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Cesare Lombroso reste le criminologiste le plus connu du dernier quart du XIXe siècle

et le plus contesté après sa mort. Sa théorie repose moins sur la notion de


déterminisme biologique du crime et de caractère inné de la déviance criminelle que
sur les caractéristiques physiologiques et anatomiques des criminels qui permettent
de les distinguer, de les reconnaître et donc de prévenir le crime.
Dans L'Homme criminel, criminel-né – fou moral – épileptique (1876, cinq éditions
successives jusqu'en 1897), Cesare Lombroso (1836-1909) entreprend d'abord une
« embryologie du crime » qui révèle, notamment dans l'analyse du crime chez les
animaux, une lecture darwinienne. L'analogie factuelle des causes du crime est
proposée mais aussi la recherche du criminel-né chez l'animal. Lombroso expose
également les prédispositions criminelles chez le sauvage anthropophage ainsi que
chez l'enfant chez qui la tendance à l'obscénité et à l'argot est révélatrice de
l'aptitude au crime. Il est intéressant de noter que la dimension préventive du crime
chez les enfants apparaît déjà chez Lombroso.
C'est surtout dans la deuxième partie intitulée « Anatomie pathologique et
anthropométrie du crime » que sa méthode de classification et d'inventaire est
appliquée. L'étude anthropométrique porte sur 3 839 criminels, hommes et femmes,
et est illustrée de photographies, de tableaux comparatifs
normaux/criminels. Lombroso étudie 343 crânes et procède à une analyse comparée
avec des crânes normaux, recherche les anomalies suivant le sexe ou le type de
crime, établit une comparaison crânienne entre le sauvage et l'homme criminel et
met en avant une anomalie qu'il considère comme « atavistique » et révélatrice de
l'anatomie du criminel : la fossette occipitale. La troisième partie dresse enfin le
portrait biologique et psychologique du criminel-né : la « folie morale », l'influence de
l'épilepsie, l'arrêt de développement, l'atavisme, l'usage du tatouage et de l'argot en
sont [...]

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