l'étude d ' un problème, de
grandes simplificatio ns. Une fo nction Du pareil au même
numé rique périodique, par exemple,
n'a besoin d 'être étudiée que sur un La notion de répétition ou de redondance
intervalle de valeurs très restreint , la est fac ilement perceptible en ce qui
généralisatio n se fai ant ensuite fac ile- concerne les symétries géométriques ,
ment par répétitio n du « moti f é lé men- qui correspondent peu ou prou à la
taire». Une te lle opération de re triction notion commune que nous en avons.
à un ensemble non redondant se voit Observons les deux images ci-dessous.
auss i à l'œuvre dans les algorithmes
de compress io n des données, qui
ag issent en que lque sorte en traquant
le superflu , par analyse de certaines
régul arités du codage et repérage de
motifs élémentaires . De même, plus
il y a de param ètres de description
redondants dans un système physique,
plus il admet de symétries, c'est-à-dire
/
/
(angle 60°) , etc. Dans l'espace, il existe
/
/
une correspondance analogue pour les
/
/
rotations axiales .
/
/
Ces sy métries sont fréquemment
/
/ présentes dans la nature, que ce soit
au niveau macroscopique , comme pour
Le carré est obtenu par rotations l'étoile de mer (symétrie d 'ordre 5), ou
successives d 'un même motif triangulaire. microscopique , comme dans les cristaux.
Cette vale ur imposs ible de 72° est Il se trouve que l'ang le de mesure
remarquable en ce qu 'elle lie certai nes 72° est étro ite me nt lié au no mbre d 'or
con sidé rations mathé matiques avec qi = (1+Js)/ 2 ; il véri fie e n effet :
que lques découve rtes expé rime ntales
qi- 1
récentes. En 1974, le mathé matic ie n et cos 72° = - - . CJ! est le rapport de la
physic ie n Roger Pe nrose découvre e n
2
effet un pavage non périodique réali sant diagonale au côté du pentagone régulier,
une symétrie d 'ordre c inq constitué dont il ex iste une constructio n à partir
de seule me nt deux motifs di ffé rents. de « triangles d 'or » (triang les isocèles
Or, une di zaine d 'années plus tard , le dont les lo ngueurs de deux côtés no n
phys ic ien Dan Shechtman observe avec égaux sont dans un rappo rt qJ ). Des
on équipe une fi gure de diffraction travaux plus récents (voir la première
possédant une ymétrie d 'ordre 5 , qu ' il référe nce) ont mo ntré qu ' un pavage
ne peut do nc attribue r à une structure associé au frac tal de Rauzy, fracta l
périodique, mais qui era interprétée construit à partir d ' une ub titution de
comme la sig nature d ' un type très par- Tribo nacci, une généraljsation de celle
ticulier d 'objets, dénommés par la suite de Fibo nacc i (le taux de croissance des
quasi-cristaux . nombres de Fibonacci converge vers qJ ),
s'avère être un bo n modè le de quasi-
crista l.
K.B.
Références
Dynamique du nombre d'or.
Cours de Pierre Arnoux et Anne Siege l
"'Q
= (di sponib le en ligne), 2004.
Math ématiques et chimie.
Bibliothèque Tangente 43 , 2012.
Pavage de Penrose Mathéma tiques et biologie.
possédant une symétrie d 'ordre S. Bibl iothèque Tangente 42 , 20 11.
Relations angulaires
dans le quadrilatère
Un q uadrilatère convexe est inscriptible dans un
cercle si la somme de deux de ses angles opposés
vaut 180°. Par ailleurs, les élèves apprennent
toujours le mag nifique théorème sui va nt, dû au
géomètre alexandrin C laude Pto lémée (vers 90 ,
vers 168) et dont la démonstration utilise les notions
d 'angles : dans un quadrilatère convexe insc riptible
dans un cercle, le produit des di agonales est égal à
la somme des produits des côtés opposés.
En combinant ces deux ré ultats, on obtient : si la
somme de deux angles opposés d ' un quadrilatère
vaut 180°, alors le produit des ses diagonales est
égal à la somme des produits des côtés opposés.
Joli , no n ?
Parmi les quadrilatères remarquables, le carré et le
rectang le possèdent to ujours de ux ang les opposés
do nt la somme vaut 180°. On applique notre
concl usion au carré de côté c et de di ago nale cl :
c 2 + c 2 =cP, donc 2c2 =d2.
On applique notre conclusion au rectang le de côtés
a et b et de diagonale d, et alors : a2 + b2 = d2 . On
vient de démontrer le théorè me de Pythago re !
Hngles et
lunules quarrables
Quelles sont les lunules qui peuvent être quarrées ? Pour
résoudre cette belle question de géométrie pure, on
comprend que des considérations d'angle doivent intervenir.
Il est plus surprenant de découvrir que l'algèbre et la théorie
de Galois font également partie du voyage.
uiconque observe le cie l la nuit
Q o
par temps clair peut voir la lune
plus ou moins écl airée, plu s ou
ronquée , sui va nt ce que l'o n
appelle les phases de la lune . M
u
rale, on peut penser que Hippocrate s'est
basé sur un principe de similitude concer-
- =-
AOB AoD = a. = Arc cos (FJ-I)=
- -
2
68°53.
-
sur deux cercles distincts sont semblables
si, et seulement si, les angles AOB et aob
qui les sous-tendent sont égaux. Alors
les aires des secteurs sont proportion-
nelles aux carrés des cordes qui les ous-
La lunule II
te nde n t. Il e n es t de mê me pour les
segments de cercle correspondants.
Avec ce principe, Hippocrate po ède
un moyen efficace de comparer des aires
de lunules à des aires de polygones, et
donc de montrer qu 'elles sont quarrables.
Déjà, pour la lunule 1, les segments s 1 La lunule m est construite de façon sem-
construits sur AC , s 2 sur CB et S sur AB blable, mais avec un econd arc tangent
sont emblables (car les segments sont aux côtés adjacents du trapèze et des
sous-tendus par un angle de 90°). On a ecteurs, vérifiant 2 AE 2 = 3 AB 2 . Dans
par ai lleurs, grâce au théorème de Pytha- ce cas, le second arc passera par l' in-
gore générali sé aux figures sembl ables tersection E des diagonales AC et BD et
A construites sur les côtés : S = s 1 + s 2 • l'aire de la lunule est alors éga le à ce lle
On en déduit l'égal ité en aire de la lunule du pentagone concave ABCDEA. On
ACBDA avec l'a ire du triangle ABC dé montrera de même pour les angles
(en enlevant au demi-cercle so it s I et s 2 , intervenant que
c soit S).
En cherchant à étendre cette idée au cas
- =-
AoE AOB =a. = Arc cos - (,/33-1)=
-
2
53°62.
é 0 = cos8 + i sin 8.
l
cos (8+8 ') = cos 8 cos 8 '- sin8 sin 8',
-i sin(8+ 8 ') = sin8 cos 8 '+ sin8 'cos 8 ,
un simple calcul sur les nombres com- Il est également possible de définir directement
plexes permet de vérifier cette identité les fonctions co inus et sinus par des sommes in-
fo ndamentale :
e;o x e;o· = é(O+O'J . finies en considérant les parties réelle et imagi-
En raiso nnant par réc urre nce , on
· de e •
nall'e
18
. . . e· •
..t.J
~' -
r
obtient que, pour tout entier nature l n,
( e;e = eine, ce qui correspond à une
expression conc ise de la formu le de
n-0 n!
Sachant que ;2p = (- lY' et ; z,,+ i = (- lY'i, on obtient ai é-
Moivre: ment:
(cos8 + i si n 8)" = cos(n8) + i sin (n8) .
... (-l)p ... (-l)p
COS0 • }:- - 0 2 P et SiD0•}: 0 2 p+ 1 ,
À parti r de la fo nction exponentielle ,,.o (2p)! ,,.o (2p+l)!
réelle et de l'exponentielle imaginai re
introduite c i-dessus, on peut défi nir
une fonction exponentie lle opérant sur comme un po lynô me de degré in fi ni . ..
les nombre complexes. Pour un com- On montre alors que l'exponentie lle
plexe z que l'on écri t sous la forme ainsi défi nie pro longe l' exponentie lle
algébrique a + ib (avec a et b réels), réelle connue tout en vérifi ant les trois
on pose : identité précédemment décrites.
On peut alors explo iter cette ex po-
nentielle complexe pour pro poser une
La fo nction expo nentie lle complexe défi nition pure ment anal ytique, et non
ainsi défi nie véri fie le trois identités plus géométrique, des fo nctions sinus
sui vantes : et cos inus. Il suffit pour ce la de poser
e0 = 1, e' x e'' = e'"' et e' = e; cos 8 = Re(e;0 ) , la partie réelle de e;0 , et
pour tous les complexes z et z'. sin 8 = lm(é9), la partie imaginai re de
Bien qu 'ayant produit des identités é 0 • À rebours des calculs précédents, les
commodes, on pourrait être tenté de identités trigonométriques class iques
croire purement arti fic ielle cette intro- découlent alors de calcul s sur l' ex-
duction de l'exponentie lle complexe. ponentie lle comr lexe. Par exempl e,
En fai t, il n' en est rien : il ex iste ( 'éga lité : l/ 1
0 0 0 0
= e;o x / = /( - > = 1
une faço n plus intrinsèque d ' introduire fo urnit cos 8 + sin 2 8
2
=l.
la fo nction ex pone ntie lle basée sur
la notion de série numérique. Cela La parité de la fo nction cosinus prov ient
consiste à poser : de la conjugaison (et de mê me pour le
caractère impair de la fo nction sinus),
, ~ J n ta ndi s que les fo rmules d ' addition des
e= LJ - Z ·
n•O n! fo nctio ns tri gonométriques sont issues
Cette « somme in fi nie » se comprend de l'identité e;o x é 0' = é(O+-O'> .
comme limite d ' une success ion de
somme fi nies. Plus préc isément : l'angle 1t
• · N J n
À partir de ce qui précède, on retrouve
e· = N-+oo
hm " - z .
L.J n In•O ' l' intégralité de la trigono métrie clas-
et cette descripti on no us amène à sique, sauf ce qui à trait au nombre
percevoir l'expone ntie lle complexe :rc. Pour faire intervenir le nombre :rc
Mldlll 81 ll'IIIIDIII
Si z =x + iy est un nombre complexe non nul, la =
qui exprime simplement que - 1 (- 1, 0) s' ob-
=(
tient à partir de 1 1, 0) par une rotation directe
quantité lzl =~x 2 + y2 définit son module. On d ' angle n autour de l' origine.
peut écrire : L' écriture de z à l' aide de son module et de on
argument fournit une définition purement analy-
z -1,i( : +i ; )• 1zl(cos0+ isinB) • lzie•, tique et parfaitement claire de la notion d ' angle
11 11 entre le demi-axe des abscisses positives et la
demi-droite joignant l' origine à z. On peut dès
avec 0 • arccos( ; ) E [0,1t] qui est l'argu-
lors paraphraser une citation de Joseph-Louis
1 1
ment de z. Lagrange, dans l' introduction de sa célèbre
=
Cette écriture permet d'identifier z x + iy avec Mécanique analytique de 1788, en affirmant :
le point du plan IR2 de coordonnées cartésienne « Ceux qui aiment L'analyse verront avec plai-
(x, y) ou polaire (lzl, 0). En conséquence, sir la trigonométrie en devenir une nouvelle
= =
z,; lz11l; lei61 ei°' lz11l; lei<0,~ 1>. Dans la multi- branche. » Avec un bénéfice évident dans la
plication complexe, les modules se multiplient simplicité des formules et la clarté des concepts,
et le argument s ' additionnent. que les électriciens n' ont pas mis longtemps à
En écrivant, pour simplifier, x = (x, 0) et comprendre dans la théorie des circuits.
=
iy (0, y), on obtient : Jean Mawhin
= = =
- 1 (-1, 0) (COSl't, sinn) COSl't + i sinl't ei",=
La trisection de l'anale
Soit à triséquer l'angle dédui sons que A ' O = A ' B' = B 'C'. L 'axe de pliage et
des droites (0 ) et (0 ) par donc de symétrie (~ ) est perpendicul a ire à AA ', ce qui
pliage. La premi ère étape induit que le po int H est l'orthoce ntre du triangle AA' E.
co nsiste à plier hori zontale- Par suite, l' axe (0 2) , image du pli (P) par le pliage d ' axe
ment la feuill e selon un pli (~ ), passe par le po int H et est la troisième hauteur de ce
(P) passa nt par un point B tri angle. On en déduit que les trois trian gles rectangles
de l'axe ve rtical. Ce pliage D (O) AOA', AA' B' et AB 'C ' , sont sembl ables deux par
défi nit le point C, sy métrique de A par rapport à (P). deux, comme ayant deux côtés identiques. lis ont donc
li fa ut maintenant effectuer un pliage sui vant un axe le mê me ang le en leur so mmet co mmun , A. On peut re-
(~ ) de sorte que l' image C' du po int C apparti enne à marquer que l' angle ti ers cherché correspond à l'angle
la dro ite (0 ), et ! ' image A' du po int A à la dro ite (P). que fa it l'axe de pliage (ô) avec l'axe des ordonnées.
Alors, les dro ites (0 1). défini e par les po ints A et A ' , et Le pliage parti culier consistant à positionner deux
(0 2) , passa nt par A et B', sont les tri sectri ces cherchées. po ints sur deux droites différentes co rres po nd à ré-
Par construction, nou avons A ' O = AB = BC. Le pli age so udre une équ ati on cubique, ce qui est impossible à
défi nissant une ymétrie, donc une iso métrie, nous en effec tuer avec la règle et le co mpas.
Courbes orthoptiques
et friandises géométriques
Quels sont les points desquels on voit une courbe sous un angle
droit? La réponse tient en un mot : tous ceux de l'orthoptique ! Ce
thème autrefois classique, que l'on n'enseigne plus aujourd'hui,
est source de jolis problèmes et d'émerveillements géométriques.
U
1,
thoptique de C est par définition expérimentale, mais débouche sur une
l'ensemble des points desquels deuxième, qui est une première étude
on peut mener deux tangentes à la courbe analytique, adaptée au cas où l'on connaît
fai ant un ang le droit entre e lles. En un paramétrage de la courbe C. La troi-
géné ral , il 'agit d ' une autre courbe, siè me méthode utili se directe ment la
mais cet ensemble peut éga lement être définition ; elle est adaptée au ca où
vide . De même, si un angle a est donné, l' on connaît une équation cartés ienne
l' isoptique sous l' angle a est l'ensemble de la courbe C , et donc particulièrement
des points desquels on peut mener deux à celui des coniques .
tangentes à la courbe fa isant l'angle a
entre elles. Là encore , il s' ag it en géné- méthodes expérimentale
ral d ' une courbe . Par exemple , orthop- et paramétrique
tique et isoptiques d ' un cercle sont des
cercles concentriques. Prenons l'exemple de la deltoïde (voir
les équations plus loin). Pour l' instant ,
contentons-nous de considérer a repré-
L'isoptique d' un sentation :
cercle donné (en
bleu) sous l'angle
de 60° est un cercle
concentrique de
rayon double.
Dans le cas des coniques ou , plus géné- ( :~ + 1)2-( ::+ !:)( ;:+ ; : -1)= O.
ralement , des courbes données par une Cette condition s'écrit
équation cartés ienne, on peut appliquer (b 2 -y2)a 2 +2af3xy + (a 2 - x2 ){32 =O.
une méthode directe . Un point M étant Pour chaque f3 no n nul , il s ' ag it d ' une
donné, on c he rc he les équ ati o ns des équation en a, qui possède deux rac ines
droites tangentes à la courbe et on écrit a 1 et ~ à la condition que son discriminant
la condition pour que deux d'entre elles so it positi f. Un ca lcul simpl e montre
soient orthogonales. Prenons l'exemple que ce la correspo nd au cas où M est
de l'ellipse . Dans un repère adapté,elle extérieur à l' e llipse. On o btie nt ain si
a pour équation (x / a)2 + (y/ b )2 = J, où deux vecteurs tangents, de coordonnées
a et b sont ses deux demi-axes. Consi- (a" {3) et ( a 2 , {3). Il s sont orthogonaux
dérons alors un point M de coordonnées si, et seulement si, a 1a 2 + {32 = O. Il n'est
x et y. Une droite D passant par M est pas beso in de ca lcule r a 1 et a 2 po ur
caractéri sée par son vecteur directeur exprimer cette condition : le produit des
v de coordonnées a et f3. De façon géné- rac ines de l'équation en a ci-dessus est
rale, e ll e coupe l' ellipse e n 0 , 1 ou 2 a 2 -X 2 .,
-b·,-- -
y
, f3· . Les deux vecte urs tangents
~
points. Elle est tangente si, et seulement
si, e ll e la coupe en un seul point . sont donc orthogonaux si, et seulement
si, a: -X: + l = O, qui ses implifieen
b -y·
x + y2 = a 2 + b2 . Le po int M appartient
2
Récemment,
des solutions
élégantes ont
été apportées. La
règle roulante Rol-
lertec, commercialisée
depuis 1999 par Eurodem
(www.laregleroulante.com),
est issue d'un translateur.
Elle permet, grâce à une Le principe d'une règle roulante de type Rollertec.
molette, de tracer très ai-
sément droites parallèles,
droites perpendiculaires, quadrillages et cercles concentriques en un tour ... de main. D'un
coût de 16 ou 21 euros selon le modèle (plus 7 euros de frais de port), elle est idéale pour les
professionnels du dessin technique. D'ailleurs, cette invention a été primée par la médaille
d'or au concours Lépine 1999.
les transformations
conformes
Les transformations qu'on forme fort mal déforment, rendant
les images difformes. Mais, pour que les formes servent, les
transformations conformes conservent l'information angulaire.
Étudions formellement ces formidables transformations,
uniformément utilisées en physique.
-
J (x ) = l:a,, (x - x 0 )", où les coefficients n!an =fnl(xo)
..=11
assoc ie, po int par po int , ce domaine du
plan et le disque un ité (constitué de tous
les nombres complexes de modu le stric-
dépendent bien sûr du point de développement. tement in fé rieur à un ). Pui sque la com-
On parle de développement en série de Taylor. positi on de fo nctions holomorphes est
Les Grecs nous ont appris qu'il faut manier avec pré- ho lomorphe, cette correspondance est
caution la notion d'infini dans les raisonnements mathé- trans it ive, et do nc tous ces domaines
-
matiques. Depuis Cauchy, l'analyse associe à chaque
y z les transtormations
de Mëbius
=az +b
Toute transformation de Miibiu s f( z) cz + d peut
X
a ad - be 1
s'écrire f (z) = -c - c
2 X
z+
d/
c
On suppose que A= ad - be~ 0, sinon f (z) = al c (fonction
constante), ce quj a peu d'intérêt. Alors la transformation
En fait , la démarche souvent utilisée pour homographlque est conforme comme composée de fonctions
l' étude de fo nction s holomorphes est conforme . En notant T u<z) = z + u une translation, 1 (z) = 1 / z
de partir de l' image et de chercher l' image l'inversion et H 0 ,u(z) = a (z- u) l'homothétie de centre U (d' af-
réc iproque, qui ren e igne ur la trans- fixe u) et de rapport a , qui sont toutes des transformations
formation conforme. Pui sque le rapport conformes, on peut écrire/(z) = Talc o H_,vc>, o o I o Td/c(z) ou
d' homothétie de la fonction réc iproque /(z) = Talc o I o H- <'it\,-d/c(z) .
est lié à la déri vée L'ensemble des cercles et droites est globalement invariant
(r' )' (z) = ( I ) , cec i ex plique par ces transformations. En particulier, l'image des droites paral-
f' r'<z) lèles aux axes des coordonnées sont des cercles passant par l'ori·
que les endroits où la déri vée s'annule gine.
donnent des rapports infini dans l' image Considérons un pavage régulier du plan avec pour motif le Sto-
réc iproque. L'argument de cette déri vée machlon d' Archlmède. L'image réciproque de ce pavage pour
donne l' angle de rotation de l ' objet , soit la transformation/(z) = (1- z/(1 + z) est bien constituée de
un demi -tour pour une dérivée rée ll e cercles et de droites et présente un point d 'accumulation au
négati ve. Un point d ' inflex ion corre - pôle z =-1 de l'application.
pond à un extrémum de la dérivée (donc
une déri vée seconde nulle), et sur l' image,
aux valeurs extrêmes du rapport d ' ho-
mothétie. Et en approchant des pô les de
la dérivée, valeurs qui annulent son déno-
minateur, le rapport de grandissement
de l' image tend vers l'infini .
,"'
...... -- ...... ...... ,
, \
I \
I \
I \
C{
~
~
~~.--~~~-~
- 1
\ I
\ I
\ I
\
' ...... ___ ... ,, , '
Référence
Antécédent du logo des Éditions POLE pour • La magie des in variants mathé111atiq11es .
f( z) = (i- l)t(i + 1) . Bibliothèque Ta ngente 47, 20 13.
Du théorème de Pythagore
à une formule de trigonométrie
Le théorème de Pythagore a été généralisé par al-Kashi.
Cette reformulation est équivalente à la relation donnant le
cosinus de la somme de deux angles. Désormais, diverses
démonstrations originales et instructives peuvent être données
de cette formule fondamentale de la trigonométrie.
...
me de carrés des longueurs des côtés
a'
•••
••• A
I de l' angle droit. C'est bien entendu
le théorème de Pythagore . Comme
~ tous le résultats fo ndamentaux de la
géométrie plane cla ique, cet énoncé
fi gure dans le célèbre ouvrage les
Éléments d 'Euclide (voir le premier
article de ce numéro , consacré aux
ang les corni c ulaires et de demi -
cercle chez Euclide). Plu précisément,
il s' agit de la Proposition 47 du Livre 1,
sa réciproque fai ant d' ailleurs l' objet
de la propo ilion uivante , la 48, qui
est la dernière du Li vre 1. Mais , dans
le Livre II de ses Éléments , Euclide
énonce et démontre deux résultats qui
concernent des triangles non rectangles
et qui préfi gurent une généralisation du
théorème de Pythagore . Il s'agit de la
Proposition 12 , qui concerne les tri -
angles dont un angle est obtus, et de
la Proposition 13, qui se réfère aux
triangles dont les angles sont aigus.
Voici l'énoncé (sou sa forme initiale)
du premier de ce résultats, sachant
que , pour Euclide, le mot « droite »
dé ignait un egment de droite :
Dans les triangles obtusangles, le carré
c Le théorème d'al-Kasbl
c abc . .,
-- = - qui est 11e au
sinC 2S '
rayon R. La sy métrie de b
la fo rmule pe rmet de h
a c
conc lure.
B a c
6
Les similitudes A'
Les angle - des tri a ng le sont do nc conservés, mais pas fo rcéme nt le urs o rie ntatio ns. Si elle l'est, o n
parle de similitude directe, s ino n de s imilitude indirecte, de mê me que po ur les isométries, qui sont
d' aill eurs les similitudes de ra ppo rt 1. par défi nitio n.
S i O est un po int d u pla n, o n défi nit l' ho mothétie de centre O et de rapport k > 0 comme la transfor-
matio n h qui , à un po int M, assoc ie M ' = h (M ) te l que OM ' = kOM. Il s ' agit do nc des s imilitudes les
plu s simples qu i so ie nt. Ce sont des bijectio ns, l' inverse /z- 1 de h est l' ho mothétie de mê me centre que
h et de ra ppo rt I I k.
Considéro ns une similitude f de rappo rt k eth une ho mo thé tie de mê me rappo rt. La tra nsfom1atio n
composée g =f o /,- 1 est une similitude de rappo rt l , do nc une isométrie . Ainsi, to ute simi litude est la
composée d ' une isomé trie e t d ' une ho mo thétie. La réc iproque est vraie.
Du cercle à l'hyperbole
Notre langue possède trois mots pour désigner deux vecteurs (ou deux droites) faisant entre eux un
angle droit. Pour les Romains, perpendiculum désignait le fil à plomb. On y reconnait une racine
commune avec le verbe pendre. Au Moyen Âge, perpendicle avait le même sens que son ancêtre
latin mais désignait aussi la verticale. Perpendiculaire a été formé à la Renaissance sur la racine
latine alors que l'intérêt pour les sciences reprenait.
Bien qu'entièrement construit sur des racines grecques, orthogonal date de l'époque moderne. Le
préfixe, ortho, qui avait le sen de droit et, par extension, co"ect, se retrouve dans orthographe et
orthocentre, point de concours des hauteurs d'un triangle. Le second terme est issu du terme gonia,
qui signifiait coin ou angle ; on le retrouve dans polygone ou dans trigone, si cher aux astrologues.
On s'étonne parfois d'entendre nommé vecteur normal celui qui fait un angle droit avec la tangente
à une courbe ou avec le plan tangent à une surface. Qu'a-t-il de plus normal qu'un autre? C'est
oublier que l'équerre se nommait nonna en latin. C'est un retour à l'étymologie latine, vers 1750,
qui explique son utilisation en géométrie. Mais comment est-on parvenu de nonna, l'équerre, à la
nonne, celle qui hante certains de nos espaces vectoriels comme celles qui s'accumulent dans notre
quotidien?
Dans l' Antiquité classique déjà le même mot (en grec gnomon et en latin directus) désignait à la fois
la ligne droite et 1'angle droit. Par une extension naturelle est apparu alors le sens figuré de ce qui res-
pecte la règle. Le double sens de ce dernier vocable en est une illustration. Par une dérive analogue, le
latin norma, associé comme nous l'avons vu à l'angle droit, s'est mis à signifier la loi, la règle.
Le français norme, apparu à la fin du XIII° siècle, n'a conservé que le sens abstrait de son ancêtre
latin. Au xlX" siècle, il se met à désigner aussi ce qui est conforme à la majorité des cas, ou ce qui
est communément admis, de règle, qu'il convient de suivre.
En mathématiques, la norme (qui généralise la valeur absolue dans les espaces vectoriels) apparait
dans les années 1920 et provient de l'acception dérivée. On oppose donc normal, dans le sens de
perpendiculaire, à normé, qui signifie de norme 1. Il vaut donc mieux parler de base orthonormée
que orthonormale. Dans le deuxième terme, on retrouve deux fois la notion d'orthogonalité alors
que dans le premier elle s'associe à l'idée que ses éléments sont de norme 1.
• Le produit scalaire est, en valeur abso- Le produit scalaire est, au signe près, le
lue, inférieurau produit des longueurs : produit de deux longueurs. Ne peut-on
I OA.08 1 s OA x OB . Cette iné- pas le concevoir comme 1' aire d ' un rec-
galité est connue sous le nom d ' iné- tangle ? C ' est bien le cas, et la construc-
galité de Cauchy (ou de Cauchy- tion est toute simple. Considérons le
Schwarz) ; on nom lui vient du point A' image de A par la rotation de
mathématicie n françai s Augustin centre O et d' angle +90°. Le produit
Louis Cauchy ( 1789- 1857). scalaire OA.08 est alors, au signe
• Si 6A et OB sont orthogonaux (c 'est- prés, l' aire du rectangle dont trois des
à-dire perpendiculaires), alors Je pro- sommets sont 0 , H et A' ; son signe est
duit scalaire est nul. En effet, H se pos iti f si ce rectangle se situe du même
trouve alors confo ndu avec O. côté que A par rapport à la droite (OA'),
et négatif sinon. Toutes les propriétés En 1888, Giu eppe Peano donne une
énoncées plus haut se retrouvent défi nition ax iomatique de espaces vec-
dans cette interprétation. toriels utili ée encore de no jour . Un
espace vectoriel est alors un ensemble
(- 1.0) (1, 0) Le produit scalaire est lié à la d 'é léments no mmés vecteurs, doté
:,: métrique ; pour l' exprimer sim- d ' une addition et reprenant les proprié-
plement en fo nction des coor- tés é lémentaires des vecteurs en géo-
données, il est donc préférable métrie. De plus, on munit cet ensemble
d ' utiliser une base orthonormée, d ' une multiplication par les scalaires
c'est-à-dire une ba e composée de (c'est-à-dire les nombres réels).
deux vecteurs unitaires (de longueur Il nous fa ut alor munir cet espace vec-
l ) et orthogonaux. Parmi ce bases, il torie l d ' un produit scalaire. On consi-
Valeurs ex iste deux classes : celles de la fo rme dère alors une application/ qui associe,
remarquables (;, 0 où ; est obtenu par rotation à tout couple de vecteurs (;, 0.
un
dans le cercle de ïi de + 90° (on les appe lle bases nombre réel ; cette application doit
trigonométrique. directes), et celles où ; est obtenu véri fier les quatre propriétés vues plus
par rotation de Ï: de -90° (les bases haut. Par exemple, pour tous vecteurs
indirectes). On choisit généralement ;, ; et ;:;;, on a!(;, 0 = !(V: 0,
les premières. Ainsi, si 6A = xïi + y;;" j(Ï: + V:;:;;)=!(;, ;:;;) +!(V: ;:;;) ...
et OB = x';; + y'V: alors leur produ it Que l intérêt? On s'aperço it d ' une part
scalai re OA.08 est égal à xx' + yy'. que de no mbreux espaces peuvent être
muni s d ' un produit scalaire (comme
Une uision algébrique des e nsembles de po lynô mes o u de
fo nctio n ) ; les propriétés démontrées
Dans les années 1840, plusieur mathé- po ur le produit scalaire traditio nnel
maticiens introduisent les espaces vec- 'étendent alo rs aux é léments de ces
torie ls de manière algébrique. Un vec- ensembles ! D 'autre part , ceci permet
teur est vu par Arthur Cay ley comme d' utili ser notre intuition géométrique
un n- uplet de nombres réels (où n po ur de problè mes a priori purement
désigne la dimension de l' espace). Pour analytiques.
la première fo is, on ne s' impose pas
une dimension 2 ou 3 : la dimension Un exemple d'utilisation en physique
peut prendre n' importe que lle valeur.
De plus, le vecteur n'est plus attaché à Le travail d' une force est l'énergie
deux points, mai est con idéré comme qu 'elle fo urnit lorsque le point d 'appli-
un élé ment en lui-même. On le dés igne cation de cette fo rce se déplace. Lorsque
désormais par une seule lettre, souvent la force est constante, c'est-à-dire que
surmontée d ' une fl èche pour ne pas le sa valeur, son sens et sa direction sont
confo ndre avec un nombre. invariants, et qu 'elle 'applique à un
mobile parcourant une trajectoire rec-
tiligne, le travail sur le parcours du
RÉFÉ RENCES point A au point B est, par défi nition,
• Les matrices. Bib liothèque Tangente 44, 2012. e
w = F AB cos = ËAB, où F désigne
• Doss ier « Les vecteurs » . Tangente 144, 20 12. le vecteur fo rce. On retrouve le produit
• Doss ier « Le para llé logramme ». Tan gente 150, 20 13. scalaire de F et du vecteur AB. Ainsi,
si la fo rce est perpendiculai re à la tra-
~\z
premier cas, elle augmente l'énergie
cinétique et le mobile accélère, dans le I
l'angle droit
l'astronomie
grande consommatrice de trigonométrie
Petite sœur des mathématiques, l'astronomie lui a fourni bien
des problèmes qui ont favorisé son développement. C'est en
particulier une grande consommatrice d'angles et de trigono-
métrie. Le degré, par exemple, ne trouve-t-il pas son origine
dans l'astronomie ?
L
es Babyloniens, qui utilisaient pour les Babyloniens, au mouvement
le système sexagés imal (c'est- apparent du oleil sur l'écliptique d' une
à-dire en base 60), remarquaient journée. En fai t, en astronomie, on
que l'année comptait environ troi cent utili se plusieurs repères et plusieurs
soixante jour . Cette mesure étant assez unités . Faisons-en un tour rapide, pour
délicate, il a fa llu un certain temps pour se rendre compte que de si mplement
se rendre compte que l'année durait repérer un objet dans le ciel n'est pas
plutôt trois cent soixante-cinq jours, si simpl e . ..
voire un peu plus. Notre calendrier
actuel utili se une année de 365 ,2422 Des angles tous azimuts
j ours. Donc un degré correspond ,
Du point de vue de l'observateur, les
astres (étoile , oleil , lune, planète ... )
Hauteur et azimut d'un astre. Zénilh =90° semblent se situer sur une sphère de
Astre très grand rayon : la sphère céleste. La
+
_ ._w _n1 - - ~-·
. ,_hori o· manière la plus commode pour repérer
hauteur un objet sur cette sphère est donc d' uti-
liser des angles .
•
Nadir= -90° Le repère le plus naturel, pour l' ob-
Dffln.ldoo dl! • h..luttur dAM le plafl
7.bilth, adir, MCNI
Nord servateur situé en 0 , est celui qui est
donné par la verticale. Celle-ci peut-
être matérialisée par un fi l à plomb. La
verticale du lieu coupe la sphère céleste
au zénith au dessus de l' observateur et
au nadir ous l' ob ervateur. Le plan
horizantal est plan perpendicul aire à la
verticale passant par O.
le dictionnaire
des angles 5
Pour la cartographie céleste
J,"uny/e horuirc l'St J"u11l' dl's dl'll'> l'<><>nlon -
lll't's dans k s,·stL'llll' dit c/cs ('Oorclo1111< ;('S hu -
1·uin·s. C'l'st Lmglt· compris l'llt n· Il' lll l'ridil'n
local sud l'i Il' l'l'ITll' horairl' qui passl' par
J"ast rl' ohsl'r\'l'. 11 l'St l'<>lll pt<· dl' 1.fro ù doU / l'
hl'Url's. positin·ml·nt wrs l'Oul'st. lll'gatiw -
mrn t \'l' rs r Est.
J,"astro110111il' l'i la cartographil' ct'.·il'sll' ont
introduit dl' nomhrl'USl'S notions angulairl's .
J,"uzimul est L111gk par rapport ù l'aw '.'\onl-
Sud sur un plan conll'nant cl'l a , l· l'l un point
\'ist'.· dl'puis IL• l'l'ntrl' dl• la l'l'ITL'. co111ptl' par
rapport au Sud. Ll' clic1111(~/r<' UJJJ>W'<'lll l'St
l'angle sous IL·qul'l on , ·oit un ohjl'l ou un
En audiovisuel astrl'. La clistunc<' Z<;nithulc l'St L111gk l'ntrl'
En musique, le cor anglais n'est ni un la \'l'rticall' l'l un point \'is<·. La lwutrnr d<·-
cui vre, ni britannique : il fait partie de sigm· J"angle l'lltrl' J"horiwntall' l'i un point
la fa mille des bo is et son embouchure ,is<·. l'i lï11cli11uisu11 l'angll' l'ntrl' k p lan dl'
à anche fa it un ang le avec le corps de l'orhill' d 'un rnrps l'l•ll'sll' l'i Il' plan dl' rL·fl·-
l' instrument. En fait , on devrait écrire rL'lll'l'. Ll' ll(l(/ir l'St Lmgll' droit \l'!"s Il' has
« cor anglé » (!), mais cela n'explique pas n ·rticall'nwnt par rapport au tour dl' lïwri -
le cho ix du mot « cor » pour dés igner cet 1m1 dl' l'ohsl' n,ltl'ur. Il l'St situ<· ù J"opposc'.• du
instrument. .. i'.(;llilh. qui dL•sig1w l'angll' droit \l'rs Il' haut
Dans la photographie et le c inéma, un n·rt icail'ml'nt par rapport au tour dl' lï10ri -
objectif grand angle est à courte focale. wn dl' J"ohsl'n,,tl'ur. La mlutituclc l'St L111gll'
Il permet un cadrage large de panoramas l'o111pkml'ntairl' dl' latitudl' L'n un lil'u dmmt'.·.
ra pprochés dont on ne peut pas s'éloigner. par rapport au pok. La (kclinuisun l'St L1ngll'
Les foca les inférieures à 24 mm , dites nll'sllrl' sur un cl'rdl' horairl' l'ntrl' un point dl'
super grand-angle, ont un ang le de vision la splll'l"L' l'l•ll'sll' l'l l"l·quall'ur L'L'll'stL· . Elll' l'St
qui produit des images déformées par lù 1ui\'all'llt (k la latitudL· ll'rrl'strl' projl'll'l'
rapport à la réalité. sur la sphL'rL' ct'.·ksll'. En astronomil' chinoisl'.
Enfin , Angles d'attaque (Vantage Point Il' c/11 l'st Hill' unit<· dl' ml·sun· <Lmgll' uti lisfr
dans la version originale) est un thriller pour d<·terminl'r la position dl·s astrl's dans Il'
américain réali sé par Pete Travis en 2008 cil'!. L111gk </Îqju clu rnrrl'spond ù la distaIH'l'
(Columbia Pictures et Original Film) ; angulairl' L'ntrl' Il' pc"ik '.'\on! l'l•ll'stl' l'i J"astre.
Angle mort (ou Blind Side) est lui auss i c'est-ù -dire J"angk l'ompknwntairl' ù la dt'.·-
un thriller américa in réalisé par Geoff dinaison . Enfin. L'll astrologÎL'. ks w1c1lcs dc'.- -
Murphy en 1993 (produit par Jeffrey signl'n t l'l'rt ai nl's maisons d ·u m· figurl' l'l'ksll'.
Lurie, John Bard Manuli s, John Marsh, ,\insi. l'horoscopl' dl' la J)("L'llliL'l'l' maison l'St
Jay Roewe et So lomon Weingarten). appel<· l'unyl<' clc /'UrÎ<'lll.
la mesure
des angles
Le partage des angles, en particulier la bissection, introduit
une première façon de mesurer les angles. Deux autres voies
peuvent également être explorées : à partir des arcs de cercle et
à partir de segments. Être en mesure de mesurer un angle n 'est
pas une mince affaire !
L
a dé marche c lass ique et ances- angles, il fa ut introduire une notation
tral e pour défi nir la mesure du type mes(Â) et écrire mes(Â) =60° .
d ' une g ra ndeur s'applique La notation utilisée dans les an nées
aux angles-grandeurs : pui sque l'on 1970- 1980 étai t E(Â) et même E 180(Â)
sait comparer des angles, en prendre pour préciser l'unité; elle se li sait écart
des multiples et les divi ser (vo ir e n de l'angle géométrique Â, ou écart
Sur un rapporteur, pages 22 à 29), pour dire la grande ur angulaire du couple de demi-droites
la ligne 0°-180° d ' un angle il suffit de le comparer représentant l 'angle Â. Voic i comment
est appelée à un angle choi si pour unité et de s'énonça it le théorème de la somme
la ligne de foi dire « combien de fois » ( ' unité est des ang les du triangle dans un man uel
(planche de contenue dans cet angle. Ce nombre de 1974 pour la c lasse de troisième :
I' Encyclopédie). est la mesure de l'ang le dans l'unité « La somme des écarts angulaires
choisie. Alor est réali é l'objectif des angles géométriques d 'un triangle
de Clairaut de connaître la grandeur est égale à l'écart angulaire k d'un
absolue des angles et leurs rapports : angle plat. » Par contre, le degré étant
« Il était donc nécessaire de chercher un angle (le trois cent soixantième
une mesure fixe pour les angles, de l'ang le plei n), 60° devra it se lire
comme on en avait déjà une pour les « soixante fois le degré » , et alor
longueurs .» l'ang le  est égal à soixante degrés :
cela justifie le calcul avec les unités
Mesurer à partir de la grandeur angle et l'écriture  = 60° (ce calcul est un
calcul sur les ang les, un ca lcul dans un
Pour un angle  de 60°, par exemple, espace vectoriel de dimension I puis-
on devrait dire « un angle dont la que l'on a défi ni pour les angles une
mesure est 60 si l'unité est le degré ». addition et une multiplication par un
Si l'on veut calculer sur la mesure des scalaire ayant les propriétés attendues).
.:~~
pour les mesures usue lles d 'angles on la mesure des arcs, comme fractio ns
utilise deux systèmes de sous-multiples : de la c irconférence d ' un cercle, a été
,•
le grade, centiè me de D, et le degré,
quatre-vingt-di xième de D. Si le grade
dé finie en pre mier, et alo rs pour la
mesure des angles o n renvoie directe-
°:~~~
,1' -,~ •.. .
a bien été défini ai nsi à l' époque révo- ment à la mesure des arcs, e n liant
~ ....... ... _.:{ ;m:m.
lutionnai re où la France a systématisé ouverture de l'angle et arc de cercle :
l'emplo i du système décimal pour toutes c'est la démarche à l' œ uvre dans )' article
les mesures, par contre le degré vient « Angle » de l'E ncyclopédie. So it l' on
"
de la mesure des arcs de cercle et d ' une définit la mesure des ang les directe me nt
époque bien plus lointaine . Enfi n l'angle e n di visant la c irconfére nce du cercle en Le limbe
plein fai t aussi office d ' unité d ' angle parties égales: c'est ce que fait Clairaut. du graphomètre
usitée sous l' appellation de tour (tr). Quant au degré, cho isi comme unité, ce est gradué
Dans la Grèce antique e n lie n avec l'as- sera l' arc correspo ndant à la trois cent de la même façon
trono mie et la trajecto ire c irculaire du soixantiè me partie de la c irconférence que celui
sole il à travers le zodiaque, la mesure du cercle, o u l'ang le au centre intercep- du rapporteur,
des ang les est exprimée e n fon ctio n tant cet arc. Et sa construction effec- en cent quatre-vingt
de celle des arcs de cercle, e lle-même ti ve, pour fa brique r des instrume nts de parties appelées
ex primée en fractio ns de la c ircon- mesure gradués en degrés, de mandera degrés
fé rence du cercle : la plus petite con- aux hommes des trésors d ' imagination (planche de l'ouvrage
sidérée est la 720< partie du cercle, mathé matique et pratique. de Clai raut).
attestée chez Aristarque de Samos . Deux
sous- multiples connus o nt utili sé Mesurer à partir des arcs
comme unités : le quadrant o u quart
de cercle (on retrouve l'angle dro it), et En associant la mesure de l' angle à celle
le ::,ôdion, do uzième partie du cercle, d ' un arc intercepté, la longueur étant une
lié au zodiaque. Quant au degré, o n le grandeur connue , on pourrait pen er à
trouve dans les re levés astro no miques dé finir la mesure de l'angle directement
l'arc de sinus
D'al-Khawarizmi à Hpian
Comment évaluer les sinus sans aucun calcul ? Aujourd'hui,
on a recours à l'outil informatique. Mais avant ? Comment
fonctionnaient les quadrants à sinus ? Petit tour d'horizon
d'un instrument plus riche qu'il n 'y paraît.
l
'évaluation des sinus était , avant Son utilisation est simplissime : on part de
l'invention des calculettes, une l'angle dont on veut connaître le sinus ;
opération assez dé li cate. Auss i sur le quart de cercle, on suit une hori zon-
les con somm ate urs de trigo no mé tri e tale issue de ce point ; on lit directement
o nt-il essayé de se s implifi e r la tâc he e n la valeur du sinus sur l'échelle bleue .
utili sant des instrume nts. E n vo ic i Par exemple, e n vert, on lit que sin 15°
que lques-un s. L' instrume nt le plu s est « proche de » 0 ,26 (pour une valeur
s imple est le quadrant à sinus . Il plus précise de 0,2588 19). Sur les quarts
matérialise directement la définition du de cercle, oit les lignes sont e pacées
sinus. Cet instrument fut inventé par régulièrement sui vant les sinus (comme
al-Khawarizmi (vers 783, 850) . Les sur la fi gure précédente), soit elles sont
angles sont repérés sur le quart de cercle espacées régulièrement sui vant les angles
et les sinus sur la droite des ordonnées . (comme sur la figu re suivante) .
1.
0.9 0.9
0.8 0.8
0.7 0.7
0.6 0.6
0.5 0.5
0.4 0.4
0.3 0.3
0.2 10 0.2 10
0.1 0.1
0.8
0.7
0.6 . : ' : l ·1
0.5 i :: ' : . j
~J.._L •. ·•
0.4
0.3
t: .. :1.J.
i. • • . •
O.l 1:~··f=: :î
+. • . • • . • t •
0.1
J.-J.D.
Un arc de sinus moderne.
Références
demi-cercle de rayon R/2, donc sur /11stru111enrs scienrijiques à travers l'histoire.
la même longueur que le angles. De Élisabeth Hébert. Ellipses. 2004.
plu , ces graduation ont fac iles à Instrument Buch .
construire puisqu ' il uffit de rabattre Petrus Apian us, 1533 .
l' éche lle des sinus sur le demi-cercle Cordic: les suites cachées des calc11/e11es.
rouge et l'éche lle des cos inus sur le Jean-Jacques Dupas , Bibliothèque Tangente 41
de mi -cercle bleu (arcs j aune ). On (Suites et Séries) , 20 11 .
rencontrait ce type d 'arc au dos des
astrol abes cadrans (voir l' article sur ce
sujet dans ce même dossier).
le dictionnaire
des angles 6
Les ,onstrudions militaires
et l'art de la guerre
Le vocabulaire des fo rti fica tions est des plus riches
en matière d ' angles. En voici quelques exemples.
Angle mort:
angle rentrant dans des fo rti fica tio ns, qui ne
pouva it donc être défendu et étai t mort en cas
d 'attaque. C'est un angle rentrant restant invisible ,
qui n'est point fl anqué ou défendu . Par extension,
zone non couverte par des caméras de surveillance
et, en conduite automobile, zone non couverte par
Dent de la fraise
le rétrovi eur central et les rétroviseurs latéraux.
Angle flanqu é :
angle saill ant formé par les deux faces du ba tion,
lesquelles fo rment par leur concours la po inte du
bastion. Cet angle ne doi t jam ai être inférieur à a : angle de co upe
60 degrés. b : angle de taillant
Angle flanq uant : d: angle de dépouille
angle fo rmé vi -à-v is de la courtine par le con-
cours des deux li gnes de défense ; on l' appe lle
éga lement angle de tenaille.
En aérodynamique
L'angle d' incidence est l'ang le entre l' aile (do nc
sa corde) et le flu x d 'air (donc la direction du vol ).
L'angle d 'attaque est l'ang le entre l'av ion (do nc
son axe) et le flu x d 'air (la direction du vol).
La di ffé rence entre le deux est l'angle de calage,
qui est l'ang le e ntre la corde de l'a ile et l'axe
de l'avio n . Enfi n, l'a ngle de dérapage est
l'ang le fo rmé entre l' axe longitudinal du fu se lage
et le vent re latif. Lorsqu ' un av ion vole avec un
angle d ' incidence important , il peut décrocher
soudainement si, par exemple, une bourra que de
ve nt change la direction du vent re latif. C'est ce
qui a pu se passe r lors de la récente catas trophe du
vol Ouagadougou- Al ger.
le dos de l'astrolabe
Hlidade et carré des ombres
Tout un chacun a entendu parler de
l'astrolabe. Mais à quoi servait-il
exactement ? En astronomie, c'était
un outil de calcul très pratique,
surtout lorsqu'il était couplé avec une
alidade et un carré des ombres.
l'alldade il plnnules
L
'astrolabe est l' objet scienti fi que
par excellence. En fa it , ce n'e t
pas un instrume nt , mais une La pre mière, réa li ée par l'alidade
somme d ' instruments : d ' un côté, on à pinnu les, permettait de mesurer la
y tro uve un calcul ateur analog ique haute urd ' un as tre ( vo irpar a illeurs dans
pe rmettant de résoudre de no mbreux ce doss ier), dans le cas où l' as tro labe
pro blè mes d 'astro nomie . En de ux était suspe ndu . L'alidade, de l'arabe
mots, sur l' astrol abe plani sphérique a /-idada (pi èce fo rgée), est un e
(il ex iste de nombreux autres types règ le pi votante autour de l'axe de
d 'astro labe : de marine, uni verse l, de l' instrument. Les pinnules sont des
la Hire ... ), cette face est une pro- pl aques muni es d 'œ ill eto ns pos i-
jection stéréographique du c ie l. On ti o nnées pe rpe ndi c ul a ire me nt aux
attribue généralement l' invention de de ux ex tré mités de l'alidade per-
cette transformation à Apo llonios de mettant d 'effectue r une visée sur
Perge ou à Hipparque au de uxième siè- l'objet do nt o n vo ul a it mesure r
cle ava nt notre ère . Claude Pto lémée, la hauteur dans le c iel. Le bord de
au deuxième siècle, lui consac re un l'astro labe, le limbe, est gradué pour
traité, mais les pre mière traces avé rées pe rmettre la lecture des ang les.
de ! ' utilisation de la projection stéréo- L'a lidade permet do nc de mesurer de
graphique pour construire un as trolabe angles. Le no m , même, d 'astrol abe,
sont plus récente : e lles datent du litté rale me nt « pre neur d 'astres »
traité de Jean Philopon , qui vécut à e n g rec, provie nt ce rta ine ment de
Alexandrie d 'environ 490 à 570 . l' utili sation de l'a lidade.
De l'autre côté, c'est-à-dire au dos de Au dos de nombreux a trolabes fig ure
Schéma l'astrolabe , plutôt que de laisser cette un bien étrange dessin : deux gradua-
du dos face libre, on profitait de l'espace offert tions verticales, l'ombre verse (umbra
de l' astrolabe. pour regrouper di verses autres fo nctions. versa) enserrant une double graduation
l'astrolabe planisphérique
On pourrait les comparer aux travaux d'Hercule : les douze
problèmes que pose l'astronomie de position sont ardus à
résoudre de manière exacte. Aussi est venue l'idée de
construire un instrument qui permette de les résoudre tous
par simple lecture: l'astrolabe planisphérique.
L' idée que l' on pourrait avo ir pour trai-
ter ce problème de faço n analog ique est
de construire une sphère sur laque lle on
re portera it les é lé me nts, et do nc par
s impl e lec ture o n po urra it fa ire nos
con ve rsio ns. Ce tte idée, les Anc ie ns
Grecs l' avaient eue, cet instrument s'ap-
pelle la sphère armillaire . Cependant ,
l' instrument obtenu , même s' il est très
beau, est encomb ra nt , frag ile , di fficile
à manipuler et surtout difficile à construire.
La proj ection C 'est po ur ce la que l'on a essayé de
stér éogra phique « compac ter » la sphère.
L
utilisée par e problème de base de l'astro- Le secret de l'astrol abe pl ani sphérique
l'astrolabe no mie de position (voir le der- (à ne pas confo ndre avec les astrolabes
planisphérique. nier article du précédent doss ier) nautique, uni versel, catholique, de Rojas,
est de passer des coordonnées hori zon- de la Hire . . . ) est la projection stéréo-
ta les (a, h ) aux coordonnées hora ires graphique . Ce lle-c i est en général attri-
(H , Ô) ou réc iproquement. C 'est-à-dire, buée à Appolonius de Perge au me siècle
conn aissant troi s para mètres de l'en- avant notre ère, ou à Hipparque. Cepen-
semb le {H , ô, a, h, 4>}, déterminer les dant le premier traité connu est l 'œuvre
deux autres. Pour une latitude donnée 'P , de Pto lémée, au ne siècle de notre ère.
ce la donne douze prob lèmes de base.
Les équation olutions de ce problèmes la projection stéréographique
ne sont pas tri viales à résoudre et sont
par conséquent di ffic iles à utili ser (sur- À tout point de la phère céleste (l'étoile
tout si, comme c'était le cas jadi s , on sur le schéma), sauf le pôle Sud , on asso-
ne di spose pas de calcu latrice). Heu- c ie le po int du pl an de l 'équateur (petite
reusement , une solution simple a pu être éto ile) , inter ection du plan de l'équa-
utili sée pendant pl us de mille ans grâce teur et de la droi te passant par le point
à l'astrolabe planisphérique . Par simple source et le pôle Sud . La particularité de
lecture de ce calcul ateur analogique, ce la projectio n stéréographique uti lisée
douze problèmes se résolvent sans aucun dans l' hémisphère nord pour la concep-
calcul. tio n des as tro labes plani sphériques est
MESURER
ment : un tympan est tracé pour une lati- mine pratiquement tout l'astrolabe. En pratique, la
tude donn ée. L'as tron o me voyage ur formule est inutile : il suffit de faire les tracés de pro-
devait se munir d 'autant de tympans que jections. Pour les plus familiers des calculs, voici
de li eus de résidence. On co mpre nd quelques formules ('P désigne la latitude du lieu) :
pourquoi cet outil n'était pas utilisé en • Rayon du cercle de hauteur (h désigne la hauteur) :
nav igation ! Pour gagner de la place sur Rcosh
chaq ue face du tympan, on grava it une sinq, + sinh
latitude. Un pion permettait d 'év iter la • Coordonnées du centre du cercle de hauteur :
rotation du tympan dans la mère.
Le tympan est la projection stéréogra- ( O, sin:c:ss:h).
phique des coordonnées hori zontales.
On y trouve donc les cercles de hauteur, • Rayon du cercle d'azimut (a désigne l'azimut) :
l' hori zon (qui est le cercle de hauteur R
0°) et les cerc les d 'azimut. De façon cosq,sina
im agée, le tympan est la projection de • Coordonnées du centre du cercle d'azimut:
la Terre. Souvent on grava it la latitude
pour laque ll e était destiné le tympan, R Rcosq, R )
( cosq,tana 'sinq, + 1 - cosq, ·
bien qu ' il soit fac ile de la déterminer (il
suffit de lire quel cercle de hauteur coupe Pour le tracé de l'écliptique, la trigonométrie fournit
l'axe de l' instrument). un cercle de rayon R/cos(23,433°} et de centre
Puis vient une partie mobile, l'araignée. (R tan (23,433°), 0). Pour le tracé des étoiles de décli-
C'est la projection stéréographique de naison b et d'ascension droite a, la position sur l'arai-
la sphère céleste en coordonnées équa- gnée doit être
Le tympan.
Généralement , la zone utile de l'astrolabe Enfi n, une règ le mobile (I' ostenseur)
se trouve à l' intérieur de la projection permet de fac iliter les lectures. Elle peut
du tropique du capri corne. La projec- être graduée en déclinaisons.
tion de l'écliptique est un cercle qui peut
être gradué. En général, on trou ve au Comment résoudre les problèmes
dos de l'astrolabe des graduations qui
permettent de connaître la position du La première opérati on à réa li ser avec
Références soleil sur l'écliptique en fo nction de la l'astrolabe est de fa ire le point so laire,
• L 'astrolabe: histoire . date (et parfois, le bord de l'araignée e t c'est-à-dire déterminer la pos ition du
théorie et pratiq11e. gradué en jour ). Enfin , l' araignée com- soleil sur l'écliptique pour un jour donné.
Raymond D' Holl ander, porte des crochets qui permettent de Cela se fa it so it par lecture directe si
In stit ut océanographiq ue, régler finement la pos ition des princi- ('araignée est graduée en jours, so it par
1999. pales étoile du ciel. C'est la présence de lecture des graduations (au dos de l'as-
• L'astrolabe, un joya11 ces nombreux petits crochets qui ont trolabe) d' un angle qui sera reporté sur
mathé111atiq11e . Tan gente 139, donné son nom à cette pièce. l' écliptique. Voici une petite li ste de pro-
20 11. L'araignée tourne sur elle-même, ce qui blèmes que l'on peut résoudre avec un
• Atelier « l'astrolabe » simul e le mouvement diurne de vingt- astro labe : à quelle heure, solaire, e
animé par Roland Lehoucq. qu atre heures en un tour. Le bord de lève le so leil le 16 octobre ? à quelle
xxefe sti val d 'astronomie l'araignée peut recevoir des graduation , heure le oleil a-t-il une hauteur de 10°
de Fleurance, 20 1O. permettant de lire les ascension droites. le 12 novembre ? à quell e heure Altaïr
Araignée et ostenseur.
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se lève-t-elle dans la nuit du 25 au 26 soleil est quant à elle matériali sée par le
avril ? à quelle heure l'azimut du soleil parcours du soleil sur l'écliptique.
vaut-il 290° le 25 avril ? quels sont les J.-J. D.
jours où la hauteur du so le il à 9 h du
matin vaut 40 ? quel est l'azimut d' Arc-
turus dans la nuit du 25 au 26 avril à Procurez-vous un astrolabe !
2 h ? Tous les problèmes de position ou Les collectionneurs s'arrachent les astrolabes d'époque à prix d'or.
de visibilité des étoiles se résolvent ainsi Or, il n'y a pratiquement aucune chance pour qu'ils aient été conçus
par simple lecture. De plus, au dos de l'as- pour la latitude des acheteurs. De plus, à cause de la précession des
trol abe se trouva ient d 'autres outil s, ce équinoxes, ces objets de collection donnent des indications sou-
qui faisait de cet objet un compagnon uni- vent erronées. Alors comment se procurer l'astrolabe de ses rêves?
versel permettant, sans calculs, de résoudre Une constructrice d'astrolabes, Brigitte Alix (www.astrolabes.fr),
bien d'autres problèmes grâce à 1' ap- fabrique encore de façon artisanale et pour des sommes très rai-
pli cati on de mathématiqu es simpl es. sonnables des instruments de bonne qualité, faits main et prati-
Aujourd ' hui , l'astrol abe reste un fo r- quement sur mesure.
midable outil pédagog ique montrant que Maintenant, il faut apprendre à vous en servir. Là encore, c'est
l' évolution de notre ciel s'explique par possible : de nombreux clubs d'astronomie organisent des stages.
la rotation de la Terre sur ell e-même, Le nec plus ultra en la matière étant les stages organisés par le
matéri ali sée par la rotation de l' ara i- Palais de la découverte.
gnée . La rotation de la Terre autour du
faisons
le point...
Pendant des siècles s 'est posée cette question, *
d'apparence anodine: comment se repérer en mer? C'est loin
d'être une opération facile, d'autant plus que les instruments
utilisés sur la terre ferme par les astronomes ( comme
l'astrolabe) ne conviennent généralement pas aux marins.
aire le point » signi- mener à bien cette opération. D' ai lleu rs,
((
F fie déterminer la longi-
tude et la latitude du lieu.
Déterminer la long itude est une opéra-
on s' imagine souvent à tort que l' as-
trolabe était uti lisé pour la nav igation.
li n'en est rien , car l' astrolabe plani -
tion complexe, qui ne sera pas abordée sphérique est constru it pour une latitude
ici . Déterminer la lat itude est en théorie donnée et est beaucoup trop complexe
plu s si mple. La nuit dans l' hémisphère à utiliser pour les marins ! L' astrolabe
nord il suffit de mesurer la hauteur de de marine était une version simpli -
l' Éto ile polaire. Il faut quand mê me fiée , alourdie pour plus de stabilité, et
faire attention , ('Étoile polaire n'est ajourée afin de réduire la pri e au vent.
.,._-<,,,,.,_ pas tout à fait au pô le Nord céleste . Cet instrument ne servait qu ' à mesurer
Dès le XV< sièc le et l'avè ne me nt la hauteur d ' un astre . En conclusion.
des grandes épopées maritimes, des l'astrolabe de mari ne n' ava it pas de
tables astronomiques fournissaient la fonction calculato ire.
correction à introduire en fonction de Cela dit , viser le sole il n'étai t pas une
la position de la Grande Ourse. On opération simple, et les nav igateurs
peut également mesurer la hauteur du n'obtenaient pas mieux que 5° d'erreur
soleil à sa culmination au méridien et , (soit environ 550 km). En outre, le
grâce à des tables astronomiques, en marin se détruisait les yeux : il ne fa ut
déduire la latitude. Sur la terre ferme, jamais faire une visée sur le solei l sans
cette opération est relativement aisée. protection ! On e brûle les yeux de
Mai s en mer, les opérations se compli - faço n irréversible. Ce type d'astrolabe
quent car le bateau bouge ! de marine a été cependant utilisé dès la
fin du XV' siècle, et il s'en fabriquera
l'astnlabe et la biton de Jacab jusqu ' au XIX< siècle . Mais d' autres
nav igateurs préféraient utiliser le bâton
L' article sur le dos de l'astrolabe (voir de Jacob.
en page 106) a permis de se convai n- Cet instrument est on ne peut plus
cre que l' alidade de l' astrolabe pouvait simple : il s ' agit d' un bâton gradué,
Flèche (bâton)
marteau
Serge \khi. serge.md1l.frec.rr. \'uiben - t\dapt. 201 O. '/ i111gc111c 1--1--1. 2012.
• /11111 · cl11 {/,(' (101\ 'e/'·.\C/'Î('.I • !.es 111<11'11;111<11ic111es éclllirà·.,· • « La mathématique du pliage ».
cl1'.fi11i1i1111 ., ri/.1i11 <111cl cos rcl<11e 111 p<1r f"l1is1oire. Sous la direction '/è111ge111c 1--16. 2012.
1'1cir gcm11c1rical i11/crf1rcW1i1111., :' dï ~1·clyne Barbin. Vuiben- • « Le parallélogramme ».
Tim Go\\·crs. posté le 2 mars Adapl. 201 2. '/è111gc111,· 150. 2013 .
201 --1 sur son hl11g (hllps ://go\\'crs. • !. '<1.11/'11l<1lw : '1i.110ire. • « :\!athématiques de la plan0tc
II ordprcss .com ). 1'1à1rie ,·11m11ic111e. Raymond Terre » et « Constructions
Des angles
dans tous nos outils
La fabrication, l'usinage, l'affûtage et l'utilisation de ma-
chines-outils nécessitent d'introduire des plans et une grande
variété d'angles. D'innombrables problèmes de géométrie
nous attendent dans un atelier !
Génémtrice
du corps
Outi l
M ouvement
de coupe Outi l Pl Mouvement
de Talon +-- d' avance
ba •
P, plan de référence
P, plan d' arête
P,
L' outil pelle, ses plans Définition de l'angle
et ses angles. de direction d'arête.
L ' outil pelle est re lati vement simple : L'angle de direction d'arête X est
l' arête de coupe est para llèle au pl an l' angle aigu dans le plan de référence
de base et on n'a pas de mouvement P, entre le pl an conventionnel de travai l
d ' ava nce. Considérons maintenant des P1 et le pl an d ' arête P, . L'angle d 'incli-
outils un peu plus générau x .. . naison d 'arête À est l' angle aigu mesu-
n
:~
..
n
c..a
s11n a -
<ma
c.,.,. .....
. '
n • [cos(yJ sin(l.) cos(x) - sin(yJ sin(x)] X
. + [cos(yJ sin(l.) sinCx) + sin(yJ cos(x)] y
+ cos(yJ cos(1) &
n • cos(yJ [eosO,) • + sin.(l.) xJ
+ sin(yJ 1/1, Ces relations permettent de calculer 3r et..,,,
grlce à leurs ]jpes trigonométriques :
tan(3r)
cos(yJ • (1) sin(x) + sin(yJ cos(x)
• cos(yJ sii(i) ëôs(x) - sin(yJ sin@
n • coe(iyJ coe(l.) •
=l
ettan(y,,) = JN!+?t,.
+ cos(yJ SÙl (l.) [cos(x) X+ sin (x) y]
+ sin(yJ [-sin(x} X+ coe{x) 1J], •
Une vraie partie de plaisir !
f r>Or r 1.,.,œa,
ré dans le plan d 'arête P, entre l'arête
tra nchante et le pl an de référence ; par
conve ntion, À e t po itif si la po inte de
l' arête est au-des us du plan de réfé- plan de référence
rence, et négati f dans le cas contraire. Dans P,
plan d' arête Définition de l'angle
Avec l' introduction de ces nouveaux d'inclinaison d'arête.
angles, il dev ient possible de décliner les angles précédents, en tournant le
la défi nition des angles Cl, pet y sui vant porte-outil des angles qui vont être dé-
le plan dans lequel ils sont mesurés : fi nis dans les paragraphes sui vants pour
• dans le plan P0 perpendiculaire au la face de coupe et la face en dépouille.
plan de référence P, et au plan d 'arête
P, se tro uvent les angles orthogonaux Encore des angles !
Clo, Po et Yo ;
• da ns le plan perpendiculaire à l' arête, Quand l' ang le de coupe y est di ffére nt
on a les angles normaux n,,, p,, et y,, ; de 0, considérons le plan de la face de
• dans le plan de travail conventi onne l coupe P,. So it P8 un plan perpendicu-
P1 habitent les angles latéraux n1, P1 lai re à P, et à cette intersection. L' in-
et y1 ; tersection de P8 et de la face de coupe
• da ns le pl an PP perpendiculaire au P, est la ligne de plus grande pente de
plan de référence P, et au plan de tra- la face de coupe. Ce nouveau plan per-
vail conventio nne l P1, on peut lire les met de défi nir deux nouveau x angle ,
angles vers l'arrière Clp, PPet Î p· qui serviro nt à positionner la face de
coupe P, :
En général, l' outil est défi ni par les • l'ang le de coupe direct d'affûtage Ys
angles que ! 'on vient de con idérer. Ils est l' angle mesuré dans P8 entre le
possèdent des valeurs qui optimisent plan de la face de coupe et le pl an de
la coupe en fo nction du matériau usi- référence P, ;
né et du matéri au de l' outil. Cepe ndant o,
• l' angle de position de P8 est l' ang le
il fa ut affûter l'outi l. Une fo is l'outil entre P8 et le plan de travail conve n-
monté sur un porte-outil d 'affûteuse, il tionne l P1 mesuré dans le plan de ré- Les angles de la
fa ut régler ce porte-outil pour générer fé rence P,. face de dépouille.
Trace du plan de la
face de coupe dans P,
Dans le plan
de référence P,
Les angles de la
face de coupe.
P,.
Toute la difficulté
consiste à passer
d 'un système à l'autre!
y
De même, pour la face en dépouille, on Pour déterminer ces deux angles (voi r
introduit le plan Pb perpendiculai re à les détai ls en encadré), on peut d 'abord
l' intersectio n de la face en dépouille et pa ser du repère (0 , x, y, z) au repère
du plan de référence P,. Ceci permet de (0 , x 1, y 1, z) en tournant de x autour de
défin ir deux nouveaux ang les : l' angle l'axe z, puis dans le plan P., passer au
de dépouille direct d'affû tage ab mesu- repère (x 2, y,, z2 ) en tournant de À au-
ré dans Pb avec la face en dépouille, et tour de l'axe y 1, enfi n tourner dans le
e,
l'angle de position entre les plans Pb plan P,, de y,. autour de l' axe x 2 •
et PJ-
Dans tout ce qui précède, on a ren-
Si l'on introduit la normale n (en rouge) contré des outils « en mai n » : on se
à la face de coupe, on constate que n est place par rapport à la vitesse de coupe
défini e par ses deux angles : dans leo, théorique et à la vitesse d ' avance. li se-
plan de référence P, entre le pl an P8 et rai t plu s réali ste de se placer dans un
le plan conventionnel de travai l P1, et repère construit sur la vitesse de coupe
y8 dans le plan P8 entre le pl an de réfé- réelle résultant des vitesses de coupe
rence P, et la face de coupe. et d 'avance. Ce repère est dit outil au
travail ; il conduit aux mêmes types de
calcul s et optimise les outil .
R ~:F l~R ENCES Ainsi, une immense variété d'a ngles et
• Tl'Cl/1/ologi<' pro/i·.1.1io1111cl/e g/11àafr - 1m(/i•s.1io11.1 de de non moins nombreux problème de
la 111/n111ic111c (pn:micr livre) . André Dupont et Abdon géométrie nous attendent à l' atelier. La
Castell. Dcsforgcs. 1%0. dev ise « nul n' entre ici s' il n'est géo-
• Tccl/1/ologi<' 11ro/i·.uio1111ell<' g/11àal<'. 1wo/i•.uio11.1 de la mètre » chère à Platon devrait plutôt
111l;ca11i<111c. fl,11,111.r r/alisl;.I .111r 11wchi11e.1 011tils. André être gravée à l'entrée de ateliers que
Dupolll et Abdon Castell. Dcsforgcs. [ l)75 . dans les écoles de ph ilosophie !
J.-J.D.
Angles de déviation,
miroirs et billards
Avant de toucher un miroir, un
rayon lumineux est dit incident ;
le point où il rencontre la surface
du mfroir e t le point d 'incidence.
li e t alor tran formé en un rayon,
dit réfléchi, pa ant par le point
d ' incidence et symétrique du rayon Une statuette et sa réflexion sur une boule.
réfléchi par rapport à la normale à
la surface au point d ' incidence.
Chapeau, les angles !
rayon normale rayon En gL'OlllL'trie L·IL·nwntain·. il n'y a pas. co11111w l'II al -
incident ré néchi
gi·hrl'. Ulll' lll'l't'Ssitt'• impL·rit•usl' d'utilisl'r dl's s~111hoil's
pour a111t'·liorl'r l'l'fficacitt'· dl's pron\lurl's. l'l' sont l'll
fait il's progn:-s dl· l'algi·hrl' qui ont anll'llt' l'utilisation
dl' s~·111 ho les dans la part il' caku latoi rl' dl' la gt'·o111t'·t ril'.
On troun· ainsi parfois Ulll' ahrL·Yiatio11 co111111l' " .\ngl.
.\Bl' " (cht•1. Lt•gt'Illlrl' l'll 1794) ou « \\'kl [)()() .. (cht•1.
.\. \Oil Frank t'll 18t):.!." angll' .. Sl' dit ll'inkc/ t'll ,illt•-
Les deux angles, rouge et bleu sur mand). mais la plupart dl's 111atht'·111aticil'11s jusqu'au
la figure , ont égaux. Cette relation 0
Des phases
qui nous font tourner la tête
Un système physique qui évolue de manière cyclique ne
retourne pas forcément à son état initial ! Il en est ainsi s'il
parcourt une trajectoire fermée dans un espace de courbure
non nulle, comme pour le pendule de Foucault. Petit tour de
la question.
de bons exemples : émi ss io n d' un son
par un instrument de mu sique (onde de
press io n), lumière produite par un laser
(onde électromagnétique), vague créée
par un ca ill ou jeté dans l'eau (onde de
grav ité de surface) ... Dans le cas des
ondes, du fa it de la propagation, il
ex iste alors une double périodicité, à la
fois tempore lle et spati ale.
Jean Bernard
Léon Foucault
(1819-1868).
l'angle solide
Pour définir un angle dans l'espace, on procède comme dans
le plan. Il faut alors utiliser des outils mathématiques quelque
peu sophistiqués ( calcul intégral et géométrie différentielle)
pour faire rigoureusement des calculs avec l'angle solide
an, k plan , on l'a abondam- cercle dev ient une sphère, la portion du
Q: -s le diamètre apparent
R2
La notion de diamètre apparent apparaît en astrono-
mie (on parle souvent du « diamètre apparent du soleil
et de la lune »). Contrairement à ce qu'indique son nom,
le diamètre apparent est un angle! C'est l'angle sous lequel
on voit un objet depuis un point. Pour un objet quipos-
sède une symétrie sphérique (comme le soleil), le dia-
mètre apparent est le même quel que soit le plan dans
ë lequel on regarde l'objet. Et comme l'objet regardé est
souvent éloigné, le diamètre apparent est (en radians)
le diamètre de l'objet que divise la distance au point
d'observation. Pour fixer les idées, le diamètre appa-
0 rent du soleil est de l'ordre de 32 minutes d'arc, ce qui
Définition de l'angle solide. est du même ordre de grandeur que celui de la lune (ce
qui explique qu'il existe des éclipses totales ou annu-
Uue de l'Intérieur ou de l'extérieur laires). Ce diamètre apparent est plus faible qu'il n'y
paraît : vous pouvez masquer la lune ou le soleil avec votre
Calculons l'angle solide d ' une sphère pouce à bout de bras !
vu depuis son centre. D'après la pre-
mière définiti on, c'est la surface de la () = ~
D
sphère (soit 4rr?) di visée par?, soit 4:rt.
Vérifi ons- le par la seconde fo rmul e.
Dans ce cas, r est constant (on pourra le
sortir du signe omrne) et le vecteur nor-
mal ii à une surface sphérique élémen-
taire est le vecteur ë (donc le produit Le diamètre
calaire ii · ë est égal à 1). On obtient : apparent.
n = ffs dSiir i . ë =ff s dS
ri
= _.!... ff dS
,.2 s
L'appli cati o n c lass ique de ce rés ultat mê me di stance sur chaque arête abou-
est le théorème de Gauss . So it à calcu- ti ssant à ce somme t, pui s o n re lie ces
le r le flu x sur une surface fe rmée du no uveaux po ints po ur fo rme r un po ly-
c hamp é lectrique c réé par des c harges gone da ns l'ordre des face constituant
ponctuelles q; placées aux points A;. Par le so mmet. Le po lygone obte nu est la
définiti o n : f igure de somm et du po lyèdre. Ce tte
J{ E ·ds=-I_ LJ{ q;e( A ;)·dS _ définition est particulièrement pertinente
'H's 4:rr.t:o ; 'H's r(A ;)2 puisque qu 'e lle transforme les sommets
En sortant la c harge q; du s ig ne somme, e n po lygo nes, l'équi va le nt des faces .
Ji E· ds=-1- "' Ji e( A ;) ·dS _ Elle pe rmet do nc de tra ite r uni fo rmé-
'ffs 4:rr.t: ~ q, 'ffs r(A } me nt les somme ts e t les faces. De plus,
0
On reconn ait l'ang le solide cette notio n pe rmet de s implifie r cer-
Q . = Ji e( A ;)· dS . taines définitio ns, comme celle des poly-
' 'ffs r( A } èdres régulie rs. La dé finiti on classique
1 des po lyèdres réguli ers contie nt tro is
Ains i, g=j> E· ds=-- L q;Q;·
s 4:rr.t:o ; cond itio ns : avoir des faces rég ulières,
Or s i la c harge est exté rie ure, Q ; =0 et avoir des faces égales, avoir des angles
s i la c harge est inté rie ure, n; =4n , do nc solides de même va leur. Avec les fi gures
# E· ds=-4 1- L
5
nêo churgcs int.
q;4n= L~-
êo
de sommet, on n'a plus besoin que de deux
conditio ns : avo ir des faces régulières,
C' est le théorè me de Ga uss : avoir des fi gures de somme t réguliè res.
g=j> E· ds= I ~ - La fi g ure de sommet des somme ts d ' un
s êo tétraèdre régulie r, d ' un cube, d ' un dodé-
La notio n d 'ang le so lide est beaucoup caèdre régulier est un tri ang le équilaté-
utili sée e n ph ys ique: ca lcul de flu x, ral ; ce ll e des somme ts d ' un octaèdre
o ptique ... est un carré ; celle des so mmets d ' un
icosaèdre est un pe ntagone régulier. Les
Figure de sommet dé finiti o ns do nnées s'a pplique nt pa r
aille urs a ux éto iles de Keple r- Po insot.
Pour les po lyèdres, manipule r les angles
solides est malcommode. Calculer l' angle J.-J. D.
sous leque l o n voit une face d ' un solide
de Pl ato n est tri v ia l, pui sque l'ang le
sous lequel o n voit l'ensemble du poly-
èdre convexe est 4n (un po lyèdre est
une surface fe rmée). Par ai lleurs, chaque
face é ta nt équi va le nte, l'a ng le so lide Sommet •
va ut Q = 4n/F o ù Fest le no mbre de
faces du solide, soit un angle solide égal
res pec ti ve me nt à n, 2n/3, n/2, n/3,
n/ 5 , po ur le té traèdre, le c ube, l'oc-
taèdre, le dodécaèdre e t l' icosaèdre.
On pré fè re e n géné ral utili ser la no tio n La figure de sommet d'un sommet.
de« fi gure de sommet » (ou vertex f igure
e n a ng lais, c hez H .S .M . Coxeter) po ur
caractériser les sommets. De quoi s'agit- Référence
il ? On part du sommet et o n parcourt la • Reg11/ar Polytopes . H.S.M Coxeter. Dover. 1973.
Systèmes élémentaires
de coordonnées
À l'heure où la géolocalisation bat son plein, il paraît opportun
de rappeler les méthodes les plus élémentaires permettant de
repérer la position d'un point dans le plan ou dans l'espace. Ce
n'est pas un hasard si le plan et la sphère jouent un rôle
primordial dans les premiers procédés de repérage.
e voca ble « coordonnées » est Dans le cas où M appartient à un pl an
X ••••• •• ••••• •• • • • • • •• ••• .':-:i.····' IR". Cette base est constituée de deux
vecteurs « unités » pour un pl an, de
tro is vecteurs pour l' espace ou de n
fi ée par l'ensemble des points d ' une Un cerc le de centre O aura une équa-
surface. C'est le cas par exemple d ' un =
tion impi e (p R), mais une droite ou
pl an , qui vérifie une équation du pre- un cercle de centre différent de O
mier degré. Une courbe sera définie , seront représenté par des équations
quant à elle, par deu x équations dans plus compliquées.
la mesure où e lle correspond à l' inter- Ainsi , p = h cos(O - 0 0 ) est l'équation
section de deux surfaces. de la droite située à une di stance h de
l'origine dans la direction 00 + n / 2 et
Coordonnées polaires, cylindriques r = h /cos( O - 0 0 ) est l'équation d ' un
et sphériques cerc le dont le centre est situé sur la
droite fa isant avec l'axe (Ox) un angle
C'est dans le pl an euc lidien qu ' on uti - eo·
li sera couramment les coordonnées
« pol a ires ». Elles consiste nt à partir À partir des coordonnée polaires du
encore d ' une origine O et d ' un vec- plan, on peut défi nir simplement dans
teur « unita ire ». Cela définit , tout l'espace IR 3 les coordonnées cylin -
comme l'axe des abscisses en coor- driques . Il suffit d'ajouter aux coor-
do nnées cartés iennes, une demi-droite données pol aires une troisième dimen-
(D) [Ox), appe lée axe polaire. Un poi nt M sion, souvent notée z comme la cote,
du pl an est parfa iteme nt défini par la qui mesure la hauteur d ' un point par
di stance OM , notée p (ou r) et l'ang le rapport au pl an repéré par les coordon-
e qui ex prime la mesure, dans le sens nées po laires.
trigonométrique, de l'ang le « orien- À partir des coordonnées cartés iennes
té» e ntre [Ox) et la de mi -droite [OM) . (x, y, z), o n peut obtenir les coordon-
On passe aisément des coordonnées nées cy lindriques (p, e,z) grâce aux
cartésiennes aux coordonnées pol aires formules sui va ntes :
par les re lations
p = Jx + l
2
x =p cose avec p=Jx2+y2.
y = psine e = arctan (y/ x)
z =z
Une courbe du pl an pourra ainsi être
défi nie par une équati on « pol ai re », Inversement , on peut convertir les
re lation entre p et e. coordonnées cy lindriques (p, e,
z) en
coordo nnées ca rtés ie nnes (x, y, z)
grâce aux formules sui vantes :
X= pCOS0
y = psine
z =z
Une autre générali sation des coordon-
nées po laires du pl an à l'espace permet
y
de définir le coordonnées sphériques.
Un point de l'espace y est repéré par la
distance p à l'orig ine O (le pô le) et par
deux angles.
Dans un repère orthonormé
(0 , i, ], k) de IR 3 , so it m la projection
orthogonale de M sur le plan { z = O}.
Changement de repère
Comment passer des coordonnées cartésiennes (x, y, z) d ' un
point M de l'espace dans le repère R d'origine O et de base B
(vecteurs T,] , k) à ses coordonnées (x' , y', z') dans le repère
R'd'origineO'etde base B'(vecteurs i' ,]' ,k' ) ? Ce problème
se décompose en deux sous-problèmes de difficultés ditférentes.
• Le changement d'origine, qui correspond à une transla-
tion de repère dans une base commune i,] , k , se résout
sans mal. Il suffit de connaître les coordonnées (a, b, c) de
0' dans le repère R pour trouver les relations : x' =x - a,
y' =y-b, z' =z-c.
• Le changement de base (à origine O commune) exige une
approche moins élémentaire. En effet, si on connaît la
On appe lle coordonnées sphériques de décomposition de la base B du repère R dans la base B' du
e,
M le triplet (p , <p) o ù p est la distan- repère R', on peut écrire :
ce OM où O (compri s e ntre O et 2n) est i' = a.T + hi) + C1 k
I~ mes ure e n radi a ns de ( ' a ng le ] '=a 2 i +b2 ] +c2 k
(i , OM ) e t où <p (compri s e ntre - n / 2 k'=a 3 i +b3 ] +c3 k
et n / 2) est la me ure e n radia ns de
l' ang le (Om , OM ) .
Pour un po int ur la sphère terre tre , p On dit que P =[: :: :: ] est la matrice de passage de B
serait le rayon de la Te rre aug me nté de à B'. a3 b3 c3
e
l'altitude , correspond à la longitude
et <p à la latitude. Cette information permet d'écrire simplement les anciennes
Pour des ra isons liées à le urs normes, coordonnées (x, y, z) de Men fonction des nouvelles (x' , y',
e
les phys ic ie ns intervertissent et <pet , z' ). Dans l'autre sens, c' est un peu plus compliqué.
pour certains , <p est désigné comme On peut s'en sortir de plusieurs façons :
mesure e n radians de l'an gle (k , OM ) . • résoudre le système de trois équations à trois inconnues
<p est alors appe lé co-latitude. Un te l correspondant ;
systè me est très utili sé e n astronomie . • inverser la matrice de passage P, c'est-à-dire trouver les
Po ur le repé rage géographique, on a coordonnées des vecteurs de B dans la base B'.
vu qu ' on retrou vai t l'altitude , la latitu- Ce dernier problème se résout de manière spectaculaire-
de, et la longitude dans les coordon- ment facile dans le cas euclidien si les deux bases sont ortho-
nées. Il doit cepe ndant être adapté , e n normées. En effet, il suffit alors de transposer la matrice de
fo nctio n de la précis ion souhaitée pour passage P de B à B' (échanger ses lignes et ses colonnes) pour
re ndre compte du fai t que la Te rre =
trouver la matrice de passage P ' P- 1 de B' à B.
n'est pas une sphè re. On se pl ace a lors
a,
sur un systè me géodés ique du ty pe
e llipsoïde qui modé lise la fo rme de la P' =p-• ='P = [ b,
Terre . c,
Ce sont ces é léments que no us restituent
les GPS qui captent, quant à eux , des
signaux permettant par « trilatération » Références
de situer n ' impo rte que l objet entrant • Dictionnaire des mathématiques . Presses uni versitaires de France , 1979 .
dans le champ de leurs sate llites . • CRC Encyclopedia of Ma thematics, Eri c Weisste in ,
A. Z. CRC Press. 1999 .
Des géométries
sous un nouuel angle
En rejetant un seul de ses postulats, la géométrie euclidienne a
donné naissance à d'autres géométries. De nombreux résultats
concernant les angles, notion au cœur de la définition des
géométries, sont alors modifiés.
L
a géométrie euclidienne, qui fo r-
ma li se notre intuiti o n géomé-
trique, repose sur six postul ats,
vérité de bon sens a priori indémon-
trables. Si la suffisa nce de ces postulats
semble cl aire pour la géométrie de tou s
les jours , la question se pose de leur
nécess ité. L' hi stoire des nombreuses et
vaines tentati ves de dé monstration du
« postulat des parallèles » va déboucher
sur l'émergence de géométries nature l-
lement qualifiées de non euclidiennes.
Toutes ces études sur le parallé li sme
da ns les géométries sphé rique, e llip-
tique ou hyperbo lique utilisent la notion
de perpe ndi cularité et la omme des
angles d ' un triangle.
Image (a) de parapluie dans un miroir conique et pantographe, (b) pour tracer les anamorphoses coniques.
Le pantographe utilise la propriété que le rapport RP'/RP est constant.
(a)
P R P'
RÉFÉRENCES
• Expérience d 'amateur. Jearl Walker, Pour La Science, octobre 1981.
• Logique et calcul. Jean-Paul Delahaye, Pour La Science, avril 2005.
les coordonnées
géographiques
Bien avant la compréhension des géométries non-euclidiennes,
la géométrie sphérique fut utilisée pour cartographier la
surface terrestre. Parmi tous les mathématiciens aventuriers
qui triangulèrent les méridiens, suivons La Condamine, qui a
parcouru l'Amérique du Sud pendant près de dix ans.
n 1659, Christian Huygens prouve expéditions mesurer des longueurs d'arc
logorrhée calculatoire
Ces fo rmules étaient ca lculées manuel-
lement ! La technique calculato ire inci -
ta it a lo rs à utili er d es ex press io ns
multiplicatives pour ces fo rmules afin de
pouvoir utiliser la pui sance des tabl e
de logarithmes qui permettent, depui s John Napier (1550-1617).
le début du XV ll° siècle, de tra ns for-
mer les multiplications en addition, les Si ! ' invention des logarithmes revient
divisions en soustraction et les rac ines à !' Écossais John Napi er, c'est Henry
carré par une di vision par deux. Ainsi, Briggs qui les perfec tionnera et en éta-
la loi des cosinus, qui 'écrit bli ra en 1624 les premi ères tables qui
révolutionneront l'art du calcul. Puisque
~ cos a- cos ,8 cos y
cos A = -----'----'- la fo rmu le précédente s'écrit
sin ,8 sin y '
devient, en utilisant les fo rmules de tri-
gonométrie :
!
log[ ,;n [ Jl=
~ cos(,8 - y) - cos a .
1-cos A= , oit ![ log ( sin(O- ,8)) + log ( sin(O-y))
sin ,8 sin y 2
- log(sin /3) - log(sin y ) J,
sin
2
(~ )= sin( a+~ - r}in ( a-~+r ) il était naturel, pour les calculs géodé-
2 sin /3 sin r siques, d ' utiliser des tables qui donnent
e
En notant = (a + (3 + y) / 2 le demi-péri- directement les logarithmes des fonc-
mètre angul aire du tr iangle, on obtient tions trigonométriques. Pour obtenir une
la fo rmule bonne préc ision , des tables à sept déci-
males (frui ts d ' un travail colossal !) ont
. [Âl sin(8 - ,8)sin (8 -y)
sm - = nécessaires.
2 sin .8 sin y '
Une autre technique que celle présentée
ci-dessus consiste à substituer au tri-
qui détermine l'angle A du triangle sphé- ang le sphérique un triangle plat d 'après
rique en fo nction des ang les a, (3 et y . un théorème de Legendre : « On peut
M[ AIOIIN
1 ~ ~
Toutes latitudes
Imaginons que la Terre soit une sphère. Elle a un l'angle 1jJ : tan 1jJ = tan~ tant. De même, M(t)
centre 0, un plan équatorial E, un pô le Nord Net b
un pôle Sud S. La latitude qJ (en rouge) d ' un point donne ce lle de l'angle (l): tan(l) = tan -b tant.
a
M est l'angle que fait (OM) avec l'équateur E.
r r
L'anglet est a lo rs faci le à éliminer ; on obtient la
peut déterminer avec un fil à plomb. La latitude « très proche » de 1. E n radians , ô peut être
en M est a lors mesurée comme l'ang le entre la
verticale en M et l'équateur ; on parle de Latitude approx imé par 0,007 tan~ = 0,0035 sin qJ.
1+ tan qJ
astronomique (notée 1jJ) s i l'on veut faire la dif-
férence avec la latitude mathématique qJ . Dans E n degrés, o n obtient 0,2 sin qJ, ce qui limite la
le plan contenant la vertica le en M et le deux correctio n à apporter à la latitude à deux dixièmes
pôles, comme la Terre a la forme d ' un e llipsoïde, de degré.
la différence entre ce deux latitudes est visib le : Même si e lle est in fime, cette différence explique
qu ' un degré de latitude au ni veau du pôle soit plus
gra nd qu ' un degré de latitude au niveau de l'équa-
teur, comme Maupertuis et La Condamine l'ont
montré expérimenta lement a u XVIII< s iècle (voir
Tangente 154 , pages 12 et 13). Cependant, comme
l'a fait remarquer notre lecteur Pierre Causeret,
même s i les arg uments de l'article cité sont
corrects, le dessin doit être remplacé par celui-ci :
les rotations,
si simples auec les quaternions !
D'aucuns pensent qu'un petit peu de géométrie basique ou
d'arithmétique élémentaire peut certes trouver son utilité.
Mais sinon, les mathématiciens ne fabriquent-ils pas des
concepts abstraits afin de s 'en délecter entre eux? Voyons ici
à quoi servent concrètement les quaternions.
' quoi pe uvent bien servir les donc à une rotation de 360°, et on re-
A no mbres négatifs ? On ne
peut avoir -7 bonbon(s?) dans
sa poche. Pourtant , les banques ne
vient au départ. Ainsi, (- 1) x (- 1) = 1,
soit moins par moins égal plus.
~ x- 1
Comme les nombres complexes ré- \111lliplÎl'alio11 tll·, imagina in·, i.j l'i/... On romllll'lll'l'
solvent élégamment le problème des par la liglll': 011 lil par l'\l'lll(lk qm· i xj = li.
rotations dans le plan , Sir William
Rowan Hamilton ( 1805- J865) essaya Sur ces nombres, on peut définir une addition.
de générali ser les nombres complexes Si q = s +xi + yj + zk etc( = s· + xï + y) + z'k,
en ajoutant une troisième composante alors q + c( est égal à :
pour traiter le problème en troi s dimen- (s + s' ) + (x + x ' )i + (y + y ' )j + (z + x')k par défi-
sions. Ce fut en vain qu ' il chercha pen- nition. 1:addition est alors commutative et associa-
dant des années. Tous les matins, son tive.
fils lui demandait : « Peut-on multiplier La multiplication par un scalaire ). est définie par
les triplets ? » Il lui répondait : « Non, 1.q = (!_<;) + (!s)i + ().y)j + (ÀZ)k.
on peut seulement les additionner ou Le produit des quaternions q et q' est défini par
les soustraire. » Or, un jour qu ' il pas- qq' = (ss' - xx' - m/ - zz') + (sx' + s'x + y z' - J/z) i
sait sur le pont de Brougham , il trouva + (sy' + s'y + zx' - z'x)j + (sz' + s'z + xy' - x 'y)k.
la solution en ajoutant un quatrième Attention, ce produit n'est pas commutatif!
terme et déclara : « Je ne pus résister à
l 'impulsion - antiphilosophique s'il en Le module du quaternion <J est :
fut - de graver avec un couteau sur une l<J I = s ' + x" + y " + z' . Le q1wternio11 co1ü11y11é
pierre du pont de Brougham la formule de q est c( = s - xi - !lÎ - zk. On a la propriété
fondamentale avec les symboles i, j et qc( = l<J I". Le quaternion invl'rse de q est
k : i2 = j2 = k2 = ijk = - 1. » Les qua-
ternions sont ces nombre , de la forme q 1 = -
1 (J _ et
(j cf'·q - ICJ I" .
q = s + xi + yj + zk avec s, x, y, z réel s et
i, j, k des nouveaux nombre vérifiant
le équations d ' Hamilton . préface de ses Lectures on quaternions
Ce qui est troublant dans l'utilisation paru en 1853, dans une note de bas de
de quaternions, c'est que l'on utilise page, Hamilton écrit : « Il m'a semblé
un système à quatre dimension pour et il me semble naturel de connecter
repré enter des rotations d ' un espace cette dimension spatiale supplémen-
de dimension 3. En réalité, quand taire au temps. »
on travaille dans l'espace, on uti - Par ailleurs, le quaternions sont non
lise des quaternions purs, de la forme commutatifs: si q 1 et q 2 sont deux qua-
q = x i + y j + z k, sans partie réelle. ternions, en général le produit q 1q 2 est
Mais alors, quelle est la signification différent de q 2q 1• Les rotations dans
de ce quatrième terme réel ? Dan sa l'espace ne ont pas commutative non
R1t F (~ R E N CES
• Row1io11 Trw1.1/èm11.1.J,w Computer Graphic.1. John \'incc. Springcr.2011.
• I.<' li1-re dC'.11111111hre.1. John Con\\'ay et RidiarJ Guy. Eyrollc,. 1998.
• Alice\ adn·1111m•.1 in algc/Jrn : H'o11clerlwu/ .l()/l'ecl. i\klanic Baylay. NewScicn1i,1 2739. 2009.
• /.e.1 111atrices. Bibliothèque Tangente -14 . 2012.
La torsion Définition
La courbure moyenne e ntre les de la courbure,
points O et M d ' une courbe C du centre de
(en bleu sur la fi gure) est le rap- courbure I
10 M
port entre l'angle L'la que font les \ et du ra)on
tangentes à C en O~ M e t la lo n- \
de courbure R
gueur L'lcr de l' arc OM . R '\ en un point O
La courbure e n O se définit a lo rs d'une courbe C.
comme la limite (s i e lle existe) de
0
cette courbure moyenne quand M te nd
vers O . Son inverse est le rayon de courbure
e n 0 , et le cercle tangent à C e n O et de rayo n R est le cercle osculateur (ou cercle de courbure) e n O
à C. Son centre I est le centre de courbure. Localement, il s'agit du cercle « approchant le mie ux » la
courbe L. So n pla n est appe lé le plan osculateur.
Cette é tude faite sur les ta nge ntes à la courbe pe ut être repri se sur les
plans osculate urs. On obtient alors une notion du mê me type, appe-
lée seconde courbure o u torsion. Plus précisément, la torsio n d ' une
courbe de l'espace e n l' un de ses po ints se défi nit comme la li -
mite du rapport L'lB e ntre l' angle L'l8 que fo nt les plans o c ulate urs
L'lcr
-
à C e n O et M et la longueur L'lcr de l'arc OM . Bie n e nte ndu , une
courbe plane est de torsion nulle.
La tors io n d ' une courbe peut être positi ve ou négati ve. On parle de
courbe dextre dans le premie r cas et de courbe senestre dans le second.
Le pre mier cas correspo nd à (' hé lice d ' un tire-bouc ho n usue l (po ur droitier).
- - - -aQ--1-0--- -~..·-"
- o- -
Q
0
[
t L' état cristallin est
un état courant de
nœuds du réseau . L' hypothèse d'une
structure réticulaire fut formulée par
la matière, dans Augu te Bravai s ( 1811 - 1863) ; elle lui
Q
lequel elle présente un ordre permit une approche géométrique tout
Q
et une régu larité à plu ieur à fait féconde puisqu ' il en déduisit
Q Q
niveaux . Tout d ' abord - ce un c lassement de tous les cristaux e n
Q
Q
qui fut ob ervé dè la fin quatorze type distincts, nommés de-
Q Q Q
du xv11• s iècle par le savant pui s réseaux de Bravais, et qui seront
danoi s Niels Stensen ( 1638- mis en évidence expérimentalement au
1686) -, deux faces déter- début du xx• iècle par diffraction des
Famille de vecteurs minées d ' un cristal forment to ujours le rayons X.
de base d'un réseau même angle entre e lles, quel que soit
tridimensionnel. l'échanti ll o n considéré. Ensuite, à un maillages et réseaux
niveau plus microscopique, tout cristal
est un as emblage périodique de paral- Dans l'espace à trois dimensions, si
lélépipèdes élémentaires. C'est ce que l' on souhaite définir un repè re, il faut
montra au siècle su ivant le minéralo- choisir une origine et trois vecteurs non
giste françai René Just Haüy ( 1743- coplanaires. Une fois le repère défini ,
1822). Enfin, d ' un point de vue plus chaque point de l'espace est associé de
abstrait, cet empi lement pé riodique manière unique à troi s nombres, qui
peut être décrit par un réseau, que l' on sont ses coordonnées dans le re père.
obtient e n re liant entre eux les points Si l'on a affaire à une distribution ré-
repé rant da ns l'espace les motifs élé- g ulière de points formant un maillage
mentaires ; ces points constituent les pé riodique, les troi s vecteurs de base
---
·--
et obé issent à un principe de tronca-
ture, où une surface peut re mplacer
soit un sommet, soit une arête. Un
-- -
cri stal, au cours d' une croi ssance libre,
peut ain i prendre la fo rme de l' un
~ r:.::;. ':'C'C: des sept polyèdres élémentaires défi -
"',,,.,..,.,,..,....,._ .......,,..,_..-... ni s précédemment, ou une fo rme plus
CO
,_
-.. [J -. @ -.0- Un cristal a
souvent une forme
polyédrique
CO _.. êID _.. ®
c.- y..........
complexe par
troncatures
apparentes
du volume
élémentaire.
Spineurs nvt11a1or1c11ns
Élie Cartan a introduit, avant généralisation, la notion de spineur dans le cadre de l'es-
pace euclidien de dimension trois, et par voie analytique.
La géométrie spinorielle est une extension de la géométrie euclidienne, dont elle possède
la métrique et l'invariance par le groupe des similitudes. On peut dire que la géométrie
spinorielle, qui a son identité propre, est à la géométrie vectorielle ce que cette dernière
est à la géométrie euclidienne. Elle suppose l'existence d'un produit scalaire associé à une
forme quadratique. Soit un vecteur (x, y, z) isotrope, donc tel que x2 + y 2 + z2 = o. Si l'on
accepte les nombres complexes, on reconnait la relation de Pythagore reliant les mesures
des côtés d'un triangle rectangle. La solution générale d'un tel triplet pythagoricien est
connue:
X= 0 2 - p2,
y= i(a + W),2
{
z = -2ap.
Ces relations quadratiques impliquent que le vecteur (x, y, z) associé au spineur (a, P)
doit « tourner » de deux tours pour que le spineur revienne à sa position initiale. Ceci
explique les symétries de 720° associées aux spineurs. La représentation matricielle des
spineurs fait ensuite apparaître des matrices de base, dites matrices de spin, retrouvées
par Paul Dirac, puis Enrico Fermi, en bâtissant la théorie de l'électron.
a géomé tri e c lass iqu e no us a de Oà 180 degrés. Sur la figure, les vec-
généra li ser la notion d 'angle aux vec- Deux vecteurs du plan sont
teurs (notamment ceux du plan euclidien perpendiculaires si l'angle est droit
et de l'espace euclidien). Qu 'en est-il alors (comme 11 1 et Ü2 ) et parallèles si l'angle
de l' ang le e ntre de ux vec te urs d ' un est de 0° ou de 180° (comme ül et 113) .
espace vectorie l quelconque , co mme
celui des matrices, des polynômes ou des Pour calculer l'angle entre deux vec-
fonctions intégrables ? teurs, les rapports trigonométrique peu-
vent ê tre utili sés. Ainsi , pour trouver
Déj~. dans le plan l'angle a entre ü, et Ü4 , on « fe rme » le
triangle et on utili se la tangente :
De ux vecte urs du plan e uc lidie n for- a= arctan ( ! /2) = 26,57° environ .
me nt , lorsqu ' ils so nt ramenés à une Lorsqu ' il n'est pas possible de « fermer »
même origine, un angle. Cet angle varie le triangle, comme pour deux vecteurs
qui ne sont pas paral lèles aux axes, l'angle e lles se coupent en un po int), ou gauches
se calcule avec ce produi t scala ire : (si e lles ne se coupent pas). Par exemple,
l 'a ng le e ntre d e u x d ro ites d o nt les
(ü,ii)) , 11-11 rp
- -)
a=arccos ( llüllllvll o u u = v , u ,u ;. vecteurs directeurs sont respecti veme nt
Ü1 = (-2, 3, 2) et Ü2 = (3,4,- 1) est e nvi-
Dans le pl an , le produ it scala ire utili sé ron 79,03°.
2
est (ü,ii)= L, U;V; = U1V1 + U2V2·
i=I
2x l + l x0 )
a= arc cos
( ~ ' 112+0 2
(ü,ii))
Les pos itio ns re lati ves e ntre la d ro ite et
a= arc cos ( llüllllvll
le plan sont parallè les confo ndus, paral-
lè les di stincts, ou sécants. Po ur les pre-
miers cas, l'ang le est nul o u pl at. Dans
le dernie r cas, il est stricte ment compris
Si l' ang le est nul ou plat, alors les dro ite entre 0° et 180°. Par exemple, l'angle entre
sont para ll è les (con fo ndues, o u di s- une dro ite aya nt comme vec te ur direc-
tinctes) . Sino n , e lles sont sécantes (s i te ur v = (2, -5, - 7) e t un pla n aya nt
comme vecteur normal ii =(2, - 1, 8) est définissant l' angle est alors :
approximati vement 50, 16° (ci-dessous).
(ü ,ii))
Finale ment , ! 'angle entre deux pl ans se
a= arc cos ( llüllllïïll
ca lcul e e n utili sa nt les vec te urs nor-
maux. Les plans peuvent être parallèles
confo ndus, di stincts, ou écants en une
droite dite droite d'intersection . On parle alors d 'angle entre des droites
Par exempl e, l'ang le e ntre de pl ans et entre de hyperpl ans.
(sécants) aya nt comme vecteurs nor- On peut alle r plus lo in . Un espace vec-
maux ii 1 = (1, - 1, 10) et ïi 2 = (- 5, - 5, 2) toriel est un ensemble muni d ' une opé-
est 74 ,37° environ (ci-dessous, à droite). ratio n d 'addition et une opérat io n de
multiplication par un scalaire. Les matrices ,
Uers des espaces plus abstraits les polynômes et les fo ncti ons conti -
nues sont des vecteurs dans des espaces
Dans le cas de IR1 11 avec n supérie ur à 3, vectorie ls. Pour certai ns espaces vecto-
Je produit sca laire entre deux vecteurs riels, un produit scalaire peut être défin i.
à n composantes ü et ii se généra li se En vo ic i quelques-uns :
n
(A, B) =°"'°"'
L..i .L..J a,..b . avec
.J t .J
i= I i= I
I
I
I
(A,E,.1) )
a= arc cos [ IIAIIIIE;J = arc cos
(a'J)
ÏfAii .
me nt abstra its, il est possible de déve-
lo pper un e géo mé tri e e t un la ngage
visuel.
a .. J.-P. V.
Le rapport ll~I déterminera l'angle entre
.............
La tradition est différente en matière po-
litique en France, à cause de la forme de
l'assemblée nationale ; 100 % est alors re-
présenté par 180°.
Les pierres angulaires 80llt situées aux angles
des bitiments et sont, de ce fait, particuliè-
la convergence angulaire rement nécessaires pour leurs solidit6s. Cette
En analyse existe une notion de conver- expression comme méta-
gence angulaire. Si I a,,x" e t une série phore pour signifier qu un homme ou un ob-
entière de rayon R convergeant en un jet est fondamental. On la retrouve souvent
point z du cercle de convergence, c' est- dans les textes anciens comme la Bible.
à-dire en un point z tel que I z 1 = R,
alors e lle converge uni fo rmément sur Les deux pierres~ de cette ruine
tout secteur angulaire D de sommet z ont évité I écroulement complet de ses murs.
inclus dans le cercle de convergence,
et de rayo n suffi samment petit. Cette
propriété est exploitée dans l' étude
des séries, en probabilités ou encore
en théorie des équations aux déri vées
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vvv
vvvv
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HS5301 - les angles droits v HS5304 - Bon uent vv
Source Entre mjdi et 18 heures, combien de Une planche à vo ile a sui vi le trajet en
des problèmes : fois la petite aiguille et la grande ru- li gne bri sée de la fig ure ci-dessous .
• Trophée Lew is guille d ' une horloge forment-elles un
Carroll (HS530 1) angle droit ?
• Concours Kango u-
rou des mathé ma- HS5302 - mesure d'un angle v a
tiques (HS5302)
• Champi onn at des Dans la fi gure (imprécise) ci-dessous,
jeux math ématiqu es les droites a et b sont parallèles.
et logiques Quelle est la mesure de l' angle x? Que vaut l'angle a ?
(HS5303, HS5309,
HS53 10. HS53 II . a
-
de [AB] tel que AD = 1, et (AE) est la
bissectrice de l'angle DAC. Que peut-
on dire du triangle BOE? Calculer EC .
On mesure ensuite tous les angles
saillants. Montrez qu'au moins n - 1
de ces angles ne sont pas des angles
- -
Calculer AE et en déduire la va-
leur exacte de sin 2(CAE), pui s de
sin (CAE) .
aigus.
A,
A,..1
HS5301 - Cela e produit onze fois. po sède un angle de 45° en B, c'est un triangle
rectangle i ocèle, d'où BD=DEet BE= -V2 DE.
(9e)@ô@C9 On a donc BE = -V2 CE. Comme CE + BE = 1,
CE= - 1-
GŒ)QQ@ -V2 + 1
: ./2 - 1.
~
1so• AE2 = 1 + (-V2 - 1)2 = 4 - 2./2.
=
Onax=20°. 50'
130'
Ainsi , AE = 2 J1 - ~
2
.
coups de l'horloge viennent de sonner, c'e t sin2 (ÔIB) = CE2 = (1 - -V2)2 _ 3 - 2-V2
que l'heure à I' in tant présent est ~n nombre AE2 4 - 2-V2 4 - 2-V2
entier d'heures ; = 4 - 2-V2 = 2 - ./2
la grande aiguille est donc 8 4 B
sur le 12 de l' horloge,
et l'angle que fait cette et inÔIB=h-.J2 . ' ~ E
2
grande aiguille avec la
ligne droite tracée entre le
4 et le 10 vaut 60°. On en dé-
A/ ~ c 1
• 0
0 !
cercle de centre 0') .
En désignant par r le rayon du cercle de centre
Si un point O est intérieur à ce polygone, O' et en remplaçant dans l'égalité précédente
alors il ne peut être intérieur à tous les par les valeurs de l'énoncé, on obtient :
triangles A 1A,A 3 , A2A3 A4 , A3 A4 A5 , A4 A5 A6 ... ( 10 - r)2 - r2 = 5 x 8, qui donne r = 3.
An-2An-1An, An_lAnAI, AnAIA2, car certains de
ces triangles ont leurs intérieurs disjoints. Il On a LSM
-
= LO'M, toujour
2
par le théorème
exi te donc au moins un triangle Ak_ 1AkAk+J
(avec k un entier) qui ne contient pa le point O. de l' angle inscrit.
Le polygone A 1A, ... Ak_ 1Ak+i· .. A,,+ 1 est un po- En considérant le triangle LOM, isocèle en M,
lygone à n sommets et il satisfait à la propriété, on peut écrire :
c'est-à-dire que le point O intérieur à ce poly-
gone détermine au moins n - 1 angles saillants
-
sin LO 'M = LM = l. = l__
qui ne sont pas aigus.
Traçons une droite (a) qui coupe le segment
[Ap] perpendiculairement. Il existe au moins
2 2r 6 2
-
On en déduit que les angles LO'M et OO'P
------
valent 60° et l'angle LSM 30°.
--
un sommet du polygone qui n'est pas situé du L'arc a donc pour longueur le sixième de la
même côté de (cf) que Ak. Ce sommet forme longueur du grand cercle, à savoir lûn: / 3, soit
avec O et Ak un énième angle saillant non aigu, environ 10 x 3,1416 / 3 = 10,472 cm .
ce qui achève la démonstration.
HS5310 - Supposons que l'on ait A < B < C, HS5311- Remarquons tout d ' abord que, les pe-
avec les longueurs des grands côtés de l' angle tites tiges étant toute de même longueur, les
droit correspondantes a> b > c. On a la relation quadrilatères AEBI, BFCJ et CGDK ont de
bien connue suivante : losanges. Leurs angles opposés ont donc même
1-+1- mesure.
tan( + B) = tan  + tan B = a b X
1 - tan  tan B 1-ab
-'
= a+b
ab - 1
c y
= tan (Â + B) + tan ê
l - tan (Â + 13) tan ê
a+ b +.l
= ab - 1 c
1 _ a+b
---- ----------- ----
que BFC = BJC = 180 - 3a, et donc que
..:.--- = CJK = CGF = CKJ = 2a.
CFG
II s'ensuit que : FCG = JCK = 180 - 4a.
(ab - l)c
Or, la somme des angles ayant leur som-
= (a+ b)c + ab -
(ab - l) c- (a+b)
Il en résulte que :
l
--- ---
met en C vaut 360°. Ceci permet de
calculer ~GCK_.::,_ GDK = Sa d' où
~ t i r ~ D _::.__CK~ 180 - Sa puis
(a+ b)c + ab - l = (ab - l)c - (a + b), relation DGH = DHG = DKL = DLK = 3a.
de laquelle on tire :
(ab - l -a - b)(c- l)=2(a+b). ---..:.. ----
On peut déduire de ce dernier calcul que
GDH = KDL = 180 - 6a. En utilisant le fait que
Si c < 3, alors ab - 1 - a - b < a + b ou encore la somme des angles dont le s o ~ est situé
(a - 2)(b - 2) < 5.
Comme b > 4 et a> 5, (a - 2)(b - 2) > 6, d'où
une impossibilité.
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en D vaut 360°, on obtient que HDL = ?a. Si
l' angle H~ vaut par ailleurs 112°, c' est que
l'angle (xAy ) vaut 112° / 7 = 16°, et l' angle
Le cas c = 1 étant exclu, il ne reste que la valeur vaut 3 x 16° = 48°.
c=2. On trouve le plan de cet appareil dans un ou-
On a donc ab - 1 = 3(a + b), d'où: vrage posthume de 1720 du marquis de L' Hô-
(a - 3)(b - 3) = 10. pital, intitulé Traité analytique des sections co-
Il existe deux possibilités : niques et de leur usage pour la résolution des
a - 3 = 10 et b - 3 = 1, soit a = 13 et b = 4, ou équations dans les problèmes tant déterminez
bien a - 3 = 5 et b - 3 = 2, soit a= 8 et b = 5. qu 'indétermine-;,.
Le problème possède donc deux solutions :
2 dm, 4 dm, 13 dm ou bien 2 dm, S dm, 8 dm.
Tangente
Publié par les Éditions POLE
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80 bd Saint-miche! - 75006 Paris
Commission paritaire : 1016 K 80883
Dépôt légal à parution
Directeur de Publication et de le RU1ctlon
Gilles COHEn
Secrft1lre de rfd1ctlon
Édouard THomns, assisté d'Estelle DUBOIS
Ont coll1borf a ce numf ro
Jacques BHIR, Philippe BOULHOGER,
martlne BRILLLEHUD, Karine BRODSKY,
Élisabeth BUSSER, miche( CRITOn,
Dauld DELHUnnv, Jean-Jacques DUPHS,
Jean-Pierre fRIEDELmEYER, Jérôme GHUm,
Jean-Paul GUICHHRO, Bertrand HHUCHECOROE,
Daniel JUSTEns, François LHUHLLOU,
Herué LEHnmG, Jean mnwHm,
Jean-Philippe UILLEnEUUE, Hlaln znLmnnsm
maquette
Franck HROTCHHREn, Guillaume GHIOOT, Romain GIRHUO,
natacha LHUGIER, Claude LUCCHlnl
i;DITIONS.
P rix : 19 ,80 € POLE