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N’ÉTEIGNEZ PAS L’ESPRIT

Lecture : 1 Thessaloniciens 5:1-28


Texte : 1 Thessaloniciens 5:19

Bien-aimés du Seigneur,

Le Saint-Esprit est un don tellement précieux. « Vous avez été scellés du Saint-Esprit », nous dit
la Parole de Dieu (Éphésiens 1:13). C’est la garantie que nous sommes enfants de Dieu, le gage
que nous recevrons l’héritage dans toute sa plénitude. Mais cette assurance n’est pas là pour nous
rendre paresseux ou nonchalants. La semaine dernière, nous avons entendu cette exhortation :
« N’attristez pas le Saint-Esprit de Dieu par lequel vous avez été scellés pour le jour de la
rédemption. » (Éphésiens 4:30). Oui, le sceau de l’Esprit est une marque permanente qui nous
garantit que nous verrons ce grand jour de la rédemption. Jamais Dieu ne permettra que nous
perdions le salut. Mais n’attristez pas le Saint-Esprit. Dieu a des émotions. L’Esprit s’attriste
quand nous péchons.

Notre texte d’aujourd’hui ajoute une autre exhortation : « N’éteignez pas l’Esprit. » Cette parole
est plutôt surprenante. Est-il possible d’éteindre l’Esprit? Apparemment, l’Église de
Thessalonique était en danger de commettre ce grave péché. Non seulement l’Esprit a des
émotions, mais son feu peut même s’éteindre. Comment est-ce possible si nous sommes scellés
du Saint-Esprit? Pourrions-nous être en danger, nous aussi, d’éteindre l’Esprit? Comment faire
pour prévenir une telle chose?

1. Est-il réellement possible d’éteindre l’Esprit?


2. De quelle manière risquons-nous d’éteindre l’Esprit?
3. Comment garder le feu brûlant de l’Esprit?

1. Est-il réellement possible d’éteindre l’Esprit?

Quand l’apôtre Paul dit : « N’éteignez pas l’Esprit », il compare le Saint-Esprit à un feu. Ce n’est
pas la première fois que l’Esprit de Dieu est associé au feu. Jean-Baptiste a dit à propos de Jésus :
« Il vous baptisera d’Esprit Saint et de feu. » (Matt. 3:11). Le jour de la Pentecôte, quand l’Esprit
a été déversé sur l’Église, des langues de feu sont allées se poser sur chaque croyant (Ac. 2:3). En
Romains 12:11, Paul dit : « Soyez fervents d’esprit. » On peut traduire : « Soyez bouillants par
l’Esprit. » Autrement dit, la flamme que l’Esprit est venue allumer en vous, gardez-la vivante et
rayonnante. Demeurez enthousiastes dans votre amour et dans votre service pour Dieu.

Nous entendons maintenant cette parole redoutable : « N’éteignez pas l’Esprit. » Le verbe
« éteindre » veut vraiment dire éteindre un feu. Le même verbe est utilisé dans d’autres contextes.
Hébreux 11:34 : « Ils éteignirent la puissance du feu », en parlant des amis de Daniel sauvés de la
fournaise de feu. Éphésiens 6:16 : « Prenez le bouclier de la foi, avec lequel vous pourrez
éteindre toutes les flèches enflammées du Malin. » Dans Marc 9:48, Jésus parle de la géhenne où
« le feu ne s’éteint pas ».

Et voilà que Paul nous dit : « N’éteignez pas l’Esprit. » Comment quelqu’un peut-il éteindre
Dieu? Qui pourrait avoir la capacité d’éteindre le Saint-Esprit souverain, tout-puissant et
invincible? Bien sûr, c’est une façon de parler. On ne peut pas littéralement éteindre l’Esprit. Le
Saint-Esprit lui-même sera toujours vivant, puissant, en communion avec le Père et le Fils. Qu’en
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est-il maintenant de la puissance de son feu en action dans le monde? Serions-nous capables
d’éteindre cette action planétaire? Non, pas plus. Personne ne pourra jamais éteindre tous les feux
que l’Esprit enflamme un peu partout dans le monde. L’Esprit sera toujours en feu pour
rassembler son Église de toutes les nations. Alors, peut-être serions-nous capables d’éteindre le
feu de l’Esprit en nous-mêmes, dans nos cœurs? La réponse est encore non. Les arminiens
prétendent que nous aurions la capacité d’activer et de désactiver le Saint-Esprit dans nos cœurs
au gré de notre volonté. Rien de plus faux. L’Esprit souffle où il veut. Dieu demeure libre et
souverain. L’Esprit vient librement nous régénérer. Une fois scellés du Saint-Esprit, il nous est
impossible d’effacer cette marque dans nos cœurs. Elle est permanente. Et heureusement! Dieu
nous protège de nous-mêmes!

Quand Paul dit « N’éteignez pas l’Esprit », il ne parle pas de l’action intérieure de l’Esprit dans
nos cœurs. Il ne nous met pas en garde contre une supposée capacité que nous aurions de nous
débarrasser du Saint-Esprit en nous qui aurait pour effet de nous faire perdre le salut. Paul est en
train de discuter de l’œuvre publique du Saint-Esprit dans l’Église. Il parle de la vie de l’Église
en général et du culte public en particulier. C’est dans l’Église locale, malheureusement, que
l’Esprit peut s’éteindre. C’est dans l’Église qu’il nous faut veiller à raviver sa flamme pour
qu’elle continue toujours de brûler.

2. De quelle manière risquons-nous d’éteindre l’Esprit?

Regardons le contexte. Verset 11 : « Ainsi donc, exhortez-vous mutuellement et édifiez-vous l’un


l’autre, comme vous le faites déjà. » Nous sommes tous appelés à nous encourager et à nous
édifier les uns les autres. C’est la responsabilité de tous les croyants dans l’Église.

Aux versets 12 et 13, Paul attire l’attention sur les dirigeants et leur travail dans l’Église : « Ayez
pour eux la plus haute estime avec amour, à cause de leur œuvre. » Les anciens, les diacres et les
pasteurs ont des responsabilités importantes pour assurer l’édification de l’Église.

Les versets 14 et 15 soulignent encore la vie en Église : « Avertissez ceux qui vivent dans le
désordre, consolez ceux qui sont abattus, supportez les faibles, usez de patience envers tous.
Prenez garde que personne ne rende le mal pour le mal; mais recherchez toujours le bien, soit
entre vous, soit envers tous. »

Oui, le Saint-Esprit est à l’œuvre parmi nous à travers les encouragements, les exhortations, les
consolations, l’entraide, le service de chaque croyant dans l’Église. D’après 1 Corinthiens 12,
l’Esprit a distribué des dons à chaque membre du corps pour que ces dons soient exercés pour le
bien de l’ensemble du corps. Le Saint-Esprit est également à l’œuvre à travers le ministère des
anciens, des diacres et des pasteurs. Si cela ne se fait pas correctement, si les dons spirituels de
chacun ne sont pas mis au service des autres, s’il n’y a pas d’exhortation et d’encouragement
mutuel, si les pasteurs, les anciens et les diacres n’exercent pas bien leurs ministères
d’enseignement, de direction et de miséricorde, le Saint-Esprit risque de s’éteindre dans l’Église.
C’est un danger réel.

Aux versets 16 à 21, Paul se concentre sur le culte d’adoration. Il nous dit de toujours nous
réjouir, de prier sans cesse, de rendre grâces en toutes circonstances, de ne pas mépriser les
prophéties, mais d’examiner toutes choses et de retenir ce qui est bon. On peut se réjouir, prier et
remercier dans d’autres contextes, bien sûr, mais tout cela fait également partie du culte
d’adoration.
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Lisons encore le contexte immédiat aux versets 19 à 22 : « N’éteignez pas l’Esprit; ne méprisez
pas les prophéties; mais examinez toutes choses, retenez ce qui est bon; abstenez-vous du mal
sous toutes ses formes. » Tout cela va ensemble. « N’éteignez pas l’Esprit » est mis en parallèle
avec « ne méprisez pas les prophéties ». Si l’on méprise les prophéties, on éteint l’Esprit.

À l’époque des apôtres, on n’avait pas encore fini d’écrire le Nouveau Testament. Le Saint-Esprit
donnait encore de nouvelles révélations sous forme de prophéties, et ces prophéties devaient être
expliquées. Le Saint-Esprit guidait de cette manière son Église et lui permettait d’approfondir les
richesses que nous avons en Jésus-Christ. Nous comprenons maintenant le lien entre éteindre
l’Esprit et mépriser la prophétie. Si quelqu’un voulait éteindre l’Esprit, il devait fermer la bouche
des prophètes. Quand les prophètes ne parlent plus ou quand leurs paroles sont méprisées,
l’Esprit n’est plus à l’œuvre avec la puissance de la Parole de Dieu. Mépriser signifie considérer
sans valeur. Il y avait des gens, semble-t-il, à cette époque qui méprisaient les prophéties, peut-
être parce qu’ils n’aimaient pas se faire dire de se repentir et de changer de vie. La Parole de Dieu
était méprisée, ce qui risquait d’éteindre l’Esprit.

Aujourd’hui, le don de la prophétie ne s’exerce plus de la même façon. Dieu ne nous donne plus
de révélations nouvelles. Toute la Parole de Dieu transmise par l’Esprit est dans la Bible. Sa
révélation est complète. La prophétie est remplacée par la prédication. La proclamation de
l’Évangile se fait au moyen de la prédication. La Parole prêchée est illustrée et confirmée
visiblement par les sacrements. Prédication et sacrements, voilà les moyens de grâce que l’Esprit
utilise aujourd’hui pour conduire son Église. On peut donc dire : « N’éteignez pas l’Esprit. Ne
méprisez pas la prédication. » Si la prédication est méprisée, l’Esprit va s’éteindre.

Comment risquons-nous de mépriser la prédication? D’abord quand les auditeurs l’écoutent


distraitement, sans prendre à cœur la Parole de Dieu, sans recevoir l’Évangile avec foi, sans
mettre en pratique sa Parole. Ensuite, quand celui qui prêche ne se prépare pas bien, quand il
n’est pas fidèle aux Écritures ou quand il prêche ses opinions au lieu de s’en tenir à la Parole de
Dieu. Enfin, quand les anciens négligent leur travail de supervision de la prédication, quand ils ne
disent pas au pasteur ce qui doit être corrigé. Voilà autant de façons d’éteindre l’Esprit dans
l’Église.

Cet été, certains d’entre nous auront peut-être l’occasion de se réunir autour d’un feu de camp ou
d’un feu de joie. Comment faire pour éteindre un feu? Il existe trois méthodes. La première
consiste à cesser de mettre du combustible. Proverbes 26:20 : « Faute de bois, le feu s’éteint. » La
deuxième méthode consiste à couper la source d’oxygène. Couvrir le feu avec de terre ou mettre
une couverture, par exemple. La troisième méthode consiste à refroidir le feu, par exemple en
versant de l’eau sur le feu. Pour avoir du feu, ça prend un combustible, de l’oxygène et de la
chaleur. Si vous coupez l’un ou l’autre, le feu s’éteint.

Dans l’Église, la source de chaleur, c’est le Saint-Esprit lui-même qui ne peut jamais perdre sa
force ou son intensité. Le combustible de l’Esprit, c’est la prédication de la Parole et
l’administration des sacrements. L’oxygène de l’Esprit, c’est la communion fraternelle,
l’encouragement mutuel, le service les uns envers les autres. Voilà comment l’Esprit Saint vient à
nous et nous enflamme. Si la Parole n’est plus fidèlement prêchée, si les sacrements ne sont pas
administrés correctement, si l’Église ne prend pas au sérieux la Parole prêchée et les sacrements
administrés, nous coupons la source de combustible entre Dieu et nous, et le feu va finir par
s’éteindre. Si par ailleurs nous n’avons plus d’amour fraternel, si nous ne pratiquons plus
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l’entraide et les encouragements mutuels, si nous n’utilisons pas nos dons pour le bien des autres,
nous coupons la source d’oxygène de l’Esprit, et le feu va finir par s’éteindre. Même avec a
puissance de l’Esprit, sans combustible ou sans oxygène, la flamme rayonnante de l’Esprit dans
l’Église finit par s’éteindre. Voilà donc une exhortation à prendre très au sérieux : « N’éteignez
pas l’Esprit. »

Cette parole n’est pas théorique, elle est réelle. L’histoire de l’Église est là pour l’attester; l’état
actuel des Églises dans le monde est là pour le confirmer. C’est très triste, mais à bien des
endroits l’Esprit s’est éteint. Le feu puissant de l’Esprit de Dieu est devenu absent de bien des
Églises. Pourquoi? Souvent, parce que l’Évangile n’est plus prêché dans sa pureté. Ou parce que
les exhortations, les encouragements et la discipline ne sont plus exercés. Le traditionalisme s’est
installé. On a préféré les traditions des hommes qui étouffent l’Esprit. Ou bien le libéralisme
théologique s’est installé. On ne croit plus que la Bible est la Parole infaillible de Dieu. Il existe
toutes sortes de causes qui expliquent pourquoi la flamme de l’Esprit s’est éteinte à bien des
endroits. Mais au fond, elles se résument toutes au manque de combustible et au manque
d’oxygène : des problèmes sérieux avec la prédication et les sacrements ou avec l’obéissance à
Dieu dans la vie en Église.

Mais ne soyons pas découragés. Quand le feu de l’Esprit s’éteint à un endroit, l’Esprit en rallume
dix autres ailleurs. Quand Dieu retire son chandelier d’en endroit, il en plante dix autres ailleurs.
En même temps, l’exhortation qui nous est adressée aujourd’hui a pour but de conserver la
flamme de l’Esprit là où elle est déjà allumée. Veillons donc à ne pas l’éteindre. Prions avec
ferveur et travaillons activement pour que l’Esprit continue de brûler parmi nous.

3. Comment garder le feu brûlant de l’Esprit?

Tout le mouvement pentecôtiste et charismatique a tenté de répondre à cette question, mais de la


mauvaise manière. On a voulu mettre l’accent sur le surnaturel, le spectaculaire et les émotions
fortes. On a prétendu recevoir des révélations nouvelles, comme si la Bible n’était pas suffisante,
on est plutôt devenu prisonnier de sa propre subjectivité. On a prétendu qu’il y avait des « super-
chrétiens » avec une dose plus grande de l’Esprit que les chrétiens ordinaires, ce qui a causé
beaucoup de déception et de tort psychologique, une fois de retour dans la réalité. On a oublié
que l’Esprit Saint utilise des moyens « ordinaires » pour brûler dans l’Église : le combustible de
la prédication et des sacrements et l’oxygène de la communion fraternelle et de l’entraide
chrétienne.

Attention! Comprenons bien! L’Esprit de Dieu est entièrement libre et souverain. Il ne dépend
pas de nous. En même temps, il a plu à Dieu d’utiliser de simples moyens qu’il a mis à notre
disposition pour garder allumé le feu de son Esprit. C’est notre responsabilité en tant qu’Église et
en tant que membres individuels d’utiliser ces moyens. Nous avons été rachetés à grand prix par
le sang précieux de Jésus. Nous avons reçu le Saint-Esprit pour que sa flamme brûle au milieu de
nous par la foi. Nous sommes responsables de bien employer le combustible et l’oxygène
nécessaires à cette flamme.

L’oxygène est essentiel. Relisons à partir du verset 11 : « Ainsi donc, exhortez-vous mutuellement
et édifiez-vous l’un l’autre, comme vous le faites déjà […] Ayez de la considération pour ceux qui
travaillent parmi vous, qui vous dirigent dans le Seigneur et qui vous avertissent. Ayez pour eux
la plus haute estime avec amour, à cause de leur œuvre. Soyez en paix entre vous […] Avertissez
ceux qui vivent dans le désordre, consolez ceux qui sont abattus, supportez les faibles, usez de
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patience envers tous. Prenez garde que personne ne rende le mal pour le mal; mais recherchez
toujours le bien […] soyez toujours joyeux. Priez sans cesse. En toutes circonstances, rendez
grâces. » Notre vie en Église possède-t-elle ces caractéristiques? Chacun de nous est-il engagé et
actif envers les autres? Mettons-nous à profit nos dons spirituels pour le bien de l’ensemble?

Le combustible est également essentiel. Relisons à partir du verset 19 : « N’éteignez pas l’Esprit;
ne méprisez pas les prophéties; mais examinez toutes choses, retenez ce qui est bon. » Au temps
des apôtres, la prophétie était une révélation ou encore une explication d’une révélation. Une
révélation est infaillible, une explication ne l’est pas, d’où la nécessité d’examiner toutes choses.
En 1 Corinthiens 14, Paul dit que les paroles des prophètes devaient être jugées attentivement.
C’est d’autant plus vrai aujourd’hui, maintenant que Dieu n’envoie plus de nouvelles révélations.
La prédication est faite par des hommes faibles, limités, pécheurs.. Ce n’est pas une raison de
mépriser la prédication, mais en même temps c’est une raison d’examiner ce qui est prêché.

Le pasteur explique la Parole de Dieu du mieux qu’il peut, mais ceux qui écoutent doivent
examiner, évaluer, soupeser tout ce que dit le pasteur. Posons-nous la question : La prédication
est-elle fidèle à la Bible? Est-ce la bonne façon de la mettre en application? Que signifie cette
parole pour ma vie de tous les jours? Comment devrais-je la mettre en pratique? Chaque membre
de l’Église doit être réceptif à la Parole prêchée, y réfléchir, en discuter en famille, en parler avec
les autres dans l’Église.

Pas pour critiquer, mais pour retenir ce qui est bon. Pour nous exercer à discerner le vrai du faux,
à différencier le bien du mal, et à retenir ce qui est bon. Nous avons besoin de chrétiens capables
de rejeter ce qui est faux et destructeur, de garder ce qui est vrai et ce qui est bien, y croire, y
rester attacher et le mettre en pratique. Voilà comment le feu de l’Esprit continuera de brûler dans
l’Église.

Dans son grand amour pour nous, le Seigneur Jésus a déversé son Esprit sur son Église. Nous
avons été scellés du Saint-Esprit pour le grand jour de la rédemption. N’attristons pas le Saint-
Esprit. N’éteignons pas non plus l’Esprit de Dieu. Que l’Esprit soit toujours en feu parmi nous
pour la gloire de Dieu. Amen.

Paulin Bédard
St-Georges, 2 août 2015

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