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Il serait possible d'établir des lois sociales des répartitions des faits. Les
sociologues étant chargés de rechercher des faits sociaux. Cependant, le
bilan de ces lois est mitigé, négligeant la place du chaos, du libre arbitre…
Le fatalisme donne la vision d'un univers où règne le hasard. Cet échec de
la recherche de lois a mené vers une revue des ambitions plus limitée ;
on se base plus sur des modèles et certains sociologues renoncent à
établir des lois.
Le refus du déterminisme ne conduit pas aux refus de reconnaissance de
conditionnements multiples. La multiplicité des conditionnements
permet de garder quant à soi son conditionnement.
En 1906, lors d'un congrès, LOMBROSO explique comment l'idée lui est
venue. Il fait remonter la découverte de sa théorie à 1870. La théorie lui
serait apparue en une seule fois (comme une impétration divine). Ses
recherches auraient servis à confirmer sa thèse : "Dans chaque sauvage
sommeille un criminel". L'ethnographie du crime est la reconnaissance
de comportements incompatibles avec le développement linéaire
imaginé par les européens de l'époque. On associe à des objets de la
criminalité certains comportements : le tatouage serait le propre des
sauvages et des asociaux.
A l'époque, le crime est un agent important de l'histoire sociale. Il dégage
la distance entre les classes, les classes laborieuses étant assimilées aux
classes dangereuses par la bourgeoisie. Ces classes sont caractérisées
par des différences sociales.
En plaçant le crime au sein de l'individu, on déresponsabilise le pouvoir
en place.
Selon LOMBROSO, l'adaptation est fonction de la symétrie du corps (les
blancs sont érigés en corps parfaits) ; Il présente les peuples colonisés
comme des attardés de la civilisation.
CRITIQUES
En 1886, Gabriel TARDE émet une critique en insistant sur la relativité
du crime. Ce qui est incriminé dans un lieu donné en une époque donnée
ne l'est pas ailleurs où à un autre moment. Comment un criminel naturel
peut-il être conditionné à commettre des crimes divers selon le lieu où il
vit ? De plus, les stigmates décrits par LOMBROSO se retrouvent souvent
chez des non criminels.
En 1913, l'Anglais GORING attaque cette thèse dans son ouvrage "the
english convict". Il refait des mesures de manière sérieuse et
systématique au moyen d'instruments (LOMBROSO se servait de ses
mains). Il compare les détenus anglais avec un groupe contrôle
(comprenant des étudiants et des officiers de l'armée). Se servant de
méthodes statistiques fort avancées, il distingue 37 traits physiques et 6
traits psychiques.
Il conclut qu'il n'existe que peu de différences statistiques à l'exception
de trois variables : poids, taille et Q.I. ; Les détenus anglais sont moins
grands, moins lourds et moins intelligents. Les différences sont surtout
fonctions de l'alimentation.
En 1884, CORRE pose que "Les races les plus rapprochées de l'état
primordial sont considérées comme les plus criminelles or, c'est dans ces
races que l'on constate la plus grande solidarité." Il démontre que ces
peuplades sont fortement perturbées par le colonialisme.