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4.

Notion de causalité

La question de la causalité d’une relation entre un facteur et une


pathologie intervient après l’objectivation d’une association
statistiquement significative.
Il s’agit de savoir si l’association mise en évidence correspond à une
relation de cause à effet.
Une enquête d’observation ne permet pas de conclure à une relation
causale.
Il faut donc examiner les arguments qui plaident en faveur de la
causalité de la relation.
4.1. Critères internes à l’étude

Séquence temporelle : l’exposition doit précéder


l’apparition de la pathologie ;

Force de l’association : risque relatif ou odds ratio élevé ;

Relation de type «dose-effet» entre l’exposition et la


fréquence de la pathologie ;
Spécificité de la cause et de l’effet : la relation est spécifique si le
facteur de risque est présent chez presque tous les malades et
seulement chez eux, et ce pour cette seule maladie ;

Cohérence interne de l’étude : prise en compte la plus complète


possible des facteurs de confusion et minimisation des biais de
sélection, de classification, ou de confusion.
4.2. Critères externes à l’étude

• Constance de l’association et reproductibilité dans diverses


situations (différentes périodes, régions ou populations) ;

• cohérence des résultats avec les résultats d’études publiées ;

• plausibilité biologique : modèles expérimentaux chez l’animal ;

• cohérence avec les connaissances générales et les hypothèses qui


ont conduit à la réalisation de l’enquête ;

• parallélisme de la distribution (dans l’espace et dans le temps) du


facteur de risque et de la pathologie.
Exemple 1 : d’enquêtes épidémiologique

Habitudes alimentaires
et hygiène de vie des élèves
des classes sportives en Région
Nord- Pas-de-Calais (2005)
Introduction:

Le problème du surpoids et de l’obésité est à ce jour un


enjeu majeur de santé publique en France.
Sachant l’importance de l’éducation nutritionnelle, le Plan
National Nutrition et Santé (PNNS) a pour but depuis 2001
de mener une politique nutritionnelle en s’appuyant en
partie sur des actions de prévention auprès de groupe de
populations pécifique.

Qu’elle est la situation dans la Région Nord-Pas-de-Calais?


Objectifs :

 Evaluation des caractéristiques biométriques d’une jeune


population sportive et de leurs habitudes alimentaires par
rapport aux Apports Nutritionnels Conseillés (ANC).
 Etude de la corrélation entre les groupes de corpulence
différente (maigre, normale, surpoids) et les habitudes
alimentaires.
 Description des éléments spécifiques à la pratique sportive.
 Evaluation de l’impact des actions de prévention.
Population et Méthodes :

Etude longitudinale épidémiologique réalisée par l’Institut


Régional de Biologie et Médecine du Sport (IRBMS) depuis
2001 lors d’actions de prévention en médecine sportive, à
partir d’un questionnaire d’habitudes alimentaires et
d’hygiène de vie.

Exploitation des données de l’enquête de 2005 réalisée


auprès de 580 élèves âgés de 10 à 18 ans des classes
sportives en Région Nord-Pas-de-Calais.
Résultats :

- 24 % des élèves présentent un surpoids, résultat


identique en 2004. La majorité de la population ne
respecte ni les ANC pour enfants et adolescents de
haut niveau de performance ni les facteurs
d’amélioration de la pratique sportive.

- L’étude met en évidence des conduites à risque


de troubles du comportement alimentaire, en
particulier chez les sujets en surpoids (différence
significative, p inférieur à 0,05). Apport bénéfique
des actes de prévention.
Conclusions :

-Importante inflation pondérale chez les jeunes


populations depuis les années 1990 avec tendance
récente à la stagnation.

-Statut nutritionnel néfaste pour la santé et pratiques


sportives inadaptées pour l’amélioration de la
performance. Prise en charge multidisciplinaire des
enfants en surpoids nécessaire.

-Intérêt du renforcement des actes de prévention et de la


formation des acteurs de santé publique.
Méthodologies d’étude des pratiques
alimentaires
Bien connaître la finalité des d’études consacrées
aux pratiques alimentaires, Par exemple, les études
dites «de consommation » sont des études de
consommation au sens économique du terme,
autrement dit les achats. Mais tout ce qui est acheté
n’est pas consommé et tout ce qui est consommé
n’est pas acheté.
les études de consommation au sens économique
ne sont pas une source suffisante d’information.
L’alimentation humaine est un phénomène complexe
dans lequel s’entremêlent le biologique, le
psychologique et le sociologique.
Quelle que soit la perspective adoptée, l’objectivation
des pratiques alimentaires se pose en étape
préliminaire. C ’est la positivation qui est le socle sur
lequel se déploient les différentes analyses et
interprétations disciplinaires
Les voies d’entrée dans le fait alimentaire
Les sciences sociales et humaines en utilisent quatre :
les statistiques économiques des disponibilités
d’aliments à l’échelle d’un pays
les achats par catégories sociales à l’intérieur
d’un même pays
les enquêtes au niveau des ménages

les enquêtes au niveau des individus.


Chaque voie d’entrée est un point de vue qui permet de
saisir des aspects de la réalité complexe du phénomène
alimentaire,
Les méthodes de collecte
Elles sont multiples. Il est possible de retraiter des données
statistiques collectées à des fins économiques. L’utilisation de
questionnaires permet, tout à la fois :
de reconstruire des pratiques
de collecter des représentations
De conduire des traitements statistiques à l’échelle de
populations plus ou moins importantes.
La méthode de l’entretien semi directif est aussi un excellent outil
qualitatif pour comprendre la relation d’un individu ou d’un petit groupe
à l’alimentation.
Une dernière méthode consiste à participer à la vie d’un groupe et à
observer sur la durée ses manières de manger, les produits
consommés et leurs représentations.
Les types de données
On en distingue deux principaux :
Les pratiques sont des événements alimentaires qui se
sont déroulés et peuvent être obtenus par observation,
objectivation, ou être rapportés par les individus qui les ont
mises en œuvre.
Les représentations correspondent à des opinions, des
valeurs, des normes que les mangeurs associent à ces
différentes pratiques.

Si l’on demande à quelqu’un de décrire ce qu’il a mangé, on


n’obtient pas forcement la vérité. Sans même mettre en cause
l’honnêteté de l’interviewé, il peut avoir oublié certaines prises
alimentaires ou être victime de différents mécanismes
psychosociologiques qui déforment sa vision de la réalité. Les
épidémiologistes ont ainsi mis en évidence que les obèses avaient
tendance à sous déclarer leurs prises alimentaires.
Cependant, même si les données déclaratives
déforment parfois les pratiques, les représentations
ou les pratiques rapportées, constituent des
éléments de la réalité vécue par les mangeurs
Les descripteurs
Quelles que soient les voies d’entrées, les méthodes utilisées, les
données collectées, l’étude des pratiques alimentaires suppose la
définition de descripteurs susceptibles de rendre compte de leurs
différentes dimensions :

Temporelle (les rythmes journaliers, hebdomadaires,


saisonniers…)
Structurelle (nombre de prises alimentaires et leur
organisation)
Spatiale (différents lieux de consommation)
De logique de choix (décision du mangeur ou d’un
prescripteur)
D’environnement social (solitaire ou socialisé)
La position corporelle, manger assis à une table, accroupi, ou
encore couché.
Exemple 2 : d’enquêtes épidémiologique et alimentaires

Grande enquête sur les habitudes


alimentaires des français.
A l’heure des problèmes de poids ou des psychoses
alimentaires, SEB a demandé à la société de
recherche MédiQual Research d’effectuer une étude
poussée concernant les habitudes alimentaires des
français par l’intermédiaire des médecins généralistes.
Résultats

On découvre qu’1 français sur 4 a de


mauvaises habitudes alimentaires !

Les déséquilibres les plus fréquents sont liés au


fait de :
- manger trop vite au bureau, ou debout
- manger des plats préparés
- privilégier une alimentation grasse
On constate, à travers l’étude, que 3 médecins sur
4 déclarent que plus de 25% de leurs patients ont
un déséquilibre alimentaire. Les profils les plus
préoccupants demeurant les enfants et
adolescents représentés à 83%. Suivent ensuite
les adultes actifs avec 79% du total ...
Ces troubles concernent surtout la course contre
le temps, engendrant des problèmes cardio-
vasculaire, une prise de poids, diabète, la
dyslipidémie ou encore de l’hypertension… Il y a
donc une urgence de changement d’habitudes au
quotidien.
Solutions et réponses apportées :

Il s’agit d’abord pour les médecins d’intervenir


aujourd'hui auprès des personnes, en apportant un réel
diagnostic et conseil nutritionnel :

- sur le choix des aliments


- sur la préparation
- sur le mode de cuisson.
Rappel:
Pour une femme de 1m60 et 50kg l’apport calorique idéal
est de 1700 kcal répartis de la manière suivante :

- 935 kcal de glucides, soit 230 gr (pain, pâtes, compote


de fruit ...) ;
- 510 kcal de lipides, soit 56 gr (graisse de la viande, huile
de cuisson, laitage ...) ;
- 255 kcal de protéines, soit 63 gr (viande, laitage, ...)

On prend également sa dose de crudités et de fruits


Dans l’idéal, nous devons changer nos ustensiles
culinaires pour changer d’habitudes en cuisine : on
mise donc des autocuiseurs, des cuiseurs vapeur…
Au-delà de la consommation d’aliments sains et peu
gras, la cuisson à la vapeur est préférable. Elle ne
gêne pas de matière grasse et les vitamines et
minéraux sont préservés aussi.

Enfin, on maitrise la température, la durée de cuisson


et en évitant le phénomène de « sur-cuisson »
néfaste à l’organisme.
N’hésitez donc pas à demander conseils à votre
médecin traitant pour vous faire aider à changer
vos manies en cuisine ! La France, demeure
encore la patrie de la gastronomie…profitez-en et
faite lui honneur tout en respectant votre santé !
Afssa : Agence Française de Sécurité Sanitaire des Aliments

Pourquoi l’Afssa conduit-elle des études ?

Les études comme INCA 2 (étude Individuelle


Nationale sur les Consommations Alimentaires) ou
restauration scolaire servent à éclairer
scientifiquement les décisions en matière de politique
nutritionnelle à l’échelon national d’une part, et celles
prises pour la gestion des risques sanitaires d’autre
part.
Les études menées par l’Afssa servent
notamment de base de travail pour formuler des
avis et émettre des recommandations sur des
sujets tels que la consommation de sel, de fruits
et de légumes, ou de fibres.
Parmi les différentes missions de l’Afssa figure celle
qui consiste à apporter des éléments scientifiques,
utiles à l’élaboration et à la mise en œuvre de la
politique nutritionnelle nationale.
Pour cela, l’Agence mène donc régulièrement des
études scientifiques.
Chacune repose d’abord sur la constitution d’un
échantillon représentatif de la population à étudier.
Exemple : pour l’étude concernant la restauration scolaire,
ce sont 200 établissements du second degré, disposant
d’un restaurant scolaire, qui ont été sollicités, après avoir
été tirés au sort dans le fi chier national des
établissements de l’Éducation nationale. À ces collèges et
lycées se sont également ajoutés 240 établissements
agricoles.
Ensuite, des questions très précises sont élaborées, afin
de pouvoir brosser le profil - le plus fidèle possible - d’une
situation à un moment donné.
Pourquoi l’Afssa conduit-elle ces études ?

Pour l’étude INCA 2, par exemple, plusieurs


questionnaires ont été établis. Les 4079
participants de l’étude ont ainsi décrit dans le détail
leurs consommations alimentaires sur 7 jours. Ils
ont également fourni des informations sur leur
consommation de compléments alimentaires sur
l’année ou leur activité physique. Ces données ont
permis de dresser une photographie du contenu de
l’assiette des Français et leur comportement vis-à-
vis de l’alimentation pour l’année 2006-2007.
Enfin, renouveler une étude scientifique, à quelques
années d’intervalle, permet d’effectuer des comparaisons et
de voir certaines tendances se dégager.

Une étude scientifique s’apparente à un véritable outil : elle


sert de base de travail pour formuler des avis et émettre
des recommandations sur des sujets tels que la
consommation de sel, de fruits et de légumes, ou de fibres.
www.afssa.fr

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